10 mai 1861
Un crime affreux a été commis dimanche dernier, vers trois
heures et demie, à Blâmont, sur la personne de Jean Bernard dit
Evrard, propriétaire.
Un homme s'est introduit chez Bernard, au moment où celui-ci
était à la promenade. En arrivant chez lui, Bernard trouve ce
voleur qui allait ouvrir les volets de l'armoire, au moyen d'une
hachette. Plutôt que de chercher à se retirer ou de crier au
voleur, il a lutté avec le bandit, et celui-ci, qui était sans
doute le plus, fort, a laissé Bernard pour mort, après lui avoir
donné au moins dix coups de la hachette sur la tête. Tout le
crâne est mutilé. Dix ou quinze minutes après le crime, un
parent de Bernard venait le chercher pour aller goûter à
Saint-Jean, éloigné d'un kilomètre et demi de Blâmont. Le
malheureux Bernard, qui a survécu 2 heures, n'a pu prononcer,
malheureusement, aucune parole de manière à pouvoir renseigner
ses amis et signaler l'assassin.
Malgré ces démarches actives de M. le procureur impérial, qui
est arrivé le même jour, à 9 heures et demie du soir, avec M. le
juge d instruction, il n'a pas encore été possible de pouvoir
mettre la main sur cet audacieux criminel.
Il est bon de vous dire, Monsieur, qu'à eux reprises
différentes, on a commis deux vols au préjudice de Bernard, qui
était un très-honnête homme. 12 mai 1861
On écrit de Blâmont au Journal de la Meurthe :
Il paraît certain aujourd'hui que le crime dont vous avez parlé
dans votre dernier numéro a été commis par un nommé Bernard, âgé
de 18 à 19 ans, neveu de la victime. Suivant les déclarations de
ce Bernard, il aurait eu pour complice un repris de justice,
Colin, âgé de 18 ans. Tous deux ont dû être amenés hier dans les
prisons de Lunéville. 14 mai 1861
On écrit de Blâmont :
« La justice vient de procéder à l'arrestation des auteurs
présumés de l'assassinat du 8 mai. Ce sont deux jeunes gens,
dont l'un, Paul Bernard, âgé de 17 ans, est le propre neveu de
la victime ; l'autre, nommé Colin, âgé de 19 ans, est un repris
de justice et a une très-mauvaise réputation. Ils avaient
fabriqué une fausse clé pour ouvrir l'armoire de M. Jean
Bernard, dit Evrard ; mais ils n'ont emporté qu'un porte-monnaie
trouvé dans la poche de cet infortuné vieillard, et qui
contenait la modique somme de 4 fr. Après le crime, ils ont
passé plusieurs heures dans les environs de Blâmont, puis sont
rentrés chez eux.
» On assure que Paul Bernard, pressé de questions, a déjà fait
des aveux. Son malheureux père, qui est un ancien soldat, s'est
pendu de désespoir ; mais on a pu venir à son secours quand il
respirait encore, et l'on espère qu'il ne succombera pas à
l'asphyxie.
» L'émotion est toujours grande dans notre petite ville. » 27 juin 1861
On écrit de Blâmont, le 23 juin, au Journal de la Meurthe:
Hier samedi, vers sept heures et demie, un ouragan, précédé de
quelques coups de tonnerre, s'est abattu sur la ville de Blâmont
et les environs, avec une telle violence que le foin qui était
amassé a été transporté au loin; les voitures, chargées, ont été
renversées partout; les branches d'arbres cassées, beaucoup
d'arbres déracinés, Blâmont surtout a souffert. Les tuiles
étaient arrachées des toits, comme les feuilles sèches des
arbres.
La récolte du foin ne sera pas de moitié d'une année ordinaires
; dans les contrées comme Abreschviller, Saint-Quirin,
Val-et-Châtillon, etc., où on a l'habitude d'arroser les prés,
la récolte sera supérieure à une bonne année.
Quand donc le Corps législatif aura-t-il à voter quelques 100000
francs par département pour faire des canaux d'irrigation qui
profiteraient à tous les citoyens indistinctement : car ayez
plus de foin, vous aurez plus de bétail, partant plus de viande,
plus de fumier, et en conséquence plus de blé.
Les blés sont superbes, mais comme au moment de la fleur les
vents d'ouest et du nord ont constamment soufflé, je crains que
la fécondation ne soit pas parfaite. Quant à l'avoine, si la
sécheresse persiste encore huit jours, sa récolte sera
très-compromise. Pour la vigne, dans celles qui ont été taillées
haut et qui étaient vigoureuses, malgré la gelée, on compte sur
un quart de récolte.
