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Reconstruction de l'ABC et Halte
de Frémonville - 1914-1918
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Sur le tracé de la
voie ferrée Avricourt-Blâmont-Cirey ont été construit deux
bâtiments de haltes : l'un à Foulcrey, l'autre à Frémonville,
selon le même plan de construction.
Nous ne disposons pas de vue de la halte de
Frémonville avant 1914, mais le bâtiment dit de « Foulcrey » (en réalité
en France, sur la route entre Foulcrey et Igney, servant de douane
française), exactement similaire à celui de Frémonville, est visible sur la carte
postale ci-contre : |
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Mais la halte de Frémonville, en zone occupée
par les troupes allemandes durant toute la guerre, est
intégralement détruite,
et sert même de propagande allemande sur la carte ci-dessous,
portant la légende « Frémonville (France) - Les Français
transforment leur propre gare en ruines ».
Après guerre, on voit dans les rapports
départementaux que si la ligne a repris son
activité en mars 1919, les haltes de Foulcrey et Fremonville
n'ont encore pas été remises en état en 1921, d'autant que cette
dernière est considérée comme anciennement de taille
insuffisante.
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Rapports et délibérations - Conseil général du Département de la
Meurthe et Moselle
1921 - 2ème session ordinaire - Rapports des chefs de service
SITUATION DES CHEMINS DE FER D'INTERET LOCAL
RAPPORT DE L'INGENIEUR EN CHEF DU CONTROLE
1° LIGNES EN EXPLOITATION
CHEMIN DE FER D'AVRICOURT A BLAMONT ET A CIREY
Reconstitution: - La Compagnie des chemins de fer de l'Est,
fermière de l'exploitation, s'est naturellement chargée de la
reconstitution des voies, des ouvrages d'art et locaux
indispensables à l'exploitation, avant même que cette
restauration ne soit mise à la charge de l'Etat; un contrat est
intervenu ensuite (1er juin 1920) et le remboursement de ses
dépenses vérifiées s'élève actuellement à 203.607 francs.
La voie et les ouvrages sous rails sont l'établis en l'état de
1914; il reste des parachèvements de détails et il subsiste des
voies larges ou étroites établies par les troupes dans les gares
de Blâmont-Frémonville-Cirey, dont la Compagnie concessionnaire
se désintéresse ou désire l'enlèvement.
Les bâtiments de voyageurs « Blâmont-Cirey » et les abris de
Foulcrey et Gogney ne sont pas remis à neuf intégralement, mais
ils ont été rendus habitables. Seule la halte de Frémonville
n'est pas
rétablie pour la principale raison qu'étant déjà insuffisante en
1914, sa reconstruction dans son état antérieur n'est pas
désirable, et que la Compagnie concessionnaire, en fort déficit,
ne peut supporter
actuellement la dépense supplémentaire qui lui incomberait.
Pour la même raison, le bâtiment construit à Cirey en 1911 à
l'usage des agents de trains est laissé en ruines, on a préféré
louer provisoirement un local en ville.
Les engins de levage et de pesage des gares sont restaurés.
Entretien. - L'entretien normal est bien assuré suivant la
méthode d'avant-guerre; la réfection totale qui avait été
arrêtée en 1914 au 14km600 a même été reprise et portée au
16km300, mais on a dû l'arrêter à nouveau par mesure d'économie;
cette partie de 16k à 17k est constituée en rails allemands de
même poids mais d'un type un peu différent comme largeur de
patin de rails, ce qui exige un sabotage spécial et un éclissage
différent.
Exploitation. - La Compagnie de l'Est continue à l'assurer par
application de son traité qui ne comporte pour elle ni perte ni
profit.
Le service comprend actuellement, dans chaque sens, deux trains
de voyageurs invariables et deux trains de marchandises
réguliers dont un cependant est facultatif le dimanche.
Les tarifs ont été majorés au cours de 1920 de 115 % sur les
transports et 200 % sur les frais accessoires (application 15
septembre) ; cependant le déficit suit une marche ascendante qui
ne
laisse pas d'être inquiétante pour l'avenir de l'entreprise. La
comparaison des résultats des deux dernières années que nous
donnons ci-après n'a pas le caractère absolu des chiffres, parce
que les tarifs ont varié, parce qu'il faut ramener fictivement à
l'année entière les résultats de 1919 pendant laquelle
l'exploitation n'a duré que 296 jours et enfin parce que les
chiffres de dépenses produits par la Compagnie de l'Est sont
discutés et qu'en fin de compte il est présumable que certaines
sommes devront être reprises par le compte de reconstitution.
