L'Hygiène
par l'exemple
N° 6 - Novembre décembre 1926
L'ENSEIGNEMENT PRATIQUE DE L'HYGIÈNE DANS LES ÉCOLES
RECONSTRUITES de MEURTHE-ET-MOSELLE
Comme dans neuf autres départements,
beaucoup de localités de la Meurthe-et-Moselle ont été le
théâtre de luttes sanglantes et leurs noms ont figuré dans les
communiques les plus tragiques. Jour après jour, quatre années
durant, elles ont été martelées de projectiles les plus divers.
Les toitures d'abord, les murailles ensuite, ont été réduites en
poussière sous le pilonnage des obus.
A la fin de la guerre, il ne reste plus rien de la maison
familiale, mais rattachement au sol reste vivace au coeur des «
réfugiés ». Sachant l'étendue du désastre, n'ignorant point le
rude labeur qui les attend, presque tous les habitants, sans
hésitation, sont retournés dans les ruines de leur village
natal. Chacun se contente d'un logement de fortune et rapidement
le groupement d'avant-guerre se trouve reconstitué.
Les écoles ne pouvaient être mieux partagées. De 1919 au début
de 1920, elles s'abritèrent dans des baraquements abandonnés par
les troupes, peu à peu remplacés par des baraques en bois neuf
spécialement adaptées à leur usage.
Quant au matériel, d'abord sommaire comme le bâtiment, il fut
enrichi, dès 1920, à l'aide des indemnités de dommages de
guerre. C'était toujours du provisoire.
Mais devant l'activité avec laquelle s'est faite la
reconstitution des régions dévastées, ce provisoire devait
rapidement disparaître.
L'année 1920 est employée à la réparation des écoles
endommagées, mais non entièrement détruites.
Une grave incertitude règne quant aux reconstructions totales.
Les commissions compétentes statuent pour les bâtiments
communaux, comme pour les-habitations particulières,
c'est-à-dire qu'elles fixent une indemnité représentant la
valeur de reconstitution en identique des immeubles détruits.
Or, les écoles d'avant-guerre étaient, pour la plupart,
notoirement insuffisantes : surface et volume fort au-dessous
des indications réglementaires; souvent ni cour, ni préau,
parfois pas de W.-C.
Seront-elles reconstruites sur le même modèle, au mépris des
instructions en vigueur ? Les architectes et les maires,
d'ailleurs occupés par l'ensemble de la reconstitution du
village, se rendent compte de l'insuffisance des ressources
promises; ils s'abstiennent de préparer des projets scolaires.
Par ce qui s'est passé ailleurs, nous ne savons que trop ce qui
se serait produit, s'il ne s'était présenté un homme dont les
préoccupations se portaient précisément sur l'avenir des enfants
de cette population si éprouvée. Nous ne cherchons pas ici à
faire le panégyrique de M. COULON, Inspecteur primaire à
Lunéville, aujourd'hui très connu et hautement apprécié de
l'administration à laquelle il appartient.
Nous ne pouvons cependant parler de son oeuvre sans reconnaître
que le succès en est dû à ses qualités de conducteur d'hommes, à
son don d'organisation, à son haut talent d'administration, et
surtout à son labeur continu.
Pendant quatre ans, M. COULON a dirigé l'établissement des
plans, concédé la construction, surveillé les travaux de 128
bâtiments communaux, disséminés aux quatre coins du département
de Meurthe-et-Moselle, parcouru par tous les temps, sur des
routes semées de fondrières, des milliers de kilomètres, car on
en comptait, entre les écoles les plus éloignées, du Sud au Nord
195 et 100 de l'Est à l'Ouest. Avec des ressources apparemment
médiocres, il est arrivé à dépenser 55 millions, mais par quelle
ingéniosité de procédés, je renonce à vous le dire ! Les moyens
financiers paraissaient toujours insuffisants et il réussissait
à satisfaire à toutes les dépenses. Aussi, il avait inspiré aux
entrepreneurs une telle confiance que les travaux commandés sans
crédits, étaient immédiatement commencés, achevés avant qu'on
sût toujours quand ils seraient payés.
M. COULON a surmonté tous les obstacles et réussi complètement
une oeuvre dont nous allons nous efforcer de faire ressortir
l'ampleur.
Ancien instituteur, M. COULON sait que pour façonner l'esprit
des enfants, l'outillage mis aux mains des maîtres est
insuffisant. L'école n'est pas seulement une maison où l'on
meuble la mémoire de lettres et de sciences, c'est surtout un
centre d'éducation, dans lequel on arme l'enfant contre les
difficultés de la vie, où il faut lui apprendre à défendre sa
santé, lui enseigner à entretenir, conserver et développer ses
biens, où surtout on lui inculque l'idée qu'il a des devoirs à
remplir vis-à-vis de la Société, que les droits ne sont pas
innés, mais s'acquièrent par l'exercice des devoirs.
La maison d'école, telle qu'on la concevait autrefois, ne permet
guère l'application de ces méthodes nouvelles d'éducation. M.
COULON s'est appliqué à la transformer.
En arrivant à Lunéville, fin 1919, il prend une haute idée de sa
charge et se rend compte que les attributions de l'Inspecteur
primaire, dans les régions libérées, doivent être différentes de
celles qui sont strictement données par la loi. Il comprend que
son rôle est de collaborer à la reconstitution scolaire sous
tous ses aspects et, si possible, de la diriger. Aussi, prend-il
part à l'organisation d'écoles provisoires, à la recherche de
mobilier et de matériel, puis, en 1920-21, à la réparation
d'écoles non entièrement détruites. Enfin, voyant que l'année
1921 s'achève sans qu'il y ait de plans et de ressources pour
rebâtir les établissements ruinés, il sent qu'il ne faut pas se
borner à émettre des plaintes. Esprit entreprenant, actif,
réalisateur, il fonda une coopérative à la tête de laquelle il
se trouve placé avec tous pouvoirs, dès la première Assemblée
Générale.