Aux trois dernières audiences de la justice de paix de Blâmont,
le juge de paix a eu à régler des causes vraiment
très-surprenantes pour les temps où nous vivons : il n'était
question que de sorciers, de sorcières, de désenchanteurs, et ce
qu'il y avait de plus désagréable, le plus grand nombre était,
ou du moins se croyait ensorcelé, et il a fallu toute la
patience de notre honorable juge de paix pour les mettre
d'accord. Honneur au magistrat qui a eu le courage et la
patience d'écouter les reproches qu'ils se faisaient l'un et
l'autre, pendant trois audiences consécutives. Quant au
ridicule, il va sans dire que le public s'est chargé de leur
infliger. 1er juillet 1861
L'église de Blâmont a particulièrement souffert de l'ouragan du
22. Les clochetons ont été renversés, et on évalue à 4.000 fr.
environ les dégâts occasionnés à cet édifice. 7 juillet 1861
On nous avait beaucoup exagéré les dégâts occasionnés à l'église
de Blâmont par l'ouragan du 22 juin. Les réparations à faire,
nous assure-t-on, ne doivent pas atteindre le chiffre de 1,200
fr.; encore faut-il ajouter que, d'après certaines personnes
dignes de foi, la foudre n'est pas étrangère aux accidents
produits ; de plus, on a constaté que, par le fait de la
négligence des ouvriers, les quelques clochetons renversés
n'avaient point été goujonnés contrairement aux prescriptions du
devis. 17 octobre 1861
Sur le compte rendu à l'Empereur, par le ministre de
l'intérieur, des actes de dévoûment qui lui ont été signalés
pendant le premier trimestre de 1861, et aux termes d'un rapport
approuvé par Sa Majesté, le 30 juin dernier, des médailles
d'honneur ont été décernées aux personnes désignées ci- après :
Une médaille en argent de 2e classe au sieur Manck (Pierre),
chauffeur à Blâmont, qui, le 5 décembre 1860, a exposé ses jours
pour sauver un jeune homme saisi et entraîné par le régulateur
d'une machine à vapeur ; [...] 17 mai 1862
Un menuisiers d'Ancerviller, nommé Barbier (Charles-Auguste),
âgé de 57 ans, veuf en secondes noces et père de deux toutes
jeunes filles, s'était rendu à Blâmont pour y chercher les
éléments principaux d'un repas qu'il devait offrir à ses
parents, invités par lui à assister au service anniversaire de
la mort de sa dernière femme. Il ne se remit en route que tard
dans la soirée, et, une pointe d'ivresse aidant, il s'écarta de
la grande route sur le territoire de Domêvre, et tomba dans la
Vezouze, où son cadavre fut retrouvé le lendemain. 11 février 1863
Une brodeuse de Blâmont était sortie quelques instants de chez
elle à la tombée du jour, après avoir couché ses trois enfants.
Un quart-d'heure plus tard, elle rentrait ; déjà une épaisse
fumée remplissait la chambre. Elle courut au berceau placé près
du poêle : l'infortuné petit être qui y était endormi
tout-à-l'heure avait tout le corps carbonisé. 24 mai 1863
On nous écrit de Blâmont, 21 mai 1863 :
Mardi 19 mai, à 6 heures du soir, un orage mêlé de grêle a passé
sur Blâmont avec une violence incalculable. Les dégâts qu'il y a
occasionnés s'élèvent à une somme très-considérable la récolte
des vignes et des jardins a été complètement détruite ; les
sainfoin, trèfle et luzerne hachés. On estime que l'on perdra le
quart de la récolte des blés. La commune de Montigny et
d'autres, situées au sud-sud-ouest de Blâmont, ont été encore
plus endommagées. A Ibigny, à Richeval et partie de Foulcrey,
tout a été complètement anéanti ; on n'espère pas récolter un
sac de blé dans les deux premières. L'orage n'avait pas de
direction régulière : là il soufflait d'ouest, plus loin
nord-ouest, nord-nord-ouest. Enfin, arrivé à environ 10
kilomètres de Blâmont, il a tourné au nord-est, et est, dit-on,
allé se perdre vers Sarreguemines, en causant parfois, sur son
passage plus ou moins de dégâts. 3 juin 1863
On nous écrit de Blâmont, le 30 mai :
M. A. B., cultivateur à Blâmont, me communique des
renseignements qui, d'après l'assurance qu'il m'en a donnée,
méritent une place dans les colonnes de votre estimable journal.
Il m'a assuré qu'en 1825, le 23 mai, un orage semblable à celui
dont nous venons malheureusement d'éprouver les effets, fondit
sur une partie des arrondissements de Toul et de Nancy,
principalement sur la commune de Millery, où il exploitait une
terme. Plusieurs cultivateurs labourèrent leurs blés, qui
paraissaient entièrement détruits, et y semèrent de l'orge qui
donna peu. Ceux qui abandonnèrent leurs blés comme, on dit à la
garde de Dieu, les virent bientôt repousser ; si bien qu'ils
rendirent encore environ 10 hectolitres à l'hectare de très-bon
blé. Ceux qui n'avaient été qu'à moitié atteints et que l'on
avait conservés, croyant à une demi-récolte, produisirent moins
que les autres, et du blé d'une moindre qualité.
D'après ces dires, il vaudrait mieux suivre le dernier exemple,
que les conseils de ceux qui voudraient que l'on sème de l'orge
ou des pommes de terre, qui, tout en occasionnant des frais de
culture, peuvent encore ruiner le sol. (Journal de la Meurthe.) 5 juillet 1863
Jeudi matin, entre dix et onze heures, Mlle Marie Jacques, âgée
de 44 ans, née à Blâmont, modiste à Nancy, tomba évanouie au
sortir du bain qu'elle avait pris aux Grands-Moulins et succomba
avant l'arrivée du docteur qu'on s'était empressé d'envoyer
chercher. La syncope qui a provoqué sa mort est due à un
appauvrissement habituel du sang. 4 août 1863
On nous écrit de Blâmont :
A propos d'un merle. M. C. a vendu, au mois de mai dernier, un
merle à M. M. Le prix de 7 fr. fixé par M. C. lui a été payé.
