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Laiterie Saint-Hubert - Les débuts


L’histoire de la laiterie Saint-Hubert commence au XIXème siècle avec une fromagerie en activité à Damvillers dans la Meuse, appartenant à Hyppolyte Prosper de Chardon (1856 - 1918, rentier, époux de Jeanne Emelie Lucie Bastien, famille du peintre Jules Bastien-Lepage) qui fabrique des fromages sous le nom de « Saint Hubert ».
En 1900, M. de Chardon installe, sous le nom de Saint-Hubert, une laiterie-crémerie à Nancy, au 6 rue Raugraff, pour servir de dépôt aux produits de sa beurrerie-fromagerie de Damvillers, et de sa laiterie produisant du lait pasteurisé et stérilisé dans l’usine de Housséville (Meurthe-et-Moselle) ; les produits sont vendus à proximité (case 108 du marché couvert) ou livrés à domicile. Paul Couillard (1876-1949 *), directeur de la laiterie Saint-Hubert de Housséville, en est gérant.


Est-Républicain - 5 octobre 1900

Parallèlement, la laiterie du Phénix est créée à Champigneulles par Raymond Drouville en 1900, avec un magasin de vente (lait, crème, fromage crème) à Nancy, 28 rue Stanislas, à compter du 27 juin 1900, puis 17 rue Saint Georges en 1901. Il assure des livraisons à domicile par véhicules, matin et soir, et crée deux nouveaux magasins en 1902 (76 Grande-Rue et 38 Faubourg Stanislas). Drouville sera nommé Chevalier du Mérite agricole en décembre 1902.

Paul Couillard va donc opérer par fusion acquisition, en développant sous le nom de « Saint-Hubert » des magasins nancéens, pour parvenir en juin 1904, à la création la société « Paul COUILLARD & Cie », avec siège social au 6 rue Raugraff et apport par Paul Couillard, pour 60 des 400 actions, de :

  • 9 fonds de commerce de laiterie sous la dénomination « Laiterie Saint-Hubert », y compris la marque « Laiterie moderne du Phénix » : au 6 rue Raugraff, au 37 rue de Strasbourg, au 57 rue de la Commanderie, au 113 Grande-Rue, au 34 faubourg des Trois-Maisons, au 13 rue du Pont-des-Loges, au 21 faubourg Stanislas, au 68 rue du Mont-Désert et 99 rue Saint-Nicolas.
  • Deux laiteries : celle de Housséville et celle Ceintrey (toutes deux sous promesses de vente en faveur de M. Couillard)
  • Le dépôt de matériel et écurie, au 44 rue des Jardiniers.
  • Clientèle, achalandage, matériel de toute nature dans les magasins et installations industrielles
  • Marchandises dans les magasins et installations industrielles
  • Droits aux baux en cours.

On constate donc que Paul Couillard ne possède à cette époque ni la laiterie de Damvillers (les fromages « Saint-Hubert » de Damvillers, qui avaient déjà obtenu une médaille de bronze en 1901, recevront encore une médaille d’or en 1905), ni celle de Champigneulles. Il ne dispose que des fonds de commerce, d’une promesse de vente sur la laiterie de De Chardon à Housséville, et d’une promesse de vente sur une laiterie de Ceintrey.

Toujours au 6 rue Raugraff, Paul Couillard utilise le 25 rue Pichon comme dépôt central en 1908, avant en 1909, de transférer le siège au 21, 23, 25 rue Pichon, où se développe son usine de pasteurisation et de stérilisation.

En 1912, la société acquiert la « Laiterie du Château de Sandaucourt », fonds de commerce de laiterie-beurrerie-fromagerie. La même année, elle étend ses statuts à

  • commerce de lait et de ses dérivés, œufs et tous comestibles,
  • fabrication de dérivés du lait.

La laiterie de la rue Pichon fournit avant guerre environ 35.000 litres de lait. Mais sa production va chuter pour atteindre 7500 litres en 1918 (3500 pour Nancy, 2500 pour la banlieue et le reste, 1500 pour les formations sanitaires liées à la guerre, de Martigny, Vittel, Contréxeville, Toul, Void, etc).
D’une centaine d’employés, il n’en reste qu’une soixantaine. 38 voitures font la jonction avec les centres de production de Void, Housséville, Remoncourt (Vosges), Sandrocourt, Gorincourt-sur-Vraine et Rambervillers. 22 succursales ont fermé pendant la guerre

En 1918, la société occupe du 21 au 27 rue Pichon, et sa production annuelle passe en 1918 à 1.800.000 litres, puis en 1919 à 2.500.000 litres. On compte une soixantaine de magasins en 1920 (par exemple, en il reprend encore en 1920 le bail du 68 rue Saint-Dizier).
En 1919, la capital d’origine de 200 000 francs, avait été étendu à 1 000 000 francs, vu l’augmentation du chiffre d’affaires, passé d’environ 2 millions à l’origine à plus de 3 millions (1915-1916 : 3 175 914 fr, 1916-1917 : 3 271 492 fr., 1917-1918 : 3 464 539, malgré la fermeture momentanée de 22 succursales. L’exercice 1918-1919 avait atteint 6 128 274 fr.

