| Ce nouveau texte vient 
				compléter les éléments biographiques donnés à l'article
				Joris Hoefnagel (1542-16..), et 
				fixer la date du décès en 1600 de l'auteur de la plus célèbre 
				gravure de la ville de Blâmont. 
 Le livre des 
				peintres de Carel van Mander : vie des peintres flamands, 
				hollandais et allemands (1604)Traduction, notes et commentaires par Henri Hymans
 Tome 2, Ed. Paris 1885
 (Notes renumérotées)
 
 GEORGES HOEFNAGHEL, D'ANVERS
 PEINTRE ET POÈTE (1)
 Je constate qu'il existe chez 
				nous un usage meilleur que chez les autres peuples, et qui 
				consiste, même de la part de parents fortunés, à faire apprendre 
				à leurs enfants, encore jeunes, un art ou un métier, ce qui, en 
				temps de guerre ou en cas d'expatriation, peut venir 
				singulièrement à point. En effet, il est constant que les 
				vicissitudes du sort atteignent beaucoup moins l'art que la 
				fortune, et que le métier que l'on a appris dans sa jeunesse 
				devient comme une ancre de salut dans les épreuves, une 
				précieuse garantie contre les atteintes de la misère. Le sort 
				permit au très intelligent Georges Hoefnaghel, d'Anvers, d'en 
				faire l'expérience.Il naquit l'an 1545 (2), de parents riches (3) qui, très fort 
				contre son gré, le poussèrent vers le commerce, car ses 
				penchants l'entrainaient vers la peinture et ne permettaient 
				point que ce que le jeune homme faisait à la maison ou à l'école 
				allât à rencontre de ce que dame nature attendait de lui. Si le 
				maître lui ôtait des mains le papier, il amassait la poussière 
				ou le sable du parquet et y traçait des images à l'aide du doigt 
				ou d'une baguette; chez lui, il montait au grenier pour pouvoir 
				faire en secret des dessins à la craie.
 Un jour il lui arriva de dessiner sur une planche une de ses 
				mains d'après l'autre ; ce que voyant, un envoyé du duc de 
				Savoie, qui était
 
				 GEORGES HOEFNAGHEL.
 Gravé d'après nature par Jean Sadeler, en 1591.
 logé chez son père, intervint 
				en sa faveur; le maître d'école en fit autant, de sorte qu'à 
				dater d'alors Hoefnaghel fut autorisé à s'appliquer plus ou 
				moins au dessin.On le mit aussi à l'étude des lettres, pour lesquelles il avait 
				du reste un penchant prononcé, et il devint un homme très 
				instruit et bon poète.
 Quand il se mit ensuite à voyager, il fit un très gros volume de 
				tout ce qui le frappait : des scènes rustiques, des pressoirs, 
				des travaux hydrauliques, des scènes de moeurs : mariages, 
				danses, fêtes, etc. Il dessina partout des villes et des 
				châteaux d'après nature, des costumes, comme on peut le voir 
				dans un livre imprimé de vues de villes, dont les plus 
				pittoresques sont signées de son nom : Hoefnaghel (4).
 A Calis Malis, en Espagne (5), un peintre flamand lui envoya 
				toutes sortes de couleurs à l'aquarelle, renfermées dans une 
				boîte, et il s'en servit pour faire une jolie vue de Calis, la 
				première chose qu'il fit en couleur.
 Lorsqu'il revint aux Pays-Bas, rapportant beaucoup de curiosités 
				et de représentations d'animaux et de plantes exotiques, il 
				reçut les conseils de Hans Bol (6).
 Pendant son séjour à Anvers, il perdit tout ce qu'il avait gagné 
				par son négoce, car il faisait avec son père le commerce de 
				pierreries et il avait caché pour des milliers de florins dans 
				un puits.
 La femme du peintre (7) et une servante n'ignoraient point le 
				fait; par elles les soldats espagnols parvinrent à tout voler, 
				pendant le pillage que l'on a coutume de désigner sous le nom de 
				furie espagnole (8).
