Une condamnation trop bien méritée
Nancy, 8 février.
Le curé de Veho vient d'être traduit devant le tribunal de simple police de
Blamont, pour mauvais traitements contre un tout jeune homme, le nommé
Bastien.
Cinq autres contraventions de ce genre étaient relevées à sa charge.
Quand les parents se plaignaient, le curé redoublait d'ardeur à brutaliser
les enfants.
Le tribunal l'a condamné seulement à deux jours de prison pour la première
contravention et à un jour pour chacune des cinq autres.
Douceur évangélique
L'abbé Péché, desservant de Vého, vient d'être condamné à trois jours de
prison par le tribunal de simple police de Blâmont pour avoir a exercé de
nombreuses violences sur des enfants de la commune qui suivaient le
catéchisme.
Nancy, 23 décembre. - Notre correspondant
complète et confirme les renseignements qui précèdent. Le train éclair, qui
arrive ordinairement à Nancy à 11 heures 56 du matin, venant d'Avricourt,
n'est arrivé, mardi, à Nancy, qu'à six heures du soir. Les communications
entre Blamont, Igney, Avricourt, Nancy, Mirecourt, Epinal, sont interrompues
par suite de l'abondance des neiges.
320e section des Vétérans
Blamont, 28 mai. - Aujourd'hui, à l'occasion de la réception de son drapeau,
la 320e section des Vétérans a organisé une grande fête patriotique avec le
concours de la compagnie de sapeurs-pompiers et de la Société de musique «
la Blamontaise ». La ville est entièrement pavoisée.
A une heure et demie, la fanfare et les membres du conseil de la section
sont allés recevoir à la gare les invités ainsi que les délégués du conseil
général de la société, puis à deux heures et demie il y a eu remise des
titres et des insignes aux nouveaux membres dans une salle de l'hôtel de
ville. Le maire a prononcé quelques paroles patriotiques et a souhaité la
bienvenue aux autorités du département.
La Blamontaise a exécuté quelques morceaux de son répertoire et les élèves
des écoles communales ont entonné des chants patriotiques.
Alors, M. le commandant Schpeck, délégué du conseil général, s'est avancé
vers les vétérans massés sur la place et a remis le drapeau au milieu de
l'émotion générale. Un cortège s'est formé immédiatement ; la compagnie des
pompiers, les vétérans, puis les conscrits de la classe 1898 sont allés
défiler devant le monument élevé à la mémoire des soldats morts en 1870-71,
puis, traversant la ville par la place Carnot, les rues Traversière et du
Château, sont venus reconduire le drapeau à l'Hôtel de Ville, où il a été
déposé.
Ce soir, à sept heures, grand banquet par souscription.
Enfant tombé dans un puits.
Le jeune Charles B., âgé de cinq ans, domicilié chez ses parents, à
Saint-Jean, près de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), s'amusait sur la margelle
d'un puits profond de trente-cinq mètres. Il perdit tout à coup l'équilibre
et tomba dans le puits. Les cris poussés par les autres enfants attirèrent
du monde. On appela l'enfant qui répondit on descendit un panier, mais il ne
put s'y placer.
On alla à Blâmont chercher du secours.
Lorsqu'on eut trouvé une corde assez forte et assez longue et qu'un homme
put descendre dans le puits, le pauvre enfant était mort. Il s'était, dans
sa chute, fait une grave blessure au front.
MEURTHE-ET-MOSELLE
Igney-Avricourt, 27 mars. - La nuit dernière, Mme Vouaux, femme d'un
facteur-aiguilleur à la gare d'Igney-Avricourt, quittait son domicile pour
aller retrouver son mari, de service à l'aiguille de la ligne de Blâmont.
Elle laissait à son domicile ses quatre enfants, dont l'aîné est à peine âgé
de 8 ans.
Que se passa-t-il pendant son absence ? On n'en sait rien encore. Toujours
est-il qu'en rentrant vers minuit, la femme Vouaux vit en approchant de son
domicile, situé sur la route d'Igney à Réchicourt-le-Château, les flammes
sortir des fenêtres de son habitation. En même temps accouraient au-devant
d'elle ses quatre enfants, qui poussaient des cris de frayeur.
Les trois aînés étaient parvenus à se sauver sitôt qu'ils aperçurent le feu,
et Edmond, le plus âgé des trois, avait saisi son petit frère, âgé d'un an,
et l'avait déposé en lieu sur.
