27 janvier 1923 - n° 4 - p. 72
Souscription pour le monument diocésain érigé en l'église
Saint-Epvre de Nancy, en l'honneur de la Bienheureuse Marguerite
de Lorraine.
[...] M. le Ch. Barbier, curé de Blâmont, 10 fr.; [...]
10 février 1923 - n°
8 - p. 117
Légion d'honneur
Nous sommes heureux d'apprendre la nomination de Monsieur l'abbé
Fiel, secrétaire de la Coopérative des églises et de l'Union
des Coopératives de reconstruction, au grade de Chevalier de la
Légion d'honneur, et de publier le texte de sa citation :
« Abbé FIEL (Paul-Théophile-Frédéric), aumônier de l'Ecole
nationale professionnelle de l'Est, secrétaire général de
l'Union des Coopératives de reconstruction de
Meurthe-et-Moselle: a été dès 1919, l'un des promoteurs de la
création des coopératives de reconstruction en
Meurthe-et-Moselle. A organisé, de sa propre initiative, huit de
ces associations, notamment dans la Commune d'Ancerviller, qui,
grâce à son action, a pu fêter, dès le 30 octobre 1921, sa
reconstruction totale »,
Au nouveau Chevalier, nous offrons nos cordiales félicitations.
17 février 1923 - n°
7 - p. 123
Nécrologie
Monseigneur l'Évêque recommande aux prières du clergé et des
fidèles du diocèse l'âme de M. le Chanoine
Augustin
ZINSMEISTER, décédé le, 10 février 1923.
Né à Nancy, le 28 Août 1847, ordonné prêtre le 13 août 1871 M.
l'abbé Augustin Zinsmeister avait été successivement vicaire à
Baccarat, (1871); curé de Domèvre-sur-Vezouze, (1881); Directeur
de l'Institution des Sourds-Muets, (1885); curé de Haraucourt,
(1885); curé-doyen d'Einville, (1890); curé-doyen de
Saint-Martin de Pont-à-Mousson, (1896); chanoine honoraire le 11
Juin 1898; Monsieur l'abbé Zinsmeister avait été nommé chanoine
titulaire de la Cathédrale de Nancy le 15 octobre 1920.
M. l'abbé Zinsmeister était membre de l'Association de prières.
24 février 1923 - n°
8 - p. 137
PARTIE OFFICIELLE
Itinéraire de la tournée de Confirmation dans l'arrondissement
de Lunéville
[...] Mercredi 25 avril, [...]
A 3 heures - LANEUVEVILLE-AUX-BOIS, Emberménil, Vaucourt, Xousse
.
Jeudi 26 avril, à 9 heures. - DOMJEVIN, Bénaménil, Blémerey,
Ogéviller, Saint-Martin.
A 3 heures. - LEINTREY, Amenoncourt, Vého .
Vendredi 27 avril, à 9 heures. - BLAMONT, Autrepierre, Avricourt,
Barbas, Chazelles, Gogney, Nonhigny, Repaix, Verdenal.
A 3 heures. - ANCERVILLER, Domèvre, Herbéviller, Mignéville
3 mars 1923 - n° 9 -
p. 158
M. le Chanoine
Augustin Zinsmeister
Bien qu'il ne nous appartienne pas de juger nos frères, Dieu
s'étant réservé à lui seul le jugement, nous pouvons nous
édifier au spectacle des vertus des justes.
« Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur, dit
l'Esprit-Saint, car leurs oeuvres les suivent » . Belles et
nombreuses sont les oeuvres de celui qui vient de nous quitter.
M. le chanoine Augustin Zinsmeister, dont la carrière bien
remplie fut celle d'un prêtre fidèle, d'un pasteur dévoué.
Né à Nancy, le 28 août 1847, il reçut au baptême le nom du Saint
sous les auspices duquel il vit le jour. Privé de son père dès
le bas âge, il reçut d'une mère et d'une grand'mère très
chrétiennes les meilleures leçons et exemples. Nouvelle Monique,
sa mère se consacra tout entière à l'éducation de ce fils
unique, de cet autre Augustin, qui, sans jamais suivre les
égarements du premier, entra aussitôt dans les voies du
Seigneur.
Elève de l'Ecole Saint-Léopold, puis du Petit-Séminaire de
Pont-à-Mousson, il se fit remarquer par son intelligence, son
ingéniosité, son bon esprit et prit bientôt rang parmi les
premiers d'une classe féconde en hommes capables.
Au Grand-Séminaire, il mena de front les études théologiques,
les fonctions pratiques de sacristain et l'exercice des vertus
cléricales.
Prêtre au lendemain de la guerre, le 13 août 1871, il célébra sa
première Messe, le jour de l'Assomption, assisté de M. Noël, le
curé-fondateur, en cette chère église de St-Léon IX de Nancy, sa
paroisse, où cinquante ans plus tard il devait, avec quelle
pieuse joie, renouveler le même sacrifice en ses noces d'or
sacerdotales.
Monseigneur Foulon nomma le jeune prêtre vicaire à Baccarat, où
il se révèle doué d'activité et d'énergie et surtout d'un savoir
faire incomparable. Le doyen de Baccarat, le vénéré M. Bailly,
met en lui toute sa confiance, en fait son bras droit, et ne
s'en sépare qu'à regret, après dix ans de collaboration.
De son coté, M. Zinsmeister voue un attachement indéfectible à
celui que, dans l'intimité, on appelait avec une respectueuse
familiarité « le patron », car il en avait toute l'autorité et
la bonté. Le vicaire remplissait avec zèle toutes ses fonctions
sacerdotales et y ajoutait celles de professeur, de musicien, de
relieur, de menuisier, voire même de tailleur, de cordonnier et
plusieurs autres encore. Aucun des termes et procédés techniques
ne lui étaient inconnus, et il en remontrait parfois aux gens de
métier. C'est ainsi qu'il fabriqua de multiples objets, parmi
lesquels il faut citer les autels vraiment élégants qui ornent
aujourd'hui encore l'église de Badménil.
Dans la paroisse, le nouveau vicaire eut vite acquis une
popularité de bon aloi. Ses manières vives tranchaient bien
quelque peu sur les moeurs ecclésiastiques, ses boutades, ses
brusqueries, ses rudes franchises étonnaient d'abord, piquaient
parfois, mais elles étaient si vite rachetées par des attentions
les plus délicates.
Au cours d'une épidémie, son zèle lui fil contracter au chevet
d'un malade une fièvre typhoïde qui le mit aux portes du tombeau
; mais des soins dévoués et des prières ardentes lui valurent
une véritable résurrection.
Ses forces retrouvées, il les consacra spécialement au soin des
jeunes gens, forma pour eux, de concert avec l'abbé Greff, une
société de St-Louis de Gonzague, mais surtout suscita parmi eux
des vocations ecclésiastiques. Il transforma sa chambre en salle
de classe, prépara de nombreux prêtres au Diocèse et envoya
plusieurs recrues aux congrégations religieuses. Toute sa vie,
il sera le bienfaiteur de nos Séminaristes et, par les sujets
qu'il y enverra et par les ressources qu'il leur assurera.
Ce long service vicarial avait mûri M. Zinsmeister, pour le
pastoral. En 1881, il est nommé curé de Domèvre-sur-Vezouze et,
quatre ans plus tard, de Haraucourt.
Dans la première paroisse, il restaure l'église, du pavé à la
voûte ; dans la seconde, il apporte plusieurs embellissements à
un gracieux édifice. Dans l'une comme dans l'autre, il gagne les
coeurs par ses manières cordiales, par son soin à ne nuire à
personne et à plaire à tous (comme le Bon Père de Mattaincourt),
par le relief donné aux offices. Et quand, avec un déchirement
de part et d'autre, il fallut quitter ces paroisses, il les
laissait en meilleur état qu'il les avait trouvées.
Entre ces deux cures, l'abbé Zinsmeister qui avait - nous
serions tenté de dire - toutes les aptitudes, remplit pendant
six mois les fonctions de Directeur des Sourds-Muets, à la
Malgrange. Après la mort du fondateur, M. le docteur Piroux, il
installa l'oeuvre agrandie dans de nouveaux bâtiments, lui donna
une organisation et introduisit la nouvelle méthode du langage
parlé qui se substituait aux signes. Il insufflait déjà à
l'Institution une vie généreuse, quand, peu ami de la lutte, il
aima mieux se retirer que d'engager un conflit d'autorité.
C'est en 1890 que Monseigneur Turinaz, juste appréciateur de ses
mérites, nomma le curé de Haraucourt au décanat d'Einville. Le
jeune Doyen était en pleine maturité de talent et de vertu et il
allait donner toute sa mesure dans ce nouveau champ d'apostolat.
Ici encore, il entreprend d'embellir la maison de Dieu et son
grand sens pratique sait trouver l'ornementation à la fois la
plus convenable et la moins coûteuse. Hélas ! ces trois temples
qu'il avait ornés avec tant de goût, il eut la douleur de les
voir détruits ou incendiés par la barbarie allemande, en 1914.
Mais Dieu, ensuite, lui donna la joie de les voir réédifiés par
des successeurs très actifs. En novembre dernier, l'un d'eux eut
même la délicate attention, qui lui fut une bien douce joie, de
lui faire chanter la grand'Messe au jour de la bénédiction de sa
chère église d'Einville, parfaitement restaurée.
Le curé ne prenait pas moins de soins de ces temples spirituels
que sont les âmes. Il ne néglige aucune portion de son troupeau;
il n'oublie aucun des devoirs de sa charge : catéchisme aux
enfants, oeuvre de jeunes gens, congrégation de jeunes filles,
visites aux malades et aux pauvres qu'il secourt avec une
charité discrète, rapports corrects et même cordiaux avec les
administrations, retraites et missions données en temps
opportun, tout est fait par ce prêtre qui parle peu, mais qui
pense et agit beaucoup. D'une santé vigoureuse, d'une activité
inlassable, ses travaux du jour se prolongent en longues veilles
d'étude, et comme le demande saint Jérôme, on le trouvait
toujours soit priant, soit méditant, soit travaillant ou faisant
quelqu'autre chose. « J'ai toujours été édifié, écrit un de ses
anciens vicaires, par sa foi profonde et par sa ponctualité
exemplaire ». Prêtre jusqu'aux moelles, il célébrait le
Saint-Sacrifice sans précipitation, avec grande piété et une
dignité, qui le rendaient vraiment majestueux; il entendait les
confessions durant de longues heures, en donnant une direction
sage et forte, très appréciée des âmes. Toujours serviable, il
apportait son concours à qui le lui demandait et il répandait
souvent le bienfait de sa parole sur les paroisses de son
doyenné. Il était, de plus un administrateur avisé et prudent,
tenant dans un ordre parfait tous ses registres paroissiaux,
employant au mieux les fonds de la charité et gardant avec
prévoyance des ressources pour l'avenir. Ce prêtre n'était pas
de ceux qui éblouissent par un premier éclat, mais de ceux qui,
avec le temps, conquièrent sûrement l'estime, l'influence, la
douce autorité.
Ces précieuses et hautes qualités le désignèrent bientôt et à
nouveau à l'attention de l'Administration diocésaine. En
décembre 1895, Monseigneur Turinaz le nommait curé-doyen de la
belle paroisse St-Martin de Pont-à-Mousson.
Le jour de la fête de l'Epiphanie (1896), son prédécesseur, M.
le chanoine Eloy, qui venait d'être nommé à la cure
archi-presbytérale de la cathédrale de Toul, l'installait
solennellement.
M. Zinsmeister, nous le disions voici un instant, n'était pas de
ceux qui éblouissent au premier abord, mais de ceux qui, avec le
temps, se font aimer tous les jours davantage.
Arrivant à Saint-Martin, après le vénérable M. Breton qui,
durant trente ans, s'était dévoué à sa paroisse et avait
grandement travaillé à orner sa belle église; après la belle
intelligence que fut celui qui devait devenir cardinal de la
Sainte Eglise et représentant de la France à Rome. M. Mathieu
dont la parole éloquente attirait les habitants de la ville
entière; après M. Eloy, dont la souriante bonté, la parfaite
distinction, la grande amabilité avaient conquis tant de
sympathies et dont la nomination à la cathédrale de Toul
laissait tant de regrets ..... M. Zinsmeister devait commencer,
par être méconnu du moins pur une certaine partie de ses
paroissiens.
L'élite de la population ne voyait en lui que ses manières
vives, ses brusqueries; souvent même se trouvait piquée de ses
rudes franchises, qu'elle ne lui pardonnait pas.
Ce fut l'honneur et la gloire du peuple, des petits, des
humbles, de ceux que Jésus aimait tant de découvrir les premiers
le coeur d'or qui se cachait sous des dehors si déconcertants.
Plus on étudiait ce prêtre, plus on l'entendait parler, plus on
le voyait à l'oeuvre, et plus se révélaient les belles qualités
d'esprit et de coeur d'une âme vraiment sacerdotale.
Ah ! si l'on pouvait interroger aujourd'hui tous ceux et celles
qui ont reçu les enseignements et la direction de ce curé
vertueux et dévoué, qui pendant vingt-cinq ans fut à la tête de
sa chère paroisse de Saint-Martin, quel bel ensemble de
respectueux éloges et d'affectueuse gratitude ne nous serait-il
pas permis d'entendre. Et ceux qui, pendant plusieurs années,
boudèrent plus ou moins leur nouveau curé seraient peut-être -
si nos renseignements sont exacts, - les plus empressés à rendre
au bon pasteur ce tribut de cordiale reconnaissance.
A St-Martin, comme à Einville, comme à Haraucourt et Domèvre, M.
