DANS L'AIR PUR, SOUS LE GRAND SOLEIL
Une visite à la Maison Maternelle de Blâmont :
C'est un bien curieux destin que celui de ce château dont il ne
subsiste plus maintenant que les ruines tourmentées et qui-
après avoir été, pendant des siècles, tour à tour témoin,
acteur, puis victime de la haine des hommes, abrite aujourd'hui
de son ombre une centaine de berceaux vibrants de vie et de
santé.
Dans le cadre délicieux de ce coin de Meurthe-et-Moselle, non
loin des Vosges qui bleuissent, à l'horizon, la petite commune
de Blâmont est bien la place idéale pour le parfait
développement des tout petits.
Avant la guerre, le château qui est devenu l'actuelle maison
maternelle, appartenait à un industriel de la région ; vinrent
les hostilités, l'invasion ; comme partout où ils ont passé, les
Allemands ne laissèrent de la vieille demeure que ce qu'ils ne
purent emporter. Tout fut saccagé et l'on se demandait, en 1918,
si le château reverrait encore les jours heureux du passé.
C'est alors que M. de Turckheim, qui caressait depuis longtemps
le projet de faire quelque chose d'utile pour l'enfance, et plus
particulièrement d'enfance malheureuse, l'enfance des déshérités
de la rue, acheta le château dont il avait jugé les
possibilités.
Grâce a des subventions de l'Etat et du département, les
transformations utiles furent effectuées : on disposa de larges
fenêtres, les derniers perfectionnements de la science et de
l'hygiène furent appliqués, et le 1er septembre 1925, la Maison
maternelle de Blâmont recevait son premier poupon.
Depuis, elle a marché à pas de géant et les résultats obtenus à
ce jour ont pleinement confirmé les vues de ses fondateurs, elle
compte aujourd'hui 83 enfants et 20 infirmières.
La Maison maternelle de Blâmont reçoit tous les enfants que lui
envoie l'Assistance publique. Les mères sans foyer y trouvent
asile et protection avec leur bébé aussi longtemps qu'elles
allaitent. Les enfants y sont gardés jusqu'à l'âge de 12 à 18
mois, lorsqu'on les juge suffisamment robustes ils sont confiés
à des familles du canton de Blâmont et des cantons voisins où
ils se développent au grand air, surveillés par une infirmière
visiteuse. A sa sortie de la maison, l'enfant, comme on le voit,
n'est pas abandonné et la surveillance active et dévouée dont il
fut jusque-là l'objet le suit encore longtemps dans la vie.
Œuvre de santé physique, la Maison maternelle joue aussi un
grand rôle moralisateur auprès de celles qui en ont souvent
grand besoin : les mères.
Celles-ci sont acceptées avec leur enfant à condition qu'elles
l'allaitent pendant leur séjour ; elles participent aux divers
travaux de la journée et selon leurs goûts et leurs aptitudes.
A leur sortie, pourvues d'un solide métier, on leur réserve une
place convenable. Ainsi, celles qui étalent destinées à faire
trop souvent des épaves peuvent entreprendre courageusement la
lutte pour la vie. Avec le salut de leur enfant, le leur est
assuré. D'ailleurs, aucun enfant n'est accepté sans sa mère, si
celle-ci ne fournit pas de raisons valables ; il ne faudrait pas
en effet que l'œuvre favorise chez certaines femmes la tendance
à l'abandon.
Dans cette maison de grande ligne, toute blanche, tout en
lumière, aussi éblouissante qu'un paradis, s'empressent,
promptes et silencieuses comme un vol d'archanges autour des
chérubins, les infirmières en blouses liliales.
Elles sont au nombre de vingt, occupées, du réveil au coucher, à
prodiguer aux enfants des soins tout maternels.
En même temps qu'une œuvre d'enfance, la Maison maternelle est
une école de puériculture. Lorsqu'après six mois ou un an de
séjour, les infirmières en sortent, elles reçoivent, après avoir
satisfait à un examen, un diplôme leur permettant l'accès d'une
carrière aussi honorable, qu'intéressante.
Ce trop court exposé démontré la haute portée morale autant que
physique de la Maison maternelle ; tout en poursuivant un grand
but : sauver les enfants, elle relève et éduque les mères et
prépare un groupe d'élite d'infirmières et de futures mères de
familles.
Une visite a la Maison maternelle s'imposait; connaissant son
but ses magnifiques résultats, nous ne pouvons en laisser
ignorer le mécanisme. N'est-ce pas d ailleurs un devoir de faire
connaître, pour qu'on l'admire, une œuvre grosse de conséquences
pour l'avenir puisqu'elle s'est attachée à cette question de la
natalité, véritable pivot de la prospérité future. Dès l'abord,
la Maison maternelle offre au regard l'impression de calme,
d'ordre et de lumière que l'on attend. La façade est sobre,
percée d'autant de fenêtres qu'elle peut en recevoir; on devine,
avant d'y entrer, que l'air respiré à l'intérieur est aussi pur
que celui du dehors.
Cet air, dont on ne connaîtra jamais assez les miracles,
thérapeutiques, est en quelque sorte, avec le soleil, le
principe du traitement des enfants. Aérothérapie et
héliothérapie marchent de pair et font des merveilles ; un coup
d'œil sur les berceaux où reposent des poupons magnifiques
suffit pour s'en convaincre.
En l'absence de la directrice, Mme Mouth, ce fut à
l'infirmière-chef que nous devons d'avoir eu les honneurs de la
maison. Avec une amabilité parfaite, elle nous la fit visiter
dans tous ses détails, prodiguant avec une grâce charmante des
explications qui, avouons-le, étaient bien nécessaires sur un
sujet si rarement traité.
Lorsque les bébés arrivent, il ne faut pas croire qu'ils sont
aussitôt mis avec les autres; en dépit de l'examen médical dont
ils ont déjà été l'objet, ils sont isolés, pendant un certain
temps, dans une salle d'observation. Ils y sont surveillés avec
attention et lorsque la certitude est acquise qu'ils sont bien
portants, ils sont seulement admis définitivement.
Dans le cas contraire, ils sont traités ou renvoyés selon la
contagion de la maladie.
L'emploi du temps de leur journée est strictement réglé; à 6 h.
30, ils sont réveillés, à partir de ce moment les infirmières
s'en emparent et ne les quitteront pas de toute, la journée.
