1915 -
262ème Régiment d'Artillerie de Campagne
Historique
du 262e régiment d'artillerie de campagne : campagne
1914-1918
Librairie Chapelot (Paris)
1915
Haute-Alsace.
Ier groupe. - Au début de janvier, le 1er groupe est
envoyé en Haute-Alsace. La 23e batterie s'embarque à
Epinal, débarque à Belfort et arrive à Suarcé le 24
décembre et prend position vers Lepuix. Les 21e et 22e
batteries, retirées du front le 7 janvier, sont
embarquées également pour Belfort, puis elles sont
dirigées par Dannemarie sur Manspach.
Le groupe séjourne en Haute-Alsace jusqu'au 15 mars 1915
et opère de Carspach à Pfetterhausen, au voisinage
immédiat de la frontière suisse.
Pendant cette période, il n'a guère qu'à repousser
quelques coups de main sur un front qui tend à se
stabiliser.
Le 15 mars, il embarque à.. Belfort et arrive à
Hablainville rejoindre la 71e division, qui est restée
en Lorraine.
Lorraine.
Le groupe opère alors de la Vezouse à Badonviller, dans
le secteur des deux autres groupes, qui restent fixes.
Le 20 mars, le capitaine Duval, de la 21e batterie, est
tué en faisant une reconnaissance vers le village de
Domèvre. Il est remplacé par le capitaine Denis.
En juin, les 21e et 22e batteries participent, avec la
74e division, aux attaques de Reillon et du bois
Zeppelin, où la lutte est particulièrement acharnée. Ces
deux batteries se distinguent par leur belle tenue au
feu, sous les plus violents bombardements et par la
précision de leurs tirs.
Le capitaine Compère et le lieutenant Bertrand, qui a
été blessé, sont cités à l'Ordre du détachement de
l'armée da Lorraine.
Le 15 juillet 1915, le commandant Dorneau est remplacé,
à la tête du Ier groupe, par le capitaine Boffocher,
promu chef d'escadron.
Le 6 octobre, la 21e batterie rentre à la 71e division
et, le 11 novembre seulement, la 22e vient la rejoindre.
Les trois batteries remplissent alors sur tout le front
de la division les missions habituelles qui incombent à
l'artillerie sur un front stabilisé.
A partir du 15 octobre, la 21e batterie est retirée du
front et, sous la direction du capitaine Denis, sert de
batterie d'instruction à un cours d'élèves chefs de
section.
Pendant ce temps, les deux autres groupes sont restés
sur le front de Lorraine.
2e groupe. - Pendant l'hiver, période terne, mais non
active, les batteries font de l'instruction à outrance
et construisent des positions. Parfois elles se
dirigeaient vers Herbévillers, avec mission de protéger
les corvées de ravitaillement, qui ramenaient dans nos
lignes bétail et
fourrages.
Le 28 février 1915 cependant, les Allemands tentèrent en
force, une réaction offensive dans la région du fort de
Manonvillers. Tandis que la 24e batterie s'opposait
directement au mouvement de l'ennemi, les 25e et 26e
sont tenues en réserve.
Jusqu'à la fin de 1915, le groupe ne fut mêlé à aucune
action sérieuse.
Puis, brusquement, l'ennemi attaque la droite de la
division et dépasse Bréménil ; une contre-attaque,
montée pour lui reprendre la ferme du Chamois et le
Chalet, ne réussit pas complètement; nos fantassins
étant arrêtés par des réseaux de fil de fer
incomplètement détruits par suite du manque de moyens
matériels, ne purent enlever le Chalet. (Le lieutenant
Pancrazi, de la 26e batterie, fut tué par une balle en
réglant ses tirs d'un grenier.)
Le combat prit alors dans le secteur la forme de guerre
de tranchées ; le 2e groupe était dans la région de
Pexonne. De temps en temps une batterie partait pour
vingt-quatre heures dans la région de Saint-Maurice et
occupait une position avancée. Au cours de ces
expéditions, la 26e batterie fut soumise à un violent
feu d'explosifs.
