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Stratégie militaire : Défenses naturelles - 1867
 


Considérations sur les défenses naturelles et artificielles de la France en cas d'une invasion allemande, par Mr., lieutenant-colonel de l'État-major général...
Ed. Paris 1867
Traduit de l’allemand par A. Bacharach, Capitaine au 2ème régiment du génie

En suivant la route de Paris, l'armée ne saurait négliger le camp retranché qui serait construit autour de Marsal, dont les distances à Lunéville, Blamont et Sarrebourg varient de cinq, à sept lieues, à moins qu'un corps spécial n'ait été chargé de l'observer.
Une voie ferrée suit la grande route de Paris et favorisera la défense. Cette route passe à travers un pays presque découvert. A Blamont, elle est coupée par la Vezouse qui prend sa source dans les Vosges, au pic du Donon et se jette dans la Meuse à Lunéville, après avoir reçu la Richeval, la Blette et la Verdurette. Entre Blamont et Lunéville, la route de Paris suit la rive gauche de la Vezouse.
On trouve une bonne position défensive à Saint-Georges, situé entre Sarrebourg et Blamont. Une forêt servira de point d'appui à l'aile gauche; l'aile droite pourra s'appuyer au ruisseau de Neufmoulin, ou au village d'Aspach, ou à la forêt de la Minière.
Plusieurs petits lacs en rendent les approches très-difficiles. Cette position ne pourrait être tournée, que par le village d'Aspach.
La position défensive qui se trouve à Richeval, derrière la petite rivière du même nom, pourra être défendue pendant quelque temps par une arrière-garde, mais elle peut être tournée par Hattigny, en suivant la vallée de la Vezouse, tandis que l'aile droite se dirigerait par les hauteurs sur Gogney et Blamont.
Blamont, situé au fond de la vallée de la Vezouse, ne peut pas être bien défendu. Mais les défenseurs pourraient occuper utilement les hauteurs de la rive gauche de la Vezouse et dominer ainsi les débouchés de la ville. Ils obligeront peut-être l'attaquant à tourner cette position, en partant d'Aspach ou d'Hattigny et en passant par Haute-Seille et Cirey-les-Forges.
D'autres positions défensives se trouvent encore à Barbas, Domèvre, Herbéviller et Ogéviller entre Blamont et Lunéville, mais elles peuvent toutes être tournées si l'attaquant se dirige sur Lunéville en suivant la vallée de la Meurthe qui n'en est pas éloignée.
Lunéville est une ville ouverte, difficile à défendre. Sa garnison pourrait néanmoins résister quelque temps, si l'on établissait des ouvrages de campagne à l'est de la ville entre la Vezouse et la Meurthe. Les défenseurs trouveront, en outre, sur les hauteurs rapprochées, situées à l'est de Lunéville, une position très-bonne pour en dominer les débouchés.
Cette ville a une certaine importance en ce qu'elle forme le point de croisement des routes de Strasbourg, Schelestadt, Épinal, Rambervillers, Charmes, Paris, Metz, Sarrelouis, Sarrebruck, Sarreguemines et Fenestrange. Le chemin de fer de Paris à Strasbourg passe à une petite distance de la ville. La grande route de Paris traverse la Meurthe à Saint-Nicolas, à trois lieues au nord-ouest de Lunéville.

 

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