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Presse - Journal La Lanterne - 1884-1921


 


1er juin 1884

ENTRE PAYS
Décidément il y a tout avantage à être le compatriote de M. Jules Ferry. On peut dire que, dans l'arrondissement de Saint-Dié, les victimes du 2 décembre, amis du président du conseil, ont été bien partagées. Nous en trouvons la preuve dans une liste que nous avons sous les yeux.
Mais si les amis sont bien partagés, on n'en peut dire autant des adversaires politiques de M. Jules Ferry, On sent que dans la répartition des indemnités, il y a autre chose que l'impartialité qui a guidé les choix.
A Rambervilliers, pour ne citer qu'un exemple, un membre du conseil municipal, qui était en opposition avec un des gros électeurs de M. Jules Ferry, s'est vu allouer une pension de 200 francs, bien que cet honorable citoyen ait perdu sa position commerciale au moment du coup d'Etat.
En thèse générale, les protégés de M. Jules Ferry se tiennent la main mutuellement, pour se faire la courte échelle.
C'est ainsi que M. Boutin, directeur général des contributions directes, qui doit à M. Jules Ferry et à M. Méline un avancement aussi rapide qu'immérité, vient d'obtenir pour son beau-frère, qui était percepteur à Blamont, la perception autrement importante de Fontainebleau


10 octobre 1889

MEURTHE-ET-MOSELLE
Nancy, 8 octobre. - Le Progrès de l'Est rapporte que le jeune Charles Boudot, âgé de cinq ans, domicilié chez ses parents à Saint-Jean, écart de Blâmont, s'amusait sur la margelle d'un puits profond de trente-cinq mètres. Il perdit tout à coup l'équilibre et tomba dans le puits. Les cris poussés par les autres enfants attirèrent du monde.
On alla à Blâmont chercher du secours.
Lorsqu'on eut trouvé une corde assez forte et assez longue et qu'un homme put descendre dans le puits, le pauvre enfant était mort. Il s'était dans sa chute, fait une grave blessure au front.


9 août 1890

EN MEURTHE-ET-MOSELLE
[...]
Un orage accompagné de grêle a dévasté Blamont et les environs ; les grêlons avaient la grosseur d'oeufs de pigeon; en un instant, toutes les récoltes ont été compromises ; les pertes, réparties sur douze villages, atteignent 400,000 fr. La consternation est générale dans le pays.


23 juillet 1891

EN ALSACE-LORRAINE
Police à la frontière
Avricourt, 21 juillet. - Des personnes dignes de foi assurent que la police de la
frontière a pris note des voyageurs se rendant à Paris le 14 juillet par les trains
de plaisir.


15 août 1891

ODIEUX ATTENTAT
Les passeports en Alsace-Lorraine
Strasbourg, 13 août. - Les brutes que le gouvernement allemand a posté à la frontière pour procéder à la vérification des passeports, viennent de commettre contre des jeunes filles un odieux attentat que la Post relate ainsi :
Plusieurs jeunes filles alsaciennes, de 12 à 15 ans, fréquentant l'été un pensionnat de Nancy, rentraient en Alsace pour passer leurs vacances dans le sein de leurs familles.
A la gare d'Avricourt, l'employé préposé à la vérification des passeports, soumit les fillettes, bien que leurs parents fussent parfaitement en règle, à un interrogatoire des plus pénibles pour elles, leur demandant des détails sur leurs parents, le but de leur séjour en France, etc.
L'interrogatoire achevé, les jeunes filles durent passer à la douane pour la révision des bagages. On bouleversa les malles et valises de fond en comble, sans trouver de contrebande naturellement.
Mais les petites n'étaient pas au bout de leurs tribulations. On les conduisit dans la pièce réservée à la visite et on les obligea à se déshabiller jusqu'à la chemise. On ne trouva rien. Les enfants n'étaient ni des espions ni des contrebandiers.
Pendant qu'elles étaient soumises à ces vexations, le train siffla le départ et quelques-unes des fillettes, en frayeur, s'élancèrent, dans les compartiments à moitié habillées et abandonnant sur la voie une partie de leurs effets. Les autres suivaient, les larmes aux yeux, le train qui filait sans les emmener.
Un pays au nom duquel se commettent de pareilles infamies n'a pas le droit de figurer parmi les nations civilisées. 


