14 janvier 1919
BLAMONT
Justes plaintes. - Un habitant de, Blâmont écrit au Bulletin de
Meurthe-et-Moselle cette lettre où s'étalent des doléances hélas
I trop justifiées :
» Je reviens de Blâmont et de Cirey que je n'avais pas revus
depuis les derniers jours de juillet 1914 et j'en reviens le
coeur navré.
« Blâmont, le cher Blâmont d'avant-guerre, si riant, si
accueillant jadis, le Blâmont des concours de gymnastique et des
expositions agricoles, le pauvre Blâmont n'est plus qu'un
désert. Ses rues et ses places se couvrent d'herbe et de
mousses. Ses maison inhabitées et inhabitables portent des
blessures largement ouvertes ; les toitures abimées laissent
filtrer la pluie et la neige qui peu à peu pourrissent les
planches et désagrègent les murs : plus de meubles, ils ont fait
place à des décombres et des saletés sans nom.
« Et cependant pour que ces pays reprennent vie, il faudrait
nous fournir les moyens de rebâtir nos foyers, ces chers foyers
où tant de doux souvenirs sons restés accrochés, où ont vécu nos
aïeux, où nous sommes venus au monde, où, malgré tout, nous
voulons relier le passé à l'avenir.
« Mais hélas ! tout nous manque, et, ce qui est le plus triste à
dire, on nous oublie.
« Il serait en effet nécessaire avant tout de nettoyer les
maisons; de vider les décombres où pullulent toutes les
vermines, de détruire grenades et explosifs qui sont une menace
perpétuelle. Or, ce travail que nous ne pouvons faire puisque,
pour la plupart, nous sommes encore tous mobilisés, n'est-ce pas
aux prisonniers boches qu'il devrait incomber ?
« Autre chose. Depuis que la guerre est finie, que
l'Alsace-Lorraine est enfin redevenue française, chaque jour,
sang arrêt, les trains de ravitaillement défilent par Avricourt
- à notre porte - portant aux seuls Alsaciens las vivres qui
nous font défaut. Et la population restante ou rentrée n'a pour
vivre que le seul ravitaillement américain qui bientôt cessera
de fonctionner. Ce sera alors la famine, si l'on ne vient à
notre secours.
« D'autre part, les difficultés de transport sont incroyables.
Le seul moyen de transport mis à notre disposition consiste en
une auto sanitaire qui chaque jour, de Lunéville à Cirey par
Blâmont, fait un voyage - un seul - et cette auto ne peut
transporte que 10 personnes - sans bagages.
Pourtant le petit train d'Avricourt à Cirey fonctionne, mais il
est réservé au génie et les voyageurs n'ont pas le droit de s'en
servir. Cependant les malheureux que les Boches, au cours de la
guerre, ont chassé de leur domicile pour avoir plus facile de
les piller, et qui ont été obligés pour vivre en France - en
exil - de se procurer à prix d'or meubles et vivres de conserve,
voudraient avoir les moyens de ramener tout leur matériel dans
leur logis nettoyé.
« Les correspondances elles-mêmes mettent un temps infini à
parvenir. Le téléphone, si nécessaire pourtant pour les
administrations communales, n'existe pas à Cirey ; aussi pour
les communications urgentes, est-on obligés d'aller à Blâmont.
C'est encore à Blâmont' qu'il faut aller chercher le médecin,
puisque le docteur Hanriot est seul chargé du service médical
des deux cantons. Et cependant à Blâmont il ne reste que 60
personnes, quand, dans le canton de Cirey, le chiffre des
habitants présent atteint presque le millier.
« Et en tout cela, je ne puis incriminer les autorités locales,
qui font tout ce qu'elles peuvent pour améliorer la situation
précaire de leurs administrés, mais elles ne peuvent rien contre
la force d'inertie qu'on leur oppose en haut lieu.
« Mettez, Monsieur le Rédacteur en chef, votre influence
personnelle à notre disposition. Obtenez-nous les facilités de
ravitaillement dont nous avons un pressant besoin et des moyens
de transport plus complets.
« Pour avoir souffert en silence pendant plus de cinquante mois
des privations de toutes sortes et des tortures morales sans
nom, nos populations ont, elles aussi, bien mérité de la Patrie
et elles se sont, de ce fait, acquis des droits à la
connaissance du pays. Votre intervention, Monsieur le Rédacteur
en chef, leur obtiendra, j'en suis sûr, gain de cause et ce ne
sera que justice. » 17 septembre 1919L'OCCUPATION ALLEMANDE DE BLAMONT
La Croix de guerre à la Soeur Léopold. - Ceux qui ont tenu tête
aux Boches. - Noble attitude de M. le Curé. - Belle conduite de
M. Squivet.
On nous écrit de Blâmont :
Quoiqu'un peu rétrospectives, j'espère que ces lignes trouveront
un accueil sympathique parmi les lecteurs de l'Eclair de l'Est,
parce qu'elles relatent la conduite héroïque pendant la guerre
d'une vaillante enfant de nôtre chère Lorraine.
Le 20 août dernier, l'appariteur publiait dans les rues
dévastées de la petite ville de Blâmont une note de M. Bentz,
chevalier de la Légion d'honneur, maire de Blâmont, invitant la
population à assister le vendredi 22, à 9 heures du matin, à
l'hôpital où devait avoir lieu la remise de la croix de guerre
avec palme, à Mme Perrin Victoire, en religion soeur Léopold,
supérieure de l'hôpital de Blâmont. Ses amis, qui sont tout le
monde, s'étaient multipliés pour orner la cour et son entrée de
trophées de drapeaux, de fleurs à profusion, pour donner à cette
patriotique cérémonie tout l'éclat qu'il convenait.
A 9 heures, M. le Maire, entouré de son conseil, des
notabilités, des mutilés de la guerre et des décorés de la croix
de guerre, reçoit M, le général Jacquot, commandant le 21e corps
d'armée, qui apporte à la supérieure, au nom de M. le maréchal
de France commandant les armées de l'Est, la décoration de la
Croix de guerre avec palme et une citation à l'ordre de l'armée
la félicitant de sa belle conduite, la remerciant au nom de
l'armée française des soins donnés à nos blessés, de son
inlassable dévouement et de sa résistance opiniâtre aux
exigences de l'envahisseur pendant les quatre ans passés de
l'occupation allemande.
Apres la lecture de la citation à l'ordre de l'armée qui rendait
hommage à ses exploits, au milieu de la profonde émotion de
l'assistance, qui s'était rendue nombreuse à l'invitation de M.
le maire, M. le général Jacquot lui adressa ses félicitations
personnelles et épingla l'insigne des braves sur la poitrine de
la courageuse supérieure.
Après l'accolade, M. le sous-préfet de Lunéville, dans une
chaleureuse allocution, apporta à son tour à la nouvelle décorée
ses félicitations au nom du gouvernement.
II faut avoir, comme l'auteur de ces ligues, vécu toutes les
angoisses de cette terrible période du 4 août 1914 au 5 octobre
1918, au milieu des périls de tous les instants auxquels
l'hôpital était particulièrement exposé par sa proximité des
buts de tir de l'artillerie française, pour apprécier les
mérites et les vertus de nos admirables religieuses qui, toutes,
rivalisèrent de zèle pour seconder leur digne supérieure dans
les insurmontables difficultés que l'invasion subite de l'ennemi
avait déchaînées sur leur établissement. À ce premier début
succédait bien vite autour de Blâmont des combats meurtriers
d'où les blessés français et allemands affluaient sans cesse,
jour et nuit, à l'hôpital dont les Allemands s'étaient emparés
et où ils commandaient en maîtres, en maîtres allemands comme on
n'en voit que dans cette nation. Vociférant les injures, la
haine de la France et des Français. Nos religieuses chassées de
leurs offices par les médecins durent céder la place à une bande
de gourgandines qui suivaient les troupes soi-disant comme
infirmières, jusqu'au jour où un retour offensif de nos armées
les refoulèrent sur Sarrebourg, mais hélas ! pour quelques
heures seulement, aussi le personnel de l'hôpital eut à subir
les plus cruels traitements au milieu du continuel fracas des
obus arrêtant la marche de ces nouveaux Huns, qui accusaient
tout le monde de tirer sur leurs troupes, de communiquer par
téléphone caché avec l'armée française. De continuelles
perquisitions avaient lieu dans les chambres, au clocher, et
dans les meubles, dans les lits et le revolver au poing ces
forcenés sommaient les occupants de leur montrer des téléphones
qui n'existaient que dans leur imagination.
Mais pour soeur Léopold ces dangers n'étaient rien, à côté des
menaces d'arrestation, d'amendes, de prison et de mort même que
les autorités ennemies proféraient contre elle à tous propos.
Plus le péril devenait imminent, plus son courage s'exaltait et
défiait la brutalité teutonne. Péril, danger, étaient des mots
d'une langue étrangère, inconnue de cette patriote lorraine
quand elle cachait, sous de faux états civils, des soldats
français échoués parmi nous, qu'elle faisait rentrer dans la
patrie envahie par les convois d'évacuation. Au milieu de tous
ces dangers, par des prodiges de sollicitude et d'ingéniosité,
malgré l'épuisement des provisions et les difficultés du
ravitaillement, elle a su trouver tels moyens de subsistance du
personnel hospitalisé, jusqu'au jour où ces bandits résolurent
le pillage qu'ils convoitaient depuis longtemps.
Le 5 octobre 1918, elle fut arrachée, avec ses compagnes, les
infirmes et les mourants, de l'établissement qu'elle avait, au
prix de tant d'efforts dirigé et tenu avec tout le bon ordre
possible. Tout ce monde, avec ce qui restait de la population de
Blâmont, fut jeté dans un train, comme du bétail, après avoir
subi d'odieuses visites de policiers allemands, sous prétexte
que nous pouvions cacher des papiers ou document dangereux pour
la sûreté de l'Allemagne, ou de l'or et de l'argent qu'il nous
était interdit d'emporter. Quantité de nos compagnons
d'infortune furent dévalisés au cours de ces opérations
vexatoires et criminelles. Ce triste convoi se mit en route pour
une destination qu'on nous laissa ignorer jusqu'à Anvers.
Pendant les soixante heures de ce pénible voyage à travers
l'Allemagne et la Belgique, le dévouement et la charité de nos
religieuses eut, hélas ! bien des occasions de se manifester.
A Anvers comme à Blâmont, les trésors de consolations et de
compassion de sœur Léopold et de ses compagnes, furent largement
ouverts à tous ceux qui en eurent besoin. Non seulement ses
compatriotes, mais les blessés, français, belges, américains en
traitement dans les hôpitaux d'Anvers reçurent de ses mains
généreuses les douceurs réconfortantes dont sa charité ne
tarissait pas.
Après ces dures épreuves, le retour au foyer ménageait à ces
saintes femmes les plus cruelles surprises. Le vandalisme
allemand n'avait laissé dans l'hôpital que la trace de ses
souillures et du pillage le plus complet. La vue de cette ruine
pouvait abattre le courage le plus ferme mais la vaillante
supérieur eut tôt fait de parer au plus pressé et, sous son
intelligente impulsion, la vie renaît progressivement dans cet
asile des déshérités.
La distinction que le gouvernement lu a décernée est une oeuvre
de justice à laquelle toute la population, qui l'a vue à son
poste, sans défaillance, applaudit de tout son coeur.
Que nos sympathiques religieuses trouvent ici, avec les
félicitations que nous adressons à leur supérieure, l'hommage
que nous rendons à leur modestie, à leur dévouement, qui n'ont
d'égale que l'indomptable énergie: qu'elles ont déployée à la
face de l'ennemi.
M. le curé Barbier reçut aussi les félicitations méritées de M.
le général Jacquot, pour être demeuré à Blâmont pendant toute
l'occupation, quand' il aurait pu, comme beaucoup, se faire
évacuer en France avec sa mère et s'épargner ainsi le chagrin de
voir celle-ci mourir près de lui, tuée par un obus au cours d'un
bombardement. Lui-même ne doit la vie qu'à un hasard miraculeux,
comme la Providence n'en réserve qu'à ses élus, qui fit rater
l'éclatement d'un obus tombé la nuit moitié au pied dû lit où il
dormait quand, dans une chambre voisine, un officier allemand
était foudroyé par un autre obus. Mais ce prêtre courageux
plaçait son devoir au-dessus de tous les dangers qu'il courait
au milieu de ces hordes de brigands. Brigands est le mot juste
qui définit leur conduite à l'égard de M. le curé Barbier, dont
le calme et le sang-froid qu'il opposait à leurs extravagantes
prétentions exaspéraient leur fureur.
L'opinion estime que des félicitations verbales, même
officielles, sont une bien modeste récompense et exprime
l'espoir qu'un jour M. le maréchal de France commandant les
armées de l'Est apprendra qu'il y avait derrière le front
allemand une population meurtrie par les événements et qu'il
saura reconnaître que M. le curé Barbier a accompli son devoir
patriotique jusqu'à l'extrême limite.
M. Squivet, ancien officier de marine, eut particulièrement à
souffrir de son courageux dévouement pour ses concitoyens, qu'il
n'a cessé de réconforter et de secourir dans la mesure de ses
moyens pendant toute la durée de l'occupation ; il reçut aussi
les félicitations de M. le général Jacquot.
Lui aussi aurait pu se faire évacuer en France, où ses enfants
le réclamaient. Mais avec une abnégation admirable, il a estimé
que sa place était au danger, prenant sûr sa maigre ration de
ravitaillement pour secourir ceux que la faim torturait,
ensevelissant et enterrant lui-même, malgré l'interdiction des
autorités allemandes, nos blessés qui décédaient à l'hôpital.
Au cours d'une perquisition, qui fit découvrir, son uniforme
d'officier, qui dormait depuis quarante ans dans une armoire
ouverte, il fut arrêté, emprisonné préventiment pendant
plusieurs semaines, sans lit, sans, nourriture et finalement
traduit devant un conseil de guerre, qui ne put rien relever de
condamnable à sa' charge que sa bienveillante sollicitude à
l'égard de la malheureuse population de Blâmont. Il fut acquitté
après des plaidoyers ridicules, mais son dévouement patriotique
était fait pour déplaire à ses persécuteurs, aussi il n'est pas
d'avanies qu'il n'ait eu à subir jusqu'au dernier jour de
l'occupation.
Cette relation sommaire des événements qui se sont passés à
Blâmont pendant cette terrible guerre est écrite par un témoin
qui a vu et assisté à tous les épisodes qu'il dépeint, mais dont
le cadre pourrait être beaucoup plus étendu par les outrages,
les vols, le pillage, les fusillades d'innocents, les victimes
des nombreux bombardements que notre malheureuse population eut
à subir pendant près de cinq années. 25 septembre 1919BLAMONT
Croquis de l'occupation boche en 1915.
- Un bambin déambulant dans la grande rue de Blâmont rencontre
deux officiers boches dont l'un s'écrit en l'arrêtant : « Oh !
le choli betit ennemi ». Il le prend dans ses bras et lui dit
avec un ton où un Boche aurait pu reconnaitre de l'émotion, mais
pas nous « Gomme tu ressembles à mon Fritz ! » l'embrasse et le
repose à terre.
Le gosse prend le coin de son tablier, crache dessus et se
frotte vigoureusement les joues en se sauvant au galop vers sa
mère, la suppliant en pleurant de laver la souillure du Boche.
