Ce prêtre, qui a officié à Fréménil et Ogeviller; n'apparait pas dans
notre tableau des prêtres du
Blâmontois par
manque d'information exacte sur ses fonctions.
On le retrouve cité dans les archives
(« En 1766, J.-N. Galland est administrateur de la paroisse »),
dans la liste des Députés constituants
de Lorraine et Barrois - 1789, et
Dedenon l'évoque très brièvement : « On n'a pas oublié, à
Ogéviller, le court ministère des chapelains suivants : Chatrian
(1770), devenu curé de Saint-Clément; Galland, devenu curé de
Charmes ».
Voici donc une biographie plus complète, où n'est cependant pas
évoqué la nature des « démêlés administratifs » qui le
rappellent d'Ogéviller à Lunéville en 1771.
Bulletin de la
Société philomatique vosgienne.
v.33-34 1908.
Joseph-Nicolas Galland, né à
Lunéville le 18 avril 1738, fit ses études au pensionnat des
Chanoines réguliers du Fort-Saint-Louis, à Metz ; il les
continua à l'Université de Pont-à-Mousson, puis il entra au
Séminaire de Toul. Ordonné prêtre le 18 septembre 1762, il fut
immédiatement nommé vicaire résident à Ogéviller et Fréménil
(canton actuel de Blâmont, Meurthe-et-Moselle), mais demeura à
Lunéville comme prêtre auxiliaire ; envoyé de nouveau à
Ogéviller, des démêlés administratifs avec Mgr Drouas ramenèrent
l'abbé Galland à Lunéville, d'où il fut nommé curé de
Remenoville (actuellement canton de Gerbéviller), en 1771. Ses
talents de prédicateur le désignaient à l'attention de son
évêque, qui, après lui avoir vainement offert la place de
supérieur des Missions Royales, insista fortement pour qu'il se
présentât au concours, en 1772, à la cure de
Charmes-sur-Moselle: le curé de Remenoville fut élu.
Dès lors, l'abbé Galland se dépensa sans compter pour sa
nouvelle paroisse : d'une charité sans bornes envers les malades
et les pauvres, d'une prudence consommée dans la direction des
âmes, il transforma tout autour de lui. Il rehaussa les
cérémonies du culte et les multiplia; il enrichit son église de
reliques insignes ; il institua, à Charmes même, des retraites
annuelles de maîtres d'école, et, à Essegney (vicariat-résident
dépendant de Charmes), un noviciat de sœurs enseignantes (de la
Providence) (1); enfin il dota sa paroisse d'un hôpital et de
deux ouvroirs.
M. Galland n'était ni un esprit chagrin ni un attardé ; il était
bien de son temps, et sans en partager toutes les idées, il en
comprenait à merveille les plus généreuses aspirations; aussi «
jouissait-il dans la province d'une véritable célébrité et d'une
considération bien supérieure à celle de Grégoire... Dès qu'il
est question des États-Provinciaux et des Etats-Généraux, il se
signale par son zèle, et adhère des premiers à la déclaration
par laquelle les curés de Nancy renoncent, au nom du Clergé, à
tout privilège pécuniaire (2). » D'abord choisi comme électeur
par les ecclésiastiques du bailliage de Charmes, il fut élu, le
31 mars 1789, par huit voix sur quatorze, comme député du Clergé
aux États-Généraux, à l'assemblée de réduction de Mirecourt.
Après une retraite à la Trappe, M. Galland se rendit à
Versailles. A l'Assemblée il ne se fit pas remarquer; mais après
avoir refusé le serment à la Constitution civile du Clergé, il
fut traité comme démissionnaire de sa cure, s'exila et alla
retrouver son évêque, à Trêves, le 17 avril 1791. Là, M. Galland
organisa un refuge à ses confrères proscrits et c'est en leur
donnant ses soins que le zélé prêtre mourut d'une fièvre
putride,
le 20 février 1793.
A partir de 1762, Chatrian signale les nombreux sermons que
donnait l'abbé Galland. « Toujours simples, sans ornements
recherchés, sans dispute ni controverse, pleins d'une onction
touchante et d'une grande noblesse de sentiments, que venait
aider une belle déclamation, les sermons du curé de Charmes
étaient fort goûtés du public ; aucun cependant n'a été
conservé, et c'est à peine si quelques-uns furent écrits. L'abbé
Galland ne pouvait étudier par cœur : il jetait sur le papier
des canevas de discours, qu'il n'avait pas de peine de remplir,
grâce à son talent naturel de parole, et à sa constante pratique
des livres sacrés. La composition laissait pourtant à désirer;
mais l'onction du prédicateur était si grande, sa conviction si
profonde, que loin de fatiguer ses auditeurs, il les persuadait
et les amenait à se convertir. Dieu seul pourrait dire les
retours à la grâce, les réconciliations, les restitutions et les
aumônes qui suivirent les prédications du bon curé, surtout
pendant ces retraites qu'il donnait tous les ans à sa paroisse
(3). »
(1) Vers 1783; en 1786, M. Moye prit à son compte
cette fondation.
(2) Cardinal Mathieu. L'ancien Régime en Lorraine e.t Barrois,
3e édit. (1907), pp. 369, 371, 428-29.
(3) E. Buisson. Notice biographique sur l'abbé Galland, 1892,
Saint-Dié, pp. 10-11, et Sem. Relig. de Saint-Dié, 1898, p. 442
et 456. |