Le dimanche 2 novembre 2014,
la Commune d'Ogéviller célèbre sa libération, au cours des
cérémonies pour l'inauguration des bornes commémoratives «
serment de Koufra », sur la voie de la 2ème D.B.
Ces inaugurations sont organisées conjointement par les cinq
communes de:
-
Fontenoy-la-Joûte (9 h
30) - Borne
-
Azerailles (10 h 30) -
Borne
-
Gélacourt (11 h 30) -
Borne
-
Ogéviller
- 13 h 45: Cérémonie au carré militaire du cimetière d'Ogéviller
- 14 h 15: Cérémonie à la stèle du 13ème
bataillon du génie (Lieutenant Edouard Rencker) restaurée.
-
Herbéviller
- 15 h 00 - Cimetière (tombe de Pierre Fortas)
- 16h00 - Exposition - Clôture
Edouard Paul
Rencker (1908-1944)
Né à Vervins (Aisne)
le 29 juin 1908, fils de Paul Eugène Rencker et de
Cécile Marie Charlotte Dehesdin. (Paul
Eugene Rencker (1869, Colmar-1962, Dijon), né à Colmar,
a été substitut du procureur à Vervins, puis procureur
de la république près le tribunal d'instance de Colmar -
Chevalier de la légion d'honneur par décret du 7 juillet
1926, Officier de la légion d'honneur par décret du 7
août 1935).
Ancien élève de l'école Polytechnique (1928-1930),
Edouard Rencker est, à sa sortie, nommé dans le génie avec le
grade de sous-lieutenant.
Docteur ès sciences physique
(1935), Edouard Rencker devient directeur du Centre d'études
des matières plastiques à Paris (1935), professeur à HEC
(Paris, 1938),... Ces éléments de biographie sont
complétés dans les trois articles de revues
scientifiques ci-dessous, le premier
publié dès 1944, les derniers plus détaillés, en 1945 et 1952.
Le lieutenant Edouard Rencker du 13ème
bataillon du génie, compagnie 13/1, est tué par
l'explosion d'une mine le 2 novembre 1944 à Ogéviller. |
Le Figaro
- 4 novembre 1930
Mariages - Nous rappelons que le mariage de Mlle
Jacqueline Nicolardot avec M. Edouard Rencker
sera célébré le jeudi 6 novembre, à midi, en
l'église Notre-Dame des Champs |
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Ancienne stèle en bordure de
route, à Ogéviller
(Prénom erroné) |
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Revue
historique des armées - Le Génie - Hors-série -
Septembre 2001
Les franchissements du 13e B.G.
de la 2e D.B., de la Normandie au Rhin
(1944-1945), par Michel Bunouf
Le 1er
novembre, les éléments avancés du
sous-groupement La Horie pénètrent sous un feu
violent dans le village de Vaqueville. Ils
traversent le pont à l'entrée ouest miné par
quelques fellermines. Le Génie cherche à les
enlever malgré le tir intense des Allemands. Un
sapeur parvient à accrocher une des mines à la
poignée et tire mais la mine, sans doute piégée,
saute en détruisant une des deux arches du pont.
Un contournement est rapidement trouvé à l'aide
de rondins prélevés sur une barricade voisine.
Deux chars destroyers passent et permettent
d'éloigner la menace ennemie. Le lendemain, deux
franchissements sont réalisés à Ogéviller avec
la pose de deux paires de chemins de roulement.
Toute la zone doit alors être nettoyée. Ainsi le
lieutenant Rencker saute sur une mine à
Ogéviller. L'explosion de cinquante-deux
riegelmines, mises en dépôt, provoque la mort
des sapeurs Gatouillat, Foata, Leterrier et
Ahmed Aissa. Le caporal Grillot sera tué au
cours d'un déminage sous les tirs d'artillerie. |
ORDRE GENERAL N° 69
Les opérations des 31 octobre et 1er
novembre ont permis à la Division de remporter un un
nouveau succès sur les armées allemandes.
Les objectifs fixés ont été atteints et dépassés.
L'ennemi a été, de son aveu même, bousculé, désorganisé
et a dû, pour se rétablir, récupérer les troupes
destinées à d'autres secteurs.