Et ils prétendaient germaniser cette race ! Allons donc ! 1er octobre 1919Association des Mutilés et Anciens Combattants de la Grande
Guerre
(Région de l'Est)
Siège social : 2, rue Lafayette à Nancy
La première réunion et conférence, faite par l'A. M. C., à
Blâmont, le dimanche 28 courant, au cours de laquelle furent
exposés les droits des mutilés et anciens combattants, de leurs
veuves, ascendants et orphelins, a eu son plein effet. De
nombreux intéressés, ignorants de leurs droits, ont été
renseignés gracieusement. Tous les anciens combattants présents,
non encore inscrits à l'association, se sont enrôlés comme
membres actifs, et ont compris l'intérêt de se grouper pour
affirmer leurs droits et faire triompher, non seulement leurs
revendications, mais encore pour assister, par leur appui et
leurs conseils, les compagnes, enfants et ascendants de leurs
camarades tombés au champ d'honneur.
Un bureau provisoire est formé désormais en attendant
l'organisation définitive de la section cantonale de Blâmont.
Tous renseignements seront communiqués gracieusement par
l'intermédiaire de M. Malo, huissier à Blâmont.
L'A.M.C. 2 octobre 1919BLAMONT
La citation de soeur Léopold. - Nous avons raconté dernièrement
la remise de la croix de guerre à Mme la supérieure de l'hospice
de Blâmont.
Nous sommes heureux de reproduire aujourd'hui le texte de la
citation à l'ordre de l'armée qui lui a été décernée et qui, en
lui faisant honneur honore aussi une fois de plus la
Congrégation de Saint-Charles dont de nombreuses soeurs ont
mérité par leur courageux dévouement des distinctions analogues.
« Mme Victoire Perrin, en religion sœur Léopold congrégation de
Saint-Charles, supérieure de l'hôpital-hospice de Blâmont :
supérieure à l'hôpital de Blâmont, est resté, à la tête de la
maison pendant toute l'occupation allemande. D'une charité et
d'un dévouement sans borne, a donné ses soins en pleine bataille
des 14 et 22 août 1914, aux blessés français. Par la suite au
cours de la campagne, a caché à plusieurs reprises des
patrouilles égarées dans les lignes allemandes et les a aidées à
regagner nos lignes sans souci des représailles ennemies
auxquelles elle s'exposait. » 9 octobre 1919A l'exception d'Athienville, Blâmont, Angomont et Avricourt,
toutes les écoles de l'arrondissement de Lunéville ont pu être
ouvertes pour la rentrée des classes. A Athienville et Blâmont,
les entrepreneurs demandent une dizaine de jours pour la
terminaison des travaux de réfection et ont fait valoir les
difficultés du transport des matériaux et du recrutement de
personnel spécialiste. Pour Avricourt, il a été décidé que les
enfants iraient temporairement en classe au Nouvel-Avricourt,
distant d'à peine 500 mètres de l'ancien ; enfin, pour Angomont,
dont la réparation de la maison d'école n'a été envisagée que
tardivement, et où il n'y a encore que cinq enfants, un délai de
trois semaines est nécessaire. 16 octobre 1919BLAMONT
Vol de titres. - Le parquet de Lunéville vient de faire écrouer
les sieurs Trabach, débitant, et Roque, domiciliés à Blamont, où
ils avaient continué d'habiter pendant l'occupation allemande.
Ces deux individus s'étaient présentés, il y a quelques jours,
au guichet d'une banque, pour ÿ percevoir des; coupons détachés
de titres volés qui étaient frappés d'opposition.
Le parquet, averti aussitôt, ordonna une enquête qui fut suivie
d'une perquisition opérée au domicile des deux possesseurs de
coupons.
Au cours de cette visite domiciliaire, les titres volés furent
retrouvés ; Roque et Trabach alléguèrent comme excuse qu'ils les
avaient achetés à des Boches dans l'intention de les remettre à
leur propriétaire.
Ce soupçon de probité ne dura sans doute pas bien longtemps,
puisque les deux individus se sont fait pincer en voulant battre
monnaie des coupons qu'ils avaient détachés. 22 novembre 1919Lunéville. - Tribunal
correctionnel. - Audence du 19 novembre. [...]
- La deuxième affaire est celle des titres de Blâmont.
Pendant l'occupation allemande, le nommé Rock Constant, employé
à la pharmacie Job, à Blâmont, a acheté à un soldat boche des
titres qu'il paya 100 francs. Parmi ceux-ci s'en trouvait un
nominatif appartenant à Mme Virrion.
Après l'armistice. Rock se rendit à Nancy, au bureau d'une
banque, où il demanda, s'il pourrait toucher lés coupons des
titres achetés, disant qu'il serait heureux de découvrir les
propriétaires desdits titres.
Comme il avait rendu le titre nominatif à Mme Virrion, et que
les renseignements fournis sur lui sont excellents, le tribunal
acquitte Rock. 24 mars 1920Le traître de Vaucourt condamné en conseil de guerre
Nous avons annoncé hier, mardi, que le conseil de guerre de la
20e région allait juger un vieillard de 77 ans, nommé Joseph
Losson, domicilié à Saint-Avold, mais qui était en août 1914,
fermier à Vaucourt (Canton de Blâmont).
Comme nous l'avons dit, dans le courant de la nuit du 30 au 31
août 1914, un coup de feu avait été tiré à Vaucourt et un soldat
allemand blessé par le projectile ; les soupçons des Allemands
se portèrent sur un cultivateur, M. Leclère, âgé de 61 ans, et
sur son fermier, Joseph Losson.
Les deux hommes furent arrêtés et conduits au lieudit « Le
Moulin de Lagarde ».
Le lendemain Leclère était fusillé, tandis que Losson était
remis en liberté et nommé maire de Vaucourt par les Allemands.
La séance
Les débats sont présidés par M le colonel Fondeur, du 8e R.A.C.;
le siège de commissaire du gouvernement est occupé pat M. le
commandant Bourgoin et celui de la défense par Me Xardel.
Avant que commencent les débats, le président fait l'éloge de M.
Leclère ; il rend hommage à son patriotisme : « C'est en héros
qu'il est tombé, dit-il ; étant attaché au poteau, les
Allemands, lui promirent la vie sauve s'il voulait devenir sujet
du kaiser. Trois fois M. Leclère répondit : Non.
« Immédiatement après, il s'écria : « Je suis heureux, car je
meurs sur la terre de France. »
« Puis, sans avoir les yeux bandés, il attendit. Un commandement
bref et M. Leclère, tombait, la poitrine percée de huit balles.
»
M. le colonel Fondeur adresse ses sincères condoléances à la
famille du héros.
Puis les débats commencent. :
L'accusé est de petite taille. Il semble doué d'une très grande
force de caractère. Il est atteint d'une légère surdité, aussi
lui installe-t-on un siège devant la barre des témoins.
C'est sans faire aucun mouvement qu'il écoute la lecture de
l'acte d'accusation,
L'interrogatoire
Le président. - Avant toutes choses, avez-vous opté pour la
France ?
- Non.
- Vous étiez donc devenu Allemand depuis 1870 ?
- Non, je suis Lorrain.
- Vous avez trois fils ?
- Oui.
- Sont-ils Français et où étaient-ils en 1914 ?
- A Vaucourt, mais ils n'étaient pas naturalisés.
- Ils n'ont donc pas été soldats en France ?
- Non-, ils vont l'être.
- Quel âge ont-ils ?
- Deux ont 28 ans et un autre 26.
- Pourquoi n'ont-ils pas servi ? Ils auraient pu faire comme
beaucoup, s'engager.
- Oui, je le sais.
- Vous étiez dans la même maison que ce pauvre Leclère dans la
nuit du 30 au 31 août ?
- Oui, j'y suis rentré -pour, coucher à 20 heures et, à 22
heures, j'ai entendu un coup de feu.
- Vous saviez qui l'avait tiré ?
- Non, mais les Boches sont venus, tout de suite, me menaçant de
leurs revolvers et de leurs baïonnettes ; je leur ai demandé
pardon.
- On ne demande pas pardon aux Boches!
- Vous ont-ils demandé qui avait tiré ?
- Non.
- Comment êtes-vous parti ?
- A 22 heures avec M. Leclère.
- L'un à côté de l'autre ?
- Oui.
- Avez-vous causé ensemble ?
- Non.
- Quand et comment Leclère vous a-t-il avoué qu'il avait tiré ?
- A Lagarde, j'ai causé avec lui mais seulement quelques mots,
et M. Leclère m'a avoué avoir tiré ; je lui ai répondu : « Dans
quelle situation m'ayez-vous mis. »
- Et vous l'avez dénoncé ?
- Oui, mais j'ai eu de la peine pour lui, c'est malheureux qu'il
ne soit pas là pour le prouver.
- On vous a interrogé ?
- Oui.
- Que vous a-t-on demandé ?
- Je ne sais plus, j'étais fatigué, mais l'officier boche m'a
dit le premier que Leclère avait avoué avoir tiré, et j'ai
confirmé ses dires.
- Vous aviez confiance dans les Boches ?
- Non.
- Avez-vous vu le revolver ?
-Oui, M. Leclère me l'avait montré, quelques jours auparavant.
- Votre affirmation jette un trouble, profond dans notre esprit,
car Leclère n'a jamais possédé de revolver. Vous avez également
dit qu'après l'exécution, on avait, fouillé M. Leclère et qu'on
avait trouvé le révolver dans une de ses poches. Or, les hommes
chargés -d'ensevelir le cadavre déclarent que c'est faux. Et
pouvez-vous dire ou est passé l'argent de M. Leclère ?
- Je ne sais pas.
- L'officier boche vous a chargé de rechercher le fusil avec
lequel M. Leclère avait tiré et, en plus de la -vie sauve, il
vous avait également promis une belle récompense.
- J'ai répondu que j'essaierais de le faire, mais je n'osais
plus rentrer dans la maison de M. Leclère.
- Après avoir failli être fusillé, vous avez été nommé maire de
Vaucourt par les Allemands ?
- Pas maire, mais gardien du village.
- C'est extraordinaire. C'est que vous leur avez rendu service ?
- Non.
- Combien de temps après son exécution le jugement condamnant
Leclère a-t-il été rendu ?
- Je ne peux pas le dire.
- Vous ne pouvez pas nous dire où est passé l'argent ?
- Non.
- Dans le courant de juin 1919, Mme Leclère s'est rendue à
Vaucourt et vous lui avez dit que c'était de la faute des
Allemands que son mari avait été fusillé.
- Je ne voulais pas lui dire franchement que c'était lui qui
avait tiré.
- Que faisiez-vous; un certain jour dans le cimetière, avec un
officier allemand ?
- J'étais là pour voir si aucun Boche n'emportait rien.
- Et après ?
- L'officier boche me demandait où était l'église.
- Elle se voit de loin, l'église.
-- Oui, mais il voulait y aller sans être vu.
- Pour voler quelque chose, sans doute le tabernacle le tentait.
Vous deviez votre location à M. Leclère ?
--Oui, six mois.
- Ne vous avait-il pas prêté d'argent
- Non.
- Vous êtes allé ensuite dans un camp de concentration, à
Ingolstadt ?
- Oui, comme tous les maires.
- Alors, vous étiez maire ?
- Non, ils m'ont pris sur la route.
Les témoins
L'audition des témoins commence.
M. Fressard, commissaire de la 15e brigade mobile est entendu,
le premier.
Il résulta de son enquête, habilement conduite, que tous les
otages de Vaucourt interrogés par les Allemands avaient affirmé
que Leclère me pouvait être l'auteur du coup de feu. Seul
Losson, qui causait allemand, a été entendu séparément et aucun
procès-verbal ne fut fait de son interrogatoire.
Au cours d'une première enquête, dont le dossier fut égaré, M.
Fressard avait interrogé M Picard, ancien maire, qui avait
déclaré avoir eu sa casquette traversée par des chevrotines.
Au cours de la deuxième enquête, il déclara ne plus se rappeler
de rien.
M. Joseph Picard, ancien maire, vient à son tour.
Le président. - Savez-vous si on a tiré dans la rue ?
- Oui.
- La première, fois, vous avez dit avoir reçu des chevrotines.
- Oui, le 11 août, à 9 heures du matin.
- Le 11 août, les Allemands n'étaient pas à Vaucourt, il n'y
sont revenus que le 12. Qui avait tiré ?
- Je ne sais pas.
- Au cours de votre deuxième déposition, vous avez dit avoir vu
la tracé d'une balle dans la porte de la grange ?
- Oui.
- Vous avez été conduit à Lagarde ?
- Oui, le 31 août.
- Comment avez-vous su que Leclère était fusillé ?
- En arrivant.
Le 11 septembre, on vous remit un porte-monnaie contenant 53
francs et une montre appartenant à Leclère ?
- Oui.
- Que sont devenus les 18.000 francs qu'il possédait ?
- Je ne sais pas.
- Vous êtes retourné à Vaucourt ?
- Comment se fait-il que Losson ait été nommé maire ?
- Je ne sais pas : il est parti quand je suis rentré.
M. Helluy, instituteur à Lagarde, a servi d'interprète entre les
otages et les autorités allemandes. Pour Losson seul, on le pria
de e retirer. Le témoin déclare qu'une certaine somme fut
trouvée sur Leclère, mais il ne sait pas à qui elle fut remise.
Mme Leclère vient déclarer que Losson devait de l'argent à son
mari et cela depuis longtemps déjà. Lé président renouvelle ses
condoléances à Mme Leclère.
M. Leclère, frère de la victime, vient confirmer les dires de sa
belle-soeur et déclare que Losson et Leclère n'étaient pas en
très bons termes.
Réquisitoire et plaidoirie
Le commandant Bourgoin rappelle brièvement les faits et réclame
contre l'accusé une peine sévère.
Me Xardel s'efforce d'atténuer le crime de son client et demande
pour lui l'acquittement.
Le jugement
Après, un quart d'heure de délibération, le conseil rentre en
séance et reconnaît, par 5 voix contre 2, Losson coupable du
crime qui lui est reproché, mais lui accorde les circonstances
atténuantes.
En conséquence, Losson est condamné à 5 ans de réclusion.
J.M. 29 mars 1920BLAMONT
Dons. - Une somme de 340 francs a été versée par M. Squivet,
pour l'hospice de Blamont, et une autre somme de50 francs a été
versée au bureau de bienfaisance par M. Mantoux, boucher, à
l'occasion du mariage de sa fille. 9 juin 1920Pendant l'occupation allemande. - Mme veuve Pinoit avait, avant
son départ de Blâmont, en juillet 1918, rangé dans une malle une
quantité d'objets mobiliers et de valeurs appartenant à Mmes de
Landres et de Martimprey, au service desquelles elle se
trouvait. Elle confia, cette malle aux époux Trabach, ses
cousins et crut la leur reprendre à son retour de Vienne
(Isère), son pays d'origine.
Les époux Trabach lui expédièrent à son domicile un beau jour,
mais le hasard voulut que Mme de Marlimprey, de retour ce
jour-là à Blâmont, reconnut la malle sur le quai de la gare et
en fit retirer ce qui lui appartenait.
