3 janvier 1931
AVRICOURT
En défaut. - Une contravention a été relevée contre Martin
Golobie, terrassier, pour défaut d'extrait d'immatriculation.
BLAMONT
Union Blâmontaise. - Dimanche 4 janvier, U. Blâmontaise contre
N. A. C. Chenevières, à Chenevières. Départ en auto à 13 heures.
Les joueurs seront convoqués individuellement.
VERDENAL
Eclairez ! - M. Charles Dussaulx, cultivateur, a fait l'objet
d'une contravention, pour défaut de lumière à sa voiture
attelée. 6 janvier 1931
Joseph Zaleski de Mignéville s'est
éteint dans sa 105e année
IGNEY-AVRICOURT
Les conséquences de l'ivresse. - Poirot Marie-René, manoeuvre, à
Châtel-Nomexy (Vosges), était en état complet d'ivresse et
causait du scandale à la salle d'attente des voyageurs.
Les gendarmes prévenus vinrent cueillir l'irascible poivrot, qui
fut enfermé à la chambre de sûreté et gratifié à sa sortie d'un
procès-verbal. 28 janvier 1931
Grave incendie à Blâmont
Hier matin, Un incendie extrêmement violent a détruit, en
partie, les Grands Moulins René Scheffler, à Blâmont.
Le feu, dont la cause n'a pu encore être déterminée, se déclara
vers 8 h. 15 du matin, au troisième étage des bâtiments de la
meunerie. Bientôt le deuxième étage était à son tour la proie
des flammes.
Grâce à la promptitude des secours, qui s'organisèrent, et au
dévouement de nos pompiers, le sinistre put être rapidement
circonscrit, et à 10 h. 30 tout danger de propagation de
l'incendie était écarté. Les magasins ayant pu être préservés,
les dégâts - quoique très importants - semblent devoir être
moins élevés qu'on eut pu le craindre tout d'abord, la majeure
partie du stock de farine et de blé n'eut pas, en effet, à
souffrir de l'incendie.
Nous avons remarqué sur les lieux du sinistre : M. Colin, maire
de Blâmont ; M. Campion, adjoint ; de nombreux conseillers
municipaux ; M. le curé de Blâmont, etc...
Il y à lieu d'adresser des félicitations non seulement à nos
braves sapeurs et à leurs dévoués officiers. MM. le capitaine
Martin et les lieutenants Moyen et Trabas qui, tous, ne voulant
pas rompre avec la tradition, rivalisèrent de zèle et de
courage, mais aussi aux nombreux habitants de la ville, qui
n'hésitèrent pas à se joindre aux pompiers pour combattre le
sinistré ; MM. Tribout et Mervelay, gendarmes de la brigade de
Blâmont ; M Robert Mantout, M Adrien Laurent, et bien d'autres
encore, firent preuve en la circonstance d'un dévouement qu'il
convient de signaler.
Notons encore l'heureuse initiative des gérants des anciens
établissements Edmond Bechmann et Cie, qui firent venir de leurs
usines du Val-et-Châtillon une puissante moto-pompe dont
l'action contribua à circonscrire l'incendie. 24 février 1931
CHAZELLES
Police des étrangers. - Contraventions contre Wasyl Drabuez,
manoeuvre, pour défaut de visa à sa carte d'identité et défaut
d'extrait d'immatriculation 7 mars 1931
Accident mortel d'automobile
Piémont, le 6 mars. - Un grave accident d'automobile s'est
produit à quelques kilomètres de Blâmont, près du village de
Gogney. M. Béné Jules, charpentier à Bertrambois, sa femme, née
Goublaire, et un de leurs amis revenaient de Saint-Georges en
automobile, lorsqu'ils croisèrent une autre voiture. A la suite
d'une manoeuvre involontaire de la personne assise à côté de
lui, M. Béné freina brusquement.
Sous la violence du coup de frein, Mme Béné, qui se trouvait
placée derrière eux, fut projetée en arrière et sa tête frappa
violemment la carrosserie.
La blessée fut transportée chez M. le docteur Thomas, de
Blâmont, qui lui prodigua les premiers soins, lesquels fuient
inutiles, car Mme Béné décéda presque aussitôt des suites d'une
fracture du crâne.
La victime était âgée de 50 ans. 19 mars 1931
Grave incendie à Chazelles
Blâmont, 18 mars. - Ce matin, vers 9 heures, un incendie d'une
rare violence se déclarait dans la ferme de MM. Breton et
Claudon, sise au milieu du village de Chazelles.
Les habitants du village et les propriétaires de la ferme étant
à cette heure occupés aux travaux des champs, le foyer semblait
devoir être difficilement localisé, lorsque l'alarme fut donnée.
Grâce au sang-froid de M. Biegel fils, le bétail put toutefois
être sorti à temps.
Des secours furent demandés d'urgence à Blâmont. En attendant
l'arrivée des pompiers du chef-lieu de canton, la moto-pompe
récemment acquise par la municipalité de Chazelles fut
rapidement mise en action.