Aujourd'hui M. M. a cité son vendeur devant M. le juge de paix
de Blâmont, pour M. C. s'entendre condamner à reprendre l'oiseau
vendu, rendre les 7 fr. prix d'icelui, et pour la nourriture
dudit, compter à son acheteur une indemnité de 5 fr.
M. le juge de paix à M. C. : Vous avez vendu à M. M. un merle.
Pourquoi ?
M. C. : Parce qu'il mangeait trop.
Le juge : Et vous, M., pourquoi ne voulez-vous plus du merle que
vous avez acheté ?
M. M. : Parce qu'il ne chante pas.
Le juge : Est-ce qu'il ne chantait pas lors de votre acquisition
?
M. C. (avec chaleur) : Pardon, Monsieur, il chantait
parfaitement, il chantait une valse et une polka. Mais M. M. a
voulu recommencer l'éducation de la pauvre bête, et lui
apprendre l'air d'une romance à la mode, ainsi que le
plain-chant romain. (Hilarité.) Ce n'est pas tout, on ne
nourrissait l'élève que de carottes.
M. M. : Carottes !
M. C. : Moi je ne le nourrissais que de pain et de chènevis.
J'offre de citer onze témoins qui prouveront que chez moi le
merle chantait à ravir.
M. M. : J'offre d'en citer vingt-cinq qui diront que le merle ne
chantait pas.
M. C. : Bien sûr, je ne vous le vendais pas pour remplacer un
orchestre dans un bal.
M. M. : L'orchestre d'un bal ! mais un parent à moi, qui joue du
violon, n'a jamais pu parvenir, malgré ses excitations
mélodieuses, à faire ouvrir le bec à votre oiseau.
Le débat n'aboutissant à rien, sinon à entretenir l'hilarité de
l'auditoire, M. le juge de paix remet à huitaine pour prononcer,
après l'audition des 11 témoins de M. C. et des 25 de M. M - Les
plaideurs habitent une localité fort éloignée du chef-lieu de
canton ; il est probable qu'il leur faudra dépenser, en frais de
route et de témoins, une centaine de francs pour établir, devant
le juge, le talent ou l'ignorance du merle en fait de chant. -
Et l'on parle des Normands ! (Journal de la Meurthe.) 1er septembre 1863
Chronique locale
Institution Saint-Louis à Blâmont.
Ecole secondaire professionnelle, industrielle et commerciale et
études de latin.
La distribution des prix du collège de Blâmont a eu lieu, le 8
août dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville, sous la
présidence de Mgr l'évêque de Nancy, assisté de M. le maire de
Blâmont.
Au commencement de la séance, Monseigneur a prononcé le discours
suivant qui fait connaître les changements introduits dans
l'organisation de l'Institution Saint-Louis. Messieurs,
De tout temps, le collège de Blâmont a eu des droits à la
confiance de votre antique cité et à l'intérêt des évêques de
Nancy.
Vos fils y ont trouvé, avec une religieuse et paternelle
direction, la science des lettres humaines, et le sanctuaire a
largement recruté parmi les élèves de cette Maison.
Aussi mes prédécesseurs avaient-ils cru devoir, quoiqu'en des
degrés divers, en accepter le haut patronage et désigner ou
maintenir les directeurs, qui, aujourd'hui encore, se trouvent à
sa tête.
Ce patronage, Messieurs, je serai heureux non seulement de le
continuer au collège de votre ville, mais encore, ainsi que vous
me l'avez instamment demandé, de le rendre plus actif, plus
immédiat, plus efficace.
J'ai accepté, Messieurs, cette sollicitude nouvelle, pour
reconnaître, autant qu'il est en moi, les sacrifices que
s'impose votre ville et le zèle intelligent que témoigne pour
tous vos intérêts votre premier magistrat.
Je suis heureux de vous faire connaître aujourd'hui les
modifications que nous avons cru, de concert, devoir introduire
dans la direction des études du collège de Blâmont, pour le plus
grand avantage des familles et des enfants de ce pays.
L'étude des langues classiques continuera, comme par le passé,
dans l'Etablissement; mais elle s'arrêtera à la troisième.
Les études industrielles, commerciales et professionnelles au
contraire, y seront développées, et formeront, désormais comme
la spécialité et le caractère propre de cette maison
d'éducation.
Elle rendra par là le plus éminent service à votre ville, à une
foule de pères de famille de ce département et des départements
voisins, heureux, je n'en doute pas, de préparer leurs enfants à
des carrières utiles, et de plus en plus honorés même temps
qu'ils développeront en eux par les leçons et les exemples de
prêtres vertueux autant qu'éclairés, l'aura de la religion, de
la vertu, du travail et de l'honneur.
Pour atteindre ce but, j'ai dû chercher à remplacer dignement
MM. les directeurs actuels du collège, qui emportent en se
retirant nos regrets, notre reconnaissance et notre estime.
Je n'ai pas reculé pour cela devant les sacrifices les plus
pénibles pour d'autres établissements.