La veuve Pinoit, sur laquelle, sont fournis de mauvais
renseignements de moralité, prétend avoir eu l'intention, de
rendre les objets à ses anciennes patronnes, dès qu'elle aurait
eu leur adresse ; les époux Trabach affirment, de leur côté,
n'avoir pas eu connaissance de l'origine frauduleuse du dépôt à
eux confié par leur cousine. Ceux-ci sont relaxés du délit de
vol et de complicité. Mais, par contre, la dame Pinoit est
condamnée à trois mois d'emprisonnement. 25 juin 1920FREMONVILLE
Accident d'auto. - Lundi dernier, l'automobile de M. Madelrieu,
marchand de meubles à Lunéville, conduite par M. Mas, pénétrait
dans Frémonville, elle était arrivée à la hauteur des premières
maisons du village, quand elle entra en collision avec un
cycliste. Les roues de l'auto passèrent sur le corps de ce
dernier.
M. Mas arrêta de suite, la camionnette et releva le blessé, M.
Laurent, 23 ans, habitant la commune, pour le transporter à son
domicile. M. le docteur Hanriot, de Blâmont, mandé de suite a
constaté; une fracture du maxillaire inférieur et des contusions
multiples sur tout le corps. 7 juillet 1920Une chasse tragique
Le maire de Saint-Martin tué par son fils
Un terrible accident vient de jeter la consternation dans la
petite commune de Saint-Martin, située à huit kilomètres
d'Emberménil, dans le canton de Blâmont.
M. Edouard Pierron, cultivateur, maire de la commune, était
allé, dans la nuit de samedi à dimanche, à la chasse aux
sangliers, emmenant avec lui son fils Georges, âgé de 16 ans.
M. Pierron était armé d'un fusil de chasse à deux coups, son
fils portait un mousqueton d'artillerie ; ils se mirent tous
deux à l'affût, à une cinquantaine de mètres l'un de l'autre,
dans une friche à proximité de la forêt de Vannequel, près de
Chazelles.
Vers 23 heures ils virent passer un sanglier qu'ils ne purent
tirer, la bête ayant disparu presque aussitôt.
Une heure après, Georges Pierron, qui scrutait l'obscurité,
aperçut une masse noire qui bougeait à quelque distance de lui :
il épaula aussitôt et tira.
Le bruit de la chute d'un corps dans les broussailles suivit la
détonation. Le jeune homme courut, tout joyeux de son coup de
fusil ; mais en se baissant pour examiner sa victime, il
constata avec horreur qu'il était devant le cadavre de son père.
Le malheureux avait du changer de place sans en avertir son fils
: il avait reçu dans la tête la balle du mousqueton et s'était
affaissé, foudroyé, la mort ayant été instantanée.
Affolé, Georges Pierron courut jusqu'au village pour y chercher
du secours, et peu après le cadavre de la victime de ce drame
atroce était ramené à Saint-Martin. 2 août 1920Tribunal Correctionnel
Audience du 28 juillet
La récupération. - Le sieur Welche, brocanteur alsacien, fut
surpris par l'adjudant du dépôt de Blâmont avec une voiture
contenant 2.000 kilos de caffûts d'obus et 20 kilos de cuivre
qu'il avait ramassés dans les champs. Welche est très; étonné de
son arrestation, car il possédait un permis pour ramasser les
éclats d'obus, dans la vallée de Turkestein et, comme dans notre
région, il est défendu de ramasser quoi que ce soit, le tribunal
le condamne à deux mois de prison et 100 francs d'amende. 9 octobre 2020BLAMONT
MANDAT D'ARRET. - Sur requête en date du 29 septembre dernier,
de la police judiciaire de Paris, la gendarmerie a arrêté en
gare de Blâmont le nommé Lefèvre Raymond, qui a été écroué à la
maison d'arrêt de Lunéville. 10 octobre 2020MEDAILLE MILITAIRE. - On nous écrit de Blamont :
La 6 août dernier, le « Journal officiel » annonçait que la
Médaille militaire était conférée, à titre posthume, à un jeune
homme de Blâmont, Paul Duchamp, avec la citation suivante :
« Duchamp (Paul), aspirant : sous-officier ayant donné en
maintes circonstances des preuves des plus belles qualités,
militaires : audace, courage en intelligence. Tué dans une
attaque en abordant les lignes ennemies, le 3 mars 1915. A été
cité. »
Paul Duchamp appartenait à une famille connue et respectée de
Blâmont. Il avait 23 ans et il était maréchal des logis au, 17e
chasseurs à cheval, lorsque s'ouvrit la campagne de 1914. Sept
mois après il tombait au bois des Haies, non loin de Blâmont, sa
patrie. Durant ces sept mois, avec, le grade d'aspirant, puis
comme sous-lieutenant à titre temporaire, il avait combattu en
Lorraine, sur la Somme, en Belgique. Partout chargé des missions
périlleuses, il s'en acquittait avec une vaillance superbe. Il
était aimé et admiré de ses hommes. « On disait qu'il était
imprudent, écrit l'un d'eux ; mais c'était pour nous apprendre à
ne pas avoir peur qu'il se mettait en avant. »
Quand il tomba, mortellement frappé, entre les lignes allemandes
et les lignes françaises, trois de ses hommes tentèrent
successivement d'aller enlever son cadavre ; mais tous furent
tués. Nul éloge ne vaut celui-là. Son corps n'a pu être retrouvé
depuis ; aucun honneur ne pourra donc être rendu à sa dépouille.
Mais il méritait de n'être pas oublié. - X... 20 juillet 1921BLAMONT
VOL - Le 13 juillet dernier, M. Eugène Marques, garde
particulier d'un château de Blâmont voyait entrer deux individus
qui s'emparèrent prestement de chemises, mouchoirs, et torchons
fraîchement lavés ; le garde, surpris de tant d'audace accourut,
mais à sa vue les deux voleurs prirent la fuite.
Ils n'allèrent pas loin et furent rejoints sur la route
d'Autrepierre par les gendarmes que M Marques était allé
avertir. Les deux individus ont été arrêtés et écroués. L'un
d'eux, nommé Arthur Yole, âgé de 47 ans, qui avait emballé le
linge volé dans un paquet qu'il tenait en main, sera poursuivi
pour vol. Son compagnon, Antoine Krusy, 42 ans, a été retenu
pour complicité. 8 septembre 1921LES VOIES DE COMMUNICATIONS EN MEURTHE-ET-MOSELLE
La situation des chemins de fer d'intérêt local
Parmi les rapports fournis à la préfecture par les différents
chefs de service en vue de la 2e Session du conseil général, se
trouvent ceux ayant trait à la situation actuelle des voies de
communication de Meurthe-et-Moselle.
Dans les indications données par M. Canel, ingénieur en chef,
sur les chemins de fer d'intérêt local, nous trouvons les
renseignements suivants :
CHEMIN DE FER D'AVRICOURT A BLAMONT ET A CIREY
Reconstitution. - La voie et les ouvrages sous rails sont
rétablis en l'état de 1914 ; il reste des parachèvements de
détails et il subsiste des voies larges ou étroites établies par
les troupes dans les gares de Blâmont-Frémonville-Cirey, dont la
compagnie concessionnaire se désintéresse ou désire
l'enlèvement.
Les bâtiments de voyageurs « Blamont-Cirey » et les abris de
Foulcrey et Gogney ne sont pas remis à neuf intégralement, mais
ils ont été rendus habitables. Seule la halte de Frémonville
n'est pas rétablie pour la principale raison qu'étant déjà
insuffisante en 1914, sa reconstruction dans son état antérieur
n'est pas désirable, et que la compagnie concessionnaire, en
fort déficit, ne peut supporter actuellement la dépense
supplémentaire qui lui incomberait.
Pour la même raison, le bâtiment construit à Cirey en 1911 à
l'usage des agents de trains est laissé en ruines, on a préféré
louer provisoirement un local en ville.
Les engins de levage et de pesage des gares sont restaurés.
Entretien. - L'entretien normal est bien assuré suivant la
méthode d'avant-guerre ; la réfection totale qui avait été
arrêtée en 1914 au 14 km 600 a même été reprise et portée au 16
km 300, mais on a dû l'arrêter à nouveau par mesure d'économie ;
cette partie de 16 km à 17 km est constituée en rails allemands
de même poids mais d'un type un peu différent comme largeur de
patin de rails, ce qui exige un sabotage spécial et un éclissage
différent.
Exploitation. - La Compagnie de l'Est continue à l'assurer par
application de son traité qui ne comporte pour elle ni perte, ni
profit.
Le service comprend actuellement dans chaque sens deux trains de
voyageurs invariables et deux trains de marchandises réguliers
dont un cependant est facultatif le dimanche.
Lee tarifs ont été majorés au cours de 1920, de 115 % sur les
transports et 200 % sur les frais accessoires (application 15
septembre); cependant le déficit suit une marge ascendante qui
ne laisse pas d'être inquiétante pour l'avenir de l'entreprise.
En effet, le bilan de l'exploitation s'établit par 640.349 fr.
08 de dépenses contre 329,992 fr, 94 de recettes, accusant un
déficit de 310.356 fr. 14. Le nombre de trains qui ont circulé
sur les voies est passé de 1304 en 1919 à 2.069 en 1920.
Ce déficit considérable a sa cause première dans l'énorme
augmentation des dépenses d'exploitation, de matériel et de
traction que n'ont pu compenser les augmentations de tarifs,
dont il serait intéressant de connaître la répercussion sur le
trafic.
La régularité et l'adaptation du service ne sont pas
satisfaisantes pour beaucoup de raisons nées de la guerre et de
ses conséquences, dit le rapport qui précise :
La modification de consistance du réseau d'intérêt général qui a
reporté la gare de jonction à l'Alsace-Lorraine en gare de
Nouvel-Avricourt à 1.700 mètres de la bifurcation de Cirey où
les express ne s'arrêtent plus. Pour assurer les correspondances
avec le moindre dommage, diverses combinaisons ont été tentées.
En ce moment, les rames de Cirey sont conduites à
Nouvel-Avricourt, on impose par là un long séjour à Igney pour
les relations vers la ville de Lunéville qui est la plus
fréquentée ; mais d'autre part, l'alimentation des machines de
Cirey devient une opération normale, tandis qu'elle était jadis
une sorte de complaisance des services d'Avricourt dont la
machine troublait les manoeuvres et qui la rendaient parfois
prisonnière, sans considération pour son retard. Notons que la
Compagnie de l'Est a bien restauré sa prise d'eau d'Igney,
détruite pendant la guerre, mais comme elle n'est plus
nécessaire à son propre service, elle n'est pas utilisée et on
n'a pas poursuivi l'établissement de l'épuration indispensable
en raison de la teneur des minéraux de l'eau du forage. C'est
d'ailleurs à Blâmont que l'absence du réservoir de secours se
fait sentir, quand un incident de route retarde le retour à
Cirey et le cas s'est produit fréquemment par détresse dans la
rampe de Foulcrey (1 km 700).
Une autre cause de ce retard devenue normale, par suite de sa
régularité, provient de la correspondance à Igney-Avricourt, du
train qui arrive de Nancy à 19 h. 47, avec celui qui part pour
Cirey à 19 h. 53.
Des les meilleurs moments, ce retard ne dépassait pas 15 minutes
et ne se faisait sentir que 16 ou 18 jours par mois. En juin,
l'irrégularité fut - si l'on peut dire - plus régulière et
pendant 28 jours sur 30, on enregistra des retards allant de 25
à 45 minutes.
Le public est d'ailleurs bon prince et il n'a été formulé au
cours de l'année, aucune réclamation écrite.
CHEMIN DE FER DE LUNEVILLE A BLAMONT ET BADONVILLER
Actuellement tous les travaux de remise en état de ligne et de
ses dépendances sont complètement terminés.
Le terminus de Blâmont a été reporté dans un jardin voisin, afin
de supprimer un obstacle dangereux que l'ancien terminus offrait
par la circulation sur la route nationale no 4, empruntée à cet
endroit.
L'exploitation a été reprise complètement sur la section
Domèvre-Blâmont, le 1er avril 1920.
Les ponts de Domèvre et de Verdenal sont terminés.
La reconstruction de la halte de Verdenal qui avait été
totalement rasée au niveau du rez-de-chaussée, est achevée.
La remise en état de tous les autres bâtiments est également
terminée.
Les remblais ont été remis en état ; le ballastage a été
complété, les rails cassés par les bombardements ainsi que les
traverses ont été remplacés. Les clôtures des stations sont
faites ainsi que les ponts à bascule, réservoirs, tuyauteries,
etc.
Pour le matériel roulant, tout est en état.
Le petit matériel des stations, de la voie, des trains, etc, que
la compagnie possédait avant la guerre est remis au complet.
Trois trains journaliers dans chaque sens sont mis en
circulation sur la ligne complète.
Ici les recettes ont dépassé de 51,467 fr. 49 les dépenses ;
heureuse constatation, mais qui ne donnera pas trop d'orgueil à
la Compagnie, car dans le tableau annexé au rapport, une erreur
de composition a fait figurer ces 51.000 francs de bénéfice sous
la rubrique « déficit ! ». 17 octobre 1921BLAMONT
GRIVELERIE. - Les nommés Louis Kuntz, 59 ans, et Benjamin
Dillar, 49 ans, prenaient pension depuis deux jours chez M.
Auguste Trabac, cafetier à Blâmont. Au moment de régler, ils
s'esquivèrent sans donner leur adresse. Plainte a été déposée à
la gendarmerie. 19 février 1922Blémerey rend hommage à un de ses héros
LES OBSEQUES DE M. L'ABBE HENRY
Les obsèques de M. l'abbé Henry, vicaire à la paroisse
Saint-Joseph, aumônier de la 11e division, ont eu lieu hier
samedi matin, à Blémerey. Fête bien triste que célèbrent
actuellement de nombreuses paroisses de campagne. Les ruines
matérielles, les traces encore nombreuses de la guerre, ce
spectacle à la fois de désolation et de résurrection ajoutaient
encore à la mélancolie de la cérémonie.
Comme autrefois les premiers chrétiens se portaient avec respect
au-devant des reliques des martyrs, ainsi toute la paroisse de
Blémerey était venue la veille chercher avec vénération ces
glorieuses reliques d'un des meilleurs de ses enfants, de ce
héros de la patrie, couché depuis 1915 en terre de Picardie.
C'est au prêtre et au soldat qu'on allait rendre les derniers
honneurs. Tout nous le rappelait, dans cette cérémonie de
samedi, si bien ordonnée grâce au zèle de MM. les curés de
Bénaménil et de Saint-Martin. Sur le cercueil, le calice du
sacrifice et les ornements sacerdotaux ; puis le casque du
soldat et le drap aux trois couleurs. N'étions-nous pas encore
sur la ligne de feu ? On l'aurait cru à voir cette chapelle de
planches qui remplace l'ancienne église complètement détruite,
modeste autel, orné de drapeaux tricolores : véritable Messe sur
le front, comme il convenait à un aumônier militaire.
Mais malgré la simplicité du lieu, tout fut grand et beau.
Tous les souvenirs et les sympathies s'étaient donné rendez-vous
autour du héros regretté. Derrière ses parents, fermes dans leur
légitime douleur, se pressaient les paroissiens et amis. Près de
l'autel, tous les curés des environs, ces curés si méritants,
des ruines et des reconstructions. Citons MM.
les curés de Domèvre-sur-Vezouse, Ancerviller, Leintrey,
Ogéviller, Domjevin, Neufmaisons et à leur tête, M. le vicaire
général Barbier, délégué spécialement par Mgr l'évêque. M. le
doyen de Blâmont, souffrant, n'avait pu, à son grand regret,
assister à la cérémonie.