Les secours demandés arrivés, la puissante moto-pompe de la
compagnie de Blâmont entra à son tour en action et l'incendie,
combattu énergiquement, ne tardait pas à être circonscrit. Si
les bâtiments agricoles et toutes les récoltes de la ferme
étaient entièrement détruits, les locaux d'habitation avaient
pu, par contre, être en grande partie sauvegardés.
La cause du sinistre n'est pas encore nettement déterminée. Il
semblé cependant que cet incendie ait été provoqué par un feu de
cheminée.
Les pompiers de Chazelles, ceux de Blâmont et des villages
environnants sont tous à féliciter. Grâce à leur dévouement et à
leur manoeuvre, dirigée par M. le capitaine Martin, un sinistre
qui eut pris le caractère d'un véritable désastre, a pu être
évité.
Les dégâts, très importants, sont couverts par des assurances. 31 mars 1931
Un cycliste tué par une automobile
Lunéville, 30 mars. - Le 27 courant, vers 16 h. 30, M. André
B..., entrepreneur à Nancy, pilotant son automobile, se
dirigeant vers Blâmont. Sur le territoire de Domèvre-sur-Vezouze,
arrivé à proximité d'un chemin de terre, M. B... aperçut un
cycliste, descendant à vive allure le chemin en question.
L'automobiliste, qui marchait à une allure des plus modérées,
actionna son avertisseur.
Malheureusement, la déclivité du terrain ne permit pas au
cycliste d'opérer son virage sur la route. Il vint se jeter dans
l'automobile.
M. B... bloqua immédiatement ses freins et se porta, au secours
du cycliste, qui gisait sur la route, perdant son sang en
abondance.
M. le docteur Collot, de Blâmont mandé téléphoniquement, arriva
sur les lieu et fit transporter en bâte le blessé à l'hôpital de
Lunéville. Dans la soirée, l'infortuné y rendait le dernier
soupir.
C'est un nommé Thévenin Georges, 18 ans, pupille de l'assistance
publique, domestique au service de M. Dedenon Emile, cultivateur
à Domèvre-sur-Vezouze. 27 mai 1931
BLAMONT
Plainte, - M. Hienfer René, employé à Blâmont, a porté plainte
contre la veuve Wilhem Victor, journalière dans la localité.,
qui lui aurait dérobé un pied de rhubarbe, dans une chenevière,
au lieudit Pâtis communaux, territoire de la commune.
EMBERMENIL
En défaut. - Lefol René, matelassier à Montigny, stationnait
avec sa motocyclette devant le café Desboeufs. N'ayant pu
présenter aux gendarmes ses permis de conduire et de circulation
ainsi que sa carte grise, il s'est vu octroyer deux
procès-verbaux. 31 mai 1931
Le Centenaire de l'Abbé Grégoire
Nous avons dit que c'était M. Diagne, sous-secrétaire d'Etat aux
colonies, député du Sénégal, qui représenterait officiellement
le gouvernement à Lunéville, aux fêtés du Centenaire de l'abbé
Grégoire, dimanche prochain 7 juin.
Voici le programme général des fêtes :
SAMEDI 6 JUIN
Arrivée à la gare de la musique du 26e régiment d'infanterie.
17 h. 36. - Réception à la gare de MM. Constantin-Mayard et
Price-Mars, ministre et sénateur de la République d'Haïti, et de
nombreuses personnalités.
20 heures. - Grande retraite par la musique du 26e R.I., les
fanfares de la garnison et l'Harmonie de Viller.
21 heures. - Manifestation solennelle au Théâtre municipal.
Discours et audition d'hymnes, chants et musique d'époque.
DIMANCHE 7 JUIN
Le matin. - Manifestation commémoratives à Vého et Emberménil.
Grand banquet à midi et demi au grand salon des Halles, sous la
présidence de M. Diagne, sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
S'inscrire au plus tôt chez MM. Marie; notaire, 40 rue Banaudon,
et Biquet, chef de bureau à la mairie (Prix : 30 francs).
Concerts publics sur différentes places. L'après-midi, grand
cortège, manifestation solennelle place des Carmes.
Après la cérémonie, concert aux Bosquets par la musique du 26e
R.I.
Le soir, illuminations et concert, place des Carmes par la
musique du 26e.
Nous donnerons le programme complet dans un prochain numéro.
AVRICOURT
Don. - M. Bled, de Petitmont, a fait don de 10 francs à M. le
trésorier, pour entretien du monument aux morts d'Avricourt.
Remerciements au donateur.
Registre mal tenu. - M. Slomian Joseph, cantinier, a fait
l'objet d'un p.-v. pour mauvaise tenue de son livre de logeur.