J'ai pris au collège de la Malgrange, l'un de ses professeurs
les plus distingués, M. l'abbé Gondrexon, pour le placer à la
tête du collège de Blâmont. Sa longue expérience de
l'enseignement, ses titres scientifiques, les regrets profonds
qui le suivent, et qui vous l'ont vivement disputé, tout nous
assure que cette Maison trouvera en lui un supérieur accompli.
Il sera secondé dans sa charge difficile, par M. l'abbé Georges,
que le diocèse d'Angers nous avait emprunté pour le mettre à la
tête de l'un de ses plus florissants établissements, et qu'il me
rend sur mes réclamations les plus vives. II eût été capable,
sans nul doute, d'avoir ici le premier rang mais sa modestie et
son dévouement n'ont voulu que le second.
M. l'abbé Gascon, curé d'Agincourt, prêtera de nouveau à ces
Messieurs, le concours de son expérience et de son habileté
consommée, pour la direction si importante du matériel de la
Maison.
Enfin, plusieurs autres ecclésiastiques seront chargés de
surveillance et des classes de latin. Quant à la partie
principale de l'enseignement dans ce collège, je veux dire à
l'enseignement industriel, professionnel et commercial, j'ai
voulu le confier à des mains déjà habituées de longue date, à ce
genre de leçons. J'ai donc pris parmi Frères de la Doctrine
Chrétienne, dont je suis le supérieur les sujets les plus
capables qui, dans des Maisons du même genre, obtiennent un
succès considérable, dans les diocèse de Nevers, d'Angers, de
Verdun et d'autres encore.
Ainsi, Messieurs, tout concourt heureusement à donner à cette
Maison un caractère de supériorité incontestable et d'utilité
réelle. J'ajoute que la modicité du prix de la pension la met, à
dessein, à la portée de tous.
J'espère donc qu'un véritable succès lui est réservé. J'ai
confiance que le clergé de ce diocèse et des diocèses voisins
que les pères de famille apprécieront, comme moi, tout ce qui a
été fait pour mettre cette Maison au rang des plus
recommandables, et que, comme moi, ils lui accorderont te
sympathies et leur actif patronage.
J'ai aussi la confiance que, répondant à ces sympathies, le
collège de Blâmont continuera a donner à la génération qui
s'élève, des chrétiens sincères, des hommes vraiment animés de
l'amour de leur pays et de celui de leur devoir.
25 octobre 1863
On écrit de Blâmont, le 21 octobre, au Journal de la Meurthe :
Hier, à 5 heures du soir, le feu a éclaté à Parux, où quatre
maisons ont été la proie des flammes. Cette commune, située dans
un fond, a été, pour éteindre l'incendie, réduite à ses seules
ressources ; mais eût-elle été placée sur une hauteur, qu'aucun
secours étranger n'y serait accouru, avec quelque chance de
succès du moins, les instructions de l'autorité défendant de
faire sortir les pompes sans une réquisition du maire de la
commune où le sinistre éclate. Je suis loin de blâmer ces
instructions ; mais, n'aurait-on pas bien fait d'y ajouter que,
chaque fois qu'un incendie se déclarera dans une commune, le
maire sera tenu, sous sa responsabilité personnelle, d'en
prévenir les localités voisines, et particulièrement celles qui
sont pourvues de pompes et d'une compagnie de pompiers. Dans
plus de 50 incendies auxquels j'ai assisté, j'en ai vu trois
seulement où le maire ait appelé du secours. Heureusement que,
dans nos environs, M. Chevandier, de Cirey, qui possède
plusieurs pompes, se transporte toujours avec ses ouvriers, et
spontanément, partout où le feu éclate. On en peut dire autant
du commandant de la compagnie de sapeurs-pompiers de Blâmont et
du désintéressement des hommes qui la composent. Hier encore,
ils ont fait preuve de zèle. Vers sept heures, à la nouvelle de
l'incendie, et après en avoir obtenu la permission de M. le
maire, ils ont sorti une pompe que, faute de chevaux, ils ont
traînée à bras jusqu'à Barbas. Mais là, n'ayant pas pu se
procurer d'attelage et ayant encore sept kilomètres à parcourir
par des chemins de traverse, ils furent obligés de s'en
retourner. Un certain nombre d'entre eux, cependant, suivirent
leurs chefs et un médecin de la ville jusqu'au lieu du sinistre,
où ils ne purent que constater un dommage qui eût été moitié
moins considérable si des secours eussent été réclamés à temps.
Ce qui précède me porte à vous entretenir d'un fait bien
déplorable à constater et qui ralentit trop souvent le zèle des
pompiers : c'est que, si les compagnies d'assurances indemnisent
largement les sinistrés, jamais, ou du moins je n'en ai pas la
connaissance, elles n'indemnisent les communes des avaries
survenues aux pompes, ni les pompiers qui ont exposé leur vie et
perdu leur temps. Cayet.
