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Le chanoine Albert Munier illustre l’Histoire du Blâmontois
 


Albert Joseph Munier est né à Lorquin le 20 août 1867. Il accède au sous-diaconat le 14 juillet 1889, avant d’être ordonné prêtre le 31 avril 1890, et dès le 1er septembre 1890 devient professeur au Séminaire de Pont-à-Mousson.
Le 22 mars 1907 il est nommé aumônier de l’Ecole libre de Jeunes Filles (Institution Notre-Dame du Sacré-Cœur) à Pont-à-Mousson, puis le 13 août 1908, aumônier des Religieuses de la Sainte Enfance à Nancy.

Le 11 octobre 1919, il devient chapelain de la Cathédrale de Nancy, dont il est, le 22 août 1925, chanoine honoraire.

Il décède le 17 décembre 1943.

Albert Munier est particulièrement connu pour trois ouvrages : « Construction, décoration, ameublement des églises » en 3 volumes en 1925-1926, « Nancy Guide Illustré » en 1930, et « Un projet d'église au vingtième siècle » en 1933, pour lesquels il a réalisé de nombreuses illustrations.

Mais, comme on le voit ci-dessous, il a mis sa plume au service de ses confrères, en produisant pour eux diverses illustrations, dont certaines ont récemment été retrouvées dans un dossier de la bibliothèque diocésaine de Nancy.
S’il semble n’avoir réalisé que la carte insérée par l’abbé Alphonse Dedenon dans son « Histoire du Blâmontois dans les Temps Modernes », il a réalisé pour lui les illustrations d’« Histoire du Blâmontois des origines à la renaissance ».

L'Éclair de l'Est
27 février 1935

Le clergé du diocèse fut à l’honneur, dans la dernière promotion violette, en la personne de deux de ses membres les plus érudits : M. l'abbé Clanché, curé de Dieulouard, et M. le chanoine Albert Munier, aumônier des Soeurs de la Sainte-Enfance.
Le premier est promu officier de l’Instruction publique ; le second, nommé officier d’Académie.
M. l’abbé Clanché et M. le chanoine Munier sont trop connus dans les milieux littéraires, pour qu’il soit utile de faire leur éloge. Fervents lotharingistes, l’un et l’autre sont auteurs de féconds travaux intéressant l’histoire de leur petite patrie.
Ancien professeur d’archéologie au Grand Séminaire de Bosserville, M. le chanoine Munier a publié notamment, il y a quelques années, un guide de Nancy, très complet et très pratique.
Nous adressons aux deux nouveaux, décorés nos vives félicitations.


  • 1925/26 : Construction, décoration, ameublement des églises - Albert Munier- 3 vol. Ed. Desclee de Brouwer 1925 - Prix de l'Académie française en 1927

    I - L’église dans les siècles passés
    II - L’église à notre époque : sa construction
    III - L’église à notre époque : sa décoration, son ameublement


Le Lorrain
13 septembre 1925

L’évêque de Nancy a voulu aussi récompenser les mérites de M. l’abbé Céléstin Dupal, aumônier de la Maison-Mère des Soeurs de Saint-Charles depuis 1904, et Albert Munier, aumônier de la Maison-Mère des Soeurs de la Sainte-Enfance, professeur distingué d’archéologie au séminaire de Bosserville, auteur émérite de ce livre savant sur l’Eglise aux siècles passés, dont la première édition est presque épuisée, avant, même l’apparition prochaine des 2e et 3e volumes, copieusement illustrés et, édités par la maison Desclée.