Et la photo ! - Kundla Franciszek, d'origine polonaise,
manoeuvre à l'entreprise Rangeard, avait une carte d'identité
dépourvue de photo. Il a été verbalisé. 8 juin 1931
LUNÉVILLE, VÉHO, EMBERMÉNIL ONT CÉLÉBRÉ AVEC ECLAT LA MÉMOIRE DE
L'ILLUSTRE CONVENTIONNEL 12 juin 1931
AMENONCOURT
Les guides.- M. Henry Léon, cultivateur à Gondrexon, conduisait
un chariot attelé de trois chevaux et était assis sur le
véhicule, n'ayant pas de guides en main lui permettant de
diriger son attelage. Rencontré par les gendarmes, il s'est vu
octroyer un procès-verbal.
BLAMONT
Société de tir. - La société de tir de Blâmont a délégué
dimanche dernier au concours des S.A.G. à Nancy, deux équipes
(adultes et pupilles). MM. Moyen Henri et Vuillaume se
classèrent pour le concours de sélection. Nous leur adressons
nos vives félicitations.
La prochaine séance de tir aura lieu dimanche prochain 14 juin,
aux heures habituelles. Il est rappelé à tous les membres qu'ils
ont intérêt à effectuer totalement et le plus tôt possible leurs
tirs réguliers ; de beaux prix les récompenseront en fin
d'année.
Nous ne pouvons passer sous silence les résultats obtenus
jusqu'ici par M. Humbert : 6-48 et par notre distingué et dévoué
vice-président, M. Melchior : 6-45 6-44. 14 juin 1931
L'affaire d'empoisonnement de Blâmont
Nous avons parlé, en son temps, de la mort suspecte de Mme
Gouget, femme de ménage, âgée de 32 ans, au service de M.
Lahoussay, vétérinaire à Blâmont.
Le 13 décembre dernier, Mme Gouget, souffrant d'une violente
migraine, se plaignit à son patron.
M. Lahoussay prit alors, dans une boîte où il puisait pour son
usage personnel, un des deux cachets qui y restaient, et le lui
donna. Quelques instants après l'avoir absorbé, la femme ménage
éprouva d'atroces souffrances.
Transportée immédiatement à l'hospice de Blâmont, elle y rendait
le dernier soupir quatre heures après. Le médecin délivra le
permis d'inhumer.
Un mois plus tard, M. Lahoussay, lui-même souffrant, prit le
dernier cachet de la boîte. Aussitôt, les symptômes de
l'empoisonnement se manifestèrent vertiges, tremblement nerveux.
Le vétérinaire ne dut son salut qu'à l'intervention rapide et
efficace d'un médecin de la localité n'affaire fit quelque
bruit. L'opinion publique établit les rapprochements qui
s'imposaient. Des soupçons d'une exceptionnelle gravité
s'élevèrent, conversant tous sur la même personne.
C'est alors que M. Gouget, le mari de la victime, porta plainte.
Le parquet de Lunéville ordonna l'exhumation et l'autopsie du
cadavre de Mme Gouget pratiquée par M. le docteur Paul Kahn.
Les viscères furent prélevés et envoyés au laboratoire de
toxicologie.
Leur analyse ne laissait subsister aucun doute ! La mort de Mme Gouget était due à l'absorption d'une certaine quantité de
strychnine. L'examen attentif la boite de cachets corrobora ce
premier point : des parcelles d'extrait de noix vomique y furent
découvertes.
Comme l'affaire menaçait de traîner en longueur, le mari de
l'infortunée femme de ménage prit la décision de se porter
partie civile.
Le parquet recherche aujourd'hui qui a pu remplacer dans la
boîte de M. Lahoussay les inoffensifs cachets d'aspirine par le
terrible poison, qui avait intérêt à effectuer cette
substitution criminelle.
La justice, croyons-nous, n'est pas loin d'avoir trouvé le
coupable. Les présomptions sont nombreuses et troublantes, mais
elles ne sauraient remplacer les preuves.
En attendant, cette affaire cause à Blâmont l'émotion que l'on
devine. 19 juin 1931
Cour d'appel de Nancy
Pour la Guyane. - René-Charles Fiacre, âgé de 41 ans, né à
Herbéviller, ancien facteur des postes révoqué et condamne pour
indélicatesses, s'était depuis un certain temps spécialisé dans
l'escroquerie au préjudice des anciens combattants. Il opérait
de la façon suivante :
En parcourant la région, son premier soin dès qu'il arrivait
dans une nouvelle localité, était de s'informer du nom et de
l'adresse du président et du trésorier de la section de l'A.M.C.
Il se présentait alors chez l'un ou chez l'autre et leur
exposait qu'il était pensionné de guerre 30 % pour blessures de
guerre, ce qui est exact.
Mais il ajoutait qu'il était cultivateur à la ferme de
Sainte-Marguerite et qu'il venait de perdre son portefeuille
avec ses papiers, son argent et son billet de chemin de fer.
L'entretien se terminait par un emprunt de 150 ou de 100 francs,
qui lui était toujours consenti.
Il promettait de renvoyer cette somme dès qu'il serait arrivé
dans sa ferme.
Bien entendu, ses créanciers attendent toujours.