14 novembre 1863
On nous écrit de Moriviller :
Monsieur le Rédacteur, Permettez-moi de vous faire part du
double plaisir que j'ai éprouvé en visitant ces jours derniers
une église où se trouve un des plus beaux Chemins de Croix que
j'aie encore vus. Je dis double plaisir, car à celui d'avoir pu
admirer quelques belles stations et de la bonne peinture à ce
qu'il me semble, se joint la satisfaction d'apprendre que c'est
un peintre du pays qui en est l'auteur. Peut-être sera-ce rendre
service à quelques confrères et à quelques églises, que de leur
indiquer M. Emeraux, jeune peintre de talent et d'avenir qui,
après avoir séjourné quelque temps à Blâmont, habite main tenant
à Nancy, rue et place Saint-Georges. Cet artiste, malgré les
heureuses qualités qu'on remarque dans ses tableaux, ne fait pas
payer son travail bien cher. Tout au contraire, et si vous en
doutez, allez plutôt faire une visite à l'église de Foulcrey, et
vous serez aussi étonné du prix peu élevé que de la beauté de
son Chemin de Croix. L'encadrement, qu'on pourrait dire
certainement d'un nouveau genre, prête, sans doute, à le faire
valoir ; mais malgré quelques petits défauts dans la peinture,
on admire véritablement de bons coups de pinceaux et des têtes
bien dessinées. Le Christ surtout apparaît dans toutes les
stations avec un air de ressemblance de majesté, de douceur et
de tristesse qui plaît et saisit. Dans la même église, on
remarque aussi deux tableaux de M. Emeraux; l'un représente la
nativité de N. S. Jésus Christ et l'autre la résurrection du
fils de la veuve de Naïm. Ce dernier surtout offre un effet de
lumière qui m'a paru beau et bien rendu. Agréez, etc. 18 novembre 1863
Le 11 novembre, un incendie considérable a dévoré à Frémonville
quatre grandes maisons de cultivateurs. Le dégât eût été bien
plus considérable encore sans l'actif dévoûment de M. le curé et
celui du maire qui, oubliant le danger que cou rait sa propre
maison, à laquelle s'est arrêté l'incendie, se transportait
partout. On ne saurait trop louer le zèle qu'ont déployé en ces
tristes circonstances les gendarmes de Blâmont et de Cirey, les
pompiers de Frémonville et de Blâmont et les hommes attachés à
la pompe de M. Chevandier. On doit signaler entre tous le
lieutenant Chambrey et le sapeur Lamasse, tous les deux de
Blâmont. Tout était assuré, mais pour des sommes qui ne pourront
couvrir les pertes. 6 décembre 1863
Le dimanche 22 novembre, dans l'après-midi, le sieur Guise,
facteur rural à Blâmont, a été ramené chez lui dans un état
d'ivresse qui a provoqué sa mort. Depuis quelque temps, on
apercevait chez lui quelques traces d'aliénation mentale. 14 août 1864
C'est l'époque des distributions de prix. Toutes ces fêtes se
passent avec plus ou moins d'éclat ; mais toutes ont leur
caractère propre : et c'est ce point que nous cherchons à faire
ressortir. Au collège de Blâmont, ce qui a frappé surtout et ce
que Monseigneur l'Évêque, qui présidait, a relevé admirablement,
c'est la confiance universelle en la prospérité de
l'établissement. Cette année, qui est la première depuis sa
réorganisation, on a constaté de véritables succès dans les
études ; les pensionnaires ont été plus nombreux que l'on
n'aurait pu l'espérer, et les demandes d'admission pour les
nouveaux élèves doublent déjà le nombre actuel. Le collège de
Blâmont, qui est appelé à rendre de très grands services, par
son caractère d'école professionnelle, à la région du diocèse au
centre de laquelle il est placé, s'est mis à l'œuvre dès les
premiers jours de sa reconstitution, et ses efforts ont été
couronnés de succès. On ne pouvait pas moins attendre de
l'habileté des maîtres qui le dirigent, de la haute protection
de Monseigneur l'Evêque et de la faveur des magistrats de la
cité. 4 novembre 1864
Le 27 octobre dernier, M. l'adjoint au maire de Gogney et son
fils étaient occupés dans leurs champs, près de l'ancienne route
impériale n° 4, lorsqu'ils virent, à un kilomètre de distance,
un voiturier leur faire avec son fouet des signes de détresse.
Ils accoururent à son aide et reconnurent que toutes les
marchandises empilées sur le véhicule étaient la proie des
flammes. Il ne restait plus qu'à renverser la voiture pour
l'empêcher d'être à son tour consumée. Le cheval avait été
dételé déjà.
Le voiturier déclara se nommer Isidore Weil, marchand d'étoffes
à Blâmont, et il estime à 2,543 fr. 50 c. les dégâts occasionnés
par le feu. Nous ignorons absolument la cause de ce sinistre ;
toutes les marchandises, dont le prix est encore dû à des
négociants de Toul, Raon et Saint-Dié étaient assurées. 8 novembre 1864
Le sieur Jean-Eugène Gérard, âgé de 32 ans, célibataire, atteint
d'idiotisme, vient de se pendre dans l'atelier de menuiserie de
l'hospice de Blâmont, où il avait été renfermé. 10 février 1865
Voici, écrit-on de Blâmont. le 3 février 1865, un fait qui
tout'extraordinaire qu'il paraisse, n'en est pas moins de la
plus exacte vérité :
« II y a environ 15 jours, le gendarme Aubert, de la brigade d'Azoudange,
trouva, dans une botte de foin, une montre en argent, et
s'empressa de la remettre au maire de la localité, qui, ayant
pris des informations à Blâmont, d'où venait le foin, sut
qu'elle appartenait à un nommé Pierson, lequel l'avait perdue en
chargeant le foin pendant la fenaison. La montre lui fut rendue,
et il offrit une récompense au gendarme qui la refusa.
