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Presse - L’Eclair de l’Est - 1919-1924


14 janvier 1919

BLAMONT
Justes plaintes. - Un habitant de, Blâmont écrit au Bulletin de Meurthe-et-Moselle cette lettre où s’étalent des doléances hélas I trop justifiées :
» Je reviens de Blâmont et de Cirey que je n'avais pas revus depuis les derniers jours de juillet 1914 et j’en reviens le coeur navré.
«  Blâmont, le cher Blâmont d’avant-guerre, si riant, si accueillant jadis, le Blâmont des concours de gymnastique et des expositions agricoles, le pauvre Blâmont n’est plus qu’un désert. Ses rues et ses places se couvrent d’herbe et de mousses. Ses maison inhabitées et inhabitables portent des blessures largement ouvertes ; les toitures abimées laissent filtrer la pluie et la neige qui peu à peu pourrissent les planches et désagrègent les murs : plus de meubles, ils ont fait place à des décombres et des saletés sans nom.
«  Et cependant pour que ces pays reprennent vie, il faudrait nous fournir les moyens de rebâtir nos foyers, ces chers foyers où tant de doux souvenirs sons restés accrochés, où ont vécu nos aïeux, où nous sommes venus au monde, où, malgré tout, nous voulons relier le passé à l’avenir.
«  Mais hélas ! tout nous manque, et, ce qui est le plus triste à dire, on nous oublie.
«  Il serait en effet nécessaire avant tout de nettoyer les maisons; de vider les décombres où pullulent toutes les vermines, de détruire grenades et explosifs qui sont une menace perpétuelle. Or, ce travail que nous ne pouvons faire puisque, pour la plupart, nous sommes encore tous mobilisés, n’est-ce pas aux prisonniers boches qu'il devrait incomber ?
«  Autre chose. Depuis que la guerre est finie, que l'Alsace-Lorraine est enfin redevenue française, chaque jour, sang arrêt, les trains de ravitaillement défilent par Avricourt - à notre porte - portant aux seuls Alsaciens las vivres qui nous font défaut. Et la population restante ou rentrée n'a pour vivre que le seul ravitaillement américain qui bientôt cessera de fonctionner. Ce sera alors la famine, si l’on ne vient à notre secours.
«  D’autre part, les difficultés de transport sont incroyables. Le seul moyen de transport mis à notre disposition consiste en une auto sanitaire qui chaque jour, de Lunéville à Cirey par Blâmont, fait un voyage - un seul - et cette auto ne peut transporte que 10 personnes - sans bagages.
Pourtant le petit train d’Avricourt à Cirey fonctionne, mais il est réservé au génie et les voyageurs n’ont pas le droit de s’en servir. Cependant les malheureux que les Boches, au cours de la guerre, ont chassé de leur domicile pour avoir plus facile de les piller, et qui ont été obligés pour vivre en France - en exil - de se procurer à prix d’or meubles et vivres de conserve, voudraient avoir les moyens de ramener tout leur matériel dans leur logis nettoyé.
«  Les correspondances elles-mêmes mettent un temps infini à parvenir. Le téléphone, si nécessaire pourtant pour les administrations communales, n’existe pas à Cirey ; aussi pour les communications urgentes, est-on obligés d’aller à Blâmont. C'est encore à Blâmont' qu’il faut aller chercher le médecin, puisque le docteur Hanriot est seul chargé du service médical des deux cantons. Et cependant à Blâmont il ne reste que 60 personnes, quand, dans le canton de Cirey, le chiffre des habitants présent atteint presque le millier.
«  Et en tout cela, je ne puis incriminer les autorités locales, qui font tout ce qu’elles peuvent pour améliorer la situation précaire de leurs administrés, mais elles ne peuvent rien contre la force d’inertie qu’on leur oppose en haut lieu.
«  Mettez, Monsieur le Rédacteur en chef, votre influence personnelle à notre disposition. Obtenez-nous les facilités de ravitaillement dont nous avons un pressant besoin et des moyens de transport plus complets.
«  Pour avoir souffert en silence pendant plus de cinquante mois des privations de toutes sortes et des tortures morales sans nom, nos populations ont, elles aussi, bien mérité de la Patrie et elles se sont, de ce fait, acquis des droits à la connaissance du pays. Votre intervention, Monsieur le Rédacteur en chef, leur obtiendra, j’en suis sûr, gain de cause et ce ne sera que justice. »


17 septembre 1919

L’OCCUPATION ALLEMANDE DE BLAMONT
La Croix de guerre à la Soeur Léopold. - Ceux qui ont tenu tête aux Boches. - Noble attitude de M. le Curé. - Belle conduite de M. Squivet.
On nous écrit de Blâmont :
Quoiqu’un peu rétrospectives, j’espère que ces lignes trouveront un accueil sympathique parmi les lecteurs de l'Eclair de l’Est, parce qu’elles relatent la conduite héroïque pendant la guerre d’une vaillante enfant de nôtre chère Lorraine.
Le 20 août dernier, l'appariteur publiait dans les rues dévastées de la petite ville de Blâmont une note de M. Bentz, chevalier de la Légion d'honneur, maire de Blâmont, invitant la population à assister le vendredi 22, à 9 heures du matin, à l'hôpital où devait avoir lieu la remise de la croix de guerre avec palme, à Mme Perrin Victoire, en religion soeur Léopold, supérieure de l'hôpital de Blâmont. Ses amis, qui sont tout le monde, s'étaient multipliés pour orner la cour et son entrée de trophées de drapeaux, de fleurs à profusion, pour donner à cette patriotique cérémonie tout l’éclat qu’il convenait.
A 9 heures, M. le Maire, entouré de son conseil, des notabilités, des mutilés de la guerre et des décorés de la croix de guerre, reçoit M, le général Jacquot, commandant le 21e corps d’armée, qui apporte à la supérieure, au nom de M. le maréchal de France commandant les armées de l’Est, la décoration de la Croix de guerre avec palme et une citation à l’ordre de l'armée la félicitant de sa belle conduite, la remerciant au nom de l'armée française des soins donnés à nos blessés, de son inlassable dévouement et de sa résistance opiniâtre aux exigences de l'envahisseur pendant les quatre ans passés de l'occupation allemande.
Apres la lecture de la citation à l'ordre de l’armée qui rendait hommage à ses exploits, au milieu de la profonde émotion de l'assistance, qui s'était rendue nombreuse à l'invitation de M. le maire, M. le général Jacquot lui adressa ses félicitations personnelles et épingla l'insigne des braves sur la poitrine de la courageuse supérieure.
Après l’accolade, M. le sous-préfet de Lunéville, dans une chaleureuse allocution, apporta à son tour à la nouvelle décorée ses félicitations au nom du gouvernement.
II faut avoir, comme l’auteur de ces ligues, vécu toutes les angoisses de cette terrible période du 4 août 1914 au 5 octobre 1918, au milieu des périls de tous les instants auxquels l’hôpital était particulièrement exposé par sa proximité des buts de tir de l’artillerie française, pour apprécier les mérites et les vertus de nos admirables religieuses qui, toutes, rivalisèrent de zèle pour seconder leur digne supérieure dans les insurmontables difficultés que l’invasion subite de l’ennemi avait déchaînées sur leur établissement. À ce premier début succédait bien vite autour de Blâmont des combats meurtriers d’où les blessés français et allemands affluaient sans cesse, jour et nuit, à l’hôpital dont les Allemands s’étaient emparés et où ils commandaient en maîtres, en maîtres allemands comme on n’en voit que dans cette nation. Vociférant les injures, la haine de la France et des Français. Nos religieuses chassées de leurs offices par les médecins durent céder la place à une bande de gourgandines qui suivaient les troupes soi-disant comme infirmières, jusqu’au jour où un retour offensif de nos armées les refoulèrent sur Sarrebourg, mais hélas ! pour quelques heures seulement, aussi le personnel de l’hôpital eut à subir les plus cruels traitements au milieu du continuel fracas des obus arrêtant la marche de ces nouveaux Huns, qui accusaient tout le monde de tirer sur leurs troupes, de communiquer par téléphone caché avec l’armée française. De continuelles perquisitions avaient lieu dans les chambres, au clocher, et dans les meubles, dans les lits et le revolver au poing ces forcenés sommaient les occupants de leur montrer des téléphones qui n’existaient que dans leur imagination.
Mais pour soeur Léopold ces dangers n’étaient rien, à côté des menaces d’arrestation, d’amendes, de prison et de mort même que les autorités ennemies proféraient contre elle à tous propos. Plus le péril devenait imminent, plus son courage s’exaltait et défiait la brutalité teutonne. Péril, danger, étaient des mots d’une langue étrangère, inconnue de cette patriote lorraine quand elle cachait, sous de faux états civils, des soldats français échoués parmi nous, qu’elle faisait rentrer dans la patrie envahie par les convois d’évacuation. Au milieu de tous ces dangers, par des prodiges de sollicitude et d’ingéniosité, malgré l’épuisement des provisions et les difficultés du ravitaillement, elle a su trouver tels moyens de subsistance du personnel hospitalisé, jusqu’au jour où ces bandits résolurent le pillage qu’ils convoitaient depuis longtemps.
Le 5 octobre 1918, elle fut arrachée, avec ses compagnes, les infirmes et les mourants, de l’établissement qu’elle avait, au prix de tant d’efforts dirigé et tenu avec tout le bon ordre possible. Tout ce monde, avec ce qui restait de la population de Blâmont, fut jeté dans un train, comme du bétail, après avoir subi d’odieuses visites de policiers allemands, sous prétexte que nous pouvions cacher des papiers ou document dangereux pour la sûreté de l’Allemagne, ou de l’or et de l’argent qu’il nous était interdit d’emporter. Quantité de nos compagnons d’infortune furent dévalisés au cours de ces opérations vexatoires et criminelles. Ce triste convoi se mit en route pour une destination qu’on nous laissa ignorer jusqu’à Anvers. Pendant les soixante heures de ce pénible voyage à travers l’Allemagne et la Belgique, le dévouement et la charité de nos religieuses eut, hélas ! bien des occasions de se manifester.
A Anvers comme à Blâmont, les trésors de consolations et de compassion de sœur Léopold et de ses compagnes, furent largement ouverts à tous ceux qui en eurent besoin. Non seulement ses compatriotes, mais les blessés, français, belges, américains en traitement dans les hôpitaux d'Anvers reçurent de ses mains généreuses les douceurs réconfortantes dont sa charité ne tarissait pas.
Après ces dures épreuves, le retour au foyer ménageait à ces saintes femmes les plus cruelles surprises. Le vandalisme allemand n’avait laissé dans l’hôpital que la trace de ses souillures et du pillage le plus complet. La vue de cette ruine pouvait abattre le courage le plus ferme mais la vaillante supérieur eut tôt fait de parer au plus pressé et, sous son intelligente impulsion, la vie renaît progressivement dans cet asile des déshérités.
La distinction que le gouvernement lu a décernée est une oeuvre de justice à laquelle toute la population, qui l’a vue à son poste, sans défaillance, applaudit de tout son coeur.
Que nos sympathiques religieuses trouvent ici, avec les félicitations que nous adressons à leur supérieure, l’hommage que nous rendons à leur modestie, à leur dévouement, qui n’ont d’égale que l’indomptable énergie: qu’elles ont déployée à la face de l’ennemi.
M. le curé Barbier reçut aussi les félicitations méritées de M. le général Jacquot, pour être demeuré à Blâmont pendant toute l’occupation, quand' il aurait pu, comme beaucoup, se faire évacuer en France avec sa mère et s’épargner ainsi le chagrin de voir celle-ci mourir près de lui, tuée par un obus au cours d’un bombardement. Lui-même ne doit la vie qu'à un hasard miraculeux, comme la Providence n’en réserve qu'à ses élus, qui fit rater l’éclatement d’un obus tombé la nuit moitié au pied dû lit où il dormait quand, dans une chambre voisine, un officier allemand était foudroyé par un autre obus. Mais ce prêtre courageux plaçait son devoir au-dessus de tous les dangers qu’il courait au milieu de ces hordes de brigands. Brigands est le mot juste qui définit leur conduite à l’égard de M. le curé Barbier, dont le calme et le sang-froid qu’il opposait à leurs extravagantes prétentions exaspéraient leur fureur.
L’opinion estime que des félicitations verbales, même officielles, sont une bien modeste récompense et exprime l’espoir qu’un jour M. le maréchal de France commandant les armées de l’Est apprendra qu’il y avait derrière le front allemand une population meurtrie par les événements et qu’il saura reconnaître que M. le curé Barbier a accompli son devoir patriotique jusqu’à l’extrême limite.
M. Squivet, ancien officier de marine, eut particulièrement à souffrir de son courageux dévouement pour ses concitoyens, qu’il n’a cessé de réconforter et de secourir dans la mesure de ses moyens pendant toute la durée de l’occupation ; il reçut aussi les félicitations de M. le général Jacquot.
Lui aussi aurait pu se faire évacuer en France, où ses enfants le réclamaient. Mais avec une abnégation admirable, il a estimé que sa place était au danger, prenant sûr sa maigre ration de ravitaillement pour secourir ceux que la faim torturait, ensevelissant et enterrant lui-même, malgré l'interdiction des autorités allemandes, nos blessés qui décédaient à l’hôpital.
Au cours d'une perquisition, qui fit découvrir, son uniforme d'officier, qui dormait depuis quarante ans dans une armoire ouverte, il fut arrêté, emprisonné préventiment pendant plusieurs semaines, sans lit, sans, nourriture et finalement traduit devant un conseil de guerre, qui ne put rien relever de condamnable à sa’ charge que sa bienveillante sollicitude à l’égard de la malheureuse population de Blâmont. Il fut acquitté après des plaidoyers ridicules, mais son dévouement patriotique était fait pour déplaire à ses persécuteurs, aussi il n’est pas d’avanies qu’il n’ait eu à subir jusqu’au dernier jour de l’occupation.
Cette relation sommaire des événements qui se sont passés à Blâmont pendant cette terrible guerre est écrite par un témoin qui a vu et assisté à tous les épisodes qu’il dépeint, mais dont le cadre pourrait être beaucoup plus étendu par les outrages, les vols, le pillage, les fusillades d’innocents, les victimes des nombreux bombardements que notre malheureuse population eut à subir pendant près de cinq années.


25 septembre 1919

BLAMONT
Croquis de l’occupation boche en 1915.
- Un bambin déambulant dans la grande rue de Blâmont rencontre deux officiers boches dont l’un s’écrit en l’arrêtant : «  Oh ! le choli betit ennemi ». Il le prend dans ses bras et lui dit avec un ton où un Boche aurait pu reconnaitre de l’émotion, mais pas nous «  Gomme tu ressembles à mon Fritz ! » l’embrasse et le repose à terre.
Le gosse prend le coin de son tablier, crache dessus et se frotte vigoureusement les joues en se sauvant au galop vers sa mère, la suppliant en pleurant de laver la souillure du Boche. Et ils prétendaient germaniser cette race ! Allons donc !