Cette coopérative, investie par les communes d'un mandat total,
en ce qui concerne la reconstruction des écoles, sera un
organisme d'information, de coordination, de stimulation et
d'exécution, à tous les stades de la reconstitution :
établissement de chaque programme local en collaboration avec
les services académiques et les municipalités; confection des
avant-projets d'accord avec les architectes; choix des
emplacements; présentation, discussion des plans dans les
conseils municipaux pour en obtenir l'acceptation; entente avec
les experts et les diverses commissions chargées d'approuver les
projets et de fixer les indemnités, passation des marchés;
surveillance et règlement des travaux, liquidation financière,
etc.
Dès le début de 1922, un point capital est acquis. Les
indemnités seront fixées, non d'après la valeur de
reconstruction des locaux détruits, mais d'après la dépense
qu'exigent des écoles strictement réglementaires. C'est là un
soulagement. On est assuré, dès lors, de ne pas restituer aux
communes des écoles toujours insuffisantes. Elles seront
conformes au « programme minimum », en tous points, d'accord
avec les règlements officiels qui régissent les constructions
scolaires.
En 1922, la reconstruction de 116 écoles est confiée à cette
coopérative. Dans la suite, ce nombre est porté à 128.
La coopérative obtient, pour 1922, une affectation spéciale de
crédits d'Etat; elle participe largement à un emprunt
départemental. Grâce à ces ressources, elle amorce partout et
poursuit activement l'exécution du programme minimum; 12 écoles
sont ouvertes en fin d'année, les autres sont en bonne voie.
Mais M. COULON considère que le programme minimum n'est plus
suffisant. En janvier 1922, il a connaissance du programme de
l'Hygiène par l'Exemple. Ce programme le séduit. Il souhaiterait
de l'appliquer dans les écoles nouvelles.
Mais les ressources ne permettent pas une telle ambition. C'est
là où l'organisateur révèle toute son ingéniosité. Il fondera
une Société, les « Amis des écoles de Meurthe-et-Moselle »,
Société privée qui aura les coudées franches, pourra recueillir
des fonds, les faire valoir, prélever des commissions sur les
travaux concédés, en un mot, se comporter comme une Société
industrielle.
A l'Assemblée de 1923, M. COULON annonce la création de cette
association, filiale el collaboratrice de la coopérative. Oeuvre
de guerre, cette société recueille des sommes importantes, dont
20.000 francs de l'Hygiène par l'Exemple. Ces fonds se trouvent
plus que doublés par acquisition d'indemnités accordées à des
sinistrés qui ne reconstruisent pas leurs immeubles. Dans bien
des cas, M. COULON obtient des municipalités qu'elles affectent
à l'école nouvelle, des indemnités relatives à d'autres
bâtiments communaux, ou achetés par elles à des particuliers
sinistrés.
C'est à l'aide de ces ressources nouvelles que M. COULON va
pouvoir présenter son programme dit d'amélioration.
L'incorporation de ce second programme au programme minimum déjà
fort avancé, nécessite pour chaque école, une étude particulière
sur place. Les conseils municipaux ratifient unanimement les
améliorations proposées, d'autant plus volontiers qu'il ne leur
en coûtera rien. Dans la délibération d'acceptation, ils
s'engagent cependant à voter ultérieurement les crédits
nécessaires au fonctionnement des améliorations apportées par
les « Amis des Ecoles » et à les faire utiliser avec le concours
de cette Société.
Partout ce second programme est commencé au cours de 1923. Mais
de très grosses difficultés financières surgissent, qui
compromettent l'oeuvre de la coopérative; d'une part, intervient
la sous-évaluation des indemnités initiales représentant la
dépense de réalisation des projets approuvés, d'autre part, et
surtout, le règlement de ces indemnités par l'Etat en
obligations de la Défense Nationale, valeurs sur lesquelles la
perte de négociation est de 15 à 20 %. Il en est résulté un
ralentissement des travaux au cours des années 1924 et 1925.
C'est encore grâce au concours de la société des « Amis des
Ecoles » et à l'acquisition par elle de nouvelles indemnités,
que la situation se rétablit peu à peu. Le programme total est
achevé en 1926.
On peut se représenter par le court exposé que nous venons d'en
faire, de quelle importance a été l'action développée par cet
animateur qu'est M. COULON. Il est juste de dire qu'il a été
constamment et vigoureusement soutenu par le regretté Préfet du
Département, M. DUPONTEIL, dont l'esprit large et énergique à
permis la reconstitution dans les meilleures conditions
possibles.
L'Oeuvre terminée constitue un ensemble merveilleux qui n'existe
nulle part au monde et dont la France peut être fière.
On se prend à déplorer, quand on visite les établissements
scolaires de Meurthe-et-Moselle, que les mêmes améliorations
d'ensemble n'ait pas été réalisées dans les autres départements,
ou qu'un Ministre bien inspiré n'ait pas confié à M. COULON la
reconstruction de toutes les écoles détruites.
Nous croyons accomplir une oeuvre utile en faisant connaître en
détail toute celle reconstruction, pour permettre aux
architectes et aux municipalités de recueillir les enseignements
qu'elle fournit et leur donner des modèles qu'ils n'auront qu'à
adopter pour avoir une école moderne.
Toutes les écoles reconstruites et tous les groupes scolaires,
bien que conçus d'après des principes généraux identiques,
possèdent chacun une individualité architecturale.
« L'école publique, estime M. COULON, répond à une sorte d'idéal
civique et social que doivent traduire, si modestement soit-il,
les constructions. » Aussi s'est-on partout ingénié à donner au
bâtiment un caractère qui s'harmonise avec le milieu dans lequel
il est élevé. Sur le plateau, balayé par les rafales, c'est un
édifice trapu sous de larges toitures; dans la plaine, une
construction svelte, élégante, ornée d'un gracieux campanile. Il
en résulte une grande variété qui ne rappelle pas l'école
uniforme d'autrefois. Partout, les architectes ont été invités à
laisser libre cours à leur imagination et ils se sont ingéniés à
rendre agréables et plaisants des bâtiments qu'on s'était
habitué à concevoir trop austères.