Après les soins de toilette et d'hygiène - bains, température,
etc. - et d'allaitement, les enfants sont placés au grand air où
ils restent jusqu'à leur coucher.
A cet effet, deux terrasses superposées ont été installées et
quel que soit le temps, les berceaux y seront roulés chaque
jour, l'hiver aussi bien que l'été. Les bébés acquièrent ainsi,
insensiblement, une résistance leur permettant de défier les
plus grands froids; l'hiver précédent ils n'ont pas cessé de
faire un seul jour leur cure d'air. Voilà un traitement qui doit
assurer une belle immunité contre les microbes !
Ces microbes sont d'ailleurs très sérieusement combattus partout
où ils peuvent se présenter et la lutte méthodique employée
contre eux explique le nombre infime de malades. Les préceptes
d'hygiène les plus scrupuleux et les plus modernes sont employés
; les salles peintes à l'huile, sont lavables ; les parquets,
cirés, sont impeccables, en un mot on sent partout et à chaque
instant le passage de la main diligente qui nettoie et range.
Si les enfants peuvent, chaque jour, bénéficier du grand air, il
n'en est pas de même en ce qui concerne le soleil. A ce sujet,
une installation spéciale dispense les rayons ultraviolets aux
tout petits les jours de temps sombre.
Notre aimable cicerone nous conduisit également dans les
sous-sols où sont installés cuisines, blanchisseries et
chaufferie. Là encore, tout est propre et ordonné ; à la
blanchisserie le travail se fait mécaniquement; dans une
biberonnerie attenante à la cuisine, sont nettoyés et remplis
chaque jour, les biberons destinés à ceux qui n'ont pas
l'allaitement maternel. Installation très moderne ; les biberons
sont rincés par une machine, stérilisés, emplis, stérilisés à
nouveau puis conservés dans un frigorifique électrique. Gare au
bacille imprudent égaré dans ce labyrinthe, il n'en sort pas !
Une maison de cette envergure, nous direz-vous, doit coûter
beaucoup d'argent ! Evidemment, il a fallu pour la construire,
de l'initiative et des capitaux; il en faut encore maintenant,
pour lui conserver sa prospérité. Actuellement, la Maison
Maternelle tire ses revenus des subventions diverses, qui lui
sont allouées, ce serait insuffisant, si des dons venus de
généreux bienfaiteurs ne s'y ajoutaient. Il faut de l'argent,
beaucoup d'argent, et l'œuvre reçoit toutes les oboles avec
gratitude.
Bientôt, le dimanche 1er septembre, une kermesse sera organisée
à la Maison Maternelle. Déjà, les actives infirmières préparent
le programme : il sera parfait. Sous les ombrages frais du parc,
des attractions variées seront disposées ; un bal sera organisé
ainsi que des jeux variés. Les organisatrices recevraient avec
plaisir les lots que l'on voudrait, bien leur envoyer.
Le 1er septembre, ceux qui voudront passer une après-midi
charmante, faire une promenade idéale, iront à Blâmont ; ils
contribueront, de plus, à une belle œuvre et peut-être se
trouvera-t-il parmi eux des imitateurs pour faire surgir quelque
part, sous un coin du ciel de France, une autre Maison
Maternelle.
Ce serait le plus beau résultat de notre visite.
G.B.
POUR LES « PETITS LITS BLANCS »
La kermesse de la Maison Maternelle de Blâmont.
Blâmont, 1er septembre. - De notre envoyé spécial.
Sous le grand soleil qui darde, Blâmont dort. Un léger souffle
trouble à peine l'atmosphère saharienne de cet après-midi.
Muettes, toutes closes, les maisons grésillent dans l'air
crématoire et des pavés, des tuiles, de tout le village chauffé
à blanc la chaleur monte, limpide et déformante.
S'il n'y avait, cà et là, le panache limpide et vertical d'une
cheminée, si la poussière ne montrait pas, récente, l'image du
pneu ou de la chaussure, si des cafés, rideaux baissés, ne
s'échappait en même temps qu'une bouffée de fraîcheur le murmure
inégal des joueurs, on pourrait croire que Blâmont dort ou que
Blâmont est mort.
Cependant, Blâmont n'est pas mort et ne dort même pas ; si
l'activité, dans les rues, s'en est allé, c'est qu'elle
subissait ailleurs une irrésistible attraction ; c'est cette
attraction que nous subissons à notre tour et qui nous conduit,
par un petit raidillon, à la Maison Maternelle.
Nous la trouvons bien différente de celle que nous avons vu
quelques jours auparavant, la maison maternelle. C'est en vain
que l'on cherche les berceaux dont la splendeur fraîche nous a
séduit ; une discipline sévère les garde momentanément loin de
la contagion, dans leurs grandes salles claires. Ce n'est plus
la ruche silencieuse et calme ; aujourd'hui les abeilles,
quittant momentanément les rayons bien garnis, s'empressent au
soleil. C'est la kermesse !
D'une année à l'autre, la kermesse est un événement, non
seulement à Blâmont, mais dans le vaste cercle de ceux qui
attire cette charmante fête. D'une année à l'autre, elle fournit
aux Infirmières diligentes l'occasion de montrer aux visiteurs,
à côté de leurs connaissances techniques, leurs talents
artistiques. C'est aussi, chaque fois, une nouvelle preuve du
succès de la Maison aux destinées de laquelle président avec une
compétence parfaite M. A. de Turckheim, son fondateur, et Mme
Mouth qui en est la directrice.
Quel cadre se prête d'ailleurs mieux à une fête d'été que le
beau parc de la Maison Maternelle, avec ses pelouses, ses allées
correctes, ses grands arbres pleins de dignité sévère et les
ruines encore altières de son vieux château ? Cette année, comme
de coutume, voici, rassemblées, dans ces lieux charmants, des
attractions qui en font une sorte de Luna-Park, mais un
Luna-Park digne de ce titre puisqu'il s'entoure de l'ambiance
champêtre la plus aimable.
Le public est venu en nombre et les attractions subissent
l'assaut courtois de l'affluence.
C'est une lutte pacifique, agréable aux deux partis et dont les
seuls vainqueurs seront les tout-petits, certes bien étonnés
d'une effervescence à laquelle une vie toute de quiétude ne les
a pas préparés. Car, si la kermesse se propose d'offrir une
après-midi de saine et franche distraction aux visiteurs, son
véritable but est de faire à la maison maternelle une propagande
active que l'on souhaite la plus large possible.
