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Presse - La Gazette de Lorraine - 1871-1900
Journal de Metz


  • 25 octobre 1871

Le Journal (allemand) de Strasbourg donne, sur les communes rétrocédées à la France, les détails suivants:
La commune de Raon-sur-Plaine, de 620 âmes, et la commune voisine de Raon-lès-Eaux, de 336 âmes, qui, jusqu'à ce jour, faisaient partie, la première, du cercle de Molsheim, la deuxième, du cercle de Sarrebourg, sont situées sur le versant occidental du Donon, dans la vallée de la Plaine, affluent de la Meurthe. Leurs relations ayant lieu exclusivement dans la direction de Blamont et de Badonviller, les habitants en avaient demandé la rétrocession à la France. Le gouvernement allemand n'avait qu'un médiocre intérêt à demeurer en possession de ces communes pauvres et de nationalité toute française. Il en est de même de la commune d'Igney, qui ne compte que 191 habitants, et de la partie de la banlieue de la commune d'Avricourt située dans le cercle de Sarrebourg, au sud de la ligne ferrée Avricourt-Emberménil. Le gouvernement français désirait posséder cette petite portion de territoire, parce qu'elle est traversée par le chemin de fer vicinal de Cirey-Blamont-Avricourt, dont la propriété et l'exploitation sont françaises, et parce que l'exploitation en eût été compliquée, si les trains avaient dû passer la ligne de douane allemande. Le chiffre total des communes, tant urbaines que rurales, cédées par la France à l'Allemagne, est maintenant de 1688.


  • 22 décembre 1871

Une Tannerie
à vendre ou à louer propre à toute industrie; un cours d'eau la traverse le tout étant neuf.
Facilité de payement et deux beaux logements voisins. S'adresser à M. Aug. Marin, propriétaire, 103 à Blamont (Meurthe).


  • 11 août 1876

Cejourd'hui a été inscrite au registre des raisons sociales de ce siège la raison Ed. G. Mézière à Saarburg avec domicile de succursale à Dieuze, ayant comme possesseur le sieur Edouard Gorius Mézière, banquier, demeurant à Blamont, et comme procuriste le sieur Pierre Renard, gérant de banque, demeurant à Dieuze.
Metz, le 8 août 1876
Le Greffier.
Clundt.


  • 2 avril 1880

On nous écrit de Sarrebourg, le 29 mars :
«  M. Charles Houpert, conservateur des hypothèques en retraite, décédé à Sarrebourg le 4 mars courant, a disposé d'une manière également généreuse en faveur de sa patrie ancienne et de sa nouvelle patrie. Il a légué non-seulement au département français de Meurthe-et-Moselle, entre autres, une rente annuelle sur l'Etat de 1200 francs pour la fondation, à Blâmont, d'une caisse de prêts, mais encore au département de la Lorraine, d'une part, six actions de la Banque de France dont le dividende annuel sera distribué aux instituteurs des arrondissements de Sarrebourg et de Château-Salins qui auront le mieux exercé leurs élèves dans les compositions écrites, et d'autre part, un titre de rente annuelle sur l'Etat de 1200 francs et sa propriété de Bassing affermée moyennant un prix annuel de 2,616 M., pour la création de caisses de prêts à l'agriculture, à Dieuze, à Albestroff, Fénétrange, Phalsbourg, Sarrebourg, Réchicourt et Lorquin. La caisse centrale sera établie à Dieuze ; elle sera créée la première au moyen du produit du fermage et de la rente des cinq premières années ; viendront ensuite dans l'ordre ci-dessus les succursales d'Albestroff, etc.
«  Cette fondation, dont on ne saurait être trop reconnaissant à son auteur, vient s'ajouter dignement aux libéralités importantes faites dans un but charitable et d'intérêt général, surtout dans ces derniers temps, par des habitants bienfaisants du département de la Lorraine. »


  • 4 juin 1880

On nous écrit de Niederweiler, le 31 mai :
«  Le 29 courant, on a retiré du canal de la
Marne au Rhin, entre le petit tunnel d'Archewiller et le finage de Niederweiler, le cadavre d'une
femme. La mort paraît remonter à quelques jours. Ce qui le fait supposer, c'est qu'un bateau ayant heurté contre le cadavre, l'a fait revenir sur la surface de l'eau. Y a-t-il crime ou suicide ? la justice informe. »
L'accident mentionné dans cette correspondance est probablement le même qui est signalé de Hommartingen à la Metzer Zeitung. D'après ce journal, l'enquête aurait démontré que le corps en question est celui de la nommée Maria Michel, fille du sieur Michel, berger, originaire de Leintrey, domiciliée à Gondrexon (canton de Blamont ), célibataire, âgée de 25 ans environ et poursuivie du chef d'infanticide. Le cadavre ne portant aucune trace de violences, tout porte à croire que la fugitive, craignant d'être arrêtée, s'est volontairement donné la mort.


  • 23 juillet 1880

Les journaux de Meurthe-et-Moselle annoncent la candidature au Conseil général, à Blâmont, de M. Frédéric d'Hausen. Par ses antécédents de famille, comme par les liens nouveaux qu'il a contractés dans le pays, dit la Voix de la Moselle, M. Frédéric d'Hausen a groupé autour de lui, dans le canton, des sympathies méritées, dont le concours ne fera point défaut à sa candidature. M. Frédéric d'Hausen est le fils de M. d'Hausen qui était conseiller général dans le canton de Saint-Avold (ancienne Moselle) avant l'annexion, et dont les services rendus ont laissé de si excellents souvenirs dans toute la région dont il défendait les intérêts.
Notre confrère de Briey signale de plus la parenté de M. d'Hausen avec les familles de Klopstein, de Rosières, Michaut, de Metz, etc.


  • 8 mai 1881

Nancy, 6 mai. - Le principal du collège de Blamont a pris la fuite en emportant la caisse de l'établissement.


  • 3 décembre 1882

A VENDRE, pour cause de départ
UNE USINE
sise à BLAMONT (Meurthe-et-Moselle), servant actuellement de tannerie, composée de :
1° Une maison d'habitation, comprenant deux corps de logis, avec remise, vastes greniers, séchoirs et jardin ;
2° Une chute d'eau intarissable de 1 m. 50 de hauteur.
Cet établissement, par sa position et l'importance du cours d'eau, est propre à toute espèce d'industrie.
s'adresser, pour tous renseignements, à Me Thouvenel notaire à Blâmont, chargé de la vente.


