Joseph Henry Rousselot, né à Blâmont le 7 novembre 1862,
est le fils de Marie Louis Jean Baptiste Rousselot et
Rose Caroline Rémont.
Après un an de service militaire actif au 6ème bataillon
d'artillerie de forteresse au fort de Frouard, il
devient voyageur de commerce, et épouse en 1890 Marie
Léonie Cénay (Toul, 17 septembre 1872 - Nancy, 30 rue du
sergent Blandan, 24 août 1929),
A noter que sa fille Louise Caroline Suzanne (née à
Nancy le 27 mars 1893), épousera en 1924, René Scheffler
(propriétaire des Grands Moulins de Blâmont).
Il fonde en 1907 le Syndicat des Voyageurs et
Représentants de commerce de la région de l'Est, dont il
est président jusqu'en 1910.
A partir des années 1910, Henry Rousselot, utilise le
nom et l'appellation commerciale de Rousselot-Cénay pour
exercer la profession d'épicier en gros, très impliqué
dans la vie économique nancéenne (il fera aussi usage de
son seul second prénom, en transformant le y du registre
d'état civil en i : il est donc parfois difficile de
voir en Joseph Rousselot la même personne qu'en Henry
Rousselot-Cenay).
Papier à entête - 1920 C'est ainsi qu'il devient président du
Syndicat des
Epiciers en gros de Meurthe et Moselle, membre du bureau
du Syndicat général de l'Epicerie en gros de France,
président de l'Union des Groupements commerciaux de
Nancy et du département de Meurthe et Moselle, membre de
la Commission régionale d'études relatives au coût de la
vie et du Comité économique de Meurthe et Moselle,
membre correspondant de la Chambre de Commerce de Nancy,
président du Comité des Elections consulaires du
département de Meurthe et Moselle, Vice-Président du
comité de l'Exposition Nationale de l'Hôtellerie et du
Tourisme à Nancy (première forme de la « foire-exposition »)....
Henry Rousselot décède à Nancy (75 avenue Anatole
France), le 2 mai 1944.
Officier d'Académie, officier de l'Instruction Publique,
il est aussi chevalier de la légion d'honneur par décret
du 30 juin 1932 (A noter que son frère cadet, Jean
Baptiste Oscar (1870-1914), vétérinaire, avait obtenu la
légion d'honneur en 1914).
Est-Républicain - 3
août 1932 M. ROUSSELOT-CENAY
Un autre ruban rouge qui sera très favorablement
accueilli, notamment dans les milieux d'affaires, est
celui de M. Henri Rousselot-Cenay, notre excellent et
estimé concitoyen.
Le nouveau légionnaire est né en 1862, à Blâmont.
Ancien négociant et copropriétaire d'une grande firme
alimentaire de Nancy, M. Rousselot-Cenay a consacré une
grande partie de son intelligente activité à la chose
publique.
En 1907, il fonde le Syndicat des représentants et.
voyageurs de commerce de Nancy et de la région de l'Est
dont il ne tarde pas à devenir le président.
Dans la suite, il est président, du Syndicat. des
épiciers en gros, puis, membre du bureau général de
l'épicerie en gros de France,
Il lance ensuite et réalise l'idée de rassembler en une
puissante union les groupements commerciaux de Nancy et
de Meurthe-et-Moselle.
Ses collègues le placent aussitôt à la tête de cet
organisme.
M. Henri Rousselot-Cenay est également membre de la
commission régionale d'études du coût de la vie et du
comité économique de Meurthe-et-Moselle.
Lors de la première Exposition de Nancy, organisée avec
le concours agissant des hôteliers, M. Rousselot-Cenay, en tant que vice-président, donne des preuves nouvelles
de ses qualités d'animateur.
Depuis, aux côtés des Savignac, des Godfrin, des Bourret,
il prend une part marquée à la réussite de nos grandes
manifestations annuelles, en particulier comme président
du jury.
M. Henri Rousselot-Cenay est membre-correspondant de la
Chambre de Commerce, président du comité des élections
consulaires de Meurthe-et-Moselle.
On peut dire que sa haute bienveillance et son besoin
d'être utile n'ont cessé de s'exercer au profit de nos
œuvres sociales et de philanthropie, comme à celui de
toutes les organisations économiques lorraines.
Mais il convient aussi de rendre hommage à la droiture,
à la loyauté de son caractère, à la fermeté de ses
principes, qui lui ont valu l'estime de tous.
Nous présentons au nouveau chevalier de la Légion
d'honneur l'expression de nos meilleures et bien
cordiales félicitations.
Est-Républicain - 9
novembre 1932 REMISE DE LA
CROIX à M. ROUSSELOT-CENAY
Hier, à 18 heures, a eu lieu, dans la grand salon du
restaurant Walter, au milieu d'une foule d'amis, la
remise de la croix de la Légion d'honneur à M. Henri
Rousselot-Cenay.
