On nous écrit d'Avricourt, le 3 juillet :
Le nommé Resch Pierre, âgé de 71 ans, né à Strasbourg et
habitant en dernier lieu la Maladrerie (commune de Reding),
vient de mettre fin à ses jours. Dégoûté de la vie et sans aucun
moyen d'existence, il s'est pendu dernièrement dans le bois d'Igney-Avricourt.
Un douanier a découvert son cadavre hier jeudi, dans
l'après-midi, et s'est empressé d'en prévenir aussitôt les
autorités. Le docteur Hanriot, délégué par le juge de paix de
Blamont à l'effet de constater le décès, a déclaré que la mort
remontait à quatre jours et était due à un suicide.
Resch était porteur d'une lettre adressée à son fils et datée de
Heming; il y dépeignait son désespoir et se plaignait en même
temps de l'indifférence d'une de ses parentes qui le laissait
dans la plus profonde misère. C'est ce qui explique sa fatale
détermination.
Voila le quatrième décès de ce genre que l'on constate depuis
quelques années dans les bois avoisinant Igney.
Il y a quelques jours, M. A. Lambs, limonadier à Blâmont,
(ancien employé de M. Mézière, banquier à Sarrebourg), fut
assailli dans son établissement par deux individus qui lui ont
fracturé le crâne à coups de porte-allumettes. L'état de M.
Lambs est, paraît-il, très grave. Les deux assassins qui
s'étaient soustraits aux poursuites de la gendarmerie française
en passant la frontière, se seraient livrés eux-mêmes, d'après
une correspondance du Journal d'Alsace, à la police de Haguenau
; ce sont deux individus disant s'appeler Michel Hohwald, âgé de
26 ans, et Ignace Hohwald, âgé de 30 ans, tous deux originaires
du village de Saxenhausen, annexe de Haguenau, mariés et pères
de famille ; ils travaillaient en dernier lieu dans une
brasserie de Blâmont. En attendant que le parquet français
demande leur extradition les deux meurtriers ont été incarcérés
à la prison de Strasbourg.
On nous écrit du canton de Réchicourt :
Il y a quelque temps, les habitants des villages limitrophes de
la frontière française étaient en émoi
et à juste titre. Le bruit courait qu'un chien enragé circulait
entre le village français de Frémonville (canton de Blâmont) et
Richeval, canton de Réchicourt. Les autorités françaises avaient
déjà pris leurs mesures ; les représentants de la race canine
devaient rester enfermés pendant quarante jours. On se met a la
recherche du fameux chien enragé. Un chasseur de Frémonville,
non moins hardi qu'adroit, abat le terrible animal ; on envoie
son cadavre, escorté du garde-champêtre de la localité, à un
vétérinaire de Blâmont en vue de faire procéder à l'autopsie.
L'artiste part d'un fou rire en voyant ce chien soi-disant
enragé qui n'avait d'autre anomalie que le ver solitaire !
Pauvres chiens, craignez à l'avenir la moindre indisposition:
fussiez-vous malades, n'imitez pas vos maitres ; ne vous montrez
plus taciturnes et moroses, soyez gais et agiles quand même. J.
On nous écrit de Deutsch-Avricourt, le 9 août :
La petite ville de Blâmont est en émoi, et à juste titre; la
banque Mézière vient de fermer ce matin et
a suspendu ses paiements. Tout le monde est dans la
consternation. On attend des nouvelles à chaque instant. Les
bruits les plus contradictoires circulent en ville ; on dit que
le directeur de la Banque est allé déposer son bilan à Nancy et
se tenir à la disposition du procureur de la République. On dit
encore que deux banques succursales de Blâmont, celles de D. et
de S., ont aussi suspendu leurs paiements. A bientôt de plus
amples nouvelles.
Au dernier moment, on appose les scellés.
