FREMENIL, village situe dans une vaste
plaine, sur la Vezouze, à gauche de la route de Lunéville à
Blâmont, à 12 kilom. (2 lieues 1/2) à l'O. de Blâmont, chef-lieu
du canton, à 18 à l'E de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., et à
48 (9 lieues 3/4) au S.E. de Nancy. Popul. : 312 indiv., 40
élect. comm., 10 cons. municip. ; 70 feux et 56 habitations.
Territ.: 303 hect. cadastres, dont 136 en terres labour, et 11
en prés. Mes. de Nancy, mais le resal y était de 127 litres; les
lettres viennent par Blâmont.
Fréménil a sur son ban un moulin à grains assez considérable. Ce
village appartenait aussi aux évèques de Metz, comme le
précédent; il était compris dans le bailliage de Vie, généralité
et parlement de Metz, avec les coutumes de l'évêché. On ignore à
quelle époque Fréménil a été construit : ce n'était
primitivement qu'un petit hameau composé de quelques habitations
de fermier, sous la protection des Chevaliers du temple de
Domjevin. Les évêques de Metz, qui comptaient de vastes domaines
sur les bords de la Meurthe, jusqu'à l'entrée des Vosges, firent
l'acquisition de Fréménil, mais on ne le trouve pas sur les
cartes des trois évêchés avant le 17e siècle. Aujourd'hui ce
village est annexe de Domjevin. La principale ressource des
habitants consiste dans la vente des céréales.
FRÉMONVILLE, village considérable, situe en partie dans un
vallon et en partie sur une colline, à quelque distance de la
Vezouze, sur la route de Blâmont à Cirey, et non loin delà route
de Paris à Strasbourg, à 3 kil. à l'E. de Blâmont, chef-lieu du
canton, à 34 E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., à 64 de
Nancy (environ 13 lieues) au S.E., et à 474 kilom. à l'E. de
Paris (environ 95 lieues), à 24 deg. 22 min. de latitude et 48
deg. 35 min. de longitude. Popul. : 755 indiv., 79 élect. comm.,
12 cons. municip., 2 élect. au collège politique de Lunéville;
170 feux et 120 habitations. Territ. : 1759 hect. cadastrés,
dont 418 en terres lab., 264 en forêts et 161 en prés; le reste
en jardins, chenevières et pâtis comm. Mes. de Nancy ; les
lettres viennent par Blâmont.
Malgré les traditions qui ont cours à Frémonville, ce village
n'a point une origine bien reculée : les cartes de Lorraine et
des évêchés n'en font aucune mention, même au 18e siècle. Ce
n'était primitivement qu'un petit hameau composé de quelques
fermes dont l'abbé de Lunéville était seigneur fermier,
conjointement avec une famille noble qui y avait un château
gothique assez remarquable. Ce village était appelé Fremonis-Villa,
du nom de son principal fondateur. Il parait que la position de
Frémonville aurait été changée dans le 17e siècle, soit que les
Suédois l'aient ruiné, soit que l'incendie ou d'autres malheurs
aient détruit ses rares habitations ; mais le long de la route
qui va rejoindre celle « le Sarrebourg on aperçoit quelques
traces de fondations anciennes et dans les champs on a trouvé
des médailles, des pièces de monnaie et des fragments d'armes et
de vases antiques. En creusant les fondations de sa nouvelle
église, en 1828, la pioche rencontra un tombeau composé d'une
seule pierre de taille, creusée en forme d'auge, et dans
laquelle on avait ménagé une petite élévation concave pour y
placer la tête : ce tombeau parait avoir appartenu à quelque
seigneur de Frémonville, et ne remonte pas au-delà du 12e
siècle, si ou en juge par les cercueils de pierre trouvés dans
l'ancienne abbaye de Haute-Seille. Le village de Frémonville
faisait partie du comté de Blâmont; il fut réuni à la prévôté et
au bailliage de cette ville, quand Blâmont devint une ville
Lorraine. Il était également compris dans la généralité de
Nancy, et les ducs de Lorraine y étaient hauts justiciers.