Aux côtés du nouveau chevalier, avaient pris place : M.
Louis Savignac, son parrain dans l'ordre national ; MM.
Emile Roblot, préfet de Meurthe-et-Moselle ; J. Malval,
maire de Nancy ; Reiter, premier président de la Cour
d'appel; Roux, avocat général; Albert Tourtel, président
du conseil général ; Delacour, président du tribunal de
commerce ; Robardelle, ancien président ; About,.
Delagoutte, Lava, Mathis, juges; Louis Godfrin, Julien
Walter, André Bourret, représentant la Société des
Expositions de Nancy ; le docteur Schmitt, Charles
Marchal, conseillers généraux; Belliénl, Robert Vilgrain,
Charles Rennesson, Fayolle, représentant la Chambre de
commerce ; Henry Brun, président de la Société
Industrielle de l'Est ; Danis et Charles Masson,
inspecteurs de l'enseignement technique ; Albert Heymann
et Albert Lang, conseillers du commerce extérieur; André
Aron, président de l'Union des manufacturiers et
négociants en gros de l'Est-; Dérobé, président de la
Fédération des commerçants ; Victor Chaize, Albert Nérot,
Auberger, Jacques Riston, André Hanus, Didierjean,
Eugène Husson, président de l'Union des syndicats de
l'alimentation, avec les présidents des groupements
corporatifs; Paul Spire, Weill, Bardet, le peintre
Blahay, Bouf, Guérineau, etc.
M, Henri Rousselot-Cenay était entouré de sa fille, de
son gendre, Mme et M. Scheffler; de sa belle-soeur, Mme
Rousselot, de ses neveux, MM. Jules et Eugène Rousselot,
et de plusieurs autres membres de sa famille.
Lorsque le champagne pétilla dans les coupes, M. Louis
Savignac se leva et prononça l'allocution suivante ;
Allocation de M. Louis Savignac
« Mon cher Ami,
« En me choisissant comme parrain vous avez voulu
consacrer l'amitié fraternelle qui nous unit depuis de
nombreuses années ; j'en suis très touché et je vous
remercie de tout coeur de l'honneur que vous me faites
ainsi.
« Après les félicitations chaleureuses que vous avez
déjà reçues, je dois souligner que, tous ici, nous
attendions impatiemment cette heure pour vous dire notre
joie de pouvoir enfin applaudir à la récompense qui vous
a été décernée.
« Vous la méritiez à tous égards et parmi les nombreux
titres qui parlaient en votre faveur, il est difficile,
sinon impossible, de trouver celui qui a retenu
l'attention du ministre du Commerce, car chacun a sa
valeur propre.
« Issu d'une nombreuse famille, vous vous êtes fait
vous-même. Non content de travailler pour vous, vous
pensez à vos collègues et c'est ainsi que, voyageur de
commerce, vous créez en 1906 le Syndicat des Voyageurs
et Représentants de commerce de l'Est, syndicat que vous
présidez avec autorité pendant quatre années et auquel,
par la suite, vous adjoignez deux sociétés mutualistes.
« Tout vous attire : les questions économiques,
politiques et sociales fournissent matière à vos
préoccupations et à votre activité.
« Devenu commerçant, vous êtes appelé bientôt par vos
collègues comme assesseur au bureau du Syndicat général
de l'Epicerie en gros de France. Pendant dix années,
vous tenez ce poste avec une conscience dont le
président Duhens me faisait, tout dernièrement encore,
un éloge particulièrement flatteur.
» Vous créez encore l'Union des Groupements commerciaux
de Nancy, réunissant 40 syndicats et associations
professionnelles.
« Vous avez ainsi conquis l'estime et forcé l'admiration
de vos concitoyens.
« La Chambre de Commerce vous nomme, en 1922, membre
correspondant. Vous y siégez encore aujourd'hui.
« Vous êtes appelé à la présidence du comité des
élections consulaires, poste de choix qui exige un
doigté parfait. Vous vous en acquittez admirablement.
« Le comité de la Chambre des métiers vous fait place en
son sein.
« L'Union des Manufacturiers et Négociants en gros du
département de Meurthe-et-Moselle vous appelle à la
présidence d'honneur.
« M. le recteur de l'Université, qui vous a vu souvent à
l'oeuvre et vous a justement apprécié, vous nomme,
membre du comité régional des bourses d'enseignement
supérieur.
« Enfin vous êtes le président du jury supérieur de
notre foire-exposition. C'est le titre officiel qui vous
est donné, c'est la fonction que vous remplissez à la
satisfaction de tous et ce n'est point, certes, une
sinécure : doser les récompenses, entendre les
récriminations, mettre tout le monde
d'accord est un talent que vous seul possédez.