Notre correspondant de Deutsch-Avricourt nous signale un nouveau
malheur. M. T..., notaire, fort connu à Blâmont
(Meurthe-et-Moselle), a suspendu ses paiements le 2 septembre au
matin. On ne sait rien de plus : M. T... a quitté Blâmont depuis
deux jours ; il était généralement estimé, ce qui fait penser
qu'il reviendra sous peu régler lui-même ses affaires.
On ignore à combien se montent au juste le passif et l'actif. Ce
qu'il y a de certain, c'est que M. T... a accepté jadis la
succession de son père les yeux fermés, laquelle succession
laissait au fils une somme de 300,000 fr. de déficit.
Notre correspondant nous signale, d'autre part, un revirement
général en faveur de M. Mézière, de Blâmont, qui s'occupe
sérieusement à vendre ses propriétés et tout ce qui lui
appartient, afin de léser le moins possible ses clients. Il est
à croire (et ce serait à souhaiter) qu'on lui accordera un
concordat de l'autre côté de la frontière. M. Mézière, nous
dit-on, a sa situation à coeur ; il veut consacrer tout son
temps et sa longue expérience des affaires pour tâcher d'élever
le plus possible le chiffre du dividende. Au début, on avait
parlé de 10 %; la situation paraît meilleure maintenant; avec le
concordat, on pourrait obtenir de 30 à 35 environ.
Le rapport présenté par le syndic de la faillite Mézière, et
publié par un journal de Meurthe-et-Moselle, évalue l'actif à
1,403,479 fr. 58. Soit sur le passif de 5,552,452 fr. 30 un
dividende d'environ 25 %, sans préjudice des frais de la
faillite et des éventualités, soit à l'actif, soit au passif,
qu'il est impossible de prévoir dès maintenant. A quelle cause
faut-il attribuer une situation aussi désastreuse ? se demande
le syndic. Et il répond :
Par l'examen rapide de la comptabilité, nous avons remarqué que
M. Mézière a négligé d'ouvrir dans ses livres un compte de
profits et pertes, et que depuis de longues années, en reportant
d'un exercice à l'autre tout le portefeuille et tous les comptes
débiteurs, même les mauvais, les inventaires n'étaient pas
l'expression de la vérité, et lui ont permis de s'attribuer ou
de se créditer, et de payer à son personnel intéressé pour 40
000 des bénéfices purement fictifs, résultant uniquement de la
balance du compte d'agio, lequel lui-même était le produit
d'opérations douteuses.
M. Mézière a accordé trop facilement des crédits beaucoup trop
élevés à certains industriels : nous citerons pour la banque de
Blâmont l'imprimerie Lorraine de Nancy et la filature de
Blainville, débiteurs avec les billets en circulation et les
actions du failli de plus d'un million.
Sans examen approfondi de la comptabilité, M. Mézière aurait dû
notablement diminuer le personnel de la banque et celui de sa
maison, et réduire ses dépenses qui n'étaient nullement en
proportion avec sa situation réelle.
Nous recevons de notre correspondant spécial de Deutsch-Avricourt
la communication suivante :
Avant-hier lundi 27, la gendarmerie de Blâmont recevait un
mandat d'amener contre M. Mézière, banquier. Comme l'ordre dicté
par M. le Procureur général de la République était arrivé un peu
tard,
les gendarmes se sont contentés de cerner la maison de M.
Mézière pendant la nuit de lundi à mardi ; hier matin à quatre
heures il fut arrêté, et emmené aussitôt à Lunéville où il est
en ce moment.
La ville de Blâmont est encore une fois en émoi ; chacun se perd
en conjectures sur les raisons qui ont amené le tribunal à
prendre une mesure aussi grave et aussi imprévue. Aurait-on
découvert au dernier moment quelque chose de louche dans les
écritures ?
Il se dit que le fondé de pouvoirs de la banque de Blâmont est
invité, lui aussi, à comparaître devant le tribunal de
Lunéville. Est-ce en qualité de témoin, ou autrement, on
l'ignore. Les cancans, en tous cas, vont leur train.