» Ainsi, ajoute notre correspondant, cette montre a été chargée
avec le foin dans le pré, déchargée chez le propriétaire,
enfermée plus tard dans une botte de 10 kilos, laquelle botte a
été divisée en deux, et enfin seulement découverte à Azoudange,
au moment où on allait donner le fourrage aux chevaux. C'est le
cas de dire que le hasard joue souvent un grand rôle dans les
choses d'ici-bas. »
26 février 1865
On nous écrit de Blâmont : Lors de l'incendie qui dévora quatre maisons
à Leintrey, le 13 du mois de janvier, les-élèves du pensionnat
tenu par Mmes Tanche, à Blamont, touchées de compassion pour les
pauvres familles qu'avait atteintes le sinistre, imaginèrent une
loterie pour venir, elles aussi, au secours de ces malheureuses
victimes du fléau et en envoyèrent le produit à M. le curé de
Leintrey qui s'empressa d'exprimer dans une lettre des plus
touchantes à ces intéressantes bienfaitrices sa gratitude et
celle de ses paroissiens.
23 août 1865
Des excès de boisson viennent de pousser un jeune homme de 23
ans, Emile Gérard, tonnelier à Blâmont, à se suicider par
strangulation. 22 septembre 1865
Un incendie attribué à l'imprudence d'un fumeur s'est déclaré, à
Blâmont, dans une maisonnette non assurée située à l'extrémité
sud de la ville, et appartenant à M. Charles Melnotte,
aubergiste, dont elle avoisinait le corps-de-logis. Les chaînes
ont été organisées par les soins de la gendarmerie, qui s'est
tout d'abord assurée si personne ne courait de danger. Les trois
pompes à incendie de Blâmont ont sur-le-champ fonctionné, et
déjà le feu était concentré dans son foyer, lors que sont
arrivées les pompes de Barbas et de Verdenal, ainsi qu'une
grande partie des habitants de ces communes et des localités
environnantes. M. Chambrey, sous-lieutenant de pompiers, et les
sapeurs-pompiers Lamasse et Colin, se sont, comme toujours,
signalés par leur intrépidité. La maisonnette contenait 30
stères de bois de chauffage et deux porcs, qui ont été brûlés.
Le dommage est évalué à 1,700 fr.
28 septembre 1865
Un incendie vient de consumer, à Igney, le château, nouvellement
réparé, de M. Philippe Mullot. Les pompiers de Blâmont, d'Avricourt
et d'Autrepierre ont joint leurs généreux efforts à ceux de
leurs collègues d'Igney et des habitants de cette commune, et le
feu a pu être concentré dans son foyer. Leur dévoûment a, en
outre, facilité le sauvetage du mobilier, des vins et des
liqueurs, organisé avec promptitude et intelligence par la
gendarmerie de Blâmont et par celle d'Azoudange. Les dégâts,
évalués à 22,000 fr., seront couverts par l'assurance.
4 octobre 1865
Le sieur Firmin Bastien, âgé de 41 ans, charpentier à Réchicourt-le-Château,
vient de mourir à l'hôpital de Blâmont, des suites d'une chute
qu'il avait faite du haut d'un noyer, dans son jardin.
On adresse de Blâmont, au Journal de la Meurthe, la petite
anecdote suivante, dont on lui garantit l'authenticité : « Un
sous-officier de notre compagnie de sapeurs-pompiers fut, il y a
quelques jours, agréablement surpris de recevoir, pour la fêle,
un lièvre que lui envoyait le maire d'une commune dans laquelle
il s'était récemment signalé lors d'un incendie. Deux de ses
voisins et amis en conçurent de la jalousie, et se concertèrent
pour lui jouer un tour. Le malin pompier, qui s'était méfié,
s'empresse de dépouiller son lièvre, laissant toutefois la tête
et les pattes après la peau qu'il remplit de sciure de bois et
de quelques pierres ; puis il l'exposa dans un endroit favorable
au projet de larcin qu'il avait éventé.
Un des amis, en effet, s'introduit furtivement dans la maison,
s'empare du lièvre, et, tout rayonnant de joie, le porte chez
son complice qui avait déjà préparé son couteau et les
ustensiles nécessaires pour dépecer la chair et le sang de
l'animal.
Mais, ô déception! Le reste se comprend et ne peut s'exprimer. »
8 octobre 1865
On nous écrit de Petit-Mont, 6 octobre :
Monsieur le Rédacteur,
La commune de Petit-Mont vient de faire placer dans son église,
construite en style ogival, deux autels collatéraux, en pierre
blanche dite savonnière, exécutés par MM. Gœury, frères.
sculpteurs à Blâmont.
Ces Messieurs ont justifié de nouveau par ce travail
l'excellente réputation d'artistes qu'ils s'étaient faite depuis
plusieurs années dans le pays. Les différents endroits où à
plusieurs reprises ils ont eu occasion de produire leur talent
sont :
Frémonville, Xermaménil, Bertrichamp, Verdenal, Blâmont et Cirey.