Comme nous l'exprimions au cours d'un précédent article, cette
œuvre si nécessaire, si vitale, a besoin d'être soutenue et
aidée. Il faut beaucoup d'argent pour que vivent et prospèrent
la centaine d'enfants qu'elle abrite, pour que ses infirmières y
acquièrent les qualités qu'elles iront ensuite diffuser pour le
plus grand bien du pays.
La kermesse, fée bienfaisante, doit, par le truchement des beaux
billets bleus, porter la gaieté et la vie de ceux qui sont venus
dans le cœur des petits qui animent les berceaux.
Il faut voir avec quelle aisance souriante, avec quelle
discrétion elle s'applique à ce miracle. Aidée par le soleil qui
n'a pas voulu faire défaut en ce jour à ses collaboratrices de
toute l'année, la kermesse nous apparaît joyeuse et animée.
Disséminées dans le parc, à l'ombre propice des grands arbres,
les baraques de diverses attractions groupent chacune un essaim
de curieux ravis.
Il y a cette année une nouveauté dont le succès confirme, d'ores
et déjà l'heureuse inspiration, ce sont de petits jeux
d'adresse, curieux et amusants rapportés d'Amérique par Mlle
Mouth, la distinguée directrice de la Maison Maternelle, qui
revient d'un voyage outre-Atlantique.
Ce genre inédit, plaît beaucoup tant par sa nouveauté que par
son charme propre, commun à tout ce qui s'entoure de quelque
parfum exotique.
Ecoutez seulement leurs noms : voici Les « Equilibristes
canadiens », le gendarme de New-York - parfaitement, on trouve
encore des gendarmes au pays des policemen, - Les oiseaux de
Montréal, le Furet de Boston, autant de titres dont
l'originalité est une garantie de succès.
Et puisque nous parlons d'exotisme, n'oublions pas le tir où
s'illustrent de « fins fusils » dignes de Buffalo-Bill, et le
jeu de fléchettes, si cher aux gars du Nord, mais très prisé
aussi, comme on le voit, des Lorrains.
Les enfants trouvent, également à la kermesse des distractions à
leur goût, telles que la pêche miraculeuse, d'autant plus
miraculeuse que les cris des pêcheurs semblent attirer le
poisson.
Aux sportifs, à ceux que ne rebute pas une température
épuisante, le mât de cocagne offre ses surprises et ses
émotions; à ceux qu'un costume neuf ou un régime trop végétarien
tiennent éloignés de l'aventure, il apporte le spectacle, plus
calme, plus drôle encore, des tentatives infructueuses et des
efforts piteux.
Une des qualités les plus précieuses chez un organisateur est la
prévoyance: on avait prévu, à Blâmont, qu'il ferait chaud le
jour de la kermesse et qu'il faudrait compléter la fraîcheur
naturelle, peut-être insuffisante, de l'ombre.
Une buvette et un tea-room sont installés; on s"y presse. S'il
est permis de ne pas goûter une attraction, de dédaigner le tir
ou le mat de cocagne, il serait sacrilège de nier les bienfaits
d'une citronnade frappée lors que le thermomètre marque quelques
25° à l'ombre.
Au tea-room, une bonbonnière, nous retrouvons les infirmières de
la pouponnière usant de la théière avec une grâce acquise sans
doute à leur joli rôle de mamans. Comme dans tous les tea-rooms,
on potine, on grignote, on oublie de boire son thé, c'est
l'ambiance que l'on retrouve, invariable, sous toutes les
latitudes, de l'internationale du « five o'clock »
Et puis l'on danse, à la kermesse, on danse puisqu'un snobisme
millénaire oblige l'homme, lorsqu'il veut marquer sa joie, à
rythmer avec plus ou moins d'ingéniosité, parfois d'acrobatie,
la pensée d'un musicien qui n'est pas toujours un artiste.
Le bal est très animé. C'est un beau défi lancé à la canicule.
Deux fanfares, l'orchestre d'Ancerviller et de la Glacerie de
Cirey apportent à l'après-midi l'agrément d'un programme choisi.
LA FETE NOCTURNE
La fraîcheur du soir succède délicieusement à la température
torride de l'après-midi. Dans le parc, c'est la fête de nuit.
Des lampions, vrillant ia nuit, posent çà et là leur étoile
d'or. Des lampes vénitiennes, suspendues aux branches, semblent
des fruits magnifiques d'un éden inattendu. La fête bat son
plein. Chassant loin des ténèbres, la nuit vaincue s'efface
momentanément devant la fête de la vie.
Autour des mille lumières, des essaims de petits insectes
aveuglés, suivent en bourdonnant le rythme sautillant d'un
ballet capricieux, seule fantaisie permise à ces êtres éphémères
dont la courte vie ne compte qu'une aurore.
Dans la douce atmosphère du soir, fraîche et purifiée, la fête
reprend avec plus d'entrain, peut-être aussi parce qu'on en
devine la fin.
Comme l'après-midi, on danse; on danse davantage car il fait
moins chaud.
Partout, l'animation est grande; on se sent gagné par une
ambiance à laquelle, à moins d'être insensible, on ne saurait
résister.
L'éclairage vénitien, la musique de l'orchestre de Blâmont,
filtrant à travers les branches, tous les parfums montant de la
terre féconde et docile font de cette soirée un enchantement.
Puis, après que les douze coups de minuit ont tinté aux clochers
de campagne, la musique s'arrête. Les visiteurs s'en vont.
Les lumières abandonnées s'éteignent une à une, discrètement,
comme des âmes pauvres, laissant désemparés les groupes
bourdonnants de leurs satellites.
Lorsque la dernière meurt, en tressauts convulsifs, la nuit,
enfin, prend possession du parc encombré de baraques muettes.
De son nid de pierres, un oiseau nocturne salue d'un cri
strident le retour de la nuit et la possession tardive de son
domaine.
G. B.
BLAMONT
ACTE DE VANDALISME. - Le 14 courant, M. Emile Bernard,
propriétaire cultivateur, fut avisé par son domestique, Louis
Bagard, que les fils de fer de clôture d'un parc avaient été
cisaillés.
Il a porté plainte.
Comice agricole de Lunéville
Compte rendu de la réunion du 15 janvier
La séance est ouverte à 10 heures, sous la présidence die M.
Suisse [...]
