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Presse - Le Télégramme des Vosges - 1929-1939
 


  • 28 août 1929

DANS L'AIR PUR, SOUS LE GRAND SOLEIL
Une visite à la Maison Maternelle de Blâmont :
C'est un bien curieux destin que celui de ce château dont il ne subsiste plus maintenant que les ruines tourmentées et qui- après avoir été, pendant des siècles, tour à tour témoin, acteur, puis victime de la haine des hommes, abrite aujourd'hui de son ombre une centaine de berceaux vibrants de vie et de santé.
Dans le cadre délicieux de ce coin de Meurthe-et-Moselle, non loin des Vosges qui bleuissent, à l'horizon, la petite commune de Blâmont est bien la place idéale pour le parfait développement des tout petits.
Avant la guerre, le château qui est devenu l'actuelle maison maternelle, appartenait à un industriel de la région ; vinrent les hostilités, l'invasion ; comme partout où ils ont passé, les Allemands ne laissèrent de la vieille demeure que ce qu'ils ne purent emporter. Tout fut saccagé et l'on se demandait, en 1918, si le château reverrait encore les jours heureux du passé.
C'est alors que M. de Turckheim, qui caressait depuis longtemps le projet de faire quelque chose d'utile pour l'enfance, et plus particulièrement d'enfance malheureuse, l'enfance des déshérités de la rue, acheta le château dont il avait jugé les possibilités.
Grâce a des subventions de l'Etat et du département, les transformations utiles furent effectuées : on disposa de larges fenêtres, les derniers perfectionnements de la science et de l'hygiène furent appliqués, et le 1er septembre 1925, la Maison maternelle de Blâmont recevait son premier poupon.
Depuis, elle a marché à pas de géant et les résultats obtenus à ce jour ont pleinement confirmé les vues de ses fondateurs, elle compte aujourd'hui 83 enfants et 20 infirmières.
La Maison maternelle de Blâmont reçoit tous les enfants que lui envoie l'Assistance publique. Les mères sans foyer y trouvent asile et protection avec leur bébé aussi longtemps qu'elles allaitent. Les enfants y sont gardés jusqu'à l'âge de 12 à 18 mois, lorsqu'on les juge suffisamment robustes ils sont confiés à des familles du canton de Blâmont et des cantons voisins où ils se développent au grand air, surveillés par une infirmière visiteuse. A sa sortie de la maison, l'enfant, comme on le voit, n'est pas abandonné et la surveillance active et dévouée dont il fut jusque-là l'objet le suit encore longtemps dans la vie.
Œuvre de santé physique, la Maison maternelle joue aussi un grand rôle moralisateur auprès de celles qui en ont souvent grand besoin : les mères.
Celles-ci sont acceptées avec leur enfant à condition qu'elles l'allaitent pendant leur séjour ; elles participent aux divers travaux de la journée et selon leurs goûts et leurs aptitudes.
A leur sortie, pourvues d'un solide métier, on leur réserve une place convenable. Ainsi, celles qui étalent destinées à faire trop souvent des épaves peuvent entreprendre courageusement la lutte pour la vie. Avec le salut de leur enfant, le leur est assuré. D'ailleurs, aucun enfant n'est accepté sans sa mère, si celle-ci ne fournit pas de raisons valables ; il ne faudrait pas en effet que l'œuvre favorise chez certaines femmes la tendance à l'abandon.
Dans cette maison de grande ligne, toute blanche, tout en lumière, aussi éblouissante qu'un paradis, s'empressent, promptes et silencieuses comme un vol d'archanges autour des chérubins, les infirmières en blouses liliales.
Elles sont au nombre de vingt, occupées, du réveil au coucher, à prodiguer aux enfants des soins tout maternels.
En même temps qu'une œuvre d'enfance, la Maison maternelle est une école de puériculture. Lorsqu'après six mois ou un an de séjour, les infirmières en sortent, elles reçoivent, après avoir satisfait à un examen, un diplôme leur permettant l'accès d'une carrière aussi honorable, qu'intéressante.
Ce trop court exposé démontré la haute portée morale autant que physique de la Maison maternelle ; tout en poursuivant un grand but : sauver les enfants, elle relève et éduque les mères et prépare un groupe d'élite d'infirmières et de futures mères de familles.

