La vie au
Grand Air - 22 décembre 1901
Le salon de 1902
DE DIETRICH ET Cie.
Cette année la grande Maison de Lunéville
expose des nouveautés sensationnelles, parmi lesquelles nous
remarquons la nouvelle voiture légère à essieu tournant avec
moteur de 8 chevaux tournant à 800 tours, allumage électrique ou
à tubes incandescents.
Le mécanisme est une nouveauté : les chaînes et les cardans ont
été supprimés et par conséquent le rendement est de beaucoup
supérieur; plus de graissage ; le montage et sont d'une facilité
extraordinaire.
Très remarqués aussi un phaéton, une limousine, un tonneau avec
dais et un omnibus de 14 places. L'essieu arrière est formé de
deux tubes réunis par une boîte en aluminium : ces deux tubes
sont traversés et servent de guides à deux arbres portant chacun
une roue et réunis entre eux par un différentiel. Un train
balladeur à trois vitesses reçoit le mouvement du moteur et
communique au pignon de commande celle des trois vitesses que le
conducteur met en prises.
La direction est inclinée à 65°, la marche arrière réduite à 7
kilomètres, se fait en mettant le levier à portée de la main
gauche dans le cran de marche arrière et en appuyant avec le
talon sur un levier qui enclanche un pignon à coulisse inversant
le sens de marche.
Les omnibus de quatorze places-, camions et voitures de
livraisons exposés sont remarquables à tous les points de vue et
les connaisseurs ne s'y trompent pas : l'année 1902 s'annonce
déjà comme un grand succès pour la construction de cette maison
de tout premier ordre.
Un de nos correspondants a eu l'occasion de visiter l'usine de
MM. de Diétrich et Cie, à Lunéville; le travail y bat son plein,
on y construit, par séries de vingt-cinq voitures, des voitures
nouveau modèle à chaîne, avec moteurs de 9 à 12 chevaux. Nous
retrouvons, au Salon, de ces jolies voitures, carrosserie,
landaulet et tonneau nouveau genre.
On y construit également des voitures du type léger, à essieu
tournant, avec moteur de 6 chevaux. Plusieurs de ces voitures
figurent également à l'Exposition de décembre, notamment deux
voitures typé courant, carrosserie, tonneau et phaéton, puis une
voiture cab fermé, carrosserie de grand luxe, qui serait le
fiacre idéal pour Paris, et enfin une jolie petite voiture de
livraison permettant de transporter 6 à 800 kilos de poids utile
et d'être remplacée par une carrosserie de promenade genre
tonneau.
A signaler aussi une série d'omnibus de 10 à 12 places à
l'intérieur, moteur de 12 chevaux; ces omnibus sont destinées à
des services publics, et, afin de faire des essais concluants,
les ateliers de Lunéville vont établir, à leurs frais, un
service de transport entre Lunéville et Blamont, distance : 3o
kilomètres.
Chaque omnibus aura 90 kilomètres à faire par jour. Chacun peut,
aujourd'hui, voir un de ces omnibus au Salon, au stand de
Diétrich, ainsi qu'un camion chargé de faire le service des
marchandises du service précité.
On se souvient que c'est sur une voiture de Diétrich que les
photographes de La Vie au Grand Air suivirent la course
Paris-Brest et que cette voiture fut la seule qui accomplit en
outre ce dur parcours de 1200 kilomètres sans panne et sans
arrêt.
Citons aussi un
extrait de la même revue, du 15 mars 1902, vantant la faible
consommation de l'omnibus De Dietrich :
Voici l'omnibus de la maison de Diétrich, le
même que celui qui fait le service public de Lunéville à
Blamont. Il a transporté 12 voyageurs à 60 kilomètres, de
Suresnes à Longjumeau et retour. Il y avait en outre 100 kilos
de lest, ce qui donne à peu près 14 voyageurs, puisque le poids
utile est de 1 000 kilos, soit 14 voyageurs de 70 kilos.
Il dépense 12 litres 900, soit. par voyageur, 0 litre 900, soit
à peine 0 fr. 40. Où trouverez-vous la compagnie de chemin de
fer dont le prix de revient sera aussi faible. Il est admis que
les services de voyageurs font plutôt perdre la compagnie: or
elle vous demandent de 3 francs à 7 francs pour faire 60
kilomètres.
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