En revanche on parle fort peu de M. Thouvenel, notaire, qui, du
reste, a pris de la poudre d'escampette pour éviter aux
gendarmes la peine de l'arrêter. On ne sait où il est allé. Ce
qu'il y a de certain, c'est que ses créanciers auront peu ou pas
de dividende ; ils seront du moins fort déçus. Tout le monde ici
sait maintenant que depuis qu'il est notaire, c'est-à-dire
depuis trente-cinq ans, M. Thouvenel n'a fait qu'accumuler
dettes sur dettes et que même dans sa meilleure année de
recettes il n'a pu égaliser le gain et la perte, tant était haut
le montant des intérêts qu'il avait à payer, avant de songer au
moindre bénéfice.
Voici, au sujet de la faillite Mézière, quelques nouveaux
renseignements : Succursale de Sarrebourg: actif, 366,293 m.;
passif, 1,400,485 mark ; dividende, 26 p. 100. Succursale de
Dieuze : actif, 85,462 m.; passif, 196,023 m ; dividende, 41,5
p. 100. Succursale de Château-Salins: actif, 145,786 m.; passif,
197,557 m.; dividende, 65 p. 100. Résultat pour les trois
succursales : actif, 582,303 m.; passif, 1,794,066 mark;
dividende, 33 p. 100. Maison-mère de Blâmont : actif, 582 303
m.; passif, 1,723,341
mark. Chose singulière, même dividende pour Blâmont que pour la
moyenne des trois succursales d'Alsace-Lorraine, c'est-à-dire 33
p. 100.
En résumé, actif total, 1,780,846 m.; passif total, 3,526,408 m.
Dernières Nouvelles
Ars-sur-Moselle, 11 novembre.
Le notaire Thouvenel, de Blâmont, dont on a annoncé
l'arrestation, ne portait sur lui que 560 francs. La personne,
chez qui il demeurait, est offerte à désintéresser le créancier,
auteur de son arrestation ; elle espère obtenir ainsi la mise en
liberté du fugitif.
Le tribunal de Lunéville vient de juger M. Mézière, ex-banquier
à Blâmont : il a écarté le chef de dépenses personnelles
excessives, mais retenu celui de dépenses de maison excessives,
et d'irrégularités dans la tenue des livres. En conséquence M.
Mézière a été condamné à 3 mois de prison.
Samedi dernier, nous annoncent les journaux de
Meurthe-et-Moselle, M. Mézière, ancien banquier à Blâmont, a été
extrait de la prison de Lunéville et conduit, entre deux
gendarmes, à la gare, pour être dirigé sur Nancy. Le parquet
général interjette appel a minima du jugement prononcé par le
tribunal de Lunéville.
Verdenal. - Le sieur Marchal, 60 ans, mendiant infirme,
domicilié à Richeval (Lorraine allemande), est mort subitement
près d'une haie, le long du chemin de Verdenal à Blâmont.
Blâmont. - Par décret de M. le président de la République
française; M. François Welker a été nommé aux fonctions de
notaire à Blâmont, en remplacement de M. Thouvenel.
Faillite Mèzière.
On écrit à la Gazette de Sarrebourg :
La répartition du dividende, déjà si longtemps promis, va enfin
pouvoir se faire. Suivant la loi française, tout failli peut
demander un concordat et le syndic ne peut sous aucun prétexte
procéder a une répartition quelconque sans l'autorisation du
failli.
Mézière ayant refusé son consentement jusqu'à ce jour pour
autoriser une distribution avant le vote du concordat, le syndic
de Blâmont, M. Bloch, a fait fixer le vote du concordat, demandé
par le failli, au vendredi, 10 juin, à une heure de relevée,
dans la salle du tribunal de Lunéville. Les conditions du
concordat sont inconnues ; mais nul doute que celui-ci sous
n'importe quelle forme on le présente, sera rejeté tant par les
créanciers de France que d'Alsace-Lorraine. Immédiatement après
le rejet du concordat, les syndics fixeront le jour pour la
distribution d'un premier dividende de 45 p. 100.