Le Lorrain
26 octobre 1926

Le Lorrain a publié, au fur et à mesure de leur apparition, des notes bibliographiques, importantes sur les deux premiers volumes, consacrés par l’érudit chanoine Munier, sur la construction, la décoration et l’ameublement des Eglises, à travers les siècles et dans notre temps. Ces deux volumes, splendidement édités et copieusement illustrés par la célèbre Maison Désclée, de Brouwer et Cie, de Bruges, ont obtenu un succès magnifique et seront bientôt épuisés. Le troisième et dernier volume de ce remarquable ouvrage: L’Eglise à notre époque. Sa décoration. Son ameublement, vient enfin de paraître. (1) Il dépasse en valeur technique et en illustration surabondante les deux volumes précédents. C’est un fort volume de 812 pages, divisé en 7 chapitres, dont les titres seuls seront une révélation pour tous les curés et les embellisseurs d’églises. L’auteur annonce lui-même ce qu’il a essayé de faire avec son illustration et sa copieuse documentation du3 e volume. Il s’est borné, dit-il, aux éléments décoratifs à employer, aux procédés techniques à mettre en œuvre, aux principes généraux à observer et aux applications du décor dans les diverses parties de la construction.
L’ameublement a été envisagé avec le même souci de sobriété, en ne demandant au passé que des leçons et quelques exemples, et en tenant compte sur tout des prescriptions de la liturgie, des droits de l’esthétique (si méconnus trop souvent de nos jours) et des exigences de la commodité pratique.
« Nous avons dû nous borner - c’est toujours le chanoine Munier qui parle - ; dans l’illustration du mobilier, aux exemples fournis par le passé. L’introduction de modèles nouveaux eût entraîné de nombreuses discussions, car l’accord n’est pas fait sur le mérite de certains essais de modernisation (comme tels et tels affreux vitraux que nous pourrions citer). »
En effet, l’ouvrage technique et didactique de l’abbé Munier, destiné en principe aux séminaires,. aux curés, aux architectes et aux artistes, n’est pas fait pour fournir des modèles aux fabricants et aux acheteurs. Comme il le dit très justement, ce livre veut avant tout - et il le fait très bien - exposer la doctrine liturgique (tant méconnue actuellement) traditionnelle et artistique. Nous croyons pouvoir dire, après une lecture très attentive de ces trois volumes, et particulièrement du dernier paru, que l’auteur a parfaitement réussi et qu’il a su élever un splendide Monument, qui durera et. qui servira, en l’honneur de nos temples chrétiens, depuis nos somptueuses basiliques jusqu’à nos chapelles de couvents et nos plus humbles églises de village.
Les lecteurs messins du 3e volume de l’abbé Munier seront très heureux de retrouver, dans la riche illustration, des vues très réussies de notre ancien et bien cher Petit-Séminaire de Pont-à-Mousson, qui peuvent servir de modèles pour des décorations de style Louis XV.
Que M. le chanoine Munier - c’est le vœu de beaucoup, à Metz et à Nancy - après avoir terminé ce magnifique ouvrage sur les Eglises, veuille bien consacrer désormais ses loisirs à une Monographie complète de la merveilleuse abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson. Mieux que personne, le savant ecclésiologue peut et doit réussir dans une telle œuvre historique et artistique, dont il possède déjà tant d’éléments.
Pour donner quelque idée de ce 3e volume de l’Eglise à notre époque, voici comme il est couru et divisé par M. le chanoine Munier. L’auteur étudie d’abord les éléments matériels du décor religieux et ses diverses sources d’inspiration, notamment l’iconographie et l’histoire des deux Testaments (source inépuisable à notre humble avis pour les peintres, les sculpteurs, les maîtres-verriers)
Puis il s’occupe des procédés techniques de décoration, en couleur et en relief, les peintures murales
Isa mosaïque», les émaux, les vitraux, le modelage, la sculpture, la fonte et le martelage. Nécessairement, un curieux chapitre est consacré à ces principes de la décoration en couleur et en relief, et une autre aux applications de ce décor à l’édifice.
Tour à tour sont étudiés les décors du pavement, des murs, des piliers et colonnes, des portes, des fenêtres, des plafonds, des voûtes et des flèches. Rien n’est oublié, rien non plus n’est laissé au hasard ni à la fantaisie.
A notre avis, l’auteur a peut-être un peu trop condensé tout ce qui concerne, le mobilier de nos églises qui aurait certes, mérité un 4e et fort volume... tellement il y a à écrire sur ce sujet... inépuisable.
Deux chapitres de 50 pages chacun ont suffi à M. le chanoine Munier pour traiter des autels, des vases sacrés, du luminaire, des croix, des encensoirs, des jubés, des sièges et des boiseries, de l’ameublement des chapelles, des bénitiers et fonts baptismaux, des statues, des chemins de croix, des chaires, confessionnaux, bancs, des orgues, des cloches et des appareils de chauffage et d’éclairage.
M. Munier n’a pas traité la question si controversée des décorations passagères: fleurs, guirlandes, oriflammes, drapeaux, etc. Peut-être a-t-il bien fait, en présence du mauvais goût actuel !
N’empêche qu’un volume complet, de 4 à 500 pages, pourrait, être utilement composé sur lé Mobilier de nos églises anciennes et modernes.
Mais que de terribles polémiques a entreprendre et à soutenir!
Nous en avons assez dit pour montrer de quelle importance est l’ouvrage de M. Albert Munier, passé maître en ces matières liturgiques et artistiques. Et ce 3e volume de la Décoration des Eglises est appelé, nous en sommes certain, à un plus grand succès encore que les deux précédents.
Le cri du poète antique reste vrai: « Exegi monumentium aere perennius! » E. B.
(1) Chanoine Munier, rue du Monte!, à Nancy, L’Eglise à notre époque, 1 vol in-8°. Prix: 25 fr. Le
1er volume, 18, le 2e, 20 fr. Plus de 400 illustrations,

