12 août 1886
Château-Salins. - La procédure de faillite a été ouverte sur les
biens de Ed.-G. Mérière, banquier à Blâmont, France
(Meurthe-et-Moselle), quant à la succursale de Château-Salins,
avant-hier, 9 août 1886, à une heure du soir. M. Malgras Joseph,
hôtelier à Château-Salins, est nommé syndic de la faillite. Le
délai pour la production des créances est fixé au six septembre
1886. L'assemblée, pour délibérer sur le choix d'un autre syndic
ainsi que sur la constitution d'un comité de créanciers et s'il
y a lieu sur les faits mentionnés au § 120 de la procédure de
faillite, aura lieu ledit jour, 6 septembre 1886, à 2 heures du
soir. La vérification des créances produites aura lieu le 7
octobre 1886, à 9 heures du matin, par-devant le tribunal de
Château-Salins.
Voici, au sujet de cette faillite, quelques renseignements que
nous avons pu recueillir depuis hier :
On écrit de Deutsch-Avricourt, le 9 août, au Lorrain :
« La petite ville de Blâmont est en émoi, et à juste titre : la
banque Mézière vient de fermer ce matin et a suspendu ses
paiements. Tout le monde est dans la consternation. On attend
des nouvelles à chaque instant. Les bruits les plus
contradictoires circulent en ville ; on dit que le directeur de
la Banque est allé déposer son bilan à Nancy et se tenir à la
disposition du procureur de la République.
On dit encore que deux banques succursales de Blâmont, celles de
D. et de S., ont aussi suspendu leurs paiements. A bientôt de
plus amples nouvelles. Au dernier moment, on appose les scellés.
»
On écrit encore de Deutsch-Avricourt à la Post de Strasbourg,
que cette commune est intéressée dans cette faillite pour au
moins- 300,000 m.
Un télégramme adressé de Strasbourg à la Gazette de Francfort
chiffre à 3 millions le montant du passif.
Les créances des banques de Strasbourg seraient en grande partie
couvertes par des dépôts.
19 octobre 1886
Sarrebourg. - On nous écrit, le 17 octobre :
Avant-hier et hier samedi a eu lieu, au tribunal de Sarrebourg,
la vérification des créances de la faillite Mézière.
Aucun incident à signaler à ce sujet, si ce n'est une créance de
434,870 m. d'une banque de Strasbourg qui serait contestée et
renvoyée à Blâmont.
11 novembre 1886
Blâmont. - On écrit de l'arrondissement de Metz-campagne à la
Post de Strasbourg que lundi, 8 novembre, l'huissier
d'Ars-sur-Moselle a procédé à l'arrestation de M. Thouvenel,
ex-notaire à Blâmont, impliqué dans la faillite Mézière, et l'a
conduit à la prison cantonale d'Ars. Voici de quelle façon cette
arrestation a été amenée. Thouvenel, on le sait, avait quitté
Blâmont et la France et avait disparu. Un marchand de vins des
environs de Dieuze qui, à l'instar de beaucoup d'autres de ses
compatriotes, avait déposé une somme assez rondelette chez M.
Thouvenel, s'en vint pour affaires dans le pays de la Moselle.
Un hasard lui fit découvrir l'ex-notaire à Corny, où il se
tenait caché depuis un certain temps chez une dame de sa
connaissance. Le marchand de vins n'eut, cela va sans dire, rien
de plus pressé que d'obtenir â Metz, un mandat d'arrêt contre
lui.
L'arrestation du notaire a eu lieu au moment où il revenait d'un
court voyage et pour ainsi dire in extremis ; car Me Thouvenel
se disposait à s'embarquer le lendemain pour l'Espagne, en
compagnie de la dame susdite. On croit qu'il sera extradé.
12 mars 1887
MEURTHE-ET-MOSELLE
Nancy. - Il y a quelques jours, M. Rouyer, entrepreneur de
travaux à Nancy, recevait une lettre de M. Charton, ferblantier
à Blâmont, dans laquelle ce commerçant l'invitait à venir
s'entendre avec lui au sujet de certains travaux à exécuter. M.
Rouyer fit le voyage et se présenta chez M. Charton. Quel ne fut
pas l'étonnement de ce dernier en recevant cette visite ? Il
n'avait pas écrit à M. Rouyer, et la lettre était l'oeuvre d'un
faussaire.
Plainte fut déposée et une enquête ouverte. Procès-verbal a été
dressé contre la nommée Cécile Lhote, domestique au service d'un
architecte de Nancy, laquelle est inculpée d'être l'auteur de
cette mystification.
17 juin 1887
Lunéville. - Vendredi a eu lieu, à la barre du tribunal de
Lunéville, sur baisse de mise à prix et même à tous prix, la
vente de ceux des immeubles de M. Mézière qui n'avaient pas
trouvé précédemment preneurs. Il restait à adjuger douze lots
dont la mise à prix se montait à 127,350 fr.