« Il me plaît, mon cher Ami, d'affirmer publiquement que
c'est grâce à vous que la Foire-Exposition a vu le jour.
« Je me souviens, en effet, d'une réunion qui se tint
dans un salon voisin du nôtre. Les présidents et les
représentants des grands groupements commerciaux de
Nancy étaient présents. Les promoteurs de cette
manifestation hésitaient. A coup sûr, cette tentative
paraissait téméraire. Vous vous êtes levé et de votre
voix claironnante, vous avez sonné la confiance et la
Foire-Exposition était créée.
« Sans doute, les résultats magnifiques que vous avez
obtenus dans vos entreprises hardies sont dus à votre
volonté ardente et tenace, à la fermeté de vos
convictions affichées sans arrière-pensée et connues
bien avant le jour où le journal « L'Etoile de l'Est »
vous comptait parmi ses fondateurs, à
votre labeur constant, à vos efforts sans cesse
renouvelés, mais vous me permettrez de dire que vous
trouviez auprès de la compagne délicieuse qui taisait le
charme de votre foyer, un appui sûr et réfléchi.
» Tous, à cette heure, nous sentons le vide immense
causé par son absence. Sa bonté, son grand coeur, ses
sentiments de générosité et de tendre sollicitude,
restent dans l'esprit de ceux
qui ont eu le privilège de la connaître, comme un
faisceau splendide et rayonnant des plus grandes vertus
de la femme française.
« Mon cher Ami, pour moi vous demeurez le compagnon
fidèle des luttes ardentes et passionnées que nous avons
vécues ensemble pour le triomphe d'idées généreuses,
souvent incomprises, et qui ne tendent pourtant qu'à la
recherche de la vérité et de la justice pour arriver
enfin à la fraternité et à la paix entre les hommes. »
Ces paroles ont été très applaudies.
Puis M. Louis Savignac, ayant prononcé la formule
sacramentelle, épingle sur la poitrine de M. Rousselot-Cenay
les insignes de la Légion d'honneur.
RÉPONSE DE M. ROUSSELOT-CENAY
Très ému, le nouveau chevalier accorde une affectueuse
pensée à sa fidèle et regrettée compagne.
Il remercie son cher parrain pour ses paroles aussi
précieuses qu'indulgentes.
« Je suis certain, dit-il, que par-dessus ma personne,
le gouvernement de la République a tenu à récompenser
indirectement toutes les sociétés ici représentées par
leurs présidents ou membres des comités, tous
d'excellents amis que je salue cordialement en les
remerciant du grand honneur qu'ils me font ce soir.
Recevoir à la fin d'une carrière déjà longue, la croix
de chevalier de la Légion d'honneur, des mains d'un ami
sincère et dévoué comme mon excellent parrain Louis
Savignac, en présence des personnalités les plus
marquantes de notre région, entouré des dignitaires de
l'ordre de la Légion d'honneur, en présence de ma
famille et des meilleurs de mes amis, est une
satisfaction qui n'arrive qu'une fois dans une existence
et à laquelle je vous prie de croire, je suis très
sensible. »
M. Henri Rousselot-Cenay donne l'accolade à son ami
Savignac, non sans avoir dit sa gratitude au préfet de
Meurthe-et-Moselle, au maire de Nancy, à M. le premier
président et aux autres personnalités présentes.
(Applaudissements.)
Une superbe gerbe est ensuite remise à la fille du
nouveau chevalier, Mme Scheffler.
M. André Aron a évoqué à son tour, des souvenirs de
Rambervillers, pays natal où M. Rousselot-Cenay ne
compte que des sympathies.
Il a salué le président d'honneur de l'Union des
manufacturiers et négociants en gros, « homme de coeur
et de devoir qu'on s'honore d'avoir comme ami ».
M. André Aron a terminé en déclarant que cette croix
était gagnée « au champ d'honneur du devoir et du
dévouement.»
(Applaudissements.)
C'est comme préfet et aussi comme ami que M. Emile
Roblot a pris la parole pour souligner les vertus
civiques de M. Henri Rousselot-Cenay et, par ailleurs,
pour faire valoir le bel esprit social qu'il a su
inspirer aux groupements de Nancy.
Le préfet de Meurthe-et-Moselle a indiqué que l'activité
du nouveau légionnaire était un exemple pour tous.
(Applaudissements.)
Après les allocutions, l'assistance a renouvelé à M.
Henri Rousselot-Cenay ses vives félicitations, tandis
que M. Louis Savignac reprenait la parole pour lire des
témoignages d'estime et des excuses émanant, en
particulier, du maître Alfred Bachelet, de l'Institut,
absent de Nancy; de M. Marcel Paul, vice-président de la
Chambre de Commerce; du président général de l'épicerie
française et de M. Marcel Amade, secrétaire général de
la préfecture.
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