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Oeuvres sociales de Meurthe-et-Moselle - 1929-1940



L'Echo de Nancy
Mercredi 14 août 1940

LES GRANDES OEUVRES SOCIALES
L'OFFICE D'HYGIENE SOCIALE DE MEURTHE-ET-MOSELLE
Sa vie - Son rôle - Ses bienfaits

Après le court temps d'arrêt provoqué par les événements de juin dernier, tous les milieux se sont imposé une reprise plus ardente de leur activité et, à l'instar de l'industrie et du commerce locaux, les oeuvres sociales ont multiplié leurs efforts pour continuer à remplir leur généreuse mission.
En tête de ces oeuvres, il faut placer l'Office d'Hygiène sociale du département de Meurthe-et-Moselle qui, sous la haute autorité de son directeur technique actuel, M. le professeur Caussade, chef de la clinique médicale infantile de l'hôpital central, eut, en la circonstance, une attitude beaucoup trop belle pour demeurer ignorée.
On ne saurait cependant apprécier l'attitude présente de tous les collaborateurs de M. le professeur Caussade, sans jeter un regard, si hâtif soit-il, sur le passé de cette oeuvre, magnifique entre toutes, à laquelle des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants surtout, doivent d'avoir échappé à la redoutable atteinte des fléaux sociaux.
En rappelant le passé de l'Office d'Hygiène sociale, nous justifierons en même temps l'admiration que cette organisation exemplaire suscita dans tous les milieux médicaux et sociaux, non seulement de France mais du monde entier. Plus particulièrement en ces dernières années, des délégations, venues de tous les pays, se succédaient de semaine en semaine à Nancy, pour y recueillir l'enseignement nécessaire à la perfection des organismes similaires de chez elles.
Aussi bien, les témoignages d'admiration de toutes les personnalités venues visiter chacune des sections de l'Office d'Hygiène sociale de Meurthe-et-Moselle, ne constituent-ils pas le moindre des fleurons dont notre département s'enorgueillit à bon droit.

UN REGARD SUR LE PASSE
C'est en 1921 que cet organisme naquit, succédant au Comité départemental d'Assistance aux militaires réformés pour tuberculose, comité créé pendant les hostilités de 1914 à 1918. La présidence de l'Office fut alors confiée au toujours regretté professeur Frédéric Gross, dont la compétence et le dévouement restent en la mémoire de tous ceux qui l'ont connu. A son décès, survenu en 1927, M. le professeur Jacques Parisot lui succéda.
Le but poursuivi par ce dernier se résume en ces quelques mots : seconder, développer, coordonner et assurer les efforts en vue de la lutte contre les maladies sociales, de leur prévention, de la protection sanitaire et sociale de la famille dans l'ensemble du département de Meurthe-et-Moselle.
D'abord sous la direction du professeur Gross, puis sous celle du professeur Jacques Parisot, l'Office d'hygiène sociale ne cessa de progresser dans tous les domaines, où ses dirigeants décidèrent d'engager le combat contre les fléaux tueurs d'hommes, de femmes et d'enfants. Ils étaient secondés dans leur tâche par un Conseil d'administration comprenant des représentants officiellement mandatés du Conseil général, de la municipalité et du corps médical. L'inspecteur départemental d'hygiène, l'inspecteur de l'Assistance publique, les représentants de l'administration hospitalière, des bureaux de bienfaisance, des Assurances sociales, des Sociétés de secours mutuels, de l'industrie et du commerce et toutes les personnalités groupant les principales activités sociales, médicales, administratives et industrielles est d'un intérêt capital.
Très tôt, il fallut songer à la création de sections bien déterminées. Ce furent successivement celles de la lutte antituberculeuse, de la protection maternelle, de la protection infantile, de la lutte anticancéreuse, de la lutte antivénérienne, de l'hygiène universitaire, de l'hygiène mentale, de l'hygiène dentaire, des jardins ouvriers, de l'inspection scolaire et de la propagande.
A la tête de chaque section, un directeur technique fut officiellement mandaté pour surveiller, dans le département, tout ce qui touchait à sa spécialité, sa collaboration avec les services d'hygiène et d'assistance. De plus, dans chaque section, fut organisée, en principe, une commission technique chargée de cordonner tout ce qui se rattache à sa partie.