L'Éclair de l'Est
23 juillet 1927

PRIX DE L’ACADEMIE FRANÇAISE
Nous avons annoncé en son temps la publication d'un ouvrage en trois volumes de M. le chanoine Munier, professeur d’archéologie religieuse au Grand Séminaire de Bosserville et aumônier des religieuses de la Sainte-Enfance de Marie, sur la Construction, la Décoration et l’Ameublement des églises.
Nous avons le plaisir d’apprendre que cet ouvrage vient d’être couronné par l’Académie Française dans sa séance du 7 juillet dernier. Nous sommes heureux, en faisant connaître cette bonne nouvelle à nos lecteurs, d’offrir toutes nos félicitations à l’auteur.

Revue des sciences religieuses - Tome 8 - 1928

COMPTES RENDUS
A. Munier, Construction, Décoration, Ameublement des églises. T. I. L'église dans les siècles passés. In-8°, 242 pages avec 248 gravures. T. II. L'église à notre époque ; sa construction, 274 pages et 343 gravures. Lille-Paris-Bruges, libr. Desclée, 192.5. — Prix : 15 fr. le vol.
Le premier volume, nous dit l'auteur, est une sorte d'Introduction historique au Traité pratique qu'annonce le titre général. Tel qu'il est, il forme cependant un tout complet et pourrait dès maintenant être adopté dans la plupart des séminaires comme manuel d'histoire de l'architecture religieuse. Je ne connais pas, en France, d'ouvrage mieux adapté à cette destination. L'excellent Précis d'archéologie du moyen-âge du regretté M. Brutails, s'arrête, comme le titre l'indique, au seuil de la Renaissance. Le Manuel d'archéologie française de M. Enlart, d'ailleurs trop volumineux et trop savant, pour un enseignement élémentaire, ne conduit le lecteur que jusqu'à la fin du XVIe siècle. M. l'abbé Munier a élargi le programme de ses devanciers. Des basiliques constantiniennes, il étend son exposé jusqu'aux églises en ciment armé que l'on bâtit de nos jours.
Il est fort exactement renseigné et son texte, mieux encore que les indications bibliographiques, montre qu’il a étudié avec fruit les ouvrages des spécialistes les plus autorisés. Le souci d'être clair et concis l'a porté à multiplier les divisions et les sous-titres. Pour chaque grande période, la matière est répartie en une suite de paragraphes étiquettes et classés dans un ordre logique. Les avantages pédagogiques de cette méthode ne sont point douteux. Mais peut-être en résulte-t-il une impression de morcellement. Peut-être aussi les descriptions sont-elles parfois un peu sèches, trop semblables à une simple nomenclature. En dénombrant les caractères qui constituent tel « style », on ne doit pas oublier d'en mettre en relief la connection organique. Il est exact, par exemple, de noter qu'à l'époque romane les fenêtres sont ébrasées vers l'intérieur, mais il ne serait pas inutile de faire remarquer que cet ébrasement est en relations avec l'épaisseur des murs, qui est elle-même une conséquence de l'adoption de la voûte. Pareillement, si « les dimensions des fenêtres s'agrandissent à mesure que le style roman se développe », ce n'est point un phénomène sans cause. Ces progrès deviennent possibles lorsque les architectes apprennent à mieux diriger la poussée de la voûte, par les doubleaux, par la croisée d'arêtes, vers les angles des travées. Sans tomber dans l'esprit de système, on peut avoir le souci » même en archéologie, de montrer l'« enchaînement des formes ». C'est en cela que consiste le principal mérite du Précis de M. Brutails. Nous souhaiterions que, dans une édition future, M. l'abbé Munier complétât dans ce sens quelques chapitres de son utile ouvrage.
Le second volume s'adresse spécialement aux ecclésiastiques qui entreprennent de faire construire une église. On ne saurait trop leur en conseiller la lecture. M. Munier ne les invitera pas à empiéter sur le rôle des architectes, mais il leur donnera de suffisantes indications pour qu'ils puissent judicieusement apprécier les projets qui leur seront soumis (1).
Michel Andrieu.
(1) Le troisième volume L'Église à notre époque. Sa décoration, son ameublement : 312 pages, avec 367 gravures) vient de paraître. L'ouvrage est ainsi complet. « Peut-être, fait observer l'Avertissement, ce volume sera-t-il jugé plus utile que les précédents ? En tout cas, les occasions de le consulter se présenteront plus souvent. Construire une église est une œuvre exceptionnelle, pour laquelle on se passerait difficilement du concours éclairé et compétent d'un architecte. Travailler à l'embellir, compléter ou renouveler sa décorations et son mobilier sont choses plus fréquentes ». Pour tous ces travaux complémentaires, le livre de M. l'abbé Munier rendra les meilleurs services et permettra d'éviter bien des erreurs.