16 octobre 1891

A LA FRONTIERE
Braconnier et douanier allemand
Nancy, 14 octobre. - Un braconnier du canton de Blamont chassait sur le territoire allemand, lorsqu'il fut surpris par un douanier. Des coups de fusil furent échangés des deux parts, mais personne ne fut blessé.
Le Parquet de Lunéville a fait arrêter le braconnier.


21 avril 1892

MEURTHE-ET-MOSELLE
Harbouey, 19 avril. - Mme veuve Henry, propriétaire à Harbouey, quittait avant-hier son domicile, laissant à la maison son père, Dominique Calba, âgé de 77 ans.
Après le départ de celle-ci, Calba s'en fut à l'écurie pour donner des soins à un taureau retenu à l'attache.
Celui-ci devint subitement furieux: il brisa ses entraves et, s'élançant sur le vieillard, lui lança un coup de corne qui l'étendit raide mort sur le sol.


9 avril 1895

MEURTHE-ET-MOSELLE
Lunéville, 8 avril. - Un nommé Charles Antoine, de Domèvre, près Blâmont, s'est constitué prisonnier hier matin à le gendarmerie de Lunéville, s'accusant d'avoir étranglé sa femme, trouvée en effet morte sur son lit.
Antoine est un fou, paraissant avoir agi sous l'empire de la jalousie.


23 avril 1896

Triste incident
Les personnes qui ont assisté aux obsèques du colonel Trimbach du 39e de ligne ont été douloureusement impressionnées.
Le corps du brave soldat devait être transporté à Ribeauville (Alsace), son pays d'origine, et où habite toujours sa famille dont les sentiments sont restés français. Or, avant de fermer et de sceller le fourgon renfermant le cercueil, on a minutieusement enlevé les rubans tricolores ornant les couronnes et tout ce qui pouvait rappeler les couleurs nationales, tout jusqu'à la cocarde du képi.
Comme nous nous en étonnions, on nous a déclaré qu'on était obligé de procéder ainsi, attendu qu'on en avait pris l'engagement pour éviter que le fourgon fut ouvert à Avricourt, point frontière.
De semblables procédés démontrent, plus et mieux que tous les raisonnements, que le coeur des patriotes de là-bas bat bien réellement à l'unisson du nôtre et que c'est véritablement contre le droit des gens que l'annexion a eu lieu.


10 décembre 1899

MEURTHE ET MOSELLE
Blamont, 8 décembre. - Le docteur Henriot, de Blamont, frontière allemande, a trouvé hier dans l'après-midi, près de la ferme des Salières, à 150 mètres de la frontière entre Gagny et Hébigny, le corps d'un braconnier de Blamont, nommé Adam, grièvement blessé.
Le docteur a pris dans sa voiture et ramené à Blamont le blessé, qui a déclaré que, chassant en territoire annexé, il avait été rencontré et poursuivi par cinq ou six personnes en civils, mais armées de fusils. Il avait essuyé une vingtaine de coups de feu et enfin avait eu le bras droit cassé sur territoire français.


10 avril 1904

EN SEPTIÈMES NOCES
Un ancien conseiller municipal de Blamont (Meurthe-et-Moselle), âgé de cent un ans, va contracter son septième mariage dans cette commune.
Il épouse une demoiselle âgée de soixante ans.
Telle est la nouvelle que l'on pouvait lire dans le Journal des Débats, il y a juste aujourd'hui un siècle, le 10 avril 1804.
Ce citoyen s'appelait Dominique Mathieu.
Son nom ne méritait-il point. de passer à la postérité ?


18 mars 1906

MEURTHE-ET-MOSELLE
Emberménil. - Ces jours derniers, un cultivateur d'Emberménil, M. Etienne Masson, alla dans son armoire prendre ses titres et en détacher les coupons pour les toucher.
Il constata qu'un coffret en acier avait été ouvert. Les titres, représentant une somme de 40.000 francs environ, avaient disparu.
Le vol, d'après les déclarations mêmes de M. Masson, a du être commis entre le 10 et le 15 février dernier, alors qu'il s'était absenté pour aller travailler en forêt.