Quoique Frémonville soit dans une position très-agréable, il a
quelquefois à souffrir des pluies de l'hiver et des orages de
l'été: on voit s'échapper alors du haut des collines plusieurs
torrents impétueux qui exercent de grands ravages et qui ont
déjà fait périr quelques habitants sous les ruines de leurs
maisons. Des coteaux qui dominent le village on jouit de la plus
ravissante perspective. La chaîne bleuâtre des Vosges, et le
Donon, roi de ces montagnes; le Rougimont, les châteaux de
Turquestein et de Chàtillon qui couronnent les sommets de deux
rocs célèbres, les vastes forêts des baronnies, et dans le
lointain les cimes des monts d'Alsace; la chapelle de Dagsbourg
apparaissant comme un point argenté à travers l'azur; d'un autre
côté, les crêtes orgueilleuses qui dominent la délicieuse vallée
de Celles; Badonviller et sa flèche élancée que l'oeil distingue
au milieu des bois; la côte fameuse de Raon; des villages sans
nombre, des champs fertiles, de riantes prairies; Blâmont avec
son clocher tortueux et ses tourelles antiques livrées à la
faulx du temps; la plaine si pittoresque de la Vezouze; les
ruines imposantes de l'abbaye de Haute-Seille; Cirey et ses
riches établissements industriels, voilà une faible esquisse de
l'immense et magnifique paysage qui se déroule aux regards, et
qui dans les diverses saisons fait toujours éprouver un charme
que la parole de l'homme ne peut dignement retracer. On regrette
seulement que les marais qui avoisinent le village n'aient pas
encore été desséchés, ainsi que les eaux qui croupissent dans
les rues, et qui occasionnent quelquefois des fièvres malignes.
Les habitants de Frémonville jouissent du droit d'affouage et ce
bienfait y attire quelques étrangers. On voit aussi sur le
territoire de ce village un moulin à grains, dont le revenu peut
être évalué à 1200 fr. : une carrière de moellons peu
considérable, un four à chaux dont les produits sont estimés, et
une tuilerie qui passe pour une des meilleures du pays; il y a
également à l'extrémité de la forêt deux censes isolées, Grande
et Petite Voile, ou Blanche-Allemande; elles n'ont rien de
remarquable. On a trouvé de la tourbe, mais en petite quantité,
sur le ban de cette commune. Quant à l'industrie, elle
s'applique exclusivement, pour ainsi dire, à l'agriculture qui a
fait des progrès réels dans ce village; les prairies y sont
beaucoup améliorées et les champs ont doublé de valeur. Il y a
aussi quelques métiers de calicot appartenant aux MM. Martin et
Horrer, habiles industriels de Blâmont. Plusieurs habitants vont
aussi exporter au loin la fayence de la fabrique de Cirey : ils
ont tous, en général, une certaine aisance; ils sont renommés
pour leur amour du travail et leur activité.
L'ancien château est en partie conservé; le propriétaire a
conservé l'aile du bâtiment la plus curieuse et la plus
remarquable, bâtie eu style gothique d'un âge reculé. Il était
habité à la fin du dernier siècle par les comtes de Pintré,
riche famille qui est cependant peu connue dans nos annales, et
dont les derniers descendants sont morts en 1809.
L'église de Frémonville ne comptait autrefois que comme chapelle
castrale, ce qui prouve que le village n'était pas considérable
et ne remonte pas à une haute antiquité, en tant que communauté
nombreuse : elle a été rebâtie en 1828, et elle est remarquable
pour une église de campagne ; on y admire surtout le ceintre :
le nouveau cimetière mérite aussi d'être vu. L'abbé de Lunéville
était patron de la cure, qui est aujourd'hui une succursale dans
le ressort de Blâmont.
M. François Haton, un des administrateurs les plus distingués du
pays, a obtenu une médaille du gouvernement pour le courage
qu'il a déployé dans une inondation terrible qui a causé de
grands dommages à Frémonville : ce village lui doit aussi de
grandes améliorations, entr'autres la réparation des chemins,
rétablissement d'une soeur pour les classes des filles, et la
construction d'une maison pour les écoles.
[Rectifications : FRÉMONVILLE a 4 élect. au collège politique de
Lunéville. Page 45 ligne 30, au lieu de seigneur fermier, lisez
: seigneur foncier. Page 46 ligne 1re, au lien de fondations,
lisez : de constructions, etc. Page 47, ligne 3, au lieu de
1200, lisez : 2500; même page, ligne 12, supprimez le mot aussi;
même page, ligne 16, au lien de ils, lisez : et sont renommés,
etc. ; même page, lig. 18, au lieu de conservé, lisez : est, en
partie debout; ligne 19, an lieu de : du bâtiment, lisez : du
manoir.]
