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Oiseaux sur les champs de bataille - 1918
 (traduction et texte original)


The appeal. (Saint Paul, Minn.) - 29 novembre 1919

Oiseaux observés sur les champs de bataille
Peu sensibles au feu de l'artillerie.
Un expert fait part d'observations

Un soldat qui était aussi un ornithologue relate ses expériences en France - Repas paisible d'un bouvreuil, sans souci de Fokkers bourdonnants directement au-dessus - Chants de rouge-gorge pendant l'explosion de gros obus dans les environs - Chasse aux oiseaux interrompue.


Les histoires d'oiseaux qui courent des risques dans le vacarme et les ravages de la bataille sont complétées par des expériences personnelles de Ludlow Griscom, qui a consacré à son étude favorite de l'ornithologie, tout le temps qu'il pouvait épargner de ses fonctions en tant que soldat, et qui enregistre ses observations dans le Journal du Musée d'Histoire Naturelle. Il trouva dans la zone abondance de corbeaux, pies, corneilles geais bleus, mésanges, pigeons ramiers, hirondelles, martinets, pinsons, geais, alouettes, étourneaux, bruants, pinsons dorés et d'autres espèces. En décrivant un voyage en tant que porteur de dépêche, qui l'a emmené à Saint-Dié à travers les forêts de sapins des Vosges, M. Griscom dit:
«  Saint-Dié lui-même était en partie en ruines, et était considéré comme un endroit malsain en raison de bombardements incessants, d'obus et de gaz - ces derniers étant apparemment la méthode de nuisance préférée. Chacun portait un masque à gaz en permanence, et avait sélectionné une cave où se retirer rapidement quand la nostalgie de la solitude le saisissait. Il était étonnant, dès lors, de voir le grand nombre de moineaux se disputant sur les toits, les hirondelles volant en haut et en bas de la rue principale. Ils n'avaient pas de masques à gaz, et il était peu probable qu'ils descendent dans les caves. Ce qu'ils faisaient était un mystère. »

Sans souci des Fokkers.

«  Au crépuscule, les gros canons se mirent à tonner un léger mile peu loin. Dans le jardin de l'ancien château qui était utilisé comme quartier général, il y avait un arbre chargé de fruits. Ici, dans la lumière du soleil couchant, trois beaux bouvreuils se nourrissaient tranquillement de baies pourpres, insouciants de trois Fokker qui ronronnaient directement au-dessus d'eux. Imperturbables et sans se presser, ils ont terminé leur repas, et ont ensuite disparu dans l'ombre, laissant derrière eux une impression si forte par son contraste qu'elle est gravée profondément dans ma mémoire.
À la fin d'octobre j'ai été affecté à la première armée du secteur nord-ouest. Les collines de Verdun avait été choisie comme une excellente station d'envoi pour un certain type de ballon, et j'ai été envoyé là-bas le 2 novembre pour commencer une station. Comme nous approchions de Verdun, le pays semblait de plus en plus accidenté jusqu'à ce qu'il puisse être décrit comme totalement ruiné dans les collines au nord-ouest. Là où la fleur des jeunes adultes français était morte par dizaines de milliers, il n'y avait rien, hormis une succession des trous d'obus. Les tranchées étaient en partie écroulé, les enchevêtrements de barbelés étaient tels que les avait laissé la dernière avance triomphante, et çà et là quelques troncs d'arbres soufflés faisaient office de bois. La végétation même était rare. Une crécerelle planait sur les mornes déchets, un groupe de pinsons dorés gazouillait autour d'un chardon, et une grande pie-grièche grise avait pris ses quartiers dans un enchevêtrement de barbelés.

Ecoute du chant d'un roitelet.