Aux termes de la législation française tous les créanciers admit
et affirmés doivent être convoqués. Le syndic de Sarrebourg,
ayant produit pour tout le passif d'ici dans la faillite de
Blâmont, devra comme représentant de tous les créanciers de sa
faillite assister au vote du concordat. Le tribunal de
Lunéville, pour plus ample régularité, appellera tous les
créanciers d'ici individuellement, ils seront naturellement
libres d'y aller ou de n'y pas y aller, les absents sont
considérés comme refusant le concordat.
Blâmont. - La crue de la Vezouze a l'habitude de faire des
victimes. Cette année encore Blâmont a payé son tribut, Un nommé
Fix Joseph est tombé dans la rivière, le samedi 4 juin, en
fauchant des herbes. Malgré toutes les recherches son corps n'a
pas encore pu être retrouvé. On attend que la Vezouze soit
rentrée dans son lit pour continuer à faire cette triste
besogne.
Blâmont. - Le sieur Humbert, 67 ans, de Remoncourt, s'est pendu
à une poutre de sa chambre à coucher, chez M. Malo, aubergiste.
Il avait furtivement quitté sa famille, depuis quatre jours. On
a trouvé sur lui la somme de 2,340 fr. Il s'adonnait depuis
plusieurs mois à la boisson, et il nourrissait depuis quelque
temps des idées noires. À Blâmont, il avait vendu son bien à M.
Vormus. Il appartient à une très bonne famille de Remoncourt, et
son suicide provient d'un dérangement du cerveau.
Blâmont. - Vendredi dernier, 2 septembre, le sieur Mürrer
Michel, mécanicien à l'usine des Champs, appartenant aux enfants
de Me Batelot, de Blâmont, était occupé à remettre une vis à la
bielle de la machine à vapeur, quand la partie supérieure de la
bielle s'est rompue. Le malheureux ouvrier a été atteint à la
cuisse, qui a été fracturée en trois endroits, puis il a eu la
figure entièrement labourée, si bien qu'il était méconnaissable.
Le médecin, aussitôt accouru, s'est mis en devoir de recoudre
les plaies de la face; le blessé est mort pendant l'opération,
non sans avoir reçu l'absolution et les derniers sacrements in
extremis. Mürrer avait 57 ans; il laisse une pauvre veuve avec
deux grands fils. Il était employé à l'usine depuis 37 ans et
mécanicien depuis 1868.
Blâmont. - Nous apprenons à l'instant la mort de M. Brice,
agriculteur, maire de Blâmont et conseiller général républicain,
décédé le jeudi 27 octobre, à onze heures du matin, à la suite
d'une courte maladie. M. Brice n'avait que 47 ans ; son nom est
bien connu dans l'arrondissement de Château-Salins et dans le
canton de Delme où il a de nombreux parents. Nous croyons savoir
que l'enterrement aura lieu dimanche, après la messe, afin de
permettre au plus grand nombre d'y assister.
Blâmont. - Le 11 janvier courant, les douaniers de Repaix et da
Blâmont, sous la conduite de leur capitaine, M. Paillousse, ont
poursuivi quatre fraudeurs dans la plaine, près de Blâmont, par
un affreux temps. Leurs peines ont été couronnées de succès par
l'arrestation d'un contrebandier et la saisie d'environ 150
kilos de tabac.
Blâmont. - Lundi dernier le collège de la Malgrange faisait sa
promenade traditionnelle de la Saint-Pierre. Cirey et Blâmont
étaient cette année les buts choisis. Après une visite à
l'importante verrerie de Cirey et un déjeuner sur l'herbe, le
collège reprenait sa marche sur Blâmont. Un salut solennel fut
donné en l'église paroissiale, puis M. le supérieur et MM. Les
professeurs réunirent dans un dîner à l'hôtel de ville, avec
leurs élèves, un grand nombre d'amis et d'anciens élèves. A six
heures et demie, après avoir réjoui notre population par sa
charmante musique et son excellente tenue, la nombreuse caravane
quittait notre ville, laissant derrière elle la plus joyeuse
impression.