Quand les secours arrivèrent, la maison était détruite. Les pertes couvertes
par une assurance, s'élèvent à 1,600 fr.
On tremble à la pensée que ces quatre enfants, laissés seuls, eussent pu
devenir la proie des flammes.
Blamont, 10 juin.
L'inauguration du monument élevé au cimetière de la ville en souvenir des
enfants du canton morts au champ d'honneur a eu lieu ce matin sous la
présidence d'honneur du général Marin.
A dix heures, un service solennel a été célébré à la cathédrale, puis après
l'inauguration un grand défilé des sociétés patriotiques et des vétérans a
été effectué devant les autorités civiles et militaires.
Un banquet a ensuite réuni à l'hôtel de villa vétérans et invités.
Le nommé Claudel Louis, menuisier,
originaire de Blamont (Meurthe-et-Moselle), a été arrêté par les gendarmes
de la Rixouse, en flagrant délit de mendicité ; il a été ensuite conduit à
la maison d'arrêt de St-Claude.
LES ASSASSINS DE Mlle VICTORINE NOYER
(Dépêche de notre correspondant)
Nancy, 4 octobre.
Les assassins présumés de Mlle Victorine Noyer, ancienne bonne du curé de
Maizières-les-Vic (Lorraine annexée), sont arrêtés. Ce sont deux individus
de Vaucourt, canton de Blamont, les neveux de la victime, parait-il. On a
trouvé sur eux une somme de 8,000 francs. Le montant des valeurs emportées
s'élevait à 18,000 francs.
Un congrès de pompiers
Lunéville, 27 septembre.
Un congrès des sapeurs-pompiers de Meurthe-et Moselle a lieu aujourd'hui à
Blamont. Cette réunion coïncide avec l'inauguration du monument élevé par
l'Union des officiers des sapeurs-pompiers du département à son premier
président, Jules Delabbey, qui entra à 18 ans dans la compagnie des
sapeurs-pompiers de Blamont, y obtint successivement tous les grades et en
devint le capitaine. Titulaire de nombreuses distinctions officielles,
Delabbey avait été président de la Société mixte de tir du 41e territorial.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION)
Au château de Blamont
(Meurthe-et-Moselle), a été béni le mariage du vicomte Jacques de Chivré
avec Mlle Jacqueline de Martimprey de Romécourt, fille de la comtesse de
Martimprey de Romécourt.
Un merveilleux développement économique
dans l'est de la France
Pour l'inauguration du chemin de fer Lunéville, Badonviller, Blâmont.
Expansion industrielle et commerciale de la Lorraine. - Du blé, du sel et du
fer. - Comment Bismarck a donné cinq autres milliards à l'Allemagne,
On inaugure aujourd'hui la nouvelle voie ferrée de Lunéville à Blâmont, avec
embranchement sur Badonviller (Meurthe-et-Moselle). L'inauguration est
présidée par M. Lebrun, ministre des Colonies. La gracieuse petite ville de
Blâmont a revêtu sa parure de fête. Elle qui, en un délicieux paysage de
forêts et de collines, au pied d'un vieux château-fort, près de sa jolie et
gazouillante rivière la Vezouze, en face des Vosges bleues, a connu jadis
les plus cruelles épreuves : invasion, peste, incendie et famine, sent
aujourd'hui passer en elle un souffle de magnifique espoir. Dans l'Est de la
France s'accomplit un progrès économique, véritablement sans pareil. La
Lorraine a des forêts de sapins qui ne le cèdent en prospérité qu'à celles
de la Forêt-Noire et de la Norvège.. Elle a un système d'irrigation qui
donne la force, à l'industrie et la fécondité à la terre. Elle a des sources
minérales auxquelles, de toutes parts, aspirent ceux qui souffrent. Elle a
des vignobles illustres et délicats. Elle a des vergers où mûrissent des
fruits exquis. Elle a des champs qui fournissent en abondance, non seulement
des céréales et des produits maraîchers, mais du houblon, du tabac, de
l'osier. Elle a une population pleine de bon sens qui, renforcée encore par
l'émigration alsacienne, n'a peur ni du travail, ni de l'ennemi.
Mais l'éclatante ressource de cette région est dans son gisement de fer, un
des plus riches du monde. La production du minerai de fer a décuplé depuis
1870. Elle s'élève à 8.500.000 tonnes par an, plus de sept mille ouvriers et
un capital fixe de 116 millions y travaillent. A supposer que cette
production s'accroisse encore plus rapidement, le gisement de fer serait
loin de s'épuiser au XXIe siècle ! L'industrie minière se développe en
Lorraine, d'autant mieux qu'elle ne se montre ni absorbante, ni jalouse.