Zinsmeister se dévoue sans compter à ses paroissiens, à son
église et à ses confrères. Enfants de la première communion,
enfants de Marie, mères chrétiennes, Tiers Ordre qu'il fonde dès
1897, Ecole libre Notre-Dame qu'il bâtit pour permettre aux
religieuses de la Doctrine de continuer leur belle mission
d'éducatrices, Union des Hommes et Jeunes gens (Union
St-Pierre-Fourier), qu'il dote d'un local, Patronage des Jeunes
filles, Hommes et Femmes de France au Sacré-Coeur qu'il établit
dans sa paroisse, tous et chacun reçoivent très régulièrement
les enseignements, les conseils et les avis dont ils peuvent
avoir besoin. C'est le bon père, au milieu des enfants, jeunes
gens et congréganistes, qui sait au besoin par un bon mot ou
même par une malice faire pénétrer la vérité dans les coeurs et
vers lequel on ira plus tard, sans crainte, malgré cet extérieur
si sévère, pour retrouver la paix de l'âme.
« Jamais, écrivait un de ses vicaires, je n'ai vu des enfants
prier avec autant de piété « Le Bon Dieu n'est pas sourd »
disait-il et lentement, doucement et posément, tout ce petit
monde, (plus d'une centaine), récitait à haute voix, sous sa
direction ou celle d'un de ses vicaires ou encore des
religieuses, les prières du matin, de la Messe ou l'acte
d'adoration du Premier Vendredi du mois. Chaque jour, c'était,
après la Messe du matin la récitation en commun d'une belle
prière pour demander à Dieu la grâce de faire une bonne première
Communion. Ah ! ce grand jour ! comme il savait le préparer et
le faire célébrer dignement. Avec quelle onction, ne donnait-il
pas toutes les instructions de la retraite ! Et quelles
magnifiques cérémonies, comme tout était bien ordonné. Ce
n'était pas la voix plus ou moins grêle d'un enfant récitant ou
galopant un acte, c'était tout ce petit monde sans exception,
récitant pieusement et lentement d'un seul coeur et d'une seule
âme tous les actes des différentes cérémonies de ce beau jour.
Que tout cela était donc beau et édifiant et comme je m'efforce
de faire comme lui ! » écrit un prêtre formé par lui.
Comme ailleurs, M. Zinsmeister profite de cet ascendant pour
cultiver les vocations. Deux jeunes gens et deux jeune filles
dirigés par lui sont encore les uns au Grand-Séminaire, les
autres au noviciat. On parlait, au cours du beau service qui fut
chanté à St-Martin pour le repos de son âme, de douze prêtre au
moins, que le vénéré défunt avait dirigé vers le sanctuaire.
(A suivre) E. H.
10 mars 1923 - n° 10
- p. 170
Coopérative des Eglises
Malgré nos pressantes réclamations, les marchés de plusieurs
églises ne sont pas encore passés. Au nom de Monseigneur
l'Évêque, nous prions MM. les curés des paroisses intéressées,
de s'entendre avec MM. les maires pour seconder nos efforts afin
de presser leurs architectes et d'obtenir que le marché de
construction de l'église soit signé à bref délai.
Nous insistons à nouveau sur le fait que la Coopérative des
Eglises dispose dès maintenant des crédits nécessaires pour
payer au comptant tous les travaux des églises adhérentes. Les
entrepreneurs ont le plus grand intérêt à donner aux chantiers
des églises le maximum d'activité; et, pour l'hiver prochain,
toutes les églises doivent être couvertes, quelques-unes même
complètement terminées.
Dès maintenant, MM. les curés feront bien de s'entendre avec MM.
les maires (et les architectes, s'il y a lieu), pour passer les
commandes de vitraux, bancs, autels, cloches, appui de
communion, etc... Quand la Coopérative aura reçu délégation des
indemnités se référant à ces divers dommages et le président
signé les marchés, elle en assurera le paiement également au
comptant.
Cette façon d'agir devient d'autant plus pratique, plus
nécessaire, que la loi de finances du 28 Février dernier, impose
le paiement de ces immeubles par destination en obligations de
la Défense nationale.
Pour demander aux communes délégation des indemnités, nous
attendons quelques renseignements du ministère des Régions
libérées, concernant les rapports entre la Coopérative et les
communes.
Dans les églises peu importantes, les marchés pour les vitraux,
chemin de croix, les bancs, la chaire, les cloches, l'horloge,
etc., sont passés sans le concours de l'architecte ; les
mémoires, situations ou certificats, doivent être visés par le
maire et le curé, qui attestent que l'objet des marchés est
realisé, que les travaux sont exécutés.
On nous demande des modifications importantes dans des plans
acceptés par la Commission diocésaine des monuments religieux et
par la Commission départementale des bâtiments civils. Nous
n'avons pas qualité pour autoriser ou refuser ces modifications.
Si elles sont faites, la Coopérative décline toute
responsabilité dans le cas où l'administration rejetterait, pour
celle raison, les demandes de paiement.
Si quelques maires tardent à communiquer les plans, les marchés,
les titres de créance, nous faisons appel au dévouement de MM.
les curés, pour faire les démarches nécessaires.
La ville de Nancy ayant électrifié les horloges des églises, la
liquidation des anciennes horloges mécaniques, dont plusieurs
sont en excellent état, est faite par M. Lenoir, électricien,
48, rue Gambetta, qui est à même de fournir tous les
renseignements. Abbé L. THOUVENIN.
10 mars 1923 - n° 10
- p. 177
M. le Chanoine
Augustin Zinsmeister (suite)
Aux mères chrétiennes, en des allocutions mensuelles bien
préparées et écrites en entier, il redit les devoirs de leur
charge', en leur donnant les conseils pour leur fidèle
accomplissement; aux membres du Tiers-Ordre il s'efforce de
faire comprendre et aimer la voie du renoncement et de la
perfection.
Mais c'est surtout la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus qu'il
s'ingénie à communiquer aux âmes. Tous les premiers jeudis du
mois, comme aux veilles des plus grandes fêtes et peu lui
importe les rigueurs de la saison, il passera presque toute la
journée au confessionnal où il donne cette direction forte et
prudente si estimée des âmes. Le premier Vendredi du mois, le
Saint Sacrement est exposé, des 6 heures du matin, l'église est
ornée comme aux jours de fête et nombreuses sont les communions.
Il chante la Messe du Sacré Coeur avec quelle piété et quelle
solennité ! toute la journée les adoratrices se succèdent,
lui-même y vient avec les enfants à 11 heures, et y passe encore
plusieurs heures dans la journée. Puis, le soir, à huit heures,
quelle que soit la saison, grand office en l'honneur du Sacré
Coeur. Le premier Dimanche du mois, c'est l'Office des Hommes de
France au Sacre Coeur ; avec allocution, procession du Saint
Sacrement et bénédiction. Et que dire de la fête du Sacré Coeur !
Dès la veille, à midi, les cloches sonnent comme aux plus grands
jours de fête; l'église prend sa plus belle parure; tout ce
qu'il est possible de faire pour rehausser la solennité de la
Grand'Messe est mis en oeuvre; le soir, un Office unique avec
splendide procession se déroule dans son église
La guerre elle-même n'arrêta pas cette dévotion. Tant que
l'église sera habitable, à part l'office du soir interdit en
raison des lumières, les cérémonies en l'honneur du Sacré Coeur
auront lieu, comme en temps de paix. Et, quand l'ordre d'évacuer
la ville aura été donné, il reviendra chaque mois du Loiret,
pour célébrer le jour du Sacré Coeur, au milieu de ceux qui ne se
décidèrent à partir, que lorsqu'ils furent mis à la porte par
l'autorité militaire. C'est au Sacré Coeur de Jésus qu'il
attribuait, disons-le hautement, la préservation de son église
Saint-Martin. Humainement parlant, ce superbe édifice placé en
pleine ligne de tir devait être totalement détruit. « Le Sacré
Coeur de Jésus, qui a été tant prié dans cette église,
disait-il, ne semble pas l'avoir permis. »
N'est-ce pas dans cette ardente dévotion qu'il faut chercher le
secret du succès que ce prêtre a et aura auprès des âmes
jusqu'il la fin de son existence, partout où la Providence
dirigera ses pas. Notre Seigneur ne disait-il pas à sainte
Marguerite Marie: « Je donnerai aux prêtres le talent de toucher
les coeurs les plus endurcis »
Aussi, l'idée de faire graver sur ce calice-souvenir, véritable
merveille d'art, le Coeur adorable de Jésus, avec l'église et la
paroisse Saint-Martin fut des plus heureuses. Ceux ou celles qui
l'ont conçu peuvent se rendre le témoignage qu'ils ont trouvé
l'objet qui fut pour le vénéré chanoine un incomparable
souvenir, celui qui lui alla droit au coeur. Ce calice, suivant
la volonté et le désir du vénéré défunt, « retournera un jour à
Saint-Martin pour redire aux générations futures l'amour du curé
pour ses paroissiens, et l'amour des paroissiens pour leur curé
».
Tous les ans, la neuvaine de saint François Xavier unie à la
retraite pascale, lui faisait donner par un missionnaire une
quinzaine pascale. Le bon pasteur se multipliait alors. Chaque
famille recevait par ses soins une invitation; lui-même se
renait chaque soir sur la porte ou au fond de l'église semblant
aller à la rencontrer de ses ouailles.
Mais quelle n'était pas sa joie, au matin de Pâques, quand il
voyait les deux côtés de la grande allée garnis complètement
d'hommes et de jeunes gens venant remplir leur devoir pascal et
chantant tous d'un seul coeur et d'une seule âme.
La fêle de saint Pierre Fourier, la fête de la Congrégation, la
fête des Mères chrétiennes, etc ... étaient pour lui l'occasion
de donner ou de faire donner une bonne et sanctifiante retraite,
dont beaucoup savaient profiter.
Pour atteindre les indifférents ... et tous ceux qui ne viennent
plus à l'église, il fonde, dès janvier 1905, un Bulletin
paroissial qu'il fait distribuer dans toutes les familles.
A Saint-Martin, pas plus qu'ailleurs, M. Zinsmeister n'oublie le
temple matériel. En bon administrateur qu'il fut toujours ; avec
ce sens pratique qui lui était naturel, il transforme, organise
ses sacristies, les orne de buffets convenables, solides et
surtout commodes, fait l'acquisition d'un puissant et bel
harmonium, s'ingénieà1 embellir son église avec goût, tant à
l'intérieur à l'extérieur, sans pour cela trop dépenser.
La Canonisation de saint Pierre Fourier, la Mission des Pères
Rédemptoristes, qui eut un si consolant succès, et chaque année
les Fêtes-Dieu et de Jeanne d'Arc sont l'occasion de splendides
et inoubliables cérémonies. Pour faire avec peu de superbes
reposoirs, des illuminations intérieures cl extérieures de son
église, il était passé maitre.
Si l'on additionnait tout ce que c prêtre a fait et qu'on le
compare aux dépenses engagées, on serait surpris et tenté de ne
pas le croire tant était grande son ingéniosité. Il était,
d'ailleurs, admirablement secondé par un enfant de la paroisse
dont la générosité pour Saint-Martin n'eut d'égale qu'une très
grande discrétion.
Le même dévouement est acquis aux prêtres du Doyenné. «
Serviteur »avait-il coutume de répondre entre ses dents aux
confrères qui le saluaient. Serviteur, il le fut. Son concours
était acquis à qui le demandait, soit pour prêcher, soit pour
présider une cérémonie ; serviteur il le fut, lorsque son
collègue de Saint-Laurent eut de graves difficultés. Avec
prudence et bonté, il sut concilier ses sentiments de respect en
vers ses supérieurs et d'affection pour un confrère éprouvé.
Dès le 11 juin 1893, Monseigneur Turinaz, qui l'avait en très
haute estime, le nommait chanoine honoraire. Des confidences
faites à un parent et à un ami nous permettent de dire qu'à
plusieurs reprises, Sa Grandeur eût voulu lui faire accepter une
stalle de chanoine titulaire, pour l'avoir auprès de lui.
Monseigneur Ruch devait, après la guerre, tenter une nouvelle
démarche, sans plus de succès.
Celui qui s'était donné tout à tous, qui « avait assuré seul
jusqu'en février 1918, le service religieux de sa paroisse
malgré les fréquents bombardements au cours desquels fut
atteinte l'église Saint-Martin » ; celui qui « n'avait cesse de
secourir et de réconforter la population, faisant preuve de sang
froid et de courage aux heures les plus critiques » - (pour nous
servir du texte même de la citation du Gouvernement portant à la
connaissance du pays la belle conduite de M. le Chanoine
Zinsmeister pendant la guerre) - celui-ci n'avait qu'un but,
comme il le disait, dans son sermon d'adieu : « celui de se
dépenser totalement pour le bien des âmes ». « Oh! comme
j'aurais été heureux de voir enfin la restauration de notre
chère église, de nous retrouver dans notre Saint-Martin, tous
comme autrefois ! de voir reprendre, l'une après l'autre, et nos
belles cérémonies et toutes nos pieuses associations! Oh!
combien c'eut été joie et bonheur pour moi, et volontiers, avec
le saint roi David, j'aurais redit: « Maintenant je puis mourir,
la paroisse est redevenue florissante et profondément
chrétienne. Dieu, mes Frères, m'a refusé cette grâce, que sa
très sainte volonté soit faite et son nom soit béni ».
Mais Dieu semblait trouver assez longue cette vie si bien
remplie. Gravement atteint, plus gravement qu'il ne voulait le
laisser voir, il dût se résigner à quitter sa paroisse tant
aimée.
« Le disciple n'est pas au dessus du Maitre». Il faut passer par
le creuset des souffrances ». Si Dieu, en effet, pour le
récompenser, sans doute, de sa vénération pour le bon M. Bailly,
au temps déjà lointain de son vicariat, lui avait ménagé pour le
soir de sa vie pastorale la collaboration de deux vicaires qui
le comprirent et lui furent on ne peut plus dévoués, les
souffrances physiques qui l'obligèrent à déposer son fardeau
n'en eurent qu'un écho plus douloureux dans son âme. Ces
souffrances ne devaient que croitre.