Ecole ménagère de Blâmont - Le cours ménager de Blâmont s'est
ouvert le 6 janvier et son succès semble dépasser toutes nos
espérances. 46 élèves dont 17 internes se sont fait inscrire et
on a dû faire appel à un troisième professeur. M. Suisse
remercie M. de Turckheim du précieux concours qu'il a bien voulu
apporter pour l'organisation de ce cours.
DANS LA REGION
Une femme brûlée vive à Blâmont
Blâmont 5 janvier. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident causant la mort d'une jeune femme, s'est
produit samedi dernier, à la maison maternelle de Blâmont.
C'est vers midi que Mlle Curé Yvonne 23 ans, femme de service à
la maison maternelle, faisait fondre de la cire à l'aide d'un
fer chaud au-dessus d'un récipient contenant de l'essence,
lorsque, par une circonstance encore inconnue, l'essence prit
feu et se communiqua aux vêtements de la jeune femme qui,
suffoquée par les flammes, ne devait pouvoir demander du
secours. Elle tenta vainement de saisir un tapis de table pour
s'enrouler dedans, hélas ! le feu allait également dévorer le
tapis.
Ce pénible accident ne devait avoir aucun témoin, et au moment
ou les secours arrivèrent, la malheureuse, victime n'avait plus
que quelques lambeaux d'étoffe qui adhéraient à sa chair.
Transportée à l'hôpital de Nancy et, bien qu'ayant conservé
toute sa connaissance, Mlle Curé, malgré des soins empressés,
devait expirer dans la matinée du 4 janvier.
On suppose que le fer dont Mlle Curé se servait, trop
surchauffé, aura provoqué l'enflammation de l'essence.
La victime laisse une petite fille d'un an.
Une femme tuée dans un accident
d'automobile
Blâmont, 5 mars. - De notre correspondant particulier
Un pénible accident, d'automobile s'est produit hier, vers 17
heures, à proximité du village de Gugney. Sur la demande d'un
ami, M. Béné Jules, charpentier à Bertrambois, décidait de se
rendre à Fromeréville. Dans la voiture qu'il conduisait, avait
pris place également sa dame, née Goublaire.
Arrivés à destination, ils résolurent de prolonger leur voyage
jusqu'à St-Georges. Ils revenaient de cette localité, lorsqu'ils
croisèrent uns automobile. A la suite d'une manœuvre
involontaire de la personne assise à côté de lui, M. Béné bloqua
sur place sa voiture. Sous est effort, Mme Béné, qui avait pris
place derrière eux, fut projetée en arrière et donna de la tête
violemment sur un montant du clapet.
On la transporta de suite, dans un état comateux, chez M. le
docteur Thomas, qui lui administra spontanément les premiers
soins, mais, malgré tout, elle expira presque aussitôt des
suites d'une fracture du crâne. Elle n'était âgée que de 50 ans
et avait contracté mariage le 14 février dernier. On devine la
douleur du mari.
Une mystérieuse affaire d'empoisonnement à
Blâmont
Crime ? Erreur ? On ne sait...
(De notre envoyé spécial)
Une affaire d'empoisonnement par des cachets antinévralgiques
passionne actuellement les habitants de Blâmont et de la région.
Elle a causé une émotion d'autant plus vive qu'elle est bien
mystérieuse et paraît devoir le demeurer.
Voici, d'après les renseignements qu'une enquête personnelle
nous a permis de réunir, dans quelles troublantes circonstances
elle est née :
Les faits remontent à plusieurs mois.
M, Lahoussay, vétérinaire a Blâmont, où il est honorablement
connu et jouit de l'estime générale, employait régulièrement
comme femme de ménage Mme Charles Gouget, née Odile Dubas, 32
ans, originaire de Parux, et mère de trois enfants,
respectivement âgés de 11, 7 et 3 ans.
Le 13 décembre dernier, vers 14 heures, comme elle revenait
d'acheter de la dentelle dans un bazar voisin, Mme Gouget se
plaignit d'une forte migraine.
M. Lahoussay avait chez lui des cachets-antinévralgiques portant
le nom d'un docteur de Paris, il s'en trouvait encore deux au
fond de la boîte en carton que lui avait délivrée le pharmacien
; dix avaient été utilisés, déjà. Sur l'invitation de M.
Lahoussay, Mme Gouget prit un des deux cachets restant, l'avala
et partit. Elle se rendit aussitôt chez un commerçant où elle
travaillait également.
Elle s'y trouvait depuis environ un quart d'heure lorsqu'elle
fut prise d'un malaise. Des soins lui furent donnés par une
religieuse de l'hospice, appelée, et on la reconduisit en auto à
son domicile, rue de Domèvre.
Elle devait y expirer à 17 h. 45 exactement, après d'atroces
souffrances.
Pendant ses derniers Instants, elle avait parlé du cachet que
lui avait offert M. Lahoussay et déclaré que ce cachet semblait
avoir provoqué ses souffrances. « II ne passe pas ; il m'étouffe
», avait-elle dit. Mais ses proches et ses amis n'avaient pas
autrement attaché d'importance à ses paroles.
On aurait toujours pensé sans doute que la mort de Mme Gouget
avait eu des causes naturelles si, trois semaines plus tard, un
fait troublant ne s'était produit.
C'était un dimanche, vers 19 heures, M. Lahoussay venait de
rentrer en auto de Nancy en compagnie de sa femme, de sa
belle-mère et de son petit-fils. Il avait mal à la tête. Mme
Lahoussay aussi, d'ailleurs. Tout naturellement, il songea à
user de son remède habituel. Il prit le dernier cachet que
recelait la boîte. Mais, à peine l'avait-il absorbé qu'il
éprouva de violentes douleurs. Il perdit connaissance, comme sa
malheureuse femme de ménage. Un médecin fut immédiatement appelé
qui ordonna différents médicaments. C'est grâce à la prompte
intervention du praticien que le malade fut sauvé.
La nouvelle, bien vite connue de ce second empoisonnement,
souleva, bien entendu, un certain trouble.
Ils décidèrent M. Gouget à adresser une plainte au Parquet de
Lunéville. Comme elle restait sans effets immédiats, elle fut
renouvelée. L'inspecteur Antoine, de la police mobile de Nancy,
vint alors effectuer une enquête minutieuse. Il saisit la boîte
en carton qui avait contenu les cachets suspects et d'autres
cachets, de même marque que les premiers, que M. et Mme
Lahoussay possédaient également. Et bientôt, l'exhumation de Mme
Gouget fut ordonnée.
