Louis de Bannerot est parfois indiqué comme né en 1635 : mais il
est le fils de Didier Bannerot (arrière petit-fils de François
François Bannerot, prévot d'Amance, qui avait été anobli par le
duc Antoine le 8 janvier 1524) et de sa seconde épouse,
Henriette de Chauvirey, qu'il n'a épousé qu'en 1636 ; de ce
mariage était né un premier fils, Nicolas (qui sera tué à la
bataille de Saint François à Entzheim le 4 octobre 1674).
La
date de naissance de Louis est donc postérieure à 1636 : nous
n'avons pas retrouvé trace de cette naissance à Herbéviller,
dont Emile Ambroise précise que les
dix enfants de ce second mariage sont « tous nés dans ce
château au cours des années les plus critiques des guerres de
Charles IV, et alors que Lannoy, occupé militairement pendant
dix-huit mois, était finalement ruiné par une compagnie de
Croates » (avant 1646, selon les comptes de la seigneurie).
Mais la date de 1639 donnée par les archives de l'état
autrichien apparaît comme cohérente.
Louis de Bannerot apparaît
pendant plus de vingt ans comme un incontournable chef
de guerre au service de l'Autriche, notamment dans la
guerre de succession d'Espagne, puis dans la révolte
hongroise à compter de 1703, où il est souvent cité sous
le nom de « General d'Herbeville » ou « Ludwig
Herbeville » (et parfois « Erbeville »).
On notera que l'empereur Léopold Ier de Habsbourg
(1640-1705), ayant précédemment mené plusieurs guerre
contre Louis XIV (guerre de Hollande 1672-1679, de la
Ligue d'Augsbourg 1688-1697), obtient de la France, par
le traité de Ryswick ratifié le 13 décembre 1697, la
restitution de l'indépendance du Duché de Lorraine et au
Duché de Bar au profit de Léopold Ier de
Lorraine (1679-1729), son neveu et filleul. Ainsi, de
nombreux nobles lorrains avaient suivi l'exil des ducs
de Lorraine à la cour de Vienne, et tout comme Charles V
et Léopold de Lorraine, ont mené une carrière militaire
au service de l'Empire. |
« Porte d'argent à trois troncs étoqués
de sable, deux & un, allumés de gueules. » |
C'est ainsi que Louis
Bannerot, chambellan au service de l'Empereur Léopold, est en
1683, colonel propriétaire du régiment de dragons de Coburg,
avec lequel il participe à la défense de Vienne lors du second
siège des turcs (bataille du Kahlenberg, 12 septembre 1683),
sous le commandement de Charles V. Il l'accompagne ensuite dans
la guerre en Hongrie contre les Ottomans, où il est nommé
Generalfeldwachtmeister le 13 juillet 1688, Feldmarschalleutnant
le 11 juillet 1692 et enfin Général de cavalerie le 25 mai 1700.
En 1702, le « Général d'Herbéviller » commande un corps d'armée
à la frontière de Bohême, puis participe à la conquête
autrichienne de la Bavière, avec la prise d'Amberg en 1703, Regensburg et Straubing en 1704. Il y exerce alors le rôle de
gouverneur pour l'Empereur, en l'absence de l'Electeur
Maximilien II Emmanuel de Bavière (1662-1726) qui avait choisi
le parti de la France et de l'Espagne.
Promu maréchal le 4 août 1704, Louis Bannerot est nommé
commandant en Hongrie, où il remporte contre les « malcontents »
du prince de Hongrie et de Transylvanie François II Rákóczi, la
bataille de Budmerice (11 août 1705). Il gagne alors la
Transylvanie pour apporter sont soutien au comte Jean-Louis de
Bussy-Rabutin, assiégé dans Hermanstadt (Sibiu, Roumanie), et
remporte une nouvelle victoire le 11 novembre 1705 à la bataille
de Szibo, soumettant Klausenburg (Cluj, Hongrie) et d'autres
places de la région.
A la reprise des hostilités avec Rákóczi, en août 1706, il
démissionne de son commandement pour raison d'âge, et décède le
24 octobre 1709 à Munich, où il est inhumé à la Frauenkirche.
|