« Me sentant impuissant à continuer la restauration de notre
chère paroisse, je me suis vu, dit-il à ses paroissiens, en les
quittant, dans la nécessité d'accepter les offres et
propositions renouvelées à plusieurs reprises d'une situation
plus en rapport avec mon âge et ma santé ».
Chanoine titulaire de la Cathédrale de Nancy, le premier nommé
par Monseigneur de la Celle, il apporte à ses fonctions la piété
et la régularité de toute sa vie, se rendant exactement deux
fois le jour aux Offices du Chapitre. En outre, il aimait à
rendre service et ne refusait jamais son concours aux curés, aux
aumôniers et même aux simples vicaires qui faisaient appel à son
obligeance bien connue. Retiré à l'Hospice Saint-Julien, le
vénéré Chanoine en édifiait tous les habitants, conquérait les
sympathies par sa simple et cordiale bienveillance. Il se
montrait reconnaissant des soins dévoués qu'il recevait du
personnel et surtout des bonnes religieuses. Il entretenait avec
l'Aumônier de la maison les plus cordiales relations, se faisant
un plaisir de le suppléer. Ce qui valut aux pensionnaires de
l'établissement quelques instructions fort goûtées où l'on
retrouvait l'orateur de toutes les grandes cérémonies de la
ville de Pont-à-Mousson. Il était affilié depuis longtemps au
Tiers-Ordre de Saint-François; il l'avait implanté ou développé
dans ses paroisses et ne manquait aucune des réunions de la
Fraternité sacerdotale de Nancy à laquelle il donna même une
conférence excellente sur la chasteté.
Mais le mal ne diminuait pas: ses atteintes devenaient plus
fortes et plus fréquentes. Le Disciple du Christ fit bon visage
à la maladie. Lui qui avait tant souffert moralement, en
particulier, de l'expulsion des soeurs, de l'expulsion du
Petit-Séminaire, des inventaires, de la confiscation des
fondations ... supporta avec le même courage et sans se plaindre
les coups si douloureux que lui portait la triste visiteuse. Il
prit ses dernières dispositions temporelles et spirituelles avec
un calme absolu, laissa deviner à ses amis que c'étaient les
adieux d'ici-bas, reçut pieusement et sans tarder les Sacrements
de l'Eglise et pria constamment la T. S. Vierge et le Sacré
Coeur qui étaient les deux grandes dévotions de sa vie.
Enfin, le samedi 10 février, Vigile de Notre-Dame de Lourdes,
dont il fut à plusieurs reprises le pieux pèlerin, pendant la
Messe du Chapitre, sous les bénédictions d'un prêtre ami et les
prières des religieuses, il s'endormit doucement dans le
Seigneur, à l'âge de 75 ans et 5 mois.
Les funérailles furent dignes de sa vie. De nombreux fidèles
accoururent de ses anciennes paroisses, ses confrères en grand
nombre, l'Administration diocésaine au complet, enfin, Sa
Grandeur Monseigneur l'Evêque vinrent unir leurs prières dans la
vaste nef de la Cathédrale. Ses nombreux amis, les chanoines,
ses collègues en habit de choeur, lui firent un cortège
triomphal jusqu'à Préville où sa dépouille repose en la tombe
familiale dans l'attente de la résurrection, tandis que son âme
jouira de la gloire et de la félicité que le Christ Jésus a
promise à ses bons et fidèles serviteurs. A. H.
7 avril 1923 - n° 14
- p. 231
Cheminots Catholiques
Nous lisons ceci dans les QUATRE GROUPES, (de Nancy) :
L'état de l'Union dans le Diocèse
Rapport lu par M. Serrière à la Fête corporative de Conflans-Jarny,
le 28 janvier
Messieurs, remplissant aujourd'hui les fonctions de délégué
régional en l'absence du titulaire, M. le chef de train Désinval,
que connaissent bien tous les vieux unionistes de
Meurthe-et-Moselle, je suis chargé de vous donner un aperçu
d'ensemble sur la situation de l'U. C. des Chemins de Fer dans
le diocèse de Nancy.
Ont été reconstitués depuis la guerre, outre les groupes
Saint-Joseph, Sacré-Coeur et Saint-Sébastien de Nancy, les
groupes de Frouard, Jarville, Toul, Lunéville, Varangeville,
Longuyon, Champigneulles, Mont-Saint-Martin, Pont-à-Mousson,
Blainville-Damelevières, Longwy, Pagny-sur-Moselle, Avricourt,
et le groupe de Conflans-Jarny, dont nous sommes aujourd'hui les
hôtes très reconnaissants. En tout: 17 groupes.
« Ont été créés : les groupes Saint-Georges de Nancy, et
Saint-Julien de Pont-Saint- Vincent. N'ont pas été relevés: les
groupes de Rehon, Valleroy, Homecourt et Audun-le-Roman; dont la
disparition, nous l'espérons, n'est pas définitive, mais dont la
reconstitution se heurte à de nombreux obstacles.
« Il y avait donc avant la guerre 20 groupes dans le diocèse de
Nancy. Il en existe aujourd'hui 19. Le groupe de Frouard s'est
adjoint une douzaine de membres de Pompey. En plus, nous
comptons de nombreux membres isolés. Cinquante-huit sont
rattachés aux groupes de Nancy. Des sections de six, huit, dix
unionistes existent à Vandières, Onville, Nomeny-Moivrons,
Gerbéviller. Presque toutes les stations de Pompey à Conflans,
de Pont-Saint-Vincent à Diarville, comptent un, deux ou trois
unionistes. Valleroy et Homécourt conservent des témoins de
leurs anciens groupes d'avant-guerre, et Auboué pourrait bien
devenir un centre de regroupement.
« On peut estimer à sept ou huit cents le nombre total des
unionistes du diocèse. »
Félicitons de ce beau succès le R. P. HURTET, directeur
régional, et l'infatigable Père VIGY.
21 avril 1923 - n° 16 - p.265
Informations
Le Bon Grain du 15 avril relate que M. l'abbé
Fiel a voulu recevoir, le 3 avril, la Croix de la Légion
d'honneur des mains du Président de l'Union des Coopératives de
reconstruction. De l'allocution prononcée à cette occasion par
M. le chanoine THOUVENIN nous citons ce passage, qui intéresse
plus particulièrement notre histoire diocésaine.
« ...Permettez à un témoin de parler d'un travail considérable
qui n'est guère apparent, qui n'est guère connu du public, celui
que vous avez entrepris en faveur de la Coopérative des églises,
avec l'architecte départemental. Vous avez visité les communes
adhérentes à notre société diocésaine ; vous avez réuni leurs
conseils municipaux: ;vous avez frappé, combien de fois et avec
quelle persévérance, à la porte des architectes, pour avoir des
plans et des devis à présenter à la Commission diocésaine des
monuments religieux, à la Commission départementale des
bâtiments civils et aux Commissions cantonales; vous vous êtes
entendu avec les experts spécialisés et les agents
administratifs; vous avez mis au point les dossiers des églises
et vous les avez présentés et défendus devant les Commissions
cantonales : vous avez fait sortir les extraits de décision pour
obtenir la délivrance des titres d'indemnités.
Tout ce travail, vous ne le considérez que comme un
préliminaire; maintenant que vous l'avez mené à bonne fin, vous
vous êtes tracé un nouveau programme : vous commencez à visiter
les chantiers des églises; vous allez vérifier les titres de
créance, de façon à en faire supprimer tonte imputation
étrangère. Bientôt apparaitront ou plutôt déjà apparaissent les
résultats de ce fécond travail que vous avez donné à la
Coopérative diocésaine : beaucoup d'églises sortent de terre,
quelques-unes sont avancées, celle d'Ancerviller sera consacrée,
à l'automne prochain par « l'Evêque de la Reconstitution». Votre
commune a été la première à fêter sa reconstruction totale;
votre église, elle aussi, occupera le premier rang, parmi celles
qui seront reconstruites de fond en comble. Aujourd'hui, la
France, par son Gouvernement, récompense votre dévouement pour
les Coopératives ; plus tard, le Seigneur saura récompenser
celui qui aura contribué si efficacement à la restauration des «
maisons de Dieu ».
Nous renouvelons au nouveau Légionnaire nos cordiales
félicitations et nous nous associons à ces remerciements.
5 mai 1923 - n° 18 -
p. 283
PARTIE OFFICIELLE
Coopérative des églises
Rectification et complément du mandat de gestion
Nous venons d'adresser aux Maires des Communes adhérentes à
la Coopérative des églises une circulaire, trois exemplaires
d'un extrait de délibération du Conseil municipal, trois
exemplaires d'un complément de mandat de gestion et une ou deux
feuilles de répartition des avances.
Nous prions Messieurs les Curés des paroisses intéressées de
lire cette circulaire que nous publions ci-dessous et de
s'entendre avec Messieurs les Maires pour remplir les
formalitées demandées et nous retourner dans la huitaine les
extraits de délibération et les compléments de mandat de
gestion.
Pour les immeubles par destination et le mobilier, la
Coopérative offre les avantages de ses services financiers; mais
elle n'impose aucun fournisseur. Pour les bancs, les vitraux,
les autels, les cloches, l'éclairage électrique, les ornements,
etc..., la Coopérative ne prend aucune initiative; elle attend
les projets de marchés proposés entre les fournisseurs d'une
part, et les maires et les curés, d'autre part.
Nous publions ci-après un modèle de marché à forfait. Dans un
marché à la série la formule devrait être changée.
Une certaine hausse, que nous espérons passagère, vient
d'atteindre certaines matières, en particulier les métaux.
Peut-être, conviendra-t-il d'ajourner quelques marchés.
Sur les titres d'indemnités des églises, nous avions constaté
l'importantes imputations d'avances qui diminuaient d'autant le
disponible. Répondant à notre demande, la Préfecture a bien
voulu faire une répartition de ces avances entre l'école,
l'église et les autres propriétés communales. Nous avons joint à
notre envoi des exemplaires de cette répartition qui devront
être retournés au Service du contrôle des Coopératives, 78, rue
Saint-Georges, Nancy. Si quelque erreur subsistait sur ces
répartitions, nous demandons à MM. les Curés de bien vouloir
nous les signaler.
Nous avons remarqué sur les extraits de décisions des
commissions cantonales que sont mélangées souvent les indemnités
pour immeubles par destination et presque toujours les
indemnités pour mobiliers, qu'ils concernent l'école, l'église,
la mairie, etc .....
En conséquence, le titre de créance correspondant comprend à la
fois les sommes attribuées pour l'école, l'église et les autres
propriétés communales. Le montant du titre de créance est donc
souvent supérieur à l'indemnité destinée à l'église. Aussi nous
prions MM. les Curés d'inviter MM. les Maires à nous faire
envoyer le titre collectif pour matériel ou pour mobilier. Avec
les indications qui nous seront fournies par l'administration,
nous pourrons faire déléguer à la Coopérative des églises ce qui
lui revient.
Une nouvelle fois nous demandons à MM. les Curés de nous aider
dans la lourde tâche que nous avons entreprise. Notamment nous
les prions d'aménager les crédits de leur église de façon à ne
pas dépasser le montant des indemnités.
Circulaire adressée à MM. les Maires
NANCY LE 27 AVRIL 1923.
Monsieur le Maire,
Quand, au nom de la Commune, vous avez adhéré à la Coopérative
des églises, vous avez indiqué, sur le bulletin d'adhésion et de
mandat de gestion, une somme approximative pour l'indemnité de
l'église. Or cette somme est différente de l'indemnité fixée
définitivement par la Commission cantonale.
En conséquence, il y a lieu de rectifier le mandat de gestion en
ce qui concerne l'édifice.
De plus, beaucoup de maires, afin de se dispenser de remplir des
formalités et de rechercher des fonds, ont demandé que la
Coopérative s'occupe aussi des immeubles par destination
(cloches, bancs, autels, chaire, confessionnal, statues, etc...)
et du mobilier (ornements sacerdotaux, vases sacrés, etc...).
L'assemblée générale du 30 janvier, acceptant cette demande, a
donné toute autorisation au Conseil d'administration. La
Préfecture, elle aussi, vient de donner un avis favorable.
En conséquence, j'ai l'honneur de vous demander de réunir votre
Conseil municipal, pour délibérer sur les questions qui sont
exposées dans un modèle d'extrait de procès-verbal ci-joint.
Si votre Conseil est d'avis de confier à la Coopérative des
Eglises les immeubles par destination et le mobilier, vous
voudrez bien remplir les trois Extraits de délibération du
Conseil municipal et les trois Compléments du mandat de gestion.
Si vous ne laissez à la Coopérative que l'édifice proprement
dit, vous rayerez sur les Extraits et les Compléments tout ce
qui concerne les immeubles par destination et le mobilier.
Dans tous les cas, vous voudrez bien me retourner, dûment
remplis, et les Extraits de délibération et les Compléments de
mandats de gestion.
En même temps, vous m'enverrez ou me ferez envoyer par le
percepteur les titres de créance correspondant au mandat de
gestion.
Je ferai approuver par la Préfecture la délibération du conseil
municipal, rectifier au Génie rural les mandats de gestion et
imputer par le Contrôle financier les sommes à dépenser.
Si vous avez des doutes sur les dépenses faites ou engagées en
dehors de la Coopérative des églises, vous ne remplirez pas les
blancs marqués (1) à la fin du Complément de mandat de gestion;
mais vous donnerez les renseignements que vous posséderez
relativement à ces dépenses.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes
sentiments dévoués,
Le Président,
Abbé L. THOUVENIN.
Modèle de marché
Pour le matériel et le mobilier de l'église, on peut faire un
marché eu adoptant le modèle suivant.
Les marchés doivent être faits en trois exemplaires ; ils sont
obligatoirement signés par le maire, le fournisseur et le
président de la Coopérative. Nous prions MM. les Curés de les
signer également. Nous nous chargeons de les faire approuver par
la Préfecture.