Une visite a la Maison maternelle s'imposait; connaissant son but ses magnifiques résultats, nous ne pouvons en laisser ignorer le mécanisme. N'est-ce pas d ailleurs un devoir de faire connaître, pour qu'on l'admire, une œuvre grosse de conséquences pour l'avenir puisqu'elle s'est attachée à cette question de la natalité, véritable pivot de la prospérité future. Dès l'abord, la Maison maternelle offre au regard l'impression de calme, d'ordre et de lumière que l'on attend. La façade est sobre, percée d'autant de fenêtres qu'elle peut en recevoir; on devine, avant d'y entrer, que l'air respiré à l'intérieur est aussi pur que celui du dehors.
Cet air, dont on ne connaîtra jamais assez les miracles, thérapeutiques, est en quelque sorte, avec le soleil, le principe du traitement des enfants. Aérothérapie et héliothérapie marchent de pair et font des merveilles ; un coup d'œil sur les berceaux où reposent des poupons magnifiques suffit pour s'en convaincre.
En l'absence de la directrice, Mme Mouth, ce fut à l'infirmière-chef que nous devons d'avoir eu les honneurs de la maison. Avec une amabilité parfaite, elle nous la fit visiter dans tous ses détails, prodiguant avec une grâce charmante des explications qui, avouons-le, étaient bien nécessaires sur un sujet si rarement traité.
Lorsque les bébés arrivent, il ne faut pas croire qu'ils sont aussitôt mis avec les autres; en dépit de l'examen médical dont ils ont déjà été l'objet, ils sont isolés, pendant un certain temps, dans une salle d'observation. Ils y sont surveillés avec attention et lorsque la certitude est acquise qu'ils sont bien portants, ils sont seulement admis définitivement.
Dans le cas contraire, ils sont traités ou renvoyés selon la contagion de la maladie.
L'emploi du temps de leur journée est strictement réglé; à 6 h. 30, ils sont réveillés, à partir de ce moment les infirmières s'en emparent et ne les quitteront pas de toute, la journée.
Après les soins de toilette et d'hygiène - bains, température, etc. - et d'allaitement, les enfants sont placés au grand air où ils restent jusqu'à leur coucher.
A cet effet, deux terrasses superposées ont été installées et quel que soit le temps, les berceaux y seront roulés chaque jour, l'hiver aussi bien que l'été. Les bébés acquièrent ainsi, insensiblement, une résistance leur permettant de défier les plus grands froids; l'hiver précédent ils n'ont pas cessé de faire un seul jour leur cure d'air. Voilà un traitement qui doit assurer une belle immunité contre les microbes !
Ces microbes sont d'ailleurs très sérieusement combattus partout où ils peuvent se présenter et la lutte méthodique employée contre eux explique le nombre infime de malades. Les préceptes d'hygiène les plus scrupuleux et les plus modernes sont employés ; les salles peintes à l'huile, sont lavables ; les parquets, cirés, sont impeccables, en un mot on sent partout et à chaque instant le passage de la main diligente qui nettoie et range.
Si les enfants peuvent, chaque jour, bénéficier du grand air, il n'en est pas de même en ce qui concerne le soleil. A ce sujet, une installation spéciale dispense les rayons ultraviolets aux tout petits les jours de temps sombre.
Notre aimable cicerone nous conduisit également dans les sous-sols où sont installés cuisines, blanchisseries et chaufferie. Là encore, tout est propre et ordonné ; à la blanchisserie le travail se fait mécaniquement; dans une biberonnerie attenante à la cuisine, sont nettoyés et remplis chaque jour, les biberons destinés à ceux qui n'ont pas l'allaitement maternel. Installation très moderne ; les biberons sont rincés par une machine, stérilisés, emplis, stérilisés à nouveau puis conservés dans un frigorifique électrique. Gare au bacille imprudent égaré dans ce labyrinthe, il n'en sort pas !
Une maison de cette envergure, nous direz-vous, doit coûter beaucoup d'argent ! Evidemment, il a fallu pour la construire, de l'initiative et des capitaux; il en faut encore maintenant, pour lui conserver sa prospérité. Actuellement, la Maison Maternelle tire ses revenus des subventions diverses, qui lui sont allouées, ce serait insuffisant, si des dons venus de généreux bienfaiteurs ne s'y ajoutaient. Il faut de l'argent, beaucoup d'argent, et l'œuvre reçoit toutes les oboles avec gratitude.
Bientôt, le dimanche 1er septembre, une kermesse sera organisée à la Maison Maternelle. Déjà, les actives infirmières préparent le programme : il sera parfait. Sous les ombrages frais du parc, des attractions variées seront disposées ; un bal sera organisé ainsi que des jeux variés. Les organisatrices recevraient avec plaisir les lots que l'on voudrait, bien leur envoyer.
Le 1er septembre, ceux qui voudront passer une après-midi charmante, faire une promenade idéale, iront à Blâmont ; ils contribueront, de plus, à une belle œuvre et peut-être se trouvera-t-il parmi eux des imitateurs pour faire surgir quelque part, sous un coin du ciel de France, une autre Maison Maternelle.
Ce serait le plus beau résultat de notre visite.
G.B.