Ce succès est dû à l'allant de tous ceux qui ont
participé à ces opérations et en particulier à la
parfaite coopération des différentes unités. Les
Allemands ont reconnu dans leur communiqué que des
Français les avaient battus.
C'est pour nous, la meilleure récompense. Le Général
s'incline avec émotion devant les corps des capitaine
Nouvel, lieutenants Batiment, Rencker, Gavardie, ainsi
que des quarante et un sous-officiers et hommes de
troupe tombés glorieusement au cours de ces opérations.
Il souhaite aux blessés un prompt retour parmi nous.
Quartier Général le
4 novembre 1944
Le Général Leclerc
Commandant la 2e Division blindée |
Bulletin de la société
chimique de France
Vol. 11 - 1944
« Le président fait part à la
Société du décès de Edouard RENCKER, mort au Champ d'honneur et
donne la parole à M. JACQUÉ qui lit la notice suivante :
La Société Chimique vient d'être frappée par la perte de notre
jeune collègue Edouard RENCKER, Maître de conférences de chimie,
à l'Ecole polytechnique, mort glorieusement pour la France, le 2
novembre 1944.
Reçu en 1928 à Polytechnique, sous-lieutenant du génie en 1930.
Edouard RENCKER entreprenait dès la fin de son service
militaire, en 1931, des recherches sur les verres, au
laboratoire de chimie minérale de la Sorbonne, sous la direction
de M. Marcel Guichard. Ses travaux concernant plus spécialement
le ramollissement des corps vitreux et la mise au point de
méthodes physico-chimique d'étude de ce phénomène furent faites
en liaison avec l'institut d'optique. M. Charles Fabry en
présente à plusieurs reprises les résultats à l'Académie des
Sciences. Il devaient conduire Edouard RENCKER a soutenir
brillamment sa thèse de doctorat en 1935. Il se consacrait dès
lors à l'enseignement de la chimie à l'Ecole Polytechnique, où
il fut nommé Répétiteur en 1937, ainsi qu'à l'École des Hautes
Études Commerciales où il devait succéder plus tard à M. Carré
comme professeur de technologie. Il ne négligeait pas pour cela
les recherches de laboratoire, comme en témoignent plusieurs
communications de l'Académie des Sciences et à la Société
Chimique : elles concernent notamment les applications des
méthodes dilatométriques en Chimie, la trempe et le recuit des
divers corps vitreux et aussi l'étude de certains composés du
cuivre et du manganèse.
Mobilisé en 1939, Edouard RENCKER remplissait pleinement son
devoir. Rendu par l'armistice aux tâches de la vie civile, ses
connaissances le conduisaient bientôt à s'occuper d'un domaine
qui n'est pas sans connexions avec l'état vitreux, celui des
matières plastiques. Il était bientôt appelé à mettre sur pied
le le Centre d'Études des Matières Plastiques, dont il était
nommé directeur. Il brûlait cependant du désir de venger notre
pays des humiliations qui lui avaient été imposées pendant
quatre sombres années .Animé d'un patriotisme doublement ardent
de Français et d'Alsacien - sa famille est de Colmar - RENCKER
s'engageait dans la division Leclerc dès la libération de Paris.
Il devait tomber le 2 novembre en procédant, avec un courage
maintes fois confirmé et qui lui valut une magnifique citation,
à de dangereuses opérations de déminage sur le front de
Baccarat.
Il n'aura pas eu avant de mourir la joie qu'il pressentait
certes déjà, de rentrer avec ses camarades d'armes dans
Strasbourg délivrée. Il attend aujourd'hui dans un petit
cimetière lorrain d'aller un jour prochain reposer près de ses
ancêtres dans son cher Colmar.
En déplorant ici sa mort prématurée et en rendant hommage au
sacrifice d'Edouard RENCKER, nous voulons demander à son épouse
et à ses deux enfant, à ses parents, à son beau-père notre
collègue M. Nicolardat, d'agréer les sentiments de profonde et
de douloureuse sympathie de la Société Chimique tout entière.