 Ce fut après cela que Hoefnaghel se rendit à Venise, en 
				compagnie du célèbre cosmographe Abraham Ortelius.
 Ils arrivèrent à Augsbourg chez les Fugger (9), qui les 
				accueillirent bien et leur conseillèrent de visiter le cabinet 
				du duc de Bavière (10), à Munich. Pourvus d'une lettre de 
				recommandation des seigneurs Fugger, ils se présentèrent chez le 
				duc, qui leur fit tout voir et se montra désireux d'obtenir un 
				échantillon du talent de Hoefnaghel. Celui-ci montra son 
				portrait et celui de sa première femme, ainsi qu'une petite 
				miniature sur vélin avec des animaux et des arbres.
 Quand les voyageurs revinrent à leur auberge, ils y furent 
				suivis de près par le majordome du duc, ou quelque autre 
				personnage de la cour, chargé de s'informer du prix que 
				Hoefnaghel voulait du petit paysage, puisqu'il n'entendait pas 
				se séparer des portraits. Hoefnaghel, qui ne s'était jamais cru 
				artiste, ni n'avait présumé rien savoir, fut très perplexe; mais 
				Ortelius, l'encourageant, demanda pour lui cent couronnes d'or 
				que le duc fit compter sans difficulté, offrant en outre à 
				Hoefnaghel d'entrer à son service, ce que celui-ci promit de 
				faire à son retour d'Italie. Le duc donna alors deux cents 
				couronnes d'or pour défrayer le voyage de la femme du peintre 
				(11), qui était restée aux Pays-Bas et que Hoefnaghel trouva à 
				Munich à son retour.
 Ainsi donc, Hoefnaghel obtint de son art mieux qu'il n'espérait, 
				car il était parti à l'aventure, croyant trouver à s'employer à 
				la factorerie, à Venise, comme courtier.
 A Rome (12), il accompagna Ortelius chez le cardinal Farnèse, 
				lequel se renseigna auprès d'Ortelius sur le compte de 
				Hoefnaghel. On fit voir les deux portraits déjà nommés au 
				cardinal, qui fit de vives instances pour garder le peintre à 
				son service, lui promettant jusqu'à mille couronnes par an, mais 
				Hoefnaghel s'excusa, disant qu'il avait donné sa parole au duc 
				de Bavière, ce qui contraria fort le cardinal, grand amateur 
				d'art, et qui, précisément, se voyait privé du très excellent 
				miniaturiste don Julio da Corvatia, que les voyageurs purent 
				voir rendre sa noble âme à Dieu (13).
 Hoefnaghel, revenu de Rome et de Venise (14), entra au service 
				du duc, qui lui fit une belle pension et lui donna annuellement 
				un costume de velours et un beau manteau.
 Il eut aussi de Ferdinand, duc d'Inspruck, deux cents florins 
				(soit une pension de quatre cents florins de notre monnaie), 
				pendant une durée de huit années, temps qu'il dut consacrer à 
				enluminer un fort beau missel manuscrit.
 Hoefnaghel, qui était aussi ingénieux et habile qu'il était 
				instruit, trouva le moyen de représenter ici sur les marges, 
				dans les initiales, ou partout où il y avait place, toutes 
				sortes d'emblèmes et de petites scènes se rapportant au texte, 
				et lorsque le terme de huit ans qu'il avait exigé fut expiré, il 
				livra son œuvre si extraordinairement parfaite, que l'on pouvait 
				se demander si une vie entière eût pu suffire à faire tant de 
				choses par la main d'un seul homme (15).
 Le duc d'Inspruck paya ce travail deux mille couronnes d'or et 
				une chaîne d'or de cent couronnes.
 Hoefnaghel fit aussi pour l'empereur Rodolphe quatre volumes; le 
				premier, de quadrupèdes; le deuxième, de reptiles; le troisième, 
				de volatiles, et le quatrième, de poissons; il reçut, de ce 
				chef, mille couronnes d'or (16).