Dans la nuit du 14 au 15 juillet, l'ennemi se livre à un
sérieux bombardement de nos lignes, en avant du bois de
la Voivre. Les batteries exécutent de très sérieux tirs
d'interdiction sur les débouchés des bois du Fays et de
la Haie-du-Luth, où des rassemblements sont signalés. Il
n'y eut pas d'attaque et le colonel Garbit, commandant
la 141e brigade, faisait transmettre aux batteries une
lettre de félicitations.
Les batteries prennent ensuite les positions suivantes,
où elles resteront jusqu'en juin 1916.
La 24e batterie dans une clairière du bois des Champs,
la 266 batterie au bois des Railleux et la 25e dans un
petit bois en avant de Sainte-Pôle.
3e groupe. - Le 7 janvier 1915, quand le Ier groupe part
en Alsace, le 3e groupe le relève dans la région Pexonne
- Badonviller.
Le 28 février, au moment de l'attaque allemande, nous
sommes refoulés de Montreux, Bréménil, Angomont, et
Bandonviller est menacé.
La 1re section de la 43e batterie prend position à la
tuilerie de Badonviller et ouvre le feu à 5 heures. Les
tirailleurs ennemis sont à 900 mètres et attaquent
furieusement. La section continue son tir et pointe au
collimateur. Elle est bientôt prise à partie par
plusieurs batteries ennemies, mais elle maintient son
tir aussi efficace. Le capitaine Berteaux, le lieutenant
Charme sont cités et le capitaine reçoit la croix, avec
un motif rappelant cette journée.
Dans la même période, la 2e section de la même batterie
prend position à la Pierre-à-Cheval, pour défendre la
Chapelotte. Le lieutenant Vincent détruit une batterie
de 77, en position dans la vallée de Celles ; il est
cité pour ce fait.
A la même date, 28 février 1915, une section de la 41e
batterie, sous le commandement de l'adjudant Manigold,
opère une reconnaissance avec l'infanterie, sous le
commandement du commandant Roman, du 358e régiment
d'infanterie. La section est attaquée à courte distance
à la mitrailleuse. Elle se défend par un tir d'obus à
balles. Dégagée par ses servants et quelques fantassins,
elle réussit à échapper à une charge à la baïonnette de
l'infanterie ennemie.
Février et mars sont remplis par l'attaque allemande et
par nos contre-attaques, puis le secteur se met en
tranchées.
Les batteries prennent position : les 41e et 43e dans
les vergers du village de Badonviller, la 42e est
détachée à Montigny.
Comme pour les deux autres groupes, ces positions sont
conservées jusqu'en juin 1916.
Pendant ce temps, les lieutenants Girardot, Charme et
Firmin, le sous-lieutenant Mercier sont tués.
1916
Pendant les cinq premiers mois de cette année, les
batteries sont toujours sur les mêmes positions qu'en
fin d'année 1915 et ne participent à aucune action
sérieuse.
Cependant, une pièce de la 43e batterie (plus tard 29e),
commandée par le maréchal des logis Remillet, avait été,
dès le mois de juillet 1915, détachée à la position dite
du Sabotier, à 900 mètres des lignes ennemies.
Installée sous une casemate et quoique vue de l'ennemi,
cette pièce fait de la contre-batterie pendant un an,
tirant sous le feu, subissant de violents tirs à
démolir, exécutés par sept batteries, notamment le 27
avril 1916.
La pièce tire à vue sur le 150 et le 210, et un
renseignement de poste d'écoute nous indique qu'une
pièce est détruite, le personnel hors de combat, ainsi
que le capitaine Muller, commandant une des batteries
ennemies.
La pièce est citée à l'Ordre de la division.
Le 7 mai, le chef d'escadron Hersant, commandant le 3e
groupe, est blessé.
A la fin de mai, le chef d'escadron Boffocher, du Ier
groupe, est évacué. Il est remplacé par le chef
d'escadron de l'Epinois.
Dans les premiers jours de juin, la division est relevée
pour aller à Verdun.
Le 10 juin, les trois groupes se rendent par étapes au
camp de Saffay, près de Nancy, où ils exécutent des
manoeuvres pendant dix jours.
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