1er octobre 1919

Association des Mutilés et Anciens Combattants de la Grande Guerre
(Région de l’Est)
Siège social : 2, rue Lafayette à Nancy
La première réunion et conférence, faite par l’A. M. C., à Blâmont, le dimanche 28 courant, au cours de laquelle furent exposés les droits des mutilés et anciens combattants, de leurs veuves, ascendants et orphelins, a eu son plein effet. De nombreux intéressés, ignorants de leurs droits, ont été renseignés gracieusement. Tous les anciens combattants présents, non encore inscrits à l’association, se sont enrôlés comme membres actifs, et ont compris l’intérêt de se grouper pour affirmer leurs droits et faire triompher, non seulement leurs revendications, mais encore pour assister, par leur appui et leurs conseils, les compagnes, enfants et ascendants de leurs camarades tombés au champ d’honneur.
Un bureau provisoire est formé désormais en attendant l’organisation définitive de la section cantonale de Blâmont.
Tous renseignements seront communiqués gracieusement par l’intermédiaire de M. Malo, huissier à Blâmont.
L’A.M.C.


2 octobre 1919

BLAMONT
La citation de soeur Léopold. - Nous avons raconté dernièrement la remise de la croix de guerre à Mme la supérieure de l’hospice de Blâmont.
Nous sommes heureux de reproduire aujourd’hui le texte de la citation à l’ordre de l’armée qui lui a été décernée et qui, en lui faisant honneur honore aussi une fois de plus la Congrégation de Saint-Charles dont de nombreuses soeurs ont mérité par leur courageux dévouement des distinctions analogues.
«  Mme Victoire Perrin, en religion sœur Léopold congrégation de Saint-Charles, supérieure de l’hôpital-hospice de Blâmont : supérieure à l’hôpital de Blâmont, est resté, à la tête de la maison pendant toute l’occupation allemande. D’une charité et d’un dévouement sans borne, a donné ses soins en pleine bataille des 14 et 22 août 1914, aux blessés français. Par la suite au cours de la campagne, a caché à plusieurs reprises des patrouilles égarées dans les lignes allemandes et les a aidées à regagner nos lignes sans souci des représailles ennemies auxquelles elle s’exposait. »


9 octobre 1919

A l’exception d'Athienville, Blâmont, Angomont et Avricourt, toutes les écoles de l'arrondissement de Lunéville ont pu être ouvertes pour la rentrée des classes. A Athienville et Blâmont, les entrepreneurs demandent une dizaine de jours pour la terminaison des travaux de réfection et ont fait valoir les difficultés du transport des matériaux et du recrutement de personnel spécialiste. Pour Avricourt, il a été décidé que les enfants iraient temporairement en classe au Nouvel-Avricourt, distant d'à peine 500 mètres de l’ancien ; enfin, pour Angomont, dont la réparation de la maison d’école n'a été envisagée que tardivement, et où il n’y a encore que cinq enfants, un délai de trois semaines est nécessaire.


16 octobre 1919

BLAMONT
Vol de titres. - Le parquet de Lunéville vient de faire écrouer les sieurs Trabach, débitant, et Roque, domiciliés à Blamont, où ils avaient continué d’habiter pendant l’occupation allemande.
Ces deux individus s’étaient présentés, il y a quelques jours, au guichet d’une banque, pour ÿ percevoir des; coupons détachés de titres volés qui étaient frappés d'opposition.
Le parquet, averti aussitôt, ordonna une enquête qui fut suivie d’une perquisition opérée au domicile des deux possesseurs de coupons.
Au cours de cette visite domiciliaire, les titres volés furent retrouvés ; Roque et Trabach alléguèrent comme excuse qu’ils les avaient achetés à des Boches dans l’intention de les remettre à leur propriétaire.
Ce soupçon de probité ne dura sans doute pas bien longtemps, puisque les deux individus se sont fait pincer en voulant battre monnaie des coupons qu’ils avaient détachés.


22 novembre 1919

Lunéville. - Tribunal correctionnel. - Audence du 19 novembre. [...]
- La deuxième affaire est celle des titres de Blâmont.
Pendant l’occupation allemande, le nommé Rock Constant, employé à la pharmacie Job, à Blâmont, a acheté à un soldat boche des titres qu'il paya 100 francs. Parmi ceux-ci s’en trouvait un nominatif appartenant à Mme Virrion.
Après l’armistice. Rock se rendit à Nancy, au bureau d’une banque, où il demanda, s’il pourrait toucher lés coupons des titres achetés, disant qu'il serait heureux de découvrir les propriétaires desdits titres.
Comme il avait rendu le titre nominatif à Mme Virrion, et que les renseignements fournis sur lui sont excellents, le tribunal acquitte Rock.


24 mars 1920

Le traître de Vaucourt condamné en conseil de guerre
Nous avons annoncé hier, mardi, que le conseil de guerre de la 20e région allait juger un vieillard de 77 ans, nommé Joseph Losson, domicilié à Saint-Avold, mais qui était en août 1914, fermier à Vaucourt (Canton de Blâmont).
Comme nous l’avons dit, dans le courant de la nuit du 30 au 31 août 1914, un coup de feu avait été tiré à Vaucourt et un soldat allemand blessé par le projectile ; les soupçons des Allemands se portèrent sur un cultivateur, M. Leclère, âgé de 61 ans, et sur son fermier, Joseph Losson.
Les deux hommes furent arrêtés et conduits au lieudit «  Le Moulin de Lagarde ».
Le lendemain Leclère était fusillé, tandis que Losson était remis en liberté et nommé maire de Vaucourt par les Allemands.
La séance
Les débats sont présidés par M le colonel Fondeur, du 8e R.A.C.; le siège de commissaire du gouvernement est occupé pat M. le commandant Bourgoin et celui de la défense par Me Xardel.
Avant que commencent les débats, le président fait l'éloge de M. Leclère ; il rend hommage à son patriotisme : «  C'est en héros qu’il est tombé, dit-il ; étant attaché au poteau, les Allemands, lui promirent la vie sauve s’il voulait devenir sujet du kaiser. Trois fois M. Leclère répondit : Non.
«  Immédiatement après, il s’écria : «  Je suis heureux, car je meurs sur la terre de France. »
«  Puis, sans avoir les yeux bandés, il attendit. Un commandement bref et M. Leclère, tombait, la poitrine percée de huit balles. »
M. le colonel Fondeur adresse ses sincères condoléances à la famille du héros.
Puis les débats commencent. :
L’accusé est de petite taille. Il semble doué d’une très grande force de caractère. Il est atteint d’une légère surdité, aussi lui installe-t-on un siège devant la barre des témoins.
C'est sans faire aucun mouvement qu’il écoute la lecture de l’acte d’accusation,
L’interrogatoire
Le président. - Avant toutes choses, avez-vous opté pour la France ?
- Non.
- Vous étiez donc devenu Allemand depuis 1870 ?
- Non, je suis Lorrain.
- Vous avez trois fils ?
- Oui.
- Sont-ils Français et où étaient-ils en 1914 ?
- A Vaucourt, mais ils n’étaient pas naturalisés.
- Ils n’ont donc pas été soldats en France ?
- Non-, ils vont l’être.
- Quel âge ont-ils ?
- Deux ont 28 ans et un autre 26.
- Pourquoi n’ont-ils pas servi ? Ils auraient pu faire comme beaucoup, s’engager.
- Oui, je le sais.
- Vous étiez dans la même maison que ce pauvre Leclère dans la nuit du 30 au 31 août ?
- Oui, j’y suis rentré -pour, coucher à 20 heures et, à 22 heures, j’ai entendu un coup de feu.
- Vous saviez qui l’avait tiré ?
- Non, mais les Boches sont venus, tout de suite, me menaçant de leurs revolvers et de leurs baïonnettes ; je leur ai demandé pardon.
- On ne demande pas pardon aux Boches!
- Vous ont-ils demandé qui avait tiré ?
- Non.
- Comment êtes-vous parti ?
- A 22 heures avec M. Leclère.
- L’un à côté de l’autre ?
- Oui.
- Avez-vous causé ensemble ?
- Non.
- Quand et comment Leclère vous a-t-il avoué qu’il avait tiré ?
- A Lagarde, j’ai causé avec lui mais seulement quelques mots, et M. Leclère m’a avoué avoir tiré ; je lui ai répondu : «  Dans quelle situation m’ayez-vous mis. »
- Et vous l’avez dénoncé ?
- Oui, mais j’ai eu de la peine pour lui, c’est malheureux qu’il ne soit pas là pour le prouver.
- On vous a interrogé ?
- Oui.
- Que vous a-t-on demandé ?
- Je ne sais plus, j'étais fatigué, mais l'officier boche m'a dit le premier que Leclère avait avoué avoir tiré, et j’ai confirmé ses dires.
- Vous aviez confiance dans les Boches ?
- Non.
- Avez-vous vu le revolver ?
-Oui, M. Leclère me l’avait montré, quelques jours auparavant.
- Votre affirmation jette un trouble, profond dans notre esprit, car Leclère n’a jamais possédé de revolver. Vous avez également dit qu’après l’exécution, on avait, fouillé M. Leclère et qu’on avait trouvé le révolver dans une de ses poches. Or, les hommes chargés -d’ensevelir le cadavre déclarent que c’est faux. Et pouvez-vous dire ou est passé l'argent de M. Leclère ?
- Je ne sais pas.
- L’officier boche vous a chargé de rechercher le fusil avec lequel M. Leclère avait tiré et, en plus de la -vie sauve, il vous avait également promis une belle récompense.
- J’ai répondu que j'essaierais de le faire, mais je n’osais plus rentrer dans la maison de M. Leclère.
- Après avoir failli être fusillé, vous avez été nommé maire de Vaucourt par les Allemands ?
- Pas maire, mais gardien du village.
- C’est extraordinaire. C’est que vous leur avez rendu service ?
- Non.
- Combien de temps après son exécution le jugement condamnant Leclère a-t-il été rendu ?
- Je ne peux pas le dire.
- Vous ne pouvez pas nous dire où est passé l’argent ?
- Non.
- Dans le courant de juin 1919, Mme Leclère s’est rendue à Vaucourt et vous lui avez dit que c’était de la faute des Allemands que son mari avait été fusillé.
- Je ne voulais pas lui dire franchement que c’était lui qui avait tiré.
- Que faisiez-vous; un certain jour dans le cimetière, avec un officier allemand ?
- J’étais là pour voir si aucun Boche n’emportait rien.
- Et après ?
- L’officier boche me demandait où était l’église.
- Elle se voit de loin, l’église.
-- Oui, mais il voulait y aller sans être vu.
- Pour voler quelque chose, sans doute le tabernacle le tentait. Vous deviez votre location à M. Leclère ?
--Oui, six mois.
- Ne vous avait-il pas prêté d’argent
- Non.
- Vous êtes allé ensuite dans un camp de concentration, à Ingolstadt ?
- Oui, comme tous les maires.
- Alors, vous étiez maire ?
- Non, ils m’ont pris sur la route.
Les témoins
L'audition des témoins commence.
M. Fressard, commissaire de la 15e brigade mobile est entendu, le premier.
Il résulta de son enquête, habilement conduite, que tous les otages de Vaucourt interrogés par les Allemands avaient affirmé que Leclère me pouvait être l’auteur du coup de feu. Seul Losson, qui causait allemand, a été entendu séparément et aucun procès-verbal ne fut fait de son interrogatoire.
Au cours d’une première enquête, dont le dossier fut égaré, M. Fressard avait interrogé M Picard, ancien maire, qui avait déclaré avoir eu sa casquette traversée par des chevrotines.
Au cours de la deuxième enquête, il déclara ne plus se rappeler de rien.
M. Joseph Picard, ancien maire, vient à son tour.
Le président. - Savez-vous si on a tiré dans la rue ?
- Oui.
- La première, fois, vous avez dit avoir reçu des chevrotines.
- Oui, le 11 août, à 9 heures du matin.
- Le 11 août, les Allemands n'étaient pas à Vaucourt, il n’y sont revenus que le 12. Qui avait tiré ?
- Je ne sais pas.
- Au cours de votre deuxième déposition, vous avez dit avoir vu la tracé d’une balle dans la porte de la grange ?
- Oui.
- Vous avez été conduit à Lagarde ?
- Oui, le 31 août.
- Comment avez-vous su que Leclère était fusillé ?
- En arrivant.
Le 11 septembre, on vous remit un porte-monnaie contenant 53 francs et une montre appartenant à Leclère ?
- Oui.
- Que sont devenus les 18.000 francs qu’il possédait ?
- Je ne sais pas.
- Vous êtes retourné à Vaucourt ?
- Comment se fait-il que Losson ait été nommé maire ?
- Je ne sais pas : il est parti quand je suis rentré.
M. Helluy, instituteur à Lagarde, a servi d’interprète entre les otages et les autorités allemandes. Pour Losson seul, on le pria de e retirer. Le témoin déclare qu’une certaine somme fut trouvée sur Leclère, mais il ne sait pas à qui elle fut remise.
Mme Leclère vient déclarer que Losson devait de l’argent à son mari et cela depuis longtemps déjà. Lé président renouvelle ses condoléances à Mme Leclère.
M. Leclère, frère de la victime, vient confirmer les dires de sa belle-soeur et déclare que Losson et Leclère n’étaient pas en très bons termes.
Réquisitoire et plaidoirie
Le commandant Bourgoin rappelle brièvement les faits et réclame contre l’accusé une peine sévère.
Me Xardel s’efforce d’atténuer le crime de son client et demande pour lui l’acquittement.
Le jugement
Après, un quart d’heure de délibération, le conseil rentre en séance et reconnaît, par 5 voix contre 2, Losson coupable du crime qui lui est reproché, mais lui accorde les circonstances atténuantes.
En conséquence, Losson est condamné à 5 ans de réclusion.
J.M.


29 mars 1920

BLAMONT
Dons. - Une somme de 340 francs a été versée par M. Squivet, pour l’hospice de Blamont, et une autre somme de50 francs a été versée au bureau de bienfaisance par M. Mantoux, boucher, à l’occasion du mariage de sa fille.


9 juin 1920

Pendant l’occupation allemande. - Mme veuve Pinoit avait, avant son départ de Blâmont, en juillet 1918, rangé dans une malle une quantité d’objets mobiliers et de valeurs appartenant à Mmes de Landres et de Martimprey, au service desquelles elle se trouvait. Elle confia, cette malle aux époux Trabach, ses cousins et crut la leur reprendre à son retour de Vienne (Isère), son pays d’origine.
Les époux Trabach lui expédièrent à son domicile un beau jour, mais le hasard voulut que Mme de Marlimprey, de retour ce jour-là à Blâmont, reconnut la malle sur le quai de la gare et en fit retirer ce qui lui appartenait.
La veuve Pinoit, sur laquelle, sont fournis de mauvais renseignements de moralité, prétend avoir eu l’intention, de rendre les objets à ses anciennes patronnes, dès qu’elle aurait eu leur adresse ; les époux Trabach affirment, de leur côté, n’avoir pas eu connaissance de l’origine frauduleuse du dépôt à eux confié par leur cousine. Ceux-ci sont relaxés du délit de vol et de complicité. Mais, par contre, la dame Pinoit est condamnée à trois mois d’emprisonnement.