  • 18 mai 1883

Nous avons annoncé hier la condamnation à mort, par la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, du parricide Hachair, de Barbas, près de Blâmont. La Cour a ordonné que l'exécution aura lieu sur une des places publiques de Nancy, et que le condamné sera conduit au lieu du supplice en chemise, pieds nus et la tête couverte d'un voile, qu'il sera exposé sur l'échafaud pendant que l'huissier donnera au peuple lecture de l'arrêt de condamnation, après quoi le condamné sera exécuté. Hachair a écouté la lecture de l'arrêt avec une impassibilité et un sang-froid incroyables.


  • 20 juin 1883

La Cour de cassation de France, dans son audience du 14 juin, a rejeté le pourvoi de Augustin Hachair, de Barbas, près de Blâmont, condamné à la peine de mort par arrêt de la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, du 15 mai 1883, pour parricide. Reste à savoir si le recours en grâce adressé au président de la République aura plus de succès.


  • 6 octobre 1883

A céder de suite
le café Parisien
à Blâmont (Meurthe-et-Moselle)
On peut y adjoindre un restaurant.
S'adresser à Mme FLAVENOT, propriétaire.


  • 7 février 1885

Un de nos abonnés de l'arrondissement de Sarrebourg nous informe que la gendarmerie de Walscheid vient d'escorter à Sarrebourg un de ces individus à mine suspecte qui s'introduisent dans les maisons et demandent l'aumône presque la menace à la bouche. Cet individu qui avait pris des façons par trop autoritaires, en faisant sa petite quête, sera sans doute réintégré dans ses pénates, à Frémonville, aux environs de Blâmont (Meurthe-et-Moselle).


  • 6 juillet 1885

On écrit d'Avricourt, le 3 juillet, au Lorrain :
Le nommé Resch Pierre, âgé de 71 ans, né à Strasbourg et habitant en dernier lieu la Maladrerie (commune de Reding), vient de mettre fin à ses jours. Dégoûté de la vie et sans aucun moyen d'existence, il s'est pendu dernièrement dans le bois d'Igney-Avricourt Un douanier a découvert son cadavre hier jeudi, dans l'après-midi, et s'est empressé d'en prévenir aussitôt les autorités. Le docteur Hanriot, délégué par le juge de paix de Blâmont à l'effet de constater le décès, a déclaré que la mort remontait à quatre jours et était due à un suicide. Resch était porteur d'une lettre adressée à son fils et datée de Héming ; il y dépeignait son désespoir et se plaignait en même temps de l'indifférence d'une de ses parentes qui le laissait dans la plus profonde misère. C'est ce qui explique sa fatale détermination.
Voilà le quatrième décès de ce genre que l'on constate depuis quelques années dans les bois avoisinant Igney.


  • 17 juillet 1886

Le journalier Brouillard, originaire de Saint-Quirin, vient d'être incarcéré à Lunéville, en vertu d'un jugement qui l'a condamné à 116 fr. 98 c. d'amende, pour contrebande d'allumettes chimiques. C'est la gendarmerie de Blâmont qui a procédé à son arrestation.


  • 10 août 1886

Nous recevons au dernier moment la correspondance suivante en date de Dieuze, le 9 août :
La ville de Dieuze est aujourd'hui sous le coup d'une animation et d'une agitation extraordinaires par suite de la nouvelle annoncée ce matin : la banque Ed.-G. Mézière, dont le siège principal est à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), avec succursales à Sarrebourg, Château-Salins et Dieuze, a suspendu ses payements.
Dès la première heure, M. Feurtey, gérant de la succursale de Dieuze, a reçu l'ordre télégraphique de fermer la banque et de requérir le juge, à l'effet d'apposer les scellés sur la caisse et les livres de la succursale de Dieuze.
Il a été procédé immédiatement à cette opération par M. Massenet, maire, suppléant remplaçant le juge en congé, et le greffier du juge cantonal. Les espèces en cause se montent, dit-on, à 9000 mark.
Ce sinistre financier cause des pertes énormes dans notre localité et, par extension, dans tout le canton : il y a des personnes qui avaient placé là toutes leurs petites économies. Beaucoup de commerçants et de négociants ont aussi de l'argent placé dans cette banque. On parle de pertes importantes que M. Mézière aurait éprouvées dans ces derniers temps: d'abord la faillite Ancel de Lorquin, où il est pris pour une forte somme, et la semaine dernière une grande usine de Lorraine lui aurait causé des préjudices sensibles.
Je vous tiendrai au courant des péripéties de cette affaire, qui, comme vous pouvez bien le penser, ne fait que le sujet des conversations du jour, surtout aujourd'hui, jour de marché, où tous les commerçants des environs sont à Dieuze. Pour terminer, j'ose toutefois espérer que la suspension de paiements, cela pourrait s'arranger autrement que par une faillite, M. Mézière, étant possesseur, dans le canton de Vic, de beaucoup de terrains fonciers.
Recevez, etc. XXX


  • 12 août 1886

D'après une correspondance de Deutsch-Avricourt adressée à Ia Fost, M. Mézière, de Blâmont, se serait mis lui-même à la disposition des autorités de Nancy. Il a été maintenu en état d'arrestation. La faillite de la banque Mézière cause un préjudice d'au moins 300,000 M. à différentes familles de Deutsch-Avricourt.
D'après un télégramme adressé de Strasbourg à la Gazette de Francfort, le passif de la faillite Mézière se monterait à 3 millions, d'après d'autres renseignements il serait même de 5 millions.