 Il orna aussi de ses enluminures un ouvrage du meilleur 
				calligraphe du monde entier, étant des exemples tirés des règnes 
				de la nature, et qu'il illustra de la manière la plus 
				intelligente. C'était extrêmement joli et récréatif à voir (17).
 De la sorte il entra au service de l'empereur, étant bien payé 
				et jouissant d'un magnifique appointement annuel.
 Je connais de lui peu d'œuvres dans notre pays, à l'exception 
				d'un joli petit morceau que possède Jacques Razet, à Amsterdam, 
				chose digne d'être conservée (18).
 Pour fuir le bruit de la cour, Hoefnaghel alla habiter Vienne 
				et, toujours fort studieux, veillait fort avant dans la nuit et 
				était d'ordinaire levé dès quatre heures du matin, s'occupant de 
				faire des vers, en quoi il était aussi très entendu. Il était si 
				bon latiniste, qu'ayant devant lui un livre latin, il le lisait 
				en flamand comme s'il eût été écrit dans cette langue.
 C'était un homme bienveillant et disert. Il mourut en 1600 (19), 
				âgé de cinquante-cinq ans, laissant un fils, Jacques Hoefnaghel, 
				excellent et habile peintre (20).
 
 COMMENTAIRE
 
 Nous avons peu de chose à ajouter à ce qui précède pour 
				compléter la biographie de Hoefnaghel, dont la famille paraît 
				s'être éteinte loin d'Anvers. Jacques Hoefnaghel, le père du 
				peintre, eut de son mariage avec Elisabeth Vezeler douze 
				enfants, dont sept grandirent et se marièrent. Les fils étaient 
				au nombre de trois. L'une des filles épousa Christian Huyghens, 
				secrétaire du conseil d'Etat des Provinces-Unies, et le père de 
				Constantin Huyghens. (Voir à ce sujet la généalogie des 
				Hoefnaghel, de M. Jorissen, dans le Navorscher, tome XXII, page 
				260.)
 D'après les précieux renseignements puisés par M. le chevalier 
				de Burbure dans les archives d'Anvers et que M. L. Alvin a bien 
				voulu nous communiquer, sans attendre la publication de sa 
				notice de la Biographie nationale, Georges Hoefnaghel et son 
				frère Daniel s'établirent ensemble à Vienne. Leur mère était 
				morte à La Haye dès avant 1596.
 Les fils de Georges se marièrent en Autriche et demeuraient à 
				Prague en 1602. On a vu que Jacques fut au service de la Cour 
				impériale, de 1605 à 1613. Il touchait de ce chef de 16 florins 
				40 kreutzer par mois à 25 florins. (Voir Georg, v. Karajan, Wien 
				zwischen den Jahren, 1605-1613.) Cl. J. Visscher, à Amsterdam, 
				publia en 1640 un plan de Vienne dû à son burin. Nous ne 
				connaissons pas la date de sa mort.
 La rareté des oeuvres isolées de Georges Hoefnaghel s'explique 
				par la nature même des travaux qu'on réclamait de lui. Ses 
				recueils de miniatures et de dessins témoignent d'une grande 
				activité. Les vues insérées dans le grand ouvrage de Georges 
				Bruin ou Braun sont de la plus remarquable fidélité ; peu de 
				livres sont plus agréables à parcourir.
 Il semblerait que le merveilleux cabinet de miniatures de la 
				vieille résidence de Munich dût nous montrer des œuvres de 
				Hoefnaghel. Qui, en effet, ne songerait à lui, en considérant 
				les délicates peintures de ce curieux salon ? Il résulte, 
				toutefois, des renseignements communiqués à M. Alvin par M. de 
				Schauss, trésorier de la Maison royale, qu'aucune œuvre de 
				Hoefnaghel n'existe aujourd'hui dans l'ancienne ville des 
				Electeurs de Bavière. On ignore totalement ce qu'est devenu le 
				recueil signalé par Nagler, et qui avait été fait pour 
				l'empereur Rodolphe.