GOGNEY, petit village situé au confluent du Breuil et du
Richeval, à l'extrémité de la riante vallée d'lbigny: à 4 kilom.
au N. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 34 (environ 7 lieues)
au N. E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., et à 64 à l'E.
de Nancy. Popul. : 251 ind., 25 élect. comm., 10 cons. municip.,
67 feux et 56 habitations. Territ. cadastré : 879 hect,, dont
660 en terres labour., 127 en bois et 50 en prés. Mes. de Nancy;
les lettres viennent par Blâmont.
La ferme considérable des Salières se trouve sur le ban de cette
commune, ainsi qu'un moulin à grains et une fabrique de draps,
établie dans une partie des bâtiments du moulin. On voit
également, au revers d'un coteau, les ruines de l'ancien hermitage de St.-Thiébaut, si renommé autrefois dans le pays :
quelques pans de murailles subsistent encore, ainsi que l'enclos
qui dépendait de la chapelle et qui était cultivé par l'ermite.
Les vieillards, qui ont visité cette église solitaire, racontent
qu'elle était une des plus belles de la contrée : elle disparut
sous le marteau des démolisseurs pendant la révolution.
Gogney est fort ancien : après avoir appartenu aux sires de
Blâmont, il passa à la Lorraine, et fut enclavé dans le
bailliage de Blâmont, généralité et parlement de Nancy, avec les
coutumes du Blâmontois. Ce village fut anéanti à l'époque de
l'invasion des Suédois; il ne resta que la tour de l'église sur
laquelle on lit encore : pendant long-temps je fus renversée ;
mais, en 1720 Moyenmoutier m'a relevée. Il parait que l'abbaye
de Moyenmoutier aurait eu quelques droits temporels sur les
revenus de la cure de Gogney. Il y avait aussi, dans ce village,
une maison de Trinitaires, et sur un côteau, on aperçoit une
épaisse muraille qui a pu appartenir à un monastère. Aujourd'hui
Gogney est une succursale dans le ressort de Blâmont.
Le sol, sur lequel Gogney repose, est improductif : l'humus est
mêlé de calcaire, et il faut de pénibles effort pour y obtenir
des récoltes : il y a cependant quelques terrains assez fertile
On vente beaucoup, et avec raison, les prés qui entourent ce
village; ils comptent parmi les meilleurs du pays.
[Rectifications : GOGNEY. Page.66, lig. 24. au lieu de vente,
lisez On vante, etc]
GONDREXON, très-petit village, situé sur un faille ruisseau,
dans une vallée entourée de forêts, à 6 kilom. de Blâmont,
chef-lieu du canton, à 26 à l'E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond,,
et à 75 de Nancy, au S. E. Popul. : 145 hab., 14 élect. comm.,
10 cons. munic., 30 feux et 24 habitations. Territ. : 250 hect.
cadastrés, dont 158 en terres labour, et 50 en prés. Mes. de
Nancy; les lettres viennent par Blâmont.
Ce petit village est encore sans école primaire, et ne renferme
rien d'intéressant. On ne sait à quelle époque il a été fondé.
S'il est permis de préjuger son origine, d'après quelques ruines
qui existent sur son territoire, il paraît que celle localité a
été plus considérable autrefois, ou bien qu'elle a renfermé
quelque maison religieuse, dont l'église en ruines annonce une
haute antiquité. Gondrexon, qui était compris dans la généralité
de Metz, faisait partie du Blamontois, bailliage de cette ville
: aujourd'hui c'est l'annexe d'Amenoncourt.
[Rectifications : GONDREXON avait autrefois le titre de
succursale : il est situé sur une petite éminence, près d'un
étang desséché :c'était une dépendance du marquisat de
Grandseille.]
GRAND-SEILLE, petit hameau sur le territoire de Verdenal, 1
kilom. à l'O. de ce village : il y a 7 habitations et 35 indiv.
Il y a dans ce hameau une belle maison de plaisance qui donne
son nom à un riche propriétaire du pays : à cette maison est
réunie une ferme très-importante qui contient 75 hect. de
terres, 20 hect. de prés, une bergerie et plusieurs autres
dépendances. C'était autrefois le chef-lieu d'un marquisat
célèbre dans l'histoire de Lorraine.
[Rectifications : GRANDSEILLE a été érigé en marquisat. en 1732,
le 12 mars, en faveur de la famille du Châtelet.]