19 novembre 1906

MEURTHE-ET-MOSELLE
Jarville. - M. Constant Bigeard employé a la gare de Jarville, s'était rendu à Vaucourt pour demander à Mme Dessey si le refus de donner son consentement au mariage de sa fille avec lui était formel.
Mme Dessey ayant répondu affirmativement, Bigeard se rendit dans le jardin, où il se tira un coup de revolver près de l'oreille droite.
La mort a été instantanée.
Bigeard était porteur d'une lettre dans laquelle il déclarait se donner la mort par désespoir de n'avoir pu se marier avec Mlle Dessey


21 juin 1907

ACCIDENT D'AUTOMOBILE
Avricourt, 19 juin. - Le prince de Saxe-Weimar, accompagné du baron Van der Hoeven, avait passé la frontière à deux heures du matin, se rendant à Paris en automobile. Un sérieux accident lui est survenu près de Barbas-Blamont.
L'automobile s'est jeté contre un haut talus. Les deux voyageurs ont été projetés hors de la voiture.
Seul, le chauffeur a été sérieusement blessé. La voiture est brisée.


16 septembre 1907

Les Propos du Lanternier
L'autre nuit, le douanier de service de la gare d'Avricourt, se trouva tout à coup en présence de certain ratichon, souriant et obséquieux, qui insistait vivement auprès de lui pour passer l'octroi sans plus d'examen.
Comme il y avait foule auprès du douanier et que la vue d'une soutane ne l'émotionnait guère, le brave fonctionnaire répondit simplement au monsieur trop pressé :
«  Attendez votre tour ! »
Lorsque vint celui-ci, le tonsuré déclara..., qu'il n'avait rien à déclarer.
«  - Bien sûr ? questionna le gabelou.
«  Oh ! a part quelques cigares qui me restent de la route. »
Et le curé tira de sa poche une dizaine de magnifiques londrès.
Intrigué par les allures bizarres du calotin, toujours souriant et obséquieux, le douanier l'invita à ouvrir sa valise.
Nous empruntons la suite de l'histoire à notre confrère l'Etoile de l'Est:
«  Cette valise était absolument bourrée de cigares cachés sous du linge, de fins cigares avec bagues d'or. »
Pris ainsi en flagrant délit de fraude au préjudice de l'Etat, le marchand de bénédictions, qui ne se refusait rien, comme on vient de voir, se mit à bégayer, offrant de régler tous les droits qu'il venait d'essayer de carotter.
Trop tard, mon vieux !
«  - Je comprends que vous avez fraudé et que vous avez menti ! prononça le préposé aux douanes. Vous n'avez plus rien ? rien dans vos poches ?.
- Oh ! non, cela suffit, jamais je n'aurais pu passer tout cela ; d'ailleurs, c'était
pour des amis.
- Bon ! passez à la salle de visite, on va s'assurer que vous n'avez plus rien.
Et bientôt, de toutes les poches du curé sortaient encore des cigares, ses bas craquaient sous la pression d'autres cigares. On en trouva partout, jusque sous les tiges de ses souliers !
«  C'était, suivant l'expression même du douanier, un «  véritable magasin » que transportait le prêtre. »
Comme il est d'usage, les cigares furent saisis et le fraudeur fut condamné à verser quatre-vingts francs.
Cette aventure ne constituerait qu'un délit banal, s'il ne s'agissait en l'occurrence d'un de ces individus pour qui tant de gens complaisants gardent encore le meilleur de leur respect.
Nous avons le droit d'être d'autant plus sévères, que le délinquant semble plus honorable.
Le «  sac à charbon » de la gare d'Avricourt a menti et volé, se croyant sûr de l'impunité, en raison même du travestissement dont son métier le recouvre.
Guerre à la soutane, paravent du vice !