Il escroqua de cette façon 17 présidents ou trésoriers de l'A.M.C.
dans la région. Fiacre a déjà encouru de nombreuses et
importantes condamnations. C'est pourquoi le tribunal
correctionnel en lui infligeant dix mois de prison décida qu'il
serait ensuite relégué jusqu'à la fin de ses jours à la Guyane.
Fiacre fit appel.
Malgré une émouvante plaidoirie de Me Robert Kalis, la cour a
confirmé la décision des premiers juges. 24 juin 1931
LE VIEUX SOLDAT
La Moselle possède le doyen des anciens combattants français, en
la personne de M. Castagnet, demeurant à Lagarde, dans
l'arrondissement de Château-Salins.
Mais M. Castagnet ne possède pas seulement ce titre; il est
aussi centenaire depuis lundi 11 juin.
M. Castagnet, que l'on croirait un bon Lorrain, est cependant né
à Pau, le 11 juin 1832.
En 1853, il fut soldat pour sept ans, remplaçant un pays qui
avait tiré un mauvais numéro. Il fut affecté au corps des
infirmiers militaires et prit part à la guerre de Crimée. Ils
doivent être clairsemés maintenant ces soldats qui prirent part
à cette guerre du Second Empire !
Rapatrié en février 1856, affecté à l'hôpital militaire de
Bordeaux, il fut libéré le 20 septembre 1859 et rentra à Lambaye,
son village natal, mais pour peu de temps.
M. Castagnet entré au service de l'intendant, militaire Spire,
le suivit à Blâmont; il devint dès lors Lorrain et se maria avec
la femme de chambre de la mère de l'intendant, Mlle Clémentine
Gelucourt, de Lagarde.
En 1886, âgé de 54 ans, il quitta le service du marquis de Lesay-Marnesia
à Paris, et, en dépit de l'annexion, s'installa dans le pays de
sa femme à Lagarde, où il est encore. Celle-ci mourut peu de
temps après son arrivée au village natal; ce fut une nièce, Mme
Constant, veuve aussi, qui tint le ménage de M. Castagnet.
Hélas, l'ancien combattant de Crimée vit encore 1914, et ses
horreurs au village. Malgré ses 82 ans, il se mit encore à la
disposition des médecins majors.
M. Castagnet porte allègrement ses 100 ans; il a toujours bon
estomac, bêche encore sa plate-bande, fend son bois. Il est
conseiller municipal et membre du conseil de fabrique; il n'y a
que l'ouïe qui laisse à désirer.
Brave et honnête homme, il a vu passer les gouvernements, il a
vu passer les guerres et il est toujours là aimable et souriant. 27 juin 1931
OGEVILLER
En action de chasse. - Passant au lieudit « La Croix-Non », les
gendarmes aperçurent un chien en action de chasse. Poursuivi, le
chien se réfugia devant la maison de son maître, Antoine
Remetter, vannier à Reclonville. Ce dernier se vit dresser un
procès-verbal pour chien en action de chasse et défaut de
collier. 12 juillet 1931
BLAMONT
La patente. - M. Rampone Guiseppe, marchand ambulant à Nancy,
vendait, sans être en possession de patente, de l'étoffe dans
les rues de Blâmont. Contrôlé par les gendarmes, procès-verbal
lui a été dressé. 25 juillet 1931
Les caves du Vatican
En ce temps-là, le pape Léon XIII était prisonnier dans les
caves du Vatican...
- Que signifie cette histoire, et que voulez-vous dire ?
- Ah ! vous ignorez l'affaire ! Eh bien ! sachez qu'à une époque
qui remonte à moins de cinquante ans, la franc-maçonnerie,
exaspérée par le retentissement de l'Encyclique Humanum Genus,
qui dénonçait son action, décida de supprimer moralement le
Saint-Père...
- En l'emprisonnant ?
- Tout simplement.
- C'est une absurde légende...
- Si vous voulez. Cette légende, cependant, a servi de prétexte
à M. André Gide pour écrire une sotie, dont la qualité
d'imagination ne fait pas oublier Alexandre Dumas, ni même Paul
Féval, mais qui se recommande au public lettré par de ravissants
détails et une admirable écriture.
Vous vous rappelez, sans doute, la lettre fameuse de Léon XIII
au cardinal Lavigerie et son Encyclique aux Français, dans
laquelle l'auguste successeur de Pierre s'efforçait de détourner
les catholiques de toute opposition systématique au gouvernement
et les encourageait à donner une adhésion solennelle au régime
républicain, coup de tonnerre qui ruinait les espoirs de
restauration du parti conservateur.
Un certain nombre de monarchistes se révoltèrent à la pensée de
se rallier à une cause détestée. Mais, comme ils n'osaient
s'insurger ouvertement contre les directions vaticanes, ils
échafaudèrent la fable rocambolesque que nous conte Lafcadio, le
héros du roman d'André Gide.
Ils prétendirent que Léon XIII avait été emprisonné, avec la
complicité du Sacré-Collège, par la franc-maçonnerie
triomphante, soit dans les cachots du Vatican, soit dans les
ergastules du château Saint-Ange, correspondant avec le palais
pontifical par un corridor souterrain.
