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Léon Gaudeaux (1893-1947)



Le 10 avril 1893, nait à Blâmont Léon Gaudeaux, fils de René Gaudeaux, employé (sans doute à l'usine de Gaston Reimel) et Françoise Farrant.

La famille s'installe rapidement à Paris rue d'Alésia (XIVème), puisque c'est là que nait le 15 avril 1896, Jean Ernest Gaudeaux (l'acte indique Réné Gaudeaux, employé et Françoise Farrant, blanchisseuse). Léon Gaudeaux étudie à l'Ecole Nationale des arts Décoratifs et est élève de Pierre Billard. Il installe son atelier au 113 rue de Ménilmontant, et expose au Salon des artistes français dès 1913. Il se marie à Paris le 14 février 1914 avec Marcelle Marie Capdevielle. A cette époque, il milite au mouvement social de la Ghilde des Forgerons (1911-1920) pour lesquels il expose boulevard Raspail le 29 mai 1914. Il participe à la guerre, et évacué pour faiblesse générale après les batailles de la Somme, il rejoint à nouveau le front fin 1916.

Son frère, Jean Ernest Gaudeaux, engagé le 16 septembre 1914, blessé le 20 février 1915, devient en 1919 militant syndicaliste révolutionnaire. Il participe ainsi au congrès de Moscou en juillet 1921 dans la délégation française. Il écrit en 1924 «  Six mois en Russie bolchevique ». Il sera de 1934 à 1936, secrétaire fédéral du Parti d'Unité Prolétarienne.

Après la guerre, Léon Gaudeaux continue ses activités de dessins (y compris pour des cartes de propagande pour son frère) et de peinture.
Peintre reconnu, il expose au Salon des Indépendants de Paris, notamment en 1924, à la Galerie Bru en 1930, à la Galerie Gilbert en 1931 (groupe «  Modulation »), à l'Archipel en 1935, au Salon des Indépendants en 1937...


Kropotkin, par Léon Gaudeaux

Société des artistes indépendants. Catalogue de la 48e exposition 1937 : au Pavillon des Salons, Esplanade des Invalides, du 5 mars au 4 avril inclus
GAUDEAUX (Léon), né à Blamont (Meurthe-et-Moselle). - 50, rue Pixérécourt, 20e.
1303 Paysage. - 4.000 fr.
1304 Paysage. - 1.000 fr.

Salon d'automne. Catalogue : peinture, sculpture, dessin, gravure,... 4 octobre-10 novembre 1946, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris. Société du Salon d'automne...
GAUDEAUX (Léon), né à Blamont (Meurthe-et-Moselle). Français. - 23, rue Vaneau, Paris (7e ).
555. - Paysage à Labbeville (S.-et-O.).

Il a aussi énormément contribué par ses toiles peintes aux décors de pièces mises en scène par Georges Pitoëff (1884-1939) :
- Le héros et le soldat (George Bernard Shaw) - Paris, Théâtre des Mathurins - 23 novembre 1935
- Le merveilleux alliage (Wladimir Kirchon) - Paris, Théâtre des Mathurins - 11 janvier 1936
- La folle du ciel - Paris, Théâtre des Mathurins - février 1936
- Tu ne m'échapperas jamais (Margaret Kennedy) - Paris, Théâtre des Mathurins - 13 mai 1936
- Les amants romantiques - Paris, l'Odéon - mai 1936
- Angelica - Paris, Théâtre des Mathurins - 23 octobre 1936
- Le voyageur sans bagage (Jean Anouilh) - Paris, Théâtre des Mathurins - 17 février 1937
- Lapointe et Ropiteau (Georges Duhamel) - Paris, Théâtre des Mathurins - 3 avril 1937
-Kirika ou L'homme et son toquard (d'après Georges Ciprian) - Paris, Théâtre des Mathurins - 16 juillet 1937
- L'échange (Paul Claudel) - Paris, Théâtre des Mathurins - 17 novembre 1937
- La Sauvage - Paris, Théâtre des Mathurins - 12 janvier 1938
- Là-bas (Titaÿna) - Paris, Théâtre des Mathurins - 3 novembre 1938
- La fenêtre ouverte (Maurice Martin du Gard) - Paris, Théâtre des Mathurins - 9 décembre 1938


Dans la tradition des comédiens ambulants, ces décors seront utilisés aussi dans des représentations en province, comme à Domrémy les 9/10 mai 1936, où les Pitoëff représentent Jeanne d'Arc de Charles Péguy, et Sainte Jeanne de Bernard Shaw.
Après le décès de Georges Pitoeff, Léon Gaudeaux continue son activité de décorateur : on le retrouve ainsi en février 1940 aux Mathurins pour les décors de L'école de la médisance (titrée de la comédie de Richard Brinsley Sheridan).