27 septembre 1907

MEURTHE-ET-MOSELLE
Lunéville. - Une grave bagarre s'est produite lundi soir au fort de Manouvillier.
Des fantassins et des artilleurs en garnison dans oe fort en sont venus aux mains, à la suite d'une discussion dont on n'a pas pu établir les causes.
Il y a eu huit soldats blessés.
Deux ont dû être amenés à l'hôpital de Lunéville.
Ce sont les nommés Hubert, canonnier au 6e bataillon de forteresse, originaire de Paris, qui a des graves plaies à la tête et l'os du nez brisé par un instrument contondant.
Puis, François Bourdonnet, de la 13e compagnie au 153e régiment d'infanterie originaire de Verdenal, et exerçant le métier de terrassier à Paris.
Il a l'arcade sourcilière brisée et le cuir chevelu arraché sur le haut du crâne.
Les deux blessés ont refusé de donner des détails sur la rixe au cours de laquelle ils ont été blessés.


2 novembre 1907

MEURTHE ET MOSELLE
Lunéville. - M. Piard, négociant en vins à Chalon-sur-Saône, que ses affaires appellent souvent dans la région, avait quitté Lunéville vers, onze heures du soir en automobile.
Près d'Herbéviller, il se jeta sur une voiture attelée de deux chevaux, conduite par M. Eugène Simonet, négociant à Ogéviller.
La flèche du véhicule pénétra dans la poitrine du malheureux négociant, qui fut tué sur le coup.
Son chauffeur n'a eu aucune blessure.


27 mai 1909

MEURTHE-ET-MOSELLE
Nancy. - Les gendarmes d'Avricourt ont remis à la frontière deux chevaux abandonnés à Remoncourt par des cavaliers allemands de Dieuze, déserteurs.
Un premier lieutenant du 3e chevau-légers, accompagné d'un gendarme, a pris possession des deux animaux contre remise de 74 fr. 20, montant de leurs frais de nourriture.


6 février 1910

Avricourt. - Hier matin, à cinq heures et demie, le préposé des douanes Emile Goehring était occupé à vérifier les voyageurs d'un train allemand qui venait d'entrer en gare.
A ce moment arrivait, avec vingt-cinq minutes de retard, le train parti de Lunéville à quatre heures et demie. Goehring fut tamponné et projeté sur la voie.
On le releva dans un état pitoyable : le crâne fracturé et les deux yeux sortis des orbites. Le malheureux est à l'agonie.


21 août 1910

MESQUINES VEXATIONS,
Le régime prusso-allemand en Alsace-Lorraine. - A propos d'un concours de
gymnastique. - Pas de cocardes tricolores.
Strasbourg, 19 août. - En même temps que la plupart des anciennes sociétés de
gymnastique alsaciennes assistaient, dimanche et lundi, au concours de Belfort, une société récemment créée inaugurait son drapeau à Strasbourg et donnait, à cette occasion, sous le patronage du maire, une fête de gymnastique, à laquelle plusieurs sociétés du dehors, alsaciennes et badoises, avaient accepté de prêter leur concours.
Une seule société française figurait parmi ces sociétés, le Sport raonnais, de Raon-sur-Plaine. Défense lui fut faite, par la police de Strasbourg, de sonner le clairon à travers les rues ; de plus, les membres reçurent l'ordre d'avoir à enlever leurs vareuses et de les porter sur le bras, pour ne pas choquer sans doute, par la coupe séditieuse de leurs vêtements, la susceptibilité allemande.
D'autre part, la société de gymnastique allemande de Paris, se composant de membres vieux-allemands, qui assistait également à la fête, dut laisser à Avricourt son drapeau, orné de rubans tricolores, et fut avisé que le port d'insignes tricolores était interdit à ses membres.
Des mesures non moins mesquines furent prises à Mulhouse à l'égard des gymnastes qui, revenant du concours de Belfort, avaient arboré à leurs képis quelques petits drapeaux tricolores et furent contraints par da police de les enlever avant leur entrée en ville.
«  De pareilles mesures, ajoute la Freie Presse, sont plus que mesquines ; elles sont carrément idiotes et ne peuvent qu'augmenter les antipathies - déjà assez fortes - contre le régime prusso-allemand. »


14 juillet 1911

Lunêville.- Le nommé Cyrille Premoli, maçon habitant Domèvre-sur-Vezouze, à 20 kilomètres de Lunéville, a été assassiné lundi dernier. Le corps, enterré à 4 kilomètres 500 du lieu du meurtre, a été découvert aujourd'hui.
Le parquet de Lunéville est sur les lieux.
Les meurtriers, nommés Lalevée et Chatton, ont été arrêtés.