La paroisse de Saint-Joseph, de Nancy, y figurait avec tout son
clergé. Mgr Petit et ses deux vicaires, confrères de M. l'abbé
Henry, MM. les abbés Georges Niedergang et Besoin, accompagnés
d'une délégation des Jeunes gens du Cercle, la plupart anciens
combattants, et de gymnastes de l'Avant-Garde Nancéienne.
Couronnes et drapeaux exprimaient les sentiments de toute
l'assemblée.
Nous remarquons une croix de fleurs blanches offerte par la
paroisse de Blémerey, une couronne que portait un soldait au nom
de la 11e division, une autre offerte par les jeunes gens du
Cercle Saint-Joseph, dont l'abbé Henry fut pendant 5 ans le
directeur dévoué. Entouraient le cercueil puis se penchaient sur
la tombe le drapeau des Anciens Médaillés militaires, le drapeau
du Cercle, le drapeau de l'Avant-Garde que le cher abbé aimait à
suivre dans ses concours et excursions à travers les Vosges et
l'Alsace, sous les plis duquel ont grandi ces soldats dont
l'abbé Henry fut pendant la guerre, la providence, le
conseiller, l'agent de liaison avec les mamans toujours
anxieuses.
La messe est célébrée par M. l'abbé Besoin, assisté de MM. les
curés de Leintrey et Ancerviller. Les chants sont exécutés d'une
voix douce et veloutée, dans un grégorien parfaitement nuancé,
par MM. les curés et les chantres de la paroisse, auxquels
répondent les jeunes gens de Saint-Joseph.
Après la messe, Mgr Petit, avec une éloquence émue, retrace le
curiculum vitae du défunt : c'est l'enfant de Blémerey, dont la
gravité fait déjà présager la vocation sacerdotale : c'est le
séminariste pieux et instruit, le vicaire qui vient mettre au
service des âmes sa bonne volonté, l'apôtre qui se donne surtout
dans les catéchismes et l'oeuvre des jeunes gens ; c'est
l'aumônier de l'hôpital militaire qui aime tant ses soldats ; en
un mot, c'est le prêtre qui termine par la suprême immolation de
sa vie. Mors et vita, avait dit le prélat ; en effet, ce n'est
pas la mort complète ; n'est-ce pas aussi un peu fête :
consolation pour les parents d'avoir près d'eux leur fils,
revenu d'exil ; perpétuel honneur pour Blémerey d'avoir un de
ses meilleurs enfants mort pour la patrie ; réconfort pour tous
de penser qu'ils ont un protecteur au ciel.
Mgr Petit avait su trouver le chemin des coeurs, en laissant
parler le sien.
A son tour, M. le vicaire général Barbier, qui présidait
l'absoute, rendit l'hommage officiel ; il dit « merci » à l'abbé
Henry au nom de Mgr Turinaz, de Mgr Ruch qui fut son chef, de
Mgr de la Celle ; merci au nom de tout le diocèse. Puis ce fut
le rendez-vous touchant, l'au-revoir dans un monde meilleur.
Après l'Ommolavi qui est pour le prêtre comme une protestation
du devoir accompli et le dernier cri d'espérance dans l'église
d'où l'on va l'arracher, le cortège se forme pour se rendre au
cimetière. Là encore, véritable enterrement de guerre, parmi les
chemins défoncés et les ruines qui pleurent. Au nom de la
société des Médaillés militaires, M. Foenette, vice-président,
prononce le discours à la note patriotique. Ce fut comme une
dernière « citation solennelle à l'ordre du jour » de l'aumônier
dévoué et courageux, de l'homme de devoir et de conscience que
fut M. l'abbé Edmond Henry.
L'Eclair de l'Est, de tout son coeur, ajoute l'expression de ses
regrets et de ses hommages à la mémoire glorieuse du prêtre
pieux et du courageux aumônier, dont il n'a pas oublié le zèle
ardent en faveur de la presse catholique.
N. B. - Pour répondre au désir des paroissiens de Saint-Joseph
et des nombreux amis de Nancy de M. l'abbé Henry qui n'ont pu
assister que par la pensée à cette touchante et réconfortante
cérémonie, un service solennel sera célébré à l'église
Saint-Joseph demain lundi, à 9 heures du matin. 18 avril 1922Tribunal correctionnel. - Audience du 12 avril [...]
La bicyclette disparue : - A Domèvre le 17 septembre, Joseph
Guébard, 32 ans, emprunta à M. Colin une bicyclette afin d'aller
plus rapidement chercher son linge chez la blanchisseuse.
M. Colin ne revit ni sa machine ni son ami, et le tribunal de
Lunéville condamnait Guébard à un an de prison par défaut.
Guébard a été arrêté ces jours derniers à Phalsbourg où il
travaillait. Il a fait opposition au jugement, et il prétend
aujourd'hui que la bécane lui a été dérobée. S'étant rendu à
Blâmont, il alla consommer dans un débit avec un sieur Antoine
Frantz, 19 ans, demeurant à Sarrebourg. Frantz grimpa sur la
machine de Colin et se l'appropria.
Guébard aurait alors porté plainte à la gendarmerie de
Sarrebourg.
Le tribunal va faire vérifier les allégations de l'inculpé dont
le mandat de dépôt est confirmé. 25 avril 1922Des réductions pour les mutilés sur les chemins de fer d'intérêt
local
A la suite de pourparlers engagés avec les compagnies de chemin
de fer d'intérêt local du département, deux de celles-ci, celles
de Toul-Thiaucourt et celle de Lunéville-Blamont-Badonviller,
ont accepté d'accorder une réduction de tarif de 50 p. 100 aux
mutilés ayant au moins 25 p. 100 d'invalidité.
De nouvelles démarches seront faites auprès de la compagnie du
train Avricourt-Blâmont, qui n'a pas encore fait connaître sa
décision. 31 mai 1922CHEMINS DE FER DE LUNÉVILLE A BLAMONT ET EMBRANCHEMENTS
Avis aux mutilés et réformés de guerre.
Comme suite à la décision accordant une réduction du demi-tarif
en 2e classe aux mutilés et réformés de guerre atteints de 50 p.
cent d'invalidité, la Compagnie porte à la connaissance des
intéressés qu'à dater du 1er juin 1922 la même réduction sera
accordée aux mutilés et réformés porteurs de leur carte
constatant 25 p. cent au moins d'invalidité.
Toute carte utilisée frauduleusement ou trouvée entre les mains
d'une personne autre que le titulaire sera confisquée et le
porteur sera passible de poursuites devant les tribunaux. 5 juin 1922BLAMONT CONTRAVENTION. - Procès-verbal a été dressé à Victor
Thirion, 26 ans, électricien à la Compagnie lorraine, pour avoir
été rencontré rue Victor-Pierre, face de l'Eglise, à 22 heures,
le 1er juin, venant de la direction de Barbas, sur une
bicyclette non munie de lanterne allumée ni d'appareil rouge
réfléchissant. 10 juin 1922Tribunal correctionnel. - Audience du 7 juin [...]
Blessures par imprudence. - Le tribunal a rendu son jugement
concernant l'affaire Alexandre. On se rappelle qu'Alexandre,
conducteur de camion automobile à l'entreprise Vercelli, avait,
en faisant reculer son véhicule dont les freins étaient en
mauvais état, démoli une persienne d'un immeuble de Blamont,
109, rue des Capucins. Ce volet en tombant avait blessé
légèrement la locataire, Mme Marie Renard. Le chauffeur a été
condamné à 60 francs d'amende. 17 juin 1922Bertrambois, Harbouey et Blâmont citées a l'ordre de l'armée Le
ministre de là guerre cite à l'ordre de l'armée les localités
suivantes : Bertrambois (Meurthe-et-Moselle), courageuse cité
qui a été une des premières victimes de l'invasion. Malgré les
souffrances endurées au cours de l'occupation a toujours fait
preuve des plus belles qualités de courage et d'abnégation.
Harbouey (Meurthe-et-Moselle). Occupée du 5 au 10 août et du 20
août 1914 à l'armistice a vaillamment supporté les rigueurs de
l'invasion. Malgré les souffrances endurées et la déportation
imposée à ses habitants, a toujours conservé toute sa confiance
dans le succès final.
Blâmont (Meurthe-et-Moselle). Par sa position avancée a été une
des premières victimes de l'invasion allemande. Envahie du 4 au
16 août puis du 22 août 1914 à l'armistice, a subi le joug de
l'ennemi qui fusilla plusieurs de ses habitants et déporta une
partie de sa population. Malgré les souffrances de l'occupation
a toujours fait preuve des plus belles qualités de courage et
d'abnégation. 14 juillet 1922BLAMONT
ACTE DE PROBITE. - Le 8 juillet dernier, dans l'après-midi, Mme
Auguste Trabach trouva dans son débit un portefeuille contenant
66 francs et appartenant à M. Sibold, qui a été heureux de
rentrer en possession de son bien. 4 août 1922Assassiné sur la route
Blâmont, 3 août. - De notre correspondant particulier.
Hier dans la journée on a découvert sur la route de Blâmont à
Harbouey le cadavre du sieur Duvau, âgé de 23 ans.
Le malheureux avait le crâne fracassé. Comme des débris de
bouteilles de vin jonchaient le sol autour du cadavre, on
suppose que Duvau aura été attaqué en faisant route de Blâmont à
Harbouey et que le ou les agresseurs l'ont frappé à coups de
bouteilles
Une enquête est ouverte par le parquet de Lunéville pour
découvrir le ou les auteurs de ce crime. 5 août 1922Blâmont, 4 août, - De notre correspondant particulier :
Nous avons relaté dans notre numéro d'hier qu'on avait trouvé
assassiné, sur la route de Blâmont à Hanbouey, le cadavre de M.
Duvau, âgé de 23 ans.
Lé malheureux avait été attaqué et frappé à coups de bouteilles
par des individus dont la gendarmerie ne tarda pas à découvrir
les traces. Les auteurs de cette sauvage agression sont les
frères Edmond et Emile Vary, manoeuvres, tous deux domiciliés à
Blâmont, qui ont été arrêtés et transférés à la prison de
Lunéville. 18 août 1922BLAMONT
DEFAUT D'APPAREIL SONORE. - Finkhiner Charles, 20 ans, employé à
Strasbourg, se promenait à Blâmont sur une bicyclette, non munie
de plaque d'identité, Procès-verbal lui a été dressé. 31 août 1922BLAMONT
IVRESSE. - Louis Bagard, 54 ans, manoeuvre à Blâmont, étant
ivre, jetait son mobilier par la fenêtre. Il a été conduit à la
chambre de sûreté pour le calmer et pourvu d'un procès-verbal. 18 septembre 1922BLAMONT
DEFAUT DE DECLARATION. - La gendarmerie a verbalisé contre
Valleristal Giovanni, qui offrait des étoffes, dans les rues de
Blâmont, sans être muni d'un récépissé de déclaration de
profession ambulante. 18 octobre 1922BLAMONT
TAPAGE NOCTURNE. - Procès-verbal a été dressé pour tapage
nocturne à Scherbakoff Serge, 31 ans, charpentier à Blâmont, qui
chantait à tue-tête de nuit dans les rues de la ville. 23 octobre 1922BLAMONT
ABANDON D'ATTELAGE. - Lucien Metzger, 29 ans, cultivateur à
Emberménil, s'est vu dresser procès-verbal pour avoir abandonné
son attelage dans la Grande-Rue de Blâmont. 12 janvier 1923ANCERVILLER
CONTRAVENTIONS. - Eugène Eckert, 25 ans, conducteur de camions à
l'entreprise Vercelli, a été l'objet de deux contraventions : la
première pour défaut de feu rouge à l'arrière de son auto, la
deuxième pour défaut de récépissé de déclaration de ce véhicule.
BLAMONT
DEFAUT D'ECLAIRAGE. - René Petit, 23 ans, employé chez M.
Charton, a été l'objet d'un procès-verbal pour avoir été trouvé
sur la route de Repaix avec sa voiture à bras non éclairée. 13 janvier 1923MODIFICATIONS DANS LE SERVICE DE LA DISTRIBUTION POSTALE
A partir du 1er février 1923, les modifications suivantes seront
apportées dans l'organisation du service de la distribution
postale :
La commune de Blémerey, desservie par le bureau de poste de
Blâmont sera rattachée à la circonscription du bureau
d'Herbéviller. Celle de Leintrey, desservie également par le
bureau de Blâmont, passera à la circonscription du bureau
d'Emberménil et celle d'Amenoncourt, desservie par Avricourt,
sera rattachée au bureau de Blâmont.
L'administration des postes recommande aux habitants de ces
trois communes, dans leur intérêt et dans celui du service
postal ces changements à leurs correspondants et de leur faire
adresser leurs correspondances comme suit :
Monsieur X..., à Blemerey, par Herbéviller.
Monsieur X..., à Leintrey, par Emberménil.
Monsieur X..., à Amenoncourt, par Blâmont. 24 janvier 1923Le meurtre de Blâmont
A l'audience de mardi après-midi, comparaissaient les frères
Vary, Edouard, 33 ans, et Emile, 25 ans, tous deux manoeuvres à
Blâmont, accusés d'avoir, dans des conditions sauvages, tué à
coups de bouteille et de couteau un de leurs camarades, nommé
Duhaut, âgé de 19 ans,
LES ACCUSÉS
Edouard Vary est un individu de taille moyenne, mais de solide
apparence. Il semble conserver tout son sang-froid, alors que
son frère Emile, plus jeune, pleure constamment. Tous deux
répondent cependant, sans hésitation, aux questions que le
président leur pose sur leur identité.
L'ACTE D'ACCUSATION
Après ce premier interrogatoire, la parole 'est donnée au
greffier pour la lecture de l'acte d'accusation, dont voici un
extrait :
« Le deux août 1922, vers la tombée de la nuit les accusés Vary
Edouard et Vary Emile, se rendirent à Blâmont avec leur camarade
Duhaut, en voyageant sur un camion automobile. Ils passèrent la
soirée à boire ensemble dans plusieurs débits. Vary Emile acheta
au débit Bains deux bouteilles de vin de Bourgogne, qu'il
voulait offrir à un sieur Pasqualini, cantinier, à l'occasion de
sa fête. Il mit l'une des bouteilles dans sa poche et confia la
seconde à Duhaut. Vers 22 heures, ils quittaient Blâmont.
« Après s'être éloignés de deux kilomètres environ de cette
ville, ils se trouvèrent sur le territoire de la commune de
Barbas, la bouteille de vin bouché dont Duhaut était porteur
devint l'occasion d'une discussion. Vary Edouard, qui voulait
boire, demanda à Duhaut de lui donner la bouteille qu'il
portait. D'après les accusés, Duhaut aurait refusé et donné des
coups de poing à Vary Edouard ; quoi qu'il en soit, Vary Edouard
se jeta sur Duhaut, lui arracha la bouteille des mains et s'en
servit pour le frapper à la tête. A son tour, Vary Emile se
précipita sur le malheureux Duhaut et le frappait aussi avec la
bouteille dont il était resté porteur.
« Duhaut roula dans le fossé et commença à râler. Vary Edouard,
avec une sauvagerie révoltante, se mit à piétiner le moribond
pour l'achever, puis il lui trancha le cou avec son couteau de
poche. L'autopsie pratiquée par M. le docteur Hanriot, à
Blâmont, a révélé, que la victime avait été frappée avec la
dernière brutalité et portait les traces :
« 1° D'une plaie au crâne.
