Dès le début de la guerre, l'organisation
Commission for Relief in Belgium (C.R.B.), présidée par
Herbert Clark Hoover (1874-1964), se consacre au
ravitaillement des populations civiles en Belgique et dans
le nord de la France.
Le 3 août 1914, Herbert Hoover (futur président des
Etats-Unis 1929-1933), alors ingénieur à Londres, est
sollicité par l'Ambassade américaine pour organiser le
rapatriement aux Etats-Unis de 120 000 américains bloqués en
Europe par l'absence de moyens financiers pour payer la
traversée.
Le succès de cet American Committee, conduit dès octobre
1914, à solliciter à nouveau Herbert Hoover pour résoudre
l'important problème du ravitaillement des populations
civiles en zones occupées, notamment en Belgique car :
- dès 1914, la Belgique, petit pays dépendant
de 80 % d'importations pour ses besoins en nourriture,
souffre d'une grave pénurie et est menacée de famine ;
- de plus, l'armée allemand réquisitionne les vivres,
- et la Grande-Bretagne a imposé un blocus économique à
l'Allemagne et à tous les pays occupés.
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Page du Technical World Magazine
(vol XXII - octobre 1914 -
n° 2), évoquant les citoyens américains fuyant la guerre à Avricourt. |
Herbert Hoover a donc pour mission d'organiser la
Commission
for Relief in Belgium (Commission d'aide à la Belgique),
vaste entreprise qui consiste après négociations avec les
autorités alliées et allemandes, à acquérir, stocker,
acheminer et distribuer des secours à la population belge,
mais bientôt aussi à celles du nord et de l'est de la
France, comprises dans la zone de guerre occupées par les
allemands.
Au total ce seront 240 entrepôts sur le continent,
desservant 4731 communes, et 9 millions d'habitants.
Localement, le bureau de Cirey-sur-Vezouze desservira 41
communes, et celui de Xures, 7 communes. |
Carte des zones desservies -
The Commission for Relief in Belgium - p. 10 - Ed. 1925 |
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Liste par magasins des communes
desservies
The Commission for Relief in Belgium - p. 15 - Ed. 1925 |
La Commission, à l'aide de subventions notamment de l'Etat
américain et de dons privés, va ainsi durant toute la durée
de la guerre, acheter plus de 5 millions de tonnes de vivres, et
les acheminer vers la Belgique et les Pays-Bas, où elles
sont prises en charge pour la distribution par des comités
nationaux. |
Origines et tonnages fournis - The Commission for Relief in Belgium - p. 30 - Ed. 1925 |
La distribution se fait localement quotidiennement à l'aide
de cartes de ravitaillement à présenter, similaires aux
l'exemples de cartes belges ci-dessous :
Carte de pain - The Commission for Relief in Belgium - p. 55 - Ed. 1925 |
Carte d'autres produits -
The Commission for Relief in Belgium - p. 56 - Ed. 1925 |
Les prix de vente au consommateurs sont variables, et vont
évoluer au fil du conflit, selon des coûts
d'approvisionnement et de transports qui ne cesseront de
croître.
Evolution des prix -
The Commission for Relief in Belgium - p. 57 à 60 - Ed. 1925
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Voici les tableaux des distributions dans le Blâmontois sur
la durée de la guerre :
- Bureau de Cirey - En tonnes - The Commission for Relief in Belgium - p. 427-428 - Ed. 1925
- Bureau de Xures - En tonnes - The Commission for Relief in Belgium - p. 438-439 - Ed. 1925
Les populations indiquées sont celles d'avril 1915. Pour le
bureau de Cirey, les 214 tonnes distribuées d'avril 1915 à
octobre 1916, donnent une moyenne de 12 tonnes par mois, et
bien que constitué de vivres en proportions différentes de
novembre 1916 à octobre 1917, ce tonnage reste constant.
Mais ces chiffres sont à relativiser avec la diminution des
populations concernées, suite aux évacuations forcées organisées
par les allemands. On sait par exemple qu'une partie de la
population de Blâmont sera "évacuée" le 18 avril 1915 (*) ; si
l'on s'en tenait ainsi au seul tableau de Cirey mentionnant 1822
habitants, pour 214 tonnes sur 19 mois, on arriverait à 6
kilogrammes de vivres distribués par personne et par mois, soit
200 grammes par jour.
(*)
Voir
Blâmont pendant la guerre.
Si l'on considère les chiffres donnés par Constant Hertz,
indiquant qu'il ne restait qu'une soixantaine d'habitants après
l'évacuation de 200 personnes en octobre 1918, on peut estimer
que l'évacuation du 18 avril 1915 aurait donc concerné 145
personnes.
Rédaction : Thierry
Meurant |
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