17 juillet 1911

MEURTHE ET-MOSELLE
Avricourt. - Les voyageurs qui attendaient, en gare d'Igney-Avricourt, l'heure du départ d'un train, ne furent pas peu surpris de voir
descendre d'un wagon de 2e classe un hussard allemand en grande tenue.
Le gendarme français lui-même ne pouvait en croire ses yeux. Mais comment le déserteur -car c'en était un - avait-il pu échapper à la surveillance du gendarme allemand ?
Il avait tout simplement pris un billet de seconde classe. Le gendarme allemand visita les wagons de 3e, mais respecta les autres classes. Un déserteur pouvait-il voyager autrement qu'en troisième ou en quatrième ?... Une autre fois, il y regardera de plus près.


14 septembre 1911

MEURTHE-ET-MOSELLE
Lunéville. - Il y a un mois, arrivait au 18e chasseurs à cheval, un engagé volontaire.
A peine «  habillé », il déclara qu'il se couperait un doigt pour ne pas être soldat. Dimanche soir, Je jeune homme mettait son projet à exécution.
Il se rendait derrière la caserne, étendait le bras droit sur la voie ferrée de Blamont, et la machine lui broyait ce membre.
Il revint tout heureux à la caserne, en agitant le moignon auquel adhérait encore l'avant-bras.
L'état du mutilé volontaire est grave.


19 février 1912

L'acquittement d'un instituteur
Devant la cour d'appel de Nancy, M, Joseph Chery, âgé de 51 ans, instituteur à Barbas, faisait appel d'un jugement du tribunal correctionnel de Lunéville qui l'avait condamné à quatre mois de prison pour attentat aux moeurs.
M. Chery, très bien noté, depuis vingt-cinq ans dans la commune, affirmait avec énergie être victime de haines issues de discussions politiques. Naguère secrétaire de mairie, il avait eu, avec le maire réactionnaire, un différend qui s'était terminé à son avantage, et à la suite duquel le maire avait été révoqué.
Or, au nombre des enfants - garçons ou filles, car l'école de Barbas est mixte - qui portaient des accusations contre M. Chery, on trouvait notamment ceux du maire et d'un autre habitant, condamné pour voies de fait à l'égard de l'instituteur.
En raison des circonstances, et tenant compte, surtout, des contradictions relevées dans les déclarations des témoins à charge dont les dépositions figuraient au dossier, la cour n'a point hésité à infirmer la sentence des premiers juges.
Par un arrêt fortement motivé, elle a prononcé l'acquittement de l'instituteur.


30 septembre 1913

À Avricourt, un employé de la Compagnie de. l'Est a découvert sur la voie ferrée une barre de fer et quatre gros pavés.


19 août 1914

Blessés français

Un train de blessés français, allant à Vichy, est passé par Moulins. «  Qu'on nous guérisse vite pour retourner là-bas », disent-ils. Ces blessés proviennent, du
combat de Blamont. Les blessures sont presque toutes aux jambes et aux bras. Les Allemands tirent bas et mal : quant aux obus, ils n'éclatent pas dans la proportion de 80 %.
Dans cette affaire de Blamont, les soldats se sont lancés sur les Allemands avec une fougue irrésistible et irréfléchie. A 1.500 mètres, les clairons sonnèrent la charge, malgré les officiers, et les hommes partirent sans qu'on pût les retenir.
Tous les blessés rapportaient des trophées pris aux Allemands : casques, éperons. etc.


13 juin 1919

Lunéville, 12 juin. - Le capitaine Lafon, qui était parti ce matin à 2 heures 30 de l'aérodrome du Bourget, pour effectuer, avec son mécanicien, le raid Paris-Constantinople, a été contraint d'atterrir par suite de la mauvaise circulation d'eau dans son moteur, aux environs de Gondrexon, à quelques kilomètres à l'Est de Lunéville.
L'appareil est endommagé. Pas d'accident de personnes.