« 2° D'une fracture à la-tempe gauche.
« 3° D'un coup de couteau tranchant la carotide.
« 4° De nombreux coups de bouteille avec lesquels le crâne avait
été réduit en bouillie.
« Après avoir essayé de nier les faits, les frères Vary ont
finalement reconnu leur culpabilité. Les accusés n'ont pas
d'antécédents judiciaires. Ils ont la réputation d'avoir un
caractère violent. »
L'INTERROGATOIRE
M. le président procède ensuite à l'interrogatoire de Vary
Edouard, après avoir fait remarquer que, selon les
renseignements recueillis, les parents des accusés avaient de
nombreux enfants et vivaient dans la misère.
Avant la guerre, Edouard Vary, qui travaillait en qualité de
garçon de ferme, avait donné toute satisfaction à ses différents
patrons.
Au début de la guerre, il fut affecté au 156e R.I. Il eut au
front une conduite admirable.
Blessé trois fois très grièvement, il a été l'objet de plusieurs
citations élogieuses. Deux fois versé dans le service auxiliaire
en raison de ses blessures, Edouard Vary revint sur sa demande
tout d'abord à son premier régiment, et enfin dans un régiment
de chars d'assaut, toujours comme volontaire.
Après sa libération, Edouard Vary travailla, en différents
endroits, en qualité de manoeuvre.
Partout, on le remarqua pour son courage ; mais,
malheureusement, il s'adonnait à la boisson.
L'inculpé proteste contre les renseignements qui le représentent
comme un ivrogne.
Emile Vary est interrogé à son tour. C'est un travailleur
sérieux ; mais de caractère violent,
Il a été l'objet d'une citation pendant la guerre et fut fait
prisonnier en juin 1918.
« Le patron chez lequel vous avez travaillé après votre
démobilisation vous reproche d'être sournois et brutal envers
les animaux ? questionne le président.
- Ce n'est pas moi, mais mon frère Henri qui travaillait avec
moi.
- Vous êtes allé travailler avec votre frère Edouard ?
- Oui, monsieur.
- Pour votre travail, vous étiez très remarqué, mais vous
cherchiez facilement querelle à vos camarades de travail,
fait-on observer à l'accusé.
Arrivant au meurtre que l'on reproche aux frères Vary, le
président fait remarquer que les renseignements fournis sur la
victime étaient mauvais, mais il ajoute qu'il était très lié
avec ceux qui devaient le tuer.
S'adressant à Edouard Vary, le président demande : « Vous avez
eu, une fois, une violente querelle avec Duhaut ?
- Oui, mais tout cela était oublié et étions redevenus
camarades.
- Le 2 août, vous, Emile Vary, vous avez invité Duhaut à vous
accompagner à Blâmont ?
- Oui.
- Votre frère Edouard est allé vous y rejoindre ?
- Oui.
- Vous avez consommé dans différents cafés ?
- Oui.
- Après, qu'avez-vous fait ?
- Nous étions montés sur un camion des régions libérées,
lorsqu'une discussion éclata entre mon frère Edouard et Duhaut.
Ce dernier sortit, le premier, la bouteille de sa poche et en
menaça Edouard. Celui-ci arracha la bouteille des mains de son
adversaire et l'en frappa à la tête.
- Pourquoi avez-vous frappé également ?
- Je croyais mon frère en danger. ».
Interrogé, Edouard Vary reconnaît avoir porté le coup de couteau
sans se rendre compte de ce qu'il faisait.
C'est sans émotion apparente que les deux frères Vary font le
récit de la scène sauvage au cours de laquelle ils piétinèrent
le malheureux Duhaut qui agonisait.
LES TEMOINS
Il est procédé ensuite à l'audition des témoins.
M. le docteur Hanriot, de Blâmont, chargé de l'autopsie du
cadavre, est entendu le premier. II déclare que le deuxième coup
de bouteille était mortel ; mais que Duhaut n'était pas encore
mort lorsque lui fut porté le coup de couteau, qui lui trancha
la carotide. Le docteur précise que les coups de talon ont été
portés à Duhaut alors qu'il avait déjà cessé de vivre.
Interrogé à nouveau, Emile Vary reconnaît avoir porté le
deuxième coup de bouteille et son frère Edouard le coup de
couteau.
M. Léon Hainzelin, maire de Barbas, entendu ensuite, déclare que
c'est Vary Edouard lui-même qui, le lendemain du crime et pour
éloigner les soupçons, vint lui annoncer qu'on venait de trouver
sur le territoire de sa commune le cadavre d'un individu.
M. Fraimann, cafetier à Blâmont, a vu les accusés et leur
victime dans son établissement. Ils étaient tous les trois en
état complet d'ivresse.
Louis Duhaut, menuisier à Blâmont, frère de la victime, se
présente ensuite à la barre. Il ne parle que des liens de
camaraderie qui existaient entre les deux accusés et leur
victime, mais, de la scène au cours de laquelle son frère a
trouvé la mort, il ne sait rien.
Le témoin, affirme que celui-ci n'avait pas encore vingt ans au
moment du crime, ne portait jamais d'arme sur lui et n'avait
jamais eu la moindre difficulté avec la justice.
Une discussion éclate à ce moment entre les accusés et le témoin
qui les apostrophe violemment.
M. Bain, restaurateur, confirme que, lorsque Emile Vary acheta,
chez lui, les deux bouteilles de vin, il était ivre ainsi que
son frère et Duhaut.
Après avoir entendu le chauffeur Bemier qui n'a rien vu de la
scène, l'audience est suspendue pendant quelques minutes.
REQUISITOIRE ET PLAIDOIRIE
A la reprise de l'audience, à 16 heures 40, M. Guyenot,
substitut du procureur général, a la parole pour prononcer son
réquisitoire.
L'organe du ministère, public s'efforce de démontrer que le
provocateur de la scène, qui a précédé le meurtre, est bien
Edouard Vary. C'est celui-ci, en effet, qui demanda à boire et
qui voulut s'emparer de la bouteille de vin bouché dont Duhaut
était porteur.
Reprenant et développant les faits retenus par l'accusation, M.
l'avocat général démontre que c'est un véritable crime de brutes
et de sauvages qu'ont commis les frères Vary.
Dans une éloquente péroraison, il demande au jury de se souvenir
qu'il y a eu une victime lâchement assassinée.
Après avoir rendu hommage à l'héroïque conduite des deux accusés
pendant la guerre, M. Guyennot conclut en disant que, sans
s'opposer à un peu d'indulgence de la part du jury, il réclame
néanmoins un verdict très sévère pour réprimer le plus lâche des
crimes.
Me Mougin, du barreau de Lunéville, qui présente la défense des
deux accusés, déclare dès le début qu'il n'a pas l'intention de
plaider l'acquittement.
Le défenseur rappelle les faits, puis fait état de la brillante
conduite de ses clients pendant la guerre.
La défense demande qu'une question subsidiaire, celle de la
provocation, soit posée. Il termine en réclamant l'indulgence au
jury.
M. Guyennot, reprenant la parole, s'élève contre la suggestion
du défenseur qui a plaidé la provocation. Celle-ci n'a nullement
existé et il n'est pas possible d'invoquer le cas de légitime
défense.
Me Mougin réplique que telle n'a pas été sa pensée.
LE VERDICT
Il est 18 heures 45 lorsque le jury se retire dans la salle des
délibérations. Il en revient à 19 heures 10 rapportant un
verdict de culpabilité contre les deux accusés. Il écarte la
question subsidiaire posée à la demande de la défense, mais
accorde aux deux accusés le bénéfice des circonstances
atténuantes.
En conséquence la cour condamne Edouard et Emile Vary chacun à
six ans de réclusion.
L'audience est levée à 19 heures 30.
5 février 1923BLAMONT
VAGABONDAGE. - La gendarmerie a procédé à l'arrestation pour
vagabondage de Jean Grako, 29 ans, sans profession ni domicile
fixes. Cet individu a déjà subi une condamnation pour le même
motif. 14 février 1923BLAMONT
ET LA LANTERNE ! - Constant Gaspard, 17 ans, cultivateur à
Kichenwald, qui se rendait à Bayon, le soit, sur une bicyclette
dépourvue de lanterne, a été gratifié d'un procès-verbal.
EMBERMENIL
DEFAUT DE CARTE D'IDENTITE. - La gendarmerie a dressé
procès-verbal contre Joseph Pelisiack, 30 ans, manoeuvre à
Emberménil, pour défaut de carte d'identité, et à Marcel Aubry,
22 ans, marchand de peaux de lapins, à Lunéville, pour défaut
d'appareil Sonore à sa bicyclette et de déclaration de marchand
ambulant. 29 mars 1923AMENONCOURT
DEFAUT D'APPAREIL SONORE. - Procès-verbal a été dressé à Albert
Metzger, 32 ans, cultivateur à Avricourt, pour défaut d'appareil
sonore et de plaque d'identité à sa bicyclette.
AVRICOURT
COUPS. - M. André Moutot, conducteur de travaux à Avricourt,
réglant un compte au restaurant Knaebel avec un tâcheron nommé
Pierre Garofoli, 28 ans, eut, avec ce dernier, une discussion au
cours de laquelle Il faillit recevoir à la tête une bouteille
vide lancée par le peu commode ouvrier. M. Moutot riposta par un
coup de poing et alla porter plainte.
BLAMONT
TAPAGE NOCTURNE. - Les gendarmes attirés par de grands éclats de
rire dans le courant de la nuit, rue du Château, s'y rendirent
en toute hâte et arrivèrent juste à temps pour empêcher de se
battre les jeunes gens ci-dessous dénommés auxquels ils
dressèrent procès-verbal pur tapage nocturne : Hulli Piétro, 23
ans, maçon à l'entreprise Danrio ; Mansconi Victorio, 23 ans, et
Cleriès Carlo, 21 ans, tous deux maçons à l'entreprise Brazini,
enfin Paul Dubois, 18 ans, vendeur de journaux à Blâmont.
FERMETURE TARDIVE. - Le même soir, ils purent constater que le
café Glé, rue du Château, contenait encore cinq clients après
l'heure réglementaire, et le débitant Marie Paul Glé, 25 ans,
récolta de ce fait un procès-verbal. 31 mars 1923BLAMONT
IVRESSE. - Des procès-verbaux pour ivresse ont été dressés
contre François Collas, 57 ans, menuisier à Lunéville, et contre
Petitfils Aimé, 31 ans, manoeuvre à Laronxe. 21 avril 1923AVRICOURT
CONTRAVENTION. - Des contraventions ont été dressées contre
Gorokhoff Aréfy, 31 ans, menuisier à Blâmont, pour défaut
d'appareil sonore à sa bicyclette ; Charles Chatton, 22 ans,
cultivateur à Gélacourt, pour le même motif ; Aubert Maxime, 28
ans, carrier à Gélacourt, pour défaut d'éclairage à son auto ;
Frédéric Philippe, 26 ans, commis chez M. Bernard, à Glonville,
pour défaut de lanterne à sa voiture ; Eugène Bouillot, 40 ans,
charretier à Cirey, pour défaut de guides ; Emile Lallemand, 23
ans, charpentier à Hommartin, pour défaut de plaque d'identité à
son vélo, et enfin contre Camille Poiret, 48 ans, charretier à
Vallois, pour abandon d'attelage sur la voie publique.
EMBERMENIL
DEFAUT DE CARTES D'IDENTITE. - Manuel Fernandez, 20 ans, sujet
portugais, et Mario Guarlotti, 18 ans, sujet italien, domiciliés
tous deux à Xures et, travaillant à l'entreprise Franco, ont été
l'objet d'un procès-verbal, pour défaut de carte d'identité, et
leur patron, M. Franco, a été frappé de là même mesure pour les
avoir embauchés sans vérifier si leurs papiers étaient en règle. 1er mai 1923BLAMONT
DEFAUT DE VISA. - Procès-verbal à Von Ahnem, 20 ans, manoeuvre à
Blâmont, pour n'avoir pas fait viser sa carte d'identité à son
arrivée.
EMBERMENIL
CARTE D'IDENTITE. - Cassam Achille, 36 ans, sujet italien, se
rendant de Cirey-sur-Vezouze à Epinal, sans s'être muni d'une
carte d'identité a été l'objet d'un procès-verbal.
IVRESSE. - Pour ivresse publique, Kuhn Joseph, 47 ans, et
Munzinhinter Joseph, 34 ans, le premier maçon, le deuxième
tailleur de pierres à l'entreprise Bichaton, à Emberménil, ont
récolté chacun un procès-verbal.
En outre, Munzenhinter ayant frappé et menacé de mort Georgeon
Jules, 32 ans, son chef de chantier, et ayant brisé deux
carreaux de sa chambre, sera poursuivi pour coups, menaces de
mort et bris de clôture.
COMMERÇANTS, FAITES VOTRE DECLARATION: - Vernier René, 17 ans,
domicilié avenue Voltaire, qui achetait des chiffons à
Emberménil, n'ayant pu justifier de son inscription au registre
au commerce, s'est vu dresser une contravention. 6 juin 1923EMBERMENIL
COMMERÇANT EN DEFAUT. - François Lefèvre, ans, marchand drapier
à Dieuze, n'a pu justifier de son inscription au registre du
commerce et a été l'objet d'un procès-verbal.
LEINTREY
DEFAUT DE CARTE PROFESSIONNELLE. - Jules Lecomte, 40 ans,
voyageur pour la maison Rougnon, à Marainviller, a récolté un
procès-verbal pour n'avoir pu présenter sa carte d'identité
professionnelle, et M. Paul Mantout, 44 ans, boucher à Blâmont,
s'est vu dresser trois contraventions pour défaut de récépissé
de commerçant, de récépissé d'ambulant et de plaque à sa
bicyclette. 19 juin 1923BLAMONT
RIXE ET IVRESSE - Les gendarmes de la brigade, appelés par
l'agent de police Barthélémy, pour mettre fin à une bataille
survenue dans le café du Centre, tenu par le sieur Glé, à
Blâmont, durent en effet séparer Rung Joseph, 36 ans, peintre,
et Leschevin Gaston, 39 ans, ex-chef, de chantier, à
Autrepierre, qui en étaient venus aux mains, au sujet d'un pot
de peinture réclamé par Rung.
Celui-ci, complètement ivre, dut être emmené et sera poursuivi
pour ivresse et violences, Leschevin pour violences et coups et
enfin le sieur Glé héritera de deux procès-verbaux. 10 juillet 1923Pieux pèlerinage à Reillon des anciens combattants du 217e R.I.
Lunéville, 15 juillet. - De notre correspondant particulier :
Avec une exactitude toute militaire, la Société amicale des
Anciens combattants du 217e se rendant Reillon pour
l'inauguration d'un monument à ceux de ses morts tombés dans le
secteur pendant la guerre, est arrivée le 14 courant devant la
gare de Lunéville, en partie par le train, et le plus grand
nombre en autocar.
Elle y était attendue par des délégations des sociétés A.M.C. et
A.P.G. de Lunéville, dont le président a souhaité la bienvenue
aux arrivants dans des termes aussi élevés que cordiaux.