HALLOVILLE, petit village, situé en partie sur une hauteur et en
partie dans un vallon, à 5 kilom. au s. de Blâmont, chef-lieu du
canton, à 29 de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., et à 59 au
S.E. de Nancy. Popul. : 169 ind., 17 élect. comm., 10 cons.
municip., 43 feux et 31 habitations. Territ. : 393 hect.
cadastrés, dont 225 en terres labour., 61 en près et 0o en bois.
Mes. de Nancy; les lettres viennent par Blâmont.
Le village de Halloville a eu cèla de remarquable, qu'il
obéissait à deux juridictions différentes. La partie haute
obéissait à l'évêque de Metz, et se trouvait enclavée dans le
bailliage de Vic. généralité et parlement de Metz, avec les
coutumes de l'évêché. L'autre partie, ancien domaine des sires
de Blâmont et des comtes de Salm, passa aux ducs de Lorraine, et
faisait partie du bailliage de Blâmont, généralité de Nancy,
parlement et coutumes de Lorraine. Aujourd'hui, Halloville, dont
presque tous les habitants ont quelques biens, est annexé à la
paroisse de Couvey, appelée administrativement Ancerviller.
HARBOUÉ, village situé sur un plateau élevé, à 5 kil. au s. E.
de Blâmont, chef-lieu du canton, à 35 à l'E. de Lunéville,
chef-lieu de l'arrond., et à 65 (13 lieues) au S. E. de Nancy.
Popul. : 616 individ., 61 élect. comm., 12 cons. municip., 145
feux et 102 habitations. Territ. ; 1013 hect, cadastrés, dont
560 en terres labour., 212 en prés et 78 en bois. Mes. de Nancy;
les lettres viennent par Blâmont.
On voit, sur le ban de ce village, une petite ferme appelée
Monet, à 5 hectom. au s. : il y a environ 8 individ. Harboué
repose sur un sol fertile, et sa position est une des plus
agréables, de la contrée. Ce village est fort ancien; il formait
autrefois une partie du domaine temporel de la célèbre abbaye de
Domévre: c'était aussi le chef-lieu d'une prévôté particulière
établie par la noble famille de Poix et de Noailles, pour les
immenses, propriétés qu'elle possédait dans le pays. Les évêques
de Metz rentrèrent aussi dans la juridiction qui leur
appartenait sur ce village, et que les abbés de Domévre leur
avaient enlevée; eu sorte que Harboué finit par être compris
dans le bailliage de Vic, généralité et parlement de Metz, avec
les coutumes de l'évêché, comme toutes les autres dépendances
temporelles des évêques. C'est aujourd'hui une succursale dans
le ressort de Blâmont. Il y a encore debout un ancien bâtiment
qui était le siège de la prévôté, et dans lequel on a établi
quelques métiers pour le tissage du calicot.
Harboué a vu naître M. Lafrogne, ancien député, chevalier de la
légion d'honneur, membre du conseil général de la Meurthe, et
jouissant de la considération la plus justement méritée. Son
fils, maire de Blâmont, est un des administrateurs les plus
distingués du pays.
[Rectifications : HARBOUÉ. La paroisse était du diocèse de Tout
: ce village est aussi le lieu natal.de l'intendant militaire
Dubois.]
HERBEVILLER, village situé sur la petite rivière de Blette, dans
une plaine fertile, route de Lunéville à Blâmont, à 9 kilom. au
S. O. de cette dernière ville, chef-lieu du canton, à 21 à l'E..
(4 lieues) de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., et à 51 (10
lieues) au S. E. de Nancy. Popul. : 627 ind., 62 élect. comm,,
12 cons, municip., 2 élect. au collège politique de Lunéville,
137 feux et 123 habitations. Territ. : 1013 hect. cad., dont 533
en terres labour., 188 en prés, 127 en bois et 2 en vignes, de
qualité médiocre. Mes, de Nancy ; les lettres viennent par
Blâmont.