Plan de Blâmont en 1912 avec le Tracé des anciennes fortifications - Abbé A. Munier

  • 1930 : carte pour « Le Livre d’or de la grande guerre : Villey-Saint-Etienne », de l’abbé Léon Manet, Ed. Nancy Vagner.

  • 1930 : Nancy Guide Illustré - Albert Munier

    On remarque pour ce guide la couverture est signée de l’architecte nancéen Jules Criqui. Dans les dessins ci-dessous le premier est-il la version originelle prévue par Albert Munier ?

Le Télégramme des Vosges
2 avril 1930

Un nouveau guide illustre de Nancy vient de paraître
M. le chanoine Munier, aumônier des religieuses de la Sainte-Enfance de Marie, vient de faire paraître un nouveau guide illustré de Nancy, renfermant un plan en couleurs et orné d’une couverture représentant la porte de la Craffe, entourée d’attributs lorrains et que dessina spécialement le distingué architecte Criqui.
En principe, un guide nouvellement paru est toujours meilleur que ceux qui le précèdent, parce qu il renferme les indications utiles les plus récentes, un plan tout dernièrement mis à jour, une nomenclature des avenues, rues, places et boulevards, conforme aux dédisions nouvellement prises par le conseil municipal.
A ce point de vue, donc, déjà un bon point à M. le chanoine Munier dont le guide est, comme on dit aujourd’hui, « tout à fait à la page ».
Mais ce que l’on trouvera rarement aussi bien exposé et sous une forme concentrée et commode, c’est l’historique de la ville et de ses monuments accompagnant, de son instructif commentaire, l’itinéraire pour la visite de la ville.
Tout le monde ne peut se payer l’Histoire de Pfister, en trois volumes, qui coûte fort cher et qui le tirage étant épuisé, se fait rare. L’essentiel s’en retrouve ici avec le fruit des études personnelles de M. le chanoine Munier, spécialiste, comme on sait, de l’architecture religieuse, en Lorraine.
Prenons, un exemple, et puisque nous écrivons en ce moment, devant le large espace du cours Léopold, voyons ce qu’il en est dit dans le petit livre.
L’itinéraire imprime : « Quand on a franchi la porte Desilles, on se trouve sur le cours Léopold qui renferme l’hôtel du Groupement des Etudiants Catholiques (G.E.C.), l’Ecole Saint-Sigisbert-Saint-Léapold, la statue de Drouot ».
Et la notice historique ajoute : « Cours Léopold, de place Carnot à la porte Desilles. Créé en 1778 sur l’emplacement ouest des fossés de la Ville-Vieille et du bastion de Salm, il a reçu son nom en 1852, de Léopold, fils du duc Charles V, né à Cusprück en 1679, duc de Lorraine en 1698, mort à Lunéville en 1729. C’est sur le cours Léopold et la place Carnot que se tient la foire de Nancy, aux mois de mai et de juin »
Cette citation permettra au lecteur de se rendre compte de la méthode, instructive et éducative, employée et imaginée par l’ingénieux auteur.
Ainsi, le Passé et le Présent s’unissent ils dans la brochure, comme ils s’affrontent dans la vie de chaque jour et nous sommes aussi enchantés d’être renseignés sur les modernes réservoirs d’eau de Moselle et d’eau de source que sur les hôtels anciens de la Ville-Vieille.
Le guide contient aussi d’utiles indications sur l’administration préfectorale et municipale, sur les lignes de tramways et d’autobus ; il renferme un plan des circonscriptions paroissiales en 1930, établi avec tant de précision qu’on y voit déjà figurées les limites de la nouvelle paroisse Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Les hôpitaux et cliniques, les jardins et promenades, le Conservatoire, l’Ecole des Beaux-Arts, les musées, les théâtres, cinémas, salles de conférences, les établissements de sport et les bains publics sont soigneusement catalogués à la fin du volume, lequel se termine par un choix de huit belles excursions aux environs de Nancy, offert au touriste.
Nous serions bien surpris que quelque chose ait été oublié dans une telle mise au point de toutes nos richesses, de tous nos attraits nancéiens et étant donné, au surplus, le prix modique du guide illustré de photographies de MM. Boeder, Elie et Munier), nous croyons pouvoir prédire un vif et complet succès à cet intéressant ouvrage de M. le chanoine Munier.
L. M.
A. Munier, Nancy, « Guide illustré » chez Wagner, éditeur, rue du Manège