Nous demandons à MM. les Curés de nous envoyer des certificats
attestant que la fourniture est faite et ensuite que la
réception provisoire ou définitive en a été faite.
DÉPARTEMENT DE MEURTHE-ET-MOSELLE
EGLISE DE A...
Dispensé du timbre et de l'enregistrement (Loi du 15 août 1920).
BANCS
Société Coopérative de Reconstruction des Eglises du Diocèse de
Nancy
Marché à forfait
Entre les soussignés:
M l'abbé Lucien THOUVENIN, demeurant à Nancy, président la
Société coopérative de reconstruction des églises du diocèse de
Nancy, agissant au nom de la dite société, en vertu d'une
délibération du Conseil d'administration, en date du 15
septembre 1921,
Assisté de M. X ....., maire de la commune de A ....., qui a
adhéré à la Coopérative des églises, conformément aux lois des
15 août 1920 et 12 juillet 1921, et pour le compte de laquelle
les travaux faisant l'objet du présent marché seront exécutés,
et de M. l'abbé Y ....., curé de la paroisse de A ....., d'une
part;
et M. Z ....., entrepreneur de menuiserie demeurant à .....,
d'autre part;
Il a été convenu de ce qui suit :
MM. THOUVENIN, X ..... et Y ...., voulant reconstituer le
mobilier de l'église communale, ont fait dresser un devis par M.
Z ..... pour la confection de grands et petits bancs en chêne,
suivant un modèle convenu.
L'entrepreneur s'engage à exécuter les travaux qui font l'objet
du présent marché, moyennant le prix de ..... francs, à forfait.
La Coopérative s'engage à verser des acomptes à l'entrepreneur
dans les conditions suivantes :
1° A la livraison à A ....., 5/10°, sur le vu d'un certificat du
représentant de la commune auprès de la Coopérative;
2° Après la pose, 3/10° dans les mêmes conditions;
3° Le solde, sur le vu du procès-verbal de réception signé par
le Maire, le Curé et l'Entrepreneur.
Si des livraisons partielles sont effectuées, il y aura aussi
des paiements partiels.
Si la Coopérative qui se procure des fonds par des emprunts
onéreux effectue les paiements au comptant, c'est-à-dire dans
les trente jours après la remise du certificat ou procès-verbal
ci-dessus indiqués, l'entrepreneur lui fera un escompte de
caisse de ..... %.
Le présent marché entraine l'exécution des stipulations et
clauses du cahier des charges en vigueur dans les Coopératives
de reconstruction.
La fourniture devra être faite dans les ..... mois.
Fait en triple exemplaire, le ..... 192
LE PRÉSIDENT DE LA COOPÉRATIVE DES EGLISES
LE MAIRE DE LA COMMUNE (1),
L'ENTREPRENEUR (1),
LE CURÉ (1),
La banque de l'entrepreneur est .....
(1) Ecrire « Lu et approuvé » et signer.
5 mai 1923 - n° 18 -
p. 288
Distinction Pontificale
Par diplôme signé du cardinal Gasparri, secrétaire d'Etat,
Sa Sainteté le pape Pie XI vient de conférer la décoration «
Bene merenti » à M. Jean-Baptiste Corrette, qui, depuis 46 ans,
remplit à l'église d'Ancerviller les fonctions de chantre,
maitre de cérémonies et sacristain.
19 mai 1923 - n° 20
- p. 316
CHRONIQUE DIOCÉSAINE
Annonces d'Offices et de Réunions
Offices extraordinaires. - Le lundi de la Pentecôte,
pèlerinage à N.-D. DE BONNE-FONTAINE, à Domjevin, sous la
présidence de M. le Curé-Doyen de Blâmont, A 10 h. 1/2, à la
Chapelle, messe solennelle et sermon par M. l'abbé Renault, curé
de Domêvre ; à 3 h. 1/2, cérémonie avec sermon et salut du
Saint-Sacrement à l'église de Domjevin.
26 mai 1923 - n° 21
- p. 331
Coopérative des Eglises
Bénédictions
La Semaine religieuse a déjà relaté beaucoup de cérémonies
relatives à nos églises dévastées par la guerre; mais, faute de
renseignements, elle a pu en omettre. Afin de constater les
progrès de la reconstitution et d'en conserver le souvenir dans
les archives du diocèse, MM. les Curés sont priés de faire
connaître au Président de la Coopérative, les dates des
principaux événements concernant leur église : bénédiction de la
première pierre, bénédiction de l'église, bénédiction des
cloches, etc ....
Les Eglises en construction
M. Deville, architecte en chef de la reconstitution, et M.
l'abbé Fiel, secrétaire de la Coopérative des Eglises, ont
commencé et vont continuer la visite des églises en
construction. MM. les maires, curés, architectes et
entrepreneurs sont convoqués plusieurs jours à l'avance sur les
chantiers et, sauf empêchement, ils sont exacts au rendez-vous.
Dans toutes les communes invitées jusqu'alors, les projets
approuvés par la Commission diocésaine des Monuments religieux
et le Comité départemental des Bâtiments civils sont fidèlement
exécutés. Toutefois, malgré le soin avec lequel les devis ont
été préparés, il semble dès maintenant, que souvent le montant
des travaux sera difficilement maintenu dans la limite des
sommes allouées par l'Etat. L'espoir de ceux qui compteraient
sur la Coopérative des Eglises pour rétablir l'équilibre les
exposerait à de graves mécomptes - les subventions et offrandes
étant absorbées, et au-delà, par les frais de l'emprunt.
Afin d'éviter toute surprise, M. Deville et M. l'abbé Fiel,
interprétant le désir de MM. les maires et de. MM. les curés,
ont prié les architectes et entrepreneurs de la plupart des
églises visitées d'établir un marché à forfait comprenant tout
le gros oeuvre.
Sur cette base qui ne laisse place à aucun imprévu,
l'aménagement des crédits alloués pour les immeubles par
destination et pour le mobilier devient facile. Dans quelques
communes, c'est déjà chose faite ; dans les autres, la question
est étudiée au cours de la réunion.
Jusqu'alors, cinquante-trois églises ont été visitées, presque
toutes dans les arrondissements de Lunéville et de Nancy. Dans
cette partie du département, quatre églises sont déjà livrées au
culte : Sainte-Geneviève, Clémery, Domèvre-sur-Vesouze et
Magnières. Gerbéviller doit l'être incessamment.
Quatorze églises, dont sept construites sur un nouvel
emplacement, sont couvertes ou prêtes à l'être. Trois d'entre
elles entièrement neuves, ont déjà la flèche de leur tour:
Halloville, Mouacourt et Neuviller-les-Badonviller. La
construction des autres est en pleine activité et fait l'éloge
des entrepreneurs qui apprécient les paiements rapides de la
Coopérative. Cependant, dans quatre communes, les travaux ne
sont pas encore commencés; pour deux de ces villages, le retard
est causé par des difficultés d'emplacement qui semblent sur le
point d'être résolues.
Les prévisions exprimées à la dernière assemblée générale de la
Coopérative des Eglises sont en pleine voie de réalisation, et,
dès maintenant, tout semble indiquer que sur les 83 églises
adhérentes (1) trois ou quatre à peine ne seront pas couvertes.
(1) Sans compter les adhésions tardives qui viennent d'être
données.
Remboursement des Obligations
Paiement des Coupons
Le 17 mai, à la Salle Déglin, en présence de MM. Malval et
Frébillot, administrateurs de la Société civile des
obligataires, et de MM. l'abbé Thouvenin, président et le comte
de Mahuet, administrateur de la Coopérative des églises, il a
été procédé au tirage au sort des 402 obligations, qui seront
remboursables à partir du 1er juillet prochain. On en trouvera
la liste plus loin.
Nous y ajoutons la liste de 66 obligations qui, sorties au
tirage de 1922, n'étaient pas encore remboursées le 17 mai.
A la même date, il restait encore à payer 155 coupons échus le
1er juillet 1922 et 1.019 coupons échus le 1er janvier 1923.
On nous dit que plusieurs personnes, voulant en faire bénéficier
la Coopérative des églises, renoncent à toucher les coupons
échus et les obligations amorties. S'il en était ainsi, elles
devraient en informer M. l'abbé Thouvenin, 6, rue Léopold-Lallement,
Nancy, et lui envoyer, en même temps, ces coupons et
obligations. Car, autrement, les coupons deviendront la
propriété de l'Etat cinq ans après leur échéance et les
obligations, trente ans après leur tirage au sort, en vertu de
la prescription.
MM. les Curés qui ont souscrit des obligations pour leurs
paroissiens rendront service aux intéressés en les renseignant
sur ces questions de paiement de coupons et d'obligations.
[...]
26 mai 1923 - n° 21
- p. 335
Informations
Statue de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine
[...] M. le Curé de Frémonville, 12 fr.; [...]
2 juin 1923 - n° 22
- p. 348
HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
Le culte de saint Abdon dans les
diocèses de Toul et de Nancy
9 juin 1923 - n° 23
- p. 361
Confirmation dans l'arrondissement de Lunéville en 1923
Les anciens rituels, en usage autrefois dans les diocèses de
France, contenaient presque tous une instruction sur la
Confirmation à lire au prône, avant la visite de l'Evêque.
Plusieurs avaient aussi une instruction sur la visite pastorale,
la voici telle qu'elle se lit dans l'ancien rituel de Toul:
« La visite des supérieurs ecclésiastiques, mais surtout celle
des Evêques, est une fonction si importante pour la gloire de
Dieu et le salut des peuples que tout le monde intérêt qu'elle
soit bien faite.
Il y a trois choses que les pasteurs sont obligés d'apprendre à
leurs paroissiens touchant la visite de l'Evêque: l'idée qu'ils
en doivent avoir, les secours qu'ils en doivent attendre, les
dispositions avec lesquelles ils la doivent recevoir.
Les peuples, en recevant la visite de leur Evêque, doivent la
considérer comme celle de Jésus-Christ dont il est la plus vive
image et l'expression la plus parfaite.
Les secours que les fidèles doivent attendre de cette visite
sont les grâces que Dieu répand sur eux, plus abondamment
puisque, en même temps que l'Evêque les visite visiblement, Dieu
les visite intérieurement, joignant ainsi sa grâce et sa
bénédiction à ce que lui même a institué le règlement des
paroisses, le salut et l'édification des grands et des petits.
Les dispositions avec lesquelles les fidèles doivent recevoir la
visite de leur Evêque sont de le considérer comme l'envoyé de
J.-C., de se préparer à cette visite par la prière et les bonnes
oeuvres, d'y assister avec un grand désir d'en profiter, d'y
apporter un coeur docile et généreux. » Les idées de cette
instruction semblent bien avoir inspiré les populations de
l'arrondissement de Lunéville qui ont reçu la visite de leur
Evêque venu pour administrer le sacrement de Confirmation à
leurs enfants.
MM. les Curés, dont le zèle est si admirable, ont reçu
Monseigneur avec une joie filiale et un empressement
respectueux. Sa Grandeur en a été touchée profondément, et n'a
pas manqué de le dire et de le répéter à leurs paroissiens.
Il faudrait, pour être juste, après les avoir remerciés, eux
d'abord, remercier les humbles dévouements des ouvriers, des
ouvrières qui, pendant les journées de printemps ou les soirées
d'hiver ont tressé des guirlandes de mousse, préparé des arcs de
triomphe et, le moment venu, ont transformé les rues de leurs
villages en allées triomphales, jonché les chemins de verdure et
de fleurs, planté des mâts et des drapeaux aux couleurs de
France, de Lorraine, de Jeanne d'Arc et du Pape, orné les
églises comme aux plus beaux jours de fête. C'était fête en
effet et grande fête, la fête de la confirmation.
Dans les 25 paroisses où Monseigneur s'est arrêté pour donner la
confirmation. Sa Grandeur a trouvé trois baraquements servant
d'église. Arracourt, la première pierre de l'église a été bénite
depuis plusieurs mois, mais les fondations sont encore à fleur
de terre. Leintrey et Badonviller, où l'église n'est pas
commencée. Onze églises sont restaurées complètement, après
avoir été presque totalement détruites, comme Einville,
gravement atteintes, comme Drouville et les neuf autres.
Les onze dernières qui avaient reçu des blessures moins graves,
du fait des bombardements ou de l'occupation, sont maintenant en
très bon état, et cette constatation a été bien sensible au coeur
du Pasteur et de l'Evêque de la reconstruction,
Partout, Monseigneur a reçu à son arrivée la visite des membres
du conseil paroissial, du comité catholique et une paroisse
excepté, de tout le conseil municipal présenté par le maire,
offrant au premier Pasteur du diocèse ses souhaits de bienvenue,
en même temps que ses remerciements, pour les services rendus à
la commune par M. le Curé.
Est-il besoin de dire que Monseigneur était accueilli par toute
la population assemblée devant le presbytère, même quand la
voilure, précédée de coureurs montés sur des bicyclettes ou des
chevaux fleuris, comme à Leintrey ou à Magnières, avait quelque
retard, comme à Neufmaisons; ou que les visites aux paroisses
entre chaque station avait retardé l'heure d'arrivée.
Faut-il ajouter que l'entrée de Monseigneur dans des paroisses
qui n'avaient pas eu la visite épiscopale depuis 30 ans et plus
faisait couler des larmes au vénérable pasteur de Chanteheux qui
malgré son émotion n'oubliait pas de commander à genoux ! et
tous les enfants, ils étaient plus de cent, garçons à droite,
filles à gauche recevaient à genoux la bénédiction de
Monseigneur en pleine rue, pendant que les mamans portant les
plus petits sur les bras s'apprêtaient à les faire bénir de plus
près, pendant que les cloches sonnaient à toute volée. Puisque
je parle de Chanteheux pourquoi ne dirai-je pas que M. le Maire
avait réservé, au jour de l'arrivée de Monseigneur, la remise à
M. le Curé de la médaille d'argent de la reconnaissance, qu'il
avait demandée et obtenue pour son cher pasteur. A chaque
cérémonie de la confirmation, Monseigneur interrogeait sur le
catéchisme au grand émoi des enfants, à la profonde satisfaction
des pasteurs, à la fierté inquiète des parents, les questions
posées avec bonté étaient toujours suivies de réponses d'abord
craintives mais bientôt assurées, heureuses et justes.