  • 3 septembre 1929

POUR LES «  PETITS LITS BLANCS »
La kermesse de la Maison Maternelle de Blâmont.
Blâmont, 1er septembre. - De notre envoyé spécial.
Sous le grand soleil qui darde, Blâmont dort. Un léger souffle trouble à peine l'atmosphère saharienne de cet après-midi. Muettes, toutes closes, les maisons grésillent dans l'air crématoire et des pavés, des tuiles, de tout le village chauffé à blanc la chaleur monte, limpide et déformante.
S'il n'y avait, cà et là, le panache limpide et vertical d'une cheminée, si la poussière ne montrait pas, récente, l'image du pneu ou de la chaussure, si des cafés, rideaux baissés, ne s'échappait en même temps qu'une bouffée de fraîcheur le murmure inégal des joueurs, on pourrait croire que Blâmont dort ou que Blâmont est mort.
Cependant, Blâmont n'est pas mort et ne dort même pas ; si l'activité, dans les rues, s'en est allé, c'est qu'elle subissait ailleurs une irrésistible attraction ; c'est cette attraction que nous subissons à notre tour et qui nous conduit, par un petit raidillon, à la Maison Maternelle.
Nous la trouvons bien différente de celle que nous avons vu quelques jours auparavant, la maison maternelle. C'est en vain que l'on cherche les berceaux dont la splendeur fraîche nous a séduit ; une discipline sévère les garde momentanément loin de la contagion, dans leurs grandes salles claires. Ce n'est plus la ruche silencieuse et calme ; aujourd'hui les abeilles, quittant momentanément les rayons bien garnis, s'empressent au soleil. C'est la kermesse !
D'une année à l'autre, la kermesse est un événement, non seulement à Blâmont, mais dans le vaste cercle de ceux qui attire cette charmante fête. D'une année à l'autre, elle fournit aux Infirmières diligentes l'occasion de montrer aux visiteurs, à côté de leurs connaissances techniques, leurs talents artistiques. C'est aussi, chaque fois, une nouvelle preuve du succès de la Maison aux destinées de laquelle président avec une compétence parfaite M. A. de Turckheim, son fondateur, et Mme Mouth qui en est la directrice.
Quel cadre se prête d'ailleurs mieux à une fête d'été que le beau parc de la Maison Maternelle, avec ses pelouses, ses allées correctes, ses grands arbres pleins de dignité sévère et les ruines encore altières de son vieux château ? Cette année, comme de coutume, voici, rassemblées, dans ces lieux charmants, des attractions qui en font une sorte de Luna-Park, mais un Luna-Park digne de ce titre puisqu'il s'entoure de l'ambiance champêtre la plus aimable.
Le public est venu en nombre et les attractions subissent l'assaut courtois de l'affluence.
C'est une lutte pacifique, agréable aux deux partis et dont les seuls vainqueurs seront les tout-petits, certes bien étonnés d'une effervescence à laquelle une vie toute de quiétude ne les a pas préparés. Car, si la kermesse se propose d'offrir une après-midi de saine et franche distraction aux visiteurs, son véritable but est de faire à la maison maternelle une propagande active que l'on souhaite la plus large possible.
Comme nous l'exprimions au cours d'un précédent article, cette œuvre si nécessaire, si vitale, a besoin d'être soutenue et aidée. Il faut beaucoup d'argent pour que vivent et prospèrent la centaine d'enfants qu'elle abrite, pour que ses infirmières y acquièrent les qualités qu'elles iront ensuite diffuser pour le plus grand bien du pays.
La kermesse, fée bienfaisante, doit, par le truchement des beaux billets bleus, porter la gaieté et la vie de ceux qui sont venus dans le cœur des petits qui animent les berceaux.
Il faut voir avec quelle aisance souriante, avec quelle discrétion elle s'applique à ce miracle. Aidée par le soleil qui n'a pas voulu faire défaut en ce jour à ses collaboratrices de toute l'année, la kermesse nous apparaît joyeuse et animée.
Disséminées dans le parc, à l'ombre propice des grands arbres, les baraques de diverses attractions groupent chacune un essaim de curieux ravis.
Il y a cette année une nouveauté dont le succès confirme, d'ores et déjà l'heureuse inspiration, ce sont de petits jeux d'adresse, curieux et amusants rapportés d'Amérique par Mlle Mouth, la distinguée directrice de la Maison Maternelle, qui revient d'un voyage outre-Atlantique.
Ce genre inédit, plaît beaucoup tant par sa nouveauté que par son charme propre, commun à tout ce qui s'entoure de quelque parfum exotique.
Ecoutez seulement leurs noms : voici Les «  Equilibristes canadiens », le gendarme de New-York - parfaitement, on trouve encore des gendarmes au pays des policemen, - Les oiseaux de Montréal, le Furet de Boston, autant de titres dont l'originalité est une garantie de succès.
Et puisque nous parlons d'exotisme, n'oublions pas le tir où s'illustrent de «  fins fusils » dignes de Buffalo-Bill, et le jeu de fléchettes, si cher aux gars du Nord, mais très prisé aussi, comme on le voit, des Lorrains.
Les enfants trouvent, également à la kermesse des distractions à leur goût, telles que la pêche miraculeuse, d'autant plus miraculeuse que les cris des pêcheurs semblent attirer le poisson.
Aux sportifs, à ceux que ne rebute pas une température épuisante, le mât de cocagne offre ses surprises et ses émotions; à ceux qu'un costume neuf ou un régime trop végétarien tiennent éloignés de l'aventure, il apporte le spectacle, plus calme, plus drôle encore, des tentatives infructueuses et des efforts piteux.
Une des qualités les plus précieuses chez un organisateur est la prévoyance: on avait prévu, à Blâmont, qu'il ferait chaud le jour de la kermesse et qu'il faudrait compléter la fraîcheur naturelle, peut-être insuffisante, de l'ombre.
Une buvette et un tea-room sont installés; on s"y presse. S'il est permis de ne pas goûter une attraction, de dédaigner le tir ou le mat de cocagne, il serait sacrilège de nier les bienfaits d'une citronnade frappée lors que le thermomètre marque quelques 25° à l'ombre.
Au tea-room, une bonbonnière, nous retrouvons les infirmières de la pouponnière usant de la théière avec une grâce acquise sans doute à leur joli rôle de mamans. Comme dans tous les tea-rooms, on potine, on grignote, on oublie de boire son thé, c'est l'ambiance que l'on retrouve, invariable, sous toutes les latitudes, de l'internationale du «  five o'clock »
Et puis l'on danse, à la kermesse, on danse puisqu'un snobisme millénaire oblige l'homme, lorsqu'il veut marquer sa joie, à rythmer avec plus ou moins d'ingéniosité, parfois d'acrobatie, la pensée d'un musicien qui n'est pas toujours un artiste.
Le bal est très animé. C'est un beau défi lancé à la canicule.
Deux fanfares, l'orchestre d'Ancerviller et de la Glacerie de Cirey apportent à l'après-midi l'agrément d'un programme choisi.

LA FETE NOCTURNE
La fraîcheur du soir succède délicieusement à la température torride de l'après-midi. Dans le parc, c'est la fête de nuit.
Des lampions, vrillant ia nuit, posent çà et là leur étoile d'or. Des lampes vénitiennes, suspendues aux branches, semblent des fruits magnifiques d'un éden inattendu. La fête bat son plein. Chassant loin des ténèbres, la nuit vaincue s'efface momentanément devant la fête de la vie.
Autour des mille lumières, des essaims de petits insectes aveuglés, suivent en bourdonnant le rythme sautillant d'un ballet capricieux, seule fantaisie permise à ces êtres éphémères dont la courte vie ne compte qu'une aurore.
Dans la douce atmosphère du soir, fraîche et purifiée, la fête reprend avec plus d'entrain, peut-être aussi parce qu'on en devine la fin.
Comme l'après-midi, on danse; on danse davantage car il fait moins chaud.
Partout, l'animation est grande; on se sent gagné par une ambiance à laquelle, à moins d'être insensible, on ne saurait résister.
L'éclairage vénitien, la musique de l'orchestre de Blâmont, filtrant à travers les branches, tous les parfums montant de la terre féconde et docile font de cette soirée un enchantement.
Puis, après que les douze coups de minuit ont tinté aux clochers de campagne, la musique s'arrête. Les visiteurs s'en vont.
Les lumières abandonnées s'éteignent une à une, discrètement, comme des âmes pauvres, laissant désemparés les groupes bourdonnants de leurs satellites.
Lorsque la dernière meurt, en tressauts convulsifs, la nuit, enfin, prend possession du parc encombré de baraques muettes.
De son nid de pierres, un oiseau nocturne salue d'un cri strident le retour de la nuit et la possession tardive de son domaine.
G. B.


  • 19 juin 1927

BLAMONT
ACTE DE VANDALISME. - Le 14 courant, M. Emile Bernard, propriétaire cultivateur, fut avisé par son domestique, Louis Bagard, que les fils de fer de clôture d'un parc avaient été cisaillés.
Il a porté plainte.


  • 27 janvier 1930

Comice agricole de Lunéville
Compte rendu de la réunion du 15 janvier
La séance est ouverte à 10 heures, sous la présidence die M. Suisse [...]
Ecole ménagère de Blâmont - Le cours ménager de Blâmont s'est ouvert le 6 janvier et son succès semble dépasser toutes nos espérances. 46 élèves dont 17 internes se sont fait inscrire et on a dû faire appel à un troisième professeur. M. Suisse remercie M. de Turckheim du précieux concours qu'il a bien voulu apporter pour l'organisation de ce cours.