Le Lorrain
3 avril 1930

Voici enfin un nouveau « Guide à Nancy », copieusement illustré, dû à la plume méthodique et précise de M. le chanoine Munier, des Soeurs de la Sainte-Enfance. Ce « Nancy guide » se présente très bien, avec un superbe Plan de Nancy en couleurs, un petit Plan paroissial (une révélation pour
beaucoup), et des renseignements brefs sur tous les monuments anciens et modernes de Nancy. Ces documents (provenant de nos cinq ou six guides personnels), sont exactement complétés et mis à jour, jusqu’aux noms de 40 rues tout récemment baptisées sur les indications de Nancéiens avertis.


    

  • 1933 : Un projet d'église au vingtième siècle - Albert Munier (Eglise Sainte Thérèse, Villers, oeuvre de l’architecte nancéen Jules Criqui.) - Ed. Desclee de Brouwer.
   

L'Éclair de l'Est
26 juillet 1933

Un nouveau livre de M. le chanoine Munier sur la construction des églises à notre époque.
L’Eclair de l’Est, qui a analysé et recommandé, en leur temps les trois volumes dè M. le chanoine Munier sur la Construction, la Décoration et l'Ameublement des églises, accueille avec le même empressement ce nouvel ouvrage du même auteur sur Un projet d’église au vingtième siècle.
Dans quelque temps, un de nos rédacteurs les plus qualifiés rendra compte de ce travail avec toute l’ampleur qu’il mérite. Dès maintenant, nous tenons a signaler son importance capitale et son utilité pratique pour le clergé, pour les architectes et pour tous ceux .qui s'intéressent a l’art religieux de notre époque.
C’est le premier ouvrage en effet qui traite, ex professo et dans toute son étendue le problème d’une reconstruction d’église au vingtième siècle.
Après une étude de l'architecture religieuse moderne, il passe en revue méthodiquement les conditions générales dont il faut tenir compte dans l’élaboration du projet, et les divers éléments dont l’édifice doit se composer. Il termine par une notice descriptive d'une église en cours de construction bien connue de nos lecteurs, celle de l'église Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, à Nancy.
L'illustration, très belle, très abondante et fort bien composée, éclaire admirablement le texte. Empruntée presque exclusivement à des églises toutes récentes - parmi lesquelles nous avons reconnu plusieurs œuvres de l'architecte nancéen bien connu, Jules Criqui - accompagnée de précieuses notices explicatives, exécutée en bistre sur papier de luxe, cette illustration double l’intérêt du volume et lui donne un caractère des plus artistiques.
Nous ne doutons pas que ce bel ouvrage ne rencontre dans le public, particulièrement dans le clergé et dans le monde de la construction, un accueil aussi favorables que les trois volumes du même auteur qui l’ont précédé. Nous croyons savoir, en effet, que Construction, Décoration, et Ameublement des églises sont aujourd'hui très répandus, non seulement en France, mais encore à l’étranger et dans un grand nombre de pays de mission.
(1) A. Munier - Un projet d’église au vingtième siècle; 1 Vol: in-8, de 327 pages, avec 192 illustrations. Prix 35 fr.
En vente chez les éditeurs, MM. Desclée, de Brouwer et Cie, 76 bis, rue des Saints-Pères, Paris (7e) ; dans toutes les librairies importantes et chez l’auteur, 85, rue du Montet, Nancy.
[NDLR : la rue du Montet à Nancy est devenue l’avenue du Général Leclerc]

