BLAMONT.INFO

Documents sur Blâmont (54) et le Blâmontois

 Présentation

 Documents

 Recherche

 Contact

 
 
 Plan du site
 Historique du site
 
Texte précédent (dans l'ordre de mise en ligne)

Retour à la liste des textes - Classement chronologique et thématique

Texte suivant (dans l'ordre de mise en ligne)


Pierre Sommer (1874-1952) - Evangéliste mennonite


Né à Herbéviller le 15 juin 1874, fils du cultivateur Pierre Sommer (1832-1908) et de Marie Vercler (née à Herbéviller en 1840), Pierre Sommer reprend les fonctions de son père dans l'assemblée de Baccarat, puis dans la communauté anabaptiste de Repaix, où il devient prédicateur en 1899 puis ancien en 1901.


Acte de naissance de Pierre Sommer - 1874

Il se marie à Grand-Charmont (Doubs) avec Anne Kennel le 12 mai 1909, mais demeure à Repaix où il est mobilisé en 1914.
Après l’armistice, la communauté de Repaix n’existe quasiment plus (la population a été évacuée en 1915, le village a été occupé par les Allemands durant toute la guerre...), et sa maison étant détruite, Pierre Sommer reprend la ferme de ses beaux-parents dans le Doubs. Il y réorganise en 1927 la publication et la rédaction du journal mennonite « Christ seul » (nom donné en 1907 au bulletin de liaison des assemblées mennonites de langue française, créé en 1901 par Pierre Sommer et son futur beau-frère Pierre Kennel, et dont la publication s’était interrompue en 1914).
Pierre Sommer décède à Grand-Charmont le 23 avril 1952.


Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5, Les Protestants
Ed. Paris 1993

SOMMER Pierre - Né en 1874 à Herbéviller (Meurthe-et-Moselle) : mort en 1952, à Grand-Charmont (Doubs).
Prédicateur (1899), puis Ancien (1901) de l’Assemblée mennonite de Repaix-Herbéviller ; Ancien de l’Assemblée de Montbéliard (1919) : évangéliste itinérant des Assemblées mennonites françaises (1926) : agriculteur.
Né dans une famille en rapport avec les mennonites allemands désireux d’un réveil de leurs Assemblées ; études secondaires à la Realschule mennonite de Weierhof (Palatinat) (1887-89 et 1892-93), et au collège de Lunéville (18891892) ; formation théologique à l’école biblique piétiste-revivaliste de Saint Chrischona (Suisse) (1898-1899).
Inspirateur principal du « réveil » des Assemblées mennonites de France entre le début du xx° siècle et la seconde guerre mondiale. Organisateur de la conférence d’Épinal (1901), première d’une série de rencontres continuées depuis et réunissant, une fois puis deux fois par an, des représentants des Assemblées mennonites françaises ; animateur de l'Association des Églises évangéliques-mennonites de France ; créateur et rédacteur-en-chef de Christ Seul (1907) mensuel mennonite d'édification, de formation et d’information qui continue de paraître de nos jours.
Pierre Sommer s'est montré soucieux de redonner une activité collective aux Assemblées mennonites françaises ; il a œuvré également en faveur d'un resserrement des liens entre mennonites français et étrangers ; il a contribué à susciter une prise de conscience de leur identité religieuse chez ses correligionnaires ; d'où son intérêt pour la formation religieuse des jeunes (cours bibliques dans les Assemblées, sessions bibliques annuelles des jeunes) et pour l'histoire mennonite (« Historique des Assemblées », Christ Seul, avril 1929 - mai 1933). Il contribua à rendre les mennonites français conscients des problèmes missionnaires hors d'Europe, et de leur place originale parmi les autres groupements « évangéliques » en France et ailleurs.

SÉGUY Jean, Les Assemblées anabaptistes-mennonites de France, Paris-La Haye, Mouton et Cie, 1977 ; « Pierre Sommer, historien et sociologue », Christ Seul, janv. 1963, p. 27-32. WIDMER Pierre, Pages choisies de Pierre Sommer, précédées d’une esquisse biographique, Grand-Charmont, Christ Seul, 1955.


Disciples de Jesus
Wenger, J. C.
Editions Mennonites - 1981

PIERRE SOMMER (1874-1952)
C’est une toute autre figure de disciple que celle de Pierre Sommer, un rassembleur des Mennonites français durant la première moitié du XXe siècle (1).
Né le 15 juin 1874 dans un petit village de Lorraine, Herbéviller, en frontière de la partie annexée par l'Allemagne après la guerre de 1870-71, fils de cultivateurs, enfant doué, il a vécu toute son enfance et son adolescence dans un milieu familial pieux et attaché à la Bible.
Mais s’il avait suivi les activités religieuses de son assemblée, il n’avait pas connu jusqu’à l’âge de 15 ans une réelle conversion. Il lui fallut être atteint du typhus, puis d’une congestion pulmonaire, conduit aux portes de la mort pour enfin se placer devant Dieu, passer par une vraie repentance et accepter pour lui le salut offert en Jésus-Christ.