Elle eut lieu, en avril, en présence notamment de MM. J. Colin,
maire de Blâmont ; Grillot, juge d'instruction à Lunéville;
Douris, professeur de toxicologie à la Faculté de pharmacie de
Nancy. L'autopsie fut pratiquée sur place, sous une pluie
battante, et les viscères furent prélevés pour être examinés en
laboratoire.
Leur analyse vient de révéler, dit-on, que Mme Gouget a succombé
aux suites d'une intoxication par la strychnine, Aussi, plus que
jamais les commentaires sont nombreux à Blâmont.
Une bonne partie des habitants de la petite ville n'hésitent pas
à dire et à répéter qu'il s'agit d'un attentat. Une main
criminelle-et experte aurait substitué à la poudre des deux
cachets antinévralgiques une poudre nocive, et Mme Gouget aurait
été, par un malheureux hasard, la victime de ce forfait.
Mais... que ne dit-on pas ?
D autres personnes estiment qu'il ne peut être question que
d'une déplorable erreur, imputable sans doute à celui qui
fabriqua les cachets.
M. Lahoussay qui a bien voulu nous recevoir, hier après-midi, ne
sait, évidemment que penser.
Si comme on l'a affirmé à tort, de la strychnine adhérait aux
parois de la boîte, saisie par l'enquêteur, il est fort certain,
dit-il, que les cachets nocifs auraient été imprégnés eux aussi,
de cette poudre redoutable. Dans ce cas, leur saveur amère - on
n'ignore point que la strychnine a un goût très désagréable -
aurait éveillé l'attention de Mme Gouget et de lui même surtout.
D'autre part, si les cachets n'avaient pas présenté tous les
signes de cachets normaux, M. Lahoussay les aurait assurément
détruits.
Quant à M. Gouget, que nous avons vu ensuite, il ne sait rien
d'autre que ce que l'on raconte. Jusqu'à présent, il n'a pas été
avisé du résultat de l'analyse. Il attend... Il a sollicité le
bénéfice de l'assistance judiciaire. Les événements futurs lui
dicteront sa conduite.
Crime ? Erreur ? L'énigme reste entière...
Marcel Laurent.
En déchargeant des armes il se blesse
grièvement
Blâmont, 9 juillet. - De notre correspondant particulier.
Dans l'après-midi de mardi dernier M. Guise, 72 ans, cultivateur
à Domjevin, qui était occupé au déchargement d'arbres placés sur
un chariot, fut, par suite d'un faux mouvement, violemment
projeté à terre par un de ces arbres qu'il reçut dans le
bas-ventre.
Resté inanimé sous la violence du choc, M. Guise, qui était
atteint d'une perforation de l'intestin, fut dirigé par M le
docteur Collot, sur l'hôpital de Lunéville, ou, il subit, dès
son arrivée, l'opération de la laparotomie. Son état d'une
certaine gravité, toujours stationnaire dans la matinée de
mercredi donne de sérieuses inquiétudes.
Une auto se jette contre un arbre et fait
une embardée
Un mort, trois blessés dont deux grièvement
Blâmont, 19 juin. - De notre correspondant particulier :
Un terrible accident d'automobile s'est produit, ce matin, à 8
heures, à 200 métrés du village de Gogney, sur la route
nationale de Blâmont à Strasbourg, causant la mort d'une
fillette de 3 ans, et trois blessés, dont deux grièvement.
C'est vers 7 h. 30 que M. Poirson Laurent, agent général
d'assurances, quittait Sarrebourg, pilotant sa voiture, dans
laquelle avaient pris place Mme Poirson, née Klein, 29 ans, son
épouse ; Jeannine Poirson, 3 ans, sa fille ; Mme Seneintz, 58
ans, mère de Mme Poirson, pour se rendre à une fête sportive,
qui avait lieu à Lunéville.
La voiture roulait à une allure modérée depuis une demi-heure,
lorsqu'arrivée à 200 mètres du village de Gogney, elle fit, à la
suite d'une rupture d'un essieu arrière, une violente embardée,
pour aller se lancer de côté contre un arbre.
Bien que resté maître de sa direction, malgré toutes ses
tentatives pour redresser, M. Poirson ne put éviter la violence
du choc sous lequel devait être tuée sa malheureuse petite
Jeannine.
Mme Poirson, qui tenait sa petite fille sur ses genoux, a été
immédiatement dirigée sur l'hôpital de Blâmont, en compagnie de
sa mère, Mme Seneintz.
A la suite des soins qui lui furent prodigués, on a constaté que
Mme Poirson porte une fracture à la base du crâne, ainsi que des
contusions multiples. Bien que son état soit grave, on espère la
sauver.
Mme Seneintz, qui à repris connaissance, porte de nombreuses
contusions ; son état s'est amélioré et il n'y a plus rien à
redouter pour la suite.
Quant au malheureux conducteur, M. Poirson, qui eu le courage de
ramener sa fillette à la morgue, et de transporter les autres
membres de sa famille à l'hôpital, il ne porte heureusement que
de légères blessures à la tête.
RAPPORT DE LA COMMISSION DE VISITE DES
EXPLOITATIONS DU CANTON DE BLAMONT
(Suite)
Exploitations de 30 hectares et moins
M. Emile André, à Reillon, possède une ferme de 27 hectares. La
répartition des terres de cette annee est la suivante : 2
hectares 60 de jachère; 1 hectare 10 de plantes sarclées et
legumés ; 3 hectares 60 de blé ; 0 hectare 60 de seigle ; 8
hectares 80 d'avoine ; 12 hectares 70 de près dont 10 hectares
de parcs.
La grande compacité du sol très argileux nécessité l'emploi de
quatre chevaux pour donner les façons aratoires réclamées par la
culture.
Le blé est généralement constitué par de l'Alsace ou du Bastard
de Rimpau ; il faut, en effet, sur ce plateau exposé aux grands
vents, des variétés très résistantes au froid. Cette céréale
reçoit après jachère une dose à l'hectare de 800 kilos de
scories et de 150 kilos de sulfate d'ammoniaque en plus du
fumier mais quand l'antécédent est une plante sarclée, le
reliquat de fumure appliquée en tête d'assolement est jugé
insuffisant.
Les betteraves, demi-sucrières blanches ou les pommes de terre
Wohltmann sont fumées au fumier et complémentairement 600 kilos
de scories et 250 kilos de nitrate de soude.