Précisément, à ce moment, en France, un polémiste catholique et
antisémite, Edouard Drumont, attaquait avec une violence inouïe
l'archevêque de Rouen, Mgr Fuzet, et un autre prélat, Mgr Le
Nordez, qu'il accusait de pactiser ouvertement avec le
Grand-Orient. Pouvait-on, en de telles conjonctures, s'étonner
que la maçonnerie ait mis la main sur l'entourage immédiat du
pape !
Joachim Pecci, emprisonné, avait été remplacé par un faux pape,
un histrion, suppôt de Satan et du Quirinal, et c'est ce
misérable imposteur, à la solde des loges, qui avait écrit la
lettre au cardinal Lavigerie, absolvant la Marseillaise, et
lancé l'Encyclique aux Français.
Une brochure, parut en 1893, qui s efforçait à authentifier la
fable. Ce libelle écrit, déclare André Gide, « avec le plus
grand sérieux et, semble-t-il, la plus parfaite conviction »,
servit de base, d'argument, à son roman picaresque. Voici son
titre exact : Compte rendu de la délivrance de sa sainteté Léon
XIII, emprisonné dans les caves du Vatican. Saint-Mâlo,
imprimerie Y. Billois, rue de l'Orme, 1893. Elle était signée :
abbé Joseph Xaé, curé de Nonhigny.
L'abbé Xaé était un brave homme d'ecclésiastique, scrupuleux et
illuminé. Les vieilles gens de Nonhigny, petite commune des
environs de Blâmont, qui l'ont connu, s'accordent à rendre
hommage à sa bienveillance, et à la pureté de ses moeurs. « Il
était seulement un peu haltata », nous a confié une de ses
anciennes ouailles...
Il convient de noter une contradiction entre le titre de la
brochure et son objet. Le titre, en effet, semble annoncer la
délivrance du pape comme un fait accompli, alors que, dans les
quarante et quelques pages du curé de Nonhigny, il n'est
question que de l'organisation de la délivrance du pape,
toujours prisonnier. Peu importe.
La publication de ce « compte rendu » causa, on le devine, un
certain scandale. L'évêché s'émut. Le Vatican intervint. Le
bouquin fut censuré, son auteur blâmé, puis déplacé. Fort de sa
conviction, ne reniant rien de ses affirmations audacieuses,
l'abbé Xaé quitta son presbytère de Nonhigny et se rendit à
Loigny, dans un couvent de religieuses. Il en devint l'aumônier.
Là, il réussit à convaincre quelques-unes des pieuses filles de
l'injustice dont il était victime.
A l'exemple des frères Baillard, de Saxon, il s enfonça dans le
schisme, essayant de dresser contre le faux pape la crédulité
ingénue de ses bâbettes. Il fut interdit.
Entre temps, d'habiles escrocs tiraient parti des révélations
saugrenues de l'abbé Xaé et organisaient une « croisade pour la
délivrance du pape ». Pour arracher le Saint-Père aux cachots de
Rome; pour réinstaller sur le trône de Saint-Pierre Léon XIII,
prisonnier des francs-maçons, après en avoir chassé l'imposteur
; pour déchirer les voiles du mensonge et faire éclater, dans
les ténèbres vaticanes, la clarté éblouissante de la divine
vérité, il fallait de l'argent, beaucoup d'argent.
Beaucoup d'âmes dévotes répondirent avec empressement aux
sollicitations dont elles étaient l'objet. Des sommes
considérables furent ainsi extorquées à leur benoîte candeur.
Ce que devinrent ces sommes, nul ne l'a jamais su. Le certain
est qu'elles ne parvinrent jamais à leur destination. Des
protestations et des plaintes de catholiques désabusés
parvinrent bientôt à la justice, mais, par crainte du scandale,
ces plaintes furent retirées à temps, et l'action judiciaire
demeura en suspens.
Quelques années plus tard, l'abbé Xaé, parfaitement innocent de
l'escroquerie que son imprudente croisade avait provoquée,
abjurait son erreur et se réconciliait avec l'Eglise. Il revint
en Lorraine, où il mourut, il y a deux ans, curé de Saint-Remy-aux-Bois.
Au cours de ses dernières années, il s'efforça de faire oublier
ses démêlés avec l'autorité ecclésiastique. Il semblait qu'il n
eût conservé aucun souvenir de sa curieuse aventure. Il avait,
toutefois, gardé le goût des vaticinations, une propension à la
prophétie.
En août 1914, pendant que la bataille faisait rage à quelques
kilomètres du village, le général de Contades s'arrêta un
instant à son presbytère.
- La guerre sera longue, très longue, déclara l'abbé Xaé au
général ; elle durera plusieurs années. Commencée en Lorraine,
elle s'étendra jusqu'à Jérusalem et aux rives de l'Euphrate... »
Les événements devaient lui donner raison
N'allez pas, au moins, conclure de ce fait que nous nous
rallions à la thèse autrefois soutenue par l'abbé Xaé, et que
nous l'approuvons d'avoir dénoncé la franc-maçonnerie, qui
emprisonna Léon XIII dans les caves du Vatican !...