Les locaux de mairie, proportionnés à l'importance de
l'agglomération, se trouvent incorporés à l'école dans la
plupart des cas : ils répondent à une même disposition générale
quel que soit d'ailleurs, le caractère extérieur du bâtiment.
En plus de la « Salle commune », une pièce spéciale est affectée
au Secrétariat, où le travail se trouve ainsi soustrait aux
dérangements, forcément très fréquents dans une mairie. Le
secrétaire, qui est généralement l'instituteur, n'est plus
obligé de se réfugier chez lui ou dans une classe pour procéder
en paix à la tenue régulière des archives.
La mairie, pour faciliter le service du secrétariat, est à
proximité immédiate de l'école, ou communique avec elle. Cette
disposition qui convient pour les petites agglomérations, n'est
plus possible, bien entendu, dans les communes importantes ou
dans les villes. La mairie est alors indépendante, et les écoles
qui comportent une nombreuse population, sont réparties dans des
bâtiments spéciaux ou en groupes scolaires.
Les classes ont leur façade principale orientée vers le Sud ou
tout au moins vers le Sud-Est dans les endroits particulièrement
froids où le côté Nord se trouverait trop exposé aux frimas.
Dans ce but, elles se trouvent fréquemment placées en aile
perpendiculaire à la façade principale; parfois même, le
bâtiment qui les renferme forme avec celle-ci un angle un peu
plus aigu, disposition qui, sans être choquante, permet de jouir
de la meilleure exposition.
Les enfants accèdent à la classe par une galerie, qui, longeant
la façade Nord, forme un écran de garantie contre les grands
refroidissements. Les salles, hautes de plafond, (toujours 4
mètres,) sans être trop vastes, mesurent 1 mètre carré 30 à 2
mètres carrés par élève. Le sol est en parquet de bois à petites
lames. Les parois latérales, de couleur claire et gaie, sont
peintes à l'huile ou au badigeon, mais toujours agrémentées de
frises au pochoir, qui limitent heureusement le plafond aux
angles arrondis.
L'éclairement se fait par de larges baies bi-latérales jumelées
du côté de la galerie avec des baies semblables percées dans la
façade Nord ou Nord-Ouest. Cette disposition permet une large
ventilation si on ouvre les fenêtres de part et d'autre de la
classe; une aération convenable si les baies méridionales
restent seules béantes; suffisante au moment des grands frimas,
par le moyen des impostes qui surmontent les fenêtres.
Les établissements les plus récents sont pourvus du système
d'aération Knapen. On sait que ce système consiste à disposer en
chicane, sur les deux faces du bâtiment, des petites
canalisations rectangulaires, qui traversent obliquement la
muraille, suivant les plans inférieur, moyen et supérieur.
Partout, l'éclairage est fourni par des ampoules électriques,
souvent munies de diffuseurs par le plafond.
A chaque classe se trouve adjoint un lavabo-vestiaire de
dimensions moitié moindres, - du type établi par l'Hygiène par
l'Exemple. Les casiers individuels sont rangés le long des murs
en nombre égal à celui des élèves. Le lavabo, en simili-marbre,
est généralement à deux faces, et se trouve placé au milieu.
Dans quelques rares circonstances, il est adossé à la muraille,
mais c'est toujours dans des écoles mixtes qui ne comptent qu'un
petit nombre d'élèves.
Au contraire, dans quelques grandes écoles, les
lavabos-vestiaires se trouvent réunis dans une seule pièce, mais
chaque enfant possède toujours son casier et son jet d'eau.
Les lavabos-vestiaires sont dallés en grès cérame ou munis d'un
sol en mosaïque. Il en est de même des vestibules et des
galeries de communication.
Toutes les écoles sont pourvues de cours de récréations garnies
de graviers et ouvertes sur l'extérieur. Jamais les enfants ne
peuvent s'y sentir claustrés, séparés du monde, ce qui contribue
puissamment à l'agrément de l'école.
Les cabinets, où l'on peut toujours accéder de la cour ou de
l'intérieur en restant constamment à l'abri, sont établis sur
des fosses septiques, disposition en général peu recommandable,
ou reliés au collecteur du village. Ils sont toujours munis de
chasses d'eau.
Un préau couvert complète la cour et permet aux enfants de
prendre leurs ébats à l'abri de la pluie. Pour les jours de
grand froid, comme il y en a beaucoup dans l'Est, il existe un
préau fermé et chauffé.
Ce préau est conçu de façon à servir aussi de salle de réunion,
soit pour les conférences publiques, les spectacles
cinématographiques ou théâtraux, soit pour les fêtes locales,
etc... Il est, à cet effet, toujours assez vaste, avec sol en
ciment, en mosaïque, en carreaux de grès ou même de xylolithe.
Dans de grandes agglomérations, comme Cirey ou Badonvillers,
deux préaux voisins ne sont séparés que par une cloison mobile
et peuvent être facilement réunis pour former une salle
susceptible de satisfaire à toutes les exigences.
Dans certaines écoles, généralement les plus importantes, une
salle spéciale est affectée au travail manuel, une autre à
l'enseignement ménager. On peut en voir certaines, comme celle
de Croismare où les fillettes, en plus d'une cuisine bien
équipée, disposent d'une buanderie avec machine à laver le linge
et lavoirs.
A chaque école de campagne, il est annexé une installation de
bains-douches comportant un chauffe-bains fonctionnant
indifféremment au bois ou au charbon et pourvue de 4, 5, 6 ou 8
pommes de douches. Celles-ci se trouvent placées chacune dans
une cabine dont l'avant-corps, séparé du fond par une cloison
incomplète, forme déshabilloir.
Les cabines et la galerie qui les met en communication,
possèdent un sol imperméable en carreaux de grès ou en mosaïque
et des parois latérales recouvertes de céramique blanche avec
décoration bleue ou verte.