II est cultivé deux variétés d'avoine : la Jaune des Salines,
vieille variété assez productive, autrefois répandue dans la
région à laquelle elle est bien adaptée, et l'avoine d hiver
dont la culture aléatoire est pratiquée, vu les bons rendements
qu'elle donne lorsqu'elle ne gèle pas.
Le village ayant été complètement détruit pendant la guerre, les
habitations neuves sont bien aménagées Un coupe-racine, un
concasseur et divers appareils sont mus électriquement dans une
pièce voisine de l'étable. Un déchargeur à fourrage est utilisé
pour rentrer le foin au-dessus des écuries.
Les bovins, de race pie rouge, au nombre de 11, dont 5
laitières, constituent les animaux de vente. Pour recevoir le
fumier, une plateforme a été construite ainsi qu'une fosse à
purin de 12 mètres cubes.
Malgré une charge de famille composée de quatre enfants en bas
âge, M. André a su mettre en valeur sa belle exploitation et le
jury, le félicitant de ses efforts, lui décerne le prix
d'honneur de la petite culture avec un objet d'art.
M. Charles Malo est propriétaire de 30 hectares à Ogéviller,
qu'il exploite avec son grand fils.
Les bâtiments, quoique vieux, ont été utilisés d'une façon
rationnelle et un matériel bien soigné facilite les travaux.
Nous trouvons sur les 30 hectares ; 5 hectares de prés ; 6
hectares de parcs; 1 hectare de jachère ; 1 hectare 40 de
plantes sarclées ; 3 hectares de blé ; 3 hect. 20 d'avoine.
Le bétail est composé de 4 vaches et des jeunes bêtes ; 10 porcs
; 4 chevaux et 2 poulains ; 25 moutons. La vente des porcelets
est la spéculation animale la plus importante et donne de très
bons résultats, les cours n ayant pas baissé ; les truies sont
placées dans un parc derrière la maison, se trouvant ainsi dans
les meilleures conditions.
Le petit troupeau de moutons de race commune est entretenu dans
les parcs, les agneaux mâles sont seuls vendus, les femelles
accroissant l'importance du troupeau. Le jury a pu voir en
liberté, dans une prairie bien entretenue et fumée à raison de
500 kilos de scories à l'hectare, une pouliche d'origine de fort
belle apparence.
Toutes les cultures se présentent bien et sont fumées
copieusement. Les blés Alsace et Téverson avaient reçu : 800
kilos de scories et 130 kilos de sulfate d'ammoniaque ; les
betteraves et les avoines sont l'objet d'épandage des purins.
Afin de mettre en pâture les laitières près de la maison, le
propriétaire a dû réunir de nombreuses parcelles pour y créer un
parc.
Devant cet effort persévéré et bien conduit la commission décidé
de remettre à. M. Malo une médaille de vermeil grand module et
le complimente pour la bonne tenue de sa petite exploitation.
M Théophile Colin, à Ancerviller exploite une ferme de 26
hectares dont 15 hectares sont en prairies naturelles ; 1 en
jachère ; 2 en plantes sarclées et légumes ; 6 hect. 40 en
avoine ; 3 en blé.
Le cheptel vif est représenté par 2 chevaux, suffisant à
cultiver les 11 hectares de labours ; 8 vaches laitières, 1
taureau et 9 génisses de races mélangées garnissent l'étable.
Les purins de l'écurie et du fumier vont dans des fosses
distinctes d'une contenance totale de 15 mètres cubes.
Une partie de la jachère, ensemencée en féverolles, était
superbe ; le blé d'Alsace de belle apparence, avait reçu 500
kilos de sylvinite riche et 75 kilos de sulfate d'ammoniaque.
Les bêtes ont à leur disposition 5 hectares de bons parcs, le
reste étant en prés de fauche.
Le jury déride de récompenser M. Colin en lui accordant une
médaille d'argent petit module.
SPÉCIALITÉS
Création de fosses à purin
Beaucoup d'agriculteurs ont aménagé des fosses à purin et des
plate-formes à fumier améliorant ainsi la propreté de leurs
exploitations et la fertilité de leurs terres en évitant de
perdre le purin, engrais riche en azote et potasse.
Néanmoins, la commission ne se trouva pas toujours en présence
d'installations parfaites, généralement pour l'une ou l'autre
des deux raisons suivantes : la fosse est construite beau
coup trop petitement pour l'importance du bétail et de la ferme
ou, d'autre part la plateforme est établie, sans être protégée
des eaux de ruissellement qui emplissent de ce fait la fosse de
chaque pluie.
Les primes en numéraire distribuées furent, d'après les mérites
de chacun :
160 fr. : M. Malo Charles, à Ogéviller, qui à établi un ensemble
vraiment modèle.
150 fr. : M. Jacquot André, à Reillon.
140 fr. : M. Michel Joseph, à Herbéviller.
135 fr : MM. Breton Charles, à Herbéviller ; Colin. Paul, à
Domèvre.
110 fr. : MM. Colin Théophile, à Ancerviller : Lécrivain Eugène,
à Repaix ; Lhotte Jacquot, à Nonhigny ; Guise Henri, à
Hemberménil.
90 fr : MM. Dulcy Edmond, à Domjevin ; Piquard Auguste, à
Vaucourt ; Blanchin fils, à Emberménil ; Picard André à Vého ;
Henry Adolphe, à Blémerey
65 fr : MM. Boileau Constant, à Igney ; Claudel Emile, à Reillon
; Michel Jules, à Ogéviller ; Receveur Camille. à Domèvre.
50 fr. : MM. André Charles, à Reillon ; Garland Alphonse, à
Buriville ; Nicolas à Buriville.
Réunion de parcelles et création de parcs
Médaille de vermeil moyen module : M. Blanchin fils, à
Emberménil, qui, depuis la fin de la guerre, s'est ingénié à
grouper plus de 300 parcelles qui composent maintenant son
exploitation de 52 hectares.
Médaille d'argent grand module : M. Charles Briat, à Xousse qui,
en 1920, possédait 160 parcelles s'étendant sur 50 hectares. Par
voie d'échanges et d'achats, cette superficie a été portée à 84
hectares divisés en 77 parcelles seulement.
Médaille d'argent moyen module : MM. Guise Henry, à Hemberménil,
ayant rassemblée 13 hectares en 35 parcelles.
Malo Charles, à Ogéviller, qui a réuni 14 parcelles en 1
hectare, afin de constituer un parc près de sa ferme.