LES DISPENSAIRES ET CENTRES DE SANTÉ
A l'heure actuelle, l'O.H.S. de Meurthe-et-Moselle est organisé de la façon suivante :
Les huit premières sections possèdent un dispensaire central spécialisé, ayant pour médecin-chef le directeur technique de la section.
Ce dispensaire central joue le quadruple rôle d'organe de centralisation pour cas difficiles à trancher, examens spéciaux, expertises, etc... ;
De centre de répartition des malades pour l'entrée des services spéciaux ;
De centre d'hospitalisation immédiate ; les dispensaires spécialisés étant en général accolés au service hospitalier correspondant ;
De centre d'enseignement spécialisé pour médecins et infirmières.
L'Office d'hygiène sociale possède ou contrôle techniquement outre ses huit dispensaires spécialisés et centraux (Nancy), 25 centres d'hygiène, dont six industriels (tuberculose, enfance, syphilis, hygiène mentale, etc... ; 23 dans le département dont deux à Nancy ; un dispensaire encore spécialisé pour la tuberculose (Nancy) et deux dispensaires de Croix-Rouge (Nancy).
A chacun de ces centres de santé est attaché un secteur dont l'importance varie avec celle du centre. L'ensemble des sections couvre entièrement le département de Meurthe-et-Moselle.
Aux dispensaires et centres de santé sont affectés : des médecins spécialisés et des infirmières visiteuses polyvalentes.
Le service social est assuré par 74 infirmières-visiteuses, toutes diplômées de l'Etat français, conformément aux décrets ministériels.
A quelque centre (spécialisé ou polyvalent) qu'elles appartiennent, leur rôle est la protection sociale et sanitaire de la famille économiquement faible, prise en charge totalement et dans chacune de ses parties, quel qu'ait été le point de départ de cette prise en charge.
Dans le secteur qui leur est confié, les infirmières-visiteuses de secteur s'occupent du redressement moral, social, économique de la famille. Elles assument la surveillance des femmes enceintes, des nourrissons, des enfants d'âge scolaire, des pupilles de l'assistance publique, des enfants temporairement secourus, des tuberculeux, des bénéficiaires du bureau de bienfaisance, des services d'assistance, des assurances sociales, des réformé, des familles de soldats appelés sous les drapeaux, etc... Elles font également appel à leurs collègues spécialisées pour les cas particuliers de cancer, syphilis, ou ceux qui relèvent de l'hygiène mentale.
Elles collaborent étroitement avec les assistantes spécialisées du centre familial ménager par l'éducation ménagère à domicile de la mère de famille, lorsqu'est nécessaire un redressement plus particulier des conditions de vie.
Elles travaillent en liaison avec les oeuvres publiques ou privées qui concourent au soutien moral ou physique des malheureux.
Elles assurent les « consultations sociales » ayant lieu dans chaque dispensaire, à jour fixe, et de 5 h. à 7 heures du soir, dans le but de renforcer l'action du service social, en donnant aux familles qui le désirent tous renseignements, conseils ou directives dont elles peuvent avoir besoin.
L'inspection médicale des écoles est assurée sur tout le territoire du département par les assistantes
en collaboration avec les médecins fonctionnaires de l'Inspection départementale d'hygiène.
A la tête de chaque dispensaire central ou centre de santé est une infirmière-visiteuse-chef. Infirmières-visiteuses de secteur et infirmières-visiteuses-chefs sont réparties en deux circonscriptions ; à la tête de chaque circonscription se trouve une visiteuse inspectrice auprès de laquelle elles trouvent l'appui technique et moral qui leur est nécessaire.
Le service social central, est, pour sa part, assuré par une infirmière-chef polyvalente. Il coordonne et synthétise les activités sociales de chaque infirmière visiteuse et de chaque section ; assure la liaison avec tous les grands organismes de protection de la santé publique. Il est spécialement chargé des enquêtes générales et exposés divers servant de base à l'étude des différents problèmes sociaux, nationaux ; centralise toute documentation sociale utile ; constitue en particulier le « fichier central » de la ville de Nancy comportant notification de toutes les familles prises en charge dans l'une ou plusieurs sections, de l'O.H.S.
Il reçoit et transmet tes directives du président de l'Office d'hygiène sociale, directives assurant l'unité de direction et de méthode.