CONDITIONS GÉNÉRALES
La régularité et l'adaptation du service ne sont pas
satisfaisantes pour beaucoup de raisons nées de la guerre et de
ses conséquences; telle : la modification de consistance du
réseau d'intérêt général qui a reporté la gare de jonction à
l'Alsace-Lorraine en gare de Nouvel-Avricourt à 1.700 mètres de
la bifurcation de Cirey où les express ne s'arrêtent plus. Pour
assurer les correspondances avec le moindre dommage, diverses
combinaisons ont été tentées. En ce moment les rames de Cirey
sont conduites à Nouvel-Avricourt, on impose par là un long
séjour à Igney pour les relations vers la ville de Lunéville qui
est la plus fréquentée; mais d'autre part l'alimentation des
machines de Cirey devient une opération normale tandis qu'elle
était jadis une sorte de complaisance des services d'Avricourt
dont la machine troublait les manoeuvres et qui la rendaient
parfois prisonnière sans considération pour son retard. Notons
que la Compagnie de l'Est a bien restauré sa prise d'eau d'Igney,
détruite pendant la guerre, mais comme elle n'est plus
nécessaire à son propre service,
elle n'est pas utilisée et on n'a pas poursuivi l'établissement
de l'épuration indispensable en raison de la teneur des minéraux
de l'eau du forage. C'est d'ailleurs à Blâmont que l'absence de
réservoir de
secours se fait sentir quand un incident de route retarde le
retour à Cirey et le cas s'est produit fréquemment par détresse
dans la rampe de Foulcrey (1k700).
Une autre cause de retard, devenue permanente, provient de la
correspondance du 21/17 avec le train 1027 de l'Est. Le nombre
mensuel de ces retards qui était presque régulièrement de 16 à
18
les mois précédents avec une importance de 10 à 15 minutes,
s'est élevé en juin à 28 avec une amplitude de 25 à 45 minutes.
Réclamations et accidents. - Il y eut de nombreux incidents mais
aucun accident d'exploitation. Le public n'a pas formulé de
réclamation écrite.
Les accidents de travail du personnel n'ont entraîné aucune
incapacité ni dépréciation permanente. |
La situation de la halte de Frémonville est encore évoquée en
août 1922, et sa reconstruction complète est votée, sur les
anciennes fondations, avec un léger agrandissement (60
centimètres).
Rapports et délibérations - Conseil général du Département de la
Meurthe et Moselle
1922
SÉANCE DU 30 AOUT 1922
TROISIÈME PARTIE
VOIES DE COMMUNICATION
CHEMINS DE FER D'INTÉRÊT LOCAL
Ligne d'Avricourt à Blâmont et à Cirey-sur-Vezouse. -
Reconstruction des bâtiments des stations de Cirey et de
Frémonville. - M. le Préfet a soumis à la Commission, accompagné
d'un rapport du Service du Contrôle, un projet ayant pour objet
la remise en état du bâtiment à l'usage du dortoir et réfectoire
des agents des trains à Cirey et du bâtiment des voyageurs de la
halte de Frémonville, avariés par faits de guerre.
Les dégâts occasionnés à ces constructions sont consignés dans
deux procès-verbaux de constat, établis aux dates des 8 décembre
1921 et 10 janvier 1922.
CONSISTANCE DU PROJET.- Le projet présenté comprend :
1° Station de Cirey. - La réparation intégrale du bâtiment et sa
remise dans l'état d'avant-guerre, réparation comportant le
réemploi des matériaux dont la récupération est mentionnée comme
possible dans les procès-verbaux de constat;
2° Halte de Frémonville. - La reconstruction suivant les anciens
dessins, avec allongement du bâtiment de 60 centimètres vers le
chemin de Frémonville à Harbouey et quelques modifications
d'ordre secondaire (changement ou suppression de cloisons) dans
l'aménagement intérieur des
pièces.