Succursales Saint-Hubert

Mais en mars 1923 la société « Paul Couillard et Cie », dont le siège occupe désormais du 19 au 27 rue Pichon, fait le choix de se recentrer sur la production laitière, cède ses 64 magasins à la société « l’Union des Coopérateurs de Lorraine » (siège social à Bar-le-Duc), et entreprend la reconversion de ses centres de pasteurisation en fromageries. Elle cède ainsi le fond de commerce de tous ses magasins de vente sous le nom « Laiterie Saint-Hubert » (à Nancy, en Meurthe-et-Moselle, Vosges et Moselle) du commerce de détail de lait, crème, beurre, œufs et fromages, ainsi que d’épicerie, denrées alimentaires, huiles et essences minérales, mercerie, quincaillerie, vins… Ce fonds comprend la clientèle, l’achalandage, l’outillage, l’agencement, les baux (hormis ceux du siège et des ateliers de fabrication), et toutes les marchandises (hormis les produits sous la marque « Laiterie Saint-Hubert », fabrication et production de lait, crème beurre, œufs, fromages, mais aussi certaines denrées alimentaires comme choucroute, confitures, chocolats, fromages, etc).

En octobre 1927 la société rachète de nombreux fonds de commerce : dans le seul Lunévillois, elle achète à Marcel-Charles Cropsal, de Domèvre-sur-Vezouze, son fonds de commerce de fromagerie, avec clientèle, objets mobiliers, matériel d’exploitation, etc… Le même mois, elle achète à Théobald Diebold, laitier à Remoncourt, son fonds de commerce et de ramassage à Remoncourt, aux frères Leclerq de Moussey leur laiterie, à François Chappuis de Baccarat sa laiterie-fromagerie, à Robert Sutter sa laiterie à Saint-Prancher (Vosges), etc. Elle achète aussi les tournées de ramassage des mêmes secteurs.

En 1934, le siège de la rue Pichon accueille, outre la laiterie fromagerie, un garage pour 28 voitures, avec les ateliers de mécanique nécessaires ; c’est aussi l’essor de la publicité sur automobile, au point que la laiterie participe cette année là au « concours de voitures de publicité » organisé par l’Automobile-Club Lorraine. On notera un grand sens de la publicité, qui n’est pas à une inexactitude près : par exemple, en novembre 1935, l’Est-Républicain annonce : « Cadeaux d’anniversaire. En l’honneur du 25e anniversaire de sa fondation, la laiterie Saint-Hubert offre, demain mercredi [6 novembre], un puzzle à tout acheteur d’un litre ou d’une bouteille de lait. » ; mais le seul « Anniversaire » cohérent évoqué, ne peut être que celui de l’installation de la laiterie rue Pichon, pas celui de la fondation.

En septembre 1934, les actionnaires de la société « Paul Couillard et Cie », qui exerce encore sous le nom de Laiteries Saint-Hubert et Phénix réunies, décident leur transformation en Société Anonyme « Laiterie Saint Hubert » au capital de 2.000.000 fr. A cette époque, elle vend 43000 litres de lait par jour.

Entre temps la laiterie s’est offert deux nouvelles fromageries, Blâmont (camemberts et portions individuelles) et Magnières (fromage, lait et du lactosérum), sans que la date exacte n’ait pu être déterminée (1927 ?). La date de 1934 avancée par certaines sources est erronée, puisque le recensement à Blâmont de 1931 mentionne déjà rue de Voise « Charles Tisserand, fromager laiterie Saint-Hubert », « René Charpentier, fromager laiterie Saint-Hubert » et « René Jules Bal, gérant laiterie Saint-Hubert (Nancy) ».
Indiqué en comme chef de dépôt Couillard & Cie, René Bal sera toujours en 1950 « gérant de laiterie » à Blâmont (et accessoirement trésorier du football-club blâmontais en 1934, et conseiller municipal de 1945 à 1965).
Quant au magasin, de la rue de Voise, au n° 42 il est tenu par Camille Henri Florentin, commerçant.

En octobre 1940, selon les autorités d’occupation, il devient nécessaire de ne fournir que du lait écrémé (pour préserver la fabrication du beurre), hormis dans les communes de moins de 2000 habitants qui ne peuvent alors fournir que leurs habitants. Ainsi la laiterie de Blâmont ne délivre plus que 1050 litres au lieu de 11000 litres.

En 1949, au décès de Paul Couillard, c’est son fils Pierre (1911-1999) qui reprend la direction, avec son beau-frère Charles Clerc (1908-1967).


Paul Couillard, est né le 18 mars 1873 à Paris 10ème, sous le nom de Paul Walter, et ne sera légitimé que le 11 juillet 1876 par le mariage de ses parents Dominique François Couillard et Marie Walter
De son mariage à Nancy 4 mai 1895 avec Marie Eugénie Macaire (1875 1922) naissent cinq enfants : Louis Paul Marie André (1896-1966), Marguerite Marie Eugénie Augusta (1898-1978), Paule Augustine Eugénie Marie (1903), Pierre Marie (1911-1999) et Simone Agnès Marie (1912-1988)
Il décède à Nancy le 22 décembre 1949.

 

Rédaction : Thierry Meurant

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