Aussi après avoir vu dans l'église de Frémonville deux autels
collatéraux sortis de leurs ateliers, remarqué dans l'église de
Blâmont un beau Chemin de Croix et une riche boiserie du chœur,
dus à l'habileté de leurs ciseaux, et admiré chez M. Chevandier
de Valdrôme, à Cirey, un magnifique bas relief exécuté sur
place, nous n'avons pas un instant hésité à leur confier la
construction, dans le style de l'église, des deux autels
collatéraux dont ils viennent de terminer la pose.
L'exécution a dépassé notre attente. La beauté et la perfection
du travail, comparées à la modération des prix, font
l'admiration des habitants de la commune, et c'est avec plaisir,
Monsieur le Rédacteur, que je m'associe à leur sentiment de
reconnaissance, en donnant par la voie des journaux à MM. Gœury,
frères, sculpteurs à Blâmont, un témoignage public de notre
satisfaction.
Agréez, etc. Le maire de Petit-Mont, J.-E. Thomassin. 3 novembre 1865
Dimanche, 29 octobre, à huit heures du soir, la population de
Blâmont a été mise en émoi par le son du clairon des pompiers de
la ville ; le feu était à Repaix : c'était le château occupé
autrefois par M. le baron de Muller, actuellement par M.
Pierre-Antoine Devos, qui brûlait. En quelques heures, les
flammes avaient dévoré cette belle construction. Malgré le vent
impétueux qui donnait, les habitants de Repaix, aidés de ceux
des communes voisines, ont pu garantir leurs habitations, qui
étaient bien menacées, ainsi que l'église et le presbytère. MM.
les professeurs du collège de Blâmont se sont rendus en toute
hâte sur les lieux. Parmi les personnes qui se sont distinguées,
nous devons signaler M. l'abbé George, directeur du collège. La
cause de ce sinistre est encore inconnue. Le château était
seulement assuré pour 13,000 fr. Les pertes sont évaluées à
environ 16,000 fr. 9 décembre 1865
M. Vaultrin vient de mourir à Blâmont où il était né en l'année
1786; il est rare qu'une existence aussi modeste que ce fut
constamment la sienne inspire autant d'estime, de véritable
affection et de regrets que M. Vaultrin en a fait naître et en
laisse dans l'esprit de ses concitoyens.
Comme tous les Français de son époque, il entrait dès
l'adolescence dans les armées impériales, et sa belle conduite
et son courage étaient récompensés après peu d'années de
services par l'épaulette d'officier et la décoration de la
Légion-d'Honneur qu'il avait gagnées par plusieurs actions
d'éclat dans les terribles guerres d'Espagne et de Portugal.
Rentré dans ses foyers après Waterloo, il abandonna la carrière
des armes pour contracter un mariage dans lequel il trouvait le
bonheur du foyer qui suffisait à son ambition, lorsque la voix
de ses concitoyens le désigna pour les fonctions de juge de paix
qui devenaient vacantes à Blâmont dans les dernières années du
gouvernement de la Restauration. Il fut nommé, et des devoirs où
pouvait échouer l'homme de loisirs, de brillant officier,
développèrent dans l'excellente nature de M. Vaultrin un tact et
une justesse d'appréciations qui firent bientôt du disciple un
maître. Il jugea le moins possible, mais concilia beaucoup.
Rarement il recourait à l'autorité qu'il tenait de la loi ; sa
bienveillance émoussait la résistance, la mauvaise foi reculait
devant sa connaissance parfaite des caractères, et il avait pour
ainsi dire tari la source des procès dans son canton. C'est en
se promenant ou en se reposant sur son banc dans son jardin
qu'il écoutait les justiciables et qu'il donnait des conseils
qui avaient souvent plus de force que des jugements... La
République de 1848 trouva M. Vaultrin dans cette situation, et
elle le révoqua ; il y eut explosion d'indignation, de
réclamations, et le magistrat disgracié serait certainement
remonté sur son siège s'il n'eût préféré les douceurs de la
retraite ; mais survinrent les élections pour le conseil
général, et le canton tout entier lui offrit une candidature
qu'il ne put décliner ; il fut élu, deux fois réélu, et
l'aménité de son caractère lui fit autant d'amis dans le conseil
départemental qu'il y comptait de collègues ; les dernières
années de sa vie se passèrent à rendre des services, à se faire
le soutien des causes justes ; ses amis et l'autorité elle-même
insistèrent pour qu'il conservât un si beau rôle jusqu'à la fin.
Mais l'âge, la maladie et sa conscience furent les plus forts en
1864, et il fit enfin agréer sa démission plusieurs fois
refusée.
La mort de cet homme de bien laisse un grand vide dans la ville
et dans le canton de Blâmont, qui lui ont fait des adieux
touchants. Une affluence énorme suivait son cercueil, et les
visages reflétaient les sentiments de regret et d'estime qui
existaient dans tous les cœurs. (Journal de la Meurthe.) 22 janvier 1866
Le 15 de ce mois, vers six heures et demie du soir, un incendie
à dévoré une maison située au centre du village d'Ogéviller,
canton de Blâmont, et appartenant aux époux Cornebois. Les
pompiers de la localité, auxquels se sont joints bien tôt ceux
de Bénaménil, Domjevin, Herbéviller, Fréménil, Hablainville,
amenés par MM. les maires de ces communes, ont réussi à
préserver les maisons voisines, fortement menacées. Les chaînes
ont été formées et maintenues par les soins de M. le maire d'Ogéviller
et du maréchal-des-logis Alison, de la garde de Paris, en
permission à Pettonville.