Haie des Allemands. - Il y a quelques jours, M. Laurent Jacquot,
garde particulier à la Haie-des-Allemands, faisait une tournée
dans la forêt, lorsqu'il entendit deux coups de feu. Supposant
que c'était un braconnier, il se dirigea de ce côté ; il vit
alors, dans les champs, le nommé Marchal, de Blâmont, qui se
dirigeait vers les bois de cette commune. Deux douaniers
allemands l'ayant aperçu s'embusquèrent pour l'arrêter ; ne
pouvant y parvenir ils tirèrent chacun un coup de fusil.
Marchal, arrivé sur le territoire français, se tourna vers les
douaniers et tira les deux coups de son fusil de chasse.
Personne ne fut atteint. La gendarmerie de Blâmont ayant ouvert
une enquête a interrogé Marchal, qui a déclaré avoir été
arracher des pommes de terre sur le territoire de la commune de
Repaix, le jour où M. Jacquot prétend l'avoir vu. Plusieurs
habitants de Repaix ont déposé ne pas avoir vu Marchal le jour
qu'il indique. Une perquisition faite au domicile de Marchal a
amené la découverte d'un fusil chargé à deux coups, caché sous
de la paille, de lacets et d'un filet. (Est républicain)
Déserteurs. - Mercredi matin, à la pointe du jour, quatre
déserteurs du 11e régiment de uhlans brandebourgeois, en
garnison à Sarrebourg (Lorraine), ont franchi la frontière en
uniforme, près de Blâmont, après avoir erré toute la nuit dans
la campagne pour ne pas être arrêtés par les gendarmes et les
douaniers. L'un d'eux, le nommé Bettbaum, s'est présenté affamé
et harassé de fatigue à la gendarmerie de Blâmont où on l'a
restauré et de là conduit devant le commissaire spécial de la
gare d'Igney-Avricourt, à qui il a demandé à contracter un
engagement de trois ans dans la légion étrangère. Il a été
dirigé sur Nancy.
Les trois autres se sont mis à la recherche de travail.
Lorquin. - On nous écrit : « Le nommé Joseph Bena, de Lorquin,
vient de trouver la mort dans de bien tristes circonstances. Se
trouvant à Blamont (Meurthe-et-Moselle) et voulant retourner
chez lui, il s est égaré, a traversé la rivière gelée en ce
moment et est venu tomber pour ne plus se relever, dans le
jardin de M. Reinstadler, pharmacien.
Le corps de Béna a été retrouvé par hasard jeudi dernier par des
ouvriers qui déblayaient la neige Le décès pouvait remonter à 15
jours, au dire du médecin qui a constaté la mort. La famille de
Béna non prévenue à temps, n'a pu réclamer le corps.
L'inhumation a été faite à Blâmont samedi Le pauvre malheureux
ne jouissait pas de ses facultés mentales. Dénué de ressources,
il n'en portait pas moins trois bagues en or. J. G. »
Tribunal correctionnel. - Audience du
4 septembre. - [...] - Jean Leiser, terrassier de Vorimholtz
(Suisse) demeurant à Blâmont, a fait le 28 Juin dans une auberge
de Dieuze du tapage et a crié : « Vive la France, à bas la
Prusse ! » L'accusé soutient qu'il était alors ivre et qu'il ne
se rappelle pas du fait. Le tribunal le condamne pour tapage
grave à quatre semaines d'arrêt, qui sont subies par la
prévention.
Héming. - La gendarmerie de Blâmont a mis en état d'arrestation
le nommé Frédéric Hetzel, âgé de 14 ans, demeurant chez ses
parents à Blâmont. Hetzel qui, il y a quelques jours, était
domestique chez M. Ferdinand Cherrier, cultivateur à Héming
(Alsace Lorraine), avait volé dans la maison de son patron une
montre appartenant à un autre domestique, Ferdinand Bastillung.
C'est sur la plainte de ce dernier, que Hetzel, qui s'était
réfugié chez ses parents, a été mis en état d'arrestation.
