Le Pays Lorrain - 1927
Le Tribunal Criminel et le Tribunal Révolutionnaire sévirent également contre les spéculateurs, les accapareurs et les mercantis de l'époque. En voici un exemple
: Jean-Claude C..., cultivateur et aubergiste à Blâmont, fut dénoncé par le Comité de surveillance de Blâmont à celui de Nancy pour avoir exigé de 17 particuliers, le 15 novembre 1793, une somme de 652 livres en paiement d'un repas qui n'en valait pas plus de 100. Le Tribunal révolutionnaire le condamna à 5.000 livres d'amende envers la République, à une détention de deux mois, aux frais d'impression de 1.000 exemplaires et d'affichage, dans tout le département, de ce jugement rigoureux.
NDLR : il s'agit ici
de Jean-Claude Claudon, qui fut maire durant 14 mois à compter
du 4 septembre 1791. Le 15 septembre 1793, sept gendarmes
conduisant dix-sept suspects de Saverne à Mirecourt, font halte
à l'auberge du Grand-Cerf tenue par Claudon : il leur fournit
un maigre repas et une seule chambre, munie de deux lits et cinq
matelas, pour la somme de 652 livres.
Dénoncé le 24 novembre 1793 (par ses multiples ennemis) à la Société
populaire et républicaine des sans-culotte de Blâmont,
Claudon est accusé de violation de la loi sur les prix des
denrées populaires, arrêté, condamné à 1304 livres d'amende
(soit le double du prix), et transféré à la maison d'arrêt
de Nancy, d'où il ne sera libéré que le 21 février 1794.
Voir à son sujet :
LES DERNIERS SEIGNEURS DU DISTRICT DE BLAMONT
- E. AMBROISE
Histoire du Blâmontois dans les temps
modernes (III) - A. DEDENON
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