Un disciple bien préparé
Pierre Sommer a fait d’excellentes études secondaires - peu habituelles en ce temps-là dans ces petites communautés - en France (Lunéville) et en Allemagne (Weierhof). Mais il connut encore bien des luttes, des chutes et des relèvements et dut faire des expériences douloureuses, d’autres bénies, particulièrement au Weierhof dans l’hiver 1892-93, et au régiment, à Reims, dans les années 1894-1897. C’est à l’âge de 24 ans qu’il se donna enfin totalement au Seigneur pour lui consacrer sa vie et devenir un vrai disciple de Jésus. Cela le conduisit au Séminaire Biblique de St. Chrischona (Suisse) où il étudia deux années (1898-1900). Plusieurs hommes de Dieu eurent sur lui une profonde influence, tant à St. Chrischona qu’au Weierhof.
Doublement bachelier de l’Enseignement Secondaire (Sciences et Philosophie) parfaitement connaisseur de la langue allemande et solidement instruit dans la connaissance de la Bible, Pierre Sommer était donc bien formé pour aborder le ministère multiple qui allait être le sien, tout en restant simple cultivateur aux côtés de son père et de sa famille. Dès 1899, il était nommé «prédicateur » de la petite assemblée de Repaix, dont il devait devenir « Ancien » en 1901, non sans avoir été entretemps appelé comme Rédacteur du Zionspilger (en Suisse). Mais c’est au service de l’ensemble des mennonites français dispersés que le Seigneur l’appelait, et il allait leur consacrer cinquante ans et plus d’une vie marquée par ses dons naturels et spirituels, son caractère ferme d’homme d’action, sa rigueur morale, sa foi fondée sur la Parole de Dieu et son entière consécration au Seigneur.

Animateur, éducateur, rassembleur
Dès le début du siècle, avec quelques autres frères, il donna aux Assemblées mennonites françaises en perdition, un nouvel élan en organisant des visites systématiques et répétées, deux à deux, des Conférences réunissant chaque année les représentants de ces communautés totalement dispersées depuis des décennies. Il en donna des rapports écrits, ce qui fut à l’origine d’un journal mensuel : CHRIST SEUL (1907).
Cette activité débordante devait être brusquement interrompue par la Grande Guerre (1914-1918). Il fallut longtemps pour sortir des ruines. Mais dès 1922, Pierre Sommer s’y attelait et il allait donner sa pleine mesure jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale (1939-45), au travers des épreuves et des difficultés, des joies et des peines d’un disciple décidé à suivre son Maître. Ouvert aux autres chrétiens par toutes sortes de contacts et de lectures, il était fermement attaché aux assemblées issues du grand mouvement anabaptiste-mennonite.

Un homme de Dieu éprouvé
Tout disciple de Jésus est appelé à souffrir et à être mis à l’épreuve. Pierre Sommer le fut de maintes manières. Donnons-en quelques exemples. Son beau-frère, Pierre Kennel demeura en Suisse pendant la guerre 14-18, à cause de ses convictions de chrétien opposé à la guerre. L’opprobre en rejaillit sur Pierre Sommer, qui, pourtant ne se posa pas lui-même en objecteur de conscience. Mobilisé dès 1914, il fut envoyé en 1917, comme sergent-major infirmier à Tunis. Là, il eut à servir comme témoin dans une affaire où étaient impliqués deux hommes de sa section. Par motif de conscience, il refusa, selon l’enseignement du Nouveau Testament (Matthieu 5 et Jacques 5) de prêter serment à l'instruction. Il fut aussitôt emprisonné et eut à souffrir de nombreuses conséquences de cet acte. Libéré plus tard que ses camarades, à la fin de la guerre, il rentra dans une maison dévastée.
Mais le Seigneur se servit de ces circonstances pour le conduire sûrement. Il vint s’installer à Grand-Charmont, pour y exploiter la ferme de ses beaux-parents et participer à la vie de l’Assemblée de Montbéliard, dont il devint dès lors l’un des anciens. C’est de là qu’il poursuivit pendant quelque trente ans un ministère de prédication et d’enseignement, y créant l’ébauche d’une Ecole Biblique. Il reprit son travail de rassembleur par les visites et les Conférences, mais eut à souffrir de l’incompréhension de plusieurs frères : son caractère entier ne facilitait pas les choses. Il fut appelé à être évangéliste itinérant des Assemblées Mennonites et renonça à un métier où il excellait, pour vivre sans soutien assuré, mais constamment soutenu par son Seigneur. Par CHRIST SEUL, il exerça aussi de 1927 à 1941, un ministère apprécié même en dehors des Assemblées.
Il n’est pas jusqu’à la maladie qui ne le frappa gravement, lui d’abord, et il s’en remit merveilleusement après une redoutable opération en 1928 (tumeur au cerveau) ; puis sa femme, Anna Kennel, enlevée prématurément en 1946 après des années de souffrances ; lui de nouveau, dans les dernières années de sa vie, avec plusieurs hospitalisations et des mois de totale dépendance, sans un murmure, mais dans une entière soumission et une pleine confiance en son Sauveur et Seigneur, auquel il n’a cessé de rendre témoignage de façon rayonnante.

(1) Résumé du livre publié par Pierre Widmer en 1955 sous le titre : «Pages choisies de Pierre Sommer», précédées d’une esquisse biographique ».
 

Mentions légales

 blamont.info - Hébergement : Amen.fr

Partagez : Facebook Twitter Google+ LinkedIn tumblr Pinterest Email