LA RÉPARTITION DES ROLES
On concevrait difficilement la mise en application d'un programme aussi vaste, si l'on négligeait de préciser les divers établissements où tout ce personnel - au dévouement duquel on ne rendra jamais assez hommage - peut tenir l'emploi ou la fonction qui lui est assigné.
Ce sont :
Le Placement familial des tout-petits de Thorey, enfants de 0 à 5 ans, 100 lits ; le Préventorium de Flavigny, garçons de 5 à 13 ans, filles de 5 à 16 ans, 400 lits ; l'Ecole de plein-air de Méhon, externat et internat ; la Maison de convalescence de Han-sur-Seille, 55 lits l'Hôpital .central : médecine, chirurgie, spécialités ; la Clinique Infantile et la Pouponnière des enfants malades ; l'hôpital Fournier : maladies vénériennes et dermatologie ; l'hôpital Maringer : maladies contagieuses ; le Pavillon pour les cancéreux : rattaché au Centre ; l'hospice J.-B. Thierry (enfants dystrophiques, arriérés, anormaux, rachitiques), centre d'hospitalisation de la section hygiène mentale ; l'hospice Saint-Stanislas : enfants en dépôt, enfants abandonnés, orphelins ; la Maternité (avec pavillon pour mères tuberculeuses) ; la Maison maternelle (section prénatale, 1 ou 2 mois de séjour), (section postnatale, 3 mois de séjour) ; la. Maison maternelle de Blâmont (U.F.F.), pouponnière, section postnatale ; l'Institut régional d'hygiène ; la Maison de convalescence de Briey ; l'Institut universitaire d'éducation physique (Université de Nancy).
Voilà, croyons-nous, plus qu'il n'en faut pour situer exactement la force bienfaitrice de l'organisme unique dont il nous plaît de souligner aujourd'hui l'importance, mais plus encore- la valeur salvatrice.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, il nous semble opportun d'insister sur les deux sections bases, oserons-nous dire, et qui, après celle de la lutte antituberculeuse, assument des rôles dont le moins qu'on puisse prétendre est qu'il est écrasant.
Ces deux sections sont celles de la Protection maternelle, placée sous la haute autorité de M. le professeur Fruhinsholz, et celle de la Protection de l'enfance, dirigée par M. le professeur Caussade.

LA PROTECTION MATERNELLE
La protection maternelle s'effectue de façons assez différentes, mais les sous-sections que comporte ce service convergent toutes vers un but unique ; à savoir que tout doit être tenté et que tout doit être mis en oeuvre pour aboutir à une protection vraiment effective de la mère ou de la future mère de famille.
Rien, ,a dit quelqu'un, n'équivaut à la puissance des chiffres. C'est également notre opinion. Aussi bien, n'hésitons-nous pas à livrer à nos lecteurs les résultats, combien éloquents, obtenus en une seule année, par cette section d'importance primordiale.
Nous nous dispenserons de commenter le rapport que son distingué directeur, M. le professeur Fruhinsholz, avait la fierté de présenter à l'assemblée générale de juin 1937. Dans leur brièveté, les données de l'éminent professeur parlent de façon trop précise pour que nous nous permettions de les interpréter.
Les voici :
CONSULTATIONS PRÉNATALES
A Nancy. - Maternité : Consultation . permanente. En 1936 : 6.172 consultations données.
Dispensaires de Croix-Rouge : a) S.S.B.M. . Consultations créées en 1926 par la S.S.B.M. En 1936 : 544 consultations données ; b) U.F.F. En 1936 : 135 consultations données.
Bureau de Bienfaisance : Consultations effectuées depuis avril 1935 avec le concours de deux infirmières-visiteuses de l'Office d'Hygiène sociale. En 1936 : 588 consultations données.

