L'épreuve du Paris-Strasbourg
à la marche est créée en 1926 par l'ancien champion Emile
Anthoine, et organisée par l'Union Française de Marche et le
Cercle des Sports de France.
Le vainqueur de ces 504 kilomètres est le zurichois Jean Linder
(laitier de profession) en 78 heures et 47 minutes (ce qui, sans
tenir compte des périodes de repos, donne une moyenne de 6,4
km/heure).
En 1927, Linder remporte encore la victoire. Mais en 1928, bien
que parti favori, il abandonne à Epernay, et laisse la victoire
à Louis Godart).
Son passage à Blâmont le 30 juillet 1927 est un évènement. On
notera la présence d'esprit du coureur lorsque lui est remise
cette gerbe de fleurs, bien encombrante en réalité pour un
sportif qui continue alors sa route vers Avricourt : lorsqu'il
la dépose au pied du monument aux morts de la commune, inauguré
3 ans auparavant, il s'attire encore davantage la sympathie de
la foule.
La Sentinelle - 30
juillet 1927
PARIS-STRASBOURG A LA MARCHE
Linder est en tête
Lunéville, le 30 juillet, - Ag.
A Lunéville (380 km.), Linder arrive à 16 h. 53. Il repart après
32 minutes de repos. Il a couvert les 380 km. en 51 h. 53.
On signale que l'année dernière Linder avait signé à Lunéville à
21 h. 08, c'est-à-dire qu'il est actuellement en avance de près
de 4 heures sur l'horaire prévu.
Godart arrive à Lunéville à 20 heures et en repart à 20 h. 30.
A Blamont (412 km,), Linder qui a plus de 3 heures d'avance sur
son suivant immédiat et plus de 6 heures sur l'horaire, passe à
22 h. 25. A 23 heures il franchit l'ancienne frontière et se
dirige d'une allure souple vers la capitale de l'Alsace.
A son passage à Blamont toute la population est accourue pour
féliciter le vainqueur probable de la grande compétition. Les
acclamations ont été chaleureuses, M. Collas, au nom du véloclub
de Blamont, remet à Linder une superbe gerbe de fleurs que dans
un geste de grande sympathie envers la France le champion suisse
dépose au pied du monument élevé aux morts de la guerre sur la
place de Blamont, pendant que la foule se recueille.
Linder a pris une avance énorme sur les temps de l'an dernier et
tout en présumant qu'il se reposera vers la fin de la nuit on
peut prévoir que l'horaire probable de la dernière journée sera
le suivant : Phalsbourg, 453 km, 6 h. 30 ; Saverne, 464 km. 8 h.
15 ; Wasselonne, 478 km. 10 h. 35 ; Ittenheim, 495 km. 13 h. ;
Strasbourg, 504 km. 14 h. 30.
Le Petit Parisien
- 30 juillet 1927
Linder a franchi l'ancienne
frontière de l'Alsace
Linder, qui, l'an dernier, était arrivé à Blamont (412
kilomètres) le samedi matin à 4 h 28, fait son entrée dans le
bourg à 22 h. 26, en avance sur l'horaire de plus de six heures.
C'est un exploit étonnant pour qui ne connaît pas les
extraordinaires moyens physiques dont dispose Linder et sa
merveilleuse volonté.
Tout Blamont est accouru pour féliciter le vainqueur probable de
la grande compétition. Les acclamations sont chaleureuses. M.
Collas, au nom du Velo-Club de Blamont, remet à Linder une
superbe gerbe de fleurs, que, dans un geste de grande sympathie
envers la France, le champion suisse dépose au pied du monument
élevé aux morts de la guerre sur la place de Blamont, pendant
que la foule se recueille.
Et, sans plus s'arrêter. Linder reprend sa route et se dirige
vers l'Alsace.
A 23 heures, il franchit l'ancienne frontière et foule le sol de
l'Alsace, se dirigeant vers Sarrebourg.
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