25 juin 1920

FREMONVILLE
Accident d’auto. - Lundi dernier, l’automobile de M. Madelrieu, marchand de meubles à Lunéville, conduite par M. Mas, pénétrait dans Frémonville, elle était arrivée à la hauteur des premières maisons du village, quand elle entra en collision avec un cycliste. Les roues de l’auto passèrent sur le corps de ce dernier.
M. Mas arrêta de suite, la camionnette et releva le blessé, M. Laurent, 23 ans, habitant la commune, pour le transporter à son domicile. M. le docteur Hanriot, de Blâmont, mandé de suite a constaté; une fracture du maxillaire inférieur et des contusions multiples sur tout le corps.


7 juillet 1920

Une chasse tragique
Le maire de Saint-Martin tué par son fils
Un terrible accident vient de jeter la consternation dans la petite commune de Saint-Martin, située à huit kilomètres d’Emberménil, dans le canton de Blâmont.
M. Edouard Pierron, cultivateur, maire de la commune, était allé, dans la nuit de samedi à dimanche, à la chasse aux sangliers, emmenant avec lui son fils Georges, âgé de 16 ans.
M. Pierron était armé d'un fusil de chasse à deux coups, son fils portait un mousqueton d’artillerie ; ils se mirent tous deux à l'affût, à une cinquantaine de mètres l’un de l’autre, dans une friche à proximité de la forêt de Vannequel, près de Chazelles.
Vers 23 heures ils virent passer un sanglier qu’ils ne purent tirer, la bête ayant disparu presque aussitôt.
Une heure après, Georges Pierron, qui scrutait l’obscurité, aperçut une masse noire qui bougeait à quelque distance de lui : il épaula aussitôt et tira.
Le bruit de la chute d’un corps dans les broussailles suivit la détonation. Le jeune homme courut, tout joyeux de son coup de fusil ; mais en se baissant pour examiner sa victime, il constata avec horreur qu’il était devant le cadavre de son père.
Le malheureux avait du changer de place sans en avertir son fils : il avait reçu dans la tête la balle du mousqueton et s’était affaissé, foudroyé, la mort ayant été instantanée.
Affolé, Georges Pierron courut jusqu'au village pour y chercher du secours, et peu après le cadavre de la victime de ce drame atroce était ramené à Saint-Martin.


2 août 1920

Tribunal Correctionnel
Audience du 28 juillet
La récupération. - Le sieur Welche, brocanteur alsacien, fut surpris par l'adjudant du dépôt de Blâmont avec une voiture contenant 2.000 kilos de caffûts d’obus et 20 kilos de cuivre qu’il avait ramassés dans les champs. Welche est très; étonné de son arrestation, car il possédait un permis pour ramasser les éclats d’obus, dans la vallée de Turkestein et, comme dans notre région, il est défendu de ramasser quoi que ce soit, le tribunal le condamne à deux mois de prison et 100 francs d’amende.


9 octobre 2020

BLAMONT
MANDAT D’ARRET. - Sur requête en date du 29 septembre dernier, de la police judiciaire de Paris, la gendarmerie a arrêté en gare de Blâmont le nommé Lefèvre Raymond, qui a été écroué à la maison d’arrêt de Lunéville.


10 octobre 2020

MEDAILLE MILITAIRE. - On nous écrit de Blamont :
La 6 août dernier, le «  Journal officiel » annonçait que la Médaille militaire était conférée, à titre posthume, à un jeune homme de Blâmont, Paul Duchamp, avec la citation suivante :
«  Duchamp (Paul), aspirant : sous-officier ayant donné en maintes circonstances des preuves des plus belles qualités, militaires : audace, courage en intelligence. Tué dans une attaque en abordant les lignes ennemies, le 3 mars 1915. A été cité. »
Paul Duchamp appartenait à une famille connue et respectée de Blâmont. Il avait 23 ans et il était maréchal des logis au, 17e chasseurs à cheval, lorsque s’ouvrit la campagne de 1914. Sept mois après il tombait au bois des Haies, non loin de Blâmont, sa patrie. Durant ces sept mois, avec, le grade d'aspirant, puis comme sous-lieutenant à titre temporaire, il avait combattu en Lorraine, sur la Somme, en Belgique. Partout chargé des missions périlleuses, il s’en acquittait avec une vaillance superbe. Il était aimé et admiré de ses hommes. «  On disait qu’il était imprudent, écrit l’un d’eux ; mais c’était pour nous apprendre à ne pas avoir peur qu’il se mettait en avant. »
Quand il tomba, mortellement frappé, entre les lignes allemandes et les lignes françaises, trois de ses hommes tentèrent successivement d’aller enlever son cadavre ; mais tous furent tués. Nul éloge ne vaut celui-là. Son corps n’a pu être retrouvé depuis ; aucun honneur ne pourra donc être rendu à sa dépouille. Mais il méritait de n’être pas oublié. - X...


20 juillet 1921

BLAMONT
VOL - Le 13 juillet dernier, M. Eugène Marques, garde particulier d’un château de Blâmont voyait entrer deux individus qui s'emparèrent prestement de chemises, mouchoirs, et torchons fraîchement lavés ; le garde, surpris de tant d’audace accourut, mais à sa vue les deux voleurs prirent la fuite.
Ils n’allèrent pas loin et furent rejoints sur la route d’Autrepierre par les gendarmes que M Marques était allé avertir. Les deux individus ont été arrêtés et écroués. L’un d’eux, nommé Arthur Yole, âgé de 47 ans, qui avait emballé le linge volé dans un paquet qu’il tenait en main, sera poursuivi pour vol. Son compagnon, Antoine Krusy, 42 ans, a été retenu pour complicité.


8 septembre 1921

LES VOIES DE COMMUNICATIONS EN MEURTHE-ET-MOSELLE
La situation des chemins de fer d’intérêt local
Parmi les rapports fournis à la préfecture par les différents chefs de service en vue de la 2e Session du conseil général, se trouvent ceux ayant trait à la situation actuelle des voies de communication de Meurthe-et-Moselle.
Dans les indications données par M. Canel, ingénieur en chef, sur les chemins de fer d'intérêt local, nous trouvons les renseignements suivants :

CHEMIN DE FER D'AVRICOURT A BLAMONT ET A CIREY
Reconstitution. - La voie et les ouvrages sous rails sont rétablis en l’état de 1914 ; il reste des parachèvements de détails et il subsiste des voies larges ou étroites établies par les troupes dans les gares de Blâmont-Frémonville-Cirey, dont la compagnie concessionnaire se désintéresse ou désire l'enlèvement.
Les bâtiments de voyageurs «  Blamont-Cirey » et les abris de Foulcrey et Gogney ne sont pas remis à neuf intégralement, mais ils ont été rendus habitables. Seule la halte de Frémonville n’est pas rétablie pour la principale raison qu’étant déjà insuffisante en 1914, sa reconstruction dans son état antérieur n’est pas désirable, et que la compagnie concessionnaire, en fort déficit, ne peut supporter actuellement la dépense supplémentaire qui lui incomberait.
Pour la même raison, le bâtiment construit à Cirey en 1911 à l’usage des agents de trains est laissé en ruines, on a préféré louer provisoirement un local en ville.
Les engins de levage et de pesage des gares sont restaurés.
Entretien. - L’entretien normal est bien assuré suivant la méthode d’avant-guerre ; la réfection totale qui avait été arrêtée en 1914 au 14 km 600 a même été reprise et portée au 16 km 300, mais on a dû l’arrêter à nouveau par mesure d’économie ; cette partie de 16 km à 17 km est constituée en rails allemands de même poids mais d’un type un peu différent comme largeur de patin de rails, ce qui exige un sabotage spécial et un éclissage différent.
Exploitation. - La Compagnie de l’Est continue à l’assurer par application de son traité qui ne comporte pour elle ni perte, ni profit.
Le service comprend actuellement dans chaque sens deux trains de voyageurs invariables et deux trains de marchandises réguliers dont un cependant est facultatif le dimanche.
Lee tarifs ont été majorés au cours de 1920, de 115 % sur les transports et 200 % sur les frais accessoires (application 15 septembre); cependant le déficit suit une marge ascendante qui ne laisse pas d’être inquiétante pour l’avenir de l’entreprise.
En effet, le bilan de l’exploitation s’établit par 640.349 fr. 08 de dépenses contre 329,992 fr, 94 de recettes, accusant un déficit de 310.356 fr. 14. Le nombre de trains qui ont circulé sur les voies est passé de 1304 en 1919 à 2.069 en 1920.
Ce déficit considérable a sa cause première dans l'énorme augmentation des dépenses d'exploitation, de matériel et de traction que n’ont pu compenser les augmentations de tarifs, dont il serait intéressant de connaître la répercussion sur le trafic.
La régularité et l'adaptation du service ne sont pas satisfaisantes pour beaucoup de raisons nées de la guerre et de ses conséquences, dit le rapport qui précise :
La modification de consistance du réseau d’intérêt général qui a reporté la gare de jonction à l’Alsace-Lorraine en gare de Nouvel-Avricourt à 1.700 mètres de la bifurcation de Cirey où les express ne s’arrêtent plus. Pour assurer les correspondances avec le moindre dommage, diverses combinaisons ont été tentées. En ce moment, les rames de Cirey sont conduites à Nouvel-Avricourt, on impose par là un long séjour à Igney pour les relations vers la ville de Lunéville qui est la plus fréquentée ; mais d’autre part, l’alimentation des machines de Cirey devient une opération normale, tandis qu’elle était jadis une sorte de complaisance des services d’Avricourt dont la machine troublait les manoeuvres et qui la rendaient parfois prisonnière, sans considération pour son retard. Notons que la Compagnie de l’Est a bien restauré sa prise d’eau d’Igney, détruite pendant la guerre, mais comme elle n’est plus nécessaire à son propre service, elle n’est pas utilisée et on n’a pas poursuivi l’établissement de l’épuration indispensable en raison de la teneur des minéraux de l’eau du forage. C’est d’ailleurs à Blâmont que l’absence du réservoir de secours se fait sentir, quand un incident de route retarde le retour à Cirey et le cas s’est produit fréquemment par détresse dans la rampe de Foulcrey (1 km 700).
Une autre cause de ce retard devenue normale, par suite de sa régularité, provient de la correspondance à Igney-Avricourt, du train qui arrive de Nancy à 19 h. 47, avec celui qui part pour Cirey à 19 h. 53.
Des les meilleurs moments, ce retard ne dépassait pas 15 minutes et ne se faisait sentir que 16 ou 18 jours par mois. En juin, l’irrégularité fut - si l’on peut dire - plus régulière et pendant 28 jours sur 30, on enregistra des retards allant de 25 à 45 minutes.
Le public est d'ailleurs bon prince et il n’a été formulé au cours de l’année, aucune réclamation écrite.
CHEMIN DE FER DE LUNEVILLE A BLAMONT ET BADONVILLER
Actuellement tous les travaux de remise en état de ligne et de ses dépendances sont complètement terminés.
Le terminus de Blâmont a été reporté dans un jardin voisin, afin de supprimer un obstacle dangereux que l’ancien terminus offrait par la circulation sur la route nationale no 4, empruntée à cet endroit.
L'exploitation a été reprise complètement sur la section Domèvre-Blâmont, le 1er avril 1920.
Les ponts de Domèvre et de Verdenal sont terminés.
La reconstruction de la halte de Verdenal qui avait été totalement rasée au niveau du rez-de-chaussée, est achevée.
La remise en état de tous les autres bâtiments est également terminée.
Les remblais ont été remis en état ; le ballastage a été complété, les rails cassés par les bombardements ainsi que les traverses ont été remplacés. Les clôtures des stations sont faites ainsi que les ponts à bascule, réservoirs, tuyauteries, etc.
Pour le matériel roulant, tout est en état.
Le petit matériel des stations, de la voie, des trains, etc, que la compagnie possédait avant la guerre est remis au complet. Trois trains journaliers dans chaque sens sont mis en circulation sur la ligne complète.
Ici les recettes ont dépassé de 51,467 fr. 49 les dépenses ; heureuse constatation, mais qui ne donnera pas trop d'orgueil à la Compagnie, car dans le tableau annexé au rapport, une erreur de composition a fait figurer ces 51.000 francs de bénéfice sous la rubrique «  déficit ! ».


17 octobre 1921

BLAMONT
GRIVELERIE. - Les nommés Louis Kuntz, 59 ans, et Benjamin Dillar, 49 ans, prenaient pension depuis deux jours chez M. Auguste Trabac, cafetier à Blâmont. Au moment de régler, ils s’esquivèrent sans donner leur adresse. Plainte a été déposée à la gendarmerie.