  • 6 janvier 1931

DANS LA REGION
Une femme brûlée vive à Blâmont
Blâmont 5 janvier. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident causant la mort d'une jeune femme, s'est produit samedi dernier, à la maison maternelle de Blâmont.
C'est vers midi que Mlle Curé Yvonne 23 ans, femme de service à la maison maternelle, faisait fondre de la cire à l'aide d'un fer chaud au-dessus d'un récipient contenant de l'essence, lorsque, par une circonstance encore inconnue, l'essence prit feu et se communiqua aux vêtements de la jeune femme qui, suffoquée par les flammes, ne devait pouvoir demander du secours. Elle tenta vainement de saisir un tapis de table pour s'enrouler dedans, hélas ! le feu allait également dévorer le tapis.
Ce pénible accident ne devait avoir aucun témoin, et au moment ou les secours arrivèrent, la malheureuse, victime n'avait plus que quelques lambeaux d'étoffe qui adhéraient à sa chair.
Transportée à l'hôpital de Nancy et, bien qu'ayant conservé toute sa connaissance, Mlle Curé, malgré des soins empressés, devait expirer dans la matinée du 4 janvier.
On suppose que le fer dont Mlle Curé se servait, trop surchauffé, aura provoqué l'enflammation de l'essence.
La victime laisse une petite fille d'un an.


  • 6 mars 1931

Une femme tuée dans un accident d'automobile
Blâmont, 5 mars. - De notre correspondant particulier
Un pénible accident, d'automobile s'est produit hier, vers 17 heures, à proximité du village de Gugney. Sur la demande d'un ami, M. Béné Jules, charpentier à Bertrambois, décidait de se rendre à Fromeréville. Dans la voiture qu'il conduisait, avait pris place également sa dame, née Goublaire.
Arrivés à destination, ils résolurent de prolonger leur voyage jusqu'à St-Georges. Ils revenaient de cette localité, lorsqu'ils croisèrent uns automobile. A la suite d'une manœuvre involontaire de la personne assise à côté de lui, M. Béné bloqua sur place sa voiture. Sous est effort, Mme Béné, qui avait pris place derrière eux, fut projetée en arrière et donna de la tête violemment sur un montant du clapet.
On la transporta de suite, dans un état comateux, chez M. le docteur Thomas, qui lui administra spontanément les premiers soins, mais, malgré tout, elle expira presque aussitôt des suites d'une fracture du crâne. Elle n'était âgée que de 50 ans et avait contracté mariage le 14 février dernier. On devine la douleur du mari.


  • 14 juin 1931

Une mystérieuse affaire d'empoisonnement à Blâmont
Crime ? Erreur ? On ne sait...
(De notre envoyé spécial)
Une affaire d'empoisonnement par des cachets antinévralgiques passionne actuellement les habitants de Blâmont et de la région.
Elle a causé une émotion d'autant plus vive qu'elle est bien mystérieuse et paraît devoir le demeurer.
Voici, d'après les renseignements qu'une enquête personnelle nous a permis de réunir, dans quelles troublantes circonstances elle est née :
Les faits remontent à plusieurs mois.
M, Lahoussay, vétérinaire a Blâmont, où il est honorablement connu et jouit de l'estime générale, employait régulièrement comme femme de ménage Mme Charles Gouget, née Odile Dubas, 32 ans, originaire de Parux, et mère de trois enfants, respectivement âgés de 11, 7 et 3 ans.
Le 13 décembre dernier, vers 14 heures, comme elle revenait d'acheter de la dentelle dans un bazar voisin, Mme Gouget se plaignit d'une forte migraine.
M. Lahoussay avait chez lui des cachets-antinévralgiques portant le nom d'un docteur de Paris, il s'en trouvait encore deux au fond de la boîte en carton que lui avait délivrée le pharmacien ; dix avaient été utilisés, déjà. Sur l'invitation de M. Lahoussay, Mme Gouget prit un des deux cachets restant, l'avala et partit. Elle se rendit aussitôt chez un commerçant où elle travaillait également.
Elle s'y trouvait depuis environ un quart d'heure lorsqu'elle fut prise d'un malaise. Des soins lui furent donnés par une religieuse de l'hospice, appelée, et on la reconduisit en auto à son domicile, rue de Domèvre.
Elle devait y expirer à 17 h. 45 exactement, après d'atroces souffrances.
Pendant ses derniers Instants, elle avait parlé du cachet que lui avait offert M. Lahoussay et déclaré que ce cachet semblait avoir provoqué ses souffrances. «  II ne passe pas ; il m'étouffe », avait-elle dit. Mais ses proches et ses amis n'avaient pas autrement attaché d'importance à ses paroles.
On aurait toujours pensé sans doute que la mort de Mme Gouget avait eu des causes naturelles si, trois semaines plus tard, un fait troublant ne s'était produit.
C'était un dimanche, vers 19 heures, M. Lahoussay venait de rentrer en auto de Nancy en compagnie de sa femme, de sa belle-mère et de son petit-fils. Il avait mal à la tête. Mme Lahoussay aussi, d'ailleurs. Tout naturellement, il songea à user de son remède habituel. Il prit le dernier cachet que recelait la boîte. Mais, à peine l'avait-il absorbé qu'il éprouva de violentes douleurs. Il perdit connaissance, comme sa malheureuse femme de ménage. Un médecin fut immédiatement appelé qui ordonna différents médicaments. C'est grâce à la prompte intervention du praticien que le malade fut sauvé.
La nouvelle, bien vite connue de ce second empoisonnement, souleva, bien entendu, un certain trouble.
Ils décidèrent M. Gouget à adresser une plainte au Parquet de Lunéville. Comme elle restait sans effets immédiats, elle fut renouvelée. L'inspecteur Antoine, de la police mobile de Nancy, vint alors effectuer une enquête minutieuse. Il saisit la boîte en carton qui avait contenu les cachets suspects et d'autres cachets, de même marque que les premiers, que M. et Mme Lahoussay possédaient également. Et bientôt, l'exhumation de Mme Gouget fut ordonnée.
Elle eut lieu, en avril, en présence notamment de MM. J. Colin, maire de Blâmont ; Grillot, juge d'instruction à Lunéville; Douris, professeur de toxicologie à la Faculté de pharmacie de Nancy. L'autopsie fut pratiquée sur place, sous une pluie battante, et les viscères furent prélevés pour être examinés en laboratoire.
Leur analyse vient de révéler, dit-on, que Mme Gouget a succombé aux suites d'une intoxication par la strychnine, Aussi, plus que jamais les commentaires sont nombreux à Blâmont.
Une bonne partie des habitants de la petite ville n'hésitent pas à dire et à répéter qu'il s'agit d'un attentat. Une main criminelle-et experte aurait substitué à la poudre des deux cachets antinévralgiques une poudre nocive, et Mme Gouget aurait été, par un malheureux hasard, la victime de ce forfait.
Mais... que ne dit-on pas ?
D autres personnes estiment qu'il ne peut être question que d'une déplorable erreur, imputable sans doute à celui qui fabriqua les cachets.
M. Lahoussay qui a bien voulu nous recevoir, hier après-midi, ne sait, évidemment que penser.
Si comme on l'a affirmé à tort, de la strychnine adhérait aux parois de la boîte, saisie par l'enquêteur, il est fort certain, dit-il, que les cachets nocifs auraient été imprégnés eux aussi, de cette poudre redoutable. Dans ce cas, leur saveur amère - on n'ignore point que la strychnine a un goût très désagréable - aurait éveillé l'attention de Mme Gouget et de lui même surtout.
D'autre part, si les cachets n'avaient pas présenté tous les signes de cachets normaux, M. Lahoussay les aurait assurément détruits.
Quant à M. Gouget, que nous avons vu ensuite, il ne sait rien d'autre que ce que l'on raconte. Jusqu'à présent, il n'a pas été avisé du résultat de l'analyse. Il attend... Il a sollicité le bénéfice de l'assistance judiciaire. Les événements futurs lui dicteront sa conduite.
Crime ? Erreur ? L'énigme reste entière...
Marcel Laurent.