Elle favori ses autres industries qui naissent autour d'elle et son élan
profite de leur essor. Ainsi, de proche en proche, elle a entraîné toute la
région de l'Est, des Ardennes à la Haute-Marne. La Lorraine traite elle-même
son minerai. A cette exploitation, qui s'élève à 3.500.000 tonnes de fer par
an, travaillent plus de huit mille ouvriers et un capital fixe de 150
millions.
À son tour, l'industrie métallurgique s'est ramifiée. Voici des aciéries à
Pompey, Longwy, Mont-Saint-Martin, Micheville, Homécourt, Neuves-Maisons.
Dix mille ouvriers y produisent plus de 500.000 tonnes d'acier par an. Et
voici des fabriques de traverses, de tôle, de fil de fer, de quincaillerie,
de chaudronnerie, etc. ; des fabriques d'outils ; des fabriques de matériel
de chemin de fer ; des ateliers de constructions mécaniques. Que d'économies
on a réalisées, du jour où l'on a utilisé sur place le minerai, puis la
fonte, puis l'acier ! A ces industries travaillent plus de trente mille
ouvriers et un capital fixe de 255 millions. La région de Briey, presque
déserte en 1870, compte aujourd'hui plus de cent mille habitants. Des cités
entières y surgissent, comme par enchantement. Certains morceaux de terrain
ont été payés aussi cher que si on devait y découvrir des filons d'or.
Les pangermanistes, n'en doutons pas, tiennent les yeux fixés sur cette
contrée. Ils en savent le prix. Ils y ont déjà mordu. En 1871, lorsqu'il a
arraché un lambeau de la Lorraine minière, Bismarck a fait à l'Allemagne un
don plus riche que la rançon de cinq milliards. De 1871 à 1911, elle en a
tiré plus de 211.000.000 de tonnes. C'est le revenu, d'un capital de vingt
milliards que ce lambeau de la Lorraine représente, rien que par son
minerai. Dans la Lorraine française, l'industrie du sel a la même expansion
que celle du fer. Les gisements de sel presque surabondants, s'étendent sur
plus de 420 kilomètres carrés. La production, depuis 1871, s'est accrue de
641 pour 100. Trois soudières se sont établies à Dombasle, à la Madeleine, à
Varangeville. Elles fabriquent non seulement de la soude, mais du chlorure
de calcium et de l'alcali. À ces œuvres travaillent un capital fixe de 20
millions et 4.000 ouvriers. À l'industrie du coton, filature, tissage, à
l'industrie de la lingerie et du vêtement, à l'industrie de la laine, du
lin, du chanvre, des étoffes, dans le seul département de
Meurthe-et-Moselle, travaillent plus de trente mille ouvriers et un capital
fixé de
BLAMONT (Meurthe-et-Moselle) (Cl. Debrie, Blâmont.) Vue prise
de la route d'Autrepierre
16 millions. A l'industrie du papier, du
carton, du livre, de l'imprimerie, travaillent plus de trois mille ouvriers
et un capital de 7 millions 500.000 francs.
Les tanneries utilisent le produit des salines ; les cordonneries, celui des
tanneries. Non moins prospère est l'industrie des chapeaux de paille, à
Lunéville et à Nancy. A la main-d'œuvre lorraine, elle confie une matière
première qui recueillie sous les tropiques, sert présentement à nous
défendre des chaleurs... tropicales.
Viennent enfin, ancienne et nouvelles, les industries d'art : faïenceries de
Lunéville et de Longwy, fabrique de glace de Cirey, cristallerie de Baccarat
; les Verreries de Nancy dont le style a exercé son action vibrante sur
l'art du monde entier ; la broderie, la noble broderie lorraine, qui occupe
encore près de 21.000 ouvrières.
Si diverses qu'elles soient, ces industries se relient toutes par un côté.
La circulation de la prospérité les anime et les nourrit.
Notre énumération s'allongerait hors de mesure. Pourtant, comment ne pas
citer les sociétés de transport, d'éclairage, de construction, les
carrières, les tuileries, les carrelages, et des fabriques de ciment
laitier, métamorphosant en produits utiles les résidus de la métallurgie qui
passaient pour irrémédiablement encombrants ?
En maints endroit, l'agriculture lorraine participe à cette expansion.
