Monographie des
directions des douanes de France.
v.2.
Victor Barbier
Ed. Berger-Levrault, 1890
AVRICOURT-IGNEY. - D.
Meurthe-et-Moselle. A. Lunéville. C. Blamont, 547 H. - ST. Est
(Paris à Strasbourg).
Avricourt est une annexe de la commune d'Igney, dont il est
distant de 1.200 mètres environ. Le siège de la commune, l'un
des points culminants du département, est situé sur un coteau
élevé, Il n'a rien de remarquable; seulement, l'église renferme
une couronne en bois doré, qui ornait, dit-on, le trône du roi
Stanislas.
Le hameau d'Avricourt serait tout a fait sans importance, si la
gare de ce nom ne se trouvait pas sur son territoire. Cette gare
reçoit, en effet, toutes les marchandises qui viennent d'Alsace
et d'Allemagne; c'est le bureau d'Avricourt qui a remplacé celui
de Strasbourg, comme Pagny a remplacé celui de Forbach. Les
opérations de toute nature y ont pris une importance
considérable.
La gare allemande de Deutsch-Avricourt se trouve à 1.400 mètres
en avant de la gare française; le service de la Douane y est
installé dans les nombreux bâtiments, le personnel y est
fortement composé et on y fait toutes sortes d'opérations.
La Douane d'Avricourt occupe le 17e rang parmi celles qui sont
nommément reprises au tableau du commerce général de la France.
Le mouvement du commerce général s'élève a 359.406 tonnes; soit
317.608 tonnes pour l'importation et 41.798 tonnes pour
l'exportation.
Le commerce spécial s'élève à 358.393 tonnes, et les droits de
Douane dépassent annuellement 3 millions de francs.
Au point de vue de la valeur des marchandises, on constate un
mouvement de 93,300,000 fr., soit de 66,400,000 fr. à
l'importation et de 26,900,000 fr. à l'exportation. Le mouvement
du numéraire atteint 6,200,000 fr.
A l'importation, les marchandises qui donnent le plus de poids
sont: les houilles crues, 169.890 tonnes; la bière, 24.491 t.;
les bois communs, 55.153 t.; les bestiaux, 9.576 t.; les bitumes
solides, 4.955 t.; les matériaux, 4.250 t.; la poterie, la
verrerie et les cristaux, 3.021 t.; les voitures suspendues,
5.827 t.; les produits chimiques, 3.551 t.; les fourrages, 3.250
t., etc.
On y constate encore l'introduction d'un grand nombre d'autres
marchandises, offrant un grand intérêt à la visite et dont le
nombre, repris nominativement aux tableaux de Douane, s'élève à
44, alors que pour Marseille, le point le plus important, il est
de 64.
A l'exportation, on constate : 10.288 tonnes de céréales; 6.341
t. de matériaux; 3.721 t. de pyrite (sulfure de fer); 3.037 t.
d'écorces à tan: 2.355 t. de produits chimiques, et, ensuite,
une grande variété de marchandises diverses, dont les valeurs
sont considérables sous un très petit volume, telles que
l'orfèvrerie (1.100 kilos), d'une valeur de 4,215,000 fr.; des
outils et ouvrages en métaux, 1,352,000 fr.; des vins, 1,123,000
fr., etc., etc.
Le transit accuse également une certaine importance à la gare d'Avricourt.
On a constaté, en 1881, un mouvement de 1.493 tonnes de
marchandises, qui sont sorties, en majorité, par Marseille, le
Havre, Moncel, Modane, Bordeaux, Boulogne, etc.
BLAMONT. Petite ville située sur le revers d'une colline, au
bord de la Vezouse et qui est traversée dans toute sa longueur
par la route de Paris à Strasbourg. Au sommet de la colline et
en face de la gare, on remarque les superbes ruines d'un antique
château féodal détruit, en 1638, par les ordres de Louis Xlll
(Mon. hist.). Blamont est la patrie de Régnier, duc de Massa,
fils d'un meunier, et grand-juge sous le premier Empire
(1746-1814).
1 moulin à farine, 2 à écorces à tan, 4 tanneries, 2 brasseries
et 1 forge considérable sur la Vezouse. Grand commerce de peaux
préparées, de houblon, d'outils et d'instruments aratoires,
tissus de coton, provenant de la fabrique du val de Bon-Moutier.
EMBERMÉNlL. Station du chemin de fer de Paris à Strasbourg, où
existait, avant la création d'Avricourt, un bureau important,
qui a été supprimé depuis. On y voit encore les vestiges d'une
maison de Templiers. Emberménil est situé à proximité de la
forêt de Parroy, dans un vallon arrosé par le ruisseau des Amis,
petit affluent de la Vezouse.
FRÉMONVILLE. Village situé dans un fond environné de coteaux
pierreux, sillonnés de nombreux ravins que couronnent de grandes
forêts. On y voit un château du XIVe siècle, et l'industrie y
est représentée par une tuilerie, employant de 20 à 25 ouvriers
pendant 6 mois, produisant 300.000 briques, et par 1 atelier de
polissage des glaces de la compagnie de Cirey. |