Revue technique et professionnelle des industries et
commerces des matières plastiques, éditée par les
presses documentaires
VOL 1. N° 1. - AVRIL 1945
ÉDOUARD RENCKER
1908-1944
Mort au Champ d'Honneur
A l'heure où notre pays se prépare
à la joie de la victoire, son allégresse est néanmoins
endeuillée par le souvenir de ceux qui se sont sacrifiés
pour sa libération. Parmi eux, le Centre d'Etude des
Matières Plastiques pleure la mort de son premier
directeur, Edouard Rencker, lieutenant du génie,
glorieusement tombé au champ d'honneur à Baccarat, le 2
novembre 1944.
Né en 1908, E. Rencker était le petit-fils d'un député
alsacien qui protesta, à l'Assemblée Nationale réunie à
Bordeaux en 1871, contre l'annexion de l'Alsace-Lorraine
à l'Allemagne. |
|
C'est sur cette terre
d'Alsace, où son père exerça les hautes fonctions de
Procureur Général de la République, à Colmar, puis
Premier Président de la Cour de Cassation à Strasbourg,
que s'écoula l'enfance d'E. Rencker. Il fit de
brillantes études secondaires au Lycée de Colmar, puis
vint à Paris au Lycée Janson de Sailly. Après une année
de préparation à l'Ecole Polytechnique, il y entra dans
un fort bon rang et en sortit en 1930 avec le titre
d'ingénieur diplômé. Entre temps il avait, pendant son
séjour à cette école, préparé les examens ès-sciences
physiques, qu'il passa brillamment. C'est en 1930 qu'il
épousa la fille d'un chimiste éminent, Nicolardot, dont
la mort récente attriste le monde savant.
Je rencontrai, en 1930, E. Rencker à la Sorbonne, où,
sous la direction de notre bon maître, le professeur M.
Guichard, nous avons poursuivi pendant plusieurs années
dans des domaines souvent voisins des recherches de
physico-chimie.
A plusieurs reprises, notre collaboration fut très
étroite et elle nous amena à publier en commun
différentes notes aux Comptes-Rendus de l'Académie des
Sciences ; « Contribution à l'étude du ramollissement
des corps vitreux et des propriétés physico-chimiques de
quelques verres ternaires », brillamment soutenue en
1935, couronna les premiers travaux scientifiques
d'Edouard Rencker. En continuant ses recherches, il
commença alors une fort belle carrière dans
l'enseignement. Successivement conservateur des
collections de chimie, répétiteur, puis maître de
conférences à l'Ecole Polytechnique, il devient
professeur aux Hautes Etudes Commerciales en 1938 et
examinateur d'entrée à l'Ecole Nationale des Ponts et
Chaussées en 1941. D'une activité débordante, E. Rencker
exerça les fonctions de secrétaire du Groupement des
Matières Plastiques et des Résines synthétiques, puis
Directeur du Centre d'Etude des Matières Plastiques créé
sur l'initiative de l'éminent président actuel de ce
Centre, M. D. Texier. Sous l'impulsion d'Edouard Rencker,
le Centre d'Etudes effectua, en peu de temps, des
réalisations remarquables dont le bilan sera
prochainement établi. Un destin cruel nous a privé de ce
jeune savant qui laisse une oeuvre durable comme en
témoigne les nombreuses notes qu'il a publiées aux
Comptes Rendus de l'Académie des Sciences et ses
mémoires parus au Bulletin de la Société Chimique. La
plupart de ses travaux sont relatifs à l'étude de l'état
vitreux, dont l'importance est si considérable dans le
domaine des plastiques. C'est avec intérêt que nous
attendons la parution d'un ouvrage écrit par E. Rencker
sur la « Cinétique de la Cristallisation ».
Sa carrière de professeur ne fut pas moins brillante que
son oeuvre dans la recherche scientifique. Au Collège
Stanislas, aux Hautes Etudes Commerciales, à l'Ecole
Polytechnique, il a laissé, pour de nombreux élèves, le
souvenir d'un maître éminent et dévoué qui savait
instruire et se faire aimer.