L'industrie maraîchère a atteint, çà et là, près de Lunéville, par exemple,
un rendement brut de 25.000 francs par hectare. Les industries alimentaires
qui transforment avec un très grand succès les produits agricoles :
féculeries, glucoseries, brasseries, meuneries emploient un capital de 20
millions.
Le commerce se développe, à peu près dans les mêmes proportions. Il occupe
20.000 personnes, dont les deux tiers sont au service des industries
d'extraction de transformation.
L'Université, les instituts techniques, les écoles, forment pour des progrès
nouveaux, des générations toujours plus éclairées et plus résolues.
Jusqu'à présent, la Lorraine a fait venir la houille du dehors. Des sociétés
de recherche, au capital de 4.500.000 francs, ont déjà trouvé des gisements
où, peut-être, un jour, se complétera, comme par miracle, le cycle
merveilleux de l'industrie locale.
Considérez toutes les régions qui composent notre incomparable unité
nationale : la région de l'Est est une de celles dont la France a le plus
constant besoin. La Lorraine le sait. Elle en est fière. Disons mieux : elle
en est reconnaissante.
Ce sont ces sentiments et ces idées qu'exprime aujourd'hui, à Blâmont, M.
Lebrun. Il a tous les titres pour en être l'interprète. Il est ingénieur des
mines, député de Briey et bon Lorrain.
Emile Hinzelin.
Mardi 25 octobre a été célébré, en
l'église de Blamont, le mariage de M. Gaston de Joybert, fils du baron de
Joybert et de la baronne, née d'André, décédée, avec Mlle Elisabeth d'Hausen,
fille de M. Frédéric d'Hausen et de Mme, née Mathis de Grandseille. Les
témoins étaient, pour le marié MM. Jean de Joybert et Antoine de Joybert,
ses frères; pour la mariée MM. André d'Hausen, lieutenant au 11e
cuirassiers, et Jean d'Hausen, son frère. Le mariage a été béni par l'abbé
Benoit, curé-doyen de Blamont. Notre Saint-Père le Pape avait daigné envoyer
sa bénédiction aux mariés.
Le service d'honneur était assuré par Mlle Suzanne de Dumast et le comte
Jean de Laudrian du Montet, Mlle Jeanne de Pardieu et M. Jean d'Hausen, Mlle
Sabine de Grandseille et M. Gabriel de Dumast. Mlle Madeleine de Mont et le
lieutenant André d'Hausen. Après la cérémonie, un lunch réunissait, au
château de Sainte-Marie, l'élite de la société lorraine.
Hier, un wagon contenant 10,000 kilos de
pommes déraille en gare d'Avricourt. Par suite de cet accident, les trains
de la direction de Cirey et de Blamont n'ont pu quitter Avricourt. Les
voyageurs ont été dirigés sur ces deux villes par des automobiles. Service
rétabli à cinq heures du soir.
Lunéville. - Un chasseur, M. Isidore
Petit, cafetier à Verdenal, a tué, accidentellement, près de Blâmont, un
autre chasseur, M. Emile Chatton, rentier, âgé de soixante-deux ans,
habitant également Verdenal.
Le rapide de Nancy tamponna un train
Dimanche soir, à la suite de la rupture d'un essieu de la machine du train
de marchandises n° 111 entre Aingeray et Liverdun, la tête du train dérailla
au kilomètre 335,500. Le rapide 32 qui part de Nancy à 4 h. 15, s'est jeté
sur la queue du train de marchandises
Le mécanicien Noncery le chef de train Hussenot, du rapide, ont été blessés.
Les deux voies sont obstruées Le transit se fait par Pont St Vincent.
Hussenot, grièvement blessé, a été transporté dans la soirée à l'hôpital de
Nancy.
Noncery a été dirigé sur l'hôpital de Châlons.
Les Barbares à Blâmont
Ils ne veulent pas s'en aller
(De notre correspondant particulier) Nancy, 16 novembre. - Voici maintenant
une autre affaire ! Les Boches se sentent en France mieux que dans leurs
foyers et ils refusent de partir. Quand ils ont appris la conclusion de
l'armistice, dans les secteurs entre Parroy et Blâmont, la plupart d'entre
eux ont réclamé comme une grâce la faveur d'être faits prisonniers : « Nous
ne voulons, pas retourner en Allemagne, disaient-ils. On y meurt de faim.