19 février 1922

Blémerey rend hommage à un de ses héros
LES OBSEQUES DE M. L’ABBE HENRY
Les obsèques de M. l’abbé Henry, vicaire à la paroisse Saint-Joseph, aumônier de la 11e division, ont eu lieu hier samedi matin, à Blémerey. Fête bien triste que célèbrent actuellement de nombreuses paroisses de campagne. Les ruines matérielles, les traces encore nombreuses de la guerre, ce spectacle à la fois de désolation et de résurrection ajoutaient encore à la mélancolie de la cérémonie.
Comme autrefois les premiers chrétiens se portaient avec respect au-devant des reliques des martyrs, ainsi toute la paroisse de Blémerey était venue la veille chercher avec vénération ces glorieuses reliques d’un des meilleurs de ses enfants, de ce héros de la patrie, couché depuis 1915 en terre de Picardie.
C’est au prêtre et au soldat qu’on allait rendre les derniers honneurs. Tout nous le rappelait, dans cette cérémonie de samedi, si bien ordonnée grâce au zèle de MM. les curés de Bénaménil et de Saint-Martin. Sur le cercueil, le calice du sacrifice et les ornements sacerdotaux ; puis le casque du soldat et le drap aux trois couleurs. N’étions-nous pas encore sur la ligne de feu ? On l’aurait cru à voir cette chapelle de planches qui remplace l’ancienne église complètement détruite, modeste autel, orné de drapeaux tricolores : véritable Messe sur le front, comme il convenait à un aumônier militaire.
Mais malgré la simplicité du lieu, tout fut grand et beau.
Tous les souvenirs et les sympathies s'étaient donné rendez-vous autour du héros regretté. Derrière ses parents, fermes dans leur légitime douleur, se pressaient les paroissiens et amis. Près de l'autel, tous les curés des environs, ces curés si méritants, des ruines et des reconstructions. Citons MM.
les curés de Domèvre-sur-Vezouse, Ancerviller, Leintrey, Ogéviller, Domjevin, Neufmaisons et à leur tête, M. le vicaire général Barbier, délégué spécialement par Mgr l’évêque. M. le doyen de Blâmont, souffrant, n’avait pu, à son grand regret, assister à la cérémonie.
La paroisse de Saint-Joseph, de Nancy, y figurait avec tout son clergé. Mgr Petit et ses deux vicaires, confrères de M. l'abbé Henry, MM. les abbés Georges Niedergang et Besoin, accompagnés d’une délégation des Jeunes gens du Cercle, la plupart anciens combattants, et de gymnastes de l’Avant-Garde Nancéienne. Couronnes et drapeaux exprimaient les sentiments de toute l’assemblée.
Nous remarquons une croix de fleurs blanches offerte par la paroisse de Blémerey, une couronne que portait un soldait au nom de la 11e division, une autre offerte par les jeunes gens du Cercle Saint-Joseph, dont l’abbé Henry fut pendant 5 ans le directeur dévoué. Entouraient le cercueil puis se penchaient sur la tombe le drapeau des Anciens Médaillés militaires, le drapeau du Cercle, le drapeau de l’Avant-Garde que le cher abbé aimait à suivre dans ses concours et excursions à travers les Vosges et l’Alsace, sous les plis duquel ont grandi ces soldats dont l’abbé Henry fut pendant la guerre, la providence, le conseiller, l'agent de liaison avec les mamans toujours anxieuses.
La messe est célébrée par M. l’abbé Besoin, assisté de MM. les curés de Leintrey et Ancerviller. Les chants sont exécutés d’une voix douce et veloutée, dans un grégorien parfaitement nuancé, par MM. les curés et les chantres de la paroisse, auxquels répondent les jeunes gens de Saint-Joseph.
Après la messe, Mgr Petit, avec une éloquence émue, retrace le curiculum vitae du défunt : c’est l’enfant de Blémerey, dont la gravité fait déjà présager la vocation sacerdotale : c’est le séminariste pieux et instruit, le vicaire qui vient mettre au service des âmes sa bonne volonté, l’apôtre qui se donne surtout dans les catéchismes et l’oeuvre des jeunes gens ; c’est l’aumônier de l’hôpital militaire qui aime tant ses soldats ; en un mot, c’est le prêtre qui termine par la suprême immolation de sa vie. Mors et vita, avait dit le prélat ; en effet, ce n’est pas la mort complète ; n’est-ce pas aussi un peu fête : consolation pour les parents d’avoir près d’eux leur fils, revenu d’exil ; perpétuel honneur pour Blémerey d’avoir un de ses meilleurs enfants mort pour la patrie ; réconfort pour tous de penser qu’ils ont un protecteur au ciel.
Mgr Petit avait su trouver le chemin des coeurs, en laissant parler le sien.
A son tour, M. le vicaire général Barbier, qui présidait l’absoute, rendit l’hommage officiel ; il dit «  merci » à l’abbé Henry au nom de Mgr Turinaz, de Mgr Ruch qui fut son chef, de Mgr de la Celle ; merci au nom de tout le diocèse. Puis ce fut le rendez-vous touchant, l’au-revoir dans un monde meilleur.
Après l’Ommolavi qui est pour le prêtre comme une protestation du devoir accompli et le dernier cri d’espérance dans l’église d’où l’on va l’arracher, le cortège se forme pour se rendre au cimetière. Là encore, véritable enterrement de guerre, parmi les chemins défoncés et les ruines qui pleurent. Au nom de la société des Médaillés militaires, M. Foenette, vice-président, prononce le discours à la note patriotique. Ce fut comme une dernière «  citation solennelle à l’ordre du jour » de l’aumônier dévoué et courageux, de l’homme de devoir et de conscience que fut M. l’abbé Edmond Henry.
L’Eclair de l'Est, de tout son coeur, ajoute l’expression de ses regrets et de ses hommages à la mémoire glorieuse du prêtre pieux et du courageux aumônier, dont il n’a pas oublié le zèle ardent en faveur de la presse catholique.
N. B. - Pour répondre au désir des paroissiens de Saint-Joseph et des nombreux amis de Nancy de M. l’abbé Henry qui n’ont pu assister que par la pensée à cette touchante et réconfortante cérémonie, un service solennel sera célébré à l’église Saint-Joseph demain lundi, à 9 heures du matin.


18 avril 1922

Tribunal correctionnel. - Audience du 12 avril [...]
La bicyclette disparue : - A Domèvre le 17 septembre, Joseph Guébard, 32 ans, emprunta à M. Colin une bicyclette afin d’aller plus rapidement chercher son linge chez la blanchisseuse.
M. Colin ne revit ni sa machine ni son ami, et le tribunal de Lunéville condamnait Guébard à un an de prison par défaut.
Guébard a été arrêté ces jours derniers à Phalsbourg où il travaillait. Il a fait opposition au jugement, et il prétend aujourd’hui que la bécane lui a été dérobée. S’étant rendu à Blâmont, il alla consommer dans un débit avec un sieur Antoine Frantz, 19 ans, demeurant à Sarrebourg. Frantz grimpa sur la machine de Colin et se l’appropria.
Guébard aurait alors porté plainte à la gendarmerie de Sarrebourg.
Le tribunal va faire vérifier les allégations de l’inculpé dont le mandat de dépôt est confirmé.


25 avril 1922

Des réductions pour les mutilés sur les chemins de fer d’intérêt local
A la suite de pourparlers engagés avec les compagnies de chemin de fer d'intérêt local du département, deux de celles-ci, celles de Toul-Thiaucourt et celle de Lunéville-Blamont-Badonviller, ont accepté d’accorder une réduction de tarif de 50 p. 100 aux mutilés ayant au moins 25 p. 100 d’invalidité.
De nouvelles démarches seront faites auprès de la compagnie du train Avricourt-Blâmont, qui n’a pas encore fait connaître sa décision.


31 mai 1922

CHEMINS DE FER DE LUNÉVILLE A BLAMONT ET EMBRANCHEMENTS
Avis aux mutilés et réformés de guerre.
Comme suite à la décision accordant une réduction du demi-tarif en 2e classe aux mutilés et réformés de guerre atteints de 50 p. cent d’invalidité, la Compagnie porte à la connaissance des intéressés qu’à dater du 1er juin 1922 la même réduction sera accordée aux mutilés et réformés porteurs de leur carte constatant 25 p. cent au moins d’invalidité.
Toute carte utilisée frauduleusement ou trouvée entre les mains d’une personne autre que le titulaire sera confisquée et le porteur sera passible de poursuites devant les tribunaux.


5 juin 1922

BLAMONT CONTRAVENTION. - Procès-verbal a été dressé à Victor Thirion, 26 ans, électricien à la Compagnie lorraine, pour avoir été rencontré rue Victor-Pierre, face de l'Eglise, à 22 heures, le 1er juin, venant de la direction de Barbas, sur une bicyclette non munie de lanterne allumée ni d’appareil rouge réfléchissant.


10 juin 1922

Tribunal correctionnel. - Audience du 7 juin [...]
Blessures par imprudence. - Le tribunal a rendu son jugement concernant l’affaire Alexandre. On se rappelle qu’Alexandre, conducteur de camion automobile à l’entreprise Vercelli, avait, en faisant reculer son véhicule dont les freins étaient en mauvais état, démoli une persienne d’un immeuble de Blamont, 109, rue des Capucins. Ce volet en tombant avait blessé légèrement la locataire, Mme Marie Renard. Le chauffeur a été condamné à 60 francs d’amende.


17 juin 1922

Bertrambois, Harbouey et Blâmont citées a l’ordre de l’armée Le ministre de là guerre cite à l’ordre de l’armée les localités suivantes : Bertrambois (Meurthe-et-Moselle), courageuse cité qui a été une des premières victimes de l’invasion. Malgré les souffrances endurées au cours de l’occupation a toujours fait preuve des plus belles qualités de courage et d’abnégation.
Harbouey (Meurthe-et-Moselle). Occupée du 5 au 10 août et du 20 août 1914 à l'armistice a vaillamment supporté les rigueurs de l'invasion. Malgré les souffrances endurées et la déportation imposée à ses habitants, a toujours conservé toute sa confiance dans le succès final.
Blâmont (Meurthe-et-Moselle). Par sa position avancée a été une des premières victimes de l'invasion allemande. Envahie du 4 au 16 août puis du 22 août 1914 à l'armistice, a subi le joug de l'ennemi qui fusilla plusieurs de ses habitants et déporta une partie de sa population. Malgré les souffrances de l'occupation a toujours fait preuve des plus belles qualités de courage et d’abnégation.


14 juillet 1922

BLAMONT
ACTE DE PROBITE. - Le 8 juillet dernier, dans l’après-midi, Mme Auguste Trabach trouva dans son débit un portefeuille contenant 66 francs et appartenant à M. Sibold, qui a été heureux de rentrer en possession de son bien.


4 août 1922

Assassiné sur la route
Blâmont, 3 août. - De notre correspondant particulier.
Hier dans la journée on a découvert sur la route de Blâmont à Harbouey le cadavre du sieur Duvau, âgé de 23 ans.
Le malheureux avait le crâne fracassé. Comme des débris de bouteilles de vin jonchaient le sol autour du cadavre, on suppose que Duvau aura été attaqué en faisant route de Blâmont à Harbouey et que le ou les agresseurs l’ont frappé à coups de bouteilles
Une enquête est ouverte par le parquet de Lunéville pour découvrir le ou les auteurs de ce crime.


5 août 1922

Blâmont, 4 août, - De notre correspondant particulier :
Nous avons relaté dans notre numéro d’hier qu'on avait trouvé assassiné, sur la route de Blâmont à Hanbouey, le cadavre de M. Duvau, âgé de 23 ans.
Lé malheureux avait été attaqué et frappé à coups de bouteilles par des individus dont la gendarmerie ne tarda pas à découvrir les traces. Les auteurs de cette sauvage agression sont les frères Edmond et Emile Vary, manoeuvres, tous deux domiciliés à Blâmont, qui ont été arrêtés et transférés à la prison de Lunéville.


18 août 1922

BLAMONT
DEFAUT D’APPAREIL SONORE. - Finkhiner Charles, 20 ans, employé à Strasbourg, se promenait à Blâmont sur une bicyclette, non munie de plaque d’identité, Procès-verbal lui a été dressé.


31 août 1922

BLAMONT
IVRESSE. - Louis Bagard, 54 ans, manoeuvre à Blâmont, étant ivre, jetait son mobilier par la fenêtre. Il a été conduit à la chambre de sûreté pour le calmer et pourvu d’un procès-verbal.


18 septembre 1922

BLAMONT
DEFAUT DE DECLARATION. - La gendarmerie a verbalisé contre Valleristal Giovanni, qui offrait des étoffes, dans les rues de Blâmont, sans être muni d’un récépissé de déclaration de profession ambulante.


18 octobre 1922

BLAMONT
TAPAGE NOCTURNE. - Procès-verbal a été dressé pour tapage nocturne à Scherbakoff Serge, 31 ans, charpentier à Blâmont, qui chantait à tue-tête de nuit dans les rues de la ville.


23 octobre 1922

BLAMONT
ABANDON D’ATTELAGE. - Lucien Metzger, 29 ans, cultivateur à Emberménil, s’est vu dresser procès-verbal pour avoir abandonné son attelage dans la Grande-Rue de Blâmont.


12 janvier 1923

ANCERVILLER
CONTRAVENTIONS. - Eugène Eckert, 25 ans, conducteur de camions à l'entreprise Vercelli, a été l'objet de deux contraventions : la première pour défaut de feu rouge à l’arrière de son auto, la deuxième pour défaut de récépissé de déclaration de ce véhicule.
BLAMONT
DEFAUT D’ECLAIRAGE. - René Petit, 23 ans, employé chez M. Charton, a été l'objet d’un procès-verbal pour avoir été trouvé sur la route de Repaix avec sa voiture à bras non éclairée.


13 janvier 1923

MODIFICATIONS DANS LE SERVICE DE LA DISTRIBUTION POSTALE
A partir du 1er février 1923, les modifications suivantes seront apportées dans l’organisation du service de la distribution postale :
La commune de Blémerey, desservie par le bureau de poste de Blâmont sera rattachée à la circonscription du bureau d’Herbéviller. Celle de Leintrey, desservie également par le bureau de Blâmont, passera à la circonscription du bureau d’Emberménil et celle d’Amenoncourt, desservie par Avricourt, sera rattachée au bureau de Blâmont.
L’administration des postes recommande aux habitants de ces trois communes, dans leur intérêt et dans celui du service postal ces changements à leurs correspondants et de leur faire adresser leurs correspondances comme suit :
Monsieur X..., à Blemerey, par Herbéviller.
Monsieur X..., à Leintrey, par Emberménil.
Monsieur X..., à Amenoncourt, par Blâmont.