«  Alors que le crépuscule tombait, nous descendîmes dans une vallée peu abrupte vers le village en ruines de Frémonville, et décidâmes de passer la nuit dans l'une des rares maisons qui se vantait encore d'un toit. Cette nuit-là le feu de l'artillerie du front passa à l'intensité d'un feu roulant. Les lourds canons alliés étaient cachés dans les collines le long d'une ligne située un mile ou deux au sud de nous. Ils se joignirent joyeusement au choeur, de sorte qu'au petit matin le sol en était assez secoué.
«  L'approche de l'aube apporta le calme, permettant une brève sieste de chat, et je fus étonné d'entendre le chant d'un roitelet dans les chevrons à proximité, lorsque je me suis réveillé. Une chasse d'oiseaux dans ce village en ruines et ses environs commença alors immédiatement. Les roitelets étaient monnaie courante, les toits brisés et les chevrons déchirés eux leur fournissant une abondance de cachettes où ils plongeaient et s'agitaient. Les rouges-gorges étaient également fréquents, chantant doucement dans chaque buisson qui restait. Le long du petit ruisseau qui coule à travers le village, il y avait une bergeronnette blanche solitaire, et une mésange lui tenant en sorte compagnie dans un buisson de saule à proximité. Des moineaux domestiques paillaient autour de l'église, et une volée de moineaux friquet se nourrissaient autour de l'étang des chevaux. Ajoutons un troupeau de corbeaux volant au-dessus, et une paire de bruants jaunes dans un champ juste à l'extérieur du village, et nous avons belle liste pour une telle localité. Plus tard, quelques obus éclatèrent sur une colline près d'un quart d'un mile de là, auxquels les oiseaux dans le village ne prêtèrent aucune attention.

Chasse aux oiseaux interrompue.

«  Un peu tard», écrit-il, «  la chasse aux oiseaux a été brutalement interrompue par le sifflement d'un obus qui tomba près d'un hôpital de campagne à la périphérie du village. Un second obus, un explosif de 14 pouces de haut, laboura le toit de l'église. Juste en face de moi il y a avait un buisson, où de chaque côté une maçonnerie avait été empilée de telle façon que le bas entre les racines forme une petite fosse, une excellente retraite du point de vue d'un oiseau. Un rouge-gorge avait chanté dans ce buisson toute la matinée, et je fus heureux de le découvrir parmi les racines, apparemment vivant et indemne, en dépit du fait qu'un obus de forte puissance avait éclaté à seulement 100 mètres. On pourrait penser que la commotion aurait tué un si petit un oiseau, car c'était déjà un assez mauvais choc pour le corps humain. En sachant peut-être plus que l'oiseau à propos des obus, je réapparus immédiatement après que le dernier morceau de maçonnerie soit tombé. L'oiseau se tenait en bas près des racines, aussi immobile qu'une souris, et ne montra pas des signes de vie pendant environ une minute, puis il commença à progresser prudemment vers le haut du buisson. Le sifflement de l'obus suivant fut pour nous deux le signal de plonger à nouveau en hâte dans nos retraites respectives. Cinq minutes après que le dernier obus soit tombé, ce particulier rouge-gorge chantait doucement sur les branches principales de son buisson, rejoints par plusieurs autres dans différentes parties du village, en contraste marqué avec les hommes au visage solennel et silencieux qui ont émergé un peu plus tard des cavités éparpillées dans toute la colline pour faire le point sur les dommages causés, les pertes en vies humaines et les blessés qui avaient besoin de soins immédiats. Il est, bien sûr, évident que un petit oiseau a une meilleure chance de ne pas être touché par un fragment obus qu'un homme. Si, par conséquent, sa résistance aux chocs et commotions était à peu près égale à celle de l'homme, nous aurions explication partielle de l'existence de la vie des oiseaux dans la zone de guerre. Bien qu'il soit hautement improbable que l'oiseau soit aussi résistant, nous ne devons pas négliger le meilleur des préventifs, une barrière. Là encore, il est évident qu'un tronc d'arbre, une brique, un chevron servira d'excellent déflecteur à secousses et ondes sonores pour un oiseau tapi derrière, alors que ces objets seraient totalement inefficaces à aider un homme. »


The appeal. (Saint Paul, Minn.) - November 29, 1919

BIRDS SEEN ON BATTLEFIELDS
Paid Little Attention to Fire of Artillery.
EXPERT GIVES OBSERVATIONS

Soldier Who Was Also an Ornithologist Writes of His Experiences In France - Bullfinches Peacefully Feed, Heedless of Fokkers Droning Directly Overhead - Robin Sings on While Big Shells Explode Nearby - Bird Hunt Interrupted.

Stories of birds taking their chances in the din and ravages of battle are supplemented by the personal experiences of Ludlow Griscom, who gave such time to his favorite study of ornithology as he could spare from his duties as a soldier and who records his observations in the journal of the Museum of Natural History. He found in the zone abundance of crows, magpies blue jays, rooks, titmice, wood pigeons, swallows, martins, chaffinches, jays, larks, starlings, buntings, gold finches and other species. Writing of one trip as a dispatch carrier, which, took him to Saint-Die, through the spruce forests of the Vosges, Mr. Griscom says:
"Saint-Die itself was partly In ruins, and was considered an unhealthful spot due to constant bombing, shelling and gassing - the last apparently the favorite method of annoyance. Everybody carried a gas mask at all times, and had picked a cellar into which to retire rapidly when a yearning for seclusion seized him. It was astonishing, therefore, to see the full quota of house sparrows quarreling on the roof tops, the swallows flying up and down the main street. They had no gas masks, and it is hardly likely that they descended to cellars. Just what they did was a mystery."