Dans de nombreuses conférences d'ordre scientifique ou
technique : à la Société Chimique, à la Société des
Ingénieurs de l'Automobile, à la Société des Ingénieurs
Mécaniciens, à la Société d'Encouragement pour
l'Industrie Nationale, dont il fut le secrétaire du
Comité des Arts Chimiques, son talent didactique fut
justement apprécié.
Un hommage a été rendu par les différentes Commissions
et le Conseil d'administration du Centre d'Etudes à la
mémoire de son premier Directeur.
J'ai maintenant à évoquer le souvenir attristé de
l'amitié qui nous liait et à y associer M. le professeur
Guichard et ses anciens élèves au laboratoire de la
Sorbonne, où E. Rencker avait su, par la spontanéité de
ses sentiments, par la gaieté de son caractère, par sa
franche camaraderie, s'ouvrir tous les coeurs.
L'ardent patriotisme du disparu lui avait fait
rechercher, dès la mobilisation de 1939, les postes les
plus dangereux, et j'ai encore le souvenir d'une
conversation dans laquelle il me disait alors que sa
place n'était plus au laboratoire, mais sur la ligne de
combat.
Aussi ne fus-je pas étonné d'apprendre, en août 1944,
qu'il s'était engagé dans la division Leclerc dès la
Libération de la Capitale. Un destin cruel devait
l'abattre avant que nos troupes victorieuses n'aient
abordé la terre de ses ancêtres.
Il laisse une veuve est deux enfants âgés de dix et six
ans, auxquels les industries, qu'il avait si bien
servies, ont témoigné leur affectueux intérêt par une
aide matérielle généreuse. Je tiens à remercier ici, en
mon nom personnel, et en celui de Mme Rencker, les
nombreux donateurs et à rendre hommage à l'incomparable
animateur du Centre d'Etudes, M. Texier, pour l'activité
qu'il a déployée à ce sujet. Ces remerciements
s'adressent aussi à M. les Directeurs de l'Ecole des
hautes Etudes Commerciales et de l'Ecole Polytechniques.
Que la famille d'Edouard Rencker puisse trouver dans la
douloureuse sympathie qui lui est témoignée un
adoucissement de la perte cruelle qu'elle a subi.
P. DUBOIS |
Cahiers de Physique, Revue
d'optique théorique et instrumentale.
N° 36 - juillet 1952
EDOUARD RENCKER
Mort pour la France (1908-1944)
Le monde scientifique
français a été, de 1939 à 1945, cruellement éprouvé par la
guerre et les déportations. La disparition d'Edouard Rencker,
tombé glorieusement pour la France, le 2 novembre 1944, a été
de celles qui ont plus particulièrement touché les milieux qui
s'intéressent aux verres et aux matières vitreuses, donc à
l'Optique.
Ce jeune savant avait en effet consacré la plus grande partie de
son activité scientifique à des études concernant l'état vitreux
et, dans les trop courtes années qu'il a pu donner à la science,
il avait déjà fait connaître des résultats très intéressants.
Il fit à Colmar d'excellentes études, qui aboutirent à le faire
recevoir en 1928 à l'Ecole Polytechnique. Il se maria dès sa
sortie en 1930, devenant le gendre du lieutenant colonel
Nicolardot qui dirigeait le laboratoire de chimie de la Section
Technique de l'Artillerie. Cette union confirma sa vocation, en
l'orientant vers un domaine de recherches, relativement vierge à
cette époque, qui l'attirait et où il s'élança avec fougue, pour
très vite s'y distinguer. Il termina d'abord son service
militaire comme sous-lieutenant du génie, puis en 1931, devenu
licencié ès sciences, il inaugurait ses recherches sur les
propriétés des verres, au Laboratoire de Chimie Minérale de la
Sorbonne, sous la direction du Professeur Guichard.
Les travaux qu'il développa sur le ramollissement des corps
vitreux et la mise eau point des physicochimiques de ce
phénomène furent faite en liaison avec l'Institut d'Optique, et
le professeur Charles Fabry en présenta plusieurs fois les
résultats à l'Académie des Sciences.
Ces travaux devaient conduire Edouard Rencker à soutenir
brillamment sa thèse de doctorat ès-sciences physiques, en 1935.