26 juin 1920

«  La femme à la vague » En juillet 1914, le sculpteur Rodo de Niederhausen expédiait, à Munich, une «  femme à la vague », qui fut trouvée brisée à la gare d'Avricourt.
Le sculpteur intenta un procès à l'emballeur de Paris, à la Compagnie de l'Est et au transitaire d'Avricourt, leur réclamant 15.000 francs de dommages-intérêts.
Le tribunal de la Seine a rendu hier un jugement admettant le principe de la responsabilité solidaire, mais réduisant l'indemnité à 7.000 francs.


20 juillet 1920

«  Patriotes » criminels
Nancy, 19 juillet. -. Un boulanger alsacien, Jacques Acker, 26 ans, chantait des
romances de son pays dans un cabaret d'Avricourt. Plusieurs ouvriers confondirent son patois avec la langue allemande et lui cherchèrent querelle à la sortie de l'établissement. Acker fut finalement tué d'un coup de browning.


11 octobre 1920

Les pillards de gares
Nancy, 10 octobre. - A la suite de nombreux vols commis dans les gares de la région, quinze individus ont été arrêtés. Ce sont pour la plupart des ouvriers qui travaillèrent après l'armistice au rétablissement de la circulation entre Avricourt et Lunéville. Ces malfaiteurs pillaient principalement les trains en stationnement, dérobant ainsi de nombreuses denrées alimentaires dont ils faisaient usage pour leurs besoins personnels.


23 juin 1921

Deux officiers boches condamnés par contumace
Cirey-sur-Vezouze, 22 juin. - Le conseil de guerre de la 20e région a jugé deux officiers boches, qui, pendant l'occupation des villages lorrains, commirent de nombreux méfaits : le capitaine Lehmann, qui exerçait en Saxe la profession d'avocat, pilla des maisons de Cirey et fit totalement disparaître les archives de l'étude du notaire Zimmermann..
Les juges l'ont condamné à dix ans de travaux forcés et dix ans d'interdiction de séjour.
A la même audience, le lieutenant Gueb, qui avait dérobé des objets mobiliers chez l'institutrice de Blamont, fut condamné à un an de prison. Ces deux condamnations furent prononcées par contumace.


29 octobre 1921

Un village dévasté est entièrement reconstruit
Demain dimanche, aura lieu, sons la présidence du préfet de Meurthe-et-Moselle, l'inauguration du village d'Ancerviller, qui, absolument détruit par la guerre, est aujourd'hui totalement reconstruit.
C'est la première localité ressuscitée de ses ruines, grâce à l'effort commun de la population et de l'administration. Dès février 1919. les sinistrés d'Ancerviller, sous le patronage
de la municipalité, avaient été groupés par l'abbé Firl, curé de la paroisse, en vue d'effectuer les réparations urgentes. La même année, ce groupement s'est transformé en une
coopérative et, à partir de ce moment-là, la reconstitution a marché très vite.
Ancerviller comptait avant la guerre 512 habitante : 552 y résident actuellement.
Au cours de la cérémonie d'inauguration, la croix de guerre sera remise au village par fle général commandant le 20e corps d'armée.


22 décembre 1921

Deux prêtres perdent leur procès contre un journal de Nancy
Nancy, 22 décembre. - Le curé de la paroisse de Leintrey, près de Lunéville, avait, au printemps dernier, pris l'initiative d'une cérémonie dont le journal l' «  Est Républicain » rendit compte en reprochant au prêtre d'honorer en cette circonstance les soldats allemands tombés dans cette partie du secteur.
M. l'abbé Heymann, ancien député au Landtag, fut l'objet des mêmes accusations.
Les deux prêtres assignèrent l' «  Est Républicain » devant le tribunal correctionnel, en paiement de dommages-intérêts, mais ils furent déboutés de leur demande et firent appel de cette décision.
La Cour de Nancy, devant laquelle l'affaire est revenue hier, a confirmé le jugement condamnant les deux abbés aux dépens.

 

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