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                 Le Pays lorrain - 
				1938 
				UNION DES FEMMES DE FRANCE
				 
				Le Comité de Nancy de la 
				Société de Croix-Rouge de l'Union des Femmes de France fut fondé 
				en 1888 par Mme Serre, femme du Premier Président de la Cour 
				d'Appel, qui depuis plusieurs années déjà s'efforçait parmi de 
				grandes difficultés de grouper des bonnes volontés et de 
				recruter des membres. Dès la première année, un comité de 358 
				membres était constitué et la présidence en était confiée à Mme 
				Lombard. Parmi les présidentes qui lui succédèrent, citons : 
				Mmes Daubrée, Voirin, Benckhard, George, Barrière, Sadoul, 
				générale Masson et la présidente actuelle : Mme Delsart. 
				Se préparer dès le temps de paix à se rendre utile en temps de 
				guerre, tel fut le premier objet, le principal but que se fixa 
				le Comité de Nancy de l'U. F. F. et très rapidement il organisa 
				un premier appoint d'hospitalisation avec le personnel et le 
				matériel nécessaires au fonctionnement d'un hôpital auxiliaire 
				de 25 lits. 
				Les années suivantes furent consacrées à l'augmentation des 
				ressources hospitalières, au recrutement du personnel, à la 
				constitution des fonds. Un ouvroir fut créé, l'enseignement 
				organisé dès 1892 grâce au concours dévoué de médecins de Nancy, 
				dirigés par les professeurs Vautrin et Rohmer, sous la forme de 
				cours théoriques, bientôt complétés par des stages hospitaliers. 
				Les ressources provenaient des cotisations, ainsi que des 
				recettes de diverses fêtes : bal, concert, etc. 
				Progressivement le Comité de Nancy de l'U. F. F. sous 
				l'impulsion de ses présidentes fut en mesure de faire 
				fonctionner deux hôpitaux auxiliaires d'un nombre total de 550 
				lits. Jusqu'en 1914, d'ailleurs, le principal effort de toute 
				cette période devait porter sur l'organisation des hôpitaux 
				auxiliaires et, en août 1914, divers hôpitaux d'un nombre total 
				de 1.676 lits pouvaient être immédiatement ouverts. 
				Néanmoins, une part des ressources était déjà affectée à des 
				oeuvres de bienfaisance sous forme de dons aux soldats 
				hospitalisés et dénués de ressources, aux militaires rapatriés 
				des expéditions coloniales (Tonkin, Dahomey, Madagascar, etc.), 
				de dons au bureau de bienfaisance, médicaments, bons de 
				nourriture, vêtements, etc. 
				Dès le Ier août 1914, l'U. F. F. ouvrit six hôpitaux dont 
				plusieurs durent être fermés au cours des hostilités, étant 
				donnée leur situation dans la ligne de tir de la pièce à longue 
				portée qui bombardait Nancy. Deux d'entre eux pourtant ne 
				devaient cesser de fonctionner jusqu'en juin 1919. L'effort 
				fourni par les infirmières et tout le personnel pendant cette 
				longue période, leur admirable dévouement aux blessés, leur 
				courage magnifique sous les bombardements souvent violents, 
				parmi les difficultés de toutes sortes qu'il fallait vaincre, 
				est trop connu de tous pour que nous y insistions ici. 
				La démobilisation commencée au début de l'année 1919 entraîna la 
				fermeture, puis la liquidation de toutes ces formations 
				sanitaires. 
				L'après-guerre et les temps difficiles qui en découlèrent 
				devaient élargir et modifier sensiblement l'activité de l'Union 
				des Femmes de France. Tout en prévoyant toujours un hôpital 
				auxiliaire prêt à fonctionner dès les premiers jours de la 
				guerre, elle s'orienta vers les oeuvres sociales dont la 
				nécessité se faisait impérieusement sentir. 
				Ces diverses oeuvres sont, d'ailleurs, un excellent champ 
				d'action pour les générations successives d'infirmières que 
				l'Union des Femmes de France ne cesse de former, intensifiant 
				son enseignement, y ajoutant au fur et à mesure des besoins de 
				nouvelles branches (puériculture, soins aux gazés, etc.) 
				perfectionnant et complétant les stages pratiques. 
				De 1920 à 1937, le Comité de Nancy de l'U. F. F. créa des oeuvres 
				nombreuses et diverses : en 1920 : un Foyer du Soldat; en 1921 : 
				des colonies de vacances en accord avec le Comité de Luxembourg; 
				en 1923 : une oeuvre d'assistance pré-natale; en 1925 : une 
				Maison maternelle à Blâmont; en 1927 : l'oeuvre des layettes, 
				l'ouvroir des mères assistées; en 1928: un dispensaire-école et 
				une garderie; en 1930 : un Foyer du Malade à l'Hôpital militaire 
				Sédillot, l'oeuvre d'assistance post-maternelle, un centre de 
				placement familial, un service de postes de secours sur routes, 
				etc.; en 1937 : un Foyer d'Infirmières. 
				Parmi toutes ces oeuvres, deux créations doivent tout 
				particulièrement retenir notre attention : la Maison maternelle 
				de Blâmont et le Dispensaire-École. 
				La Maison maternelle de Blâmont, aménagée selon les derniers 
				perfectionnements de l'hygiène moderne, est située à Blâmont 
				dans l'ancien château des sires et comtes de Blâmont, puis des 
				ducs de Lorraine, entouré d'un parc superbe. Son but est de 
				recevoir les mères nourrices avec leur enfant et de recueillir 
				tous les enfants de 8 jours à 24 mois abandonnés, orphelins ou 
				séparés de leur mère par nécessité médicale ou sociale. La 
				Pouponnière abrite ainsi de 100 à 120 enfants par an. Au 1er 
				janvier 1938, cette maison avait reçu depuis sa fondation : 548 
				mères et 559 nourrissons et 1.532 enfants. Son effort est 
				représenté par un total de 78.110 journées pour les mères et 
				365.200 journées pour les enfants. 
				Pour compléter et continuer l'oeuvre bienfaisante de la Maison 
				maternelle, un Centre d'Élevage très important, sous la 
				surveillance d'une infirmière visiteuse, fut créé. Les enfants 
				sont placés dans des familles recommandables où les mères ont 
				toute latitude d'aller les voir. D'autre part, les enfants 
				abandonnés sont également répartis dans ce centre de placement 
				et bénéficient ainsi d'une vie familiale où leur sont prodigués 
				les soins dévoués et une affection attentive. D'année en année 
				le Centre de placement s'est agrandi. Il s'étend aujourd'hui sur 
				51 villages et plus de 300 enfants grâce à lui ont été placés 
				depuis 1930. 
				De plus, une des actions bienfaisantes, et non des moindres de 
				la Maison maternelle de Blâmont, est de favoriser des adoptions 
				fréquentes d'enfants abandonnés qui connaissent ainsi la douceur 
				d'un foyer et la tendresse d'une vraie famille. 
				Il est intéressant également de signaler qu'une école fonctionne 
				à la Maison maternelle préparant les jeunes filles à la carrière 
				de gardes-puéricultrices soit dans des familles, soit dans les 
				oeuvres analogues. 
				
				  
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