  • 13 août 1886

La faillite de la banque Mézière.
Cette catastrophe financière continue à être l'objet de toutes les conversations, non-seulement dans l'arrondissement de Château-Salins et de Sarrebourg, où presque chaque localité est atteinte, mais encore dans le reste du département. Le correspondant de Sarrebourg du Journal d'Alsace rend compte en ces termes de l'émotion produite par la nouvelle de la catastrophe:
On ne voit ici que des mines affligées ; on s'accoste dans les rues, sur les places publiques; vous ne voyez de tous côtés que des groupes de personnes qui discutent avec ardeur et lèvent vers le ciel des bras menaçants. Déjà dans l'après-midi d'hier on voyait arriver sur les routes de Phalsbourg, de Fénétrange, de Héming, d'Abreschwiller des attelages lancés à fond de train. C'étaient des capitalistes des environs qui avaient déposé des fonds chez M. Mézière, ou étaient en relations d'affaires avec lui. Le télégraphe les avait avertis de l'événement ; mais ils ne pouvaient que constater, sinon leur ruine, du moins l'ébrèchement considérable de leur fortune. Vous citerai-je des noms? Ce serait indiscret et indélicat ; mais ils ne sont pas rares, ceux qui dans nos environs perdent de 50 à 100.000 fr. Et cependant ceux-là ne sont pas le plus à plaindre. Il leur en restera toujours assez pour vivre; mais que dire de tous ces petits rentiers qui avaient placé là leur unique avoir; de tous ces petits commerçants qui y avaient déposé le fruit de leurs peines ; de tous ces employés, de cette foule de domestiques qui avaient amassé quelques milliers de francs et se voient tout à coup privés de leurs chères épargnes? Une jeune fille qui s'est fiancée dimanche dernier a perdu sa dot de 13,000 fr. déposée chez M. Mézière; une ouvrière perd 5000 fr., tout ce qu'elle a économisé pendant de longues années; un brave garçon perd 3450 fr. qu'il a gagnés pendant dix ans de service passés dans la même maison ! Un officier est venu, sans pressentiment aucun, une demi heure après la fermeture des bureaux, pour toucher quelques milliers de mark destinés à couvrir les frais de voyage que sa femme et ses enfants allaient entreprendre ; la femme d'un sous-officier a raconté aujourd'hui, les larmes aux yeux, sur la place du marché, la perte de toute sa dot. Ce sont là quelques exemples pris au hasard ; je pourrais les multiplier presque à l'infini, parce qu'il n'y a pas une famille à Sarrebourg qui ne soit atteinte d'une manière ou d'une autre par cette catastrophe. Quelques
rares personnes se doutaient de l'état des affaires de M. Mézière ; mais pour la grande majorité c'était un coup de foudre dans un ciel sans nuages. Deux affaires semblables qui se sont produites cette année à Lorquin, dans notre voisinage immédiat, ce troisième plus terrible que les deux autres, dans notre ville même, il n'en faut pas davantage pour ruiner la contrée et jeter le découragement dans toutes les classes de la population i On dit bien que M. Mézière s'est constitué prisonnier à Blamont, où il avait une succursale, mais c'est là une fiche de consolation qui ne peut pas relever le moral d'ans population au désespoir.
Une correspondance de Château-Salins nous apprend que 117 personnes, parmi lesquelles plusieurs ouvriers, avaient placé des dépôts à la succursale de Château-Salins.
Voici cependant quelques informations de nature à rassurer en quelque sorte les créanciers de la banque Mézière. Notre correspondant de Dieuze nous écrit à la date du 11 août:
A l'instant j'apprends que M. Feurtey, le frère du gérant de la succursale de Dieuze de la banque Ed. G. Mézière, est arrivé ici à midi, apportant la nouvelle que M. Mézière s'oblige à payer à tous ses créanciers 80 p. 100 de leurs dépôts.
Voici ce qui est arrivé. Lundi, M. Mézière ne voulant pas laisser supposer de mauvaise foi de sa part, s'est constitué prisonnier. M. le Procureur de la République à Lunéville a immédiatement vérifié les livres de la banque. Examen fait, il a dit à M. Mézière que ce dernier pourrait distribuer 75 p. 100, ce à quoi M. Mézière aurait répondu que non-seulement il donnerait ces 75 p. 100, mais qu'il vendrait ce qu'il possède et qu'il arriverait ainsi pour le moins à 80 p 100.
Si cette promesse se réalise - ce que je souhaite vivement - le mal ne sera pas aussi grand qu'on le croyait tenu d'abord. XXX.


  • 30 août 1886

Mercredi, le 25 courant, dit la Gazette de Sarrebourg, a eu lieu sous la présidence de M Kaufmann, juge cantonal de Pfalzburg, à la grande salle des Halles, la première réunion des créanciers de la faillite Mézière. L'appel des créanciers a duré deux heures. L'assemblée a nommé syndic définitif M. Stieve, avocat-avoué à Saverne, qui sera assisté de M. Reiterhardt, caissier de la banque Mézière à Sarrebourg. D'après le rapport du syndic provisoire il y aurait à espérer pour la succursale de Sarrebourg un dividende de 30 p. 100. Comme pour Blâmont, le dividende ne serait, d'après ce que l'on assure, que de 22 p. 100, il n'y aurait, si les différentes succursales sont réunies pour la répartition définitive, qu'à compter sur 25 p. 100. D'ailleurs nous n'en avons pas fini avec tes désastres financiers dans notre malheureuse contrée. On parle aujourd'hui de nouvelles faillites!, dont l'une a été déjà déclarée hier ; c'est celle de M, Simon Lièvre, marchand de biens en notre ville. Quand cela finira-t-il ?


  • 4 septembre 1886

Le correspondant du Lorrain à Deutsch Avricourt signale un nouveau malheur. M. T..., notaire, fort connu à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), a suspendu ses paiements le 2 septembre au matin.
On ne sait rien de plus : M. T. a quitté Blâmont depuis deux jours; il était généralement estimé, ce qui fait penser qu'il reviendra sous peu régler lui même ses affaires. On ignore à combien se montent au juste le passif et l'actif. Ce qu'il y a de certain, c'est que M. T. a accepté jadis la succession de son père les yeux fermés, laquelle succession laissait au fils une somme de 300,000 fr. de déficit.
Le même correspondant signale, d'autre part, un revirement général en faveur de M. Mézière, de Blâmont, qui s'occupe sérieusement à vendre ses propriétés et tout ce qui lui appartient, afin de léser le moins possible ses clients. Il est à croire (et ce serait à souhaiter) qu'on lui accordera un concordat de l'autre côté de la frontière. M. Mézière, dit-on, a sa situation à cœur; il veut consacrer tout son temps et sa longue expérience des affaires pour tâcher d'élever le plus possible le chiffre du dividende. Au débat, on avait parlé de 10 p. 100; la situation paraît meilleure maintenant; avec le concordat, on pourrait obtenir 30 à 35 p. 100 environ.


  • 8 septembre 1886

Château-Salins, - On nous écrit le 6 septembre :
La première réunion des créanciers de la faillite Mézière a eu lieu aujourd'hui à Château-Salins sous la présidence de M. le juge cantonal. Il s'agissait des créanciers de la succursale de Château-Salins. Environ quarante de ces Messieurs étaient présents ; les autres, en grande partie, étaient représentés.
De la lecture du rapport du syndic provisoire de la succursale il résulte que la situation de cette dernière serait moins mauvaise que celle des autres; aussi les créanciers présents ont ils demandé avec instance que la liquidation en fût séparée de celle des succursales de Dieuze et Sarrebourg et de la maison de Blâmont, et qu'un syndic définitif fût nommé séance tenante pour la succursale de Château-Salins. Cette proposition n'ayant pas été acceptée par le tribunal, la séance pour la nomination d'un syndic définitif fut remise d'office au 30 de ce mois.
Il est à prévoir qu'un seul syndic sera nommé pour la faillite en général et que les opérations se concentreront à Sarrebourg ou à Château-Salins, et cela se conçoit. En effet, il n'y a qu'un failli et qu'une maison : toutes les succursales doivent se confondre avec la maison-mère, et il ne peut y avoir qu'un compte, qu'un seul état de créanciers et débiteurs, qu'une seule procédure.
Du reste, la question est portée à la Cour de Colmar qui décidera dans quelques jours quelle procédure on devra suivre.