Ces bains-douches communiquent avec l'école et par une entrée
spéciale avec l'extérieur, de sorte que la population peut les
utiliser sans être amenée à pénétrer dans les locaux scolaires.
Dans les villes, des établissements de bains-douches
indépendants servent à plusieurs groupes scolaires, ou sont
communs à toutes les écoles.
Si les locaux destinés à l'usage des enfants ont été
soigneusement étudiés, hygiéniquement établis, construits avec
une élégance de bon goût, qu'il ne faut pas confondre avec un
luxe inutile, les logements des maîtres n'ont pas été sacrifiés.
Possédant tous une entrée indépendante, ils comportent une
cuisine avec eau sur l'évier et le gaz quand il existe une
canalisation. Ils comprennent en outre, une salle à manger,
salle commune, trois chambres à coucher, un cabinet de toilette
et débarras, des W.-C. particuliers. Les instituteurs et
institutrices disposent, en outre, de dépendances comprenant un
bûcher, un clapier, un poulailler, et presque partout un jardin
qui sert aussi de champ d'enseignement agricole.
Comme les écoles, ces appartements sont munis de l'éclairage
électrique et sont approvisionnés en eau.
L'amenée d'eau dans les bâtiments scolaires a constitué une des
plus grosses difficultés qu'ait eu à surmonter M. COULON,
difficultés matérielles et financières. Là où l'eau sous
pression n'est pas amenée à tout le village, une électro-pompe,
logée dans un puits, alimente un réservoir d'où partent les
tuyaux de conduite qui desservent tout l'établissement.
Telle est la disposition générale adoptée dans le plan de chaque
établissement, avec les restrictions ou les développements
qu'exige l'importance de l'agglomération à desservir. Cet
aménagement intérieur commun se trouve contenu dans un cadre qui
n'est jamais le même et qui donne aux différents types une telle
variété qu'on croirait devoir rencontrer une égale variété dans
la disposition des locaux.
Ces 128 écoles modèles réunies clans un même département,
représentent plus qu'une expérience, elles constituent un
ensemble jusqu'alors unique dans le monde.
Il ne fallait pas s'attendre à ce que toutes reçoivent la
meilleure utilisation. Si l'on a construit des bâtiments neufs,
il a fallu se servir d'un personnel formé aux anciennes
méthodes. Aussi ne peut-on s'étonner que tous les maîtres, que
toutes les maîtresses ne tirent pas intégralement de l'outillage
mis entre leurs mains, le fruit qu'il peut donner pour
l'éducation des générations nouvelles.
Il y a là une autre oeuvre à accomplir, et qui ne peut l'être que
par l'autorité académique, avec l'appui de l'administration
centrale.
Elle exigera une grande patience, une grande autorité, une
direction sage et continue. Quelle qu'en puisse être la
difficulté, l'esprit humain se modifie tout de même plus
aisément qu'un bâtiment défectueux et il est permis d'espérer
qu'avant longtemps, nous verrons l'outillage éducatif de la
Meurthe-et-Moselle donner tout le rendement qu'on est en droit
d'espérer.
« L'Hygiène par l'Exemple se félicite d'avoir eu, en M. COULON,
un interprète aussi fidèle de ses méthodes et un animateur aussi
puissant pour l'aider dans son oeuvre de propagande. 128 écoles
installées, plus de 900 mètres de lavabos, 7.000 casiers
vestiaires, 97 installations de douches, tel est le bilan de
cette oeuvre considérable.
Nous ne pouvons songer à faire ici la description de chacune de
ces installations, mais nous exposons ci-après en les
accompagnant de plans et de figures, quelques-uns des types
principaux pour permettre aux architectes et aux municipalités
de bénéficier de la si belle leçon donnée en Meurthe-et-Moselle.
A titre de renseignement complémentaire, nous croyons utile de
donner un aperçu des dépenses moyennes exigées en 1925-26, pour
la construction et l'aménagement des bâtiments dont nous venons
de parler,
a) - Une mairie-école à une classe, avec logement et annexes -
dont le préau - salle de réunion, demande un crédit de 200 à
220.000 francs, y compris les services d'Hygiène, locaux et
appareils posés, qui représentent environ un cinquième à un
sixième du coût total.
b) - Une mairie-école à deux classes, avec deux logements et
leurs annexes, 300 à 350.000 francs, y compris les services
d'enseignement hygiénique dont le coût intervient pour un
sixième de la dépense totale.
c) - Ecole à deux classes, deux logements, deux
lavabos-vestiaires, une salle de douches à 8 cabines et 8
pommes, 2 salles d'enseignement ménager, cuisine, lavoir et
salle de réunion pour 350 personnes, annexes, pas de mairie : le
tout 400.000 francs.
d) - Ecoles à plus de deux classes, un lavabo-vestiaire et un
logement par classe, une salle de douches pour l'école avec
annexes : 150.000 francs par classe s'il y a de 3 à 8 classes;
100.000 francs par classe s'il y en a plus. Lorsque les classes
sont nombreuses et, ce qui est alors le plus fréquent,
lorsqu'elles comportent un gros effectif, chaque
lavabo-vestiaire représente, en surface, une demi-classe et les
dépenses pour les services d'enseignement hygiénique de un tiers
ou un quart du coût total.
Essayer de donner un renseignement sur le prix d'une école
calculé en valeur par élève, risque de fausser les données du
problème.
Par exemple, si une école mixte compte 20 élèves et une autre
40, les éléments de la construction seront absolument les mêmes;
seuls quelques-uns d'entre-eux peuvent être de dimensions
moindres dans la première école. La moyenne par élève sera, par
suite, presque deux fois plus petite dans la seconde école.
Cette moyenne par élève peut varier de 5.000 à 16.000 francs,
pour les écoles à une classe. Elle peut s'abaisser à 2.000
francs pour les écoles de 8 à 10 classes et plus. Dans ces
chiffres, il est toujours tenu compte des annexes, service
d'enseignement hygiénique, logements multiples, préau, salle de
réunion, etc.