En démolissant une muraille, le sieur Georges Robert, âgé de 40
ans, maçon à Ogéviller, a été blessé aux reins par la chute
d'une pierre.
Les pertes sont évaluées à 15,500 fr. ; l'assurance ne s'élève
qu'à 9,500 fr.
Ce sinistre est attribué à l'imprudence d'un fumeur qui aurait
jeté une allumette enflammée contre une botte de paille placée
sous la porte de l'écurie, afin de garantir les bestiaux des
courants d'air. On n'eut le temps que de faire sortir ces
animaux et de sauver quelques objets mobiliers.
17 février 1866
SERVICE DIRECT DE BLAMONT A LUNÉVILLE
ET DE LUNEVILLE A BLAMONT.
Tous les jours et à partir du 1er février 1866.
Alfred LAMBERT, clerc de notaire à Blâmont (Meurthe), a
l'honneur de prévenir le public qu'il vient de créer, à prix
très-réduits et inferieurs à tous autres, un service d'omnibus
et de commissions entre Blâmont et Lunéville, devant desservir
les communes de Blâmont, Domèvre sur-Vezouze, Herbéviller,
Ogéviller, Bénaménil, Thiébauménil, Marainviller et enfin
Lunéville.
M. Lambert compte sur l'assentiment et le concours dévoué des
habitants de Blâmont, Lunéville et autres localités qui ont un
grand intérêt à la réussite de cette entreprise si avantageuse
pour eux.
BUREAUX :
Blâmont : Café de la Réunion, tenu par E. COLIN.
Lunéville ; Hôtel du Cheval Gris, tenu par Georges WEYMULLER.
DÉPARTS ET ARRIVÉES :
Départ de Blâmont ; 6 heures 1/2 du matin. - Arrivée à Lunéville
: 9 heures du matin. Départ de Lunéville : 4 heures de
l'après-midi. - Arrivée à Blâmont : 7 heures du soir.
NOTA. - Chaque changement des heures d'arrivée et de départ sera
publié.
Le prix des places de coupé et d'intérieur, pour la distance
entre Blâmont et Lunéville, est fixé provisoirement à 2 fr. 50
c. pour le coupé, et à 2 fr. 25 c. pour l'intérieur, sauf à
diminuer s'il y a nécessité.
A. LAMBERT et Cie
23 février 1866
Le 17 de ce mois, vers dix heures du matin, un incendie,
attribué à un vice de construction existant dans une cheminée, a
détruit l'habitation du sieur Joseph Houillon, cultivateur à
Amenoncourt. Une faible partie du mobilier a pu être sauvée; les
récoltes ont été la proie des flammes.
Le feu n'a été éteint qu'à dix heures du soir ; les maisons
voisines n'ont aucunement souffert.
La gendarmerie de Blâmont, les habitants d'Autrepierre, de
Leintrey, de Blémerey, d'Avricourt et d'Igney se sont rendus
avec empressement sur le lieu du sinistre. Aucun accident n'est
à déplorer.
Le dommage est évalué à 13,000 fr.; l'assurance ne dépassait pas
9,000 fr.
25 mars 1866
Un ancien militaire de l'Empire, dont les blessures lui avaient
valu une pension de 100 fr., M. Voinot (Augustin), vient de
mourir d'apoplexie, a I'âge de 72 ans, a l'hospice de Blâmont,
où il vivait depuis plusieurs années.
30 avril 1866
Un des agriculteurs les plus distingués de notre département, M.
Alexandre Brice, est mort mardi dernier, à Blâmont. M. Brice,
qui a eu le malheur de perdre il y a quelques mois sa digne
compagne, n'a pu résister à la douleur de cette cruelle
séparation et il s'est éteint à l'âge de 58 ans, entouré de ses
excellents enfants et muni des consolations de la religion, qui
lui a fait accepter ses douleurs avec une pieuse et touchante
résignation. Toute la population de Blâmont et une foule
nombreuse accourue du dehors entourait jeudi le cercueil de cet
homme bien et lui payait un digne tribut de regrets.
17 juin 1866
Mardi dernier, s'accomplissait à Blâmont une touchante
solennité. M. l'abbé Munier-Pugin, curé de Gogney, fêtait le
cinquantième anniversaire de son ordination sacerdotal. Un
très-grand nombre de prêtres, les habitants de Gogney et de
Blâmont assistaient à cette cérémonie à laquelle Mgr l'évêque
avait bien voulu présider. 20 décembre 1866
Le 14 de ce mois, vers deux heures et demie de l'après-midi, un
incendie s'est déclaré dans la grange du sieur Joseph Riser,
cultivateur à Herbéviller, canton de Blâmont. Malgré la
promptitude des secours apportés par les pompiers et les
habitants de la localité, aidés de ceux des communes
environnantes, les récoltes et tout le mobilier sont devenus la
proie des flammes ; mais le corps de logis a pu être sauvegardé.
La perte, au compte de l'assurance, est évaluée à 8,600 fr. On
assure que le feu a pris naissance dans des bottes de paille
placées près d'une machine à battre et aurait été communiqué par
la chaleur dégagée du pivot de l'arbre. |