  • 13 septembre 1886

Sarrebourg. D'après un arrêt de la Cour de Colmar, en date du 7 septembre 1886, la procédure de faillite comprenant la totalité des biens de Edouard-Gorius Mézière, de Blâmont, qui se trouvent en Allemagne, appartient exclusivement au tribunal cantonal de Sarrebourg. En conséquence, les réunions des créanciers qui étaient fixées aux 30 septembre et 7 octobre à Château-Salins et à Dieuze, n'auront pas lieu. Pour l'avenir, les créanciers de M. Mézière devront s'adresser directement audit tribunal de Sarrebourg, et, à partir d'aujourd'hui, tout débiteur ne sera valablement libéré qu'en payant entre les mains du syndic définitif, M. Stieve, avocat à Saverne.


  • 16 septembre 1886

Faillite Mézière. Le rapport présenté par le syndic de la faillite Mézière, et publié par un journal de Meurthe-et-Moselle, évalue l'actif à 1,403,479 fr. 58 ; soit sur le passif de 5,552,452 fr. 30 un dividende d'environ 25 p. 100, sans préjudice des frais de la faillite et des éventualités, soit à l'actif soit au passif, qu'il est impossible de prévoir dès maintenant. A quelle cause faut-il attribuer une situation aussi désastreuse? se demande le syndic. Et il répond :
Par l'examen rapide de la comptabilité, nous avons remarqué que M. Mézière a négligé d'ouvrir dans ses livres un compte de profits et pertes, et que depuis de longues années, en reportant d'un exercice à l'autre tout le portefeuille et tous les comptes débiteurs, même les mauvais, les inventaires n'étaient pas l'expression de la vérité, et lui ont permis de s'attribuer ou de se créditer, et de payer à son personnel intéressé pour 40 p. 100 des bénéfices purement fictifs, résultant uniquement de la balance du compte d'agio, lequel lui-même était le produit d'opérations douteuses.
M. Mézière a accordé trop facilement des crédits beaucoup trop élevés à certains industriels : nous citerons pour la banque de Blâmont l'imprimerie Lorraine de Nancy et la filature de Blainville, débiteurs avec les billets en circulation et les actions du failli de plus d'un million.
Sans examen approfondi de la comptabilité, M. Mézière aurait dû notablement diminuer le personnel de la banque et celui de sa maison, et réduire ses dépenses qui n'étaient nullement en proportion avec sa situation réelle.


  • 21 septembre 1886

Faillite Mézière. Deux cents créanciers de la faillite Mézière, banquier à Blâmont, viennent d'adresser une demande à M. le procureur général de Nancy pour adjoindre à M. Bloch, syndic de la faillite, deux co-syndics choisis parmi les créanciers. Par l'adjonction de deux co - syndics, disent-ils, nous voulons : 1° établir un contrôle ; 2° obtenir facilement des personnes connues de nous, tous les renseignements désirables ; 3° être assurés si l'auteur de tant de ruines a été coupable ou seulement malheureux et imprudent. »
Les signataires demandent en même temps que les réunions de la faillite se tiennent à Blâmont, principal siège des opérations.


  • 30 septembre 1886

Faillite Méziere. Le Lorrain reçoit sous la date du 29, de son correspondant spécial de Deutsch-Avricourt, la communication suivante:
Avant-hier lundi 27, la gendarmerie de Blâmont recevait un mandat d'amener contre M. Mézière, banquier. Comme l'ordre dicté par M. le procureur général de la République était arrivé un peu tard, les gendarmes se sont contentés de cerner la maison de M. Mézière pendant la nuit de lundi à mardi; hier matin à quatre heures il fut arrêté et emmené aussitôt à Lunéville où il est en ce moment,
La ville de Blâmont est encore une fois en émoi; chacun se perd en conjectures sur les raisons qui ont amené le tribunal à prendre une mesure aussi grave et aussi imprévue. Aurait-on découvert au dernier moment quelque chose de louche dans les écritures? Il se dit que le fondé de pouvoirs de la banque de Blâmont est invité, lui aussi, a comparaître devant le tribunal de Lunéville. Est-ce en qualité de témoin, ou autrement, on l'ignore. Les cancans, en tous cas, vont leur train.
En revanche on parle fort peu de M. Thouvenel, notaire, qui, du reste, a pris de la poudre d'escampette pour éviter aux gendarmes la peine de l'arrêter. On ne sait où il est aile. Ce qu'il y a de certain, c'est que ses créanciers auront peu ou pas de dividende; ils seront du moins fort déçus. Tout le monde ici sait maintenant que depuis qu'il est notaire, c'est-à-dire depuis trente-cinq ans, M. Thouvenel n'a fait qu'accumuler dettes sur dettes et que même dans sa meilleure année de recettes il n'a pu égaliser le gain et la perte, tant était haut le montant des intérêts qu'il avait à payer, avant de songer au moindre bénéfice.


