Avricourt. - Le fermier
Laurent Becker de notre commune, avait engagé le 15 de ce mois
un nouveau domestique, jeune homme d'une vingtaine d'années.
Vendredi, 17 de ce mois, le dit domestique, accompagné du fils
de son patron, alla labourer un champ près d'Igney-Avricourt.
Mais lorsque le moment de s'en retourner fut arrivé, le
domestique prit un des chevaux et s'éloigna. Heureusement il fut
arrêté près du village de Repaix, par des douaniers français
auxquels il avait paru suspect, et remis par eux aux mains de la
gendarmerie qui le conduisit à Blâmont et renvoya immédiatement
le cheval au fermier.
Verdenal. - Deux morts
subites en deux jours. - Le 5 avril, le nommé Henry (Joseph),
âgé de 60 ans, taillandier, demeurant à Verdenal, travaillait à
la taillanderie de Blâmont, quand tout à coup il est tombé à la
renverse sans prononcer une parole. On s'est empressé de le
relever ; mais à peine l'avait-on assis sur une chaise, qu'il a
rendu le dernier soupir. M. Hanriot, docteur-médecin de Blâmont,
a constaté que Henry avait succombé à une congestion cérébrale.
Henry laisse une veuve et trois enfants dans une position assez
aisée.
Le 6 avril, vers huit heures et demie du matin, le sieur
Houillon (Auguste), âgé de 61 ans, propriétaire à Verdenal,
travaillait dans les champs, à 300 mètres environ du village,
quand il est tombé tout à coup la face contre terre. Des
personnes qui se trouvaient non loin de là sont accourues et
l'ont relevé, mais il est mort aussitôt. M. Zimmermann,
docteur-médecin à Blâmont, a constaté que Houillon était mort
d'une congestion cérébrale. Houillon laisse une veuve et quatre
enfants dans une position aisée.
Les dégâts causés, le 3 juin,
dans les campagnes par la grêle sont considérables. En voici
l'estimation approximative : Marainviller, 800 fr. ;
Thiébauménil, 6,584 fr. ; Manonviller, 121 600 fr ; Benaménil,
34,375 fr.; Blâmont, 31,400 fr ; Barbas 67,710 fr. ; Blémerey,
15,450 fr. ; Chazelles, 2,680 fr. ; Saint-Martin, 33,570 fr. ;
Verdenal, 9,700 francs.
Le 31 mai, un orage, accompagné de grêle, avait occasionné dans
la commune de Seicheprey, des dégâts évalués a 17,000 francs ;
soit, pour toutes ces communes, un total respectable de 341,049
francs, couverts par aucune assurance, Seul, un propriétaire de
Blâmont était assuré pour une somme de 800 francs.
Blâmont. - On écrit de
Deutsch-Avricourt au Lorrain :
Hier vendredi, 4 mars, ont été vendues, à Blâmont
(Meurthe-et-Moselle), différentes valeurs ayant appartenu à M.
Mézière, ex-banquier. Vos lecteurs vous sauront gré de leur
donner un aperçu du prix donné pour quelques-unes de ces
valeurs.
10 actions du chemin de fer de Cirey-Blâmont-Avricourt, émises à
500 fr., ont été adjugées à 710 fr. les premières, et 720 fr.
les cinq dernières. - Ajoutez à cette somme cinq pour cent net
de tous frais.
43 actions de la Société la Verrerie de Vallérysthal, émises â
1,000 fr. jadis, ont été achetées par lots à 2,000, 2,100 et 2
200 fr. par M. Hinselin, rédacteur et directeur du journal
l'Impartial, de Nancy.
45 actions de la Compagnie d'assurances « Rhin-et-Moselle » ont
été vendues à 260 fr. l'action. L'acheteur serait, dit-on, le
directeur lui-même ou tout au moins l'administration de ladite
Compagnie.
L'action du journal de Lunéville a été cotée 80 fr.
