Encore un article qui montre
comment Claude-Ambroise Regnier avait su s'entourer de lorrains,
soit alliés, soit de sa famille : on a
vu qu'il avait comme secrétaire particulier son neveu
Nicolas-Joseph Romer (1780- ?), fils de Marie-Jeanne Regnier
(1758-1825) et qu'il avait assuré la carrière du beau-frère de
ce dernier, Jean-François Simonin (1772-1851).
Les Archives nationales évoquent aussi Louis-Dominique Alexandre
Galliard comme « neveu du Grand Juge et son secrétaire
particulier, avant de poursuivre une carrière juridique, comme
avocat à Nancy ». Secrétaire de 1810 à 1813, puis avocat de août
1813 à 1835, il est le fils de Marie-Madeleine Regnier (Blâmont
11 octobre 1756, Saint-Nicolas de Port 28 février 1837) et de
Antoine-Alexandre Galliard (Lyon 1744, Nancy 28 décembre 1806),
inspecteur des contributions indirectes.
Dans cet extrait d'un ouvrage sur le comte Pierre-Hercule
François de Serre (1776-1824), né à Pagny-sur Moselle le 12 mars
1776, sont cités le Baron Antoine-Marie Roederer (1782-1865) né
le 14 mai 1782 à Metz, le chevalier Jean-Baptiste-Charles de
Collenel (1749-1834) né à Nancy le 28 octobre 1749 et le comte
Jean-Victor Colchen (1751-1830) né à Metz à 6 novembre 1751.
Revue des deux
mondes
Ed. Paris 1877
LA POLITIQUE MODÉRÉE SOUS LA
RESTAURATION
LE COMTE DE SERRE.
[...] soit par des raisons de position au moment de son mariage,
soit par une sorte de retour instinctif à des traditions de
famille, il songeait à entrer dans la magistrature, reconstituée
par la main puissante de Napoléon.
Avant de s'engager dans cette carrière nouvelle, il avait
hésité; il sentait le prix de l'indépendance, et il écrivait à
Mme d'Huart, dont il allait épouser la fille, à qui il pouvait
parler avec la sincérité confiante d'une ancienne amitié : « Si
vous n'avez pas pour votre ami plus d'ambition qu'il n'en a pour
lui-même; si le prestige des dignités, des décorations, ne vous
séduit pas plus que lui, si vous appréciez comme lui cette
indépendance, cette sécurité, cette considération toute
personnelle et surtout ces jouissances morales, ce développement
nécessaire de toutes les facultés qu'il trouve dans son état; si
enfin vous vous élevez avec lui au-dessus de l'opinion du
vulgaire de toutes les classes pour vous attacher à la valeur
réelle des choses, je pense que vous conseillerez à votre ami de
rester ce qu'il est et de travailler seulement à devenir, dans
son état, tout ce qu'il peut être... » Il s'était pourtant laissé
tenter. Dans ses voyages à Paris, il avait fait des démarches
sérieuses, et il avait d'autant plus aisément trouvé faveur que,
dans ce monde officiel du jour, il était tombé pour ainsi
dire en pleine Lorraine. Le grand-juge Régnier était un
Lorrain de Blamont. Le premier chef de division au ministère de
la justice, homme d'une grande et aimable autorité, M. de
Collenel, était de la Lorraine; il avait été au parlement de
Nancy, émigré lui-même. Un des protecteurs de De Serre, M.
Colchen, qui avait été mêlé à la révolution avant d'être
sénateur de l'empire, était de Metz, où il avait un frère
président. Lorrain aussi était Rœderer, auprès de qui De Serre
était accrédité. Tous le connaissaient pour ses talens, pour son
nom, pour sa famille, tous s'intéressaient à cette jeune
fortune. « Je sors de chez le grand-juge, écrivait-il un jour à
sa mère et à Mme d'Huart, il m'a dit : Vous êtes d'une race
honorable, vous vous êtes acquis une bonne réputation, vous
convenez aux places de la magistrature; mais vous ne pouvez
guère arriver d'emblée à une place de procureur-général. Une
place d'auditeur ne convient qu'à un débutant, non à un sujet
formé. Attendez le nouveau plan qui se prépare; il présentera
des places d'avocats-généraux. Continuez d'exercer, et soyez
sûr, dans l'occasion, de me trouver favorable... » De Serre
n'avait pas été en effet oublié. Au mois de février 1811, il
était premier avocat-général à la cour de Metz, récemment
formée, et, cinq mois après, en juillet, il recevait à
l'improviste sa nomination à la première présidence de la cour
impériale de Hambourg.
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