Harbouey. - Il y a quinze
jours environ, un chien enragé ou supposé l'être mordait la
jeune Zabé, de Harbouey, (canton de Blâmont) après avoir roulé
bon nombre de ses congénères à Cirey, Parux, à Harbouey et dans
les villages voisins.
La municipalité de Cirey avait fait abattre tous les chiens
suspects.
A Parux les choses ne se seraient pas passées ainsi : le sieur
X..., marchand de légumes, se serait contenté d'attacher son
chien, qui atteint de la rage à son tour, vient de mordre le
cheval de son maître, deux vaches et plusieurs de ses
congénères.
M. le maire de Parux, armé de son fusil, se mit à la poursuite
de cet animal et fut assez heureux pour l'abattre au bas du
village.
M. Mangenot, vétérinaire à Blâmont a fait l'autopsie du chien et
a déclaré qu'il était réellement atteint de la rage.
Toutes les mesures ont été immédiatement prises. Les chiens
roulés ou mordus ont été abattus ; quant aux vaches et au
cheval, ils seront placés séparément dans une écurie pendant
quarante jours.
Leintrey. - Le sieur Arsène
Jacques, maréchal-ferrant, revenant de Blâmont, fut arrêté vers
sept heures du soir sur la route, à peu de distance du village,
par deux individus qui lui crièrent : « La bourse ou la vie ! »
En même temps, il se sentit frappé de trois coups de couteau,
deux à la tête et un à la hanche, puis d'un coup de talon de
chaussure ferrée qui a laissé de fortes traces.
Heureusement, M. Arsène Jacques, qui était allé chercher des
médicaments à Blâmont pour sa sœur mourante, s'était procuré à
Autrepierre un bâton. Etant par terre, conservant toute sa
présence d'esprit et comprenant qu'il avait affaire à deux
coquins, il se promit de défendre chèrement sa vie. Subitement
il se releva et se mit à frapper de toutes ses forces, jusqu'à
ce que son bâton fût rompu.
Il est certain d'avoir blessé les deux agresseurs, car l'un
d'eux gémissait lorsqu'il cessa de frapper. Il ne s'en occupa
pas davantage et s'empressa de se rendre près de sa sœur, qui
mourait quelques instants après. Pendant ce temps les deux
agresseurs prirent la fuite.
Questions indiscrètes
Sous ce titre on lit dans le Drapeau National :
Monsieur le Rédacteur,
Dans l'affiche signée par les Conseillers généraux et
d'arrondissement, affiche qui n'est pas, soit dit en passant, le
résultat d'un travail commun, mais qui a été fabriquée à
Mirecourt et apposée sur les murs avant même d'avoir l'adhésion
des signataires, l'auteur de la protestation; se moquant
agréablement de son public, nous montre le député sortant nanti
de tout le bagage des services rendus par... les autres. Ainsi
quels dit avec raison un de nos confrères, c'est une véritable
affiche de carnaval, où la vérité et le.... candidat sont
également travestis.
De toutes les bourdes que le rédacteur du factum essaie de faire
avaler au public, il n'en est pas de plus forte que la question
des eaux.
A entendre le boniment électoral, c'est à M. Mougin que nous
devrions de pouvoir dans un an nous désaltérer à une onde pure
et fraîche répandue avec profusion par la ville et les maisons.
C'est lui, parait-il, qui a obtenu du gouvernement le droit qui
nous autorise à emprunter 800,000 francs et à nous imposer
extraordinairement.
Eh bien ! elle est jolie la faveur, et elle a dû coûter à notre
député sorti de nombreuses démarches ! C'est avec notre bonne
galette que nous nous payons une denrée de première nécessité.
Il n'aurait plus manqué que le gouvernement vint y mettre
entrave.
Prenons une comparaison. Vous construisez une maison. Dans un
pays comme le nôtre, où la fôôôrme et l'administrââtion règnent
en souveraines, il vous faut remplir un tas de formalités, et si
c'est dans une ville forte cela n'en finit plus. Quand enfin
vous avez obtenu l'alignement, l'autorisation du génie, que vous
avez signé un nombre incommensurable de feuilles de papier
timbré, devez-vous être reconnaissant au gouvernement qui vous
autorise à dépenser votre argent ? C'est tout bonnement
grotesque.
Avec la veine qui caractérise la ville de Mirecourt, nous avons
attendu le décret beaucoup plus que de raison. La petite ville
de Blâmont, qui avait fait en même temps que nous sa demande, a
aujourd'hui, non pas son autorisation, mais sa distribution
d'eau. Il est vrai que le député de la circonscription n'est pas
aussi actif que le nôtre, et qu'il n'assiste pas aux seules
séances intéressantes.
Que l'éminent et administratif auteur de l'affiche nous permette
ici de lui poser quelques questions indiscrètes....
Qu'entend-il par séance intéressante ?
Est-ce celles où on fait du chambard et où le ministère est mis
en péril ?
Est-ce celles où on discute les affaires ?
Quel est le signe distinctif qui peut faire augurer une séance
intéressante ?
Comment M. Mougin en est-il prévenu?
On possède bien à Paris le théâtrophone, instrument avec lequel
on peut goûter à domicile les vocalises d'un soprano du grand
Opéra ou les tirades d'un traître de mélodrame, mais le
parlementairophone n'est pas encore trouvé, ni le moyen de faire
400 kilomètres en une demi-heure pour arriver à la Chambre au
moment où l'intérêt bat son plein.
Faut-il tout de même que l'on ait peu de respect pour le bon
sens des électeurs, en croyant qu'ils avaleront des couleuvres
de cette longueur !
Tas de fumistes, va !
UN MIRECURTIEN
Lundi dernier, a été célébré
à Blâmont (M.-et-M.), le mariage de M. Ernest Roy, l'aimable
secrétaire de la Société des Courses, avec Mlle Toubhans. Nous
adressons nos cordiales félicitations et nos meilleurs vœux de
bonheur aux nouveaux époux.
MARDI 13
A Lunéville. - M. Constant, sous-secrétaire d'Etat à
l'intérieur, et le général Goiran, ministre de la guerre, ont
reçu une délégation d'élus de la Meurthe-et-Moselle, en vue de
l'inauguration du monument Ribierre, à Lunéville, et de
l'inauguration de la ligne du chemin de fer de Lunéville à
Blâmont et a Badonviller.
Le général Goiran présidera les inaugurations, qui auront lieu
les 12 et 13 août à Lunéville et à Blâmont.
Moyenmoutier. - A l'occasion
du mariage de sa fille, Mlle Suzanne-Eugénie Vincent, avec M.
Burrus François-Marie-Fernand manufacturier à Blâmont, M.
Vincent Aimé a fait don au bureau de bienfaisance de
Moyenmoutier d'une somme de 500 fr. Au nom des malheureux, merci
pour cette large liberté et meilleurs vœux de bonheur aux
nouveaux époux.
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