On se rappelle qu'au moment de la faillite Mézière, on a dit que
la filature de Blainville a causé la déconfiture. Des actions
émises à 5,000 fr. ont été vendues à Lnuévi le, il y a un mois,
90 fr. A la Bourse de Blâmont, - qu'on nous permette
l'expression - ces actions, ou plutôt ces billets de loterie ont
été achetés 400 fr. : hausse, 300 fr. Les créanciers de la
faillite ont donc tout lieu de se réjouir, leurs affaires vont
bien relativement.
Huit jours auparavant, on a vendu les immeubles du notaire
Thouvenel: l'un a été acheté à poids d'or, par un commerçant de
la localité, l'autre, le plus important, c'est-à-dire la maison
d'habitation, est échu à M. le docteur Hanriot.
Le même jour ont été mises en vente différentes propriétés
appartenant à Mme Mézière, mais hypothéquée par le notaire, pour
se couvrir d'une somme de 60,000 fr. prêtée à M. Mézière avec
l'échange de la signature de sa femme. Aucune des propriétés n'a
été adjugêe, les mises à prix étant trop élevées.
Le correspondant du Lorrain lui dit qu'il est toujours question
de faire rendre gorge â M. R... le fondé de pouvons de la banque
de Blâmont, qui aurait trouvé le moyen de toucher la dernière
année 46000 fr. Vingt mille francs de boni a Blâmont, autant à
Sarrebourg, plus six mille francs de traitement. Quel honnête
serviteur, et quel homme désintéressé !! - Heureusement le
tribunal de Lunéville est saisi de 1'affaire ; les agissements
de cet homme ont du reste été mis à nu à Lunéville et à Nancy,
au moment de la condamnation de de M. Mézière.
Nous avons annoncé, il y a quelque temps, continue le Lorrain,
qu'un dividende allait être distribué, fin mars, aux créanciers
de Sarrebouig; cette nouvelle est confirmée par notre
correspondant qui ajoute que la même mesure va être prise à
Blâmont à l'égard des créanciers de la maison-mère. Il faut donc
désespérer de rien, et après bien des on-dit, il est certain que
l'on aura 30 à 40 pour cent ; on est loin du chiffre primitif de
80 pour cent.
La continuation de la vente Mézière, mobilier et immeubles, doit
avoir lieu incessamment, mais les bruits de guerre
n'encourageront pas beaucoup les acheteurs. Espérons que d'ici
là le temps sera revenu au calme plat. Il y a déjà eu assez da
calamités dans le pays. Dieu veuille nous épargner encore
celle-là !
Blâmont. - Le sieur Humbert,
67 ans, de Remoncourt, s'est pendu à une poutre de sa chambre à
coucher, chez M. Malo, aubergiste. Il avait furtivement quitté
sa famille depuis quatre jours. On a trouvé sur lui la somme de
2,346 fr. Il s'adonnait depuis plusieurs mois à la boisson, et
il nourrissait depuis quelque temps des idées noires. A Blâmont,
il avait vendu son bien à M. Vormus. Il appartient à une très
bonne famille de Remoncourt, et son suicide provient d'un
dérangement du cerveau.
Domèvre. - Le 21 avril, vers
midi et demi, deux hommes, les sieurs Tannette, entrepreneur à
Lunéville, et Pierre Marcel, ferblantier à Domèvre, montaient
dans le clocher de cette commune pour réparer la croix du sommet
qui penchait depuis quelque temps.
Mais pour parvenir jusque là, il fallait sur le toit disposer
des échelles. La première tint à merveille ; mais la seconde,
accrochée à un crampon rouillé, paraissait peu sûre à Pierre,
qui engagea son compagnon à essayer sa solidité. Tannette donna
quelques secousses violentes, et le crochet ayant résisté, il le
crut assez solide et monta sur l'échelle. A ce moment, tout
cassa, et le malheureux, rebondissant au bas du clocher, vint
retomber sur le toit de l'église et de là dans le cimetière, où
il resta étendu entre deux tombes.