CONSULTATIONS SPÉCIALISÉES
Antivénériennes : a) Examens et traitements au Dispensaire antisyphilitique de la Maternité (1.989 piqûres et examens sérologiques au cours de l'année 1936) ;
b) Au Dispensaire central Fournier (O.H.S.) ;
c) Exceptionnellement aux Dispensaires de Croix-Rouge.
Antituberculeuses : Dans tous les Dispensaires de l'O.H.S. sur lesquels sont dirigées les femmes enceintes, le cas échéant, soit par leur médecin traitant, soit par les différents services de consultations prénatales.
Gynécologiques. - a) A la Maternité : 408 consultations données au cours de l'année 1936 ;
b) Au Service de Gynécologie de l'Hôpital Central ;
c) Dans les Dispensaires de Croix-Rouge.

SERVICE SOCIAL
Service social de la Maternité. Assuré par deux assistantes sociales spécialisées. Permanence tous les matins : lutte contre l'abandon, conseils d'ordre social et moral, directives et démarches en vue de l'obtention des secours d'assistance, de ceux des oeuvres privées, des prestations des assurances sociales.
Service social des infirmières-visiteuses d'Hygiène sociale polyvalentes. - Surveillance des femmes enceintes. Carnets de maternité, conseils, démarches et directives d'ordre social et moral. Liaison avec les oeuvres d'assistance publique et privée qui concourent à l'assistance des femmes enceintes.

CENTRES DE PLACEMENT
Maternité départementale. 2.238 accouchements au cours de l'année 1936. Salles de maternité dans les principaux hôpitaux du département.
Maison maternelle de la maternité. Section pré-natale. - Reçoit gratuitement les femmes abandonnées sans ressources, quand elles sont dans un état de grossesse avancée.
Section post-natale. - Reçoit pendant 3 mois avec leur enfant les femmes accouchées abandonnées ou sans ressources.
Maison maternelle de Blâmont. Propriété de l'U.F.F. - Reçoit pendant 1 an et plus, avec leur enfant, les femmes abandonnées et sans ressources.

ASSURANCES SOCIALES
SERVICE PRÉNATAL DE L'OFFICE D'HYGIÈNE SOCIALE
Ce service est assuré par une sage-femme.
Enregistrement, matriculation et envoi au dispensaire intéressé des carnets de maternité pour les assurées sociales ou conjointes d'assurés.
Réception des relevés d'examens prénatals, transmission de la copie de ceux-ci aux infirmières intéressées.
Envoi aux caisses des relevés administratifs des accouchées et des médecins et sages-femmes.
Enregistrement, matriculation et envoi au Dispensaire intéressé des carnets de nourrissons.

CONTROLE TECHNIQUE (O.H.S.) ET JURIDIQUE (SYNDICAT MEDICAL)
Au cours de l'année 1936 :-3.527 carnets de maternité, 8.500 feuillets d'examens prénatals. 3.000 certificats d'accouchement, 514 carnets de consultations de nourrissons.
Un tel bilan suffirait à édifier le plus sceptique, mais moins grande encore sera l'incrédulité - si tant
est qu'elle puisse exister - lorsque l'on saura ce qu'accomplit l'Office d'hygiène sociale en matière de protection de l'enfance.

POUR LES TOUT PETITS

Là encore nous nous reporterons au rapport sur l'exercice 1936 publié par la Section de la Protection de l'Enfance, sans rien y retrancher ni y ajouter, laissant à cette page documentaire toute sa sincérité.