L'Éclair de l'Est
7 janvier 1934

L’Architecture religieuse moderne
Un beau livre de M. le chanoine Munier
L’église Ste Thérèse-de-l'Enfant-Jésus :
Les fidèles y entreront en 1934
Tout bon chrétien peut se dire : « Seigneur, j’aime la beauté de votre maison et le lieu où réside Votre gloire... » car, ne serait-ce qu’une pauvre grange, une église est toujours belle, idéalement.
Mais quand elle l’est réellement, n’en devons-nous pas nous montrer émus davantage ? C’est ce qu’ont aperçu, il nous semble, les architectes des temps anciens et jusqu’aux plus obscurs maçons et « imagiers » du Moyen Age.
A leur tour, et croyant bien faire, les hommes de la Renaissance et des siècles dix-sept et dix-huit, ont cherché dans l’Antiquité, et en leur conférant une certaine noblesse, des modèles d’architecture religieuse.
Il a fallu arriver au dix-neuvième siècle, observe avec justesse M. le chanoine Munier, pour constater, dans les édifices du culte, absence totale d’un style propre. C’est le règne du pastiche et les bâtisseurs d’églises ne se sont pas demandés : Ferons-nous une oeuvre appropriée à sa haute destination, mais : Ferons-nous du roman ou du gothique, et de quelle époque ?
Heureux encore, quand les modèles du genre, comme Saint-Epvre de Nancy, étaient réussis. Mais en suivant une telle formule que de sanctuaires froids et sans âme oscillant entre ces deux défauts : ou la copie servile et pâle, ou la copie maladroite, pleine de fautes.
Au vingtième siècle, et dès avant la guerre, on réagit contre de telles conceptions. On chercha, on trouva parfois, on trouve maintenant et plus fréquemment, du beau et du neuf.
Un beau livre intitulé : « Un projet d’église au vingtième siècle » (1) a été consacré à la question par M. le chanoine A. Munier, dont chacun reconnaît la compétence et le bon goût en pareille matière.
Ce livre s’adresse à tous et la sûreté de sa documentation, l’abondance des plans et des illustrations le rendent particulièrement attrayant. Mais il s’adresse surtout aux prêtres ; car, comme le remarque son auteur, » c’est aux prêtres et aux constructeurs d’églises que nous nous adressons de préférence, et en recherchant avec eux ce que doivent être nos édifices sacrés, nous voudrions rendre aussi étroite et aussi féconde que possible leur collaboration dans les travaux d’édification, de restauration ou de remaniement qu’ils doivent entreprendre et mener de concert ».
Conseillé par le prêtre, l’architecte se soumettra aux prescriptions liturgiques, il « adoptera le temps au caractère-et aux nécessités de la religion pour lequel il est fait ».
C’est depuis plus de trente ans, constate M. Munier, qu’une évolution s’opère dans l’architecture religieuse, permettant de fixer les caractères essentiels de ce que l’on a appelé « l’art moderne ».
Outre les conditions d’orientation et d’emplacement, le bâtisseur d’églises doit aussi tenir compte de préoccupations plus actuelles, telles que celles de l’éclairage et du chauffage. Il ne faut pas dire qu’elles sont sans intérêt pour l’esthétique.
Les illustrations dont le livre de M. Albert Munier sont remplies sont empruntées aux monuments les plus récents. A quelques exceptions près, ces exemples sont des oeuvres d’architectes français.
Nous avons vu que la copie des styles périmés fut la règle au dix-neuvième siècle. Toutefois, M. Munier met à part les églises qui ne sont pas des copies littéralos : le Sacré-Coeur de Montmartre, St-Martin de Tours, Fourvières à Lyon, Notre-Dame-de-la-Garde et la cathédrale de Marseille. Les architectes Laloux, Gosset, Raubine et Magne, Vaudover. Espérandieu et Revoil méritent ainsi d’avoir leurs noms tirés de l’oubli.
Moins timides, les architectes du vingtième siècle estimèrent qu’il fallait reprendre par la base la solution du problème.
Ils furent encouragés dans cette voie par l’apparition de matériaux nouveaux, obtenus par compression : le ciment et le béton armé. Le premier essai, pas extrêmement heureux, semble bien être l’église Saint-Jean-l’Evangéliste de Montmartre, qui date de 1894. Mais on y sent déjà un besoin
de rationalisation, de simplification, de sincérité.