Monseigneur prenait la parole avant la confirmation pour faire
la préparation immédiate à la réception du sacrement, après la
confirmation pour exciter l'action de grâces, susciter les
résolutions, provoquer la persévérance et demander la
générosité; aux enfants afin qu'ils entendent l'appel de Dieu
les invitant au sacerdoce ou à la vie religieuse, générosité aux
parents afin qu'ils favorisent cet appel que peut adresser à
leurs enfants et estiment comme un honneur et une bénédiction,
le choix que Dieu peut faire d'un de leurs enfants pour son
Eglise et pour son service. A chaque station, Monseigneur
adresse cet appel à la vocation et si l'on juge par l'attention
avec laquelle il fut écouté, il faut espérer que la semence
divine jetée par une parole qu'inspirait un au coeur d'apôtre,
aura été reçue dans une bonne terre et y fera mûrir des fruits
abondants. Entre chacune des 25 stations de Confirmation de
Drouville à Barbonville, Monseigneur put visiter les paroisses
et les églises - de Maixe restaurée et meubles - de Juvrecourt
qui n'avait pas eu de visite épiscopale depuis 60 ans - de
Réchicourt-la-Petite où fut bénite la première pierre de
l'église déjà à hauteur des fenêtres - de Mouacourt où la petite
église, complètement démolie, s'élève bien belle sous sa toiture
en ardoises - de Parroy où les fondations au niveau du sol
dessinent les contours que les pierres de Saverne, amenées par
le canal, vont remplir et orner - de Bauzemont - de Valhey où le
digne M. Conard présenta le conseil municipal, où le maire lut
une adresse, et... demanda un curé pour la paroisse - Crion et
Jolivet, Marainviller et ManonvilIer, Bénaménil et Embermenil,
Avricourt et Igney, puis après la confirmation à Blâmont,
Nonhigny, Montreux, Neuviller, Bréménil et Parux.
Le 29 avril se tenait, après-midi, à Cirey la réunion des
Comités catholiques du canton, et avant d'arriver à Neufmaisons,
Monseigneur visitait Val-et-Châtillon, Fenneviller et Pexonne,
puis Vacqueville et Gélacourt. A Deneuvre Monseigneur bénissait,
à l'ouverture du mois de Marie, à 8 heures du soir, une belle
statue de Jeanne d'Arc et malgré une journée de prédication et
de confirmation adressait à la population de Deneuvre et de
Baccarat une éloquente et touchante parole, puis Chenevières,
entre Azerailles et Saint-Clément, Crévic, Moyen Seranville,
Mattexey, Giriviller, Vennezey, Essey-la-Côte, Romenoville, puis
Rozelieures, Borville, Villacourt, Lorey, Saint-Mard,
Haussonville furent les interstations où Monseigneur s'arrêta,
reçut les autorités, parla, bénit et laissa la promesse d'un
prochain retour.
Oui la visite pastorale de l'arrondissement de Lunéville à été
vraiment la visite de l'envoyé de Jésus Christ, elle a répandu
des grâces abondantes dans les âmes, elle a été l'édification
des grands et des petits. Pour le premier Pasteur elle a été une
grande joie, pour les prêtres un grand réconfort, pour les
fidèles un puissant encouragement à la piété et à la fidélité à
la sainte Eglise.
16 juin 1923 - n° 24
- p. 383
Mort de M. Duponteil
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs l'âme de M.
Duponteil, ancien préfet de Meurthe-et-Moselle, mort
chrétiennement à Paris lundi dernier. Ses obsèques ont été
célébrées mercredi 13 juin à l'église Saint-Sulpice.
Les annales du diocèse garderont le souvenir de l'esprit de
justice dont il a marqué la direction de l'administration
départementale, et du dévouement avec lequel il a donné l'appui
du gouvernement à la constitution et au fonctionnement de la
Coopérative des Eglises. M. Duponteil a présidé avec Monseigneur
l'Evêque maintes fêtes patriotiques et plusieurs cérémonies de
premières pierres d'églises, notamment celle d'Ancerviller où il
a prononcé des paroles qu'il nous plaît de rappeler : « ...
Quand un bâtiment est terminé, on le couronne par un bouquet.
Maintenant que votre village est complètement reconstruit, nous
allons mettre le bouquet en plaçant première pierre de l'église.
Je la poserai avec un respect infini et une émotion profonde, au
nom de la France républicaine, abri tutélaire de toutes les
croyances et de toutes les libertés ».
23 juin 1923 - n° 25
- p. 400
Coopérative des Eglises
Etat des travaux
D'après la tournée qui vient d'être faite dans les communes
adhérentes à la Coopérative des églises, l'état d'avancement des
travaux s'établit de la façon suivante :
Arrondissement de Lunéville. - Trois églises sont livrées au
culte; huit sont couvertes et ont déjà, ou auront à bref délai
leur clocher : nous signalons spécialement l'église de Neuviller-les-Badonviller
dont les vitraux qui viennent d'être posés font l'éloge de
l'artiste, aussi bien que de l'inspiration des sujets; les
autres églises sont en construction, sauf une qui, bien que
toutes les formalités aient été remplies par la Coopérative,
n'est pas encore commencée.
Arrondissement de Nancy : Une église est livrée au culte ; trois
sont couvertes ; les autres sont en pleine activité; sur les
quatre qui ne sont pas encore commencées, une devrait l'être,
dès lors que le marché est signé depuis plus d'un mois, deux
pour lesquelles la question de l'emplacement vient seulement
d'être résolue, vont être mises en chantier; une seule nous
présente des difficultés de terrain que jusqu'alors il nous a
été impossible d'aplanir.
Arrondissement de Toul. - Trois églises couvertes; les autres en
pleine activité, sauf trois sur lesquelles deux vont être
implantées; la troisième, adhérente récente à la Coopérative,
sera bientôt en mesure d'être marchandée.
Arrondissement de Briey. - Trois églises couvertes, les autres
en bonne voie de construction. Pour des raisons spéciales deux
églises ne sont pas encore commencées : à Hussigny, grâce au
concours financier des Sociétés minières, nous sommes sur le
point de faire aboutir un projet de déplacement et
d'agrandissement de l'église détruite; pour l'autre église nous
étudions la solution de difficultés antérieures à la
constitution de la Coopérative. Nous ouvrirons un crédit pour
l'église de Longwy-Haut dès que la Municipalité de Longwy aura
obtenu, du Ministère des Beaux-Arts, l'approbation du projet et
une garantie de remboursement des sommes avancées par la
Coopérative des églises.
Une nouvelle tournée générale sera faite au cours de l'été; les
dates seront fixées quelques jours à l'avance. MM. les Curés qui
jugeraient nécessaire une visite à bref délai, voudront bien en
avertir M. l'abbé Fiel, 34, rue des Jardiniers, avant le 10
juillet.
Nous ne saurions trop louer MM. les Curés qui ont pris
l'initiative de nous envoyer, chaque mois, une note sur l'état
et l'avancement des travaux, avec leurs observations, dont nous
garderons confidentiellement l'origine, dans la mesure où ils
nous le demanderont.
Marchés
Au cours de ses visites, M. l'abbé Fiel, appuyé par M. Deville,
architecte en chef, a commenté et recommandé notre circulaire
concernant la transformation des marchés à la série en marchés à
forfait. Nous prions MM. les Curés et MM. les Maires d'unir
leurs efforts aux nôtres pour obtenir la convention forfaitaire
qui, seule, peut garantir la complète exécution des projets
prévus. Il est bien évident que l'engagement financier de la
Coopérative ne s'étend pas au delà de l'indemnité déléguée par
la commune : tout dépassement serait à la charge de la commune
ou de la paroisse ; dans la carence de l'une ou de l'autre, nous
ne pourrions que suspendre l'exécution des travaux. Du reste,
afin de parer à tout aléa, pour les communes qui n'ont pas de
marché à forfait, nous immobilisons une partie de l'indemnité
des immeubles par destination et du mobilier.
Pour ce qui concerne les immeubles par destination, nous
renvoyons MM. les Curés à la Semaine Religieuse, du 5 mai
dernier, qui a publié un article sur la Coopérative des églises;
nous recommandons surtout la lecture des 3e et 4e alinéas. La
Coopérative ne choisit ni les fournisseurs ni les objets: son
concours est purement financier. Le marché, dont un modèle se
trouve dans la Semaine Religieuse du 5 mai, doit nous être
présenté en triple exemplaire, avec les signatures du maire, du
curé et du fournisseur. Le Président signe en dernier lieu et
fait approuver le marché
Il faut autant de marchés que de fournisseurs ; mais chaque
marché peut comporter plusieurs livraisons successives.
Le Président de la Coopérative des églises.
7 juillet 1923 - n°
27 - p. 417
Coopérative des Eglises
Un Exemple à suivre
Dans un sentiment de gratitude et d'édification, il nous
plait de signaler la pieuse initiative des Noëlistes de Nancy,
qui viennent d'adopter l'église d'Emberménil. Ce geste a été
loué publiquement par Mgr l'Evèque à une séance de charité
organisée par le Comité du « Noël », à la salle d'oeuvres de la
paroisse Saint-Epvre. La générosité des Noëlistes sera rappelée
dans le vitrail qu'elles ont décidé d'offrir à leur filleule.
Au cours des visites des églises en construction, on nous
demande souvent sous quelle forme la charité privée peut
s'intéresser à la décoration d'une église. S'il s'agit des dons
en espèces, le mieux est de verser la somme au compte de la
Coopérative des Eglises, à la Société nancéienne de crédits et
dépôts, place Saint Jean ou à la Banque Renauld, à Nancy, avec
mention de l'affectation à une église déterminée. Pour les
sinistrés qui voudraient donner des indemnités complètes ou même
des certificats de titres de créance, la donation doit se faire,
par devant notaire, à la Coopérative des Eglises. Faites à une
coopérative approuvée, ces donations sont exemptes de tous
droits d'enregistrement et de timbre, et ne sont pas soumises à
l'homologation par le tribunal.
14 juillet 1923 - n°
28 - p. 437
Souscription pour envoyer des malades pauvres au pèlerinage
de Lourdes en 1923
2° LISTE
Mme Laurent, d'Ogéviller, 20 fr. ; [...]
28 juillet 1923 - n°
30 - p. 466
CHRONIQUE DIOCÉSAINE
COOPÉRATIVE DES ÉGLISES
Réunion du Conseil d'administration le 19 Juillet 1923
Le Conseil d'administration s'est réuni le 19 juillet à
l'Evêché. Etaient présents : Monseigneur l'Evêque, président
d'honneur; MM. le Vicaire général Barbier; l'abbé Thouvenin,
président; l'abbé Fiel, secrétaire; le comte de Mahuet,
trésorier ; Dardaine et Godfrin. S'étaient excusés MM. Henriot
et de Metz-Noblat.
Situation financière. - Dans le premier semestre, nous avons
versé six millions et demi pour la construction, actuellement
nous payons près de deux millions par mois; néanmoins notre
trésorerie est régulièrement alimentée par nos fonds d'emprunt
et les crédits d'Etat qui nous arrivent à peu près normalement.
Nos entrepreneurs apprécient beaucoup nos paiements au comptant,
c'est-à-dire ordinairement dans les quarante -huit heures et
parfois dans les vingt-quatre heures du dépôt de la demande. Au
30 juin, nous disposions de treize millions en espèces, en bons
et en obligations.
Situation morale, - Nous avons admis Dampvitoux, Lanfroicourt,
Morfortaine, Saint-Baussant et Seicheprey en 1922; Anthelupt,
Flirey et MignéviIle en 1923. De nombreuses demandes
d'affiliation viennent de nous parvenir. Le Conseil, après
discussion, admet les églises d'Einville, Gondrecourt, Landres.
Longwy-Bas, Noviant-aux-Prés, Pierre-Percée et Saffais, dont la
réparation ou la reconstruction n'est pas terminée. Toutefois le
produit des emprunts étant réservé aux églises pour lesquelles
l'émission a été faite, les travaux dans les églises
nouvellement admises devront être payés surtout en obligations
décennales et la perte qui en résultera devra être supportée par
la commune et par l'entrepreneur et l'architecte qui seront
payés au comptant. Le Conseil écarte certaines demandes
concernant du mobilier ou des immeubles par destination : les
communes non admises pourront sans doute obtenir de l'argent sur
les nouveaux crédits accordés par l'Etat à notre département.
On examine ensuite la situation nouvelle des églises classées
comme monuments historiques, situation révélée par une récente
discussion au Parlement.
Un sénateur avait demandé pourquoi on ne réparait pas rapidement
les monuments historiques classés parmi lesquels sont rangées
beaucoup d'églises.
Voici à peu près la réponse du Ministre des R. L. : « Si un
monument est classé comme historique, il appartient au service
des Beaux-Arts seul d'en assurer la restauration à l'aide de
fonds qui sont votés par le Parlement à cet effet ..... Il est
absolument impossible que les Commissions cantonales donnent aux
communes des indemnités au titre des dommages de guerre pour
réparer les édifices classés comme monuments historiques .....
Chaque fois que je trouve des églises, classées alors qu'elles
n'auraient pas dû l'être, je conseille aux communes d'en
demander le déclassement au service des Beaux-Arts. Quand elles
seront déclassées, les Commissions cantonales pourront accorder
des indemnités de dommages de guerre et on pourra faire les
réparations nécessaires. » (Sénat, 10 juillet 1923.)