Fernand ROUSSELOT 15 août 1931
Coopérative de Reconstruction de Xousse
La Société coopérative de Reconstruction de Xousse a été
dissoute par délibération de l'Assemblée générale du 13 août
1931. La liquidation de la Société deviendra définitive si, dans
le délai d'un mois, à dater de la présente publication, aucune
opposition n'y est faite par les voies légales.
Le Président : BARTHÉLÉMY Emile.
Le Secrétaire : BRIAT Charles. 10 septembre 1931
HARBOUEY
Au voleur ? - Le 31 août, M. Agosta Albert se rendit à son
travail à Blâmont, vers 5 h. 30, après avoir lâché ses
volailles. Mme Agosta partit à la même heure, et s'en fut
Lunéville.
Vers 8 h. 30, l'aîné des fils, donna aux volailles leur
nourriture quotidienne et les laissa en liberté. Mme Agosta, à
son retour, le soir à 17 heures, constata qu'on lui avait dérobé
trois oies.
L'auteur du vol n'a pu être découvert malgré d'activés
recherches par la gendarmerie. 6 août 1931
Terrible accident sur la ligne Paris-Strasbourg
DEUX TUÉS. - UN BLESSÉ
Lunéville. - Hier matin, une équipe d'ouvriers serbes
travaillant au doublement de la voie Paris-Strasbourg, se
rendaient à son chantier, en empruntant la voie ferrée, près d'Emberménil.
Trois des ouvriers furent surpris par un express et tamponnés.
Deux des malheureux, horriblement broyés, furent tués sur le
coup.
Le troisième, blessé très grièvement, a été transporté à
l'hôpital de Lunéville. Les deux corps des ouvriers tués ont été
mis en bière et conduits à la mairie de Leintrey.
Ils seront fort probablement inhumés au cimetière de cette
commune. 11 septembre 1931
ANCERVILLER
Une erreur. - C'est par erreur qu'il a été dit que Paul Munier
était poursuivi pour menaces. C'est de André Munier qu'il s'agit
et non de Paul, mort glorieusement pour la France en 1917.
BLAMONT
Tapage injurieux. - Mme Thiry Albert, veloutière, et la jeune
Coster Jeanne, sans profession, à Blâmont, s'injuriaient et se
qualifiaient de propos outrageants rue Traversière. Les
gendarmes ont mis fin à la scène en gratifiant les deux
adversaires de procès-verbaux pour tapage injurieux sur la voie
publique. 17 septembre 1931
BLAMONT
Rixe. - Le 13 courant, alors qu'il était en état d'ivresse,
Stoquert Auguste, 41 ans, garçon de culture à Chazelles, pénétra
au café tenu par M. Tomasetti, à Blâmont, où il insulta et
traita de Boche M. Nickaus Gaston, manoeuvre à Lunéville, qui
jouait paisiblement aux cartes. Ce dernier envoya une gifle au
poivrot, lequel fut mis peu de temps après en état d'arrestation
par les gendarmes, comme il déambulait rue Traversière.
Stoquert fut enfermé à la chambre de sûreté et gratifié à sa
sortie d'un procès-verbal en bonne et due forme.
Le débitant, M. Tomasetti, s'est vu dresser deux contraventions,
dont une pour avoir servi à boire à Stoquert qui était ivre, et
une deuxième pour non déclaration d'une scène de désordre dans
son établissement.
DOMEVRE-SUR-VEZOUZE
Violences et insultes. - M. Dedenon Emile, cultivateur, avait à
son service comme domestique de culture le nommé Pelitti
Giovanni, sujet italien, 36 ans. Le 10 courant, ce dernier se
fit régler définitivement chez son patron, qui lui versa la
somme de 254 francs qui lui revenait.
Après avoir quitté la maison, Pelitti revint le même jour, vers
14 heures, chez son patron et pénétra au-dessus de l'écurie,
dans la chambre qu'il occupait auparavant. Il emplissait, ses
poches de noix, au moment même où M. Dedenon intervint pour le
faire déguerpir, lui faisant remarquer qu'il n'avait plus le
droit de pénétrer dans cette chambre.
Le domestique, qui était ivre, insulta grossièrement, et frappa
à, coups de poing et de pied M. Dedenon ainsi que sa fille.
Pelitti est un individu peu recommandable qui jouit d'une
mauvaise réputation buveur et violent, il ne travaille que par
intermittence dans la commune.
Sur plainte, ce personnage peu recommandable, qui a récolté un
procès-verbal pour ivresse, sera en outre poursuivi
correctionnellement pour insultes, menaces et coups à M. Dedenon
et à sa fille ainée.