Le lecteur sera peut-être heureux de connaître la liste des
écoles qui ont été reconstruites sous la direction de M. COULON,
afin de pouvoir, à l'occasion d'un voyage, en visiter
quelques-unes
LISTE DES ECOLES RECONSTRUITES EN MEURTHE-ET-MOSELLE
G. Ecole de garçons
F. Ecole de filles
M. Ecole mixte
Mat. Ecole maternelle
E. Ecole enfantine
Arrondissement de Nancy
Abaucourt. G. F. 2 cl
Armaucourt. M. 1 cl
Arraye. G. F. 2 cl
Bouxières sous Froidmont. M. 1 cl
Brib. G. F. 2 cl
Champey. M. 1 cl
Chénicourt. M. 1 cl
Eply. G. F. 2 cl
Lesménils. M. 1 cl
Létricourt. M. 1 cl
Mazerulles. M. 1 cl
Moncel s/Seille G. F. 2 cl
Morville. M. 1 cl
Mousson. M. 1 cl
Nomeny. G. F. 4 cl
Port s/Seille. M. 1 cl
Raucourt. M. 1 cl
Rouves. M. 1 cl
Sornéville. M. 1 cl
Thézev. M. 1 cl
Pont-à-Mousson 2 F. 2 Mat. 15 cl
TOTAL. 6 G. 8 F. 14 M. 2 Mat. 43 cl.
Arrondissement de Briey
Affléville. M. 1 cl.
Bazailles. M. 1 cl
Beuveille. M. 1 cl
Chénières. M. 1 cl
Cosnes et Romains M. 1 cl
Dampvitoux. M. 1 cl
Domprix .M. 1 cl
Filliéres G. F. 2 cl
Hussigny. G. 2 cl
Jeandelize. G. F. 2 cl
Landres. G. F. 2 cl
Longwy. G. F. 10 cl
Montigny s/Chiers G. F. 2 cl
St-Julien. M. 1 cl
St-Supplet. M. 1 cl
Tronville. M. 1 cl
TOTAL. 6 G. 5. F. 10 M. 30 cl.
Arrondissement de Toul
Arnaville G. F. 2 cl
Bernécourt M. 1 cl
Charey. M. 1 cl
Essey-Maizerais G. F. 2 cl
Euvezin M. 1 cl
Fey. M. 1 cl
Flirey M. 1 cl
Gondrecourt-Aix M. 1 cl
Jaulny M. 1 cl
Limey M. 1 cl
Lironville. M. 1 cl
Rembercourt M. 1 cl
Rogéville M. 1 cl
Royaumeix M. 1 cl
St-Baussant., M. 1 cl
Seicheprey M. 1 cl
Thiaurourl G. 2 cl
Viéville M. 1 cl
Vilce y .M. 1 cl
TOTAL. 3 G. 2 F. 16 M. 22 cl.
Arrondissement de Lunéville
Amenoncourt. M. 1 cl
Autrepierre. M. 1 cl
Badonviller. G. F. E. 11 cl.
Blainville. G. E. 5 cl
Blâmont. F. E. 4 cl
Blémerey. M. 1 cl
Bonviller. M. 1 cl
Bréménil. M. 1 cl
Bures. M. 1 cl
Chanteheux. G. F. E. 3 cl
Chazelles. M. 1 cl
Courbesseaux. M. 1 cl
Croismare. F. 2 cl
Domjevin. G. F. 2 cl.
Drouville. M. 1 cl
Embermenil. M. 1 cl
Gondrexon. M. 1 cl
Halloville. M. 1 cl
Harbouey. M. 1 cl
Herbévilier. M. 1 cl
Hériménil. G. F. 2 cl
Hudiviller. M. 1 cl
Leintrey. M. 1 cl
Maixe. G. F. 2 cl
Manonviller. M. 1 cl
Lingnéville. M. 1 cl
Montreux. M. 1 cl
Monacourt. M. 1 cl
Neuviller. M. 1 cl
Nonhigny. M. 1 cl
Parroy. M. 1 cl
Parux. M. 1 cl
Réchicourt. M. 1 cl
Reillon. M. 1 cl
Repaix. M. 1 cl
Sainte-Pôle. M. 1 cl
St-Maurice. M. 1 cl
Vého. M. 1 cl
Lunéville. G. F. E. 8 cl
Gerbéviller. G. F. E. 5 cl
Cirey. G. F. Mat. 8 cl
TOTAL 9 G. 10 F. 30 M. 1 Mat. 6. E. 82 cl.
En cours de construction :
- Damelevière : Groupe scolaires, 9 classes
- Lunéville-Méhon : Ecole de plein-air.
Si M. COULON est un constructeur, il ne faudrait pas croire
qu'il ne se soit intéressé qu'aux bâtiments neufs.
Lorsqu'une adaptation s'est trouvée possible, il n'a pas manqué
de la faire. Nous pouvons illustrer cette affirmation d'un
magnifique exemple.
La commune de Blâmont possédait un local du XVIIe siècle, bien
conservé, qui avait jadis servi de collège. Le parti qui a été
tiré de cet édifice est si beau qu'on serait porté à regretter
que pareille adaptation n'ait pu être fréquemment réalisée.
Ces établissements scolaires ont déjà reçu de nombreuses
visites, d'hygiénistes et d'éducateurs français et étrangers.
Ils sont, de la part des représentants du Ministre de
l'Instruction publique, l'objet de soins attentifs. Témoins les
conseils contenus dans le rapport de. M. l'Inspecteur d'Académie
Barrier, parmi lesquels nous relevons les suivants :
« ... Ailleurs les lavabos fonctionnent, et, en même temps que
nos élèves, quelques habitants de la commune ont appris le
chemin des bains-douches. Si l'habitude s'en généralisait, notre
département aurait réalisé, au point de vue de l'hygiène, un
très sérieux progrès. Aussi, ne saurais-je trop insister auprès
des instituteurs pour que avec tact, mais avec persévérance et
ténacité, ils s'emploient, là où l'installation existe (lavabos,
bains-douches) à faire pénétrer aussi rapidement que possible
cette réforme dans les moeurs. »
LA RÉDACTION
Fig. 1. - MAIRIE-ÉCOLE A UNE CLASSE
DE DAMPVITOUX
architecte : M. JANIAUD.