Nous publions cette réponse sur la demande de Monseigneur
l'Evêque qui invite MM. les Curés intéressés à étudier la
question avec MM. les Maires, afin qu'on puisse au plus tôt
réparer les églises classées du diocèse.
La Coopérative ne parait donc plus qualifiée pour aider à la
réparation des églises tant qu'elles seront classées.
Monseigneur demande des renseignements sur les églises non
classées qui n'ont pas adhéré à la Coopérative. Plusieurs de ces
églises sont réparées par les coopératives communales ; d'autres
sont en souffrance : la Coopérative diocésaine n'en étant pas
chargée, Monseigneur demande à MM. les Curés de s'en occuper
activement.
Frais d'expertise. - Location d'abris. - Comment calculer et
payer les frais d'expertise des églises ? Comment payer la
location des chapelles provisoires ? Questions que depuis
plusieurs mois nous avions posées à la Préfecture.
L'administration vient de les résoudre d'une façon pratique pour
tous les immeubles communaux. Nous publions ci-après la lettre
préfectorale qui tranche ces difficultés (page 468).
En général, les architectes qui ont fait l'expertise des églises
(établissement du dossier de dommages de guerre) et qui sont
chargés de la reconstruction renoncent aux honoraires
d'expertise.
Honoraires d'architecte pour les immeubles par destination, -
Les architectes .reçoivent 5 % d'honoraires pour la
construction. Faut-il les leur accorder pour les vitraux, les
bancs, les autels, l'installation électrique, l'horloge, les
cloches, etc ... ? Nous avons consulté plusieurs architectes-
Voici leur réponse :
« En principe, toutes les fois que la fourniture n'a pas exigé
des travaux spéciaux, tels que dessins, devis, surveillance, en
un mot, ce que l'architecte doit faire dans l'exercice de sa
profession, aucun honoraire ne lui est dû ... Si le concours de
l'architecte a été demandé, l'honoraire peut être modéré quand
il s'agit d'objets ne nécessitant qu'un dessin mais se répétant
un grand nombre de fois, comme c'est le cas pour les bancs ...
Il ne peut y avoir de règle générale, mais il faut une entente
avec l'architecte à propos de chaque édifice. »
Le Conseil adopte cette manière de voir : on se concertera avec
les architectes.
Achat de dommages de guerre. - Donations. - La Coopérative a
acheté quelques indemnités de dommages de guerre. Puis, le
Ministre des R. L. ayant conteste la légalité de ces achats,
nous avons fait faire quelques achats par les communes avec le
concours de la Coopérative.
Des sinistrés, ayant des indemnités disponibles, les donnent à
notre Société : la donation doit être reçue par un notaire en
présence de deux témoins et acceptée par un représentant de la
Coopérative. Il n'y a pas de frais de mutation; seuls les frais
d'acte sont à la charge du donateur ou de la Société. Le nombre
de ces actes allant en augmentant, nous croyons utile de publier
un modèle de donation (voir page 472).
Reconstitution de mobilier. - L'indemnité pour matériel
(cloches, bancs, chaire ... ) et parfois l'indemnité pour
mobilier (ornements, vases sacrés ... ) sont portées sur titres
bleus « Immeubles-Remploi». M. l'abbé Fiel a demandé à
l'Administration si cette pratique n'amènerait pas de difficulté
lors de la justification de remploi. Voici la réponse :
« J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 3
juillet courant, me demandant si les factures concernant les
achats de mobilier d'église, tel que candélabres, vases sacrés,
linge d'autel, vêtements sacerdotaux, etc ..., pourraient être,
sans difficulté, produites comme justification des indemnités
qui auront été accordées pour ces objets, alors même qu'elles
auraient été classées en 3° catégorie.
« Je m'empresse de vous faire connaître qu'aucune difficulté
n'est à craindre à ce sujet, puisqu'il y aura remploi en
identique et, qu'au surplus, il semble bien que les Commissions
cantonales aient classé avec juste raison ces objets en 3°
catégorie, car, par leur affectation, ils paraissent bien avoir
le caractère d'immeuble par destination.
« Agréez, Monsieur, etc...
« Pour le Préfet :
« Le Secrétaire Genéral à la Reconstitution,
« MARTELLI. »
Achats de terrain - Quand l'église est transférée, l'Etat
accorde une indemnité spéciale qui peut être déléguée à la
Coopérative en même temps que l'indemnité pour l'édifice. Dans
ces conditions, la Coopérative paie le terrain par
l'intermédiaire du notaire qui fait l'acte. MM. les Curés sont
priés de s'entendre avec MM. les Maires pour hâter l'achat de
terrains.
Délégations, Crédits, Marchés, Paiements. - Le président expose
les difficultés rencontrées pour établir les fiches de chaque
église. Ces fiches contiennent : le montant des indemnités pour
l'édifice, le matériel et le mobilier, le montant des sommes
employées hors de la Coopérative et le montant des délégations;
le montant des crédits affectés à chaque église sur l'emprunt
diocésain, sur l'emprunt départemental et sur le budget de
l'Etat; le montant des marchés; enfin le montant des paiements
effectués sur ces marchés.
Pour les marchés concernant les immeubles par destination et le
mobilier, les Curés et les Maires sont priés de s'entendre pour
l'aménagement des crédits et pour le choix des fournisseurs; en
cas de désaccord, nous appliquerons les statuts qui nous donnent
le droit de régler ces questions.
Fonds commun. - Sur la demande du Président et sur l'avis du
Conseil, Monseigneur décide que les 300.000 fr. qui lui ont été
donnés et qui ont été déposés à la Coopérative formeront un
fonds de réserve pour parer à toute éventualité. Cette réserve
est importante et pourtant elle n'est que de 0,66 % si on la
compare aux 45 millions de travaux de la Coopérative. On se
tromperait donc beaucoup si on comptait sur cette réserve pour
accorder des subventions aux Communes ou pour couvrir les
dépassements de crédits.
Administrateur délégué. - M. l'abbé Thouvenin, président, est
maintenu dans ses fonctions d'administrateur délégué avec tous
les pouvoirs du Conseil d'administration. Pour les donations, il
peut subdéléguer tout membre du Conseil d'administration.
Monseigneur clôt Ia réunion, en félicitant et en remerciant la
Coopérative des églises : pendant la tournée de Confirmation et
lors de ses visites dans le Diocèse, Sa Grandeur a constaté
l'importance des travaux exécutés par la Société.
PRÉFECTURE DE MEURTHE-et-MOSELLE
NANCY, le 20 Juillet 1923.
NOTE PRATIQUE
pour MM. les Maires des Communes sinistrées et MM. les
Présidents des Sociétés Coopératives de Reconstruction qui ont
reçu mandat de gestion des Communes.
OBJET: Honoraires d'expertises et location d'abris pour les
communes.
Questions pratiques à résoudre
1° Honoraires d'expertises - La plupart des communes ont adhéré
aux Coopératives de Reconstruction. Celles-ci ont fait faire
l'expertise des dommages de guerre par des architectes et des
hommes de l'art et, pour en payer les frais, ont souvent obtenu
une avance dite de 4 %. Pour les édifices civils et cultuels,
les Commissions cantonales ont, dans la plupart des cas, fixé
une indemnité globale pour la reconstruction, sans déterminer
les honoraires d'expertise. Enfin, après l'expertise faite, les
communes ont presque toutes retiré des Coopératives locales les
écoles, les mairies et les églises pour les confier aux
Coopératives générales des « Ecoles et Mairies » et des «
Eglises ».
Architectes, maires et présidents de coopératives nous demandent
conseil pour régler cette question.
2° Location d'abris. - Les maires et les présidents de
coopératives sollicitent également notre avis sur le paiement de
la location des abris provisoires établis en remplacement des
édifices civils et cultuels. Actuellement, en vertu de la
circulaire ministérielle du 17 février 1923, il n'est prévu
qu'une redevance de principe d'un franc par an pour chacun de
ces abris. Mais, du moins pour l'instant, cette circulaire n'a
pas d'effet rétroactif et certaines communes sont assujetties à
payer une location de plusieurs centaines de francs. Les
imputations correspondantes ont été faites sur les titres de
créance. Or ce paiement de location ne peut servir de
justification.
Ces deux questions sont assez difficiles à résoudre
juridiquement. Comme il s'agit de sommes relativement faibles,
nous proposons des solutions pratiques que les Municipalités et
les Coopératives pourront adopter après entente préalable, sous
le contrôle de l'Administration.
(1) Pour certains édifices civils et cultuels, peu endommagés,
l'indemnité a été souvent fixée suivant la procédure de l'art. 5
(voir paragraphe 6).
Calcul des Frais d'expertise
Les immeubles communaux se divisent en deux catégories : a) Les
édifices civils et cultuels (mairie, école, église, etc.) (1)
pour lesquels l'indemnité est fixée d'après la procédure
spéciale de l'article 12 de la loi du 17 avril 1919,
c'est-à-dire au vu du projet de reconstruction lui-même et non
pas d'après l'expertise de l'édifice détruit. Il n'y a donc pas
de distinction entre les divers éléments de l'indemnité « Perte
subie, Allocation pour vétusté, Frais supplémentaires » mais
uniquement une somme globale qui totalise les dépenses
d'entreprise et les honoraires de construction.
b) Les autres immeubles (presbytère, maison du berger, remise à
pompes, abri du lavoir, etc .... ) pour lesquels l'indemnité est
fixée d'après l'article 5 de la loi de 17 avril 1919,
c'est-à-dire d'après l'expertise de l'immeuble détruit.
L'indemnité comprend alors trois éléments distincts: Perte subie
(comprenant les frais d'expertise), Allocation pour vétusté et
Frais supplémentaires.
Pratiquement, et pour ce qui concerne les édifices civils et
cultuels, deux cas à distinguer :
1° Si, la demande d'indemnité ayant été préparée selon la
procédure de l'art. 5, d'après une expertise de l'immeuble
détruit, la Commission cantonale a rendu une décision provisoire
fixant la perte subie, les frais d'expertise doivent être
calculés d'après cette perte subie.
2° Si l'indemnité a été fixée globalement selon la procédure de
l'art. 12, c'est-à-dire d'après le projet de reconstruction, il
n'y a pas lieu à frais d'expertise. Les honoraires de
construction comprennent l'établissement du projet.
D'ailleurs, lorsque l'Architecte qui a établi un dossier
préalable d'expertise est ensuite chargé de diriger la
reconstruction correspondante, il renoncera presque toujours au
paiement distinct des frais d'expertise.
Quand il y a eu changement d'architecte, il y a lieu de payer
les honoraires à celui qui a fait l'expertise et préparé le
dossier de déclaration. C'est à ce cas que se rapportent les
instructions suivantes.
Imputation et paiement
Voici comment la question se pose le plus souvent : la Commune a
précédemment adhéré à la Coopérative locale pour faire établir
les dossiers d'évaluation de tous ses bâtiments. Les avances
pour frais d'établissement des dossiers et pour fonds de
roulement (avances dites de 4 %) ont été ainsi versées à cette
Coopérative qui se trouve appelée maintenant à en justifier et à
préciser les imputations définitives sur les divers comptes de
la Commune.
Après accord entre le Conseil municipal et le Conseil
d'Administration de la Coopérative, on pourra prendre les
dispositions suivantes :
1° On proposera des imputations de frais d'expertise sur les
comptes des immeubles particuliers (presbytère, maison du
berger, remise à pompes, abri pour lavoir, etc ... ) jusqu'à
concurrence des sommes spécialement allouées à cet effet par les
Commissions cantonales (art. 5). La Coopérative locale
justifiera ainsi d'une partie de l'avance 4 %.
2° Si, pour les cas exceptionnels qui ont été ci-dessus
indiqués, il y a un reliquat de frais d'expertise à payer, on ne
proposera pas d'imputation sur les comptes des édifices publics
(mairie, école, église), dont le montant doit être intégralement
réservé à la reconstruction. Ce reliquat de frais pourra être
payé au moyen des intérêts sur perte subie alloués pour les
meubles et immeubles par destination qui garnissaient les
édifices détruits (mobilier de mairie, école ou église; cloches,
horloge, pompes, etc ... ).
3° La partie des avances 4 % perçues par la Coopérative locale
qui ne sera pas imputée comme frais d'expertise selon le
paragraphe 1 ci-dessus, pourra généralement être justifiée en
travaux exécutés par la dite Coopérative pour le compte de la
Commune (immeubles, lavoir, pompes, égouts, etc ... ).
4° De même, les frais de location d'abris provisoires, qui ne
peuvent former justification de remploi, pourront généralement
être payés au moyen de ces mêmes intérêts qui forment pour la
plupart des communes une somme importante.
En conséquence, nous demandons aux Conseils municipaux et aux
Conseils d'Administration des Coopératives de se concerter pour
nous proposer, dès maintenant, les imputations nécessaires sur
les comptes correspondants.
Il importe, en effet, de liquider le plus tôt possible les
situations considérées.
Compte rendu
Après accord signé du Maire et du Président de la Coopérative,
un compte rendu sera fourni au Service du Contrôle des
Coopératives le plus tôt possible, et en tous cas pour le 25
août, conformément au modèle ci-joint.
POUR LE PRÉFET :
Le Secrétaire général à la Reconstitution, MARTELLI.
(Suit un modèle de compte rendu de l'accord entre le Maire et le
Président de la Coopérative.)
Modèle de donation en faveur de la Coopérative des Eglises
Par devant M ....., notaire à .....
en présence et avec l'assistance des témoins ci-après nommés,
aussi soussignés ..... .
A comparu :
M ..... (noms, prénoms) : .....
Profession .....
Domicile .....
