BACCARAT (M. & M.) - Aout Septembre et
Octobre 1944
C. de G. n°1 - Meurtre et massacre
C. de G. n° 3 - Tortures de civils
C. de G. n° 7 - Déportation de civils
C. de G. n°13 - Pillage
C. de G. n°18 - Destruction gratuite de propriétés
C. de G. n°29 - Mauvais traitements à des blesses et prisonniers
de guerre.
N ° 1 - Art. 302 du Code Pénal Peine de mort
N° 3 - Art,. 303 du Code Pénal - Peine de mort
N° 7 - Art. 342 du Code Pénal - Travaux forcés à perpetuité
N °13 - Art. 440 - 441 - 442 du Code Pénal
Art. 221 du Code de justice militaire
Travaux forcés à temps
Décret loi du 1er Septembre 1939
Décret Loi du 20 Mai 1940
Peine de mort
N °18 - Art. 434 du Code Pénal - Peine de mort
N°29 - Art. 302 et 303 du Code Pénal - Peine de mort
Art. 60 du Code Pénal - Complicité
SHORT STATEMENT OF FACTS
Les allemands ci-dessus mentionnés, appartenant tous à la
Gestapo de BACCARAT (M. & M.), accusés de meurtre, assassinat,
torture, coups et blessures, arrestation et séquestration
arbitraire, déportation, pillage, destruction d'immeubles,
incendie, mauvais traitements des blessés et prisonniers de
Guerre, ainsi que de complicité des crimes sus énoncés pour
avoir durant leurs fonctions à BACCARAT et surtout en Aout,
Septembre et Octobre 1944 mis à mort et torturé fr nombreux
civils ainsi que des prisonniers de guerre, déporté en Allemagne
de nombreux Français, détruit par incendie et pillé de nombreux
immeubles et en particulier pour avoir :
1° Le 27 Aout 1944 arrêté dans les villages de DOMEVRE - PEXONNE
NEUMAISONS et VERNAY de nombreux habitants (98 rien qu'à PEXONNE)
dont la plupart furent envoyés en Allemagne et d'autres fusillés
après avoir été torturés.
2° Le 9 Septembre 1944 abattu 3 inconnus à la ferme CHIANOT à
PEXONNE et incendié ladte exploitation
3° Le 11 Septembre 1944 à FONTENOY la JOUTE arrêté le nommé DE
FORMIER qui fut fusillé par eux le 14 Septembre
4° Le 14 Septembre 1944 fusillé dans le parc du château MICHAUT
à BACCARAT, 6 habitants de la région dont le nommé DE FORMIER
5° Le 16 Septembre 1944 assassiné Me JACQUOT et son fils Lucien
propriétaire de la ferme de LA FOSSE à PEXONNE pillé et incendié
la ferme précitée et mis à mort quelques jours après au même
endroit 3 prisonniers anglais qui avaient été arrêtés dans
ladite ferme le 16 Septembre.
6° Incendié le 1er Octobre 1944 la scierie Baraudet à
MOYENMOUTIER et assassiné au même endroit le 8 Octobre 6
inconnus
7° Arrêté en Octobre 1944 2 Inspecteurs des eaux et forêts dont
les cadavres ont été retrouvés affreusement mutilés
8° Pillé et saccagé le 27 Aout 1944, la maison de M. FINANCE à
VENEY courant septembre 1944, pillé M. FRANCOIS domicilié à
BACCARAT.
PARTICULARS OF ALLEGED CRIME
Les membres de la Gestapo de BACCARAT qui font l'objet du
présent dossier se sont livrés au cours de l'occupation
allemande et surtout durant les derniers mois de celle-ci un
grand nombre d'exécutions, déportations, pillages et
destructions, torturant avec la plus grande cruauté leurs
malheureuses victimes.
Le 27 Aout 1944 des membres de la susdite gestapo, accompagnés
se S.S. effectuent une raffle dans les communes de DOMEVRE -
PEXONNE - NEUFMAISONS & VENEY (M. & M.) et maintiennent en
arrestation plusieurs habitants qu’ils suspectent d'activité
clandestine en faveur du maquis. Parmi ces personnes certaines
ont été torturées au cours de leur interrogatoire, emmenées en
forêt puis abattues, leurs cadavres dépouillés de toutes pièces
permettant l’identification on été trouvés sur le territoire de
la commune de MERVILLER : 9 hommes le 4 Septembre et 2 hommes le
24 Novembre. Les corps portaient de nombreux trous de coups
ainsi que des marques de fer rouge au front et aux poignets. Les
autres ont été déportés en Allemagne.