24 janvier 1923

Le meurtre de Blâmont
A l’audience de mardi après-midi, comparaissaient les frères Vary, Edouard, 33 ans, et Emile, 25 ans, tous deux manoeuvres à Blâmont, accusés d'avoir, dans des conditions sauvages, tué à coups de bouteille et de couteau un de leurs camarades, nommé Duhaut, âgé de 19 ans,
LES ACCUSÉS
Edouard Vary est un individu de taille moyenne, mais de solide apparence. Il semble conserver tout son sang-froid, alors que son frère Emile, plus jeune, pleure constamment. Tous deux répondent cependant, sans hésitation, aux questions que le président leur pose sur leur identité.
L’ACTE D'ACCUSATION
Après ce premier interrogatoire, la parole 'est donnée au greffier pour la lecture de l'acte d'accusation, dont voici un extrait :
«  Le deux août 1922, vers la tombée de la nuit les accusés Vary Edouard et Vary Emile, se rendirent à Blâmont avec leur camarade Duhaut, en voyageant sur un camion automobile. Ils passèrent la soirée à boire ensemble dans plusieurs débits. Vary Emile acheta au débit Bains deux bouteilles de vin de Bourgogne, qu’il voulait offrir à un sieur Pasqualini, cantinier, à l’occasion de sa fête. Il mit l’une des bouteilles dans sa poche et confia la seconde à Duhaut. Vers 22 heures, ils quittaient Blâmont.
«  Après s’être éloignés de deux kilomètres environ de cette ville, ils se trouvèrent sur le territoire de la commune de Barbas, la bouteille de vin bouché dont Duhaut était porteur devint l’occasion d’une discussion. Vary Edouard, qui voulait boire, demanda à Duhaut de lui donner la bouteille qu'il portait. D’après les accusés, Duhaut aurait refusé et donné des coups de poing à Vary Edouard ; quoi qu’il en soit, Vary Edouard se jeta sur Duhaut, lui arracha la bouteille des mains et s’en servit pour le frapper à la tête. A son tour, Vary Emile se précipita sur le malheureux Duhaut et le frappait aussi avec la bouteille dont il était resté porteur.
«  Duhaut roula dans le fossé et commença à râler. Vary Edouard, avec une sauvagerie révoltante, se mit à piétiner le moribond pour l’achever, puis il lui trancha le cou avec son couteau de poche. L’autopsie pratiquée par M. le docteur Hanriot, à Blâmont, a révélé, que la victime avait été frappée avec la dernière brutalité et portait les traces :
«  1° D’une plaie au crâne.
«  2° D’une fracture à la-tempe gauche.
«  3° D’un coup de couteau tranchant la carotide.
«  4° De nombreux coups de bouteille avec lesquels le crâne avait été réduit en bouillie.
«  Après avoir essayé de nier les faits, les frères Vary ont finalement reconnu leur culpabilité. Les accusés n'ont pas d’antécédents judiciaires. Ils ont la réputation d’avoir un caractère violent. »
L’INTERROGATOIRE
M. le président procède ensuite à l’interrogatoire de Vary Edouard, après avoir fait remarquer que, selon les renseignements recueillis, les parents des accusés avaient de nombreux enfants et vivaient dans la misère.
Avant la guerre, Edouard Vary, qui travaillait en qualité de garçon de ferme, avait donné toute satisfaction à ses différents patrons.
Au début de la guerre, il fut affecté au 156e R.I. Il eut au front une conduite admirable.
Blessé trois fois très grièvement, il a été l’objet de plusieurs citations élogieuses. Deux fois versé dans le service auxiliaire en raison de ses blessures, Edouard Vary revint sur sa demande tout d’abord à son premier régiment, et enfin dans un régiment de chars d’assaut, toujours comme volontaire.
Après sa libération, Edouard Vary travailla, en différents endroits, en qualité de manoeuvre.
Partout, on le remarqua pour son courage ; mais, malheureusement, il s’adonnait à la boisson.
L’inculpé proteste contre les renseignements qui le représentent comme un ivrogne.
Emile Vary est interrogé à son tour. C'est un travailleur sérieux ; mais de caractère violent,
Il a été l'objet d’une citation pendant la guerre et fut fait prisonnier en juin 1918.
«  Le patron chez lequel vous avez travaillé après votre démobilisation vous reproche d’être sournois et brutal envers les animaux ? questionne le président.
- Ce n’est pas moi, mais mon frère Henri qui travaillait avec moi.
- Vous êtes allé travailler avec votre frère Edouard ?
- Oui, monsieur.
- Pour votre travail, vous étiez très remarqué, mais vous cherchiez facilement querelle à vos camarades de travail, fait-on observer à l’accusé.
Arrivant au meurtre que l’on reproche aux frères Vary, le président fait remarquer que les renseignements fournis sur la victime étaient mauvais, mais il ajoute qu’il était très lié avec ceux qui devaient le tuer.
S’adressant à Edouard Vary, le président demande : «  Vous avez eu, une fois, une violente querelle avec Duhaut ?
- Oui, mais tout cela était oublié et étions redevenus camarades.
- Le 2 août, vous, Emile Vary, vous avez invité Duhaut à vous accompagner à Blâmont ?
- Oui.
- Votre frère Edouard est allé vous y rejoindre ?
- Oui.
- Vous avez consommé dans différents cafés ?
- Oui.
- Après, qu’avez-vous fait ?
- Nous étions montés sur un camion des régions libérées, lorsqu’une discussion éclata entre mon frère Edouard et Duhaut. Ce dernier sortit, le premier, la bouteille de sa poche et en menaça Edouard. Celui-ci arracha la bouteille des mains de son adversaire et l’en frappa à la tête.
- Pourquoi avez-vous frappé également ?
- Je croyais mon frère en danger. ».
Interrogé, Edouard Vary reconnaît avoir porté le coup de couteau sans se rendre compte de ce qu’il faisait.
C’est sans émotion apparente que les deux frères Vary font le récit de la scène sauvage au cours de laquelle ils piétinèrent le malheureux Duhaut qui agonisait.
LES TEMOINS
Il est procédé ensuite à l’audition des témoins.
M. le docteur Hanriot, de Blâmont, chargé de l’autopsie du cadavre, est entendu le premier. II déclare que le deuxième coup de bouteille était mortel ; mais que Duhaut n’était pas encore mort lorsque lui fut porté le coup de couteau, qui lui trancha la carotide. Le docteur précise que les coups de talon ont été portés à Duhaut alors qu’il avait déjà cessé de vivre.
Interrogé à nouveau, Emile Vary reconnaît avoir porté le deuxième coup de bouteille et son frère Edouard le coup de couteau.
M. Léon Hainzelin, maire de Barbas, entendu ensuite, déclare que c’est Vary Edouard lui-même qui, le lendemain du crime et pour éloigner les soupçons, vint lui annoncer qu’on venait de trouver sur le territoire de sa commune le cadavre d'un individu.
M. Fraimann, cafetier à Blâmont, a vu les accusés et leur victime dans son établissement. Ils étaient tous les trois en état complet d’ivresse.
Louis Duhaut, menuisier à Blâmont, frère de la victime, se présente ensuite à la barre. Il ne parle que des liens de camaraderie qui existaient entre les deux accusés et leur victime, mais, de la scène au cours de laquelle son frère a trouvé la mort, il ne sait rien.
Le témoin, affirme que celui-ci n'avait pas encore vingt ans au moment du crime, ne portait jamais d’arme sur lui et n’avait jamais eu la moindre difficulté avec la justice.
Une discussion éclate à ce moment entre les accusés et le témoin qui les apostrophe violemment.
M. Bain, restaurateur, confirme que, lorsque Emile Vary acheta, chez lui, les deux bouteilles de vin, il était ivre ainsi que son frère et Duhaut.
Après avoir entendu le chauffeur Bemier qui n’a rien vu de la scène, l'audience est suspendue pendant quelques minutes.
REQUISITOIRE ET PLAIDOIRIE
A la reprise de l’audience, à 16 heures 40, M. Guyenot, substitut du procureur général, a la parole pour prononcer son réquisitoire.
L'organe du ministère, public s’efforce de démontrer que le provocateur de la scène, qui a précédé le meurtre, est bien Edouard Vary. C'est celui-ci, en effet, qui demanda à boire et qui voulut s’emparer de la bouteille de vin bouché dont Duhaut était porteur.
Reprenant et développant les faits retenus par l'accusation, M. l’avocat général démontre que c'est un véritable crime de brutes et de sauvages qu’ont commis les frères Vary.
Dans une éloquente péroraison, il demande au jury de se souvenir qu’il y a eu une victime lâchement assassinée.
Après avoir rendu hommage à l’héroïque conduite des deux accusés pendant la guerre, M. Guyennot conclut en disant que, sans s’opposer à un peu d’indulgence de la part du jury, il réclame néanmoins un verdict très sévère pour réprimer le plus lâche des crimes.
Me Mougin, du barreau de Lunéville, qui présente la défense des deux accusés, déclare dès le début qu’il n’a pas l’intention de plaider l’acquittement.
Le défenseur rappelle les faits, puis fait état de la brillante conduite de ses clients pendant la guerre.
La défense demande qu'une question subsidiaire, celle de la provocation, soit posée. Il termine en réclamant l’indulgence au jury.
M. Guyennot, reprenant la parole, s'élève contre la suggestion du défenseur qui a plaidé la provocation. Celle-ci n’a nullement existé et il n’est pas possible d'invoquer le cas de légitime défense.
Me Mougin réplique que telle n’a pas été sa pensée.
LE VERDICT
Il est 18 heures 45 lorsque le jury se retire dans la salle des délibérations. Il en revient à 19 heures 10 rapportant un verdict de culpabilité contre les deux accusés. Il écarte la question subsidiaire posée à la demande de la défense, mais accorde aux deux accusés le bénéfice des circonstances atténuantes.
En conséquence la cour condamne Edouard et Emile Vary chacun à six ans de réclusion.
L’audience est levée à 19 heures 30.


5 février 1923

BLAMONT
VAGABONDAGE. - La gendarmerie a procédé à l’arrestation pour vagabondage de Jean Grako, 29 ans, sans profession ni domicile fixes. Cet individu a déjà subi une condamnation pour le même motif.


14 février 1923

BLAMONT
ET LA LANTERNE ! - Constant Gaspard, 17 ans, cultivateur à Kichenwald, qui se rendait à Bayon, le soit, sur une bicyclette dépourvue de lanterne, a été gratifié d’un procès-verbal.
EMBERMENIL
DEFAUT DE CARTE D’IDENTITE. - La gendarmerie a dressé procès-verbal contre Joseph Pelisiack, 30 ans, manoeuvre à Emberménil, pour défaut de carte d'identité, et à Marcel Aubry, 22 ans, marchand de peaux de lapins, à Lunéville, pour défaut d'appareil Sonore à sa bicyclette et de déclaration de marchand ambulant.


29 mars 1923

AMENONCOURT
DEFAUT D’APPAREIL SONORE. - Procès-verbal a été dressé à Albert Metzger, 32 ans, cultivateur à Avricourt, pour défaut d’appareil sonore et de plaque d’identité à sa bicyclette.
AVRICOURT
COUPS. - M. André Moutot, conducteur de travaux à Avricourt, réglant un compte au restaurant Knaebel avec un tâcheron nommé Pierre Garofoli, 28 ans, eut, avec ce dernier, une discussion au cours de laquelle Il faillit recevoir à la tête une bouteille vide lancée par le peu commode ouvrier. M. Moutot riposta par un coup de poing et alla porter plainte.
BLAMONT
TAPAGE NOCTURNE. - Les gendarmes attirés par de grands éclats de rire dans le courant de la nuit, rue du Château, s’y rendirent en toute hâte et arrivèrent juste à temps pour empêcher de se battre les jeunes gens ci-dessous dénommés auxquels ils dressèrent procès-verbal pur tapage nocturne : Hulli Piétro, 23 ans, maçon à l'entreprise Danrio ; Mansconi Victorio, 23 ans, et Cleriès Carlo, 21 ans, tous deux maçons à l’entreprise Brazini, enfin Paul Dubois, 18 ans, vendeur de journaux à Blâmont.
FERMETURE TARDIVE. - Le même soir, ils purent constater que le café Glé, rue du Château, contenait encore cinq clients après l’heure réglementaire, et lé débitant Marie Paul Glé, 25 ans, récolta de ce fait un procès-verbal.


31 mars 1923

BLAMONT
IVRESSE. - Des procès-verbaux pour ivresse ont été dressés contre François Collas, 57 ans, menuisier à Lunéville, et contre Petitfils Aimé, 31 ans, manoeuvre à Laronxe.


21 avril 1923

AVRICOURT
CONTRAVENTION. - Des contraventions ont été dressées contre Gorokhoff Aréfy, 31 ans, menuisier à Blâmont, pour défaut d'appareil sonore à sa bicyclette ; Charles Chatton, 22 ans, cultivateur à Gélacourt, pour le même motif ; Aubert Maxime, 28 ans, carrier à Gélacourt, pour défaut d’éclairage à son auto ; Frédéric Philippe, 26 ans, commis chez M. Bernard, à Glonville, pour défaut de lanterne à sa voiture ; Eugène Bouillot, 40 ans, charretier à Cirey, pour défaut de guides ; Emile Lallemand, 23 ans, charpentier à Hommartin, pour défaut de plaque d'identité à son vélo, et enfin contre Camille Poiret, 48 ans, charretier à Vallois, pour abandon d'attelage sur la voie publique.
EMBERMENIL
DEFAUT DE CARTES D’IDENTITE. - Manuel Fernandez, 20 ans, sujet portugais, et Mario Guarlotti, 18 ans, sujet italien, domiciliés tous deux à Xures et, travaillant à l’entreprise Franco, ont été l’objet d'un procès-verbal, pour défaut de carte d'identité, et leur patron, M. Franco, a été frappé de là même mesure pour les avoir embauchés sans vérifier si leurs papiers étaient en règle.


1er mai 1923

BLAMONT
DEFAUT DE VISA. - Procès-verbal à Von Ahnem, 20 ans, manoeuvre à Blâmont, pour n’avoir pas fait viser sa carte d’identité à son arrivée.
EMBERMENIL
CARTE D’IDENTITE. - Cassam Achille, 36 ans, sujet italien, se rendant de Cirey-sur-Vezouze à Epinal, sans s’être muni d’une carte d’identité a été l’objet d’un procès-verbal.
IVRESSE. - Pour ivresse publique, Kuhn Joseph, 47 ans, et Munzinhinter Joseph, 34 ans, le premier maçon, le deuxième tailleur de pierres à l’entreprise Bichaton, à Emberménil, ont récolté chacun un procès-verbal.
En outre, Munzenhinter ayant frappé et menacé de mort Georgeon Jules, 32 ans, son chef de chantier, et ayant brisé deux carreaux de sa chambre, sera poursuivi pour coups, menaces de mort et bris de clôture.
COMMERÇANTS, FAITES VOTRE DECLARATION: - Vernier René, 17 ans, domicilié avenue Voltaire, qui achetait des chiffons à Emberménil, n’ayant pu justifier de son inscription au registre au commerce, s’est vu dresser une contravention.


6 juin 1923

EMBERMENIL
COMMERÇANT EN DEFAUT. - François Lefèvre, ans, marchand drapier à Dieuze, n'a pu justifier de son inscription au registre du commerce et a été l'objet d'un procès-verbal.
LEINTREY
DEFAUT DE CARTE PROFESSIONNELLE. - Jules Lecomte, 40 ans, voyageur pour la maison Rougnon, à Marainviller, a récolté un procès-verbal pour n’avoir pu présenter sa carte d’identité professionnelle, et M. Paul Mantout, 44 ans, boucher à Blâmont, s’est vu dresser trois contraventions pour défaut de récépissé de commerçant, de récépissé d’ambulant et de plaque à sa bicyclette.


19 juin 1923

BLAMONT
RIXE ET IVRESSE - Les gendarmes de la brigade, appelés par l’agent de police Barthélémy, pour mettre fin à une bataille survenue dans le café du Centre, tenu par le sieur Glé, à Blâmont, durent en effet séparer Rung Joseph, 36 ans, peintre, et Leschevin Gaston, 39 ans, ex-chef, de chantier, à Autrepierre, qui en étaient venus aux mains, au sujet d’un pot de peinture réclamé par Rung.
Celui-ci, complètement ivre, dut être emmené et sera poursuivi pour ivresse et violences, Leschevin pour violences et coups et enfin le sieur Glé héritera de deux procès-verbaux.