  • 10 juillet 1931

En déchargeant des armes il se blesse grièvement
Blâmont, 9 juillet. - De notre correspondant particulier.
Dans l'après-midi de mardi dernier M. Guise, 72 ans, cultivateur à Domjevin, qui était occupé au déchargement d'arbres placés sur un chariot, fut, par suite d'un faux mouvement, violemment projeté à terre par un de ces arbres qu'il reçut dans le bas-ventre.
Resté inanimé sous la violence du choc, M. Guise, qui était atteint d'une perforation de l'intestin, fut dirigé par M le docteur Collot, sur l'hôpital de Lunéville, ou, il subit, dès son arrivée, l'opération de la laparotomie. Son état d'une certaine gravité, toujours stationnaire dans la matinée de mercredi donne de sérieuses inquiétudes.


  • 20 juin 1932

Une auto se jette contre un arbre et fait une embardée
Un mort, trois blessés dont deux grièvement
Blâmont, 19 juin. - De notre correspondant particulier :
Un terrible accident d'automobile s'est produit, ce matin, à 8 heures, à 200 métrés du village de Gogney, sur la route nationale de Blâmont à Strasbourg, causant la mort d'une fillette de 3 ans, et trois blessés, dont deux grièvement.
C'est vers 7 h. 30 que M. Poirson Laurent, agent général d'assurances, quittait Sarrebourg, pilotant sa voiture, dans laquelle avaient pris place Mme Poirson, née Klein, 29 ans, son épouse ; Jeannine Poirson, 3 ans, sa fille ; Mme Seneintz, 58 ans, mère de Mme Poirson, pour se rendre à une fête sportive, qui avait lieu à Lunéville.
La voiture roulait à une allure modérée depuis une demi-heure, lorsqu'arrivée à 200 mètres du village de Gogney, elle fit, à la suite d'une rupture d'un essieu arrière, une violente embardée, pour aller se lancer de côté contre un arbre.
Bien que resté maître de sa direction, malgré toutes ses tentatives pour redresser, M. Poirson ne put éviter la violence du choc sous lequel devait être tuée sa malheureuse petite Jeannine.
Mme Poirson, qui tenait sa petite fille sur ses genoux, a été immédiatement dirigée sur l'hôpital de Blâmont, en compagnie de sa mère, Mme Seneintz.
A la suite des soins qui lui furent prodigués, on a constaté que Mme Poirson porte une fracture à la base du crâne, ainsi que des contusions multiples. Bien que son état soit grave, on espère la sauver.
Mme Seneintz, qui à repris connaissance, porte de nombreuses contusions ; son état s'est amélioré et il n'y a plus rien à redouter pour la suite.
Quant au malheureux conducteur, M. Poirson, qui eu le courage de ramener sa fillette à la morgue, et de transporter les autres membres de sa famille à l'hôpital, il ne porte heureusement que de légères blessures à la tête.


  • 21 septembre 1932

RAPPORT DE LA COMMISSION DE VISITE DES EXPLOITATIONS DU CANTON DE BLAMONT
(Suite)
Exploitations de 30 hectares et moins
M. Emile André, à Reillon, possède une ferme de 27 hectares. La répartition des terres de cette annee est la suivante : 2 hectares 60 de jachère; 1 hectare 10 de plantes sarclées et legumés ; 3 hectares 60 de blé ; 0 hectare 60 de seigle ; 8 hectares 80 d'avoine ; 12 hectares 70 de près dont 10 hectares de parcs.
La grande compacité du sol très argileux nécessité l'emploi de quatre chevaux pour donner les façons aratoires réclamées par la culture.
Le blé est généralement constitué par de l'Alsace ou du Bastard de Rimpau ; il faut, en effet, sur ce plateau exposé aux grands vents, des variétés très résistantes au froid. Cette céréale reçoit après jachère une dose à l'hectare de 800 kilos de scories et de 150 kilos de sulfate d'ammoniaque en plus du fumier mais quand l'antécédent est une plante sarclée, le reliquat de fumure appliquée en tête d'assolement est jugé insuffisant.
Les betteraves, demi-sucrières blanches ou les pommes de terre Wohltmann sont fumées au fumier et complémentairement 600 kilos de scories et 250 kilos de nitrate de soude.
II est cultivé deux variétés d'avoine : la Jaune des Salines, vieille variété assez productive, autrefois répandue dans la région à laquelle elle est bien adaptée, et l'avoine d hiver dont la culture aléatoire est pratiquée, vu les bons rendements qu'elle donne lorsqu'elle ne gèle pas.
Le village ayant été complètement détruit pendant la guerre, les habitations neuves sont bien aménagées Un coupe-racine, un concasseur et divers appareils sont mus électriquement dans une pièce voisine de l'étable. Un déchargeur à fourrage est utilisé pour rentrer le foin au-dessus des écuries.
Les bovins, de race pie rouge, au nombre de 11, dont 5 laitières, constituent les animaux de vente. Pour recevoir le fumier, une plateforme a été construite ainsi qu'une fosse à purin de 12 mètres cubes.
Malgré une charge de famille composée de quatre enfants en bas âge, M. André a su mettre en valeur sa belle exploitation et le jury, le félicitant de ses efforts, lui décerne le prix d'honneur de la petite culture avec un objet d'art.

