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Presse - Le Monde Diplomatique - 1980-1992
 


  • 3 octobre 1980

M. ANTOINE VEIL A REMIS SA DÉMISSION DE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE l'U.T.A.
M. Antoine Veil a remis, mercredi 1er octobre, sa démission du poste de directeur général de la compagnie aérienne privée U.T.A., qu'il occupait depuis le 1er juillet 1971. Il a «  exprimé le vœu, pour convenances personnelles, d'être déchargé de ses fonctions d'administrateur- directeur général », si l'on en croit son bref communiqué, publié par la compagnie, qui se refuse, par ailleurs à tout commentaire sur cette décision, et même à toute précision sur la date effective de son départ, le nom de son successeur ou les fonctions auxquelles il se destine.
[Né le 28 août 1926 à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Inspecteur des finances, M. Antoine Veil a occupé divers postes d'attaché ministériel de 1947 à 1953, avant d'entrer à l'Ecole nationale d'administration. Il est ensuite directeur de cabinet de Joseph Fontanet, au secrétariat d'Etat à l'Industrie et au commerce, au secrétariat d'Etat au commerce intérieur, puis au ministère de la santé publique. Il entre, en décembre 1963, au comité des armateurs de France, dont il devient, l'année suivante, délégué général. Directeur adjoint de La Compagnie des chargeurs rennais en 1969. Il a succédé, le 1er juillet 1971 à M Jean Combard à la direction générale de l'U.T.A. Conseiller de Paris (Union pour Paris) depuis 1971, membre du conseil régional d'Ile-de-France, M Veil a également été président de la commission des transports du VIIe Plan.]


  • 19 juillet 1990

Restructuration des groupes laitiers
Suppressions d'emplois chez Saint-Hubert

Dès l'ouverture du conseil d'administration de la Laiterie Saint-Hubert, réuni mercredi 18 juillet à Ludres (Meurthe-et-Moselle), M. François Guillaume, ancien ministre de l'agriculture, qui présidait Saint-Hubert depuis neuf ans, a annoncé sa démission. Le conseil devait entériner le plan d'adaptation élaboré par Sodiaal-Yoplait, qui prévoit soixante-treize suppressions d'emplois et une nouvelle organisation de l'entreprise.
Avec ses petites phrases assassines et ses rebondissements judiciaires, l'affaire de la Laiterie Saint-Hubert a pris des allures de règlement de comptes entre M. Michel Debatisse et M. François Guillaume, tous deux anciens présidents de la FNSEA, qui s'opposent sur l'avenir de cette laiterie coopérative dont les deux fleurons sont la pâte à tartiner Saint-Hubert et BA, le célèbre yaourt au bifidus. Mais elle est aussi révélatrice des conséquences des restructurations qui se déroulent dans ce secteur.
C'est en janvier dernier que Sodiaal, premier groupe laitier français (plus de 17 milliards de francs de chiffre d'affaires, environ 7 500 salariés}, présidé par M. Michel Debatisse, a annoncé la prise de contrôle de Saint-Hubert (1 milliard de francs de chiffre d'affaires, 550 salariés),
Soucieux d'asseoir le développement de leur entreprise, les dirigeants de Sodiaal ne s'étaient manifestement pas montrés trop curieux sur la situation de leur « proie» ; ils ont découvert, après coup, un déficit de 40 millions de francs. «  On n'avait pas vu les comptes de l'année en cours et la situation s'est dégradée au cours des derniers mois ». expliquent-ils maintenant pour justifier le plan de restructuration, qui prévoit cent soixante-treize suppressions d'emplois, notamment dans les services administratifs jugés pléthoriques par les nouveaux propriétaires. Certains devraient être reclassés chez Sodiaal.

La gravité des pertes contestée
Mais, en réalité, l'essentiel du plan de Sodiaal consiste à faire entrer Saint-Hubert dans le moule des structures mises en place depuis janvier 1988. Or, c'est justement cette organisation par filières (lait, matières grasses, produits frais, fromages, etc.) qui n'est pas du goût de M. Guillaume.
D'abord, l'ancien ministre de l'agriculture conteste la gravité des pertes qu'il attribue notamment aux charges financières et aux frais de lancement d'un nouveau produit le Fleurier. Et il oppose son propre plan de restructuration à celui de Sodiaal : «  Saint-Hubert doit avoir un rôle de leader au nom du groupe pour ses produits d'innovation tels que le Saint-Hubert et le BA, explique M. Guillaume. Cette mesure ferait que Saint-Hubert serait traité de la même façon que chacune des unités régionales de Sodiaal et éviterait la moitié des licenciements envisagés et le démantèlement de Saint-Hubert. »
Ce discours n'est pas sans écho dans les usines de Lorraine, où, en plus des fermetures et des reclassements déjà prévus, on craint de nouvelles mesures à l'automne, en particulier pour les unités de fabrication de Blamont et de Magnières. «  Saint-Hubert devait entrer par la grande porte, en réalité nous sommes complètement absorbés par les différentes filières de Sodiaal. C'est la pire des solutions », proteste M. Jean-Marc Colin, secrétaire du comité d'établissement. Les salariés sont cependant dubitatifs et sans illusions sur l'issue de la bataille qui oppose les deux anciens leaders du syndicalisme paysan.
En faisant annuler le 5 juillet, par le tribunal de commerce de Nancy, son éviction de la présidence de la Laiterie votée lors du conseil d'administration du 29 juin. M. François Guillaume a placé le débat sur le terrain judiciaire, mais il n'a fait que gagner un peu de temps. Car les dirigeants de Sodiaal comptent bien utiliser leur position d'actionnaire majoritaire pour imposer leur plan, Sans états d'âme particuliers sur le caractère coopératif de ce groupe qui, en cette période de restructuration, se comporte comme n'importe quelle société privée.
FRANÇOISE CHIROT


  • 10 janvier 1992

Trente-trois maires décidés à démissionner pour sauver une laiterie.
Les maires des 33 communes du canton de Blâmont {Meurthe-et-Moselle) ont annoncé, mercredi 8 janvier, qu'ils avaient l'intention de présenter leur démission en bloc en cas de fermeture d'une laiterie Saint-Hubert (groupe Sodiaal) située à Blâmont. L'usine a été en grande partie détruite le 11 septembre dernier, par un incendie, et les travaux de réfection n'ont toujours pas été engagés. Depuis fors, les 110 employés observent des périodes de chômage technique «  par roulement». La direction doit prendre une décision dans les jours qui viennent.


  • 14 janvier 1992

Trente-trois maires démissionnent pour une laiterie. - Les maires des trente-trois communes du canton de Blamont (Meurthe-et-Moselle) ont mis samedi 11 janvier leur menace à exécution et démissionné en bloc pour protester contre la décision du groupe Sodiaal de ne pas reconstruire une laiterie incendiée en septembre 1991, qui employait cent dix personnes (Le Monde du 10 janvier).
 

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