Ces douze lots ont été adjugés pour la somme de 77,800 fr. Voici
les renseignements que l'Eclaireur a pu se procurer sur cette
vente : Lot 2 adjugé à M. Helwig, à Blâmont, pour 8,400 fr.; lot
3 au même, 9,000 fr.; lot 4 à M. Duchamp, 30 500 fr.; lot 5 à M.
Lafrogne, 50 fr.; lot 7 à M.J. Welcker, cultivateur à Blâmont,
3,600 fr.; lot 9 à M. Clasquin, ferblantier à Blâmont, 650 fr.;
lot 10 à M. Labourel, propriétaire à Blâmont, 1709 fr.; lot 14 à
M. Ed. Keller, à Lunéville, 100 fr.; lot 15 à M. Gondrexon,
cultivateur à Barbas, 7,400 fr.; lot 16 à M. Mazerand,
industriel à Cirey, 6,400 fr.; lot 17 à M. Simon François,
employé au chemin de fer à Igney, 9,000 fr.; lot 18 à M. Brice,
maire à Blâmont, 1,000 fr.
31 décembre 1887
MEURTHE-ET-MOSELLE
Nancy. - On lit dans le Progrès de l Est :
« Mercredi matin, la bourrasque chassait sur la ville une neige
abondante. La circulation était difficile dans les rues, les
voitures n'allaient qu'au pas, les traîneaux seuls pouvaient
courir aisément.
Vers midi, le ciel a repris sa sérénité, la neige avoit cessé de
tomber.
Les trains ont subi des retards; la situation était surtout
chargée dans les Vosges. Dès la première heure, on signalait
vingt centimètres de neige sur la ligne principale de Paris à
Avricourt, et cinquante centimètres sur les lignes vosgiennes.
De Nancy sont parties, dans diverses directions, des locomotives
chasse-neige. Le nombre des voitures a dû être encore réduit
pour chaque train. Heureusement, le vent tombait bientôt, et on
espérait que la neige ne s'accumulerait pas sur la voie.
Le train express qui part d'Avricourt, en temps ordinaire, vers
neuf heures du matin, avait plus d'une heure de retard. Les
trains de marchandises étaient supprimés totalement sur la ligne
de Remiremont à Saint-Maurice.
Enfin, on apprenait dans la matinée, à Nancy, qu'un train était
resté en détresse sur la ligne de Cirey, entre Blâmont et
Frémonville. »
19 mars 1895
Héming. - La gendarmerie de Blâmont a mis en état d'arrestation
le nommé Frédéric Hetzel, âgé de 14 ans, demeurant chez ses
parents à Blâmont. Hetzel qui, il y a quelques jours, était
domestique chez M. Ferdinand Cherrier, cultivayeir à Héming
(Alsace-Lorraine), avait volé dans la maison de son patron une
montre appartenant à un autre domestique Ferdinand Dastillung.
C'est sur la plainte de ce dernier, que Hetzel, qui s'était
réfugié chez ses parents, a été mis en état d'arrestation.
22 août 1899
Flibustière. - La femme arrêtée le 13 août pour avoir tenté de
demeurer « à l'oeil » dans les hôtels et qui disait se nommer
Marie Petitfils, propriétaire à Blâmont, a logé, il y a trois
semaines, dans un hôtel de Morhange sous le nom de Marie
Geoffroy, de Neuilly près Paris. . Elle y a dupé l'hôtelier pour
la somme de 92 mark. Cette femme a toutes les allures d'une
flibustière de haute école. Elle est de taille moyenne, mince et
le type juif. Elle porte une robe verte et une jaquette grise.
8 octobre 1899
MEURTHE-ET-MOSELLE
Avricourt. - Mercredi matin, le train de Cirey à Avricourt a
tamponnée, sur la voie ferrée, entre les stations de Frémonville
et Blâmont, un boeuf qui s'y trouvait égaré.
Le mécanicien avait pu arrêter sa machine, et l'animal fut
traîné sur un parcours d'environ 40 mètres et eut la tète
écrasée.
De ce fait, le fourgon de tête du train a déraillé, occasionnant
une heure et demie de retard.
21 juin 1907
AVRICOURT
Le prince de Saxe-Weimar victime d'un accident d'automobile. -
Le prince de Saxe-Weimar, accompagné du baron van der Hoeven,
avait passé la frontière à 2 heures du matin, se rendant à Paris
en automobile. Un sérieux accident lui est survenu prés de
Barbas-Blamont.
L'automobile s'est jetée contre un haut talus. Le prince et le
baron ont été projetés hors de la voiture.
Le chauffeur a été sérieusement blessé.
La voiture est brisée. |