Maintenant, les oeuvres sont plus nombreuses, plus harmonieuses, mieux équilibrées, et M. Munier les classe en trois grandes catégories :
Celle tout d’abord où le béton constitue à la fois l’ossature et le remplissage et reste absolument nu, Les églises de Raincy, d’Elisabethville, de Montmagny, près de Paris, sont caractéristiques de cette structure. Elles ont suscité autant d’enthousiasme que de vives critiques. Elles ont eu le mérite de coûter fort peu cher et d’avoir été édifiées en un très court espace de temps. Des « claustra », emplies de verres colorés, en lèvent de la froideur aux surfaces uniformes.
La seconde catégorie emploie le béton, mais seulement pour le squelette de l’édifice. Déjà cela fut pratiqué dans la basilique Notre-Dame-de-Lourdes de Nancy, oeuvre de l’architecte Criqui, et où des détails romans s’inscrivent dans un cadre largement inspiré du gothique.
Enfin, là troisième méthode ne dédaigne pas le béton, mais emploie concurremment à lui, les matériaux naturels de la région. La charmante église Saint-Léon de Paris en est un exemple.
Dans le Nord, on remarque les oeuvres déjà nombreuses et profondément religieuses et originales de Dom Bellot. Moellons, pierres appareillées, briques de couleurs diverses.
A l’église Saint-Christophe de Javel, si remarquable à plusieurs points de vue, on n’usa pas du brutal « coffrage », mais chaque pièce, moulée à part et avec soin, pour obtenir finesse et poli, fut raccordée à l’ensemble.
Au clocher de Villemonble, on obtint un puissant effet décoratif en sculptant, vers le haut, des grappes de figure dans le mortier frais, procédé absolument nouveau et qui mérite d’être pris en considération.
On trouvera aussi, dans le livre, de très intéressants aperçus techniques sur la forme des voûtes, la part à donner à la charpente, la forme des clochers, leur emplacement...
Et il. apparaît que, quelles que soient les méthodes employées, un renouveau s’impose dans l’architecture religieuse, qu’il donne, et a donné lieu déjà, à des oeuvres, émouvantes parfois, en tous cas : franchement conçues et heureusement adaptées à leurs fonctions.
Le livre éminemment Instructif de M. le chanoine Munier.se termine par la notice descriptive (avec plans et dessins à l’appui) d’un projet d’église en voie de réalisation, projet qui nous est :cher, à, nous, Nancéiens. Puisque c’est celui de l’église Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus.
Nous avons eu l’occasion, déjà, de dire elles sont les grandes lignes de l’oeuvre originale de M. Jules Criqui. Rappelons que « la nef unique n’aura pas la platitude que l’on remarque en certaines églises au Midi, parce qu’au tour d’elle régnera le chemin processionnel dit de Sainte-Thérèse. Il sera
marqué par des piliers qui formeront cloitre en l’intérieur de l'église.
« ...Les voutes seront constituées par la courbe dite « en ove » - voûtes paraboliques - (imaginez le petit bout d’un oeuf à la coque).
Et c’est la forme de ces voûtes (voûte ovoïdale à pénétration au droit des fenêtres - selon l’expression technique) qui donnera à l’église son cachet et, en quelque sorte, son style d’aujourd’hui. »
« ...La croisée de la nef et du transept, la voûte en étoile rayonnante, recevra à sa clef, la base d’un petit campanile dont la forme rappellera celle du grand clocher de la façade. »
Cette partie de l’église étant terminée, chacun peut admirer, aujourd’hui, l’élégance du petit campanile.
Structure en béton armé, voûtes en briques. Construction, entre les éléments de l'ossature, en moellon de Balin et en pierres de taille, reposant sur un socle en moellons de roche.
Les encadrements et fenestrages des baies en pierres de taille de Savonnières. La pierre de Saint-Joire est réservée pour les appuis de fenêtres et glacis horizontaux.
En 1934, on pense livrer au culte la première partie de l’édifice : le chœur et une travée de la nef. L’inlassable dévouement de M. l'abbé Brice l’aura permis. .
Et ce sera une occasion pour les Lorrains et tous ceux qui visiteront Nancy, d’aller consulter sur place un des documents les plus dignes d'illustrer intérieur et couverture du beau livre de M. le chanoine Munier.
René d‘ AVRIL.
(1) Desclée, de Brouwer et Cie, 76 bis rue des Saint-Pères. Paris.