Dès lors, il se consacra à l'enseignement de la Chimie à l'Ecole
Polytechnique, où il occupa, en 1935, les fonctions de
Conservateur des Collections de Chimie et où il devait être
nommé, d'abord Répétiteur en 1937, puis Chef de Travaux
pratiques de Chimie en 1942. Il apportait également sa
collaboration à l'Ecole des Hautes Etudes commerciales, où il
devait devenir plus tard Professeur de Technologie.
Il nous a paru intéressant de rassembler ici, en rendant hommage
à la mémoire d'Edouard Rencker, quelques-uns des principaux
résultats qui se dégagent de ses études.
1° Recherches sur le ramollissement des corps vitreux. Au début
des recherches de Rencker, les résultats des travaux antérieurs
pouvaient se résumer en ce que tous les verres présentent un «
point de transformation » où les coefficients de température de
toutes les propriétés physiques changent brusquement sans qu'il
y ait, pour ces propriété physiques elles-mêmes, de
discontinuité.
Les diagrammes qu'il obtint à l'aide du dilatomètre Chevenard
avec des vitesses d'échauffement variables montrent que le point
de transformation se confond avec le début du ramollissement. Il
étudia alors, par une méthode extrêmement sensible, le
ramollissement des verres, ce qui permit de définir « un point
de ramollissement », dont la coïncidence avec le « point de
transformation » est satisfaisante. A partir de là, la
plasticité augmente suivant une loi exponentielle.
Rencker montra ensuite, par l'analyse thermique différentielle,
qu'au point de transformation il n'y avait pas variation brusque
de la chaleur spécifique, apportant ainsi une conclusion à la
controverse dont une des thèses tendait à rapprocher le « point
de transformation » d'un changement d'état physique ou
allotropique.
Ces recherches portèrent sur des corps vitreux aussi divers que
possible, ce ce qui permit de donner un caractère de généralité
complète à leurs résultats.
2° Propriété physico-chimiques de quelques verres ternaires.
Rencker étudia les verres de type silice-alumine et
silice-soude-glucine, ainsi que quelques échantillons où le
troisième constituant était remplacé par la chaux, la magnésie
ou l'oxyde de zinc. Les verres étaient préparés par fusion dans
le vide et étudiées au dilatomètre Chevenard.
Les résultats montrèrent que la loi d'additivité s'appliquait de facon satisfaisante à l'influence des différents constituants, à
condition toutefois d'adopter de nouveaux coefficients
spécifiques pour les différents oxydes.
Seuls les verres trop riches en alumine en faisaient exception.
3° Emploi des méthodes dilatométriques en chimie.
L'expérience acquise par Edouard Rencker dans l'emploi des
méthodes dilatométriques devait le conduire à utiliser ces
méthodes pour l'étude de diverses réactions, notamment celle des
transformations des hydrates de chlorure et de sulfate de
manganèse.
Cependant Edouard Rencker brûlait de venger son pays des
humiliations qui lui avaient été imposées pendant les quatre
sombres années de l'occupation. Il s'engageait, dès la
libération de Paris, en qualité de lieutenant du génie, sans la
division Leclerc, et c'est en combattant face à l'ennemi qu'il
devait tomber, le 2 novembre 1944, en procédant avec un courage
maintes fois confirmé à de dangereuses opérations de déminage
sur le front de Baccarat.
Edouard Rencker n'aura pas eu, avant de mourir, la joie de
rentrer, avec ses camarades d'armes, dans Strasbourg délivrée et
dans son cher Colmar ; mais il avait déjà la certitude de la
délivrance de l'Alsace et ayant fait par avance le sacrifice de
sa vie il était sur d'aller reposer dans la terre natale de ses
ancêtres, pour laquelle il offrait ce sacrifice.
Notre regretté collègue avait eu trois enfants, dont l'aîné,
Philippe, l'avait précédé, dès 1935, dans la tombe familiale de
Colmar. En renouvelant ici à sa famille l'hommage de nos
sentiments de tristesse, nous devons lui dire aussi notre
fierté: la gloire du père éclairera, au long de leur vie la
route de ses enfants.
René DUBRISAY, Léon JACQUÉ |