Quoique d'un caractère modeste,
elle présente toutes les améliorations réalisées dans la
reconstitution scolaire de Meurthe-et-Moselle.
Première grande baie à gauche : la mairie suffisante pour une
petite commune; elle a son entrée indépendante. Les deux grandes
baies centrales sont celles de la classe qui a également son
entrée spéciale. A droite, le local des douches, avec entrée
spéciale pour les adultes. Le lavabo-vestiaire, le préau fermé
et les annexes sont sur la façade postérieure (Voir plan fig.
2).
Le logement de l'instituteur occupe tout le premier étage.
Fig. 2. - PLAN DE LA MAIRIE-ECOLE DE DAMPVITOUX (voir fig. 1).
Remarquer le lavabo-vestiaire, déposé sur la façade Nord-Est,
parallèlement à la classe afin de la protéger des vents
dominants, très froids. Une cloison vitrée permet toutefois
l'éclairage bilatéral. Le passage couvert et le préau fermé
facilitent l' accès des W.-C. par mauvais temps. Les dépendances
(buanderie, hangar, bûcher, poulailler, clapier) sont
appropriées à leur usage et en bonne place. Le logement comprend
: cuisine, salle-à-manger, 3 chambres, w.-c.
Fig. 3. - CLASSE DE DAMPVITOUX
Remarquer la galerie protectrice signalée dans la légende de la
fig. 2 et formant lavabo-vestiaire. A la partie supérieure de la
cloison vitrée, des châssis mobiles permettent l'aération
bi-latérale. Le mobilier est celui qui a été utilisé dans les
baraquements provisoires des régions libérées.
Fig. 4. - CLASSE DE DROUVILLE (voir fig. 5).
Cette classe est bien éclairée par six grandes baies. Remarquer
la frise décorative : motifs enfantins de couleurs vives.
Fig. 5. - PLAN DE LA MAIRIE-ECOLE DE DROUVILLE (architecte : M.
PIERRON)
C'est encore l'école à une classe d'une petite commune rurale.
On y retrouve les mêmes éléments précédemment énumérés. Par
exception, le lavabo n'est pas immédiatement contigu à la classe
faute de place au moment de l'incorporation du programme
d'amélioration. La courette des dépendances permet l'accès de
l'école aux douches : celles-ci ont été placées à l'écart afin
d'avoir une entrée réservée aux adultes par la rue adjacente.
Fig. 6. - MAIRIE-ECOLE DE NEUVILLER - PLAN D'ENSEMBLE
Fig. 7. - MAIRIE-ECOLE DE REILLON
(architecte : M. DESENCLOS)
Mairie-école d'une toute petite commune, c'est un véritable
bijou. Elle renferme, sur une surface de base de 150 mètres
carrés, tous les éléments en miniature, pourrait-on dire, que
présentent ses soeurs plus imposantes. La toiture et le campanile
ont été simplifiées à l'exécution par raison d'économie.
Logement au 1er étage : des bacs à fleurs placés au-dessous des
fenêtres permettent une décoration du plus bel effet.
Fig. 8. - PLAN DE LA MAIRIE-ECOLE DE REILLON
Exceptionnellement la classe reçoit un éclairage unilatéral,
justifié par la faible largeur de cinq mètres, et par une
moindre dépense obligatoire. Le lavabo de deux mètres de long
est suffisant pour 16 élèves. Le local des douches comprend 3
cabines.
Fig, 9. - .MAIRIE-ECOLE D'EMBERMENIL
(Architecte : M. DEVILLE).
Toujours conçue selon le même programme général, elle revêt un
caractère rural bien net. Le Lavabo-vestiaire est en
prolongement du porche-vestibule, en décrochement, à gauche. La
classe (deux grandes baies à gauche) et la mairie (grande baie à
droite) sont en prolongement et simplement séparées par une
double cloison mobile en bois, de manière à former en cas de
besoin une grande salle commune. La mairie a sa porte
indépendante au centre. Derrière, la cour et les annexes
habituelles, avec dégagement sur la rue latérale.
Fig. 10. - MAIRIE-ECOLE D'EMBERMENIL
PLAN D'ENSEMBLE
Fig. 11. - MAIRIE-ECOLE DE LEINTREY. (Architecte : M. HORNECKER)
Fig. 12. - MAIRIE-ECOLE DE LEINTREY.
La Commune, plus importante, avait autrefois deux écoles. Les
indemnités de dommages ont donc permis de donner plus d'ampleur
aux bâtiments. A gauche, mairie et secrétariat spacieux, avec
grandes baies arrondies sur la façade postérieure ; beau
logement à l'étage, avec son entrée spéciale au centre. Puis, la
classe, le lavabo derrière l'entrée des élèves, et enfin, le
préau couvert, inclus dans le bâtiment général afin d'être
transformé en seconde classe si celle-ci doit être rouverte.
Douches en sous-sol, à l'arrière, sous la mairie. Au centre, un
puits couvert avec moto-pompe distribuant l'eau dans toutes les
parties du bâtiment (type adopté chaque fois qu'il n'y a pas
d'adduction communale.)
Fig. 13 - MAIRIE-ECOLE DE BRIN-SUR-SEILLE
Fig. 14. - MAIRIE-ECOLES DE BRIN-SUR-SEILLE
(Architecte : M. CRIQUI).
La mairie au centre et les deux classes en prolongement, ont
chacune leur entrée spéciale. En bout, les portes des logements
situés respectivement au-dessus des classes. Les vestibules
scolaires du programme minimum primitifs étant trop étroits pour
qu' on puisse y installer des lavabos suffisants, ceux-ci ont
été placés dans des locaux construits à cet effet, à l'arrière
du bâtiment principal. Les deux préaux fermés, construits entre
les cours, séparés par une cloison mobile, constituent une
grande salle de réunion. Ils permettent d'atteindre à couvert
les W. C. Derrière encore, salles d'enseignement ménager et de
travaux manuels, douches et autres dépendances.