10 juillet 1923

Pieux pèlerinage à Reillon des anciens combattants du 217e R.I.
Lunéville, 15 juillet. - De notre correspondant particulier :
Avec une exactitude toute militaire, la Société amicale des Anciens combattants du 217e se rendant Reillon pour l’inauguration d’un monument à ceux de ses morts tombés dans le secteur pendant la guerre, est arrivée le 14 courant devant la gare de Lunéville, en partie par le train, et le plus grand nombre en autocar.
Elle y était attendue par des délégations des sociétés A.M.C. et A.P.G. de Lunéville, dont le président a souhaité la bienvenue aux arrivants dans des termes aussi élevés que cordiaux.
Les drapeaux des deux sociétés s’inclinèrent réciproquement l'un devant l’autre et M. Clayette, président de la délégation lyonnaise, remercia en quelques phrases émues les A.M.C. lunévillois de leur si amicale réception. Il se déclara émerveillé des progrès de la reconstruction dans la région et promit de garder toujours le souvenir de la fleur de confraternité cueillie sur la tombe des morts tombés pour sauver la patrie commune.
On se sépara après de cordiales poignées de mains, en se donnant rendez-vous pour le 15 au matin, car la délégation lunévilloise veut accompagner la lyonnaise dans son pieux pèlerinage.
Le 15, à 7 heures du matin, la délégation lyonnaise est partie en auto-cars pour Reillon et, la cote 303 sur laquelle s’élève un obélisque trapu, en granit des Vosges sommé d’une Croix de guerre au bas de laquelle figure en lettres d’or l’inscription suivante ;
A la mémoire des combattants du 217e R.I.
tombés les 19 et 20 juin 1915
pour reprendre et conserver la cote 303
A 10 heures, au milieu d’une foule de 2,000 personnes, venue de toutes les communes du canton de Blâmont, devant les drapeaux des sociétés militaires, parmi lesquels se distingue celui des anciens combattants du 217e, et les fanions des sociétés scolaires, et en tête de laquelle nous remarquons MM. Bouët, sous-préfet de Lunéville ; Villemin, colonel du 103e, commandant en 1915 le 5e bataillon du 217e R.I.; Georges Mazerand, député de Meurthe-et-Moselle ; de Turckeim, conseiller général du canton de Blâmont ; Dr Henriot ; M. Caen, de Blâmont, plusieurs maires et curés de la région, a lieu la bénédiction du monument, après une messe célébrée par MM. le curé de Brouville, sur un autel provisoire décoré de fleurs champêtres.
La cérémonie terminée, M. le commandant de réserve Clayette, président de la délégation, prononce un discours dont nous ne pouvons donner que le résumé.
Après lès remerciements d’usage, aux autorités civiles présentes à là cérémonie et aux maires des communes environnantes, l’orateur déclare que s’il fallait une récompense ou une approbation à ses compatriotes, ils les trouveraient éclatantes et émouvantes dans l’empressement que les populations du canton ont mis à répondre à leur appel.
En montrant le monument, il ajoute :
«  Le monument que nous venons d’élever, certes, est un monument aux morts, mais nous pensons qu’il peut être aussi un monument de gloire, évocateur d’énergie et symbole des vertus civiques et militaires. Il semble qu'en cet instant, parmi les moissons mûres des coteaux et des plaines, se dressent les ombres immortelles de nos frères d’armes, groupés dans la fraternité sublime et tragique du trépas, elles recommandent de n’oublier jamais l'Union sacrée, faite de confiance et de tolérance, qui a préparé la victoire. »
Il remet ensuite le monument à M. le maire de Reillon et aux habitants de la commune et recommande aux enfants de rappeler, lorsqu'ils seront devenus vieux, à leurs petits enfants que la pyramide de Reillon a poussé sur le champ du sacrifice et de l'honneur et qu'elle représente un passé de douloureuse abnégation, de foi patriotique et de généreux enthousiasme.
Après le commandant Clayette, le lieutenant-colonel Villemin fait l’historique complet des trois phases de la bataille qui s’est livrée autour de Reillon et dont, il pourrait dire avec le poète : Et quorum pars magna fui. Nous n’en citerons que l’épique épisode des «  manches de chemises » qui tient de la légende.
Au moment de monter à l’assaut de la redoute reprise par les Allemands, deux soldats de la 18e compagnie commandée par le capitaine Clayette, lui crient ; «  Comme au bal de la Musette Lyonnaise, n’est-ce pas, mon capitaine ? en manches de chemises ?
- Accordé, dit le capitaine. En avant la 18e ! Vive la France ! »
Ils sont cinquante-deux contre quatre cents fortement installés. Le carré des bras de chemises entra dans l’immortalité.
Dans l’ouragan de fer et de feu déchaîné, ces enfants se ruèrent sur l’ennemi et, après une lutte sauvage, la redoute était reconquise, mais le brave 217e, dans ces divers combats, avait perdu 165 tués et près de 400 blessés.
Le colonel termine par cette vibrante invocation : «  Habitants de Reillon, de Blémerey, de Vého, de Leintrey, de Saint-Martin, de Chazelles, de Gondrexon ! un pacte de solidarité morale vous relie au 217e R.I., car les noms de vos cités meurtries sont des noms de victoire qui brillent du plus pur éclat au livre d’or de notre régiment. »
MM. de Turckheim, Mazerand et M. le sous--préfet se succèdent à la tribune et, en termes aussi chaleureux qu’éloquents, se félicitent d’avoir pu assister à cette touchante cérémonie et rendent hommage au vaillant régiment dont les morts s'alignent dans le cimetière voisin, puis la délégation et ses invités se rendent à Blémerey, où un banquet de soixante-dix couverts, parfaitement ordonné, fut servi.
Au champagne, M. le maire de Blémerey remercia ses amis lyonnais d’avoir choisi sa commune pour s’y reposer un instant, et M le maire de Reillon, en quelques phrases d’une superbe envolée, déclara accepter la garde du monument et promit, au nom de tous les habitants, de l’entretenir pieusement.
Après eux, les toasts d’usage furent successivement portés par le commandant Clayette. M. de Turckheim et M. Mazerand. M. le préfet, en portant le sien, rappela qu’il était lié, lui aussi, au 217e, car, lorsqu’il fut blessé et porté à l’hôpital de Saint-Nicolas, il ne dut sa guérison qu’aux bons soins de M. Rebattut, major de ce régiment. Le colonel Villemin, à cette occasion, prononça une belle allocution.
Lorsqu’il fallut se séparer, les adieux les plus cordiaux furent échangés entre nos visiteurs lyonnais et leurs amis lorrains, et entre eux fut échangée la promesse de ne jamais oublier l’émouvante journée qu’ils avaient passé en si parfaite communion de pensée.
MONTREUX
DIVAGATION DE CHEVAUX. - Josi Lhorca, charretier à Montreux, a laissé errer ses chevaux sans être attachés, la gendarmerie a verbalisé contre lui.
REMONCOURT
CONTRAVENTIONS. - Deux contraventions ont été relevées contre Armand Terceau, droguiste ambulant, demeurant, à Troyes, la première pour défaut, de patente, la seconde pour défaut de déclaration de commerçant ambulant.


18 juillet 1923

BLAMONT
IVRESSE PUBLIQUE - Edmond Pernod, 38 ans, garçon de culture, avait cru devoir fêter le 14 juillet par de trop copieuses libations ; il y a gagné un procès-verbal.


3 août 1923

BLAMONT
IVRESSE. - Denis Coureaux, 34 ans, manoeuvre à Blâmont, trouvé en état d’ivresse manifeste, a été l’objet d'un procès-verbal.


4 août 1923

Le Conseil de Guerre de la 20e Région
condamne à mort par contumace un capitaine allemand
Jeudi matin, pour la première, fois, le conseil de guerre de la 20e région a eu à juger un des auteurs des crimes commis par les Allemands dans notre département en 1914.
Il s’agissait du capitaine Kunz, de la 19e division Ersatz Réserve, qui était inculpé de vols qualifiés, de pillage en bande, de provocation de militaires au pillage et d'incendie volontaire.
Cet officier boche ne s’est naturellement pas présenté à l’audience ; il a donc été jugé par contumace.
Voici les faits : Le 2 février 1919, l’abbé Dupré, actuellement à Neuviller, portait plainte devant le conseil de guerre. Il déclarait que, du 22 août 1914 jusqu’au 14 février 1915, jour où il avait quitté Blâmont pour être rapatrié, il avait été la victime de brutalités particulières de la part d’un capitaine allemand qui appartenait à la réserve.
Cet officier, après avoir fait arrêter le curé de Blâmont, son vieux père et sa bonne, les avait fait enfermer dans un corps de garde infect, leur enlevant les sommes dont ils étaient porteurs. L'abbé Dupré était en possession d’une somme de 500 francs.
Au moment de son départ de Blâmont, on lui donnait 460 francs. A son arrivée en Suisse, il changeait cette somme, perdant ainsi 68 francs.
Dans sa plainte, l’abbé Dupré déclarait que M. le curé de Blâmont et celui de Harbouey et d’autres personnes avaient été les victimes du capitaine Kunz.
Une information était ouverte ; elle établissait que, le 9 septembre 1914, le 24e régiment d’infanterie saxonne arrivait à Blâmont ; le capitaine Kunz faisait arrêter le curé Barbier et le père de celui-ci ; l’abbé Dupré, vicaire ; le curé Jacques, de Harbouey, qui était venu chercher un refuge à Blâmont, et son sacristain, M. Koster.
Tous ayant été emmenés au corps de garde, furent menacés et dépouillés.
Les Boches enlevaient 1.000 francs au premier ; 8 à 900 francs à Mlle Gaillot, sa servante ; 657 francs à M. Koster puis, à l'aide de menaces, le capitaine se faisait remettre 6.000 francs qui se trouvaient dans le coffre-fort de la cure ; une autre somme de 69 francs appartenant aux héritiers de Mme Barbier, et 600 francs appartenant à M. Martin, qui les avait déposés dans le même coffre.
Le capitaine Kunz, continuant ses exploits, enlevait les ornements sacerdotaux de l'église de Domèvre ; enfin, le 30 septembre, il donnait l'ordre à des soldats de mettre le feu à l’église de Harbouey, qui fut entièrement détruite.
Tous ces faits ont été entièrement établis par les affirmations des témoins.
Après lecture de l’ordre d’informer, le commandant Serain, commissaire du gouvernement, a requis une peine sévère. Le conseil de guerre, après avoir délibéré en chambre du conseil, a rapporté une réponse affirmative, en ce qui concerne les vingt et une questions qui lui étaient posées et a condamné Kunz à la peine de mort.


8 août 1923

BLAMONT
IVRESSE. - Procès-verbal contre les nommés Angelo Zanon, 39 ans, Georges Heimburger, 28 ans, tous deux manœuvres, Pikouski Ladislas, 30 ans, et Plouchine Spiridor, 32 ans, tous deux charpentiers, trouvés au débit Geyer en état d'ivresse.
FERMETURE TARDIVE. - Procès-verbal contre les nommés Roger Glé, 25 ans, et Louis Geyer, 44 ans, cafetiers, pour fermeture tardive de leur établissement.

REILLON
DEFAUT DE CARTE D’IDENTITE. - Procès-verbal contre Luigi Sternicchio, 48 ans, et Giuseppe Zuilli, 48 ans, tous deux manoeuvres a l'entreprise Bichaton, pour ne pas posséder de carte d'identité.


15 août 1923

VARANGEVILLE
ABUS DE CONFIANCE. - Dans le courant du mois de décembre 1921, M. Joseph Magron, âgé de 44 ans, manoeuvre, actuellement domicilié à Varangéville, rue des Capucins, habitait Blâmont.
Il acheta une cuisinière pour la somme de 776 fr à M. Lafarge, négociant en meubles à Blâmont. A ce moment, M. Magron n’ayant pas d’argent pour payer la cuisinière, offrit à M. Lafarge de ne le payer que lorsqu’il aurait touché un titre de dommages de guerre de 2.250 fr.
En janvier 1922 le commerçant n’ayant pas été payé, demandait à son client de lui donner le titre de dommages de guerre : il se chargeait, disait-il, de le faire toucher à la préfecture de Nancy.
Joseph Magron n’entendit plus parler pendant quelques mois de son titre ; il demanda à Lafarge ce qu’il était devenu. Celui-ci répondit qu’il l’avait remis entre les mains de M. Licony, huissier à Vezouse. M. Licony, comme il fallait s’y attendre, refusa de rendre le titre, prétextant qu’il ne pouvait le délivrer sans un ordre de M. Lafarge.
M. Joseph Magron a déposé une plainte contre le commerçant. La gendarmerie a ouvert une enquête.


29 août 1923

BLAMONT
ARRESTATION. - En vertu d’un mandat d’arrêt émanant de M. le juge d'instruction de Lunéville, la gendarmerie a procédé à l'arrestation du jeune Perey Roger, 15 ans, inculpé d'abus de confiance.


11 septembre 1923

La situation chevaline dans le département de Meurthe-et-Moselle en 1922-1923
Nous extrayons du rapport de M. de Terras, directeur des Haras, les renseignements suivants ; [...]
Considérations sur quelques stations de monte [...]
Domèvre-sur-Vezouse. - En 1919 et 1920, cette station fonctionnait dans une installation de fortune, à Blâmont, où elle était très achalandée, cette ville n’ayant pu faire les frais nécessaires pour organiser un local définitif, l’écurie a été ramenée à Domèvre où elle existait d’ailleurs avant la guerre et où un immeuble bien et même luxueusement aménagé a été mis à la disposition de l’administration. Malheureusement, les résultats ne son pas encourageants (29,50 de moyenne). Le retour à Blâmont ramènerait peut-être l’ancienne prospérité.
Peut-être s’il était fourni un local, pourrait-on donner satisfaction à tout le monde en faisant alternativement fonctionner cette écurie d’une année, l’une dans chacune de des deux localités.


14 septembre 1923

BLAMONT
DEFAUT D’ECLAIRAGE. - Procès-verbal également à Kenuel Joseph, 45 ans, entrepreneur à Blâmont, qui conduisait un camion automobile dépourvu d’éclairage à l’avant.
IGNEY-AVRICOURT
STUPIDE AMUSEMENT. - Des inconnus se sont emparés, après les avoir démontées, de plusieurs poulies de commande du disque situé sur la ligne de chemin de fer de Cirey, près de Foulcrey.
Les auteurs du vol seraient des enfants gardant les vaches dans les champs. Ces enfants utiliseraient les poulies pour monter des trottinettes à bon marche.
Si le sport est très hygiénique, et apprécié, il ne s’ensuit pas que l'on doive se conduire en vandales et risquer de provoquer des perturbations dans le trafic des trains.
L’enquête qui se poursuit dévoilera à bref délai les coupables.


20 octobre 1923

BLAMONT
ECLAIRAGE INSUFFISANT. - Georges Mendel, 18 ans, marchand de chiffons, à Lunéville, et Arthur Salomon, 32 ans, cultivateur à Buriville, ont été chacun l'objet d’un procès-verbal, le premier pour éclairage insuffisant de son automobile, le second pour défaut d’éclairage de sa voiture.
ACCIDENT DAUTOMOBILE. - M. Joseph Bockerich, 37 ans, boucher, à Blâmont, revenant de Domèvre, en automobile, vit venir à sa rencontré M. Deschamps Jean, 56 ans, maçon, à Herbéviller, qui circulait à bicyclette. Les deux véhicules tenaient bien leur droite et étaient éclairés tous deux.
Cependant, au croisement sur une route offrant huit mètres de voie carrossable, la bicyclette vint accrocher l’arrière de l’automobile et fût gravement détériorée M. Deschamps, blessé, fut relevé et reconduit par l'automobiliste à Herbéviller, où le docteur Henriot dut lui faire quelques sutures et diagnostiqua quinze jours d’incapacité de travail. L’enquête ouverte déterminera, peut-être les causes de cet accident.