SERVICE MÉDICO-SOCIAL
1° Consultations de nourrissons. - La progression des consultations de nourrissons assurées avec la collaboration matérielle et technique de l'Office d'Hygiène Sociale a été la suivante : 12 consultations en 1929, 27 consultations en 1933, 59 consultations en 1935, 65 consultations actuellement, soit que l'O.H.S. suscite de nouvelles consultations dans les communes à plus forte mortalité infantile, soit que la collaboration ait été demandée dans les consultations départementales ou dans celles des oeuvres privées.
En 1936 : 1.069 séances de consultations, 34.134 examens ;
2° Consultations d'enfants malades. - Consultations gratuites de médecine infantile dans 4 dispensaires de Nancy. En 1936 : 388 séances de consultations, 5.130 examens.
Consultations et traitements spécialisés :
a) Assurés par les dispensaires de l'O.H.S.. - Tuberculose : 13.120 enfants en charge au 31 décembre 36. Hygiène mentale : 1.162 enfants en charge au 31 décembre 36. Syphilis : 900 enfants environ en
charge au 31 décembre 36 ;
b) Assurés par les dispensaires de la Croix-Rouge techniquement « contrôlés » par l'O.H.S. : Vaccinations, sérothérapies préventives, rayons ultra-violets ;
c) Assurés par les services spéciaux de l'Hôpital Central, en liaison avec l'O.H.S. : Consultations de chirurgie, rayons ultra-violets, radiographie, ophtalmologie, otorhino, etc...

CENTRES DE PLACEMENT
1° Placement familial des Tout-Petits de Thorey :
a) 100 lits, enfants de 0 à 5 ans, filiale technique de l'OEuvre de Paris, ouvert en août 1928, propriété de l'Office d'Hygiène Sociale de Meurthe-et-Moselle. Comité de patronage sous la présidence de Mme la Maréchale Lyautey. Service médical sous là direction du Professeur Caussade. En 1936 : 125 entrées, 29.822 journées de présence, mortalité 1/2 0/0 ;
b) Préventorium de Flavigny-sur-Moselle : 450 lits, garçons de 5 à 13 ans, filles de 5 à 15 ans, propriété de l'O.H.S., ouvert le 31 juillet 1925. Services spéciaux de : consultations pulmonaires et radiologie, consultations et traitements anti-syphilitiques, spiroscopie, gymnastique, etc... En 1936 : 928 entrées, 114.709 journées de présence ;
3° Maison maternelle. Pouponnière et Placement familial surveillé de Blâmont. Propriété de l'Union des Femmes de France, techniquement contrôlée par l'O.H.S. En 1936 : 167 entrées, 31.195 journées de présence à la pouponnière, 9.756 journées de présence à l'abri maternel.
Pouponnière dépositaire de l'hospice Saint-Stanislas, techniquement contrôlée par la Section protection de l'enfance de l'O H.S. - En 1936 : 107 entrées, 6.733 journées d'hospitalisation.
Les services de la clinique médicale infantile de l'hospice de Maxéville pour enfants rachitiques, arriérés, anormaux, sont également placés sous la direction technique du professeur Caussade et travaillent en liaison avec l'O.H.S.

SERVICE SOCIAL

Polyvalent. -.Division par secteur : 46.514 visites à domicile pour l'enfance au cours de l'année 1936.
Surveillance et prise en charge des catégories suivantes d'enfants
Enfants nés à la maternité. Visités pendant trois mois par assistante spécialisée, pris en charge immédiatement après par l'infirmière visiteuse du secteur : 831 enfants au cours de l'année 1936.
Enfants nés dans des familles déjà en charge à un titre quelconque. - Les infirmières visiteuses sont prévenues dès la naissance par l'état civil envoyé par la mairie à tous les dispensaires.
Enfants d'assurés sociaux. - Pris en charge automatiquement avant leur naissance « carnet de maternité », ensuite « carnet de nourrisson ». Passent une visite mensuelle à la consultation dont ils dépendent pour avoir droit aux primes d'allaitement des caisses ou aux boites de lait remises dans les dispensaires dans les cas de sevrage médical.
314 carnets de nourrissons ont été distribués par les soins de l'O.H.S. au cours de l'année 1936.
Enfants venant, ou dont un des membres de la famille vient à un titre quelconque dans l'un des centres de l'O.H.S. quel qu'il soit : .tuberculose, hygiène mentale, etc...
Enfants placés en nourrice, en sevrage ou en garde (loi Roussel). - Signalements envoyés dans les
48 heures qui suivent le placement par la mairie au service social central de l'O.H.S., qui transmet immédiatement au dispensaire intéressé.
Enfants dont la mère est placée comme nourrice ou a recueilli chez elle un autre enfant pour le nourrir. - Signalements envoyés dans les 48 heures qui suivent le placement par la mairie au service social central de l'O.H.S., qui transmet immédiatement au dispensaire intéressé.
Enfants bénéficiaires des secours d'assistance communale. - Liste des nouveaux inscrits et des radiations régulièrement envoyée par mairie et bureau de bienfaisance au service social central qui transmet au dispensaire intéressé.
Enfants bénéficiaires d'un secours temporaire départemental. - Signalés par la préfecture au service social central de l'O.H.S. qui transmet au dispensaire intéressé. Comptes rendus des infirmières visiteuses régulièrement envoyés.
1.196 signalements au cours de l'année 1936.
Pupilles de l'Assistance publique. - Signalés par l'inspecteur de l'Assistance publique au service social central de l'O.H.S. qui transmet au dispensaire intéressé. Comptes rendus des infirmières visiteuses régulièrement envoyés.
264 pupilles suivis au cours de l'année 1936.
Enfants des crèches. - Visites des infirmières visiteuses aux enfants des crèches et au domicile de leurs parents. Liaison avec les médecins inspecteurs de ces crèches.