Herbéviller, appelé quelquefois Herbéviller-Launoy, et, en
latin, Herberti-Villare, est un village fort ancien, qui avait,
dans les derniers siècles, une haute importance. C'était une
châtellenie composée des villages de Fréménil, Buriville et
Mignéville, sans compter quelques censes particulières. On y
voit encore aujourd'hui un vaste château dont l'architecture
présente le caractère des oeuvres du moyen âge, avec donjon et
chapelle domestique, On y arrive par une avenue majestueuse; la
rivière de Blette jette ses eaux dans un canal qui vivifie les
jardins, et cette maison de campagne est encore une des belles
terres du pays. Là, résidaient les anciens seigneurs qui
possédaient, par indivis, les revenus d'Herbéviller. Les évêques
de Metz étaient seigneurs fonciers de la châtellenie et du
village, qui était enclavé dans le bailliage de Vic, généralité
et parlement de Metz, avec les coutumes de l'évêché. Il parait
qu'une section d'Herbéviller portait le nom de Launoy:
Aujourd'hui c'est un succursale du ressort de Blâmont, qui a
pour patron St.-Germain d'Auxerre, et où l'on voit une belle
église. M. le commandant Klein, fils du général Klein, pair de
France, habite ce village, après s'être distingué dans les
longues et pénibles guerres de l'empire.
IGNEY, un des villages les plus élevés du départem., est situé
au sommet d'une haute colline, à 5 kilom. au S. O. de Réchicourt-le-Château,
chef-lieu du canton, à 35 au S. O. de Sarrebourg, chef-lieu de
l'arrond., et à 65 (13 lieues).de Nancy. Popul. : 127 indiv., 12
élect. comm., 10 cons. municip., 37 feux et 32 habitations.
Territ. : 471 hect. cadastrés, dont 266 eu terres labour., 41 en
bois et 31 en prés. Mes. de Nancy: les lettres viennent par
Blâmont.
La ferme importante de Chinois se trouve sur le territoire de ce
petit village qui est fort ancien. Apres avoir appartenu aux
sires de Blâmont, Igney tomba dans le domaine de quelques
seigneurs dont le dernier portait le nom de comte de Creüe : il
était alors compris dans le bailliage de Blâmont, généralité de
Nancy, avec les coutumes du Blamontois. Aujourd'hui ce village
est annexé, pour le spirituel, à la paroisse d'Avricourt. La
côte sur laquelle s'élève Igney, est un des points les plus
culminants du département; on y jouit d'une vue délicieuse qui
s'étend jusqu'aux pieds des Vosges, sur le pays Messin, et sur
les sommets bleuâtres des collines qui entourent Nancy. Au
commencement du 19e siècle, il se forma tout-à-coup, au sommet
de la montagne d'Igney, des crevasses d'une grande profondeur,
et on cite, en particulier, celle qui existe encore dans la
forêt de cette commune. Il parait que des courants d'eau ont
provoqué ces excavations en minant la superficie du sol : ces
eaux ont une direction différente, car on a trouvé à Autrepierre
et dans la fontaine d'Avricourt, les fragments de quelques
objets qui avaient été lancés dans le gouffre. La côte d'Igney
divise également le bassin de la Vezouze de celui du Sanon; les
eaux qui en descendent se partagent ces deux rivières.
LEINTREY, faible ruisseau qui prend naissance près du village de
ce nom, arrose Reillon et Blémerey et se perd dans la Vezouze,
non loin de Fréménil ; son cours est d'environ 9 kilom., dans la
direction du nord au sud-ouest.
LEINTREY, village situé dans un vallon agréable, à 10 kilom. au
N. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 25 de Lunéville,
chef-lieu de l'arrond., et à 54 à l'E. de Nancy. Popul. : 639
individ., 63 élect. comm., 1 2 cons. municip., 2 élect. pour la
députation, 147 feux et 102 habitations. Territ. : 1544 hect.,
dont 785 en terres labour., 288 en prés et 170 en forêts. Mes.
de Vic; les lettres viennent par Blâmont;
Ce village, dont l'origine remonte à l'époque où Blâmont était
gouverné par ses comtes, faisait autrefois partie du Blâmontois.
Il passa aux ducs de Lorraine avec le reste de la succession des
fameux sires qui en avaient été maîtres, et fut compris dans la
généralité de Nancy, bailliage de Blâmont, avec les coutumes du
pays Blâmontois. Ce village est riche; situé dans une contrée
fertile, mais sillonnée par des chemins affreux. Leintrey forme
une succursale dans le ressort de Blâmont.
[Rectifications : LEINTREY était compris dans le diocèse de Metz
: archidiaconé de Marsal]
MIGNÉVILLE, village situé sur la Blette, près de la route de
Lunéville à Blâmont, à 12 kil. de Baccarat, chef-lieu du canton,
à 25 au S. E. de Lunéville, chef-lieu de l'arr., et à 55 au S.