GOGNEY
Outrage public à la pudeur. - Le 13 courant, vers 22 heures,
jour de fête patronale de la localité, les gendarmes en tournée
de surveillance, aperçurent le nommé Goublaire Clément, 37 ans,
garçon de culture, qui gesticulait dans la rue en état complet
d'ivresse, le crâne maculé de sang et les habits souillés de la
boue. Les représentants de la loi apprirent aussitôt que
l'ivrogne venait de scandaliser le public en insultant les
paisibles personnes qui se rendaient au bal coursant et urinant
au milieu de celles-ci.
Le grossier personnage fut mis sur-le-champ en état
d'arrestation, conduit à la chambre de sûreté de la caserne de
gendarmerie pour être déféré au parquet. 19 septembre 1931
DOMÈVRE-SUR VEZOUZE
Le visa. - Pour défaut de visa à sa carte d'identité, à son
départ de Pexonne, Marie Lukaes s'est vu dresser procès-verbal. 24 septembre 1931
BLAMONT
Obsèques - Hier matin ont eu lieu les obsèques de M. Charles
Tiha, conseiller municipal de Blâmont.
Le deuil était conduit par Mme Tiha et ses enfants. Derrière
suivaient M. le maire de Blâmont et les membres du conseil
municipal, une délégation de l'A.M.C., MM les officiers de la
compagnie des sapeurs-pompiers; M. Noirot, commandant la brigade
dé gendarmerie; MM. les fonctionnaires de la ville, etc...
Au cimetière, M. Colin, maire, très ému, après avoir souligné
les ravages faits par la mort implacable au sein du conseil
municipal depuis quatorze mois, retraça en quelques sobres et
éloquentes paroles la vie toute de travail et de probité du
défunt.
HERBÉVILLER
Coup double. - En tournée de nuit, territoire de la commune, les
gendarmes de Blâmont aperçurent, couchées sur le côté droit de
la route nationale n° 4, une motocyclette et une bicyclette.
S'étant approchés des machines, ils constatèrent la présence de
deux sacs de pommes de terre dans le fossé de la route. Au même
moment, les représentants de la loi aperçurent deux individus
qui fuyaient à toutes jambes à travers champs, ils les
poursuivirent, mais en raison de l'obscurité, ils ne purent
rejoindre les fuyards. Les deux machines saisies ne portaient
aucune plaque.
Le lendemain, au lever du jour, les gendarmes poursuivant leurs
recherches, apprirent que les deux machines appartenaient aux
nommés Charpentier René, ouvrier laitier, et à son beau- frère
Etienne Georges, manoeuvre, habitant tous deux la même maison, à
Domèvre-sur-Vezouze. Les deux compères, qui avaient réintégré
leur domicile, avouèrent leur méfait.
Ils furent mis sur-le-champ en état d'arrestation pour vol de
pommes de terre au préjudice de M. Toulon, cultivateur à
Herbéviller.
Tous deux seront déférés au parquet. 8 octobre 1931
MIGNÉVILLE
Quête à mariage. - Une quête faite en mairie au mariage Fior-Jacquot
a produit la somme de 107 fr. 50, qui selon le désir des
donateurs, a été versée pour l'entretien du monument aux morts. 11 octobre 1931
AVRICOURT
Procès-verbal, - M. Lefort Charles, mécanicien à l'entreprise
Bangeart, a fait l'objet d'un procès-verbal pour divagation de
son chien sans collier sur le chemin d'intérêt commun n° 19,
territoire d'Avricourt.
BLAMONT
Dégâts à propriété. - M. Diétrich Charles, commerçant à Blâmont,
possède au lieudit « Le Drouard », une propriété de 60 ares
ensemencée de luzerne.
Voisin de cette propriété se trouve un parc loué par M Lévy
Arthur, marchand de bestiaux à Blâmont, dans lequel il y a en
pâture un certain nombre de vaches. La clôture de ce parc
n'étant pas très solide, ii arrive parfois que ces animaux
s'échappent et viennent paître dans la propriété de M. Diétrich.
Ce dernier a porté plainte contre M. Lévy qui, ayant été prévenu
à plusieurs reprises du délit causé par ses vaches, n'en aurait,
paraît-il, pas tenu.
M. Lévy s'est engagé à dédommager M. Diétrich. 28 octobre 1931
AVRICOURT
Déviation du chemin d'Intérêt commun d'Avricourt à Emberménil,
par Xousse. - Par arrêté préfectoral du 23 octobre, la
circulation sur la route d'Avricourt à Emberménil sera
interrompue pendant une période de 7 jours, à dater du 29
octobre 1931, au pont sur le Chemin de fer, dit « de Leintrey ».
Elle sera déviée par Xousse.
BLAMONT
A l'Exposition Coloniale. - Le jury de l'Exposition Coloniale
vient de décerner le grand prix aux Anciens Etablissements
Bechmann.
Félicitations aux dirigeants et au personnel des usines de
Blâmont et de Val-et-Châtillon. 3 novembre 1931
REPAIX
Accident d'automobile. - Le 29 octobre dernier, vers 16 h. 30,
M. Isaac René, négociant à Dieuze, revenait en automobile de
Blâmont, lorsqu'en traversant le village de Repaix, il happa
avec l'aile gauche avant de sa machine, le petit Claude Jean, 8
ans, qui traversait la route en compagnie de son frère,
conduisant des bêtes à cornes.
