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A LIRE AUX ÉLÈVES
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Les Enfants héroïques
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Un chasseur de quinze ans et demi.
Le 6 novembre, le général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, passa en revue
les jeunes gens des Sociétés de préparation militaire de Paris. Ce fut une émouvante et belle cérémonie. Tous les jeunes visages étaient resplendissants de joie et
d'orgueil : sur tous on lisait l'ardent désir d'aller rejoindre les grands frères et de contribuer à la victoire de la
France.
Un jeune héros de quinze ans et demi, Emile Bigarré, ayant déjà reçu le baptême du feu, était au nombre des 2 000 jeunes gens. On le présenta au général Galliéni.
Emile Bigarré est né à Blamont (Meurthe-et-Moselle); il perdit, dans l'effroyable guerre, ses parents, réfugiés il ne sait où, Les chasseurs à pied du 7e bataillon le recueillirent, le consolèrent et l'habillèrent.
Malgré son air doux et timide ce jeune garçon s'est battu comme un lionceau. Blessé à la jambe droite, au coude et à la main gauches il refusait de quitter ses compagnons d'armes. Il fallut, à Rozières, où il reçut sa dernière blessure, qu'on lui donnât l'ordre formel de se retirer pour qu'il consentit à se laisser panser.
A ce jeune héros, le général Gallléni parla ainsi:
« Mon enfant, tu as porté avec honneur l'uniforme des chasseurs à pied. Tu as fait dignement figure dans leurs rangs. Donne-moi la main. Tu
es un brave ! »
Et le gouverneur de Paris, ayant décerné ce magnifique brevet d'honneur au petit chasseur à pied, se tourna vers le général Vérand, qui l'accompagnait, et lui dit:
« Il est de ces enfants qui donnent des leçons à bien des hommes ! »
Les Enfants Héroïques
S. Coubé, 1917
Félicité par Galliéni
Emile Bigarré a, lui aussi, quinze printemps. Lorrain, né à Blamont (Meurthe-et- Moselle), il a perdu ses parents. Il suit le 7e bataillon des chasseurs à pied. Blessé à la jambe droite, au coude et à la main gauche, il refuse de quitter ses compagnons. Il faut, à Rosières, où il reçoit sa dernière blessure, qu'on lui donne un ordre formel pour qu'il consente à se laisser soigner. Rosières! Nous y avons déjà vu tout à l'heure un autre Lorrain, le petit Trottemant, âgé de treize ans!
Au cours d'une revue dans la cour des Invalides, le général Galliéni l'ayant remarqué, le félicita publiquement en lui disant:
« Tu as porté avec honneur l'uniforme des chasseurs à pied. Tu es un brave. Donne-moi la main. » Les grands héros savent apprécier les jeunes.
La Jeunesse Héroique - Histoires Vraies
G. F. Fraipont (1920 ?)
EMILE BIGARRÉ, un adolescent dont les états de services portent: Deux mois de campagne, une blessure. Il a hâte qu'elle soit guérie parce que, dit-il,
« on m'attend sur le front! »
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