22 octobre 1923

BLAMONT
DEFAUT D’ECLAIRAGE. - Stephan Parchini, 30 ans, charretier à Autrepierre, s'est vu dresser procès- verbal pour défaut de lanterne à son camion.
LEINTREY
DEFAUT D’ECLAIRAGE. - Charles Gadat, 53 ans, cultivateur à Leintrey, et Maurice Menier, 24 ans, papetier à La Chapelle, ont été l’objet d’une contravention pour défaut d’éclairage, le premier à sa voiture, le second à sa bicyclette.


24 octobre 1923

BLAMONT
VAGABONDAGE ET MENDICITE. - La gendarmerie a procédé à l’arrestation de Marie Leprince, femme parfait, 57 ans, sans profession ni domicile fixe, surprise en flagrant délit de vagabondage et de mendicité.


20 novembre 1923

AVRICOURT
INFRACTION AU CODE DU COMMERCE.
Salmas Arezki, 30 ans, et Lakdari Arabben Mohamed, 39 ans, tous deux marchands ambulants, domiciliés à Nancy, n'ayant pu justifier de leur inscription au registre du commerce, ont été gratifié d’un procès-verbal.
REMONCOURT
ECLAIRAGE INSUFFISANT. - La gendarmerie a verbalisé contre Léon Gusse, 40 ans, entrepreneur à Remoncourt, et Aimé Gérard, 31 ans, entrepreneur de broderie à Blâmont, dont les automobiles étaient démunies de feu rouge à l’arrière.


24 novembre 1923

BLAMONT
L'EMPRUNT. - L’emprunt de 160.000 francs effectué par la ville de Blâmont, en vue de la réalisation du projet d’adduction d’eau de montagne, qu’elle doit exécuter en commun avec les communes d’Avricourt, Igney, Amenoncourt, Fréménil et Gogney, a été ouvert et clos le même jour.
Réparti en 320 obligations de 500 francs, il a donné les résultats suivants : à la recette municipale : nombre de souscripteurs, 23; titres souscrits, 120; titres attribués, 66.
A l’agence de Blâmont de la Société Nancéienne : nombre de souscripteurs, 58 ; titres souscrits, 446 ; titres attribués, 254.
DEFAUT D’ECLAIRAGE. - Émile Coster, 39 ans, régisseur à Repaix, et Charles Henry; 19 ans, cultivateur à Harbouey, ont encouru chacun un procès-verbal pour défaut de lanterne à leur voiture, ainsi que Paul Bally, 22 ans, électricien à Gerbéviller, dont la bicyclette n’était pas éclairée.


16 janvier 1924

BLAMONT
VOL DE BOIS. - M, Auguste Hetzel, 48 ans, propriétaire, à Blâmont, a porté plainte contre inconnu, pour vol de bois de charpente, d’une valeur de 250 francs, commis dans un jardin lui appartenant.


28 janvier 1924

BLAMONT
ET LA LANTERNE ? - Procès-verbal à Paul Scheitz, 33 ans, marchand de vins, qui conduisait une voiture à bras non éclairée, malgré l’obscurité.


31 janvier 1924

BLAMONT
TOUJOURS LA LANTERNE. - Pour défaut de la lanterne à leurs bicyclettes, des procès-verbaux ont été dressés à Edouard Schmitt, plâtrier à Cirey, et à Maurice Paquatte, 23 ans, cultivateur à Bures.
DOMEVRE
MORT SUBITE. - M. Paul Davot, 58 ans, monteur à la Compagnie Lorraine d’Electricité, entrant pour y prendre du ciment, dans un ancien blockhaus, dont une partie servait de magasin et dont l’autre compartiment servait de gîte à un sieur Henri Belain, sans profession, remarqua une épaisse fumée qui sortait de ce compartiment. La fumée dissipée, il constata que l'occupant était étendu sur le dos prés de son lit et était mort depuis quelques heures. M. le docteur Henriot, appelé pour constater le décès, conclut a une attaque d'apoplexie.


17 mars 1924

BLAMONT
LES SPORTS. - L'Union Sportive Blamontaise ayant l'intention de former un groupe de couleurs cyclistes à Blâmont, invite cordialement tous les jeunes gens du canton qui voudraient pratiquer le sport cycliste sous les couleurs de l'U.S.B. à la réunion qui aura lieu au siège social de la société, place de l'Hôtel-de-Ville, Café du Centre, le vendredi 28. courant, à 19 h. 30 Le meilleur accueil leur sera réservé.
IGNEY-AVRICOURT
LA SPECULATION CONTINUE, MAIS LA REPRESSION AUSSI. - Les lecteurs de l’Eclair de l'Est ont été mis au courant il y a quelques jours, d'une véritable pléiade de mercantis qui, venus de Sarreguemines et d'ailleurs, étendaient, telle une pieuvre, leurs tentacules voraces sur toute la région d’Avricourt à Sarrebourg, raflant à n’importe quel prix tout le beurre et les oeufs.
Deux se firent pincer dans les circonstances qui ont été relatées ici ; mais, malgré cela, la marchandise continuait à se raréfier.
La gendarmerie d’Avricourt tendit cette fois un vaste filet, une surveillance de jour et de nuit fut organisée, qui immanquablement devait porter ses fruits. Aujourd’hui, c'est chose faite ; deux de ces énergumènes sont tombés dans la souricière ; ce sont Kneib Louis, 21 ans, habitant Sarreguemines et son beau-frère Bourguignon Jules, cultivateur à Juvilize, près Dieuze.
Ces messieurs, naturellement, se livraient à leur trafic sans aucune pièce d'identité ni licence.
Pour commencer, ils ont encaissé les procès-verbaux réglementaires.
Il a fallu toute la sagacité, la patience et le flair de nos dévoués gendarmes d’Avricourt pour arriver à ce résultat qui, bien qu'incomplet encore, n'en est pas moins à leur honneur, et leur tableau de chasse s’augmente de jour en jour.
CONTRAVENTIONS. - Des contraventions ont été relevées contre Louis Duhaut, menuisier à Blâmont, pour défaut d’appareil sonore à sa bicyclette, et à Henri Lefèvre, 21 ans, négociant à Cirey, pour défaut de numéro d’ordre à l’avant de son automobile.


30 mars 1924

BLAMONT
ET LA LANTERNE ? Procès-verbal à Clément Defay, 45 ans, maître maçon à Blâmont, pour défaut de lanterne à sa voiture.
OBSEQUES. - Les obsèques de M. Victor Verrel, directeur de l’Ecole des garçons ont été célébrées samedi à Blâmont. Le défunt a été enlevé à l’affection des siens à l’âge de 53 ans, après avoir été instituteur à Lunéville, Cirey, Reillon, Gogney et Domèvre et enfin a Blâmont depuis 1913.
Il est mort en service, parmi ses collègues au cours d’une réunion d’instituteurs.
Aussi, c'est au milieu d’une affluence considérable, où figuraient les instituteurs et institutrices du canton de Blâmont et de Cirey qu’il fut conduit à sa dernière demeure, emportant avec lui l’affection et le regret de tous.
NONHIGNY
INFRACTION A LA LOI GRAMMONT. Edmond Masson, 39 ans, représentant de la maison Debray, qui avait attelé un chien a sa voiture de livraison, a été gratifié d’un procès-verbal.


14 avril 1924

EMBERMENIL
POLICE DES ETRANGERS. - Komaski Modeste, 35 ans, Nonack Ramon, 27 ans, Lozinski Victor, 25 ans, Baran Lorents, 34 ans, ont été l’objet de procès-verbaux pour défaut de visa à leurs pièces d’identité. M. Tiguet, entrepreneur à Blâmont, qui les a embauchés sans vérifier si leurs pièces étaient régulièrement établies, a été également gratifié d’un procès-verbal.


15 avril 1924

BLAMONT
LE STAND DES MARMOTTES. - L’inauguration du stand de la Société de tir et de préparation militaire de Blâmont aura lieu le dimanche 18 mai, sous la présidence de M. le général Pénet, commandant le 20e corps d'armée, avec le concours de la fanfare «  L'Industrie » des établissements Mazerand, et la clique de trompettes de la société de gymnastique.
Le stand d’avant-guerre a été complètement anéanti ; le nouveau domine la ville, qui est située à quelques centaines de mètres.
C’est M. l’ingénieur Fischer, un spécialiste en la matière, qui a dressé les plans.
Au dire des gens compétents, le stand des Marottes offre la sécurité l plus complète ; les différents pavillons sont coquets et bien aménagés.
Le panorama est splendide, l’agencement des pelouses et des massifs flatte et repose l’oeil. Le stand des Marmottes sera le lieu de promenade et de prédilection des habitants de Blâmont et du canton.


23 avril 1924

BLAMONT
POLICE DU ROULAGE. - Des procès-verbaux ont été dressés à Jean Gerrod, 32 ans, maçon à Ancerviller ; Léon Gallois, 21 ans, cordonnier à Lunéville ; Georges Vigneron, 21 ans, et Lucien Vagnier, 19 ans, ces deux derniers papetiers à Moyenmoutier, pour défaut d’éclairage à leurs bicyclettes.

EMBERMENIL
VOL DE NUMERAIRE. - A la suite d'une copieuse beuverie au café Desboeufs à Emberménil, entre ouvrière de l'entreprise Roux et Desmarets, que le patron dut expulser de son établissement, à 23 h. 30, l'Espagnol Alcazar Jean, 23 ans, et le Polonais Léonard Prrylski, constatèrent que leurs portefeuilles respectifs avaient disparu. Le premier affirmait que le sien contenait 400 francs et le second ne déclarait que 156 francs.
D'après les dires de leurs camarades, le vol fut imputé à deux Polonais, les nommés Roch Cieplinsky, 27 ans, et Stanislas Sierankouski, 28 ans.
Malgré leurs dénégations, la gendarmerie les mit en état d'arrestation et les déféra au Parquet de Lunéville. Elle leur dressa à tous un procès-verbal pour ivresse publique.
Le débitant du café où ils avaient bu fut également gratifié d’un procès-verbal pour fermeture tardive.


8 mai 1924

LUNEVILLE
TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Violences. - Paul Tihay, 28 ans, domestique de culture chez M. Godin, à Blâmont, est intervenu dans une discussion entre son patron et M. Louis Bayard, manoeuvre, et a frappé brutalement ce dernier, lui occasionnant une incapacité de travail de deux jours.
Après débats, le tribunal le condamne à 25 francs d’amende.


14 mai 1924

BLAMONT
VOL DE LAPINS. - Le 8 courant, M. Paul Dubois, 60 ans, cultivateur à Blâmont, se rendant dans l’après-midi dans sa propriété au lieu dit Les Marmottes, située à 1 kilomètre de la ville, et où il élève des lapins en liberté, a constaté que deux de ces animaux avaient été tués et laissés sur place et que six autres avaient disparu. Il estime la perte subie à 200 francs, et dans l’absence de tout indice, il porte plainte contre inconnu.
POLICE DE LA ROUTE. - Des procès-verbaux ont été dressés pour défaut d'éclairage de plaque d'identité ou d'appareil sonore à leur bicyclette contre Jules Hanaux, 29 ans, marchand ambulant à Blâmont ; Charles Claude, 19 ans, cultivateur à Domèvre, et Louis Foins, 17 ans, mécanicien, demeurant également Domèvre.
REILLON
INCENDIE DUNE PLANTATION. - Sur le témoignage de ses deux fils, Maurice et Renée, 14 et 10 ans, qui prétendent avoir vu leur oncle, Louis Constant, 54 ans, cultivateur, mettre le feu à la plantation forestière de leur père, à Reillon, M. Joseph Michel, 48 ans, cultivateur à Herbéviller, a déposé une plainte en incendie volontaire contre son beau-frère, Louis Constant, avec qui il est en mauvaise intelligence. Celui-ci, dont la réputation est excellente, proteste contre cette accusation. Il reconnaît avoir brûlé les herbes d'une propriété lui appartenant et située à peu de distance de celle de Michel, et accuse à son tour les enfants d’avoir mis eux-mêmes le feu à la propriété de leur père, qui estime à 2.000 francs la perte subie.
Une enquête est ouverte.


29 mai 1924

Conseil Général de Meurthe-et-Moselle
Séance du 28 Mai 1924
La séance publique est ouverte à 10 heures. [...]
M. de Turckheim soutient une demande de subvention de 20.000 francs pour installer une pouponnière dans un grand immeuble sis à Blâmont. L’Union des Femmes de France se rendrait acquéreur de cet immeuble et le conseil général voterait une somme de 20.000 fr. pour l’aménagement. Les enfants sortant de la Maternité seraient conservés là de 3 mois à 2 ans.
M. Didelon se déclare d’accord sur le principe du crédit mais voudrait attendre un peu plus tard pour son inscription au budget.
M. de Turckheim insiste ainsi que M. Dreux.
M. Didelon voudrait des précisions sur la façon dont va être organisée cette pouponnière et sur qui la dirigera, etc.
M. Lebrun dit que l'assemblée étant d'accord sur le fond, on pourrait voter la subvention dès maintenant, quitte à recevoir les renseignements utiles plus tard.
Il en est ainsi décidé.
M. le Dr Giry demande qu’afin d'éviter des erreurs, le conseil général conserve un droit de regard et de contrôle sur le fonctionnement de la pouponnière.
On reviendra sur cette question en septembre.


19 juin 1924

BLAMONT
POLICE DE LA ROUTE. - Pour défaut d'appareil sonore à sa bicyclette, Barberin Annibal, 22 ans, maçon à Domèvre, a été gratifié d’un procès-verbal.
LEINTREY
POLICE DES ETRANGERS. - Procès-verbal a été dressé à Boirant Lorent, 34 ans, manoeuvre à l'entreprise Tiquet, pour défaut de visa à ses pièces d’identité.


27 juin 1924

Blamont, 26 juin. - De notre correspondant particulier :
Eugène Charton, 66 ans, et François Marchand, 81 ans, tous deux pensionnaire à l’hospice des vieillards à Blâmont, discutaient ensemble, le 24 courant, dans un couloir de l’hospice lorsque Charton poussa un peu brusquement son contradicteur. Celui-ci, presque impotent, tomba à la renversé et sa tête porta sur une marche d’escalier garnie a tringle de fer.
La blessure ne paraissait tout d’abord pas très grave. Marchand put regagner, son dortoir, mais le malheureux succombait quelques heures après à une congestion cérébrale consécutive à sa chute.
Une enquête a été ordonnée par le parquet.