E. de Nancy. Popul. : 308 indiv., 30 élect. comm., 10 cons.
municip., un élect. pour la députation, 83 feux et 52
habitations. Territ.: 562 hect., dont 420 en terres arables, 70
en bois et 47 en prés. Mes. de Vic ; les lettres viennent par
Baccarat ou Blâmont.
Ce village a un moulin à grains assez considérable. Il faisait
autrefois partie du ban de la Rivière, ainsi appelé à cause de
la Vezouze. Il avait pour seigneurs les comtes d'Herbéviller-Launoy
et les évêques de Metz qui étaient maîtres de la contrée : on
l'avait, par conséquent, enclavé dans le bailliage de Vic,
généralité et parlement de Metz, souveraineté de France : on y
suivait les coutumes de l'évêché. Ce village, dont le territoire
est fertile, mais les chemins détestables, forme aujourd'hui une
succursale dans le ressort de Badonviller; on le nommait
Magna-Villa, et le patron est St.-Georges. Les abbés y
exerçaient quelques droits de collation.
MONTREUX, petit village situé au pied d'un coteau, et près d'une
forêt, à 7 kil. au s. E. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 31
au S. E. de Lunéville, chef-lieu de l'arr., et à 61 au S. de
Nancy. Popul. : 269 indiv., 26 élect. comm., 10 cons. municip.,
71 feux et 47 habitations. Territ. : 372 hect. cadast., dont 112
en terres lab., 41 en prés et 31 en bois. Mes. de Nancy ; les
lettres viennent par Blâmont.
Il y a, sur le territoire de Montreux, un moulin à grains et
deux fermes peu considérables : on y trouve également une
carrière de pierres à chaux d'un faible produit. Dans le
village, on voit un château qui n'a rien de remarquable et qui
présente des traces de dégradation. Il est habité par la famille
Fromental, dont le chef, ancien militaire et ancien
administrateur, est connu par quelques opuscules drolatiques.
Ce village, qui jouissait d'un assez grand renom dans les
derniers siècles, faisait partie du Blâmontois; après
l'extinction de sires de Blâmont, il passa à la Lorraine et fut
compris dans la généralité de Nancy, parlement de cette ville,
bailliage de Blamont, avec les coutumes de Lorraine. On ignore à
quelle époque il fut bâti, mais on croit généralement qu'il ne
remonte pas au-delà du 13e siècle. C'est principalement sous le
rapport religieux que Montreux se distinguait autrefois : son
église était richement ornée; aujourd'hui ce n'est plus que la
simple annexe de Nonhigny.
NONHIGNY, village situé dans un vallon fertile, arrosé par le
Vacon, à 5 kil. au s. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 30 de
Lunéville, chef-lieu de l'atr, et à 60 de Nancy. Pop. : 339 ind.,
33 élect. comm., 10 cons. munic, 82 feux et 58 habitations.
Territ.: 516 hect. cadastrés, dont 386 en terres labour., 86 en
prés et 44 en bois. Mes. de Nancy ; les lettres viennent par
Blâmont.
Il y a, sur le ban de ce village, une petite ferme appelée
Bois-de-la-Grange : on y trouve également deux sources d'eau
minérale qui paraissent avoir joui d'une haute réputation à une
autre époque. L'une, qui sort d'une prairie, à proximité du
village, est reçue dans de vastes auges, où les animaux viennent
s'abreuver. Les habitants, qui paraissent en faire une grande
estime, l'emploient à divers usages : c'est une des fontaines
les plus abondantes et les plus fréquentées du pays. L'autre
source, dont les propriétés spéciales sont plus énergiques,
repose dans un bassin en marbre dont le travail remonte à un
temps inconnu. L'eau de ces magnifiques sources est fortement
chargée d'oxyde de fer; elle a une vertu purgative et l'on a
remarqué que les habitants du village ont, en général, une santé
robuste et durable. Il est à regretter que ces deux fontaines
coulent maintenant dans un dédaigneux oubli, tandis qu'on va
chercher au loin, une eau peut-être moins bienfaisante et moins
salutaire. La situation de Nonhigny, à l'entrée des Vosges, dans
un vallon agréable, entre les riches manufacturés de Baccarat et
de Cirey, et dans le voisinage de Blâmont, offrirait bientôt des
jouissances aussi nombreuses et aussi variées que tant d'autres
localités où les voyageurs affluent. (On peut consulter, à cet
égard, le rapport de M. l'abbé Gérard, curé à Nonhigny, qui a
fait une étude particulière des eaux de la Lorraine et de
l'Alsace.)