Nous avons peur d'être fusillés... » La lecture des journaux français que
nous, leur envoyions dans leur cantonnements n'était pas de nature à
dissiper leurs inquiétudes ! « Impossible de vous faire prisonniers,
déclaraient nos soldats... La guerre est finie. » Et, depuis quatre jours,
ils ont beau lever les bras, répéter qu'ils désirent être traités en «
Kamarades », les Boches attendent que l'on statue sur leur sort. L'officier
de qui nous tenons cette information absolument véridique, la commentait à
la manière de ses vaillants poilus : « Non seulement on les a eus; mais il
n'y a plus moyen de s'en débarrasser : ils se cramponnent à la terre de
France ! ».
CANNES
En l'église de Notre-Dame-de-Bon-Voyage, aujourd'hui, à onze heures, sera
célébré le mariage de Mlle Laurence Zimmerman, fille du colonel Eugène
Zimmerman, officier de la Légion d'honneur, et de ma dame, décédés, avec M.
Gabriel Duchamp, Croix de guerre, de Blamont (Meurthe-et-Moselle).
Sur la route de Nancy, presque à l'entrée
de Lunéville, l'automobile de M. Schoeffler, propriétaire des grands moulins
de Blamont, se brise contre un arbre, M. Schoeffler, la poitrine défoncée et
les bras cassés, est dans un état grave. Un promeneur, qui allumait sa
cigarette derrière l'arbre, fut retrouvé évanoui, tant son émotion avait été
forte.
LES VILLAGES QUI RENAISSENT
(De notre correspondant particulier)
Nancy, 12 août. - La commune de Montreux, dans le canton de Blamont, qui
avait été anéantie pendant la guerre, fêtera lundi prochain sa résurrection.
La solennité débutera par une bénédiction qui sera donnée par M. l'abbé
Barbier, vicaire général Ensuite aura lieu l'inauguration du monument élevé
à la mémoire des enfants de Montreux morts pendant la perte. M. Mazerand,
député de Meurthe-et-Moselle, assistera à ces fêtes.
UNE POUPONNIÈRE MODÈLE EN
MEURTHE-ET-MOSELLE
Nancy, 15 mai. Télégr. Matin. Le professeur Pinard, député de Paris et doyen
de la Chambre, accompagné du Dr Fruhinsholz, professeur à la faculté de
médecine de Nancy, a visité le château de Blamont, dans lequel seront
prochainement installées les salles destinées à recevoir les orphelins, les
enfants abandonnés et les enfants de mères atteintes de la tuberculose.
Un personnage suspect arrêté à Bar-le-Duc
(De notre correspondant particulier) Bar-le-Duc, 10 janvier. - La
gendarmerie de Bar-le-Duc vient de mettre1a main sur un escroc dont les
exploits complets ne seront connus qu'à la suite de l'enquête qui sera faite
à son sujet. La gendarmerie recevait samedi un coup de téléphone de la
brigade de Blâmont (M.-et-M.), qui l'avisait qu'un individu nommé
François-René-Serge-Jean de Rondi, 33 ans, ingénieur, avait commis une
escroquerie au préjudice de M. Rouy, mécanicien dans cette commune. De
Rondi, qui est de nationalité italienne, avait promis à M. Rouy d'obtenir
par ses relations un brevet d'inventeur pour une machine à peler l'osier
imaginée par de mécanicien. Grâce à cette promesse, de Rondi avait reçu pour
ses démarches une somme de 400 francs et était parti nanti de cette somme et
d'une bicyclette prêtée par M. Rouy. Vendredi, le mécanicien recevait de
Bar-le-Duc un télégramme de l'ingénieur italien qui réclamait l'envoi d'un
mandat télégraphique de 300 francs pour lui permettre de faire, un voyage
relatif à l'affaire. Le mécanicien flaira alors d'escroquerie et avisa la
gendarmerie. L'escroc fut arrêté. Il reconnut les faits et déclara alors
qu'il était le fils d'un colonel italien, qu'il avait fait ses éludes à
l'Ecole polytechnique italienne et était capitaine d'aviation de réserve. Il
a ajouté qu'il faisait partie du service de renseignements du gouvernement
italien. Il est arrivé en France sans passeport et il a déjà été signalé en
divers endroits. Ses dires vont être contrôlés.
A la recherche de Léon Daudet
A Avricourt
Léon Daudet a été signalé, il y a quelques jours, dans le département de
Meurthe-et-Moselle. Précisons : à Avricourt. Mercredi dans la soirée
arrivaient sept agents de la Sûreté qui s'installaient autour de la maison
d'un de nos amis, épicier, soupçonné de cacher le directeur de l'Action
française.