Lequel a, par ces présentes, fait donation entre vifs et
irrévocable,
A la Société Coopérative de Reconstruction des Eglises du
Diocèse de Nancy, dont le siège est à Nancy, rue Léopold-Lallement,
n° 6
Ce qui est accepté pour elle par M ....., administrateur de
ladite Société, auquel tous pouvoirs ont été donnés à cet effet,
suivant délibération dudit Conseil d'administration, en date du
..... dont une ampliation est demeurée, ci-annexée après
mention,
Des indemnités de dommages de guerre allouées à M ..... par
décision n° ..... de la Commission cantonale de Dommages de
guerre de ..... en date du ..... et représentée par un
certificat de créance : « ..... », n° ..... s'élevant à la somme
de ....., répartie ainsi qu'il suit : Perte subie ....., etc
A charge par la Société donatrice d'affecter le remploi de ces
indemnités dans l'église de ..... (1)
(1) Ou dans les églises de ....., ou encore dans les églises
affiliées à la Coopérative et situées dans le rayon légal.
En conséquence et sous réserves de l'affectation spéciale
ci-dessus imposée, la Société Coopérative de Reconstruction des
Eglises du diocèse de Nancy disposera des indemnités à elle
données comme de chose lui appartenant en toute propriété à
compter de ce jour.
Elle sera subrogée purement et simplement dans tous les droits
résultant, en faveur de M ....., donateur, de la loi du 17 avril
1919, et de toutes autres en vigueur en ce qui concerne les
indemnités cédées et elle aura droit à tous intérêts échus et à
échoir qui ont pu être alloués sur le montant représentatif de
la perte subie.
Les parties requièrent M ....., notaire soussigné, de délivrer
le certificat de propriété nécessaire pour arriver au transfert
du certificat de créance n° ....., ci-dessus énoncé, au nom de
la Société donataire.
FRAIS
Tous les frais, droits et honoraires des présentes et de leur
suite, seront à la charge de la Société coopérative de
reconstruction des Eglises du diocèse de Nancy.
Dont acte.
Fait et passé à ....., le ..... 192..... .
6 octobre 1923 - n°
40 - p. 621.
Nécrologies
Monseigneur l'Evêque recommande aux prières du clergé et des
fidèles du diocèse, l'âme de M. l'abbé
Hans, décédé le 28 septembre.
Né à Wolxheim, le 26 avril 1871, ordonné prêtre le 7 juillet
1895, M. l'abbé Hans (François-Auguste) avait été successivement
vicaire à Baccarat (1895); curé de Repaix (1896).
M. l'abbé Hans était membre de l'Association de prières.
6 octobre 1923 - n°
40 - p. 623.
Funérailles de M. l'abbé Hans Curé de Repaix
Lundi dernier, maires et conseillers municipaux en tête,
toute la paroisse de Repaix et Igney, à laquelle s'étaient
joints de nombreux fidèles des environs, a fait d'émouvantes
funérailles à son regretté Curé, victime d'une odieuse agression
en chemin de fer.
M. le Vicaire général Barbier représentait Monseigneur l'Evêque;
M. le Curé de la Cathédrale, M. le Chanoine Benoît, ancien doyen
de Blâmont, M. le Supérieur du Grand Séminaire et une
cinquantaine de prêtres étaient venus s'associer au deuil de la
population, ainsi que M. le Baron Adrien de Turckheim,
conseiller général et maire de Repaix, et d'autres personnalités
de la région.
La Messe fut chantée par M. le Doyen de Cirey; l'oraison
funèbre, prononcée par M. le Doyen de Blâmont et l'absoute,
donnée par M. le Vicaire général, qui tint à dire, au nom de
Monseigneur l'Evêque, en quelle estime l'Autorité diocésaine
avait le regretté Défunt.
Au cimetière, au milieu des larmes de l'assemblée. M. le Baron
de Turckheim, interprète éloquemment les sentiments de tous et
souhaite que bientôt, l'Evêché de Nancy soit à même de donner à
M. l'abbé Hans, un successeur qui continue sa tâche et
s'attache, comme lui, à cette chrétienne paroisse.
Nous espérons pouvoir publier une notice biographique de ce bon
Serviteur de Dieu, si tragiquement ravi
à l'affection de ses paroissiens.
13 octobre 1923 - n°
41 - p. 637
Nos églises
Sous ce titre, M. le Chanoine BOULANGER a publié, dans la
Croix de l'Est, cet article qui intéresse notre histoire
diocésaine et doit être reproduit ici.
« Ces années dernières, nous avons fait appel au crédit de nos
lecteurs pour l'Emprunt en faveur de nos églises dévastées. Vous
ayez magnifiquement répondu, puisque plus de neuf millions ont
été souscrits à nos bureaux.
« Quelques-uns d'entre vous se demandent s'il a été fait bon
usage de ces sommes considérables et si les emprunts ont
réellement hâté la restauration de nos sanctuaires et mis fin à
la désolation de nos villages, sans lieu de culte convenable, «
à la grande pitié de nos églises de Lorraine en ruines ».
« Depuis quelques semaines, M. le chanoine THOUVENIN, de grand
artisan de la Reconstitution, fait, en compagnie de M. DEVILLE,
le distingué architecte départemental; de M. l'abbé FIEL, le
dévoué secrétaire de la Coopérative des églises, et le
collaborateur infatigable de M. le chanoine Thouvenin, la visite
par étapes successives des chantiers où ressuscitent nos
églises. J'avais la bonne fortune d'être d'un des derniers
pèlerinages, dans la région d'Arracourt-Einville. J'ai été
émerveillé ! J'ai vu le travail immense accompli. Sur 11 églises
visitées. 3 sont terminées ou à peu près (Einville, Mouacourt,
Anthelupt), 6 sont couvertes, pour permettre pendant la mauvaise
saison la construction des voutes et les aménagements
intérieurs, travail long et minutieux (Bezange, Réchicourt,
Bures, Bathelémont, Hénaménil, Serres). Pour les deux autres (Arracourt,
Parroy), le gros oeuvre s'élève jusqu'au-dessus des fenêtres.
Partout, le clocher monte, en même temps que s'achève le
sanctuaire Toutes ces églises, à des échéances diverses,
pourront, grâce aux fonds que vous avez souscrits être livrées
au culte avant six mois, plusieurs dans quelques semaines
« A noter que, pour les 80 églises en construction, la
proportion est sensiblement la même. Le Dimanche 30 septembre,
Monseigneur bénissait l'église de Pannes ; dans quelques
semaines, il consacrera celle d'Ancerviller. Son coeur paternel
se réjouit de la perspective des cérémonies qui vont se succéder
dans les prochains mois. Dès les premiers temps de son apostolat
au milieu de nous, il avait voulu faire le douloureux chemin de
croix de nos villages en ruines, pour apporter ses consolations
aux sinistrés. Il est juste que, demain, il assiste aux joies
des résurrections.
« Une autre chose m'a frappé: c'est l'union intime et féconde
entre les divers éléments qui devaient assurer le succès.
Liaison avec le bureau central de la Coopérative ; union
étroite, confiante, du Curé et de la Municipalité, sans
distinction d'opinion, pour l'oeuvre commune qui, à divers
points de vue, intéresse si vivement l'un et l'autre;
collaboration des architectes, des entrepreneurs, des ouvriers,
qui ont apporté non seulement leur talent, mais leur coeur, et
pour lu plupart leur esprit de foi: ils considèrent la
construction d'une église, moins comme une affaire que comme un
chef-d'oeuvre qui doit durer, rappeler aux générations de demain
les temps graves que nous venons de traverser et qui font époque
dans l'histoire d'une localité et d'un peuple. Proportions
gardées, ils sont les dignes continuateurs de ceux qui,
autrefois, bâtirent nos cathédrales et qui travaillaient, non
pour la fortune, mais pour la gloire ... pour le pays de pour
Dieu. Je proposerais volontiers qu'à l'Evêché, comme à la
Préfecture, soit conservé précieusement, pour être exhumé dans
les siècles futurs, le noms de tous ces bons artisans de la
résurrection de la Lorraine.
« Les dirigeants de la Coopérative des églises me permettront
bien une dernière constatation, qui risque de blesser leur
modestie, mais qui est un acte de justice : c'est le travail
formidable qu'assume et fournit le bureau central. J'assistais,
en profane, à ce petit conseil qui, au milieu des matériaux et
du va et vient des ouvriers, se tenait dans chacune des églises
entre MM. les abbés Thouvenin et Fiel, M. Deville, MM. les Curés
et Maires, architectes et entrepreneurs. On y vérifiait les
plans, les devis, les sommes engagées, on y étudiait les moyens
de remédier à de généreuses imprudences qui, dans le seul désir
de faire beau et bien, avaient quelque peu outrepassé les
crédits. Et, quand je multipliais ces jongleries de chiffres,
par 80, total des églises en reconstruction, j'admirais la somme
de travail représentée par cette tenue à jour des dossiers, les
démarches, les correspondances, les opérations financières
indispensables. En d'autres administrations, c'est tout le
personnel d'un ministère qu'on jugerait nécessaire. Ici, deux
hommes suffisent à la tâche, mettant les bouchées doubles, pour
que rien ne reste en souffrance et que cependant, soient ménagés
les frais d'administration, en l'espèce, les deniers de l'Etat.
« Chers lecteurs. regrettez-vous maintenant d'avoir souscrit à
l'Emprunt des églises dévastées ? »
13 octobre 1923 - n°
41 - p. 643
Informations
Mardi dernier, 9 octobre, Monseigneur l'Evêque, accompagné
de M. le Chanoine Benoit, ancien curé-doyen, a béni, dans
l'église de Blâmont restaurée et magnifiquement ornée, en
présence de M. Labourel, maire, et du Conseil municipal, de M.
le Baron de Turkeim, conseiller général et d'une très nombreuse
assistance, quatre magnifiques cloches, dignes de la majestueuse
sonnerie qu'elles remplacent; puis, dans une allocution toute
paternelle, après avoir félicité M. le Doyen. la Municipalité et
les habitants, du relèvement de leur cité, Sa Grandeur a engagé
ses auditeurs à écouter dociles la voix de leurs cloches, dont
ils ont le droit d'être fiers.
Au retour, Sa Grandeur a tenu à venir prier sur la tombe de M.
le Curé de Repaix et la population a été très sensible à cette
démarche.
13 octobre 1923 - n°
41 - p. 644
Dimanche, après un Service funèbre solennel, Lironville a
commémoré la bataille de Septembre 1914 et Mignéville a procédé
à la bénédiction et à l'inauguration de son Monument aux Morts.
20 octobre 1923 - n°
42 - p. 656
Dimanche, M. le Curé-Doyen de Blamont a béni les cloches de
l'église d'Halloville. L'ancien Curé de Nonhigny. qui desservit
cette annexe, M. l'abbé Séel, aujourd'hui curé de
Val-et-Châtillon, avait amené, pour rehausser la cérémonie,
l'harmonie de son patronage : Les Gars du Val.
3 novembre 1923 - n°
44 - p. 678
PAGE OFFICIELLE
Le
Nonce du Pape dans le Diocèse de Nancy
3 novembre 1923 - n°
44 - p. 685
Coopérative des églises Extrait d'un rapport du Président du
Conseil d'administration
La reconstruction des églises du diocèse de Nancy fait de grands
progrès et notamment plusieurs d'entre elles, complètement
terminées, vont être inaugurées prochainement.
Nous devons ces résultats importants, en particulier au
Gouvernement français qui met les fonds à la disposition de la
Coopérative du diocèse de Nancy.
Alors que le Gouvernement et le Saint-Siège collaborent à la
paix religieuse en notre pays, où vont sans doute se créer des
Associations diocésaines, nous pensons qu'il faut marquer ce que
fait la France pour la reconstruction des églises.
Il faut, semble-t-il, qu'une voix autorisée dise assez haut pour
être entendue chez nous et à l'étranger, que nos églises sont
reconstruites. en vertu de la loi française du 17 avril 1919,
grâce aux budgets présentés par le Gouvernement français et
volés par les Chambres françaises, avec le concours empressé des
gros et surtout des petits capitalistes français qui souscrivent
aux emprunts émis par la Coopérative des Eglises, sans aucun
concours de nos anciens ennemis responsables de la destruction
de nos monuments religieux.
Ce geste et cette parole peuvent avoir une grande répercussion
dans toute la France, mais particulièrement dans nos provinces
reconquises toutes proches de notre département, dans les pays
catholiques étrangers où la propagande ennemie a tant travaillé
contre la France, en Allemagne où l'on a dit que nous ne
voulions pas reconstruire nos maisons et nos églises pour
apitoyer le monde sur notre pays.
L'occasion de faire ce geste et de dire cette parole nous est
donnée, le 20 novembre prochain, à l'inauguration de l'église d'Ancerviller,
la première église reconstruite de fond en comble sur un nouvel
emplacement, qui sera solennellement consacrée suivant les
règles de la liturgie catholique.
Faire ce geste, dire cette parole, revient à l'Evêque du
diocèse, au Président d'honneur et protecteur de la Coopérative
des Eglises du diocèse.
Nous avons pensé que ce geste pouvait être fait, et que celle
parole pouvait être dite devant le Nonce apostolique,
Monseigneur Céretti.
Le représentant du Pape en France consacrant une nouvelle église
construite à la place d'une église détruite par les faits de
guerre, avec l'argent de la France, - l'Evêque de Nancy disant à
l'ambassadeur du Saint-Siège tout le concours apporté par le
Gouvernement français et ses représentants dans la
reconstruction des églises, - le Nonce rapportant au Chef de
l'Eglise catholique que la France, en s'imposant de très lourds
sacrifices, relève les temples de Dieu aussi bien que les
mairies et les écoles, les usines et les maisons de commerce,
les fermes et les habitations particulières, voilà, il nous
semble, des gestes et des paroles capables d'impressionner tous
les bons Français, tous les Etrangers sincères et de détruire
les préjugés et les erreurs engendrés par la propagande de nos
anciens ennemis.
Monseigneur l'Evèque a exposé ses idées au Nonce apostolique et
lui a demandé de faire au diocèse de Nancy, l'honneur de
présider la première consécration
d'église relevée des ruines de la guerre.