Did Not Mind Fokkers.

"When the dusk gathered the great guns began to thunder a scant mile away. In the garden of the old chateau which was Used as headquarters was a tree laden with fruit. Here by the light of the setting sun, three beautiful bullfinches were peacefully feeding on the crimson berries, heedless of three Fokkers which droned directly overhead. Unperturbed and unhurried they finished their meal, and then disappeared in the gathering gloom leaving behind an impression so strong by its sharp contrast that it is graven deeply on my memory.
At the end of October I was ordered to the first army sector. The hills northwest of Verdun had been selected as an excellent sending station for a certain type of balloon, and I was sent there on November 2 to start a station. As we approached Verdun the country appeared more and more wrecked until it could be described as totally ruined in the hills to the north-west. There, where the flower of young French manhood had died by the tens of thousands, there was nothing but a succession of shell holes. The trenches were partly fallen in, the barbed wire entanglements were just a they had been left at the last triumphant advance, and here and there a few blasted tree trunks did duty for a wood. Vegetation even was scant. A kestrel hovered over the dreary waste, a flock of gold-finches twittered around a thistle, and a great gray shrike had taken up his quarters in a barbed wire entanglement.

Heard a Wren Singing.

"As dusk fell we descended into a steep little valley to the ruined village of Fremonville, and elected to spend the night in one of the few houses which still boasted of a roof. That night the artillery fire at the front rose to the intensity of drum fire. The allied heavy guns were concealed in the hills along a line lying a mile or two south of us. These joined merrily in the chorus, so that in the early morning the ground fairly shook.
"The approach of dawn brought quiet, permitting a brief cat nap, and I was astonished to hear a wren singing in the rafters nearby, as I woke up. A bird hunt in this ruined village and its outskirts started immediately. Wrens were common, the smashed roofs and torn rafters furnishing them an abundance of hiding places among which they ducked and bobbed. Robin redbreasts were also common, singing sweetly in every bush that remained. Along the little brook flowing through the village was a solitary white wagtail, and a great tit kept it some sort of company in a willow bush near by. House sparrows were chattering around the church, and a flock of tree sparrows were feeding around the horse pond. Add a flock of rooks flying past overhead and a pair of yellow buntings in a field just outside the village and we have quite a list for such a locality. Later on a few shells burst on a hillside about a quarter of a mile away, to which the birds in the village paid not the slightest attention.

Bird Hunt Interrupted.

"Somewhat late," he writes, "the bird hunt was rudely interrupted by the scream of a shell which fell near a field hospital in the outskirts of the village. A second shell, a 14-inch high explosive, ploughed through the roof of the church. Right opposite me was a bush, on each side of which masonry was piled in such away that down among the roots there was quite a little pit, an excellent retreat from the bird's point of view. A robin redbreast had been singing in this bush all the morning, and I was pleased to discover it among the roots, apparently alive and well, in spite of the fact that a high-powered shell had burst only 100 feet away. One might think the concussion would have killed so small a bird, for it was a bad enough jar to the human frame. Knowing possibly more about shells than the bird, I would appear immediately after the last piece of masonry had fallen down. The bird would be down among the roots, as still as a mouse, and would not show any signs of life for about one minute, when it would begin to work up very cautiously toward the top of the bush. The scream of the next shell was the signal for both of us to dive hastily back Into our respective retreats. Five minutes after the last shell had fallen this particular redbreast was singing sweetly from the top branches of its bush, joined by several others in various parts of the village, in marked contrast with the solemn-faced and quiet men who emerged somewhat later from scattered dugouts all over the hillside to take stock of the damage done, the lives lost and the wounded who needed immediate attention. It is, of course, obvious that a small bird has a better chance of not being hit by a shell fragment than a man. If, therefore, its resistance to shell shock and concussion were about equal to that of man we would have partial explanation of the existence of bird life in the war zone. Although it is highly improbable that a bird is equally resistant, we must not overlook the best of preventatives, a barrier. Here again it is obvious that a tree trunk, a brick, a rafter would serve as an excellent deflector of concussion and sound waves for a bird crouched behind it, whereas these objects would totally fail to help a man."

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