  • 16 octobre 1886

Canton de Dieuze. On nous écrit le 14 octobre :
Dans une correspondance précédente je vous avais promis des renseignements complémentaires sur la réunion des créanciers de la faillite Mézière qui a eu lieu à Sarrebourg le 2 courant; si j'ai manqué à ma promesse, c'est parce que je voulais laisser la parole à de plus éloquents que moi, sachant que certains créanciers devaient vous transmettre ces renseignements que j'ai été étonné de voir figurer dans d'autres journaux. La polémique engagée entre les créanciers de Sarrebourg d'une part et ceux de Dieuze et Château-Salins d'autre part étant terminée, je ne crois pas devoir revenir sur la question.
J'ai sous les yeux le Progrès de L'Est du 12 courant, qui communique à ses lecteurs une lettre de M. Renard, ancien fondé de pouvoirs de la Banque Mézière. J'ai quelque raison de croire que cette missive est une réponse à ma correspondance du 2 octobre courant, qui a été sommairement reproduite par les journaux de Nancy.
Les explications fournies par M. Renard sont loin de nous satisfaire ; il cherche à déplacer les responsabilités en se classant adroitement dans la même situation que les gérants des trois succursales d'Alsace-Lorraine, disant que ces Messieurs n'auraient pas accepté leur part de bénéfices s'ils eussent pu croire qu'ils lésaient les intérêts des créanciers.
Sans compter que ces chefs de maisons (je parle du moins de ceux de Dieuze et de Château-Salins, que je connais personnellement) jouissent de l'estime publique et sont eux-mêmes créanciers de M. Mézière, - je dis qu'il est impossible de les confondre avec le fondé de pouvoirs de la maison de Blâmont, par la raison qu'ils étaient seulement au courant de ce qui se passait chez eux, tandis que M. Renard devait connaître la situation de M. Mézière aussi bien que ce dernier la connaissait lui-même.
Dans la lettre de M Renard je relève cette phrase :
«  Quant aux bénéfices fictifs qu'on accuse M. Mézière d'avoir distribués et ses employés d'avoir acceptés, il est difficile d'admettre qu'il ait ainsi sacrifié ses intérêts pour faire des générosités qu'il dépendait de lui de ne pas faire. »
Il semble que M. Renard veuille nier d'avoir été intéressé; cependant il est indiscutable et prouvé par les livres de M. Mézière que ce dernier allouait à ses employés ensemble 40 p. 100 de soi-disant bénéfices de la Banque, dont à M. Renard seul la moitié ou 20 p. 100.
M. Renard peut-il croire que les bénéfices touchés lui appartiennent en toute conscience, ou ne constituent-ils pas une partie de l'argent enlevé aux créanciers?
Je ne sais pas trop si en droit on ne pourrait pas exiger le remboursement des sommes ainsi distribuées par M. Mézière, en se basant sur l'article du Code qui dit que «  ce qui a été payé sans être dû est sujet à répétition»; c'est aux syndics à étudier la question.
M. Renard peut paraître quelque peu naïf en parlant des générosités de M. Mézière ; depuis quand donc qualifie-t-on ainsi l'action d'un homme qui fait des cadeaux avec l'argent d'autrui ?
En vous priant d'insérer ces quelques lignes dans le plus prochain numéro de votre estimable journal, j'ai l'honneur, etc. X.


  • 20 novembre 1886

Ars- sur-Moselle. Le Moniteur apprend que M. Thouvenel, notaire à Blamont, arrêté pour dettes à Ars-sur-Moselle, a été relâché mercredi dernier après le versement d'une caution de six mille mark. Les demandes en maintien d'arrestation faites par d'autres créanciers ont été rejetées.


  • 9 janvier 1887

Lunéville. Malgré une très-habile et très-brillante plaidoirie de Me Lallement, M. Mézière, ex-banquier à Blâmont, a été condamné à trois mois de prison.


  • 11 janvier 1887

Sarrebourg. On lit dans L'Eclaireur de Lunéville :
Les débats du procès du sieur Mézière, l'ex-banquier de Blamont, se sont ouverts le 5, devant le tribunal correctionnel de Lunéville, en présence d'une affluence considérable. Me Lallement, avocat à Nancy, est assis au banc de la défense. M. Michelet, substitut, occupe le siège du ministère public ; après avoir déposé ses conclusions tendant à la condamnation de Mézière pour s'être livré à des dépenses exagérées, étant en état de faillite, et avoir établi des inventaires fictifs, l'organe du ministère public requiert l'audition de M Bloch, syndic de la faillite. M. Bloch donne des explications, desquelles il résulte qu'il lui a été impossible de se rendre compte de la situation personnelle de Mézière, parce qu'il n'a trouvé aucune indication sur ses livres de comptabilité, contrairement aux exigences de la loi. Le tribunal écarte le chef de «  dépenses personnelles excessives », mais retient celui de «  dépenses de maison excessives » et d' «  irrégularités dans la tenue des livres de lma maison de banque. » En conséquence, le tribunal condamne Mézière à trois mois de prison On sait que la durée de la prison préventive subie par l'ex-banquier était d'un peu supérieure à trois mois.


  • 29 janvier 1887

Sarrebourg. Samedi dernier, annoncent les journaux de Meurthe-et-Moselle, M. Mézière, ancien banquier à Blâmont, a été extrait de la prison de Lunéville et conduit, entre deux gendarmes, à la gare, pour être dirigé sur Nancy.
Le parquet général interjette appel à minima du jugement prononcé par le tribunal de Lunéville.


  • 1er février 1887

Sarrebourg. On écrit de Blâmont au Libéral de I'Est :
La résolution prise par M. le procureur général d'interjeter appel du jugement du tribunal de Lunéville, dans l'affaire Mézière, a été accueillie dans notre ville avec une satisfaction très-vive. Sans vouloir exercer une pression quelconque sur les décisions de la justice, l'opinion voit dans cette mesure une tendance à la répression vigoureuse de certains délits que les cours et tribunaux ont regardés jusqu'à présent avec une indulgence peut-être trop philosophique. La répression est faite surtout pour l'exemple. Nous avons besoin dans notre pays de Lorraine d'être prémunis contre le retour de ces scandales qui tendent à devenir périodiques. On est heureux de voir l'action judiciaire en des mains fermes, énergiques, résolument avisées.


  • 27 février 1887

Nancy. Mercredi dernier, la Cour d'appel, sur la réquisition du ministère public, a réformé le Jugement du tribunal de Lunéville condamnant le banquier Mézière, de Blâmont, à trois mois de Prison, et elle a infligé au fameux banquier, pour banqueroute frauduleuse, six mois de prison.


  • 10 mars 1887

Faillite Mézière. D'après un correspondant du Lorrain, il « st toujours question de faire rendre gorge à M. R., le fondé de pouvoirs de la banque de Blâmont, qui aurait trouvé le moyen de toucher la dernière année 46,000 fr. vingt mille francs de boni à Blâmont, autant à Sarrebourg, plus six mille francs de traitement. Quel honnête serviteur, et quel homme désintéressé ! ! Heureusement le tribunal de Lunéville est saisi de l'affaire ; les agissements de cet homme ont du reste été mis à nu à Lunéville et à Nancy, au moment de la condamnation de M. Mézière.
Nous avons annoncé, il y a quelque temps, qu'un dividende allait être distribué, fin mars, aux créanciers de Sarrebourg ; cette nouvelle est confirmée par ledit correspondant qui ajoute que la même mesure va être prise à Blâmont à l'égard des créanciers de la maison-mère. Il ne faut donc désespérer de rien, et après bien des on-dit, il est certain que l'on aura 30 à 40 p. 100 ; on est loin du chiffre primitif de 80 p. 100.