M. Charles Malo est propriétaire de 30 hectares à Ogéviller, qu'il exploite avec son grand fils.
Les bâtiments, quoique vieux, ont été utilisés d'une façon rationnelle et un matériel bien soigné facilite les travaux.
Nous trouvons sur les 30 hectares ; 5 hectares de prés ; 6 hectares de parcs; 1 hectare de jachère ; 1 hectare 40 de plantes sarclées ; 3 hectares de blé ; 3 hect. 20 d'avoine.
Le bétail est composé de 4 vaches et des jeunes bêtes ; 10 porcs ; 4 chevaux et 2 poulains ; 25 moutons. La vente des porcelets est la spéculation animale la plus importante et donne de très
bons résultats, les cours n ayant pas baissé ; les truies sont placées dans un parc derrière la maison, se trouvant ainsi dans les meilleures conditions.
Le petit troupeau de moutons de race commune est entretenu dans les parcs, les agneaux mâles sont seuls vendus, les femelles accroissant l'importance du troupeau. Le jury a pu voir en liberté, dans une prairie bien entretenue et fumée à raison de 500 kilos de scories à l'hectare, une pouliche d'origine de fort belle apparence.
Toutes les cultures se présentent bien et sont fumées copieusement. Les blés Alsace et Téverson avaient reçu : 800 kilos de scories et 130 kilos de sulfate d'ammoniaque ; les betteraves et les avoines sont l'objet d'épandage des purins.
Afin de mettre en pâture les laitières près de la maison, le propriétaire a dû réunir de nombreuses parcelles pour y créer un parc.
Devant cet effort persévéré et bien conduit la commission décidé de remettre à. M. Malo une médaille de vermeil grand module et le complimente pour la bonne tenue de sa petite exploitation.
M Théophile Colin, à Ancerviller exploite une ferme de 26 hectares dont 15 hectares sont en prairies naturelles ; 1 en jachère ; 2 en plantes sarclées et légumes ; 6 hect. 40 en avoine ; 3 en blé.
Le cheptel vif est représenté par 2 chevaux, suffisant à cultiver les 11 hectares de labours ; 8 vaches laitières, 1 taureau et 9 génisses de races mélangées garnissent l'étable. Les purins de l'écurie et du fumier vont dans des fosses distinctes d'une contenance totale de 15 mètres cubes.
Une partie de la jachère, ensemencée en féverolles, était superbe ; le blé d'Alsace de belle apparence, avait reçu 500 kilos de sylvinite riche et 75 kilos de sulfate d'ammoniaque.
Les bêtes ont à leur disposition 5 hectares de bons parcs, le reste étant en prés de fauche.
Le jury déride de récompenser M. Colin en lui accordant une médaille d'argent petit module.

SPÉCIALITÉS
Création de fosses à purin
Beaucoup d'agriculteurs ont aménagé des fosses à purin et des plate-formes à fumier améliorant ainsi la propreté de leurs exploitations et la fertilité de leurs terres en évitant de perdre le purin, engrais riche en azote et potasse.
Néanmoins, la commission ne se trouva pas toujours en présence d'installations parfaites, généralement pour l'une ou l'autre des deux raisons suivantes : la fosse est construite beau
coup trop petitement pour l'importance du bétail et de la ferme ou, d'autre part la plateforme est établie, sans être protégée des eaux de ruissellement qui emplissent de ce fait la fosse de chaque pluie.
Les primes en numéraire distribuées furent, d'après les mérites de chacun :
160 fr. : M. Malo Charles, à Ogéviller, qui à établi un ensemble vraiment modèle.
150 fr. : M. Jacquot André, à Reillon.
140 fr. : M. Michel Joseph, à Herbéviller.
135 fr : MM. Breton Charles, à Herbéviller ; Colin. Paul, à Domèvre.
110 fr. : MM. Colin Théophile, à Ancerviller : Lécrivain Eugène, à Repaix ; Lhotte Jacquot, à Nonhigny ; Guise Henri, à Hemberménil.
90 fr : MM. Dulcy Edmond, à Domjevin ; Piquard Auguste, à Vaucourt ; Blanchin fils, à Emberménil ; Picard André à Vého ; Henry Adolphe, à Blémerey
65 fr : MM. Boileau Constant, à Igney ; Claudel Emile, à Reillon ; Michel Jules, à Ogéviller ; Receveur Camille. à Domèvre.
50 fr. : MM. André Charles, à Reillon ; Garland Alphonse, à Buriville ; Nicolas à Buriville.

Réunion de parcelles et création de parcs
Médaille de vermeil moyen module : M. Blanchin fils, à Emberménil, qui, depuis la fin de la guerre, s'est ingénié à grouper plus de 300 parcelles qui composent maintenant son exploitation de 52 hectares.
Médaille d'argent grand module : M. Charles Briat, à Xousse qui, en 1920, possédait 160 parcelles s'étendant sur 50 hectares. Par voie d'échanges et d'achats, cette superficie a été portée à 84 hectares divisés en 77 parcelles seulement.
Médaille d'argent moyen module : MM. Guise Henry, à Hemberménil, ayant rassemblée 13 hectares en 35 parcelles.
Malo Charles, à Ogéviller, qui a réuni 14 parcelles en 1 hectare, afin de constituer un parc près de sa ferme.
Frichemann Eugène, à Amenoncourt, a échangé et acheté des terres afin de grouper 20 parcelles différentes en 5 hectares.
Médaille de bronze. - M. Picard André, à Vého.