 La ville de Rouen est entrée en possession, par l'acquisition de 
				la bibliothèque de M. C. Leber, d'un livre extrêmement précieux 
				de Hoefnaghel, un Traite de la patience, composé de vingt-cinq 
				dessins au crayon, représentant les circonstances les plus 
				remarquables de la vie, où la patience de l'homme peut être mise 
				à l'épreuve (21).
 Hoefnaghel parait avoir eu pour collaborateurs Jean van Achen et 
				Gilles Sadeler, et nous pouvons citer comme résultant de leur 
				association la planche des Trois Parques: Nicomaxia vitae 
				portant la signature Invent Ni : Hoefnaglii a Joanne von Ach 
				figuratû. Sculpsit G. Sadeler.
 Hoefnaghel veut dire clou à ferrer ; le peintre se servit plus 
				d'une fois de ce rébus pour signer ses œuvres, l'accompagnant de 
				la devise Dum extendar.
 Nous n'acceptons cependant que sous toutes réserves le 
				monogramme reproduit par le Dictionnaire de Nagler, comme devant 
				représenter la signature de George et de Jacques Hoefnaghel, sur 
				certaines estampes gravées en Italie.
 Outre les voyages signalés par van Mander, Hoefnaghel parait 
				avoir séjourné et travaillé en Angleterre. M. Fétis donne la 
				liste des villes de ce pays qui figurent dans l'ouvrage de Bruin. 
				Walpole parle aussi d'une vue de Bristol.
 Il ne semble pas que l'on puisse admettre Hoefnaghel parmi les 
				graveurs. Toutefois, il existe une Vue d'Anvers, prise du côté 
				de l'Escaut, avec de nombreux bâtiments sur la glace, estampe 
				que son extrême finesse permettrait d'assigner à l'artiste. 
				L'unique épreuve que nous connaissions de cette planche est au 
				musée Plantin, à Anvers. Elle a été décrite par M. Andresen à la 
				suite de l'œuvre de Josse Amman (22).
 
 (1) Voir sur cet artiste : Ed. Fetis, les 
				Artistes belges à l'étranger, tome 1er, page 84, Bruxelles, 
				1857; Biographie nationale, article de M. L. Alvin; Max Rooses, 
				Geschichte der Malerschule Antwerpens, page 106, Munich, 1881 ; 
				Ch. Kramm, de Levens en Werken der Hollandsche en Vlaamsche 
				Kunstschilders, etc., page 702, Amsterdam, 1859. Outre ces 
				notices étendues, consulter Nagler, Künstler-Lexikon.
 (2) Jean Sadeler a gravé son portrait avec l'indication : AEtat. 
				48, 1591. Hoefnaghel serait donc venu au monde en 1543. Les 
				registres de naissance de l'époque n'existent plus à Anvers.
 (3) Son père était Jacques Hoefnaghel, marchand de pierreries. 
				Pinchart (Archives, tome II, page 91) le cite comme ayant vendu 
				à Marie de Hongrie un magnifique éventail en 1553; sa mère, 
				Elisabeth Vezeler ou Veselaers, était fille d'un orfèvre qui 
				vendit de nombreux joyaux à François Ier de France. (De Laborde, 
				Comptes des bâtiments du roi.)
 (4) Georgii Bruin. Civitates orbis terrarum, in œs incisœ et 
				excusœ, et descriptione topographica, morali et politica 
				illustratœ : tomi VI. Collaborantibus Francisco Hohenbergio 
				chalcographo et Georgio Hoefnagel. Coloniœ, ab anno 1572 ad 
				1618. (Voir au sujet des planches de cet ouvrage : E. Fétis, op. 
				cit.)
 Une Vue de Séville, miniature incomparable que possède la 
				Bibliothèque royale de Belgique, est datée de 1570 et de 1573, 
				cette seconde date expliquée par un merveilleux encadrement 
				d'attributs. Natura sola magistra, ajoute l'auteur. Après une 
				pareille œuvre, les leçons de Hans Bol devaient être bien 
				superflues.