Les drapeaux des deux sociétés s'inclinèrent réciproquement l'un
devant l'autre et M. Clayette, président de la délégation
lyonnaise, remercia en quelques phrases émues les A.M.C.
lunévillois de leur si amicale réception. Il se déclara
émerveillé des progrès de la reconstruction dans la région et
promit de garder toujours le souvenir de la fleur de
confraternité cueillie sur la tombe des morts tombés pour sauver
la patrie commune.
On se sépara après de cordiales poignées de mains, en se donnant
rendez-vous pour le 15 au matin, car la délégation lunévilloise
veut accompagner la lyonnaise dans son pieux pèlerinage.
Le 15, à 7 heures du matin, la délégation lyonnaise est partie
en auto-cars pour Reillon et, la cote 303 sur laquelle s'élève
un obélisque trapu, en granit des Vosges sommé d'une Croix de
guerre au bas de laquelle figure en lettres d'or l'inscription
suivante ;
A la mémoire des combattants du 217e R.I.
tombés les 19 et 20 juin 1915
pour reprendre et conserver la cote 303
A 10 heures, au milieu d'une foule de 2,000 personnes, venue de
toutes les communes du canton de Blâmont, devant les drapeaux
des sociétés militaires, parmi lesquels se distingue celui des
anciens combattants du 217e, et les fanions des sociétés
scolaires, et en tête de laquelle nous remarquons MM. Bouët,
sous-préfet de Lunéville ; Villemin, colonel du 103e, commandant
en 1915 le 5e bataillon du 217e R.I.; Georges Mazerand, député
de Meurthe-et-Moselle ; de Turckeim, conseiller général du
canton de Blâmont ; Dr Henriot ; M. Caen, de Blâmont, plusieurs
maires et curés de la région, a lieu la bénédiction du monument,
après une messe célébrée par MM. le curé de Brouville, sur un
autel provisoire décoré de fleurs champêtres.
La cérémonie terminée, M. le commandant de réserve Clayette,
président de la délégation, prononce un discours dont nous ne
pouvons donner que le résumé.
Après lès remerciements d'usage, aux autorités civiles présentes
à là cérémonie et aux maires des communes environnantes,
l'orateur déclare que s'il fallait une récompense ou une
approbation à ses compatriotes, ils les trouveraient éclatantes
et émouvantes dans l'empressement que les populations du canton
ont mis à répondre à leur appel.
En montrant le monument, il ajoute :
« Le monument que nous venons d'élever, certes, est un monument
aux morts, mais nous pensons qu'il peut être aussi un monument
de gloire, évocateur d'énergie et symbole des vertus civiques et
militaires. Il semble qu'en cet instant, parmi les moissons
mûres des coteaux et des plaines, se dressent les ombres
immortelles de nos frères d'armes, groupés dans la fraternité
sublime et tragique du trépas, elles recommandent de n'oublier
jamais l'Union sacrée, faite de confiance et de tolérance, qui a
préparé la victoire. »
Il remet ensuite le monument à M. le maire de Reillon et aux
habitants de la commune et recommande aux enfants de rappeler,
lorsqu'ils seront devenus vieux, à leurs petits enfants que la
pyramide de Reillon a poussé sur le champ du sacrifice et de
l'honneur et qu'elle représente un passé de douloureuse
abnégation, de foi patriotique et de généreux enthousiasme.
Après le commandant Clayette, le lieutenant-colonel Villemin
fait l'historique complet des trois phases de la bataille qui
s'est livrée autour de Reillon et dont, il pourrait dire avec le
poète : Et quorum pars magna fui. Nous n'en citerons que
l'épique épisode des « manches de chemises » qui tient de la
légende.
Au moment de monter à l'assaut de la redoute reprise par les
Allemands, deux soldats de la 18e compagnie commandée par le
capitaine Clayette, lui crient ; « Comme au bal de la Musette
Lyonnaise, n'est-ce pas, mon capitaine ? en manches de chemises
?
- Accordé, dit le capitaine. En avant la 18e ! Vive la France !
»
Ils sont cinquante-deux contre quatre cents fortement installés.
Le carré des bras de chemises entra dans l'immortalité.
Dans l'ouragan de fer et de feu déchaîné, ces enfants se ruèrent
sur l'ennemi et, après une lutte sauvage, la redoute était
reconquise, mais le brave 217e, dans ces divers combats, avait
perdu 165 tués et près de 400 blessés.
Le colonel termine par cette vibrante invocation : « Habitants
de Reillon, de Blémerey, de Vého, de Leintrey, de Saint-Martin,
de Chazelles, de Gondrexon ! un pacte de solidarité morale vous
relie au 217e R.I., car les noms de vos cités meurtries sont des
noms de victoire qui brillent du plus pur éclat au livre d'or de
notre régiment. »
MM. de Turckheim, Mazerand et M. le sous--préfet se succèdent à
la tribune et, en termes aussi chaleureux qu'éloquents, se
félicitent d'avoir pu assister à cette touchante cérémonie et
rendent hommage au vaillant régiment dont les morts s'alignent
dans le cimetière voisin, puis la délégation et ses invités se
rendent à Blémerey, où un banquet de soixante-dix couverts,
parfaitement ordonné, fut servi.
Au champagne, M. le maire de Blémerey remercia ses amis lyonnais
d'avoir choisi sa commune pour s'y reposer un instant, et M le
maire de Reillon, en quelques phrases d'une superbe envolée,
déclara accepter la garde du monument et promit, au nom de tous
les habitants, de l'entretenir pieusement.
Après eux, les toasts d'usage furent successivement portés par
le commandant Clayette. M. de Turckheim et M. Mazerand. M. le
préfet, en portant le sien, rappela qu'il était lié, lui aussi,
au 217e, car, lorsqu'il fut blessé et porté à l'hôpital de
Saint-Nicolas, il ne dut sa guérison qu'aux bons soins de M.
Rebattut, major de ce régiment. Le colonel Villemin, à cette
occasion, prononça une belle allocution.
Lorsqu'il fallut se séparer, les adieux les plus cordiaux furent
échangés entre nos visiteurs lyonnais et leurs amis lorrains, et
entre eux fut échangée la promesse de ne jamais oublier
l'émouvante journée qu'ils avaient passé en si parfaite
communion de pensée.
MONTREUX
DIVAGATION DE CHEVAUX. - Josi Lhorca, charretier à Montreux, a
laissé errer ses chevaux sans être attachés, la gendarmerie a
verbalisé contre lui.
REMONCOURT
CONTRAVENTIONS. - Deux contraventions ont été relevées contre
Armand Terceau, droguiste ambulant, demeurant, à Troyes, la
première pour défaut, de patente, la seconde pour défaut de
déclaration de commerçant ambulant. 18 juillet 1923BLAMONT
IVRESSE PUBLIQUE - Edmond Pernod, 38 ans, garçon de culture,
avait cru devoir fêter le 14 juillet par de trop copieuses
libations ; il y a gagné un procès-verbal. 3 août 1923BLAMONT
IVRESSE. - Denis Coureaux, 34 ans, manoeuvre à Blâmont, trouvé
en état d'ivresse manifeste, a été l'objet d'un procès-verbal. 4 août 1923Le Conseil de Guerre de la 20e Région
condamne à mort par contumace un capitaine allemand
Jeudi matin, pour la première, fois, le conseil de guerre de la
20e région a eu à juger un des auteurs des crimes commis par les
Allemands dans notre département en 1914.
Il s'agissait du capitaine Kunz, de la 19e division Ersatz
Réserve, qui était inculpé de vols qualifiés, de pillage en
bande, de provocation de militaires au pillage et d'incendie
volontaire.
Cet officier boche ne s'est naturellement pas présenté à
l'audience ; il a donc été jugé par contumace.
Voici les faits : Le 2 février 1919, l'abbé Dupré, actuellement
à Neuviller, portait plainte devant le conseil de guerre. Il
déclarait que, du 22 août 1914 jusqu'au 14 février 1915, jour où
il avait quitté Blâmont pour être rapatrié, il avait été la
victime de brutalités particulières de la part d'un capitaine
allemand qui appartenait à la réserve.
Cet officier, après avoir fait arrêter le curé de Blâmont, son
vieux père et sa bonne, les avait fait enfermer dans un corps de
garde infect, leur enlevant les sommes dont ils étaient
porteurs. L'abbé Dupré était en possession d'une somme de 500
francs.
Au moment de son départ de Blâmont, on lui donnait 460 francs. A
son arrivée en Suisse, il changeait cette somme, perdant ainsi
68 francs.
Dans sa plainte, l'abbé Dupré déclarait que M. le curé de
Blâmont et celui de Harbouey et d'autres personnes avaient été
les victimes du capitaine Kunz.
Une information était ouverte ; elle établissait que, le 9
septembre 1914, le 24e régiment d'infanterie saxonne arrivait à
Blâmont ; le capitaine Kunz faisait arrêter le curé Barbier et
le père de celui-ci ; l'abbé Dupré, vicaire ; le curé Jacques,
de Harbouey, qui était venu chercher un refuge à Blâmont, et son
sacristain, M. Koster.
Tous ayant été emmenés au corps de garde, furent menacés et
dépouillés.
Les Boches enlevaient 1.000 francs au premier ; 8 à 900 francs à
Mlle Gaillot, sa servante ; 657 francs à M. Koster puis, à
l'aide de menaces, le capitaine se faisait remettre 6.000 francs
qui se trouvaient dans le coffre-fort de la cure ; une autre
somme de 69 francs appartenant aux héritiers de Mme Barbier, et
600 francs appartenant à M. Martin, qui les avait déposés dans
le même coffre.
Le capitaine Kunz, continuant ses exploits, enlevait les
ornements sacerdotaux de l'église de Domèvre ; enfin, le 30
septembre, il donnait l'ordre à des soldats de mettre le feu à
l'église de Harbouey, qui fut entièrement détruite.
Tous ces faits ont été entièrement établis par les affirmations
des témoins.
Après lecture de l'ordre d'informer, le commandant Serain,
commissaire du gouvernement, a requis une peine sévère. Le
conseil de guerre, après avoir délibéré en chambre du conseil, a
rapporté une réponse affirmative, en ce qui concerne les vingt
et une questions qui lui étaient posées et a condamné Kunz à la
peine de mort. 8 août 1923BLAMONT
IVRESSE. - Procès-verbal contre les nommés Angelo Zanon, 39 ans,
Georges Heimburger, 28 ans, tous deux manœuvres, Pikouski
Ladislas, 30 ans, et Plouchine Spiridor, 32 ans, tous deux
charpentiers, trouvés au débit Geyer en état d'ivresse.
FERMETURE TARDIVE. - Procès-verbal contre les nommés Roger Glé,
25 ans, et Louis Geyer, 44 ans, cafetiers, pour fermeture
tardive de leur établissement.
REILLON
DEFAUT DE CARTE D'IDENTITE. - Procès-verbal contre Luigi
Sternicchio, 48 ans, et Giuseppe Zuilli, 48 ans, tous deux
manoeuvres a l'entreprise Bichaton, pour ne pas posséder de
carte d'identité. 15 août 1923VARANGEVILLE
ABUS DE CONFIANCE. - Dans le courant du mois de décembre 1921,
M. Joseph Magron, âgé de 44 ans, manoeuvre, actuellement
domicilié à Varangéville, rue des Capucins, habitait Blâmont.
Il acheta une cuisinière pour la somme de 776 fr à M. Lafarge,
négociant en meubles à Blâmont. A ce moment, M. Magron n'ayant
pas d'argent pour payer la cuisinière, offrit à M. Lafarge de ne
le payer que lorsqu'il aurait touché un titre de dommages de
guerre de 2.250 fr.
En janvier 1922 le commerçant n'ayant pas été payé, demandait à
son client de lui donner le titre de dommages de guerre : il se
chargeait, disait-il, de le faire toucher à la préfecture de
Nancy.
Joseph Magron n'entendit plus parler pendant quelques mois de
son titre ; il demanda à Lafarge ce qu'il était devenu. Celui-ci
répondit qu'il l'avait remis entre les mains de M. Licony,
huissier à Vezouse. M. Licony, comme il fallait s'y attendre,
refusa de rendre le titre, prétextant qu'il ne pouvait le
délivrer sans un ordre de M. Lafarge.
M. Joseph Magron a déposé une plainte contre le commerçant. La
gendarmerie a ouvert une enquête. 29 août 1923BLAMONT
ARRESTATION. - En vertu d'un mandat d'arrêt émanant de M. le
juge d'instruction de Lunéville, la gendarmerie a procédé à
l'arrestation du jeune Perey Roger, 15 ans, inculpé d'abus de
confiance. 11 septembre 1923La situation chevaline dans le département de Meurthe-et-Moselle
en 1922-1923
Nous extrayons du rapport de M. de Terras, directeur des Haras,
les renseignements suivants ; [...]
Considérations sur quelques stations de monte [...]
Domèvre-sur-Vezouse. - En 1919 et 1920, cette station
fonctionnait dans une installation de fortune, à Blâmont, où
elle était très achalandée, cette ville n'ayant pu faire les
frais nécessaires pour organiser un local définitif, l'écurie a
été ramenée à Domèvre où elle existait d'ailleurs avant la
guerre et où un immeuble bien et même luxueusement aménagé a été
mis à la disposition de l'administration. Malheureusement, les
résultats ne son pas encourageants (29,50 de moyenne). Le retour
à Blâmont ramènerait peut-être l'ancienne prospérité.
Peut-être s'il était fourni un local, pourrait-on donner
satisfaction à tout le monde en faisant alternativement
fonctionner cette écurie d'une année, l'une dans chacune de des
deux localités. 14 septembre 1923BLAMONT
DEFAUT D'ECLAIRAGE. - Procès-verbal également à Kenuel Joseph,
45 ans, entrepreneur à Blâmont, qui conduisait un camion
automobile dépourvu d'éclairage à l'avant.
IGNEY-AVRICOURT
STUPIDE AMUSEMENT. - Des inconnus se sont emparés, après les
avoir démontées, de plusieurs poulies de commande du disque
situé sur la ligne de chemin de fer de Cirey, près de Foulcrey.
Les auteurs du vol seraient des enfants gardant les vaches dans
les champs. Ces enfants utiliseraient les poulies pour monter
des trottinettes à bon marche.
Si le sport est très hygiénique, et apprécié, il ne s'ensuit pas
que l'on doive se conduire en vandales et risquer de provoquer
des perturbations dans le trafic des trains.
L'enquête qui se poursuit dévoilera à bref délai les coupables. 20 octobre 1923BLAMONT
ECLAIRAGE INSUFFISANT. - Georges Mendel, 18 ans, marchand de
chiffons, à Lunéville, et Arthur Salomon, 32 ans, cultivateur à
Buriville, ont été chacun l'objet d'un procès-verbal, le premier
pour éclairage insuffisant de son automobile, le second pour
défaut d'éclairage de sa voiture.
ACCIDENT DAUTOMOBILE. - M. Joseph Bockerich, 37 ans, boucher, à
Blâmont, revenant de Domèvre, en automobile, vit venir à sa
rencontré M. Deschamps Jean, 56 ans, maçon, à Herbéviller, qui
circulait à bicyclette. Les deux véhicules tenaient bien leur
droite et étaient éclairés tous deux.