Frichemann Eugène, à Amenoncourt, a échangé et acheté des terres
afin de grouper 20 parcelles différentes en 5 hectares.
Médaille de bronze. - M. Picard André, à Vého.
Remembrement et création de chemins
Prime en numéraire de 500 francs. - La commission fut
émerveillée devant le travail considérable fait par la commune
de Vého sur son territoire situé en pleine zone rouge. Le
remembrement effectué sous le régime de la loi de 1919 est
parfait et peut servir de modèle.
En résumé, le. nombre de parcelles, qui était de plus de 4.000
en 1913, est réduit à 900 et, pour desservir toutes Ies pièces,
34 kilomètres de chemins ont été créés.
Devant cet effort immense, le jury décerne à la commune de Vého
une prime en numéraire de 500 francs et à son dévoué maire, M.
Picard, une médaille d'argent grand module.
Prime de numéraire de 150 francs. - La commune de Leintrey a de
même remembré son finage, mais ici le travail fut plus difficile
du fait que les chenevières et d'autre part, les prairies
reconquises sur la zone rouge ne furent pas regroupées.
Néanmoins, il fut créé 52 kilomètres de chemin permettant à
toutes les pièces d'avoir une sortie.
Pour cette réelle amélioration, le jury attribuée à la commune
de Leintrey une prime en numéraire de 150 fr. et à son maire, M.
Breton, une médaille d'argent moyen module.
Pour la Commission de visite des exploitations
J. WOUTERS.
NANCY
COUR D'APPEL
Quelques délits d'inégales importances occupaient l'audience
d'hier après-midi, à la Cour d'appel, que présidait M. le
conseiller Mareine. [...]
Le Sodoma. - Au triste exemple du grand peintre italien, dont le
génie a fait passer le surnom à la postérité, Charles Durand qui
porte un nom moins voyant, n'en a pas moins des mœurs aussi
regrettables.
Mais sa petite figure poupine et rose (voyez-vous ça !) ne
reflète guère le génie. Tout au plus, si on lui rasait une
moustache qui témoigne bien à tort de sa virilité, pourrait-il
servir de modèle pour un amour joufflu.
Un facteur de Blâmont les a vues - amour n'est du masculin qu'au
singulier... - et le tribunal de Lunéville a infligé à Durand
(Charles), quinze mois de prison.
Avant qu'une adroite plaidoirie de Me Rosemberg n'ait engagé la
Cour à réduire sa peine à un an, (M. le conseiller Mareine a
déploré pourtant de telles mœurs.
- Qu'elle habitude ! Vous feriez mieux...
... Et de lui donner un conseil... au pluriel...
Quelle grammaire !
BLAMONT
Mutilés et Invalides du Travail.
Dimanche 24 septembre, avait, lieu â Blâmont, salle de la
mairie, une réunion des mutilés et invalides du travail de, la
région.
Une trentaine d'intéresses avaient répondu à l'invitation qui
leur était adressée. M. P. Schutz, de Blâmont, a présidé la
séance, assisté de MM. Henry, de Val-et-Châtillon, et Ferry, de
Cirey.
M Schutz souhaite la bienvenue, aux mutilés et invalides du
travail et donne aussitôt là parole à M. Robert, secrétaire:
départemental.
Celui-ci indique dans quel sens la Fédération nationale va
engager son action et, quels sont les projets de lois qui
pourraient être votés rapidement et, par là, donner satisfaction
à beaucoup de mutilés et d'invalides.
Il parle également de la campagne qui est entreprise
actuellement contre les majorations et allocations, et invite
tous les mutilés et invalides du travail à se grouper de plus,
en plus pour conserver les droits acquis et acquérir de nouveaux
avantages, qui se trouvent légitimés par les circonstances
actuelles de la vie et de la crise, que tous souhaitent voir se
terminer bientôt.
La séance, qui avait été ouverte à 14 h 15 est close à 15 h. 30,
au milieu de la satisfaction générale.
La star américaine Miss Frances Day a
failli trouver la mort dans un accident d'automobile
Blâmont, 9 octobre. - De notre correspondant particulier :
Un accident d'automobile qui aurait pu avoir des conséquences
très graves pour l'art cinématographique, a failli causer la
mort de Miss Frances Day.
La célèbre artiste avait quitté Paris pour aller se reposer à
Vienne. La voiture qu'elle pilotait est allée se jeter contre un
arbre, à la vitesse de 115 kilomètres à l'heure, sur la route de
Paris à Strasbourg, le lundi 8 octobre, à 15 h. 10, entre
Herbéviller et Domèvre.
Miss Frances a été transportée par l'autocar des services de
Lorraine à l'hôpital de Blâmont, où des soins empressés lui ont
été prodigués.
Son état qui paraissait grave n'inspire heureusement, à l'heure
actuelle, aucune inquiétude. On espère que Miss Frances Day sera
rétablie dans quelques jours, mais sa voiture, à carrosserie
d'acier est dans un état pitoyable.
Un cultivateur est tué par un taureau
Reillon, 4 novembre, - Un accident mortel s'est produit ce matin
à Reillon et a plongé la paisible population de cet te localité
dans la consternation.
M. Albert Jacquot, ancien maire de Reillon, bien connu dans le
canton de Blâmont, se trouvait dans l'écurie de son fils,
lorsqu'un taureau, subitement furieux, le terrassa. La lutte fut
courte ; aux premiers cris poussés par la victime, on accourut,
mais déjà il était trop tard. La bête, d'un coup de corne, avait
défoncé la poitrine du malheureux et la mort fut presque
instantanée.
En correctionnelle un témoin meurt à la
fin de sa déposition
Lunéville, 14 avril De notre correspondant particulier :
L'audience correctionnelle d'hier a dû être suspendue par suite
d'un incident douloureux.
Mme Gœury Jeanne, épouse Maranzano Antoine, sans profession,
âgée de 36 ans, demeurant à Blâmont, 26, rue Victor-Pierre,
était appelée comme témoin dans une affaire de violences et
coups volontaires entre Mme veuve Kech. et son gendre M. Dosch.
Mme Maranzano vint à la barre souriante, mais au cours de sa
déposition elle s'arrêta s'excusa se disant émotionnée. Malgré
les prières de MM. le président et le procureur l'invitant au
calme et la priant de se reposer elle termina son exposé.