 (5) Calis ou Caliz, non loin d'Almeria.
 (6) Hans Bol était un miniaturiste accompli, comme le prouvent 
				les peintures conservées à l'ancienne résidence de Munich. Voir 
				sa biographie ci-dessus, chapitre XII.
 (7) Hoefnaghel avait épousé le 12 novembre 1571, dans l'église 
				Sainte-Walburge d'Anvers, Suzanne van Onchem (d'après une note 
				manuscrite de M. le chevalier de Burbure que veut bien nous 
				communiquer M. E. Alvin). Le nom de la femme est orthographié 
				van Onssen, dans la généalogie des Hoefnaghel donnée par M. 
				Théodore Jorissen dans le Navorscher, tome XXII, pages 260-269. 
				1872.
 (8) Le 3 novembre 1576.
 (9) Antoine et Raymond Fugger, qui fondèrent l'église 
				Saint-Maurice à Munich et possédaient une célèbre galerie.
 (10) L'Électeur Albert V (1528-1579).
 (11) Il s'agit bien certainement ici de Suzanne Vezeler, qui 
				donna au peintre sept enfants, cinq fils et deux filles, 
				Georges, Jacques, Salomon, Albert, Guillaume, Elisabeth et 
				Suzanne. (Jorissen.)
 (12) Hoefnaghel et Ortelius étaient à Rome le 1er février 1578, 
				comme le prouve l'inscription placée sur une vue de Tivoli 
				insérée dans les Civitates de Bruin. (Fétis, loc. cit., page 
				108.)
 (13) Giulio Clovio, originaire de la Croatie, mort à Rome en 
				157S, âgé de quatre-vingts ans. Vasari s'occupe longuement de 
				cet artiste qui fut un des élèves de Jules Romain. On voit que 
				van Mander était bien renseigné sur les pérégrinations de 
				Hoefnaghel.
 (14) Il paraît résulter d'une annotation découverte par M. Max 
				Rooses dans les archives plantiniennes, à Anvers, que Hoefnaghel 
				était dans sa ville natale en 1579 et y cédait à Plantin un 
				certain nombre d'exemplaires des deux premiers volumes des 
				Civitates. (Voyez Rooses, Geschichte, etc., page 108.)
 (15) Ce manuscrit est aujourd'hui à la Bibliothèque impériale de 
				Vienne. Waagen [Die vornehmsten Kunstdenkmäler in Wien, page 66) 
				dit avec van Mander que si le peintre consacra à son œuvre huit 
				années de travail, il est prodigieux que ce laps de temps ait 
				pu, lui suffire à l'achever. De fait, le Bréviaire Grimani seul 
				peut être comparé, au point de vue de la perfection matérielle, 
				à l'œuvre de Hoefnaghel. Il résulte des deux dates que l'on 
				rencontre sur les pages de ce recueil qu'il fut commencé en 1581 
				et achevé en 1590. Pour quiconque a pu contempler cette 
				merveille d'ingéniosité et de talent, elle est inoubliable.
 (16) Ceci concorde peu avec l'assertion de Nagler, que la suite 
				en question ne fut jamais livrée à l'empereur et se trouvait 
				entre les mains d'un antiquaire de Munich en 1830. Jacques 
				Hoefnaghel a mis au jour à Francfort, en 1592, une suite de 
				quatre cahiers, chacun de douze feuilles, d'insectes, de fleurs, 
				etc., tirés des études de son père. Ce recueil porte pour titre: 
				Archetypa stiudiaque patris Georgii Hoefnagelii Jacobus F. genio 
				duce ab ipso sculpta, etc. Ann. sal. XCII. Aetat. XVII. 
				Francofurti ad Mœnum.
