Un acte de vandalisme
a été commis à la Chapelle de la Bonne-Fontaine, située
territoire de Domjevin, canton de Blâmont, dans le
département de Meurthe-et-Moselle.
Voici la nomenclature des objets qui ont été brisés et
saccagés, et qui composaient le mobilier de cette
Chapelle : 1° une vierge en pierre ; 2° trois crucifix ;
3° une paire de candélabres en bronze ; 4° trois paires
de chandeliers ; 5° plusieurs vases en porcelaine
contenant des fleurs artificielles ; 6° plusieurs
petites statuettes sous globe ; 7° une douzaine de
cadres suspendus à la muraille, et 8° la nappe d'autel.
Tous ces objets ont été complètement détériorés ;
plusieurs débris ont été trouvés en dehors de la
Chapelle.
Encore un enfant de
notre Lorraine. M. Henri Hanriot de Lucy, vient de
soutenir, avec succès, sa thèse de doctorat, devant la
faculté de médecine de Nancy. Ancien interne de l'asile
de Fains prés Bar-le-Duc, le jeune docteur a profité de
ce séjour pour traiter dans sa thèse : « Des
hallucinations dans la paralysie générale » Sans
analyser ce travail consciencieux, approfondi, lumineux
et nouveau, sur l'une des branches de la folie, et pour
ne tenir compte que de la morale, nous saurons gré au
jeune docteur d'avoir fait sentir le danger particulier
de l'alcoolisme et d'avoir ainsi prêché contre
l'ivrognerie.
Nous croyons savoir que le docteur Hanriot est installé
à Blâmont (Meurthe-et-Moselle). Nous ne doutons pas de
son succès.
Blâmont. - Encore un
sinistre financier qui vient jeter la consternation dans
le canton de Blâmont. La nouvelle qui en courait depuis
quelques jours n'est que trop vraie. M. Thouvenel,
notaire, est en état de déconfiture ; il a quitté
furtivement Blâmont lundi matin, 30 août, pour passer la
frontière, et un mandat d'arrêt a été lancé contre lui.
Le déficit serait énorme, il dépasserait un million et
remonterait à de longues années.
Si l'on croit certaines personnes, M. Thouvenel aurait
pris possession de sa charge lorsqu'il était déjà
débiteur d'une somme considérable. Il n'aurait masqué sa
situation que par une très grande habileté, une
régularité et un ordre apparents qui lui ont permis de
faire un trop grand nombre de dupes, car il avait su
inspirer grande confiance, jouissait d'un réel prestige
à Blâmont, et avait été à plusieurs reprises président
de la Chambre des notaires.
Ajoutons que le Parquet et le juge d'instruction ont
fait une descente à Blâmont.
Blamont. - D'après la
rumeur publique, une pauvre femme, âgée de 72 ans, la
veuve Toubhans. était séquestrée par son fils et sa
belle-fille à Blâmont. La gendarmerie s'est rendue au
domicile de cette femme, qu'elle a trouvée dans une
chambre n'ayant ni jour ni air, et qui était fermée à
clef. Cette clef était entre les mains du fils, qui, sur
l'injonction de la gendarmerie, a ouvert la porte. En
voyant les gendarmes, la recluse s'est élancée sur eux,
en disant : « Ah ! mes pauvres messieurs ! »
Des déclarations de la veuve Toubhans, il résulte que
cette femme est enfermée depuis près de six semaines,
qu'elle n'a pour nourriture qu'un peu de pain et d'eau,
qu'on lui a retiré son matelas de crin, qu'on a remplacé
par des sacs en grosse toile.
Une enquête judiciaire est ouverte.
Igney. - Un individu
quia été ramassé ivre dans un fossé, par un gendarme de
service à Igney, est mort dans sa cellule, deux après
son incarcération. D'après M. le docteur Zimmermann, de
Blâmont, la mort doit être attribuée à une congestion
cérébrale due à des accès alcooliques. Cet individu ne
portait sur lui aucun papier pouvant établir son
identité: il paraît âgé de soixante ans environ ; on
croit qu'il venait d'Alsace-Lorraine et qu'il exerçait
la profession de berger ambulant.
