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Joseph-Nicolas Galland (1738-1793), curé
 


Ce prêtre, qui a officié à Fréménil et Ogeviller; n'apparait pas dans notre tableau des prêtres du Blâmontois par manque d'information exacte sur ses fonctions.
On le retrouve cité dans les archives («  En 1766, J.-N. Galland est administrateur de la paroisse »), dans la liste des Députés constituants de Lorraine et Barrois - 1789, et Dedenon l'évoque très brièvement : «  On n'a pas oublié, à Ogéviller, le court ministère des chapelains suivants : Chatrian (1770), devenu curé de Saint-Clément; Galland, devenu curé de Charmes ».

Voici donc une biographie plus complète, où n'est cependant pas évoqué la nature des «  démêlés administratifs » qui le rappellent d'Ogéviller à Lunéville en 1771.


Bulletin de la Société philomatique vosgienne.
v.33-34 1908.

Joseph-Nicolas Galland, né à Lunéville le 18 avril 1738, fit ses études au pensionnat des Chanoines réguliers du Fort-Saint-Louis, à Metz ; il les continua à l'Université de Pont-à-Mousson, puis il entra au Séminaire de Toul. Ordonné prêtre le 18 septembre 1762, il fut immédiatement nommé vicaire résident à Ogéviller et Fréménil (canton actuel de Blâmont, Meurthe-et-Moselle), mais demeura à Lunéville comme prêtre auxiliaire ; envoyé de nouveau à Ogéviller, des démêlés administratifs avec Mgr Drouas ramenèrent l'abbé Galland à Lunéville, d'où il fut nommé curé de Remenoville (actuellement canton de Gerbéviller), en 1771. Ses talents de prédicateur le désignaient à l'attention de son évêque, qui, après lui avoir vainement offert la place de supérieur des Missions Royales, insista fortement pour qu'il se présentât au concours, en 1772, à la cure de Charmes-sur-Moselle: le curé de Remenoville fut élu.
Dès lors, l'abbé Galland se dépensa sans compter pour sa nouvelle paroisse : d'une charité sans bornes envers les malades et les pauvres, d'une prudence consommée dans la direction des âmes, il transforma tout autour de lui. Il rehaussa les cérémonies du culte et les multiplia; il enrichit son église de reliques insignes ; il institua, à Charmes même, des retraites annuelles de maîtres d'école, et, à Essegney (vicariat-résident dépendant de Charmes), un noviciat de sœurs enseignantes (de la Providence) (1); enfin il dota sa paroisse d'un hôpital et de deux ouvroirs.
M. Galland n'était ni un esprit chagrin ni un attardé ; il était bien de son temps, et sans en partager toutes les idées, il en comprenait à merveille les plus généreuses aspirations; aussi «  jouissait-il dans la province d'une véritable célébrité et d'une considération bien supérieure à celle de Grégoire... Dès qu'il est question des États-Provinciaux et des Etats-Généraux, il se signale par son zèle, et adhère des premiers à la déclaration par laquelle les curés de Nancy renoncent, au nom du Clergé, à tout privilège pécuniaire (2). » D'abord choisi comme électeur par les ecclésiastiques du bailliage de Charmes, il fut élu, le 31 mars 1789, par huit voix sur quatorze, comme député du Clergé aux États-Généraux, à l'assemblée de réduction de Mirecourt. Après une retraite à la Trappe, M. Galland se rendit à Versailles. A l'Assemblée il ne se fit pas remarquer; mais après avoir refusé le serment à la Constitution civile du Clergé, il fut traité comme démissionnaire de sa cure, s'exila et alla retrouver son évêque, à Trêves, le 17 avril 1791. Là, M. Galland organisa un refuge à ses confrères proscrits et c'est en leur donnant ses soins que le zélé prêtre mourut d'une fièvre putride,
le 20 février 1793.
A partir de 1762, Chatrian signale les nombreux sermons que donnait l'abbé Galland. «  Toujours simples, sans ornements recherchés, sans dispute ni controverse, pleins d'une onction touchante et d'une grande noblesse de sentiments, que venait aider une belle déclamation, les sermons du curé de Charmes étaient fort goûtés du public ; aucun cependant n'a été conservé, et c'est à peine si quelques-uns furent écrits. L'abbé Galland ne pouvait étudier par cœur : il jetait sur le papier des canevas de discours, qu'il n'avait pas de peine de remplir, grâce à son talent naturel de parole, et à sa constante pratique des livres sacrés. La composition laissait pourtant à désirer; mais l'onction du prédicateur était si grande, sa conviction si profonde, que loin de fatiguer ses auditeurs, il les persuadait et les amenait à se convertir. Dieu seul pourrait dire les retours à la grâce, les réconciliations, les restitutions et les aumônes qui suivirent les prédications du bon curé, surtout pendant ces retraites qu'il donnait tous les ans à sa paroisse (3). »

(1) Vers 1783; en 1786, M. Moye prit à son compte cette fondation.
(2) Cardinal Mathieu. L'ancien Régime en Lorraine e.t Barrois, 3e édit. (1907), pp. 369, 371, 428-29.
(3) E. Buisson. Notice biographique sur l'abbé Galland, 1892, Saint-Dié, pp. 10-11, et Sem. Relig. de Saint-Dié, 1898, p. 442 et 456.

 

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