  • 2 juin 1887

Faillite Mézière. On écrit à la Gazette de Sarrebourg :
La répartition du dividende, déjà si longtemps promise, va enfin pouvoir se faire. Suivant la loi française, tout failli peut demander un concordat, et le syndic ne peut sous aucun prétexte procéder à une répartition quelconque sans l'autorisation du failli. M. Mézière ayant refusé son consentement jusqu'à ce jour pour autoriser une distribution avant le vote du concordat, le syndic de Blâmont, M. Bloch, a fait fixer le vote du concordat, demandé par le failli, au vendredi, 10 juin, à 1 heure de relevée, dans la salle du tribunal de Lunéville. Les conditions du concordat sont inconnues; mais nul doute que celui-ci, sous n'importe quelle forme on le présente, sera rejeté tant par les créanciers de France que par ceux d'Alsace-Lorraine.
Immédiatement après le rejet du concordat, les syndics fixeront le jour pour la distribution d'un premier dividende de 15 p. 100.
Aux termes de la législation française tous les créanciers admis et affirmés doivent être convoqués. Le tribunal de Lunéville appellera tous les créanciers d'Alsace-Lorraine individuellement; ils seront naturellement libres d'y aller ou de ne pas y aller; les absents sont considérés comme refusant le concordat.


  • 22 juillet 1887

Deutsch-Avricourt. Dimanche matin, un jeune homme, âgé de 26 ans, venant de France, se rendit auprès du gendarme de service à Deutsch-Avricourt et lui annonça que son avoir lui avait été volé au passage de la frontière. Le gendarme, en visitant les papiers du jeune homme, apprit que ce dernier avait été pendant assez longtemps professeur dans un établissement dirigé par les jésuites. En dehors de plusieurs certificats, il possédait encore un livret de caisse d'épargne de 120 M. Les gestes désordonnés du malheureux jeune homme indiquaient suffisamment qu'il ne jouissait pas de ses facultés mentales.
Il fut renvoyé au commissaire spécial de police d'Igny-Avricourt. Dans l'après-dîner, le malheureux quitta la gare et grimpa sur un peuplier sur la route de Blâmont, où il se mit à pérorer. Des passants le prièrent de descendre, mais subitement le malheureux perdit l'équilibre et vint s'abattre sur le sol ; il était mort. Dans la journée de lundi, le frère du défunt, habitant le pays de Saverne, est arrivé pour réclamer le cadavre.


  • 7 septembre 1887

Faillite Thouvenel. On peut lire en ce moment, à Blâmont et dans toutes les communes du canton, un avis ainsi libellé: «  L'épurement des comptes de M. Thouvenel, ancien notaire à Blâmont, étant terminé et le résultat connu, le liquidateur, M. Velker, a l'honneur de prévenir les créanciers qu'il leur sera distribué un premier dividende de 15 à 16 p. 100 vers la fin de l'année. »
Résultat de la faillite Thouvenel : passif, 1,050,000 fr. ; actif, 160 à 180,000 fr.


  • 30 octobre 1887

Château-Salins. On annonce la mort de M. Brice, maire de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), décédé jeudi, à l'âge de 47 ans. L'enterrement aura lieu demain matin, après la messe.


  • 16 novembre 1887

Faillite Mézière. La Gazette de Sarrebourg
publie la note suivante :
Enfin, après quinze mois d'attente et de patience, on espérait que le bruit qui courait en ville depuis quelques jours, qu'une prochaine répartition de 15 p. 100 allait se faire aux créanciers, se confirmerait officiellement ! Ce bruit faisait la joie des malheureux créanciers qui commençaient à désespérer de toucher encore quelque chose, et beaucoup d'entre eux se réjouissaient de recevoir quelques francs avant l'entrée de l'hiver. Malheureusement il n'en est de nouveau rien, et la répartition semble remise aux calendes grecques ou tout au moins jusqu'à la fin de la liquidation qui pourra encore durer quelques années, car le syndic de Sarrebourg, malgré la forte opposition du comité des créanciers qui a fait tout son possible pour le décider à faire une répartition, ne veut pas répartir d'un commun accord avec le syndic de Blâmont qui demande l'égalité pour tous les créanciers, sans distinction de nationalité, c'est-à-dire la réunion des deux masses, pour n'en former qu'une seule qui permettrait de distribuer aux créanciers 15 p. 100 comme premier dividende, dont 7 ½ 100 de Blâmont et 7 1/2 p. 100 de Sarrebourg, conformément du reste à une convention intervenue entre les deux syndics, quelque temps après l'ouverture de la faillite et par laquelle ces messieurs se sont engagés à représenter leurs créanciers aux tribunaux respectifs en produisant l'un son passif entier à Lunéville et l'autre son passif entier à Sarrebourg, afin d'éviter aux créanciers des frais de représentation et de voyage. Ensuite de cette convention, le passif de Sarrebourg devenait celui de Blâmont et vice versa. De même pour l'actif. Les syndics n'avaient donc plus qu'un seul intérêt, celui de marcher d'accord pour simplifier et faciliter leur gestion.
Les créanciers n'ignorent pas qu'en l'espace de cinq mois la moitié de l'actif de Sarrebourg se trouvait réalisé et que la distribution qui aurait déjà pu se faire n'a été empêchée : 1° que par la demande de concordat, par le failli, en France ; 2° par un procès en instance à la Cour suprême de Leipzig; 3° parce que le failli refusait d'autoriser une répartition quelconque.
Aujourd'hui ces obstacles n'existent plus, le concordat a été rejeté, le procès de Leipzig perdu par la faillite, et le failli a accordé l'autorisation de distribuer un premier dividende. Pourquoi créer de nouveaux empêchements ?
Tout allait pour le mieux, fallait-il faire surgir un nouveau désaccord qui ne repose que sur un jeu de mots ou de chiffres si l'on préfère ?
Il y a 620,000 Mk. à répartir sur 4,125,000 Mk., ce qui représente un dividende de 15 p. 100 pris de la masse générale ou
7 1/2 p. 100 de la masse de Blâmont, soit 310,000 Mk.
7 1/2 p. 100 de la masse de Sarrebourg, soit 310,000 Mk.
15 p. 100 ensemble 620,000 Mk.
ce qui revient au même que si l'on répartissait l'actif de Sarrebourg seul entre le passif de Sarrebourg. Les créanciers y trouveront toujours leur compte parce que de cette façon les créanciers sont traités sur le pied de l'égalité, comme le prescrit du reste l'article 4 du code des faillites. C'est ce mode de répartition qui est le seul acceptable. Le syndic de Sarrebourg, en l'admettant, évitera une grande série de procès très-onéreux qui sont inévitables s'il persiste dans sa manière de voir ; car tous les créanciers français viendront encore se faire admettre individuellement ici, afin de toucher par suite de la distinction des masses encore dans celle de Sarrebourg.
C'est aux créanciers de Sarrebourg à prendre des mesures, afin que l'accord s'établisse entre les syndics et que la distribution puisse encore se faire cette année. On évitera, en obtenant ce résultat, beaucoup de procès onéreux, beaucoup de frais et une rédaction sensible de l'actif, et les créanciers rentreront bientôt dans une partie de leurs créances. Le moyen est tout indiqué, c'est celai de demander au tribunal de Sarrebourg la convocation d'une assemblée des créanciers, qui décidera sur ce qu'il y aura à faire.
A. Noel, Ph. Lévy, Enel,
Membres du comité des créanciers.