Paris - La Seine


La couture






Les berges de la Seine



L’Est Républicain
31 janvier 1937

LES ARTS A PARIS
XXIe Groupe des Artistes de ce Temps
Ce n'est que le XXIe groupe. Donc les Artistes de ce Temps qui n ont pas encore été compris dans ces groupes, le seront, sans aucun doute, dans les temps prochains, du moins nous le pensons.
Pour l'instant félicitons-nous qu un artiste lorrain soit, pour la première fois, admis dans un de ces groupes. Certes il en est beaucoup d’autres qui auraient pu figurer déjà dans les sélections faites, cela viendra, n en doutons pas.
Félicitons Léon Gaudeaux, né à Blâmont, de tenir ici haut et ferme le renom de la Lorraine et de Meurthe-et-Moselle en particulier.
C'est en contemplant les paysages de cet artiste que l’on ne pourrait trouver ternes et tristes les sites lorrains. Quoique notre compatriote, ce beau peintre est lumineux, subtil et d’une finesse rare dans
ses paysages.
Il réalise des harmonies directement cherchées de la seule nature ; en évitant cette plaie de certaines peintures : le maniériste et la vulgarité.
Dans la grande nature morte exposée par Léon Gaudeaux, qui est un des plus beaux morceaux de cette exposition, on constate avec un vif plaisir combien est grande et diverse la gamme des coloris de ce peintre ; on ne peut lui reprocher, comme à tant d'autres, d'être terne ou de manquer de plénitude. Léon Gaudeaux est d'ailleurs un magnifique décorateur comme on peut s'en rendre compte au Théâtre des Mathurins où il est occupé à la compagnie Pitoeff.


L’Est Républicain
11 décembre 1955

Blâmont s’honore d’avoir vu naître le peintre L. Gaudeaux
collaborateur artistique de Pitoëff et de Dullin
BLAMONT, qui a vu naître un maître de la musique en la personne de Florent Schmitt, dont l’œuvre et le talent sont appréciés du monde entier, est également le berceau de Léon Gaudeaux, artiste-peintre, dont la carrière fut malheureusement trop courte.
Le sort est parfois trop injuste. Cet artiste probe, sincère, modeste, avait, pendant trente ans, travaillé dans le silence, se perfectionnant peu à peu dans son art, et alors qu’il venait d’atteindre à une incontestable maîtrise, qu’il était en possession de tout son talent, un accident stupide mit fin prématurément à sa carrière II disparaissait, en 1947, en pleine maturité laissant une œuvre qui témoigne de sa profonde sensibilité et du métier solide qu’il était parvenu à acquérir.
Né à Blâmont. le 4 avril 1893, Léon Gaudeaux perdit tout jeune ses parents et vint se fixer à Paris, où il fut attiré de bonne heure par la peinture.
Peu fortuné, il fut de ces artistes qui, tout en suivant les cours des Beaux-Arts, exercent un emploi. Il fera donc de la décoration pendant la plus grande partie de sa vie. Il sera, notamment, pendant sept ans, le collaborateur artistique de Pitoeff, dont il brossera les décors, puis travaillera avec Dullin jusqu’à ce qu’enfin, sa peinture s’étant imposée à un groupe d’amateurs, il pourra, dorénavant, se livrer tout entier à son art.
Léon Gaudeaux, qui a passé à peu près toute sa vie à Paris, ne sera pas un peintre parisien, mais d’Ile-de-France.
Il traduira les paysages de l’Eure et de la Seine-et-Oise Les arbres, les champs, les hameaux composent dans ses toiles des accords tendres et subtils qui touchent profondément.
Mais Gaudeaux n’était pas seulement un délicat paysagiste, dont il faut louer aussi les ferventes évocations de l’île Saint-Louis, qu’il réunit, en 1932, à la Galerie de l’Archipel ; c’était aussi un intimiste : La vie paisible du foyer lui a imposé plusieurs toiles. Il a peint aussi de belles natures mortes, des vases de fleurs aux couleurs bien accordées et des portraits d’une grande pénétration.
Nous nous devions de rendre hommage à la mémoire de Léon Gaudeaux, enfant de Blâmont, dont l’incontestable maîtrise lui a permis, malgré une disparition prématurée, de laisser une œuvre impérissable.
Ajoutons que Mme Léon Gaudeaux a eu la délicate pensée d’offrir à la ville de Blâmont une œuvre de son mari.
P.A.


 

[NDLR : l'oeuvre offerte à la commune en 1955 semble avoir disparue...]

Rédaction : Thierry Meurant

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