Cour d'Appel.
Audience du samedi 7 Mars 1896.
Présidence de M. DISPAN DE FLORAN
[...]
- La deuxième affaire appelée est la fameuse affaire
Lièvre qui a eu dans la région il y a quelques mois, un
si vif retentissement.
Nous ayons parlé très complètement de cette affaire
lorsqu'elle vint devant le tribunal de Mont-de-Marsan ;
aussi, n'y insisterons-nous pas aujourd'hui.
Le sieur Lièvre Gustave, 61 ans, sans profession, né à
Blamont, demeurant en ce moment à Paris, chef d'escadron
en retraite ancien percepteur à Mont-de-Marsan, est
poursuivi, nos lecteurs le savent déjà, pour
escroqueries ou tentatives d'escroqueries.
A la suite de ces faits et pour irrégularités graves, le
sieur Lièvre a donné sa démission.
Par défaut, le prévenu était condamné une première fois,
par le tribunal de Mont-de-Marsan à deux ans de prison
et 100 fr. d'amende. Sur opposition, le même tribunal
infligeait le 28 novembre a Lièvre, un an de prison et
50 fr. d'amende.
C'est de ce second jugement qu'il est aujourd'hui fait
appel par le prévenu.
Celui-ci nie formellement tout ce qu'on lui reproche et
affirme n'être qu'un débiteur malheureux, mais non un
escroc.
Me Hubbard, député, défenseur de Lièvre, prononce une
éloquente plaidoirie et conclut à l'acquittement de son
client.
La Cour remet à quinzaine le prononcé de son arrêt.
COUR D'APPEL
Audience du samedi 7 mars 1896
PRÉSIDENCE DE M. DISPAN DE FLORAN
Trois affaires sont inscrites au rôle.
[...] Le sieur Lièvre, Gustave, 61 ans, sans profession,
né à Blamont, demeurant actuellement à Paris, ayant
demeuré à Mont-de-Marsan, en qualité de percepteur, fait
appel d'un jugement rendu par le tribunal de cette
ville, le 28 novembre 1895, qui l'a condamné à 1 an de
prison et 50 fr. d'amende, pour escroqueries et
tentatives d'escroqueries.
Me Hubbard, député de Seine-et-Oise, est assis au banc
de la défense.
Le prononcé- de l'arrêt est remis à quinzaine.
Cour d'Appel.
Audience du samedi 21 mars 1896.
Présidence de M. DISPAN DE FLORAN
La Cour rend son arrêt dans l'affaire d'escroquerie,
exposée par nous, il y a quinze jours, et intentée à
l'ex-percepteur de Mont-de-Marsan, M. Lièvre.
Le prévenu est relaxé en ce qui touche le premier chef
de prévention, mais reconnu coupable par la Cour en ce
qui concerne les autres chefs, avec admission des
circonstances atténuantes, il est condamné à six mois de
prison, au lieu de un an, peine qui lui avait été
infligée par le tribunal de Mont-de-Marsan.
On doit se souvenir
que M. Lièvre, ancien percepteur à Mont-de-Marsan, fut
condamné, il y a quelques mois, à un an de prison et à
une amende, par le tribunal correctionnel de
Mont-de-Marsan, pour escroquerie et-tentative
d'escroquerie.
M. Lièvre fit appel de ce jugement devant la cour de
Pau. La cour confirma la sentence des premiers juges
quant au chiffre de l'amende, mais elle réduisait la
peine de prison de un an à six mois.
M. Lièvre s'est pourvu en cassation contre l'arrêt de la
cour de Pau.
BLAMONT. LA MORT D'UN
OCTOGÉNAIRE. - Un accident mortel est survenu dans la
rue des Capucins. Un vieillard, âgé de 80 ans,
menuisier, qui avait laissé sa brouette sur la chaussée,
en entendant les appels d'un chauffeur, courut pour
prendre sa brouette qu'il poussa à droite.
Le conducteur fit virer son véhicule à gauche, mais le
vieillard s'étant dirigé de ce côté, fut atteint par
l'auto. Il tomba à terre et la roue avant lui passa sur
la tête.
La mort a été instantanée.
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