  • 17 novembre 1887

Blâmont. M. Welker, notaire à Blâmont, doit faire sous peu de jours, aux créanciers de l'étude Thouvenel, une première répartition de 17 p. 100.


  • 15 janvier 1892

Saargemünd. M. Eugène Bocquet, capitaine d'infanterie en retraite à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), est nommé chevalier de la Légion d'honneur. M. Bocquet est originaire de Sarreguemines.
Il compte de fort beaux états de services (26 ans de présence sous les drapeaux et 2 campagnes).
Des infirmités contractées en 1870 71 l'ont obligé à prendre prématurément sa retraite.


  • 4 septembre 1892

Lunéville, 2 septembre. Une épidémie de fièvre typhoïde et de dysenterie sévit sur la garnison de Lunéville. Les hommes d'un régiment de dragons, de deux régiments de cuirassiers et des batteries d'artillerie sont attaqués. Il y a une centaine de malades ; deux décès ont été causés par la dysenterie aiguë. Les régiments contaminés campent hors de la ville.
Ce matin, a commencé le service du poste sanitaire établi à Avricourt contre le choléra sous la direction des docteurs Henriot et Zimmermann, de Blamont. Ces médecins sont assistés de deux internes de Nancy, de deux infirmiers, d'une infirmière et d'un employé. Une étuve de désinfection pour les linges sales et pour les bagages a été installée. Un lazaret en bois a été construit par la Compagnie des chemins de fer de l'Est pour les malades ; quatre lits-, fournis par la Société des femmes de France de Cirey, y ont été placés. Aucun cas de choléra n'a été constaté jusqu'ici.


  • 31 janvier 1893

Lorquin. Le nommé Joseph Béna, de Lorquin, écrit-on au Lorrain, vient de trouver la mort dans de bien tristes circonstances. Se trouvant à Blâmont (Meurthe-et-Moselle) et voulant retourner chez lui, il s'est égaré, a traversé la rivière gelée en ce moment et est venu tomber pour ne plus se relever, dans le jardin de M. Reinstadler, pharmacien. Le corps de Béna a été retrouvé par hasard jeudi dernier par des ouvriers qui déblayaient la neige. Le décès pouvait remonter à quinze jours, au dire du médecin qui a constaté la mort. La famille de Béna, non prévenue à temps, n'a pu réclamer le corps. L'inhumation a été faite à Blâmont samedi. Le pauvre malheureux ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Dénué de ressources, il n'en portait pas moins trois bagues en or.


  • 6 septembre 1894

Tribunal correctionnel. Audience du 4 septembre.[...]
Jean Leiser, terrassier à Blamont, accusé d'avoir, dans un débit, à Dieuze, fait du tapage et crié : «  Vive la France, à bas la Prusse ! » bénéficie de cette circonstance qu'il était ivre et n'est condamné que pour désordre grave à quatre semaines d'arrêts, peine qui est considérée comme étant purgée par la détention préventive.


  • 7 septembre 1894

Blâmont. On nous écrit le 3 septembre :
Aujourd'hui, vers trois heures de l'après-midi, un accident grave est arrivé à deux jeunes gens de la commune de Repaix. Ils s'en retournaient du moulin de Barbezieux avec deux sacs de farine chargés sur un tombereau. Eux-mêmes étaient assis sur leurs sacs. En descendant la côte assez rapide à cet endroit, le cheval commença à courir.
Le conducteur n'ayant naturellement pas de mécanique n'a pu le retenir à temps, et la bête s'est emballée dans un galop furieux. Une roue du véhicule s'est détachée, et arrivé à un tournant, le tombereau a été renversé avec une telle violence que l'un des deux hommes a été lancé à près de
dix mètres au bas du talus. Le cheval et l'autre homme étaient tombés sous le tombereau. L'un d'eux, le nommé Baudisson, jeune douanier placé depuis deux mois au poste de Repaix, a été ramené à l'hôpital de Blâmont, où il a expiré en arrivant. L'autre, Aubry, âgé de dix-huit ans, a été ramené sur le tombereau chez ses parents. On lui a donné les premiers soins, mais on n'est pas encore fixé sur la gravité de son état. On croit que les deux jeunes gens avaient peut-être bu un coup de trop à Blâmont et qu'ils auront manqué de prudence dans la descente.
Cursor.


  • 6 avril 1895

Le jeune Frédéric Hetzel, domestique à Blâmont, avait comparu pour vol d'une montre commis à Heming (Lorraine allemande), au préjudice d'un de ses camarades, devant le tribunal de Lunéville, qui l'avait acquitté comme ayant agi sans discernement, mais avait décidé en même temps qu'il serait enfermé jusqu'à l'âge de quinze ans dans une maison de correction. Les renseignements recueillis depuis sur le compte de H. ont permis d'établir que celui-ci était sujet allemand. On se trouvait dès lors en présence d'un délit commis à l'étranger par un étranger et pour lequel la justice française n'était pas compétente. C'est pourquoi la chambre correctionnelle de la Cour d'appel de Nancy, sur appel du prévenu, l'a renvoyé des poursuites sans dépens. Le précoce filou fera toutefois bien de ne plus se montrer de l'autre côté de la frontière.