Projeté sur la chaussée, la petite victime fut relevée aussitôt
par ses parents accourus.
M. Isaac arrêta immédiatement sa voiture et transporta le petit
Claude, accompagné de son père chez M. le docteur Thomas, à
Blâmont.
Le praticien, après avoir examiné l'enfant, déclara que sa vie
n'était pas en danger.
La gendarmerie a ouvert une enquête en vue d'établir les
responsabilités. 11 novembre 1931
ICNEY
La plaque. - Ehling Jean, cultivateur à Repaix, circulait
territoire d'Igney sur une bicyclette non pourvue de plaque de
contrôle. Les gendarmes lui ont dressé procès-verbal. 22 novembre 1931
AVRICOURT
Etranger en défaut. - Chean-Liang-Hung, marchand ambulant, sans
domicile fixe, a fait l'objet de trois contraventions pour
défaut de carte de commerce, défaut de signalement sur sa
patente, et défaut de déclaration de sa profession ambulante.
BLAMONT
Automobile en défaut. - Rencontré route nationale 4, par les
gendarmes en patrouille. M. Gustin Augustin, ferblantier à
Laronxe, qui circulait avec son automobile non éclairée, s'est
vu octroyer un procès-verbal. 5 décembre 1931
Violent incendie
Blâmont, 3 décembre. - Cette nuit vers 2 h. 30, un incendie
d'une extrême violence s'est déclaré dans un immeuble
appartenant à M. Lucien Janin de Verdenal.
Le feu, qui avait pris naissance dans un atelier de menuiserie,
fit bientôt de rapides progrès et gagna en peu de temps les
engrangements et le corps de logis.
Les pompiers de Verdenal, se rendant compte, par la rapide
extension prise par le feu, du danger couru par les immeubles
voisins et notamment par l'église, décidèrent de faire appel à
la compagnie de Blâmont et à celle de Chazelles.
Grâce à ces secours importants et à la mise en action de
plusieurs motopompes, toute propagation du sinistre fut
rapidement enrayée, mais malgré les efforts des pompiers, tous
les bâtiments appartenant à M. Lucien Janin furent anéantis, et
la toiture de la sacristie attenant à l'église fut sérieusement
détériorée.
Les dégâts très importants sont couverts par des assurances. 31 décembre 1931
HISTOIRE DU BLAMONTOIS DES ORIGINES A LA RENAISSANCE
par M. A. DEDENON
L'an dernier, nous avons consacre une brève notice à l'Histoire
du Blâmontois dans les Temps modernes, par M. le chanoine
Dedenon.
Deux dates limitent cette monographie : les premières années du
16e siècle et la guerre de 1870-187l. Obéissant à un louable
scrupule, l'historien n'a pas cru devoir aller plus avant. Il en
a expliqué les raisons : « vouloir étudier les faits
contemporains serait une entreprise inutile» puisque tes témoins
sont là qui se souviennent encore, et surtout très délicate
puisqu'il faut le recul du temps pour voir les événements sous
leur véritable jour ».
Si l'on n'a point songé à faire grief au chanoine Dedenon de
cette sage réserve, des Lorrains, passionnés de l'histoire de
leur pays lui ont fait remarquer, toutefois, que l'Histoire de
Blâmont ne commençait pas au 16e siècle. Une lacune restait à
combler. M. de Martimprey a sans doute, écrit sur les origines
du Blâmontois, une étude intéressante. Mais son ouvrage est,
aujourd'hui, introuvable.
« Votre étude, dit-on à M. Dedenon, est comme une statue
décapitée ». Le reproche le piqua au vif. Il se mit aussitôt au
travail. Cette heureuse décision nous vaut un nouvel ouvrage
Histoire du Blâmontois, des origines à la Renaissance.
Il importe peu que l'auteur ait, dans la publication des deux
volumes, interverti l'ordre chronologique, puisque le lecteur
peut rétablir lui-même la normale succession des faits
« Nous allons écrit l'auteur dans son avant-propos, remonter
jusqu'au berceau du blâmontois, décrire sa lente formation,
suivre son évolution au temps de la féodalité, raconter les
gestes de ses seigneurs et de ses comtes et retracer ses
destinées jusqu'à son annexion au duché de Lorraine.
Ainsi, la statue recevra son couronnement et notre second livre,
bien que postérieur en date, prendra sa place naturelle avant le
premier. »
Cet ouvrage, enrichi de nombreuses illustrations et plans, est
divisé en plusieurs parties : Les origines du Blâmontois ; La
Société Romane; Les comtes de Blâmont; Les autres Seigneuries
voisines.
La place qui nous est impartie ne nous permet pas d'entrer dans
le détail de l'étude, de haute probité documentaire, alertement
écrite, qui séduira tous ceux qui ont gardé le culte du passé et
l'amour fervent de la petite patrie.
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