Soudain dans la salle, pendant les commentaires de M. le
président, une voix dans la salle s'écria « -Elle tombe ».
La pauvre femme était étendue dans le prétoire. L'huissier de
service et un avoué la portèrent sur la banquette la plus
proche, et de là à la Chambre de conseil.
L'audience fut suspendue immédiatement. Le docteur Adrian appelé
ne put que constater le décès dû à une crise cardiaque.
Après la découverte du cadavre du petit
Wilhem
En attendant un nouveau débat sur la radiestésie...
Le fait extraordinaire - quasi miraculeux pourrait-on dire - qui
vient se produire à Blâmont a ramené le trouble dans maint
esprit naguère agité par les problèmes de la radiesthésie.
Si la radiesthésie a vraiment permis de retrouver le cadavre du
petit disparu c'est qu'elle est une réalité ?
Et pourtant, diront les sceptiques...
Quelques détails sont nécessaires sur les circonstances de la
funèbre découverte. On sait que Marcel-Charles Wilhem disparut
le 12 mai, au cours d'une promenade scolaire. C'est le 19 mai
qu'un Dijonnais, M. A. Doret, qui avait appris la disparition
par un journal, adressait à l'oncle de l'enfant - un boucher
lunévillois - une lettre dans laquelle il déclarait avoir
pénétré l'angoissant mystère.
« Faisant beaucoup de radiesthésie, c'est donc par le pendule
disait-il, que j'essaie de retrouver les personnes disparues :
ceci à titre humanitaire et non pour obtenir la prime que vous
annoncez au cas où une indication vous permettrait de retrouver
votre cher disparu...
« Mon pendule m'indique que le petit est couché et décédé ;
qu'il se trouve dans la Vezouze, à environ 5 à 600 mètres au
nord du confluent du Vacon près d'une grande boucle faite par la
Vezouze. A cet endroit, je trouve 2 m. 50 à 2 m. 80 d'eau et que
les bords de la rivière sont à pic, dans le genre d'un bief de
moulin.
« Si mes recherches sont exactes, je trouve que le petit serait
tombé à l'eau vers 19 h. 15, le jour de sa disparition en allant
de Domèvre à Blâmont.
« Je souhaite de tout cœur me tromper pour le petit et toute
votre famille et que vous retrouviez vivant votre neveu ; mais,
au cas contraire, je vous demande simplement de bien vouloir me
faire connaître le résultat de vos recherches et l'issue fatale
de cette disparition, pour ma satisfaction et mon instruction
personnelles uniquement
« Bien que je n'aie pas l'honneur de vous connaître, je serai
très heureux si j'ai pu vous être utile.
« Espérant vous lire bientôt, Je vous prie de croire, cher
Monsieur, à l'expression de mes sentiments dévoués. »
Des recherches furent entreprises. Elles furent sans résultat.
Or peu après - le lendemain, croyons-nous - un garde des eaux et
forêts qui longeait une rive de la Vezouze, aperçut, émergeant
de la surface de la rivière, le corps d'un enfant. Le forestier
réussit à ramener sur la berge sa funèbre trouvaille. C'était le
cadavre du petit Marcel-Charles Wilhem.
Fait extrêmement troublant, le corps se trouvait au confluant de
la Vezouze et du Vacon, à l'endroit exactement indiqué par le
radiesthésiste de Dijon.
On pense qu'il était enfoncé dans la vase et que les opérations
effectuées dans ces parages avaient eu pour effet de le dégager.
D'un événement qui n'est peut-être qu'une coïncidence, ne tirons
pas de conclusions générales. Si nous avons tenu à apporter
quelques précisions sur ce cas curieux et malheureusement
douloureux, c'est à titre d'information. Mais nous comptons bien
entamer quelque jour, à la lumière de faits comme ceux là, un
nouveau débat sur la radiesthésie et ses secrets, réels ou
prétendus. L'occasion ne manquera pas. - M. L.
Nécrologie
LA MARQUISE DE MASSA
Le 29 octobre est décédée à Paris la marquise de Massa, née
Coppens, dont le mari, Philippe Regnier, marquis de Massa -
décédé lui-même il y a vingt-sept ans - eut son heure de
célébrité dès la fin du second empire.
Officier aux guides, puis écuyer de l'empereur Napoléon III, le
marquis de Massa s'était fait un nom comme vaudevilliste, auteur
de nombreuses revues et de romans, ainsi que de mémoires.
Né en 1831, il était le fils du pair de France et le petit-fils
de Claude-Ambroise Regnier, duc de Massa, grand juge et ministre
de la justice sous le premier empire, et, à ce titre, il se
rattache à la Lorraine, car le grand Juge, né à Blâmont, avait
exercé à Nancy la profession d'avocat au Parlement, avant
d'aller représenter les électeurs de la Meurthe aux Etats
Généraux, puis au Conseil des Anciens.
Ajoutons que la marquise de Massa, qui ne laisse qu'un fils,
Jean Regnier, quatrième duc de Massa, marié à Mlle de Boutray,
avait eu son plus jeune fils, Jacques de Massa, capitaine de
cavalerie, tué en 1918, en Belgique. Elle était la cousine
germaine des deux généraux barons Thiry - morts de nos jours -
dont le nom a été donné à la caserne de la rue Sainte-Catherine,
à Nancy,
Le feu ravage une maison de culture dans
le canton de Blâmont
Lunéville, 20 juillet. - De notre rédaction :
Aujourd'hui à midi, un incendie s'est déclaré dans une maison de
culture de Saint-Martin (canton de Blâmont), laquelle appartient
à M. Emile Carrier, cultivateur, et est sise en bordure de la
route de Blémerey. Il fut combattu avec énergie. Les pompiers de
Blâmont et de Gerbéviller furent appelés. Mais il fallut se
borner à protéger les maisons voisines. L'immeuble est
totalement détruit. Le bétail et une partie du mobilier ont pu
être sauvés.
Nancy
TRIBUNAL
CORRECTIONNEL
Le « Réveil Ouvrier » condamné
Le « Réveil Ouvrier » est une fois de plus poursuivi en la
personne de son gérant, Alfred Klein.
Le 22 juillet, dans un entrefilet, M. André Weill, ingénieur des
mines, à Blâmont, était pris à partie en des termes qu'il jugea
nettement injurieux.
Par défaut, Klein est condamné à 100 francs d'amende et à 2.000
francs de dommages-intérêts envers la partie civile, représentée
par Me Lorrain. |