  • 29 octobre 1896

Bébing. On nous écrit le 25 octobre:
«  Un vol audacieux a été commis, cette nuit, dans les écuries de M. Cabocel, cultivateur en notre localité. Samedi dernier, à onze heures, le domestique, après avoir une dernière fois rempli le râtelier des chevaux, se coucha et s'endormit profondément. Vers minuit, un voleur s'introduisit, par une ouverture de derrière, dans la maison, couvrit de foin l'écurie et le chemin de sortie et s'en alla emmenant les trois plus beaux chevaux. Le matin, le garçon s'éveilla et voulant regarder l'heure, il s'aperçut et de la disparition de sa montre et de celle des trois bêtes. Aussitôt tout le monde fut sur pied. Un ami de la maison, M. Parmentier, qui n'a pas froid aux yeux, se mit immédiatement à la poursuite du voleur, infirmant sur son passage police et gendarmerie. A Blâmont, il apprit que trois chevaux venaient d'être mis en fourrière. C'étaient les chevaux volés. Il ne s'agissait donc plus que de mettre la main sur le voleur. Celui-ci prenait tranquillement son café à l'auberge. Les gendarmes de Blâmont l'arrêtèrent et le conduisirent en lieu sûr, non sans lui avoir auparavant fait rendre la montre du domestique de M. Cabocel.
Le hardi coquin se nomme Victor Loux ; il a été autrefois en condition chez C., il connaissait donc parfaitement son champ d'opération. C est le même individu qui, un jour de l'an dernier, avait séduit une jeune fille de Bébing et avait encouru, de ce chef, un emprisonnement de cinq mois. La vigilante gendarmerie d'Imling, quoique non prévenue, est arrivée immédiatement sur les lieux et a dressé procès-verbal. Comme l'inculpé est un sujet fort dangereux, la justice fera œuvre pie en le plaçant pour le reste de sa vie sous la surveillance de la haute police. »


  • 5 janvier 1897

Bébing. On se rappelle que dans la nuit du 24 au 25 octobre dernier, le domestique Victor Loux, âgé de 26 ans, natif de Dreihaeuser près de Phalsbourg, avait volé à son ancien maître, M. Cabocel, cultivateur à Bébing, trois de ses meilleurs chevaux d'une valeur d'environ 2000 mark dans son écurie et avait passé avec ses animaux la frontière française. Heureusement il fut rejoint à Blamont, les chevaux furent ramenés à leur propriétaire, et Loux fut remis aux mains de la gendarmerie allemande L'autre jour, rapporte la Gazette de Sarrebourg, il a comparu pour ce vol et plusieurs autres méfaits devant la chambre correctionnelle du tribunal régional de Saverne, qui l'a condamné à quatre ans et un mois de détention et à la privation de ses droits civiques pendant cinq ans. En outre, Loux sera placé sous la surveillance de la police.


  • 10 décembre 1899

Foulcrey. On écrit au Lorrain, le 7 décembre, su sujet d'un fait signalé hier par une dépêche d'Avriconrt :
«  La petite ville de Blâmont possède deux terribles braconniers, Adam et Marchal, dont l'un, il y a nombre d'années, a tiré sur un douanier allemand, à la frontière, près de Richeval. Non contents de ravager les chasses de la frontière française, ces coquins, alléchés par le civet, faisaient sur la chasse de Foulcrey des irruptions très fréquentes, chassant en plein jour avec une audace incroyable, se fiant sans doute à la terreur qu'ils prétendaient inspirer : ils se sont bien trompés.
M. Georgel avait en vain, depuis trois ans organisé une active et onéreuse surveillance, mais toujours ces adroits flibustiers avaient réussi à s'échapper et continuaient à ravager sa chasse. Hier cependant, vers deux heures de l'après-midi, ia présence d'Adam fut remarquée sur le ban de Foulcrey,.Deux fils de M. Georgel, Adolphe et Camille, prirent aussitôt leurs armes, suivis de domestiques de la maison. Ils ne tardèrent point à découvrir Adam qui continua à se rapprocher d'eux sans les remarquer, tant il était appliqué à sa chasse. Au moment opportun, Adolphe s'élança de l'autre côté d'une haie en criant : - Halte ! et sommant |e braconnier de se rendre.... Adam se retourna et épaula son arme, croyant sans doute n'avoir à faire qu'à un seul adversaire... Une vraie salve retentit soudain, et à propos, bien qu'à distance. Adam prit alors la fuite vers la frontière qu'il parvint à franchir non sans avoir encore essuyé de nombreux coups de fusil. Le chien d'Adam est tué ; quant à lui-même, à en juger par le sang qu'il perdait et la mine piteuse qu'il faisait sur la route de Saint-Georges à Blâmont, il est grièvement blessé.
Il est fort regrettable que le gouvernement français délivre encore des ports d'armes à des récidivistes aussi dangereux, d'autant plus que d'après le signalement donné par les gardes, Adam cherchait à étendre ses exploits jusqu'au domaine de M. Jaunez. »
On écrit de Blâmont, au sujet du même incident :
«  Le nommé Julien Adam, de Blâmont, braconnier avéré et redouté dans toute la région, chassait vers 3 heures de l'après-midi, le 6 décembre, sur te territoire de Foulcrey, à 200 mètres environ de la frontière, en face de la ferme Sallières. Surpris en flagrant délit de braconnage par un groupe de chasseurs de Foulcrey, qui le connaissaient de nom et de réputation, Adam s'est empressé de rejoindre la frontière.
Lee chasseurs au nombre de cinq, parait-il, auraient crié halte à plusieurs reprises, mais voyant qu'Adam ne détalait que plus vite, ils auraient tiré un certain nombre de coups de fusil, qui auraient eu pour effet de tuer le chien et de blesser l'homme au niveau du pli du coude droit.
Adam prétend qu'on a continué à tirer sur lui après son passage sur te territoire français. Il ajoute même que pour échapper aux chevrotines des chasseurs, il aurait été obligé de se jeter dans un ruisseau rempli d'eau à la suite des pluies de ces jours derniers. Le fait est que le braconnier est rentré à Blâmont, penaud, ensanglanté, et mouillé jusqu'aux os.
La gendarmerie ayant eu vent de l'affaire, et craignant qu'Adam n'ait fait un mauvais coup, a provenu le commissaire spécial de police et est venu faire une enquête aussitôt, bientôt suivi par le parquet de Lunéville.
Les enquêtes successives n'ont rien amené à la charge d'Adam: elles n'ont pu démontrer qu'on avait tiré sur lui alors qu'il était sur le territoire français, comme il le prétend.
La paisible population de Blâmont n'aurait pas demandé mieux que de voir régler cet incident de frontière par l'incarcération de ce terrible braconnier ; et beaucoup pensent que la correction qu'il vient de recevoir a été bien méritée. »


  • 29 juin 1900

Nancy, 27 juin. On annonce de Blâmont le double suicide de M. Charles Claudel, principal clerc chez M. Gance, notaire, et de la nommée Marie Toulon, domestique. Trois réchauds de charbon avaient été déposés dans une chambre soigneusement calfeutrée. Sur une table étaient placées, bien en évidence, trois lettres adressées, l'une au notaire, la deuxième aux parents de la fille Toulon et la troisième aux enfants de Claudel, qui était veuf. On ignore les circonstances dans lesquelles s'est produit ce double suicide qui a causé dans la population de Blâmont une vive émotion.
 

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