Nonhigny, malgré la renommée de ses fontaines, n'a jamais obtenu
une importance égale à celle de Montreux, qui est cependant son
annexe aujourd'hui. II avait pour seigneurs le frère supérieur
de Maréville; bailliage dé Lunéville, généralité de Nancy, cour
souveraine et coutumes de Lorraine. On ignore à quelle époque il
a été fondé, mais il est désigné sur les plus anciennes cartes
de Lorraine, ce qui ferait présumer qu'il remonte, au moins, aux
derniers siècles du moyen dge. Aujourd'hui, c'est une succursale
dont l'annexe est Montreux, quoique ce dernier village ait été
autrefois la paroisse principale. Les biens communaux, qui sont
assez nombreux à Nonhigny, donnent à tous les habitants une
certaine aisance.
OGÉVILLER, village situé dans une petite plaine, sur la
Verdurette et près de la route de Blâmont à Lunéville, à 11 kil.
au S. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 19 au S. E. de
Lunéville, chef-lieu de l'arr. ; à 49 (environ 10 lieues) au S.
E. de Nancy. Popul.: 669 indiv., 46 élect. comm., 10 cons. munic,
134 feux et 109 habitations. Territ. : 354 hect., dont 240 en
terres arab., 40 en prés, le reste en jardins, pâtis, etc. Mes.
de Nancy ; les lettres viennent par Blâmont.
On voit, à Ogéviller, un moulin à grains peu considérable, un
petit pont de deux arches sur la rivière. Ce village est un des
plus remarquables du canton, par le retentissement qu'il a eu
dans les annales de Lorraine. En suivant la route de Lunéville,
on distingue encore avec étonnement deux énormes tours qui
commandent la vallée, et qui sont les seuls débris d'un château
fort, déjà renommé au 12e siècle. C'était alors la propriété
seigneuriale d'une noble famille d'ancienne chevalerie dont les
membres s'unirent aux maisons de Fénétrange, de Haraucourt, de
Blâmont, de Neufchâtel, et enfin aux Rhingraves. Ces derniers
étaient maîtres du château et de la tour d'Ogéviller au 18e
siècle; mais ils n'apparaissaient jamais en Lorraine; leur
manoir féodal finit par tomber eu ruines, et la révolution
acheva d'en disperser les pierres : il ne reste que les deux
tours don nous avons parlé. On voit que le village même a une
origine assez reculée : il en est fait mention en différents
actes, dès l'an née 1159. Cette belle terre était un fief
d'empire, suivant les uns et les autres disent que c'était
simplement un domaine qui relevait des sirs de Blâmont. Vers la
fin du siècle dernier, plusieurs seigneurs exerçaient des droits
régaliens à Ogéviller; nous citerons, en particulier, les
princes de Salm, le marquis de Croismare, le duc d'Havré et la
famille Thirion. Le village répondait au bailliage de Lunéville,
intendance et parlement de Nancy avec les coutumes de Lorraine.
L'église d'Ogéviller fut brûlée en 1635, et en 1732 elle fut
rebâtie par les habitants : il y avait aussi, dans ce village,
un hôpital dont les revenus étaient assez nombreux, et qui
devait recueillir tous les passants : cet hospice est
aujourd'hui détruit : on y avait joint une chapelle dédiée à
St.-Fiacre; on en voyait encore les ruines dans l'enceinte du
château, il y a quelques années. On voyait aussi, à Ogéviller
une chapelle du St.-Sacrement, qui n'existe plus. Ce village fut
long-temps annexé à la paroisse de Mignéville; aujourd'hui,
c'est une succursale qui a elle-même plusieurs annexes.
Buriville, une de ces annexes, était déjà connu en 1159; le pape
Eugène III en parle dans une bulle.
Le fameux Hermann, abbé de St.-Epvre, à Toul, était né Ogéviller
: il acquit une immense réputation dans le 15e siècle par son
éloquence et ses vertus : le clergé du diocèse le députa au
concile de Constance. On a de lui des règlements et des statut
[Rectifications : OGÉVILLER, ancienne baronnie, où il y avait un
hôpital.]
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