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Colonel Moïse Boris (1808-1884)
 


Moïse Boris, né à Chambrey le 13 novembre 1808, est le fils de Cerf Abraham Boris(Chambrey 1778 - Chambrey 1814) qui a épousé à Blâmont, le 20 décembre 1803, Seurette Sara Spire (Blâmont 1786 - Blâmont 1846).
La famille est intégrée à la communauté juive de Blâmont, où nait le premier enfant, Abraham le 6 pluviose an XIII (26 janvier 1805), puis Henriette le 19 mars 1806. Si le quatrième, Albert, nait cependant aussi à Chambrey le 31 janvier 1811, les documents relatifs à Moïse Boris l’indiquent encore domicilié à Blâmont en 1845.

Il est fait chevalier de la légion d’honneur en tant que chef de bataillon au 44ème régiment de ligne 6 février 1856, officier de la légion d’honneur le 12 août 1864 en tant que colonel du 39eme régiment de ligne.

Après la guerre de 1870, la famille est domiciliée à Paris, lorsque le 3 juillet 1872, Moïse (alsacien-lorrain puisque Chambrey est en Moselle) opte pour la nationalité française.

Moïse Boris décède à Paris (rue Menessier à Montmartre) le 13 juillet 1884 (la date de décès est fausse dans l'article de L'Univers Israëlite ci-dessous).


Registre d'état civil de Paris 18ème arrondissement - 1884


L’univers israélite
26 septembre 1913

Le Colonel Boris
(1808-1886)

Le Second Empire n'a pas compté d'officiers généraux israélites ; les temps n'étaient pas encore arrivés où le fait d'appartenir à la religion de Moïse n'était plus un vice rédhibitoire interdisant l'accès
aux étoiles. Nombreux étaient pourtant les officiers israélites qui étaient entrés dans l'armée sous la monarchie de juillet. Plusieurs arrivèrent brillamment au grade de colonel, qu'ils ne dépassèrent pas, étant donné le parti-pris de ne pas les laisser aller plus loin, et on a pu voir - chose inouïe - un chef de cabinet du Ministre de la Guerre, colonel d'État-major d'une très grande valeur, ne pas arriver au grade de général, en raison de son origine confessionnelle.

Nous allons faire connaître, dans les lignes qui vont suivre, les services d'un de ces colonels qui, malgré son entrée tardive à Saint-Cyr, fut chef de bataillon à 40 ans, colonel à 53 ans et qui eût pu
légitimement aspirer au généralat. Il s'agit du colonel Boris.
Le colonel Boris (Moïse) naquit à Chambrey (Moselle) le 13 novembre 1808 ; il était fils de Cerf Boris et de Sara Spire. Destiné primitivement à une autre carrière que la carrière militaire, il s'engagea comme soldat au 31me d'infanterie le 4 février 1831, y devint caporal un an après et fourrier le 2 décembre 1832. Ce fut à son corps qu'il se prépara aux examens de St-Cyr, où il entra le 17 décembre 1833, à la limite d'âge extrême de 25 ans. Elève d'élite, puis caporal et sergent en 1834, Boris quitta l'école spéciale militaire le 1er octobre 1835, nommé sous-lieutenant au 34me d'infanterie. Lieutenant en 1840, il fut détaché en 1842 à St-Cyr, comme répétiteur du cours de topographie, et passa capitaine le 30 septembre 1846, au choix des Ecoles militaires.
Survint la révolution de 1848 et les malheureuses journées de juin. Le capitaine Boris, comme beaucoup d'officiers du cadre de l'école, participa aux opérations dans Paris avec les élèves de la Ire division. Le 24 juin, il reçut un coup de feu qui lui traversa l'aisselle gauche. De ce fait il fut promu le 15 juillet 1848 chef de bataillon au 24me d'infanterie, régiment qu'il quitta quelques jours après pour passer au 44me régiment d'infanterie, qui était en Algérie.
Remis de sa blessure, il rejoignit son corps le 5 novembre suivant et resta en Algérie jusqu'au 18 août 1849, après avoir assisté au combat de Beni-Ouragh. Le 2 décembre 1850, il reçut la décoration de chevalier de la Légion d'honneur.
Désireux de faire campagne, il obtint de passer le 26 août 1855 au 30me d'infanterie qui se trouvait en Crimée ; mais il ne put rejoindre son corps que le 13 septembre 1855, trop tard, par conséquent, pour pouvoir assister à la prise de Sébastopol, qui avait eu lieu le 9 septembre. Il resta en Crimée jusqu'au 10 mars 1856, après avoir été nommé, le 6 février précédent, lieutenant-colonel au 64me de ligne.
Rentré en France, le lieutenant-colonel Boris continua à servir au 64me et fit avec le régiment toute la campagne d'Italie, où il assista aux batailles de Magenta et de Solférino dans le 3me corps, commandé par le maréchal Canrobert. Le 12 août 1861 il fut promu colonel et reçut le commandement du 39me régiment d'infanterie, où lui fut accordée, le 12 août 1864, la rosette d'officier de la Légion d'honneur.
Le colonel Boris se trouvait donc colonel à 53 ans ; il pouvait, en raison de ses services, de ses campagnes et de sa blessure, arriver au grade de général. Néanmoins, ainsi que nous l'avons expliqué plus haut, on le laissa sept années à la tête de son régiment et ce brave soldat, atteint par la limite d'âge du grade de colonel, dut prendre sa retraite le 15 octobre 1868. Il se retira à Paris, où il vécut encore dix-huit années et où il mourut le 14 juillet 1886, après avoir eu la douleur de voir son pays natal tombé au pouvoir de l'étranger.
En dehors de sa décoration d'officier de la Légion d'honneur, il était titulaire de la médaille commémorative de la campagne d'Italie et de la médaille de la Valeur Militaire de Sardaigne.
Le colonel Boris était resté célibataire ; il avait eu un frère, Albert Boris, qui, après avoir passé par l'Ecole Polytechnique, était devenu ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées. Un petit-fils de ce dernier, le petit-neveu par conséquent du colonel, M. le capitaine breveté d'artillerie Pierre Boris est actuellement attaché à l'Etat-major du 20me corps d'armée à Nancy.
Général J. DENNERY,
du cadre de Réserve
(de Metz).

 

Rédaction : Thierry Meurant

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