Le docteur Henriot, de Blâmont, prodigua au blessé les premiers
soins ; toutefois, il n'a pu se prononcer sur la gravité de son
état. Tannette a, paraît-il, plusieurs côtes brisées et des
lésions internes. Le clocher avait cinquante mètres de hauteur.
DERNIÈRES INFORMATIONS
(De notre correspondant particulier)
VIC-SUR-SEILLE, le 9 septembre (11 h. soir). - Ce soir, lundi,
vers neuf heures, un déserteur français, en grande tenue,
faisait son entrée en notre ville, en compagnie d'un douanier de
Moyenvic, que celui-ci avait cueilli à l'embranchement des
routes d'Arracourt et de Lezey, près de Moyenvic.
D'après ce que nous a déclaré un témoin oculaire qui assistait à
l'arrestation, cet individu appartiendrait au 119e de ligne;
après avoir servi pendant deux ans aux zouaves, il aurait été,
en dernier lieu, en garnison aux environs de Paris. Comme il
faisait passablement noir quand le convoi est arrivé à Vic, nous
n'avons pu distinguer le numéro du régiment sur la tunique et le
képi, et nous sommes, pour le moment, obligés de nous en
rapporter à la déclaration qui nous a été faite.
L'individu, soi-disant en garnison aux environs de Paris,
serait, d'après son récit, natif du canton de Blâmont et aurait
obtenu de son régiment une permission de vingt-quatre heures
pour venir voir de ses parents qui habitaient Nancy (jusqu'alors
son récit doit être faux, car pour venir depuis Paris jusqu'à
Nancy, une permission de vingt-quatre heures ne suffit pas) ;
ayant dépassé le délai qui lui était accordé et ne voulant pas
encourir une punition à sa rentrée au corps, il aurait jugé
prudent de mettre la frontière entra lui et son régiment - fiers
doivent être les parents qui reçoivent la visite de semblables
troupiers ! - et pour y arriver il aurait suivi le canal de la
Marne-au-Rhin depuis Nancy jusqu'à Einville sans être inquiété.
Arrivé à Einville, il a dû se diriger vers la frontière à
travers champs, laissant Valhey et Arracourt à sa gauche ; il
est venu tomber à Juvrecourt où il fit la rencontre du
garde-champêtre qui, essayant de l'arrêter pour lui faire
rebrousser chemin, ne reçût rien moins de ce mauvais garnement
qu'un coup de poing en pleine poitrine. Il va sans dire que
notre sujet n'attendit pas la réponse du représentant de la loi,
à qui il a « pilé du poivre » à grande vitesse.
Enfin, il est arrivé près de Moyenvic, à l'endroit où le
douanier de planton l'a arrêté pour l'amener à Vic et le
remettre entre les mains de la gendarmerie. Son entrée en notre
ville a été de suite signalée, surtout à cette heure où chacun
est sur sa porte pour y respirer l'air frais du soir. En moins
de temps, bien moins qu'il n'en faut pour vous l'écrire, sa peu
intéressante personne était suivie d'une foule compacte qui ne
lui a pas ménagé tous les honneurs auxquels elle avait droit en
la circonstance. Malgré la honte qui aurait dû le couvrir et
l'aveugler, il relevait effrontément la tête, regrettant à un
moment donné de ne pas être en possession de son fusil pour,
disait-il, loger quelques balles dans les tètes de cette foule
qui le huait et qui lui aurait fait mauvais parti s'il n'avait
été sous la protection d'un douanier armé. La gendarmerie, entre
les mains de laquelle il a été remis et qui lui a probablement
fait subir un interrogatoire, s'est empressée de le conduire
dans un appartement meublé de la prison cantonale. Il méritait
bien cela après une pareille étape et surtout à la suite d'une
réception aussi pompeuse ! Un Vicois.