 (17) C'est peut-être le recueil du trésor impérial de Vienne 
				grandement loué par Waagen. (Loc. cit., page 410.) Nagler (Monogranimisten, 
				tome II, 1487) prétend, d'autre part, que cette suite 
				appartenait à un particulier de Munich en 1830.
 (18) Kramm décrit une miniature qu'il possédait : un crâne avec 
				deux roses, etc., et la devise : Contuere hoc quid sit genio 
				tantumque vacato, etc. M. Jorissen, à la suite de sa généalogie 
				des Hoefnaghel, signale deux autres miniatures dans le même 
				goût, offertes en 1589 et en 1599 à Jean Radermacher par leur 
				auteur.
 (19) Cette date a été contestée mais cependant doit être 
				maintenue. M. Edouard Fétis observe que le millésime 1617 se 
				rencontre sur une planche des Civitates. II importe pourtant de 
				remarquer qu'au moins un des fils Hoefnaghel a pu fournir à 
				l'éditeur des croquis de son père, et cela d'autant plus 
				naturellement qu'il était lui-même peintre. Jacques toucha en 
				cette qualité jusqu'à 1613 une pension de l'empereur. (Voyez 
				Georg v. Karajan, Wien zwischen den Jahren 1605 und 1613.) M. 
				Alvin veut bien nous faire part d'un ensemble de documents 
				relevés pour lui par M. le chevalier de Burbure dans les 
				archives d'Anvers et qui tranchent définitivement la question. 
				Le 9 septembre 1600, Georges Hoefnaghel avait cessé de vivre. Au 
				surplus, le 24 juillet de l'année suivante, Daniel Hoefnaghel, 
				frère du défunt, et Corneille Vrients, se présentent devant le 
				magistrat d'Anvers en qualité d'exécuteurs testamentaires. La 
				démonstration est ainsi complète.
 (20) Elève d'Abraham Lisart à Anvers en 1582. Il était à la fois 
				bon graveur et miniaturiste. M. Max Rooses cite de lui une 
				miniature admirablement exécutée et ornée, d'après le Samson 
				d'Albert Dürer. Cette œuvre curieuse, qui est au musée de 
				Valence, en Espagne, porte les mots : Albertus Durer 
				Norimbergensis faciebat post Virginis partum 1510. Coloribus sic 
				illustrabat Jacobus Hoveneglius. Antverp. 1600. Jacques se maria 
				trois fois et eut douze enfants.
 (21) M. E. Jaime, dans le Musée de la Caricature, ou Recueil des 
				caricatures les plus remarquables publiées en France depuis le 
				XIVe siècle (tome 1er, Paris, 1838), reproduit trois des 
				planches de ce recueil dédié à Jean Radermacher dont il a été 
				fait mention plus haut. Les planches représentent : le Cornard 
				patient, le Mari patient, l'Epouse patiente. Jean Radermacher, 
				ne à Aix-la-Chapelle, le 14 mars 1538, habita Anvers jusqu'à la 
				prise de cette ville par les Espagnols ; il se rendit alors à 
				Aix, puis à Middelbourg où il mourut en 1614. Il était grand ami 
				de Hoefnaghel, qui lui dédia en 1599 une miniature décrite dans 
				une lettre reprise par M. T. Jorissen. Dans la dédicace nous 
				lisons ces mots : Mutuum absentiœ solatium.
 La lettre donnée par l'écrivain hollandais ajoute que Hoefnaghel 
				et Radermacher furent, en 1575, les plus énergiques défenseurs 
				de l'historien Emmanuel van Meteren lorsqu'il tut arrêté à 
				Anvers. {Navorscher, tome XXll, page 269.) Il semble résulter de 
				là que, de même que Radermacher, Hoefnaghel était, à l'époque 
				dont il s'agit, un adhérent de la Réforme. Son père avait été, 
				du reste, porté sur la liste des suspects.
 (22) A. Andresen, der Deutsche Peintre-Graveur, tome Ier, page 
				496. Leipzig, 1864. Il est à remarquer que l'Escaut fut pris par 
				la glace en 1564.
 |