Fig. 15. - MAIRIE-ECOLES d'ABAUCOURT
Fig. 16. - MAIRIE-ECOLES d'ABAUCOURT
(Architecte : M. Schreiner)
C'est le même groupement qu'aux figures 11 et 12 avec quelques
variantes. La mairie est au premier étage, ce qui permet
d'installer au rez-de-chaussée, le secrétariat, le cabinet du
maire et les bibliothèques. Les lavabos-vestiaires ont été
reportés à l'arrière, où l'on dispose de plus de place. Les
douches ont été construites à l'écart, afin de leur ménager un
accès direct pour les adultes. Les logements sont également
au-dessus des classes, de part et d'autre de la mairie
Fig. 17. -- MAIRIE-ECOLES DE JEANDELIZE.
L'ensemble est séparé de la Grand-route très fréquentée, par
deux belles cours. La mairie et les deux logements sont au
premier étage. Les lavabo-vestiaires, latéraux, servent de
passages vers les classes, vers les cours et vers les préaux
fermés : ceux-ci n'ont pas été réunis au centre, en une salle
commune parce que les cours intérieures sont peu étendues. Les
W. C. peuvent être atteints à pied sec, en cas de mauvais temps,
par les préaux couverts. Dans l'axe, les douches à six cabines
avec accès par chacune des deux écoles. A l'arrière et au
centre, dépendances des logements, au milieu des Jardins.
Dans tous les groupes, comme d'ailleurs, dans toutes les écoles
reconstruites par la coopérative de Meurthe-et-Moselle, chaque
écolier a son jet d'eau et son casier individuel, selon le
programme de l'Hygiène par l'Exemple, en vue de la pratique
journalière et généralisée des exercices d'hygiène.
Fig. 18. - BLAINVILLE GROUPE SCOLAIRE
(Plan d'ensemble)
Fig. 19. - ECOLE DE JEUNES FILLES DE CROISMARE (voir fig. 20)
Fig. 20. - ECOLE DE JEUNES FILLES A DEUX CLASSES DE CROISMARE
(Architecte ; M. HORNET)
Voici l'un des spécimens les plus complets de la reconstitution
scolaire en Meurthe-et-Moselle. Elle ne comprend pas la mairie ;
il a donc été possible de la placer loin du centre communal, sur
la lisière des champs voisins. Les toitures, les baies jumelles
du rez-de-chaussée et le grés des Vosges lui donnent un
caractère local tout particulier. Remarquer le décollage de
l'aile des classes, placée obliquement en vue d'une meilleure
orientation vers le Sud-Est, qui procure le soleil du matin, si
désirable dans les régions froides et grises ; galerie de
dégagement et de protection vers le Nord ; les deux classes sont
contiguës, disposition favorable en cas d'absence d'une
maîtresse ; les lavabos sont en bout, le tout d'un bleu très
gai. Près de l'entrée, une salle de visites et l'accès aux
logements. En prolongement de la façade du bâtiment principal,
les annexes : un vaste préau fermé formant salle de réunion, les
douches à huit cabines avec accès direct de la rue, deux salles
d'enseignement ménager, l'une pour la cuisine et le repassage,
l'autre pour le lavage.
Fig. 21. - PRÉAU-SALLE DE RÉUNION DE L'ÉCOLE DES FILLES DE
CROISMARE ET SALLE DE CUISINE (Voir fig. 16 et 17).
Le lanterneau d'évacuation des vapeurs, sur le toit de droite,
est commun à cette dernière salle et aux douches qui sont
situées sur l'autre façade.
Fig. 22. - INTÉRIEUR DE LA SALLE D'ENSEIGNEMENT MÉNAGER DE
L'ÉCOLE DE FILLES DE CROISMARE.
Plus loin est la salle de lavage. Là, sont lavées et repassées
notamment, les serviettes de cuisine, des lavabos et des
douches.
Fig. 23. - LE LOCAL DES DOUCHES DE L'ECOLE DE CROISMARE
Le sol et les cabines sont revêtus en carreaux de céramique
blancs, d'un entretien facile, invitant à la propreté. Chaque
déshabilloir est muni d'un porte-manteau en fonte émaillée et
d'un strapontin. Chaque cabine renferme un robinet-mélangeur
d'eau chaude et d'eau froide ; ce système permet d'éviter le
refroidissement en cours de trajet dans des tuyauteries assez
longues, que subirait l'eau d'un mélangeur unique placé près du
générateur.
Fig. 24. - NOMÉNY - GROUPE SCOLAIRE
(Plan d'ensemble).
ECOLE DE GARCONS A DEUX CLASSES ET ECOLE DE FILLES A DEUX
CLASSES
(Architecte : M. MIENVILLE)
Les deux ailes des classes sont à angle droit, et orientées
l'une vers le Sud-Est, l'autre vers le Sud-Ouest ; les galeries
de dégagement, au Nord-Ouest et au Nord-Est, servent d'écran
contre le froid. Il avait été tout d'abord prévu trois classes
par école. La troisième classe, devenue inutile en raison de la
diminution des effectifs, a été transformée, dans chaque école,
en lavabo-vestiaire pour les deux classes maintenues. Cette
disposition rend les mêmes services que celle du lavabo
particulier à chaque classe ; les exercices d'hygiène en
prennent même une certaine solennité.
L'école des filles comprend, en outre, un préau fermé
transformable en troisième classe si besoin est ultérieurement,
et une salle d'enseignement ménager.
Le préau fermé des garçons, très vaste, peut former, à une
extrémité, salle de travaux manuels et constitue une salle de
réunion spacieuse.
Douches à 8 cabines sur rue.
Les logements sont au premier et au second étage, au-dessus du
groupe d'angle, comprenant : au rez-de-chaussée, un grand
vestibule pour expositions scolaires, deux parloirs et les deux
entrées spéciales des garçons et des fillettes.