La femme d’une des victimes Me FINANCE certifie qu’avant d’être
fusillé son mari a été brutalisé et martyrisé « ayant réussi à
le voir au cours d’un interrogatoire, dit-elle, il m'a montré
sans jambes qui étaient noires de coups. Son corps était couvert
de blessures et il avait des brûlures à la face ». Chez la même
personne, lors de son arrestation ainsi que celle de son mari et
de son fils les membres de la Gestapo de BACCARAT se sont livrés
au pillage, dérobant les livrets de Caisse d'Epargne des
personnes sus indiquées, 215.000 d'argent toute la lingerie et 4
bicyclettes, jetant dans la maison avant de la quitter 19
grenades.
Le 9 Septembre 1944 la même Gestapo de BACCARAT après avoir fait
sortir M. PERRIN ainsi que sa femme et ses enfants a incendié sa
ferme dite la ferme CHIANOT, sise à PEXONNE et dans les ruines
de celle-ci 3 cadavres ont été retrouvés carbonisés, on ignore
quelles étaient ces victimes des allemands.
Le 11 Septembre, à FONTENOY la JOUTE (M. & M.) des membres de la
susdite gestapo arrêtent au cours d’une raffle les nommés GUGNIN
& DE FORNIER qui circulaient à bicyclette relachent le premier
et fusillent le second le 14 Septembre 1944 BACCARAT.
Le 14 Septembre des allemands fusillent dans le parc du château
des Cristalleries à BACCARAT 6 habitants de la région dont M. DE
FORNIER, arrêtés les jours précédents.
Le 16 Septembre, ayant découvert 3 anglais chez Me Veuve JACQUOT
demeurant à la ferme de LA FOSSE, commune de PEXONNE ils
fusillent M. JACQUOT et son fils Lucien, et mettent le feu à
ladite ferme. Quatre jours après la Gestapo ramena sur les lieux
les 3 anglais et les fusilla dans le rucher auquel ils mettent
le feu.
Le 1er Octobre 1944, à MOYENMOUTIER (Vosges) ils incendient la
scierie de Monsieur CHENAL, dite "Scierie BARAUDET" et 8 jours
plus tard, le 8 Octobre 1944 ils amènent en voiture sur les
lieux 6 personnes n'ont pu être identifier et les fusillent et
pour empêcher toute identifications ils avaient recouvert les
cadavres d’un produit chimique très violent afin de provosuer
une décomposition rapide et mirent le feu au hangar où ils les
avaient entassés.
Enfin courant octobre la gestapo de BACCARAT auteurs de tous les
crimes précités arrête 2 inspecteurs des eaux et Forets MM.
FRANCOIS & PELET dont les cadavres portant ces traces ce
tortures ont été retrouvés plus tard sur le territoire ce la
commune de MOYENMOUTIER. Le docteur THOMASSIN de MOYENMOUTIER
qui procéda à l'exhumation ces 2 corps relève que la face du
premier cadavre était horriblement mutilée. « J’ai pu constater,
dit-il dans son rapport que dès avant la mort l'énucléation de
l’œil gauche avait eu lieu, une section au couteau était visible
sur la paupière supérieure et le sang avait maculé la joue
gauche. L'autre oeil avait été écrasé par un coup de talon ou un
instrument contondant. La victime a du être achevée par un coup
ce fusil ou de revolver car elle porte une plaie pénétrante dans
la région frontale et une autre dans la région malaire droite.
Parlant du 2e Cadavre le même médecin déclare : « J'ai pu
constater le complet écrasement de la face, l’éclatement des 2
yeux et l'enfoncement du crane sur toute la sur face frontale ».
Enfin après avoir arrêté Monsieur FRANCOIS Horloger à BACCARAT
elle pillait sa maison, dévalisant son coffre-fort et s’emparant
des montres qu’il possédait M. DIVOUX propriétaire de l'hôtel du
PONT à BACCARAT déclare aux gendarmes :
"Je suis propriétaire de l’Hôtel du PONT où la Gestapo s'était
installée le 21 Aout au 15 octobre 1944. J'ai habité à l'hôtel
en leur compagnie pendant 8 jours, puis individus m’ont mis à la
porte. Je revenais de temps en temps chez moi et il m’est arrivé
d'entendre des cris, les plaintes et des hurlements de douleur
des prisonniers torturés par les membres de la Gestapo.
Un certain jour, j’ai aperçu dans une chambre des ustensiles et
objets devant servir à torturer les personnes arrêtées. Il y
avait des pinces, des poucettes et des plaques avec vis.
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