Blâmont. - Le nommé Charles Gretz, déserteur du 97e régiment
d'infanterie, en garnison à Sarrebourg, est venu en tenue
militaire se rendre à la gendarmerie de Blâmont où il a demandé
à contracter un engagement à la légion étrangère ; ce déserteur
se plaignait d'être maltraité par ses officiers.
Sarrebourg. - (Déserteur.) La semaine dernière, un déserteur
français, natif de Blâmont, arriva à Sarrebourg et se rendit
chez son ancien patron pour solliciter de l'ouvrage ; mais il
essuya un refus formel.
Réchicourt. - (Voleur pincé.) Ces jours derniers, un vol a été
commis a la gendarmerie de Blâmont (Meurthe-et-Moselle) en
l'absence des gendarmes. Le voleur s'était emparé de deux
montres et d'une somme de 40 fr. Deux gendarmes en rentrant à la
caserne, s'en sont aperçu et se sont mis immédiatement à la
poursuite du voleur. Celui-ci a été arrêté par deux gendarmes
allemands de Réchicourt en tournée près de la frontière. Il
était encore porteur des deux montres volées et d'une somme de
30 francs. Il a été reconnu par les autorités allemandes pour un
déserteur et il a été dirigé sur son corps.
Lorquin. - (Une audition de témoins à la frontière). La Gazette
de Francfort reçoit la nouvelle amusante que voici:
Le juge cantonal de L. avait à prendre, dans une affaire de vol,
la déposition d'un gendarme français (le volé lui-même), de
Blâmont, et sa femme comme témoins. Pour éviter toutes les
lenteurs qu'occasionne ordinairement l'audition d'étrangers, le
juge invita le gendarme et sa femme à comparaître par devant lui
à la frontière. Tout près d'une ferme on installa une chaise,
moitié sur territoire allemand, moitié sur territoire français.
Du côté allemand s'assirent la juge et son greffier, buvant de
l'eau, du Côté français, le gendarme et sa femme, dégustant de
la bière. L'audition terminée, juge et greffier enfourchèrent
leur vélo et pédalèrent dans la direction du siège de leur
juridiction et les témoins regagnèrent Blâmont.
Tribunal correctionnel de Metz
Audience du 29 septembre. (Suite) Marie Horny, 32 ans, née à
Blâmont, se disant propriétaire, demeurant à Paris, est accusée
d'escroquerie. Le 18 juillet dernier elle descendit à l'hôtel
Lhuillier, à Morhange sous le nom de Marie Geoffroy et déclara
être la nièce d'un professeur de Lunéville qu'elle voulait
attendre. Le 7 août, elle disparut subitement sans régler la
note de sa pension s'élevant à 95 marks et se rendit à Metz où
elle descendit à l'hôtel de Luxembourg. Après s'être inscrite
sous le nom de Marie Petitfils, elle resta quelques jours ;
l'addition s'éleva à ... marks. Sommée par le patron de payer sa
note, elle déclara ne posséder aucun argent. Comme elle a déjà
subi à Strasbourg et à Kehl des condamnations pour des coups du
même genre, elle s'entend condamner aujourd'hui à dix mois de
prison et à huit jours
d'arrêt.
Foulcrey. - (Braconnier blessé). On nous écrit de Blamont :
« Les journaux français ont tous fait des récits plus ou moins
fantaisistes au sujet du braconnier Adam, de Blâmont. Dans la
plupart des journaux de Meurthe-et-Moselle, on parlait d'un
incident de frontière, voire même d'un véritable combat entre
les douaniers allemands et Adam ; MM. Georgel sont appelés MM.