Service social de la Section d'hygiène mentale de l'O.H.S.
Enfants arriérés et anormaux, instables, nerveux. - Enquêtes spécialisées demandées par le Tribunal au titre de l'enfance malheureuse et coupable ; enfants dont les parents ont été condamnés ; enfants placés en liberté surveillée.

Service social en liaison avec les familles de la Clinique médicale infantile de l'Hôpital Contrai
Assuré par l'infirmière-chef du dispensaire central Haushalter.

Service social de l'Inspection médicale scolaire
En liaison avec cet organisme.

Collaboration à l'organisation des colonies de vacances.
Liaison avec les oeuvres privées de l'enfance
Soit par l'intermédiaire de l'Office des oeuvres d'entr'aide sociale, soit directement dans chaque secteur par la collaboration de l'infirmière visiteuse avec les œuvres privées, intervenant efficacement au point de vue assistance morale et économique.
Une idée très nette des résultats obtenus en 10 ans par les institutions de protection de l'enfance dirigées par l'O.H.S. de Meurthe-et-Moselle est donnée par le tableau ci-contre établi par le professeur Caussade : on peut y voir que tandis que l'activité des grandes oeuvres départementales de l'enfance s'accroît, la natalité s'accroît aussi.
Les abandons se raréfient et la mortalité infantile urbaine et départementale diminue.

LES AUTRES SECTIONS
Malgré ce' qui précède, l'Office d'Hygiène sociale ne saurait prétendre à la notoriété qu'il a acquise s'il ne la devait aussi aux autres sections que son distingué président, M. le professeur Jacques Parisot, eut la sagesse de créer successivement pour parfaire son oeuvre.
Ajoutons bien vite que si chacune de ces sections prit l'ampleur qu'on leur connaît, et que si elle fit autorité auprès de tous ceux qui la visitèrent, c'est que MM. les professeurs Gross et Jacques Parisot s'étaient prudemment adjoint toutes les sommités locales dignes de mener chaque section au but qui lui était assigné.
Nous aurons l'occasion de revenir en détail sur chacune de ces sections ; du moins voulons-nous rendre hommage dès maintenant à ceux qui en assurèrent à la fois la lourde tâche et le succès.
Ce sont : MM. le regretté doyen Louis Spillmann, directeur de la Section antivénérienne ; le professeur Hoche, directeur du Centre anticancéreux, à qui M. le docteur Florentin succéda en 1938 ; le professeur Drouet, directeur du Centre d'hygiène universitaire ; le docteur Moignant, directeur de la Section d'hygiène mentale ; le docteur Armand Rosenthal, directeur du Centre dentaire ; M. Laisne, directeur de la Section des jardins ouvriers ; M. le docteur Robert Lévy, directeur de la Section de propagande (Timbre antituberculeux et Semaine de l'enfance).
Mais tout cela est le passé ; passé qui prenait fin en septembre dernier et qui risquait de sombrer si, ceux-là que la guerre n'appelait pas sous les drapeaux, n'avaient énergiquement songé au présent et plus encore à l'avenir. C'est leur admirable effort qu'il nous reste à signaler.