Monseigneur Céretti, entrant dans les idées de notre Evêque,
accepte l'invitation. Nous avons tout lieu de croire que ce sera
pour le bien de la France et de l'Eglise.
Le President de la Coopérative des Eglises, Abbé L. THOUVENIN.
10 novembre 1923 -
n° 45 - p. 702
Dimanche, un service solennel pour les Victimes de la Guerre a
été célébré en l'église de Cirey-sur-Vezouze; puis, le Monument
aux Morts a été béni par M. le Doyen, en présence de M. Reibel,
ministre des Régions libérées, qui apporta la Croix de Guerre à
la vaillante cité.
17 novembre 1923 -
n° 46 - p. 708
PARTIE OFFICIELLE
S. Exc. le Nonce dans le Diocèse de Nancy Son Excellence Mgr
Cerretti, Nonce Apostolique,
arrivera à la gare de Nancy...
17 novembre 1923 -
n° 46 - p. 715
Bénédiction de la nouvelle église de Neuviller-les-Badonviller
Nous avons reçu trop tard le présent compte rendu, pour
pouvoir le publier dans notre dernier numéro. Nous prions
l'obligeant auteur de vouloir bien nous excuser.
Une à une, les églises que la guerre avait détruites surgissent
de leurs ruines ; ici, puis là, un clocher relevé tend de
nouveau vers le ciel la croix triomphante; et, de là-haut, des
cloches neuves, tout imprégnées encore des onctions de leur «
baptême », reprennent le cantique sacré que le canon avait fait
taire.
Et c'est chaque fois grande joie au village: les drapeaux
flottent au vent; les trimas, plantés par des mains vigoureuses,
mettent dans les rues une note solennelle; le maire, son conseil
municipal, le curé, la population tout entière sont là, pour
accueillir l'Evéque ou son représentant, le délégué de la
Coopérative de Reconstruction, les curés du voisinage,
l'architecte et ceux qui ont réalisé le plan conçu par lui.
Devant l'église reconstruite et qui attend la bénédiction, tous
sont debout, se laissant pénétrer par les hauts enseignements
donnés par les rites qui s'accomplissent. C'est d'abord à
l'extérieur de l'édifice; puis, on entre et, sous les voûtes
nouvelles, retentissent les émouvantes litanies qui sollicitent
l'intercession de tous les saints; pour la première fois, les
chants liturgiques s'élèvent dans l'enceinte devenue sacrée: «
Laetatus sum ... Nous entrons dans la Maison de Dieu: quelle
joie ! » ...
L'Hôte divin peut venir. Il sort de la pauvre église de bois
dont il s'est contenté durant des années; précédé des lumières
symboliques, il approche; le voici ! ... A genoux, Chrétien!
Laisse couler ces larmes, qui témoignent de ta foi, de ta
reconnaissance et de ton amour ! ...
Dans leur nouvelle église, les paroissiens de Neuviller, le
mardi 23 octobre, connurent ces douces émotions.
Conçue dans le style ogival par M. Deville, architecte, réalisée
par la Société Vercelli, ornée de beaux vitraux par M. Gsell,
dotée par M. Cayette, d'un mobilier du plus bel effet, elle fut
bénie par M. le Vicaire général Barbier. En l'absence de Mgr
l'Evêque empêché, ce fut une grande joie pour les gens de
Neuviller de voir un compatriote dont ils sont justement fiers,
présider cette touchante cérémonie et donner ainsi une nouvelle
preuve de la prédilection avec laquelle, parmi toutes les
églises dont il a la sollicitude, il pense à celles de la région
où furent ses origines.
Le prédicateur, sans oublier de dire les consolations du jour
présent, sans manquer de faire ressortirce que l'église
représente d'éternel, voulut surtout, se laissant aller à des
souvenirs très chers, évoquer le passé de son village natal et
du sanctuaire disparu.
En ces lieux, où la guerre a passé, qui a détruit les choses, et
la mort aussi, qui a pris les gens d'autrefois, il rappela
l'aspect de l'ancien Neuviller, la douceur de son église, centre
de pélerinage à la Vierge Immaculée; il évoqua le souvenir des
anciens curés, des prêtres que le village a donnés à la Sainte
Eglise, des auxiliaires dévoués qui contribuaient à la splendeur
des offices ; il dit la piété des paroissiens de jadis et
l'entrain avec lequel, aux Vêpres surtout, quand, avec le degré
de la fête, le ton des psaumes s'élevait, ils donnaient aux
chants liturgiques les plus ardentes sonorités.
La nouvelle église est bâtie sur les fondations de l'ancienne;
elle rappelle parfaitement la beauté de l'édifice disparu :
puissent les paroissiens actuels, pierres vivantes de l'édifice
spirituel, rester, sous la direction de M. l'abbé Dupré, leur
dévoué curé, dignes de la génération qui les a précédés et qui
fut croyante et pratiquante ! P. G.
24 novembre 1923 -
n° 47 - p. 721
Son Excellence le Nonce apostolique dans le Diocèse de Nancy
1er décembre 1923 -
n° 48 - p. 753
PARTIE OFFICIELLE
LETTRE DE S. EXC. LE NONCE
1er décembre 1923 -
n° 48 - p. 766
Informations
Le Vendredi, 23 novembre, Monseigneur l'Évêque, accompagné
de M. le Vicaire général Barbier; de MM. les chanoines
Loewenbruck et Fiel; de M. l'abbé Mongeot, curé de Bréménil, qui
dessert actuellement la paroisse et qui s'est dévoué de tout
coeur à cette oeuvre de reconstitution; de MM. les Doyens de
Badonviller et de Cirey, et de nombreux prêtres, a béni la
gracieuse église d'Angomont, de style ogival classique, décorée
de verreries historiées par la maison Benoit, et a baptisé les
trois nouvelles cloches. La population, municipalité en tête,
assistait à la cérémonie et a témoigné à Sa Grandeur, par ses
arcs de triomphe, le pavoisement de ses maisons, les adresses
qui lui furent lues, l'attention avec laquelle furent écoutés
ses paternels avis, la joie et la gratitude que lui causait la
démarche de son premier Pasteur, venu de si loin, en cette rude
saison.
8 décembre 1923 - n°
49 - p. 777
Echo des fêtes d' Ancerviller
15 décembre 1923 -
n° 50 - p. 790
Ordination
Le samedi des Quatre-Temps, 22 décembre, à 9 heures,
Monseigneur fera une, ordination à la chapelle du Séminaire de
Bosserville. Y prendront part, 8 diacres et 2 prêtres :
MM. DELARUE, de Blâmont, et TASSIN, de Bayon.
Nous recommandons les futurs ordinaires et leur retraite aux
prières des lecteurs.
22 décembre 1923 - n°
51 - p. 816
Bénédiction des églises et des cloches de Mignéville et de
Manoncourt-sur-Seille
La réconfortante série des bénédictions d'églises se poursuit :
samedi prochain, nous aurons à parler des cérémonies d'Herbéviller
et de Xousse, qui ont été célébrées, avant-hier, jeudi, alors
que nous mettions sous presse. Aujourd'hui, nous avons à relater
également deux de ces joyeuses fêtes, que Monseigneur « l'Evêque
de la Reconstitution », accompagné de M. le Vicaire général
Barbier, eut la pastorale consolation de présider, après avoir
parcouru les rues pavoisées, décorées de sapins et de
guirlandes, et avoir été reçu par le Maire et la Municipalité.
Le mercredi 12 décembre, c'était l'église de Mignéville, qui,
sous l'active impulsion de M. l'abbé Aubert, le dévoué curé de
la paroisse, et de M. le maire Liengey, ayant pansé ses graves
blessures de guerre, sollicitait la bénédiction du premier
Pasteur du diocèse, ainsi que les trois cloches, destinées à
remplacer celles qu'emporta l'envahisseur
Et, dimanche, la même cérémonie en partie double amena Sa
Grandeur à Manoncourt-sur-Seille. Là, l'église, presque
complètement ruinée, a été très heureusement déplacée : sa
façade, surmontée d'une haute tour et d'une flèche élancée,
domine une vaste place et fait face au chemin qui, de la route
de Nomeny, conduit au village. L'intérieur, en plein cintre,
d'une élégante simplicité, dessiné par M. l'architecte Mienville,
est décoré d'autels en pierre, d'un ambon-chaire, aussi de
pierre sculptée, et éclairé par de belles verrières, historiées,
dues à la Maison Benoit. Ici encore, l'oeuvre de reconstruction
est due à l'étroite entente des deux autorités : M. le maire
Dardaine et M. l'abbé Nicolas, curé de Clémery et Manoncourt; à
la collaboration de la Coopérative des Eglises et à la
générosité des paroissiens.
Les chants de la Messe furent parfaitement exécutés par la
petite, mais très exercée Maitrise de Clémery et par la foule,
suivant notre excellente coutume lorraine, et le florissant
Patronage de Frouard, se souvenant que M. l'abbé Nicolas fut le
collègue de son bienaimé curé à la Cathédrale de Toul, prêta le
concours de sa bonne chorale, de ses clairons et de ses
tambours.
Après la Messe, Monseigneur procéda au « baptême » des cloches
..... Puis, avec les autorités, parmi lesquelles se remarquaient
M. Carau, représentant M. le Préfet, et M. Marin, vice-président
de la Chambre des Députés, il se rendit au Cimetière militaire,
précédé des « Intrépides » de Frouard, et y récita un « De
Profundis », auquel l'assistance répondit. Cérémonie très
simple, mais combien émouvante ! N'est-ce pas à nos héros que
nous devons de ne plus apercevoir toute proche la frontière, de
ce plateau de la Seille, et de pouvoir reconstruire nos villages
et relever nos églises !
A Manoncourt, comme à Mignéville, Sa Grandeur, dans une
pastorale allocution, rappela ce qu'est une église, au regard de
la foi, et exhorta les paroissiens à s'y retrouver, nombreux et
fervents, chaque dimanche. Il faut que la restauration morale et
religieuse de nos villages aille de pair avec leur restauration
matérielle. Et la plus riche parure d'une église, si splendide
soit-elle, c'est la foule recueillie, priant et chantant.
Qu'il en soit ainsi de plus en plus dans notre Lorraine ! Nous
en voyons le gage dans l'empressement que nos chrétiennes
populations apportent à ces fêtes de résurrection et dans la
fierté qu'elles éprouvent de posséder des églises élégantes,
spacieuses et bien ornées.
E. M.
22 décembre 1923 - n°
51 - p. 819
Le jeudi 13, Vaucourt eut la satisfaction d'assister à la
bénédiction de ses cloches.
22 décembre 1923 - n°
51 - p. 820
L'article de la Semaine Religieuse sur la Consécration par le
Nonce de l'Eglise d'Ancerviller, vient d'être tiré à part,
enrichi de nombreuses illustrations.
29 décembre 1923 -
n° 52 - p. 827
Le travail de la reconstruction des villes et des villages
dévastés s'est poursuivi actif, grâce en partie à la compétence
toujours en éveil du Président-Fondateur de l'Union des
Coopératives de Reconstitution, M. le Vicaire général Thouvenin,
et à l'entente des Municipalités et des Curés. 15 ÉGLISES
reconstruites et meublées ont été consacrées ou bénites - ce qui
porte à 18 le nombre des édifices sacrés relevés de leurs
ruines; il y eut au moins une vingtaine de « baptêmes» de
CLOCHES ..... et ces deux cérémonies furent l'occasion de fêtes
magnifiques, auxquelles, oubliant les épreuves passées, toute la
population, autorités en tête, prit une large et joyeuse part.
29 décembre 1923 -
n° 52 - p. 827
Bénédiction de l'église de Herbéviller
Monseigneur l'Evêque, assisté de MM. les chanoines Gérardin,
archiprêtre de Lunéville, Barbier, doyen de Blâmont, Fiel,
secrétaire de la Coopérative des églises, et des Curés des
environs, procédait, Jeudi 20 décembre, à la bénédiction de
l'église restaurée de Herbéviller.
Là, il ne restait guère debout que le clocher, d'où les cloches,
installées depuis quelque temps, saluèrent de leurs harmonieux
accords l'arrivée du premier Pasteur du diocèse. A la tour, le
talent de M. l'architecte Criqui a joint un gracieux vaisseau
ogival de cinq travées, terminé par un choeur circulaire à cinq
fenêtres, décoré de verrières artistiques par M. Jacques Grüber,
et orné d'un beau mobilier.
A la Mairie, M. le Maire, entouré de son Conseil municipal, et,
à l'église, M. l'abbé Renault, curé de Domèvre-sur-Vezouze et
administrateur de la paroisse, témoignèrent la joie que causait
aux habitants d'Herbéviller la démarche de leur Évêque et la
reconnaissance qu'ils éprouvent envers la Coopérative de
Reconstruction des églises dévastées.
Au banquet qui fut servi à la Mairie, après l'office, M. le
chanoine Fiel, dans un toast très délicat, rendit hommage, au
nom de la Coopérative, à MM. les Curés, « les pionniers de la
reconstitution », en particulier à M. l'abbé Renault qui, le 17
janvier 1921, à l'assemblée générale des Catholiques du Diocèse,
prononça un si émouvant plaidoyer, en faveur des églises
victimes de la guerre et qui fut « l'initiateur », qui reste «
l'actif et prudent animateur » du relèvement de toute la région.
Monseigneur qui, dans l'allocution qu'il prononça durant la
Messe, avait félicité M. l'abbé Renault de son oeuvre et du
concours qu'il rencontra dans la Municipalité, chez
l'architecte, l'entrepreneur, les artistes et tous ses
paroissiens, s'associa à cet éloge mérité et se déclara, une
fois de plus fier de se trouver à la tête d'un Clergé tel que
celui du diocèse de Nancy.
La série des bénédictions d'églises est interrompue, pour
quelques semaines ; mais les travaux continuent, et elle
reprendra, non moins fournie, dès les premiers jours du
printemps.
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