Le 25 juin 1844 naît à
Blâmont Louis Busselot, « enfant naturel non reconnu »,
fils de Anne Catherine Busselot, domiciliée à Mouacourt. L'acte
de naissance figure sur le registre de la commune de Blâmont,
car Louis est né au domicile à Blâmont de la sage-femme
Victoire-Emelie Pagny, qui se charge d'ailleurs de la
présentation de l'enfant à l'état-civil.
Notons qu'il faudra attendre l'ordonnance n° 2005-759 du 4
juillet 2005, pour voir insérer dans le code civil l'article
suivant : « Art. 311-25. - La filiation est établie, à
l'égard de la mère, par la désignation de celle-ci dans l'acte
de naissance de l'enfant. ». Ainsi, dans le cas d'un couple
non marié, et bien entendu aussi lorsque le père reste inconnu,
la seule indication du nom maternel dans l'acte de naissance
n'emportait pas avant 2005 filiation maternelle sans
reconnaissance de l'enfant par sa mère : c'est pourquoi Anne
Catherine Busselot a dû procédé à une reconnaissance, très
tardive, le 9 avril 1879 (en mairie du 2ème
arrondissement de Paris). Le même jour, elle y reconnaît aussi
sa fille Anne-Justine, née à Lunéville le 21 août 1845.
Mais hormis les détails de la biographie ci-dessous, on trouve
peu d'information sur la vie de Louis Busselot, y compris politique (de «
radical-libéral »). Après avoir installé sa fabrique de
cartonnage à Paris, 64 rue d'Orsel, Louis Busselot cède son fonds
en fin d'année 1891 à M. Brancard, et s'installe au 96 rue
Saint-Dizier à Nancy avec sa famille. Sa fille Hélène-Marie se
marie le 22 août 1893, et son fils Louis Gabriel (né à Paris le
23 juin 1886) le 20 août 1910 (il sera tué le 18 décembre 1914
aux combats de Carency).
Mais peu après survient le décès de son épouse (Marie Françoise
Magny, décédée à 63 ans en septembre 1910) : il reste encore
quelques années à Nancy, puis retourne à Paris (1912 ou 1913),
où l'on perd sa trace.
Il faut attendre la
nécrologie de l'Est-Républicain en mars 1920 pour des
informations complémentaires, laissant supposer que Louis
Busselot serait revenu à Nancy vers 1915.
Est-Républicain - 30 mars 1920
LOUIS BUSSELOT
M. Louis Busselot, ancien conseiller municipal de Nancy,
vient de mourir à l'âge de 75 ans. Il était né à
Blâmont, en effet, le 25 juin 1844.
Depuis plusieurs années déjà, il était retiré de la vie
publique et il semblait que ses derniers jours eussent
pu s'écouler dans un repos mérité.
Mais M. Louis Busselot avait eu un fils tué à l'ennemi
et il s'était vu obligé, à un moment donné, de se
remettre aux affaire, ce qu'il fit courageusement.
Qui ne connaissait à Nancy le regretté défunt ? M.
Busselot était établi marchand papetier rue
Saint-Dizier. De taille moyenne, le visage encadré d'une
barbe blanche, jouant volontiers avec son lorgnon, il
aimait à discourir. Au milieu des crayons, des.
porte-plumes, des gommes, dans l'odeur du carton, les
visiteurs étaient toujours bien accueillis.
Busselot avait passé la première partie de son existence
à Paris. C'est en 1892 seulement qu'il était venu fonder
sa maison à Nancy.
Il y devint un des vice-présidents de la Société des
vétérans, car, en 1870, il avait vaillamment fait son
devoir. Engagé volontaire au 9e d'artillerie, il servit
dans le corps d'armée de Vinoy et il combattit à
Mézières. Plus tard, il se distingua dans les combats
sous Paris, aux Hautes-Bruyères, à Chevilly, à
Châtillon, à Champigny.
Pendant plusieurs années, il fut le porte-paroles
autorisé de la Société des vétérans aux obsèques de ses
membres. On a un peu souri de l'assiduité de M. Louis
Busselot aux enterrements et de ses discours auxquels il
était, bien difficile de donner, chaque fois, une forme
nouvelle.
Mais tout le monde savait bien avec quelle constance,
quel dévouement M. Busselot tenait à remplir son devoir
patriotique et à rappeler tes états de services des
braves gens qui avaient, eux aussi, tant souffert pour
la France.
Ami des regrettés Edmond Gérard et Mienville, M.
Busselot fut leur collaborateur au comité des sauveteurs
et des soupes populaires. L'Harmonie nancéienne l'avait
aussi choisi comme son vice-président.
M Busselot professait volontiers qu'il avait, au point
de vue politique, des origines « radicales ».
Il fut de ces radicaux qui participèrent suivant en cela
l'exemple de Godefroy Cavaignac au mouvement d'idées de
la « Patrie française ».
Conseiller municipal de Nancy en 1904, sur la liste
Beauchet, réélu en 1908, il occupa dans l'assemblée
municipale une place très honorable.
Que la famille du défunt - dont pendant longtemps nous
nous sommes plu à entendre les réflexions toujours
sagaces - veuille bien agréer l'expression de nos
condoléances
très émues. - L. P. |
Dictionnaire biographique illustré de Meurthe-et-Moselle
Ed. Flammarion, Paris 1910
BUSSELOT (LOUIS), né à Blâmont
(Meurthe) le 25 juin 1844.
Papetier à Nancy.
Conseiller municipal.
M. Busselot commença son apprentissage à Paris à l'âge
de 13 ans. En 1870, il s'engagea au 9e d'artillerie,
pour la durée de la guerre. Il servit au 138 corps
d'armée (général Vinoy), et combattit à Mézières et à
Charleville. Il fit le siège de Paris et prit part à
plusieurs combats, notamment ceux des Hautes-Bruyères,
de Chevilly, de Châtillon et de Champigny. Il prit part
à la fameuse retraite du général Vinoy.
Rentré à Paris, M. Louis Busselot fut nommé à 21 ans
contre-maître. Il s'établit en 1878, et dirigea pendant
de longues années une fabrique de cartonnages. Il vint à
Nancy, en 1892, prendre la suite de la maison qu'il
possède actuellement.
Très populaire et bien connu à Nancy, M. Louis Busselot
est vice-président de la 24e section des Vétérans des
armées de terre et de mer. Il est membre du Comité des
sauveteurs de Meurthe-et-Moselle et des Soupes
populaires, et vice-président de la Société l'Harmonie
nancéienne.
M. Busselot a été élu conseiller municipal de Nancy en
1904, et réélu en 1908. D'une grande probité
commerciale, il apporte au conseil, avec la pratique des
affaires, le souci de la bonne gestion des deniers
publics.
96, rue Saint-Dizier. |
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