Cependant, au croisement sur une route offrant huit mètres de
voie carrossable, la bicyclette vint accrocher l'arrière de
l'automobile et fût gravement détériorée M. Deschamps, blessé,
fut relevé et reconduit par l'automobiliste à Herbéviller, où le
docteur Henriot dut lui faire quelques sutures et diagnostiqua
quinze jours d'incapacité de travail. L'enquête ouverte
déterminera, peut-être les causes de cet accident. 22 octobre 1923BLAMONT
DEFAUT D'ECLAIRAGE. - Stephan Parchini, 30 ans, charretier à
Autrepierre, s'est vu dresser procès- verbal pour défaut de
lanterne à son camion.
LEINTREY
DEFAUT D'ECLAIRAGE. - Charles Gadat, 53 ans, cultivateur à
Leintrey, et Maurice Menier, 24 ans, papetier à La Chapelle, ont
été l'objet d'une contravention pour défaut d'éclairage, le
premier à sa voiture, le second à sa bicyclette. 24 octobre 1923BLAMONT
VAGABONDAGE ET MENDICITE. - La gendarmerie a procédé à
l'arrestation de Marie Leprince, femme parfait, 57 ans, sans
profession ni domicile fixe, surprise en flagrant délit de
vagabondage et de mendicité. 20 novembre 1923AVRICOURT
INFRACTION AU CODE DU COMMERCE.
Salmas Arezki, 30 ans, et Lakdari Arabben Mohamed, 39 ans, tous
deux marchands ambulants, domiciliés à Nancy, n'ayant pu
justifier de leur inscription au registre du commerce, ont été
gratifié d'un procès-verbal.
REMONCOURT
ECLAIRAGE INSUFFISANT. - La gendarmerie a verbalisé contre Léon
Gusse, 40 ans, entrepreneur à Remoncourt, et Aimé Gérard, 31
ans, entrepreneur de broderie à Blâmont, dont les automobiles
étaient démunies de feu rouge à l'arrière. 24 novembre 1923BLAMONT
L'EMPRUNT. - L'emprunt de 160.000 francs effectué par la ville
de Blâmont, en vue de la réalisation du projet d'adduction d'eau
de montagne, qu'elle doit exécuter en commun avec les communes
d'Avricourt, Igney, Amenoncourt, Fréménil et Gogney, a été
ouvert et clos le même jour.
Réparti en 320 obligations de 500 francs, il a donné les
résultats suivants : à la recette municipale : nombre de
souscripteurs, 23; titres souscrits, 120; titres attribués, 66.
A l'agence de Blâmont de la Société Nancéienne : nombre de
souscripteurs, 58 ; titres souscrits, 446 ; titres attribués,
254.
DEFAUT D'ECLAIRAGE. - Émile Coster, 39 ans, régisseur à Repaix,
et Charles Henry; 19 ans, cultivateur à Harbouey, ont encouru
chacun un procès-verbal pour défaut de lanterne à leur voiture,
ainsi que Paul Bally, 22 ans, électricien à Gerbéviller, dont la
bicyclette n'était pas éclairée. 16 janvier 1924BLAMONT
VOL DE BOIS. - M, Auguste Hetzel, 48 ans, propriétaire, à
Blâmont, a porté plainte contre inconnu, pour vol de bois de
charpente, d'une valeur de 250 francs, commis dans un jardin lui
appartenant. 28 janvier 1924BLAMONT
ET LA LANTERNE ? - Procès-verbal à Paul Scheitz, 33 ans,
marchand de vins, qui conduisait une voiture à bras non
éclairée, malgré l'obscurité. 31 janvier 1924BLAMONT
TOUJOURS LA LANTERNE. - Pour défaut de la lanterne à leurs
bicyclettes, des procès-verbaux ont été dressés à Edouard
Schmitt, plâtrier à Cirey, et à Maurice Paquatte, 23 ans,
cultivateur à Bures.
DOMEVRE
MORT SUBITE. - M. Paul Davot, 58 ans, monteur à la Compagnie
Lorraine d'Electricité, entrant pour y prendre du ciment, dans
un ancien blockhaus, dont une partie servait de magasin et dont
l'autre compartiment servait de gîte à un sieur Henri Belain,
sans profession, remarqua une épaisse fumée qui sortait de ce
compartiment. La fumée dissipée, il constata que l'occupant
était étendu sur le dos prés de son lit et était mort depuis
quelques heures. M. le docteur Henriot, appelé pour constater le
décès, conclut a une attaque d'apoplexie. 17 mars 1924BLAMONT
LES SPORTS. - L'Union Sportive Blamontaise ayant l'intention de
former un groupe de couleurs cyclistes à Blâmont, invite
cordialement tous les jeunes gens du canton qui voudraient
pratiquer le sport cycliste sous les couleurs de l'U.S.B. à la
réunion qui aura lieu au siège social de la société, place de
l'Hôtel-de-Ville, Café du Centre, le vendredi 28. courant, à 19
h. 30 Le meilleur accueil leur sera réservé.
IGNEY-AVRICOURT
LA SPECULATION CONTINUE, MAIS LA REPRESSION AUSSI. - Les
lecteurs de l'Eclair de l'Est ont été mis au courant il y a
quelques jours, d'une véritable pléiade de mercantis qui, venus
de Sarreguemines et d'ailleurs, étendaient, telle une pieuvre,
leurs tentacules voraces sur toute la région d'Avricourt à
Sarrebourg, raflant à n'importe quel prix tout le beurre et les
oeufs.
Deux se firent pincer dans les circonstances qui ont été
relatées ici ; mais, malgré cela, la marchandise continuait à se
raréfier.
La gendarmerie d'Avricourt tendit cette fois un vaste filet, une
surveillance de jour et de nuit fut organisée, qui
immanquablement devait porter ses fruits. Aujourd'hui, c'est
chose faite ; deux de ces énergumènes sont tombés dans la
souricière ; ce sont Kneib Louis, 21 ans, habitant Sarreguemines
et son beau-frère Bourguignon Jules, cultivateur à Juvilize,
près Dieuze.
Ces messieurs, naturellement, se livraient à leur trafic sans
aucune pièce d'identité ni licence.
Pour commencer, ils ont encaissé les procès-verbaux
réglementaires.
Il a fallu toute la sagacité, la patience et le flair de nos
dévoués gendarmes d'Avricourt pour arriver à ce résultat qui,
bien qu'incomplet encore, n'en est pas moins à leur honneur, et
leur tableau de chasse s'augmente de jour en jour.
CONTRAVENTIONS. - Des contraventions ont été relevées contre
Louis Duhaut, menuisier à Blâmont, pour défaut d'appareil sonore
à sa bicyclette, et à Henri Lefèvre, 21 ans, négociant à Cirey,
pour défaut de numéro d'ordre à l'avant de son automobile. 30 mars 1924BLAMONT
ET LA LANTERNE ? Procès-verbal à Clément Defay, 45 ans, maître
maçon à Blâmont, pour défaut de lanterne à sa voiture.
OBSEQUES. - Les obsèques de M. Victor Verrel, directeur de
l'Ecole des garçons ont été célébrées samedi à Blâmont. Le
défunt a été enlevé à l'affection des siens à l'âge de 53 ans,
après avoir été instituteur à Lunéville, Cirey, Reillon, Gogney
et Domèvre et enfin a Blâmont depuis 1913.
Il est mort en service, parmi ses collègues au cours d'une
réunion d'instituteurs.
Aussi, c'est au milieu d'une affluence considérable, où
figuraient les instituteurs et institutrices du canton de
Blâmont et de Cirey qu'il fut conduit à sa dernière demeure,
emportant avec lui l'affection et le regret de tous.
NONHIGNY
INFRACTION A LA LOI GRAMMONT. Edmond Masson, 39 ans,
représentant de la maison Debray, qui avait attelé un chien a sa
voiture de livraison, a été gratifié d'un procès-verbal. 14 avril 1924EMBERMENIL
POLICE DES ETRANGERS. - Komaski Modeste, 35 ans, Nonack Ramon,
27 ans, Lozinski Victor, 25 ans, Baran Lorents, 34 ans, ont été
l'objet de procès-verbaux pour défaut de visa à leurs pièces
d'identité. M. Tiguet, entrepreneur à Blâmont, qui les a
embauchés sans vérifier si leurs pièces étaient régulièrement
établies, a été également gratifié d'un procès-verbal. 15 avril 1924BLAMONT
LE STAND DES MARMOTTES. - L'inauguration du stand de la Société
de tir et de préparation militaire de Blâmont aura lieu le
dimanche 18 mai, sous la présidence de M. le général Pénet,
commandant le 20e corps d'armée, avec le concours de la fanfare
« L'Industrie » des établissements Mazerand, et la clique de
trompettes de la société de gymnastique.
Le stand d'avant-guerre a été complètement anéanti ; le nouveau
domine la ville, qui est située à quelques centaines de mètres.
C'est M. l'ingénieur Fischer, un spécialiste en la matière, qui
a dressé les plans.
Au dire des gens compétents, le stand des Marottes offre la
sécurité l plus complète ; les différents pavillons sont coquets
et bien aménagés.
Le panorama est splendide, l'agencement des pelouses et des
massifs flatte et repose l'oeil. Le stand des Marmottes sera le
lieu de promenade et de prédilection des habitants de Blâmont et
du canton. 23 avril 1924BLAMONT
POLICE DU ROULAGE. - Des procès-verbaux ont été dressés à Jean
Gerrod, 32 ans, maçon à Ancerviller ; Léon Gallois, 21 ans,
cordonnier à Lunéville ; Georges Vigneron, 21 ans, et Lucien
Vagnier, 19 ans, ces deux derniers papetiers à Moyenmoutier,
pour défaut d'éclairage à leurs bicyclettes.
EMBERMENIL
VOL DE NUMERAIRE. - A la suite d'une copieuse beuverie au café
Desboeufs à Emberménil, entre ouvrière de l'entreprise Roux et
Desmarets, que le patron dut expulser de son établissement, à 23
h. 30, l'Espagnol Alcazar Jean, 23 ans, et le Polonais Léonard
Prrylski, constatèrent que leurs portefeuilles respectifs
avaient disparu. Le premier affirmait que le sien contenait 400
francs et le second ne déclarait que 156 francs.
D'après les dires de leurs camarades, le vol fut imputé à deux
Polonais, les nommés Roch Cieplinsky, 27 ans, et Stanislas
Sierankouski, 28 ans.
Malgré leurs dénégations, la gendarmerie les mit en état
d'arrestation et les déféra au Parquet de Lunéville. Elle leur
dressa à tous un procès-verbal pour ivresse publique.
Le débitant du café où ils avaient bu fut également gratifié
d'un procès-verbal pour fermeture tardive. 8 mai 1924LUNEVILLE
TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Violences. - Paul Tihay, 28 ans, domestique de culture chez M.
Godin, à Blâmont, est intervenu dans une discussion entre son
patron et M. Louis Bayard, manoeuvre, et a frappé brutalement ce
dernier, lui occasionnant une incapacité de travail de deux
jours.
Après débats, le tribunal le condamne à 25 francs d'amende. 14 mai 1924BLAMONT
VOL DE LAPINS. - Le 8 courant, M. Paul Dubois, 60 ans,
cultivateur à Blâmont, se rendant dans l'après-midi dans sa
propriété au lieu dit Les Marmottes, située à 1 kilomètre de la
ville, et où il élève des lapins en liberté, a constaté que deux
de ces animaux avaient été tués et laissés sur place et que six
autres avaient disparu. Il estime la perte subie à 200 francs,
et dans l'absence de tout indice, il porte plainte contre
inconnu.
POLICE DE LA ROUTE. - Des procès-verbaux ont été dressés pour
défaut d'éclairage de plaque d'identité ou d'appareil sonore à
leur bicyclette contre Jules Hanaux, 29 ans, marchand ambulant à
Blâmont ; Charles Claude, 19 ans, cultivateur à Domèvre, et
Louis Foins, 17 ans, mécanicien, demeurant également Domèvre.
REILLON
INCENDIE DUNE PLANTATION. - Sur le témoignage de ses deux fils,
Maurice et Renée, 14 et 10 ans, qui prétendent avoir vu leur
oncle, Louis Constant, 54 ans, cultivateur, mettre le feu à la
plantation forestière de leur père, à Reillon, M. Joseph Michel,
48 ans, cultivateur à Herbéviller, a déposé une plainte en
incendie volontaire contre son beau-frère, Louis Constant, avec
qui il est en mauvaise intelligence. Celui-ci, dont la
réputation est excellente, proteste contre cette accusation. Il
reconnaît avoir brûlé les herbes d'une propriété lui appartenant
et située à peu de distance de celle de Michel, et accuse à son
tour les enfants d'avoir mis eux-mêmes le feu à la propriété de
leur père, qui estime à 2.000 francs la perte subie.
Une enquête est ouverte. 29 mai 1924Conseil Général de Meurthe-et-Moselle
Séance du 28 Mai 1924
La séance publique est ouverte à 10 heures. [...]
M. de Turckheim soutient une demande de subvention de 20.000
francs pour installer une pouponnière dans un grand immeuble sis
à Blâmont. L'Union des Femmes de France se rendrait acquéreur de
cet immeuble et le conseil général voterait une somme de 20.000
fr. pour l'aménagement. Les enfants sortant de la Maternité
seraient conservés là de 3 mois à 2 ans.
M. Didelon se déclare d'accord sur le principe du crédit mais
voudrait attendre un peu plus tard pour son inscription au
budget.
M. de Turckheim insiste ainsi que M. Dreux.
M. Didelon voudrait des précisions sur la façon dont va être
organisée cette pouponnière et sur qui la dirigera, etc.
M. Lebrun dit que l'assemblée étant d'accord sur le fond, on
pourrait voter la subvention dès maintenant, quitte à recevoir
les renseignements utiles plus tard.
Il en est ainsi décidé.
M. le Dr Giry demande qu'afin d'éviter des erreurs, le conseil
général conserve un droit de regard et de contrôle sur le
fonctionnement de la pouponnière.
On reviendra sur cette question en septembre. 19 juin 1924BLAMONT
POLICE DE LA ROUTE. - Pour défaut d'appareil sonore à sa
bicyclette, Barberin Annibal, 22 ans, maçon à Domèvre, a été
gratifié d'un procès-verbal.
LEINTREY
POLICE DES ETRANGERS. - Procès-verbal a été dressé à Boirant
Lorent, 34 ans, manoeuvre à l'entreprise Tiquet, pour défaut de
visa à ses pièces d'identité. 27 juin 1924Blamont, 26 juin. - De notre correspondant particulier :
Eugène Charton, 66 ans, et François Marchand, 81 ans, tous deux
pensionnaire à l'hospice des vieillards à Blâmont, discutaient
ensemble, le 24 courant, dans un couloir de l'hospice lorsque
Charton poussa un peu brusquement son contradicteur. Celui-ci,
presque impotent, tomba à la renversé et sa tête porta sur une
marche d'escalier garnie a tringle de fer.
La blessure ne paraissait tout d'abord pas très grave. Marchand
put regagner, son dortoir, mais le malheureux succombait
quelques heures après à une congestion cérébrale consécutive à
sa chute.
Une enquête a été ordonnée par le parquet. 2 juillet 1924AVRICOURT
INSULTES. - Des procès-verbaux ont été dressés contre Pierre
Roehr, 50 ans, et X..., en fuite, pour avoir traité de voleur le
receveur aux billets de la gare d'Avricourt.