De plus, la brigade de gendarmerie d'Avricourt barrait les routes de
Lunéville et Blamont pendant que la brigade de Rechicourt tenait les routes
de Sarrebourg-Dieuze. Les agents de la Sûreté, pour examiner le magasin,
éprouvèrent le besoin de faire quelques achats dans l'épicerie. Le soir,
vers 11 heures, notre ami qui sortait pour faire une courte promenade, était
interpellé par deux des hambourgeois.
- Il paraît que vous cachez Daudet.
- P't'ête ben qu'Daudet est chez moi, répondit l'interpellé. En ce cas il
doit se reposer.
Voyant qu'il se moquait d'eux, les deux argousins promirent à l'épicier de
lui donner de leurs nouvelles. Le lendemain, ils visitèrent sans succès tous
les cafés et auberges qui logent à pied, à cheval, et en automobile. Le
succès de cette manifestation a été considérable. Ajoutons que le
commerçant, qui est ligueur et abonné à l'Action française, nous a envoyé le
montant des emplettes effectuées par les hambourgeois dans son magasin, soit
50 francs.
Des cachets antinévralgiques provoquent à
Blamont un double empoisonnement
L'analyse révèle des traces de strychnine
LUNÉVILLE, 12 juin. - Une domestique est morte après avoir absorbé un cachet
antinévralgique ; quelques mois après, dans les mêmes conditions, son maître
a été pris de violents malaises et n'a dû son salut qu'à la rapide et
énergique intervention d'un médecin.
Tels sont les faits qui, depuis plusieurs mois, ainsi que nous l'avons déjà
brièvement signalé, soulèvent, dans la commune de Blamont, où ils se
passèrent, des commentaires passionnés.
S'agit-il d'un double attentat ou d'accidents dus à une déplorable méprise ?
Les deux hypothèses trouvent, à Blamont, d'ardents défenseurs. En attendant
que des documents décisifs aient permis à la justice de se prononcer,
précisons les éléments de cette affaire mystérieuse :
M. Lahoussay, vétérinaire à Blamont, avait à son service, comme femme de
ménage, une dame Pouget, 32 ans, mère de trois enfants.
Au mois de décembre dernier, un matin, Mme Pouget se plaignit d'une forte
migraine. M. Lahoussay, ayant en sa possession une boite de cachets
antinévralgiques, donna un de ces cachets à sa domestique. Celle-ci éprouva
aussitôt de violents malaises ; elle fut prise de tremblements et, quatre
heures après, elle expirait, en déclarant :
« M. Lahoussay a dû me faire prendre par erreur un médicament destiné à un
des animaux qu'il soigne ».
Un mois plus tard, M. Lahoussay fut à son tour en proie à une migraine; il
usa de son remède ordinaire. Un seul cachet restait au fond de la boîte. Le
vétérinaire l'avait à peine absorbé qu'il éprouvait les symptômes
d'empoisonnements constatés précédemment chez Mme Pouget. Il fit venir en
toute hâte un médecin qui lui administra un contre-poison ; grâce à cette
médication énergique et rapide, il fut sauvé.
L'affaire causa naturellement dans Blamont une émotion considérable. M.
Lahoussay est une personnalité en vue; nombreux furent ceux qui insinuèrent
qu'il avait dû être victime d'un attentat.
M. Pouget porta plainte au parquet de Lunéville ; il réclama, aux fins
d'autopsie, l'exhumation de son épouse.
L'analyse des viscères établit formellement que celle-ci avait succombé aux
suites d'une intoxication par la strychnine. La justice fut saisie. Une
expertise eut lieu. On examina attentivement la poudre adhérant aux parois
de la boite ayant contenu douze cachets dont les dix premiers avaient été
utilisés par M. Lahoussay sans provoquer la moindre indisposition.
Cependant, l'enquête ne se développa pas aussi rapidement que l'eût désiré
M. Pouget : sur le conseil de son entourage, le mari de l'ancienne
domestique intenta une nouvelle action, en se portant, cette fois, partie
civile.
L'enquête a déjà établi un point important : les cachets n'ont pas été
préparés par le pharmacien local ; ils étaient d'une marque connue ; il
semble donc impossible qu'une erreur ait été commise au moment de leur
fabrication. Faudrait-il admettre qu'une main criminelle ait ouvert deux des
cachets et remplacé leur contenu inoffensif par de la strychnine ?
(Journal.)
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