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Charles Auguste HATON est né
le 15 juin 1828 à Frémonville. Il est le second enfant de
Charles Joseph Haton (1802-1842), propriétaire, cultivateur,
maire de Frémonville (et conseiller d’arrondissement de 1833 à
1836), et de Marie Catherine Dechainel (1806-1861).
Ses frères et sœurs sont Marie Clémentine (1826-1851), Charles
François (1830-), Marie Catherine Amélie (1832-1898) et Marie
Caroline Léonie (1839-1864).
Après la mort de son père, on peut supposer qu’il va tenter de
reprendre la ferme (c’est sans doute lui qui est cité dans
l’article Comice agricole - 1er juin
1847), mais finit par s’embarquer le 7 mars 1851 pour la
Louisiane, où il débarque à la Nouvelle-Orléans.
Il y est rejoint 9 ans plus tard par sa mère et sa plus jeune
sœur, qui se sont embarquées au Havre sur le S.S. Evening Star
et débarquent le 20 décembre 1860. Mais sa mère, Catherine
Dechainel/Haton va très rapidement décéder, le 29 mai 1861 à La
Nouvelle-Orléans, et on ne sait quand Léonie repartira pour la
France (où elle épousera Jean Claude Goubler le 31 mars 1864 à
Frémonville), mais c’est sans doute peu après le décès de sa
mère, puisque le destin de Charles va basculer avec la guerre de
Sécession.
Il s’enrôle pour 3 ans, le 22 mars 1862 à la Nouvelle Orléans,
comment sergent volontaire au régiment C.S Zouaves de Louisiane,
du Capitaine. St. L. Oscar Dupeire.
L’armée française créé le corps
des zouaves lors de la conquête de l’Algérie en 1830.
Avec leur uniforme singulier, ils sont souvent associés
à l’image des batailles du Second Empire : la première
campagne des zouaves hors d’Algérie est la guerre de
Crimée (1853-1856), avec la célèbre bataille de l’Alma
(20 septembre 1854, près de Sébastopol), qui sera
célébré dès 1856 par le pont de l’Alma à Paris avec sa
statue de zouave. Les zouaves s’illustrent durant cette
même guerre à Balaklava (25 octobre 1854), Inkerman (5
novembre 1854), à la tour de Malakoff (8 septembre 1855,
Sébastopol)… On retrouve les zouaves dans la campagne
d’Italie à Palestro (31 mai 1859), Magenta (4 juin
1859), Solferino (24 juin 1859)…
Lorsqu’éclate en Amérique la guerre de Sécession (12
avril 1861), de nombreuses unités militaires se
revendiquent du nom de « zouaves » pour évoquer leur
bravoure, avec souvent des éléments d’uniformes
rappelant l’uniforme français. On trouve des unités de
zouaves dans l’armée de l’Union, mais davantage encore
dans les rangs confédérés :
En Louisiane, parmi une vingtaine de formations
revendiquant l’appellation zouaves, le 1er
Bataillon de Zouaves de Louisiane est créé dès la
dissidence de l’Etat (26 janvier 1861), mis sur pied par
les quatre frères De Coppens, Français venus de la
Martinique, et qui comptera jusqu’à 600 hommes.
Un second bataillon d’infanterie de volontaires est crée
par le major Oscar Dupeire, qui stationne à Vicksburg.
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Le bataillon Dupeire combat à
Corinth les 3 et 4 octobre 1862 (2 tués, 14 blessés), puis
retourne à Vicksburg où, commandé par le capitaine J.B. Fleitas,
il est rattaché à la légion texane du colonel Thomas Waul
Le zouave Charles Haton est capturé à l’issue du siège de
Vicksburg le 4 juillet 1863. Contrairement à de nombreux soldats
libérés sur parole (que Dupeire tentera de rassembler fin 1863
pour recréer une unité), Charles Haton est envoyé à Memphis le
18 juillet 1863, conduit à la prison Gratiot Street à
Saint-Louis le 26 juillet 1863, puis transféré au camp Morton, à
Indianapolis, le 7 août 1863.
Le 6 novembre 1864, il demande à la Légation de France à
Washington d’intervenir en sa faveur, prétendant avoir été
incorporé dans l’armée confédérée contre son gré, forcé de
prendre les armes et n’ayant pu déserter qu’à Vicksburg (où on
lui aurait promis la liberté). Il demande à être libéré du camp
de prisonniers de guerre de Morton.
Est-ce cette intervention qui fait qu’une libération
conditionnelle lui est proposée ? Il la refuse, et demande à
prêter serment d’allégeance aux Etats-Unis, de sorte qu’il est
libéré le 2 janvier 1865.
Il se retire a Plaquemine Parish, en Louisiane, et on perd alors
toute trace de lui.
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