2 juillet 1924

AVRICOURT
INSULTES. - Des procès-verbaux ont été dressés contre Pierre Roehr, 50 ans, et X..., en fuite, pour avoir traité de voleur le receveur aux billets de la gare d’Avricourt.
BLAMONT
POLICE DU ROULAGE. - Pierino Vanni, chauffeur à l’entreprise Pagny, dont le camion était dépourvu de numéro d’ordre à l’arrière, a été gratifié d’un procès-verbal.
FERMETURE TARDIVE. - Procès-verbal a été dressé à Charles Antoine, 35 ans, débitant à Blâmont, qui avait laissé son établissement ouvert après l’heure réglementaire.


23 juillet 1924

BLAMONT
ATTACHEZ VOS CHIENS. - M. Louis Braggini, entrepreneur à Blâmont, a déposé une plainte contre le sieur Arsène Breton, dont le chien l’a mordu au mollet, et lui a causé une incapacité de travail de six jours.
HERBEVILLER
VOL. - M. Sainrapt François, entrepreneur de travaux publics à Lunéville, a porté plainte contre Henri Poncelet, 40 ans, manoeuvre à l’entreprise Kennel, à Blâmont, pour vol de deux brouettes dans un de ses chantiers à Herbéviller.


25 juillet 1924

BLAMONT
SUICIDE. - Le sieur Célestin Gourget, 58 ans, gardien de l’abattoir, atteint de neurasthénie aigue, a mis fin à ses jours, en se pendant dans une logette située au fond de son jardin.
HARBOUEY
CIRCULATION A GAUCHE. - Une contravention a été dressée contre Hippolyte Saussier, 37 ans, cultivateur, qui conduisait une voiture de bois, en suivant la gauche de la route.


27 juillet 1924

ANCERVILLER
ARRESTATION. - Sur mandat d’amener de M. le juge d’instruction de Lunéville, la gendarmerie a procédé à l’arrestation de Jules Ygouf, 44 ans, Inculpé d’abus de confiance et l’a écroué à la maison d’arrêt.
AVRICOURT
DEFAUT DE GUIDES. - Lacourt Paul, 80 ans, cultivateur à Avricourt, et Duhaut Adrien 28 ans, cultivateur à Ancerviller, montés sans guidés sur les voitures qu’ils conduisaient, ont été l’objet d’un procès-verbal
BLAMONT
VOL D’UNE CHEVRE. - Albert Stassard, 40 ans, chiffonnier à Blâmont, a déposé une plainte contre le nommé Mertens, demeurant à Harbouey. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Badonviller, dans le ressort de laquelle se trouve Harbouey.
DOMJEVIN
POLICE DES ETRANGERS. - Wilk Martin, 28 ans, manoeuvre à l'entreprise Roux et Desmarets, s’est vu dresser procès-verbal pour avoir négligé de faire viser sa carte d’identité.
LEINTREY
DEFAUT DE GUIDES. - Un procès-verbal a été dressé à Georges Schlesser, 25 ans, charretier à l’entreprise Bichaton, pour être monté sans guides sur sa voiture.


11 août 1924

BLAMONT
COUP DOUBLE. - Perino Vanni, 23 ans, conducteur à l'entreprise Pagny, n'ayant pas de permis de conduire, ni de rétroviseur à son camion, a été l'objet de deux procès-verbaux. A noter que le délinquant avait trouvé très original d’empêcher de passer le capitaine de gendarmerie.


15 août 1924

BLAMONT
POLICE DE LA ROUTE. - Eugène Bazar, 21 ans, chauffeur à Herbéviller, a été l’objet d’un procès-verbal pour défaut de rétroviseur à son camion. Il en a été de même pour Georges Mandel, négociant à Lunéville.


22 août 1924

BLAMONT
IVRESSE. - Roger Schérrer, 19 ans, domicilié à Domèvre, qui s’était présenté au conseil de révision en état complet d’ivresse, a été l'objet d’un procès-verbal.
DOMEVRE
ABANDON D’ATTELAGE. - Des procès-verbaux ont été dressés à Charles Claude, 19 ans, cultivateur à Domèvre, et à Emile Noël, 43 ans, livreur à Einvaux, qui avaient laissé leurs attelages au milieu de la rue sans les attacher.


3 septembre 1924

BLAMONT
POLICE DES ETRANGERS. - David Levoni, 31 ans, chiffonnier à Lunéville, qui n’a pu justifier de la possession d’une carte d'identité, a été l’objet d’un procès-verbal.
IGNEY
CONTRAVENTIONS. - Des contraventions ont été relevées contre Holstein Adolphe, 18 ans, manoeuvre à Réchicourt-le-Château, pour tapage nocturne ; Louis Anghilière, 30 ans, entrepreneur à Avricourt, pour défaut de numéro d’ordre à l’avant de son automobile ; Pierre Trugnola, 26 ans, chauffeur chez M. Labesse, à Hagondange, pour défaut de feu rouge à l'arrière de sa camionnette et à Constant Simoutre, 22 ans, cultivateur à Landécourt, et Enrico Buffoni, 26 ans, charretier à Badonviller, pour défaut de guides.


27 septembre 1924

BLAMONT
POLICE DELA ROUTE. - Pour défaut d’appareil sonore à sa bicyclette, Stanislas Barflomizack, 31 ans, marchand ambulant, à Lunéville, a récolté un procès-verbal.


5 octobre 1924

BLAMONT
ABANDON D'ATTELAGE. - Des procès-verbaux pour abandon d'attelage ont été dressés à Eugène Laurentz, 25 ans, garçon de culture à Blâmont, et à Georges Claudel, 20 ans, marchand ambulant à Badonviller, pour avoir laissé leurs attelages, sans surveillance, sur la voie publique.


5 novembre 1924

BLAMONT
A L’A.M.C. - Le 1er novembre, à 14 Heures, les membres de l’A.M.C. se réunirent au pied du monument élevé place Carnot, aux enfants de Blâmont morts pour la patrie. Rassemblement place de la Mairie, à 13 h. 45.
Le 11 novembre, après la messe traditionnelle, banquet chez M. Conrad, à midi. Prix, 15 francs. Inscriptions reçues chez MM. Paul Fiel et Jules Conrad, jusqu’au 6 novembre.
HERBEVILLER
UN BIZARRE ACCIDENT. - Le 30 octobre, M. Louis Morgenthaler, 53 ans, garagiste à Sarrebourg, se rendant à Lunéville, marchait parallèlement au train L.B.B. sans s’apercevoir qu’un passage à niveau traversait la voie Son automobile, accrochée par la locomotive, fut trainée sur une longueur de
70 mètres et complètement démolie. Fort heureusement, il n'y eut pas d’accident de personne.
LEINTREY
UN BANQUET. - A l'occasion du mariage de M. Lucien Houbin avec Mlle Céline Batho, une collecte a été faite au profit du monument aux morts qui a produit la somme de 78 francs, remise aux mains de M. le maire. Puisse ce beau geste contribuer au bonheur des jeunes époux.
VERDENAL
VOL DE- NUMERAIRE. - Henri Colas, 36 ans, premier domestique chez M. Vaganey, 29 ans, cultivateur à Verdenal, jouit d’une chambre particulière dans laquelle il enferme la valise contenant ses économies. En y entrant le 1er novembre, pour prendre de l’argent, il constata que sa chambre avait été ouverte et sa valise forcée. Il manquait, en effet, 60 fr. à sa réserve-. Le même jour, le jeune Raymond Vary, 17 ans, se faisait régler par M. Vaganey et, quoique n'ayant touché aucun argent, se livrait de suite à des dépenses peu en rapport avec ses ressources.
La-gendarmerie, prévenue, vint le prendre au café où il consommait de la bière et, après l'avoir longuement cuisiné, finit par lui arracher l’aveu qu’il était l’auteur du vol. Vary a été arrêté et écroué à la prison de Lunéville.


12 novembre 1924

NONHIGNY fête sa reconstitution
La commune de Nonhigny, dont la reconstitution est virtuellement terminée, en même temps qu’elle fêtait hier l’anniversaire de l’armistice, inaugurait sa mairie, son école et son église. Dans le village, pavoisé et fleuri, un arc de triomphe souhaitait la bienvenue aux autorités et aux amis d’alentour, qui s’étaient rendus nombreux à cette fête.
Celle-ci commença vers 10 heures et demie, par la bénédiction de l’église, qui n’a gardé de l’ancienne que quelques pans de murs et une partie du clocher. La cérémonie fut célébrée par M. l'abbé Barbier, doyen de Blâmont, assisté de M. l’abbé Seel, ancien curé du village, de M. l'abbé Collin, administrateur de la paroisse, et de MM. les curés des environs : Gogney, Frémonville, Neuviller, Bréménil, Repaix, Azerailles, Amenoncourt.
Lé clergé se rendit ensuite en cortège aux plaques commémoratives rappelant le souvenir des victimes de la guerre. Il y fut reçu par les autorités groupées autour de M. Gérard, maire de la commune, de M. Lhote, président de la Coopérative de reconstruction, et de tout le conseil municipal.
Etaient présents : M. Mazerand, député ; M. de Turckheim, conseiller général ; M. Adam, conseiller d'arrondissement ; M. Labourel, maire de Blâmont ; M. Coulon, inspecteur primaire, directeur de la Coopérative des écoles ; M. Harmant, instituteur ; MM. Lauthe et Villemon, architectes ; MM. Collin et Bouf, entrepreneurs.
On se rendit en cortège à l'église, où commença le service divin, dont l’éclat fut rehaussé par la participation de la musique des Etablissements Mazerand. Le sermon fut donné par M. l'abbé Lacour, condisciple et camarade de guerre du curé de la paroisse. Devant une assistance nombreuse et émue, le prédicateur sut définir en termes particulièrement heureux, le rôle de l’église qui venait d’être livrée au culte.
Source de lumière, dispensant la grâce, réconfortant les énergies, elle est aussi le témoin près de Dieu de tous les actes de la vie des paroissiens de Nonhigny.
Le prédicateur eut ensuite un souvenir reconnaissant pour les morts de la grande guerre, et en leur nom à tous, adressa un chaleureux appel aux nommes de bonne volonté, pour la paix dans l’exercice des libertés de tous.
Après l’office, sur le perron de Mairie, eut lieu la cérémonie émouvante de l’appel des disparus de la commune. Et face à la ligne bleue des Vosges, qui se profilait très nette à l’horizon, par cette belle journée d'automne, et dont hier encore une partie était allemande, deux enfants, Mlles Léa Roger et Georgette Lhote, récitèrent deux poésies à la mémoire des héros de Nonhigny.
Ensuite le maire prit la parole. Malgré l'émotion qui le prenait à la gorge et lui faisait perler des larmes des yeux, il raconta simplement, sans phrases, le martyre de sa cité : l'assassinat de quatre civils. «  Dans un autre coin du village, dit-il, ce sont des mères réfugiées dans une cave avec leurs bébés et un jeune homme. La maison est en feu au-dessus d'eux : impossible de fuir cette fournaise, ils vont être asphyxiés si le jeune homme n'était parvenu à desceller un barreau de soupirail avec un couteau de poche... »
Ces visions d'épouvante sont encore dans les yeux de la plupart des personnes qui écoutent, et pourtant ce sont celles-là même qui, le 14 août 1914, quatre jours après le massacre, rentraient à Nonhigny avec les troupes françaises. «  Notre population, croyant ses peines terminées, se remettait à là moisson. »
Sans avoir vu la scène de terreur, il n'en est pas moins émouvant d'écouter un des témoins raconter froidement, à dix ans d'intervalle : «  Ils (les Boches) emmenèrent trois hommes pour empêcher les Français de tirer sur eux. » C'est l’un des, trois hommes survivants qui parle.
Comme elle est belle alors, l'adjuration de M. de Turckheim, qui prend ensuite la parole pour honorer l’héroïsme des morts et la ténacité de ceux qui sont revenus au village.
«  ...Nous voulons que la paix règne, que l’ordre règne. Nous flétrissons de toutes nos forces toute idée de lutte entre les Français. Hier encore, le président du conseil, dans un discours prononcé à Rôdez, disait que sa plus haute ambition était d’établir entre nos compatriotes une véritable et sincère fraternité.
«  Que les actes s’harmonisent avec ces belles paroles, par là paix répandue entre tous les Français : c’est aussi notre plus ardent désir.
«  II n'y avait pas de luttes dans les tranchées, où souffraient nos enfants. C'est ce qui a fait leur force, c’est pour cela qu’ils ont vaincu. Ils ont vaincu aussi, parce que parmi eux des chefs énergiques ont su faire régner l’ordre dans la discipline...
«  Dans notre belle Lorraine, si saine d'esprit après tant de souffrances, nous saurons tous agir vigoureusement pour que le sacrifice de ces jeunes hommes ne soit pas vain. Nous saurons étouffer dans l’oeuf toutes les tentatives de révolution, nous en faisons le serment devant eux... »
La parole est enfin à M. Mazerand, qui félicite le maire des résultats obtenus :
«  C’est parce que nous avons subi plus qu'ailleurs les atteintes du mal, que nous sommes plus sensibles aux symptômes de la guérison. »
Il exalte le patriotisme des héros :
«  Vos mobilisés ont contribué à repousser bien loin le poteau frontière dont vous aviez tous subi l’affront à quelques kilomètres pendant votre enfance. » Que leur exemple soit une leçon «  où vos descendants puiseront l’énergie suffisante pour défendre nos droits et nos libertés ».
Un banquet suivit, où régna la plus franche cordialité. Au dessert, le maire raconta la résurrection de son village, aussi simplement que le matin il avait rappelé sa destruction.
M. Coulon, directeur de la Coopérative des écoles, appela de son vrai nom, celui qu’elle n’aurait jamais du cesser de mériter nulle part l’école communale, qu’il qualifia d’école nationale. Il fit appel lui aussi, à la solidarité de fous pour l’achèvement de la reconstitution dans la grande détresse des finances françaises.
Enfin, M. Mazerand, dans une allocution pleine de bonhomie et d’humour, clôtura la série des discours en portant un toast â la prospérité de Nonhigny, de la Lorraine et de la France.
La fanfare et la chorale de jeunes filles des Etablissements Mazerand se faisait entendre, ensuite dans deux morceaux très applaudis qui terminèrent cette fêté d'union sacrée, où l’on n'entendit pas une note discordante. Spectacle vraiment réconfortant de gens dont aucun n'a oublié les grandes leçons de la guerre.


19 novembre 1924

BLAMONT
INFRACTION AU CODE DE LA ROUTE. - la gendarmerie a verbalisé contre Georges Eschenlor, 49 ans, propriétaire, à Nancy, 4, avenue de Boufflers, dont l’automobile n’avait pas de feu rouge à l’arrière et n’avait qu’un phare allumé à l’avant.
POLICE DES ETRANGERS. - Procès-verbal à Viola Egjno, 19 ans, forgeron à Nonhigny, qui n'avait pas de carte d'identité.


30 décembre 1924

HERBEVILLER
INFRACTION A ARRETE PREFECTORAL. - Malgré l’avis que la fièvre aphteuse régnait à Herbéviller, M. Desalme boucher à Blâmont, ayant acheté, un porc dans la commune, sans se munir d’un certificat du vétérinaire, a été l’objet d’un procès-verbal.

 

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