L'Éclair de l'Est
31 janvier 1936

« Les Eglises de France Illustrées »
UNE ETUDE DE M LE CHANOINE MUNIER
La magnifique publication « Les Eglises de France Illustrées » (1), cette revue mensuelle du monde catholique, paraissant depuis bientôt un an, vient de consacrer, dans son numéro de décembre 1935, deux intéressantes études à l’art religieux contemporain.
D‘abord, la monographie de la nouvelle église de Mont-Notre-Dame, au diocèse de Soissons. ce majestueux sanctuaire marial, aux lignes sobres, fines et délicates, ne reniant pas la robustesse ancestrale toute de couleur locale. La description de cette splendide basilique est illustrée de dix-sept jolies gravures qui permettent de se rendre compte de sa réelle valeur artistique.
Ensuite la secondé étude présentée dans « Les Eglises de France », non moins remarquable que la première, est la publication intégrale du Deuxième chapitre du volume, que prépare actuellement M. le chanoine Munier, du diocèse de Nancy, et intitulé : « Le Mobilier d'une Eglise au XXe siècle ».
La grande érudition de l'excellent auteur est connue de tous. Les nombreux ouvrages, si justement appréciés, qu’il a déjà publiés, sont indispensables à tous les « Bâtisseurs d’églises » et aux personnes s’intéressant à cette importante et délicate question.
Le dernier livre de M. le chanoine Munier, « Un projet d’église au XXe siècle » (2) est le manuel nécessaire à tous les architectes et à tous les prêtres qui ont la grande et belle mission d’ériger un sanctuaire.
Dans la revue, « Les Eglises de France », M. le chanoine Munier nous documente largement sur ce digne sujet : « L’Autel, premier meuble de l’Eglise ».
L’autel est bien le premier meuble de l’église qui, à vrai dire, n’a été construite que pour l’abriter. Il est à ce titre l’objet d’une sollicitude toute spéciale de la part de la liturgie, et c’est vers lui que convergent, dès le principe, les préoccupations de l’architecte, aussi bien que les regards du fidèle.
Il convenait bien de consacrer une étude particulièrement attentive à l‘autel. Son caractère sacré ressort avec évidence de sa fonction capitale, la célébration du Sacrifice eucharistique, centre de tout le culte chrétien. Ce caractère sacré est affirmé, d’autre part, par les rites de sa consécration liturgique.
Dans son magistral exposé, M. le chanoine Munier présente les variétés d‘autel, la composition essentielle de l‘autel, les éléments accessoires et, enfin, la décoration de l’autel. Le texte, où abondent des renseignements précieux, est agrémenté de superbes illustrations représentant des autels exécutés récemment.
Si tous ceux qui, de nos jours, réalisent des églises, architectes et prêtres, consultaient des ouvrages comme ceux de M. le chanoine Munier, il n’y aurait pas ces erreurs et ces fautes de goût, contraires à la liturgie chrétienne, que l’on rencontre, .hélas ! trop souvent.
L’heureuse idée, qu'a eue la revue « Les Eglises de France Illustrées » de publier le deuxième chapitre de l’ouvrage tant attendu, de M. le chanoine Munier, donnera d’excellents résultats dont bénéficiera la « Maison de Dieu ».
Ernest PRODHOMME.
(1) « Les Eglises de France Illustrées ». Revue mensuelle, 20, rue des Pyramides, Paris.
(2) « Un projet d'Eglise au XXe siècle », par M. le chanoine Mumier-Desclée, de Brouwer, éditeurs, 76 bis, rue des Saints-Pères, Paris.


  • 1933 : illustrations pour L'Abbaye de Beaupré : sa place et son rôle dans le pays de Lunéville d’Alphonse Dedenon


 

Rédaction : Thierry Meurant

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