Mourgès ; on ajoute enfin que M. le docteur Hanriot releva Adam
vers 3 heures et le fit transporter à Blâmont. Dans le Temps,
grand journal de Paris, on lit « Le Dr Hanriot, de Blâmont,
frontière allemande, a trouvé hier dans l'après-midi près de la
ferme des Salières, à 150 mètres de la frontière entre Gagny (Gogney)
et Hébigny (Ibigny) le corps d'un braconnier nommé Adam,
grièvement blessé... »
Seul, le Lorrain a donné un récit absolument exact de l'affaire:
les renseignements fournis par les deux correspondances sont les
seuls vrais. Quant an docteur Hanriot, nous pouvons affirmer que
passant par le plus grand des hasards sur la route de Richeval-douane
à Blâmont, il s'est vu accoster près de Gogney par Adam qui lui
a demandé une place dans sa voiture, ce qui lui a été accordé.
Ce n'est qu'arrivé à Blâmont que le docteur a examiné la
blessure du braconnier : il n'a constaté aucune fracture du
bras, mais une plaie au téton.
Nous pouvons ajouter qu'Adam a formellement déclaré à Messieurs
les juges de Lunéville qu'il avait été blessé et son chien tué
alors qu'ils se trouvaient tous deux sur le territoire français.
Il a invoqué le témoignage de M. Meyer qui travaillait dans les
prés, sur le territoire de Gogney : ce témoin aurait confirmé le
dire du braconnier. A Blâmont, où M. Georgel et ses fils sont
honorablement connus et justement estimés, on ajoute plutôt foi
à la parole donnée par ces messieurs disant qu'ils n'ont tiré
sur Adam que pendant qu'il était sur le territoire de Foulcrey.
Malgré cela, boys tenons d'une source certaine qu'une procédure
est engagée par le parquet de Lunéville, contre M. Georgel, de
Foulcrey et autres, inculpés de tentative de meurtre.
Nous faisons des vœux pour que cette affaire s'éclaircisse le
plus tôt possible, et qu'il soit rendu une ordonnance de non
lieu. Et... ce ne sera que justice. J.D.
Lunéville. - (Déserteur). Un déserteur allemand venant de la
garnison de Sarrebourg, été amené samedi à Lunéville par la
gendarme de Blâmont. Comme il n'a pas voulu prendre d'engagement
pour la légion étrangère, on l'a conduit au bureau de la place.
Réchicourt-le-Château. - (Nécrologie). M. l'abbé George, curé de
Frémonville, près Blâmont, est mort lundi dernier, 29 mai. Né à
Réchicourt en 1839, ordonné prêtre en 1865, il fut
successivement vicaire à Sarrebourg, curé de Saint-Martin et, en
dernier lieu, curé de Frémonville, au diocèse de Nancy.
Le troisième dimanche après Pâques, après avoir chanté la
grand'messe, il tombait au pied de l'autel, frappé d'une
congestion cérébrale.
Pendant quinze jours, il fut entre la vie et la mort et, lundi
dernier, à quatre heures du matin, il rendait son âme à Dieu.
Mercredi, veille de l'Ascension, la paroisse de Frémonville lui
faisait de belles et touchantes funérailles. Quarante prêtres
étaient accourus de près et de loin pour honorer la mémoire d'un
confrère aimé de tous et qu'on appelait habituellement le bon
abbé George.
Etude de Me Charles GANCE, notaire a Blamont
(Meurthe-et-Moselle).
A vendre à l'amiable pour entrer en jouissance de suite
L'Hôtel du Commerce de Blamont, cet hôtel est situé grande rue,
au centre de la ville de Blamont ;
Et tout le matériel servant à l'exploitation de cet hôtel;
Appartenant à M. Camile Marchal,
Grandes facilités de paiement.
Pour tous renseignements et pour traiter
s'adresser à Me Gance, notaire à Blamont
Avricourt. - (Les suites d un accident.) On se rappelle que le
20 octobre dernier, M. Pyard, négociant en vins à Avricourt, fut
tué dans son automobile par la voiture du sieur Simonet,
marchand d'osiers à Ogéviller, sur la route de Blâmont près de
Domèvre.
Par jugement du tribunal correctionnel de Lunéville, S. a été
condamné à 3 mois de prison avec sursis, et 300 francs d'amende
pour homicide par imprudence.
Il avait déjà payé à la veuve Pyard vingt mille francs
d'indemnité.
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