BLAMONT
POLICE DU ROULAGE. - Pierino Vanni, chauffeur à l'entreprise
Pagny, dont le camion était dépourvu de numéro d'ordre à
l'arrière, a été gratifié d'un procès-verbal.
FERMETURE TARDIVE. - Procès-verbal a été dressé à Charles
Antoine, 35 ans, débitant à Blâmont, qui avait laissé son
établissement ouvert après l'heure réglementaire. 23 juillet 1924BLAMONT
ATTACHEZ VOS CHIENS. - M. Louis Braggini, entrepreneur à
Blâmont, a déposé une plainte contre le sieur Arsène Breton,
dont le chien l'a mordu au mollet, et lui a causé une incapacité
de travail de six jours.
HERBEVILLER
VOL. - M. Sainrapt François, entrepreneur de travaux publics à
Lunéville, a porté plainte contre Henri Poncelet, 40 ans,
manoeuvre à l'entreprise Kennel, à Blâmont, pour vol de deux
brouettes dans un de ses chantiers à Herbéviller. 25 juillet 1924BLAMONT
SUICIDE. - Le sieur Célestin Gourget, 58 ans, gardien de
l'abattoir, atteint de neurasthénie aigue, a mis fin à ses
jours, en se pendant dans une logette située au fond de son
jardin.
HARBOUEY
CIRCULATION A GAUCHE. - Une contravention a été dressée contre
Hippolyte Saussier, 37 ans, cultivateur, qui conduisait une
voiture de bois, en suivant la gauche de la route. 27 juillet 1924ANCERVILLER
ARRESTATION. - Sur mandat d'amener de M. le juge d'instruction
de Lunéville, la gendarmerie a procédé à l'arrestation de Jules
Ygouf, 44 ans, Inculpé d'abus de confiance et l'a écroué à la
maison d'arrêt.
AVRICOURT
DEFAUT DE GUIDES. - Lacourt Paul, 80 ans, cultivateur à
Avricourt, et Duhaut Adrien 28 ans, cultivateur à Ancerviller,
montés sans guidés sur les voitures qu'ils conduisaient, ont été
l'objet d'un procès-verbal
BLAMONT
VOL D'UNE CHEVRE. - Albert Stassard, 40 ans, chiffonnier à
Blâmont, a déposé une plainte contre le nommé Mertens, demeurant
à Harbouey. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de
Badonviller, dans le ressort de laquelle se trouve Harbouey.
DOMJEVIN
POLICE DES ETRANGERS. - Wilk Martin, 28 ans, manoeuvre à
l'entreprise Roux et Desmarets, s'est vu dresser procès-verbal
pour avoir négligé de faire viser sa carte d'identité.
LEINTREY
DEFAUT DE GUIDES. - Un procès-verbal a été dressé à Georges
Schlesser, 25 ans, charretier à l'entreprise Bichaton, pour être
monté sans guides sur sa voiture. 11 août 1924BLAMONT
COUP DOUBLE. - Perino Vanni, 23 ans, conducteur à l'entreprise
Pagny, n'ayant pas de permis de conduire, ni de rétroviseur à
son camion, a été l'objet de deux procès-verbaux. A noter que le
délinquant avait trouvé très original d'empêcher de passer le
capitaine de gendarmerie. 15 août 1924BLAMONT
POLICE DE LA ROUTE. - Eugène Bazar, 21 ans, chauffeur à
Herbéviller, a été l'objet d'un procès-verbal pour défaut de
rétroviseur à son camion. Il en a été de même pour Georges
Mandel, négociant à Lunéville. 22 août 1924BLAMONT
IVRESSE. - Roger Schérrer, 19 ans, domicilié à Domèvre, qui
s'était présenté au conseil de révision en état complet
d'ivresse, a été l'objet d'un procès-verbal.
DOMEVRE
ABANDON D'ATTELAGE. - Des procès-verbaux ont été dressés à
Charles Claude, 19 ans, cultivateur à Domèvre, et à Emile Noël,
43 ans, livreur à Einvaux, qui avaient laissé leurs attelages au
milieu de la rue sans les attacher. 3 septembre 1924BLAMONT
POLICE DES ETRANGERS. - David Levoni, 31 ans, chiffonnier à
Lunéville, qui n'a pu justifier de la possession d'une carte
d'identité, a été l'objet d'un procès-verbal.
IGNEY
CONTRAVENTIONS. - Des contraventions ont été relevées contre
Holstein Adolphe, 18 ans, manoeuvre à Réchicourt-le-Château,
pour tapage nocturne ; Louis Anghilière, 30 ans, entrepreneur à
Avricourt, pour défaut de numéro d'ordre à l'avant de son
automobile ; Pierre Trugnola, 26 ans, chauffeur chez M. Labesse,
à Hagondange, pour défaut de feu rouge à l'arrière de sa
camionnette et à Constant Simoutre, 22 ans, cultivateur à
Landécourt, et Enrico Buffoni, 26 ans, charretier à Badonviller,
pour défaut de guides. 27 septembre 1924BLAMONT
POLICE DELA ROUTE. - Pour défaut d'appareil sonore à sa
bicyclette, Stanislas Barflomizack, 31 ans, marchand ambulant, à
Lunéville, a récolté un procès-verbal. 5 octobre 1924BLAMONT
ABANDON D'ATTELAGE. - Des procès-verbaux pour abandon d'attelage
ont été dressés à Eugène Laurentz, 25 ans, garçon de culture à
Blâmont, et à Georges Claudel, 20 ans, marchand ambulant à
Badonviller, pour avoir laissé leurs attelages, sans
surveillance, sur la voie publique. 5 novembre 1924BLAMONT
A L'A.M.C. - Le 1er novembre, à 14 Heures, les membres de
l'A.M.C. se réunirent au pied du monument élevé place Carnot,
aux enfants de Blâmont morts pour la patrie. Rassemblement place
de la Mairie, à 13 h. 45.
Le 11 novembre, après la messe traditionnelle, banquet chez M.
Conrad, à midi. Prix, 15 francs. Inscriptions reçues chez MM.
Paul Fiel et Jules Conrad, jusqu'au 6 novembre.
HERBEVILLER
UN BIZARRE ACCIDENT. - Le 30 octobre, M. Louis Morgenthaler, 53
ans, garagiste à Sarrebourg, se rendant à Lunéville, marchait
parallèlement au train L.B.B. sans s'apercevoir qu'un passage à
niveau traversait la voie Son automobile, accrochée par la
locomotive, fut trainée sur une longueur de
70 mètres et complètement démolie. Fort heureusement, il n'y eut
pas d'accident de personne.
LEINTREY
UN BANQUET. - A l'occasion du mariage de M. Lucien Houbin avec
Mlle Céline Batho, une collecte a été faite au profit du
monument aux morts qui a produit la somme de 78 francs, remise
aux mains de M. le maire. Puisse ce beau geste contribuer au
bonheur des jeunes époux.
VERDENAL
VOL DE- NUMERAIRE. - Henri Colas, 36 ans, premier domestique
chez M. Vaganey, 29 ans, cultivateur à Verdenal, jouit d'une
chambre particulière dans laquelle il enferme la valise
contenant ses économies. En y entrant le 1er novembre, pour
prendre de l'argent, il constata que sa chambre avait été
ouverte et sa valise forcée. Il manquait, en effet, 60 fr. à sa
réserve-. Le même jour, le jeune Raymond Vary, 17 ans, se
faisait régler par M. Vaganey et, quoique n'ayant touché aucun
argent, se livrait de suite à des dépenses peu en rapport avec
ses ressources.
La-gendarmerie, prévenue, vint le prendre au café où il
consommait de la bière et, après l'avoir longuement cuisiné,
finit par lui arracher l'aveu qu'il était l'auteur du vol. Vary
a été arrêté et écroué à la prison de Lunéville. 12 novembre 1924NONHIGNY fête sa reconstitution
La commune de Nonhigny, dont la reconstitution est virtuellement
terminée, en même temps qu'elle fêtait hier l'anniversaire de
l'armistice, inaugurait sa mairie, son école et son église. Dans
le village, pavoisé et fleuri, un arc de triomphe souhaitait la
bienvenue aux autorités et aux amis d'alentour, qui s'étaient
rendus nombreux à cette fête.
Celle-ci commença vers 10 heures et demie, par la bénédiction de
l'église, qui n'a gardé de l'ancienne que quelques pans de murs
et une partie du clocher. La cérémonie fut célébrée par M.
l'abbé Barbier, doyen de Blâmont, assisté de M. l'abbé Seel,
ancien curé du village, de M. l'abbé Collin, administrateur de
la paroisse, et de MM. les curés des environs : Gogney,
Frémonville, Neuviller, Bréménil, Repaix, Azerailles,
Amenoncourt.
Lé clergé se rendit ensuite en cortège aux plaques
commémoratives rappelant le souvenir des victimes de la guerre.
Il y fut reçu par les autorités groupées autour de M. Gérard,
maire de la commune, de M. Lhote, président de la Coopérative de
reconstruction, et de tout le conseil municipal.
Etaient présents : M. Mazerand, député ; M. de Turckheim,
conseiller général ; M. Adam, conseiller d'arrondissement ; M.
Labourel, maire de Blâmont ; M. Coulon, inspecteur primaire,
directeur de la Coopérative des écoles ; M. Harmant, instituteur
; MM. Lauthe et Villemon, architectes ; MM. Collin et Bouf,
entrepreneurs.
On se rendit en cortège à l'église, où commença le service
divin, dont l'éclat fut rehaussé par la participation de la
musique des Etablissements Mazerand. Le sermon fut donné par M.
l'abbé Lacour, condisciple et camarade de guerre du curé de la
paroisse. Devant une assistance nombreuse et émue, le
prédicateur sut définir en termes particulièrement heureux, le
rôle de l'église qui venait d'être livrée au culte.
Source de lumière, dispensant la grâce, réconfortant les
énergies, elle est aussi le témoin près de Dieu de tous les
actes de la vie des paroissiens de Nonhigny.
Le prédicateur eut ensuite un souvenir reconnaissant pour les
morts de la grande guerre, et en leur nom à tous, adressa un
chaleureux appel aux nommes de bonne volonté, pour la paix dans
l'exercice des libertés de tous.
Après l'office, sur le perron de Mairie, eut lieu la cérémonie
émouvante de l'appel des disparus de la commune. Et face à la
ligne bleue des Vosges, qui se profilait très nette à l'horizon,
par cette belle journée d'automne, et dont hier encore une
partie était allemande, deux enfants, Mlles Léa Roger et
Georgette Lhote, récitèrent deux poésies à la mémoire des héros
de Nonhigny.
Ensuite le maire prit la parole. Malgré l'émotion qui le prenait
à la gorge et lui faisait perler des larmes des yeux, il raconta
simplement, sans phrases, le martyre de sa cité : l'assassinat
de quatre civils. « Dans un autre coin du village, dit-il, ce
sont des mères réfugiées dans une cave avec leurs bébés et un
jeune homme. La maison est en feu au-dessus d'eux : impossible
de fuir cette fournaise, ils vont être asphyxiés si le jeune
homme n'était parvenu à desceller un barreau de soupirail avec
un couteau de poche... »
Ces visions d'épouvante sont encore dans les yeux de la plupart
des personnes qui écoutent, et pourtant ce sont celles-là même
qui, le 14 août 1914, quatre jours après le massacre, rentraient
à Nonhigny avec les troupes françaises. « Notre population,
croyant ses peines terminées, se remettait à là moisson. »
Sans avoir vu la scène de terreur, il n'en est pas moins
émouvant d'écouter un des témoins raconter froidement, à dix ans
d'intervalle : « Ils (les Boches) emmenèrent trois hommes pour
empêcher les Français de tirer sur eux. » C'est l'un des, trois
hommes survivants qui parle.
Comme elle est belle alors, l'adjuration de M. de Turckheim, qui
prend ensuite la parole pour honorer l'héroïsme des morts et la
ténacité de ceux qui sont revenus au village.
« ...Nous voulons que la paix règne, que l'ordre règne. Nous
flétrissons de toutes nos forces toute idée de lutte entre les
Français. Hier encore, le président du conseil, dans un discours
prononcé à Rôdez, disait que sa plus haute ambition était
d'établir entre nos compatriotes une véritable et sincère
fraternité.
« Que les actes s'harmonisent avec ces belles paroles, par là
paix répandue entre tous les Français : c'est aussi notre plus
ardent désir.
« II n'y avait pas de luttes dans les tranchées, où souffraient
nos enfants. C'est ce qui a fait leur force, c'est pour cela
qu'ils ont vaincu. Ils ont vaincu aussi, parce que parmi eux des
chefs énergiques ont su faire régner l'ordre dans la
discipline...
« Dans notre belle Lorraine, si saine d'esprit après tant de
souffrances, nous saurons tous agir vigoureusement pour que le
sacrifice de ces jeunes hommes ne soit pas vain. Nous saurons
étouffer dans l'oeuf toutes les tentatives de révolution, nous
en faisons le serment devant eux... »
La parole est enfin à M. Mazerand, qui félicite le maire des
résultats obtenus :
« C'est parce que nous avons subi plus qu'ailleurs les atteintes
du mal, que nous sommes plus sensibles aux symptômes de la
guérison. »
Il exalte le patriotisme des héros :
« Vos mobilisés ont contribué à repousser bien loin le poteau
frontière dont vous aviez tous subi l'affront à quelques
kilomètres pendant votre enfance. » Que leur exemple soit une
leçon « où vos descendants puiseront l'énergie suffisante pour
défendre nos droits et nos libertés ».
Un banquet suivit, où régna la plus franche cordialité. Au
dessert, le maire raconta la résurrection de son village, aussi
simplement que le matin il avait rappelé sa destruction.
M. Coulon, directeur de la Coopérative des écoles, appela de son
vrai nom, celui qu'elle n'aurait jamais du cesser de mériter
nulle part l'école communale, qu'il qualifia d'école nationale.
Il fit appel lui aussi, à la solidarité de fous pour
l'achèvement de la reconstitution dans la grande détresse des
finances françaises.
Enfin, M. Mazerand, dans une allocution pleine de bonhomie et
d'humour, clôtura la série des discours en portant un toast â la
prospérité de Nonhigny, de la Lorraine et de la France.
La fanfare et la chorale de jeunes filles des Etablissements
Mazerand se faisait entendre, ensuite dans deux morceaux très
applaudis qui terminèrent cette fêté d'union sacrée, où l'on
n'entendit pas une note discordante. Spectacle vraiment
réconfortant de gens dont aucun n'a oublié les grandes leçons de
la guerre. 19 novembre 1924BLAMONT
INFRACTION AU CODE DE LA ROUTE. - la gendarmerie a verbalisé
contre Georges Eschenlor, 49 ans, propriétaire, à Nancy, 4,
avenue de Boufflers, dont l'automobile n'avait pas de feu rouge
à l'arrière et n'avait qu'un phare allumé à l'avant.
POLICE DES ETRANGERS. - Procès-verbal à Viola Egjno, 19 ans,
forgeron à Nonhigny, qui n'avait pas de carte d'identité. 30 décembre 1924HERBEVILLER
INFRACTION A ARRETE PREFECTORAL. - Malgré l'avis que la fièvre
aphteuse régnait à Herbéviller, M. Desalme boucher à Blâmont,
ayant acheté, un porc dans la commune, sans se munir d'un
certificat du vétérinaire, a été l'objet d'un procès-verbal.
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