Bébing. - On nous écrit:
« Au mois de février 1896, le nommé Victor Loux, valet de
labour, originaire de Trois-Maisons près Phalsbourg, fut
condamné par le tribunal correctionnel de Saverne, à cinq mois
de prison pour avoir, le 1er janvier de ladite année, abusé
d'une jeune personne déséquilibrée. Parmi les personnes à
décharge figurait M. C, cultivateur en notre localité. Pour
témoigner de sa gratitude envers son ancien et bienveillant
patron, L. vient, cette nuit-ci, de lui jouer un tour à sa
façon. Depuis sa libération, il était entré en condition chez un
cultivateur de Blâmont. Samedi soir, à neuf heures, il quitta la
localité et arriva ici vers minuit. La vaste habitation de G.
était plongée dans le plus grand silence. Il lui fut donc facile
de s'introduire dans la maison, d'y dérober la montre de son
ancien camarade et de s'en aller, emmenant les trois chevaux les
plus beaux et les meilleurs de l'écurie. Cependant, le destin se
chargea vite de mettre à la raison le peu scrupuleux coquin. En
arrivant à Blâmont, il ne put fournir cautionnement exigé et les
chevaux furent mis en fourrière. M. Parmentier, fermier à B.,
qui s'était, dès le grand matin, mis à la poursuite du voleur,
le rejoignit dans une auberge à Bl., lui fit rendre la montre et
le remit ensuite entre les mains de la gendarmerie française.
Quand il aura purgé la peine qui l'attend de l'autre côté de la
frontière, il sera livré aux autorités de notre pays.
Explosion à Blâmont Mercredi
vers 5 heures du soir, l'usine à gaz de M. Bailly, à Blâmont, a
été détruite et brûlée par un incendie qui avait été communiqué
par l'explosion d'un épurateur de gaz, sous pression de chaleur.
Les pertes sont grandes. Il y a assurance. M. Kissel, ouvrier de
l'usine a été renversé par la violence de l'explosion et
grièvement brûlé à la tête et au corps.
AVIS
Monsieur NORDON fils, négociant à Blâmont (Meurthe et Moselle),
et madame NORDON, née Lévy, de Delme, informent le public qu'ils
se voient dans l'obligation de démentir les bruits malveillants
qu'a fait courir sur leurs affaires un certain marchand de
vaches très malhonnête.
Lorquin. - La Gazette de
Francfort reçoit la nouvelle amusante que voici :
Le juge cantonal de L. avait à prendre, dans une affaire de vol,
la déposition d'un gendarme français (le volé lui-même), de
Blâmont, et sa femme, comme témoins. Pour éviter toutes les
lenteurs qu'occasionne ordinairement l'audition d'étrangers, le
juge invita le gendarme et sa femme à comparaître par devant lui
à la frontière. Tout près d'une ferme on installa une chaise,
moitié sur territoire allemand, moitié sur territoire français.
Du côté allemand s'assirent le juge et son greffier, buvant de
l'eau, du côté français, le gendarme et sa femme, dégustant de
la bière. L'audition terminée, juge et greffier enfourchèrent
leur vélo et pédalèrent dans la direction du siège de leur
juridiction et les témoins regagnèrent Blâmont.
Marie Harny, 32 ans, née à
Blâmont, se disant propriétaire, demeurant à Paris, est accusée
d'escroquerie. Le 18 juillet dernier elle descendit à l'hôtel
Lhuillier, à Morhange, sous le nom de Marie Geoffroy et déclara
être la nièce d'un professeur de Lunéville qu'elle voulut
attendre.
Le 7 août, elle disparut subitement sans régler la note de sa
pension, s'élevant à une somme de 95 m. et se rendit à Metz, où
elle descendit à l'hôtel de Luxembourg. Après s'être inscrite
sous le nom de Marie Petitfils, elle y resta quelques jours en
faisant une consommation de 29 m. Sommée par le patron de payer
la note, elle déclara ne posséder aucun argent. Comme elle a
déjà subi à Strasbourg et à Kehl des condamnations pour des
coups du même genre, elle s'entend condamner aujourd'hui à dix
mois de prison et à huit jours d'arrêts.
|