Remembrement et création de chemins
Prime en numéraire de 500 francs. - La commission fut émerveillée devant le travail considérable fait par la commune de Vého sur son territoire situé en pleine zone rouge. Le remembrement effectué sous le régime de la loi de 1919 est parfait et peut servir de modèle.
En résumé, le. nombre de parcelles, qui était de plus de 4.000 en 1913, est réduit à 900 et, pour desservir toutes Ies pièces, 34 kilomètres de chemins ont été créés.
Devant cet effort immense, le jury décerne à la commune de Vého une prime en numéraire de 500 francs et à son dévoué maire, M. Picard, une médaille d'argent grand module.
Prime de numéraire de 150 francs. - La commune de Leintrey a de même remembré son finage, mais ici le travail fut plus difficile du fait que les chenevières et d'autre part, les prairies reconquises sur la zone rouge ne furent pas regroupées. Néanmoins, il fut créé 52 kilomètres de chemin permettant à toutes les pièces d'avoir une sortie.
Pour cette réelle amélioration, le jury attribuée à la commune de Leintrey une prime en numéraire de 150 fr. et à son maire, M. Breton, une médaille d'argent moyen module.

Pour la Commission de visite des exploitations
J. WOUTERS.


  • 20 septembre 1933

NANCY
COUR D'APPEL
Quelques délits d'inégales importances occupaient l'audience d'hier après-midi, à la Cour d'appel, que présidait M. le conseiller Mareine. [...]
Le Sodoma. - Au triste exemple du grand peintre italien, dont le génie a fait passer le surnom à la postérité, Charles Durand qui porte un nom moins voyant, n'en a pas moins des mœurs aussi regrettables.
Mais sa petite figure poupine et rose (voyez-vous ça !) ne reflète guère le génie. Tout au plus, si on lui rasait une moustache qui témoigne bien à tort de sa virilité, pourrait-il servir de modèle pour un amour joufflu.
Un facteur de Blâmont les a vues - amour n'est du masculin qu'au singulier... - et le tribunal de Lunéville a infligé à Durand (Charles), quinze mois de prison.
Avant qu'une adroite plaidoirie de Me Rosemberg n'ait engagé la Cour à réduire sa peine à un an, (M. le conseiller Mareine a déploré pourtant de telles mœurs.
- Qu'elle habitude ! Vous feriez mieux...
... Et de lui donner un conseil... au pluriel...
Quelle grammaire !


  • 27 septembre 1933

BLAMONT
Mutilés et Invalides du Travail.
Dimanche 24 septembre, avait, lieu â Blâmont, salle de la mairie, une réunion des mutilés et invalides du travail de, la région.
Une trentaine d'intéresses avaient répondu à l'invitation qui leur était adressée. M. P. Schutz, de Blâmont, a présidé la séance, assisté de MM. Henry, de Val-et-Châtillon, et Ferry, de Cirey.
M Schutz souhaite la bienvenue, aux mutilés et invalides du travail et donne aussitôt là parole à M. Robert, secrétaire: départemental.
Celui-ci indique dans quel sens la Fédération nationale va engager son action et, quels sont les projets de lois qui pourraient être votés rapidement et, par là, donner satisfaction à beaucoup de mutilés et d'invalides.
Il parle également de la campagne qui est entreprise actuellement contre les majorations et allocations, et invite tous les mutilés et invalides du travail à se grouper de plus, en plus pour conserver les droits acquis et acquérir de nouveaux avantages, qui se trouvent légitimés par les circonstances actuelles de la vie et de la crise, que tous souhaitent voir se terminer bientôt.
La séance, qui avait été ouverte à 14 h 15 est close à 15 h. 30, au milieu de la satisfaction générale.


  • 10 octobre 1934

La star américaine Miss Frances Day a failli trouver la mort dans un accident d'automobile
Blâmont, 9 octobre. - De notre correspondant particulier :
Un accident d'automobile qui aurait pu avoir des conséquences très graves pour l'art cinématographique, a failli causer la mort de Miss Frances Day.
La célèbre artiste avait quitté Paris pour aller se reposer à Vienne. La voiture qu'elle pilotait est allée se jeter contre un arbre, à la vitesse de 115 kilomètres à l'heure, sur la route de Paris à Strasbourg, le lundi 8 octobre, à 15 h. 10, entre Herbéviller et Domèvre.
Miss Frances a été transportée par l'autocar des services de Lorraine à l'hôpital de Blâmont, où des soins empressés lui ont été prodigués.
Son état qui paraissait grave n'inspire heureusement, à l'heure actuelle, aucune inquiétude. On espère que Miss Frances Day sera rétablie dans quelques jours, mais sa voiture, à carrosserie d'acier est dans un état pitoyable.


  • 5 novembre 1936

Un cultivateur est tué par un taureau
Reillon, 4 novembre, - Un accident mortel s'est produit ce matin à Reillon et a plongé la paisible population de cet te localité dans la consternation.
M. Albert Jacquot, ancien maire de Reillon, bien connu dans le canton de Blâmont, se trouvait dans l'écurie de son fils, lorsqu'un taureau, subitement furieux, le terrassa. La lutte fut courte ; aux premiers cris poussés par la victime, on accourut, mais déjà il était trop tard. La bête, d'un coup de corne, avait défoncé la poitrine du malheureux et la mort fut presque instantanée.


  • 15 avril 1937

En correctionnelle un témoin meurt à la fin de sa déposition
Lunéville, 14 avril De notre correspondant particulier :
L'audience correctionnelle d'hier a dû être suspendue par suite d'un incident douloureux.
Mme Gœury Jeanne, épouse Maranzano Antoine, sans profession, âgée de 36 ans, demeurant à Blâmont, 26, rue Victor-Pierre, était appelée comme témoin dans une affaire de violences et coups volontaires entre Mme veuve Kech. et son gendre M. Dosch.
Mme Maranzano vint à la barre souriante, mais au cours de sa déposition elle s'arrêta s'excusa se disant émotionnée. Malgré les prières de MM. le président et le procureur l'invitant au calme et la priant de se reposer elle termina son exposé.
Soudain dans la salle, pendant les commentaires de M. le président, une voix dans la salle s'écria «  -Elle tombe ».
La pauvre femme était étendue dans le prétoire. L'huissier de service et un avoué la portèrent sur la banquette la plus proche, et de là à la Chambre de conseil.
L'audience fut suspendue immédiatement. Le docteur Adrian appelé ne put que constater le décès dû à une crise cardiaque.