Cet allongement permet d'augmenter légèrement le logement des
agents de la station et surtout de disposer d'une salle de
voyageurs et bagages un peu plus spacieuse que l'ancienne dont
l'exigüité était encore accrue par la présence dans son axe du
poêle calorifère et de la bascule.
Le reste de la bâtisse est à peu près reproduit dans ses forme
et dimensions anciennes avec utilisation de toutes les parties
des fondations en bon état.
DÉPENSES. - ÉVALUATION. - IMPUTATION. -- Le montant des travaux
prévus, s'élevant à la somme de :
Station de Cirey 25.000 f
Halte de Frémonville 35.000
Soit un total de 60.000 f
doit être imputé entièrement au compte des dommages de guerre,
car les modifications énumérées ci-dessus sont insignifiantes et
on peut considérer les bâtiments des deux stations comme
strictement rétablis dans leur état primitif.
Les dépenses ci-dessus ne seront pas, par suite, à la charge du
département.
EXÉCUTION. - Le Service du Contrôle a soumis à la Compagnie d'Avricourt
à Blâmont et à Cirey, concessionnaire de la ligne, le détail des
travaux à exécuter et obtenu d'elle, après discussion des prix,
la soumission, datée du 21 juin 1922, jointe au projet. La
Compagnie s'interdit tout bénéfice sur les travaux de
reconstruction; néanmoins les prix fixés tiennent compte dans la
proportion de 4 %, de
tous les frais (timbre, enregistrement, avance d'argent, etc.),
que la Compagnie aura à supporter au cours de l'exécution du
marché.
URGENCE DES TRAVAUX. - Le logement provisoire des agents des
trains à Cirey ayant motivé de nombreuses réclamations, la
Compagnie avait logé ses agents dans un bâtiment appartenant à
la glacerie de Cirey. Or, cette dernière devant reprendre sous
peu cette bâtisse pour son usage
particulier, les agents sont menacés de réintégrer les locaux
qui avaient motivé leurs premières réclamations.
La reconstruction des bâtiments présente donc, vu la situation
particulière du personnel de la traction, un réel caractère
d'urgence et il est du plus grand intérêt pour la Compagnie de
procéder rapidement à l'exécution des travaux.
Décision de la Commission départementale. - La Commission
départementale a donné son approbation au projet et a visé pour
avis conforme, en exécution du dernier paragraphe de l'article
54 de la loi du 10 août 1871, la soumission présentée par la
Compagnie des chemins de fer d'Avricourt à Blâmont et à Cirey,
pour l'exécution des travaux.
Ligne d'Avricourt à Cirey. - Éclairage, de la gare de Cirey. -
Reconstitution. - Par délibération du
26 octobre 1921, la Commission départementale a accepté le devis
des travaux afférents au remplacement des installations
d'éclairage au pétrole de la gare de Cirey, qui ont été
détruites pendant la guerre, par l'éclairage électrique, plus
économique, sous la réserve que la dépense n'engage en rien le
budget départemental.
Par décision du 8 février 1922, M. le ministre des Travaux
publics a approuvé le projet présenté et a autorisé l'imputation
de la dépense sur les crédits affectés à la reconstitution des
chemins de fer d'intérêt local, à la condition que préalablement
à toute mesure d'exécution, la Commission
départementale retire la réserve inscrite dans sa délibération
susvisée.
La Compagnie du Chemin de fer d'Avricourt à Blâmont et Cirey,
saisie de la question, a pris, par lettre du 1er juin 1922,
l'engagement de supporter la partie de la dépense envisagée qui
viendrait à être rejetée de l'indemnité de dommages de guerre.
Sur la proposition de M. l'Ingénieur en chef du Contrôle, et
d'accord avec M. le Préfet, la Commission a décidé de rapporter
la réserve, devenue sans objet, figurant dans sa délibération
précitée du 26 octobre 1921. |
Cependant pour des raisons de coût de
fonctionnement, un arrêté préfectoral du 13 février 1926 transforme les
haltes de Foulcrey et de Frémonville en points d'arrêt ouverts au transport
des voyageurs et des bagages, où le service est assuré par le personnel des
trains de passage.
Rédaction : Thierry
Meurant |
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