DU PRESENT A L'AVENIR
A vrai dire, le début de septembre dernier n'avait que peu gêné la marche normale de tous les rouages de l'Office d'Hygiène sociale. Le départ aux armées de son président, M. le professeur Jacques Parisot, avait nécessité la nomination de son remplaçant, poste d'honneur, mais lourd de responsabilités aussi, que M. le doyen Louis Spillmann avait accepté de grand coeur.
Sous sa toujours bienveillante autorité, l'Office n'avait eu qu'à suivre son cours, et tous ceux qui eurent à faire appel à lui y trouvèrent les soins adéquats à leur état de santé.
Mais voici que, soudain, deux événements extrêmement importants risquaient de menacer le fonctionnement de l'oeuvre. Le premier était le décès de M. le doyen Louis Spillmann, survenu alors qu'il était allé faire visite à sa famille à Rennes ; le second était l'exode, tant regrettable, de la seconde quinzaine de juin.
Coup sur coup, l'Office se trouvait subitement privé de son président et d'éléments ayant quitté la ville. C'est alors que le Conseil d'administration pressentit M. le professeur Caussade pour assurer la direction technique de l'oeuvre, retenu loin de Nancy.
En s'adressant à M. le professeur Caussade, les dirigeants de l'Office d'Hygiène sociale savaient trouver en lui la compétence nécessaire en l'occurence, mais aussi l'homme énergique, aux décisions précises, qui, seul, pouvait assurer cette délicate fonction.
Conscient du rôle qui lui échéait de la sorte, et aussi par amitié et dévouement pour ceux qui l'avaient précédé à la tête de ce puissant organisme, M. le professeur Caussade accepta et se mit immédiatement à l'oeuvre.
Presque aussitôt, les dispensaires, puis les services, rouvrirent leurs portes, fermées quelques jours seulement, et une semaine s'était à peine écoulée, que rien n'apparaissait de ce qu'avait causé un événement particulièrement important.
Prétendre que tout fonctionne exactement comme il y a quelques mois, serait exagéré. Du moins pouvons-nous assurer les populations intéressées qu'elles n'ont rien à redouter quant aux soins dont elles peuvent avoir besoin.
Avec un magnifique élan de solidarité, plusieurs médecins spécialistes se sont spontanément offerts à assurer l'intérim, tandis que les titulaires des postes accomplissent leur devoir ailleurs.
A Nancy notamment, et en l'absence de M. Alain Spillmann, directeur-adjoint du Contre antivénérien, M. le docteur Jean Benech a pris en charge ce dispensaire central combien utile en cette période troublée.
De même, M. le professeur Hoche, admis à la retraite il y a quelques années, et après toute une vie de labeur acharné, a repris possession du centre anticancéreux, en attendant le retour de M. le professeur Florentin.
Nous n'aurons garde d'oublier de signaler le dévouement et le bel esprit d'initiative dont témoignèrent, en la circonstance, Mme Mangin et Mlle Journaux, infirmières-chefs du service social de l'Office.
C'est, pour nous résumer, grâce à toutes ces forces, à toutes ces bonnes volontés que l'Office d'hygiène sociale de Meurthe-et-Moselle put résister aux difficultés, que les événements devaient soulever.
Après l'orage, le calme est revenu, tout est rentré dans l'ordre souhaitable et, jour par jour, l'oeuvre créée voici cinq lustres, continue à répandre ses bienfaits à une population plus spécialement
éprouvée ces temps derniers, mais dont la santé reste et restera protégée comme par le passé.
Et c'est en cette belle continuité, qu'il faut, pour l'avenir, puiser la force d'espérer en l'élargissement
toujours plus grand des bienfaits d'une institution dont Nancy a le droit de garder une noble fierté.

Lucien LINAIS.

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