  • 28 mai 1937

Après la découverte du cadavre du petit Wilhem
En attendant un nouveau débat sur la radiestésie...
Le fait extraordinaire - quasi miraculeux pourrait-on dire - qui vient se produire à Blâmont a ramené le trouble dans maint esprit naguère agité par les problèmes de la radiesthésie.
Si la radiesthésie a vraiment permis de retrouver le cadavre du petit disparu c'est qu'elle est une réalité ?
Et pourtant, diront les sceptiques...
Quelques détails sont nécessaires sur les circonstances de la funèbre découverte. On sait que Marcel-Charles Wilhem disparut le 12 mai, au cours d'une promenade scolaire. C'est le 19 mai qu'un Dijonnais, M. A. Doret, qui avait appris la disparition par un journal, adressait à l'oncle de l'enfant - un boucher lunévillois - une lettre dans laquelle il déclarait avoir pénétré l'angoissant mystère.
«  Faisant beaucoup de radiesthésie, c'est donc par le pendule disait-il, que j'essaie de retrouver les personnes disparues : ceci à titre humanitaire et non pour obtenir la prime que vous annoncez au cas où une indication vous permettrait de retrouver votre cher disparu...
«  Mon pendule m'indique que le petit est couché et décédé ; qu'il se trouve dans la Vezouze, à environ 5 à 600 mètres au nord du confluent du Vacon près d'une grande boucle faite par la Vezouze. A cet endroit, je trouve 2 m. 50 à 2 m. 80 d'eau et que les bords de la rivière sont à pic, dans le genre d'un bief de moulin.
«  Si mes recherches sont exactes, je trouve que le petit serait tombé à l'eau vers 19 h. 15, le jour de sa disparition en allant de Domèvre à Blâmont.
«  Je souhaite de tout cœur me tromper pour le petit et toute votre famille et que vous retrouviez vivant votre neveu ; mais, au cas contraire, je vous demande simplement de bien vouloir me faire connaître le résultat de vos recherches et l'issue fatale de cette disparition, pour ma satisfaction et mon instruction personnelles uniquement
«  Bien que je n'aie pas l'honneur de vous connaître, je serai très heureux si j'ai pu vous être utile.
«  Espérant vous lire bientôt, Je vous prie de croire, cher Monsieur, à l'expression de mes sentiments dévoués. »
Des recherches furent entreprises. Elles furent sans résultat. Or peu après - le lendemain, croyons-nous - un garde des eaux et forêts qui longeait une rive de la Vezouze, aperçut, émergeant de la surface de la rivière, le corps d'un enfant. Le forestier réussit à ramener sur la berge sa funèbre trouvaille. C'était le cadavre du petit Marcel-Charles Wilhem.
Fait extrêmement troublant, le corps se trouvait au confluant de la Vezouze et du Vacon, à l'endroit exactement indiqué par le radiesthésiste de Dijon.
On pense qu'il était enfoncé dans la vase et que les opérations effectuées dans ces parages avaient eu pour effet de le dégager.
D'un événement qui n'est peut-être qu'une coïncidence, ne tirons pas de conclusions générales. Si nous avons tenu à apporter quelques précisions sur ce cas curieux et malheureusement douloureux, c'est à titre d'information. Mais nous comptons bien entamer quelque jour, à la lumière de faits comme ceux là, un nouveau débat sur la radiesthésie et ses secrets, réels ou prétendus. L'occasion ne manquera pas. - M. L.


  • 4 novembre 1937

Nécrologie
LA MARQUISE DE MASSA
Le 29 octobre est décédée à Paris la marquise de Massa, née Coppens, dont le mari, Philippe Regnier, marquis de Massa - décédé lui-même il y a vingt-sept ans - eut son heure de célébrité dès la fin du second empire.
Officier aux guides, puis écuyer de l'empereur Napoléon III, le marquis de Massa s'était fait un nom comme vaudevilliste, auteur de nombreuses revues et de romans, ainsi que de mémoires.
Né en 1831, il était le fils du pair de France et le petit-fils de Claude-Ambroise Regnier, duc de Massa, grand juge et ministre de la justice sous le premier empire, et, à ce titre, il se rattache à la Lorraine, car le grand Juge, né à Blâmont, avait exercé à Nancy la profession d'avocat au Parlement, avant d'aller représenter les électeurs de la Meurthe aux Etats Généraux, puis au Conseil des Anciens.
Ajoutons que la marquise de Massa, qui ne laisse qu'un fils, Jean Regnier, quatrième duc de Massa, marié à Mlle de Boutray, avait eu son plus jeune fils, Jacques de Massa, capitaine de cavalerie, tué en 1918, en Belgique. Elle était la cousine germaine des deux généraux barons Thiry - morts de nos jours - dont le nom a été donné à la caserne de la rue Sainte-Catherine, à Nancy,


  • 21 juillet 1939

Le feu ravage une maison de culture dans le canton de Blâmont
Lunéville, 20 juillet. - De notre rédaction :
Aujourd'hui à midi, un incendie s'est déclaré dans une maison de culture de Saint-Martin (canton de Blâmont), laquelle appartient à M. Emile Carrier, cultivateur, et est sise en bordure de la route de Blémerey. Il fut combattu avec énergie. Les pompiers de Blâmont et de Gerbéviller furent appelés. Mais il fallut se borner à protéger les maisons voisines. L'immeuble est totalement détruit. Le bétail et une partie du mobilier ont pu être sauvés.


  • 30 juillet 1939

Nancy
TRIBUNAL
CORRECTIONNEL
Le «  Réveil Ouvrier » condamné
Le «  Réveil Ouvrier » est une fois de plus poursuivi en la personne de son gérant, Alfred Klein.
Le 22 juillet, dans un entrefilet, M. André Weill, ingénieur des mines, à Blâmont, était pris à partie en des termes qu'il jugea nettement injurieux.
Par défaut, Klein est condamné à 100 francs d'amende et à 2.000 francs de dommages-intérêts envers la partie civile, représentée par Me Lorrain.

 

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