Fig. 25. - VUE INTÉRIEURE DE L'ÉCOLE SAINT-JEAN A PONT-A-MOUSSON
: 6 CLASSES
(Architectes : MM. VIAL ET TVERNIG).
Chaque classe est éclairée par trois grandes baies ; les baies
plus petites, voisines, sont celles des lavabos-vestiaires
attenant. Le grand préau fermé, à gauche, relie les W. C. à
l'aile des classes. Le bâtiment d'angle, sur rue, est réservé
aux logements.
Fig. :26. - MAIRIE-ECOLE D'HERIMENIL
(Plan d'ensemble)
Fig. 27. - FAÇADE PRINCIPALE DU GROUPE SCOLAIRE DE BADONVILLER :
10 CLASSES.
(Architecte : M. DEVILLE)
Le pavillon triangulaire, dans l'axe, est réservé au concierge
et aux couloirs d'accès des écoliers et des écolières ; sur un
bandeau en mosaïque, l'inscription : « Améliore-toi chaque jour
».
A chaque extrémité de la façade, un pavillon carré pour les
logements et cabinets directoriaux (celui de droite est seul
visible sur cette figure).
Au rez-de-chaussée de ce bâtiment principal, sur toute la
longueur, les deux préaux, séparés par une cloison mobile, de
manière à pouvoir former une vaste salle de réunion.
Au premier étage, les logements pour huit instituteurs adjoints,
et Institutrices adjointes. En prolongement de la façade
principale, un petit bâtiment, l'annexe pour les services
médicaux.
Fig. 28. - BADONVILLER, GROUPE SCOLAIRE
(Plan d'ensemble)
Fig. 29 - VUE INTERIEURE DU GROUPE SCOLAIRE DE BADONVILLER.
A droite, le bâtiment principal : baies trilobées du préau au
rez-de-chaussée et logements au premier étage. Les ailes de
classes, cinq de chaque côtés, lui sont perpendiculaires ;
classes orientées au Sud-Est et dégagements au Nord-Ouest ; la
forte déclivité du terrain interdisant de prolonger ces ailes,
deux lavabos seulement ont pu être placés dans chacune d'elles,
les trois autres ont été installés au bout de chaque préau.
L'aile des filles est seule visible ici. En avant, grande
galerie ouverte donnant sur la campagne et deux groupes de W. C.
Sous cette galerie, et en vue d'utiliser la forte déclivité
précitée, les services annexes : huit douches et quatre salles
de bain, ces dernières pour les adultes ; salle d'éducation
physique ; enseignement ménager ; garderie.
Ce groupe est muni de l'aération Knapen.
Fig. 30. - SALLES DE DOUCHES DU GROUPE SCOLAIRE DE BADONVILLER.
Huit cabines du type habituel, A droite, le générateur à
chauffage mixte et les réservoirs. Les quatre salles de bains
sont placées symétriquement par rapport à la chaufferie, et ne
sont pas visibles sur cette figure.
Fig. 31. - GROUPE SCOLAIRE DE CIREY-SUR-VEZOUZE
(Architecte : M. BOURGON),
Ce groupe est le dernier-né de la coopérative de reconstruction
des écoles de Meurthe-et-Moselle ; il a été terminé en juillet
1926 et inauguré le 1er août dernier. Il comprend trois classes
pour garçons et trois classes pour filles, deux classes
maternelles, les annexes d'usage et huit logements. La vue
perspective et le plan ci-contre, à petite échelle, ne donnent
qu'une faible idée de l'importance de ce groupe ; il couvre une
surface de 85 m. de longueur sur 75 m. de largeur. Toutes les
classes sont orientées au Sud-Est avec couloirs de dégagement au
Nord-Ouest, formant écran contre le froid. Les écoles de garçons
et de filles constituent le bâtiment principal ; on y accède par
deux larges rampes garnies d'une balustrade imposante, formant
un ensemble avec le monument aux morts situé de l'autre côté de
la voie principale. Les logements du personnel sont aux étages,
dans les trois pavillons d'angles.
A chaque classe correspond un lavabo-vestiaire ; chaque enfant y
a son casier individuel et son jet d'eau. Les cloisons entre
classes et dégagements sont vitrées afin de réaliser l'éclairage
bilatéral.
L'école maternelle donne sur des jardins, et comprend une
tisanerie, une salle de repos pour les tout petits, une salle de
visite médicale.
Les préaux fermés sont vastes. Celui des garçons et celui de
l'école maternelle, placés bout à bout et séparés par une
cloison mobile, peuvent former une très grande et très belle
salle de réunion. Les W. C. des classes maternelles sont
intérieurs ; les autres sont extérieurs, mais on peut y accéder
par des passages couverts et bétonnés.
Les cours groupées à l'intérieur des bâtiments, permettent une
large aération des classes, d'ailleurs facilitée par le système
d'aération Knapen. Au point de contact des cours et desservant
les trois écoles, se trouve le local des douches, conçu selon le
type précédemment décrit.
Fig. 32. PLAN DU GROUPE SCOLAIRE DE CIREY-SUR-VEZOUZE
Fig. 33. - UN LAVABO-VESTIAIRE DU GROUPE SCOLAIRE DE CIREY.
Les dimensions sont prévues pour les exercices pratiques
d'hygiène de 50 élèves. Les casiers individuels sont adaptés la
taille des enfants. Grâce au lavabo en simili-marbre, et au
carrelage en céramique, l'entretien est facile ; il est assuré
par les écoliers.
Fig. 34. - UNE CLASSE DU GROUPE SCOLAIRE DE CIREY.
Cette vue donne une idée des dimensions adoptées et de la
qualité de l'éclairage. Toutes les salles sont décorées de
jolies frises composées selon l'âge des enfants : objets,
animaux, scènes enfantines diverses. Les décorations des
dégagements, des préaux et des lavabos sont florales.
Chauffage central par la vapeur à basse pression.
Fig. 35. - PLAN DE L'ECOLE DE BLAMONT
(Collège transformé).
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