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S.A.R. Mme la Dauphine a fait
remettre à M. le curé de Xousse (Meurthe) une somme de 300 fr.,
destinée aux réparations de l’église de Remoncourt.
Les habitans de Verdenal,
arrondissement de Lunéville, ont bâti une nouvelle église à
laquelle ils ont travaillé avec ardeur pendant plusieurs années.
Le maire, homme estimable, dirigeoit les travaux. Enfin l'église
a été terminée récemment, quoique la paroisse fût en ce moment
privée de pasteur. La bénédiction du nouvel édifice a eu lieu au
milieu d'un grand concours. L'autorité ecclésiastique a
récompensé le zèle des habitans en leur envoyant un curé.
Empoignes toujours. - Dans la
nuit du 7 au 8 de ce mois, M. Pierron de Blâmont voyageait sur
la roule de Nancy, où il était appelé en témoignage aux assises
pour un vol commis dans sa maison. Arrivé vers minuit à Flavigny,
il y entre dans une auberge pour y prendre un peu de repos et un
verre de vin. Deux hommes étaient à table avec l’hôte, l'un
ivre, l’autre travaillant à se mettre de niveau. M. Pierron
s'assied à table, on l’interroge, il répond simplement; mais au
moment où il prend sa canne pour continuer son chemin, les deux
individus l’arrêtent et lui demandent aes papiers. Sur son
refus, une brigade de gendarmerie arrive avec trois ou quatre
gardes nationaux, la baïonnette au bout du fusil.
Nous tenons donc enfin ce fameux Noël, dit le brigadier
triomphant. Pierron veut prouver son identité et les motifs de
son voyage de nuit; on ne l’écoute pas, on lui met les
poucettes, on lui passe une chaîne au cou, une autre au bras, on
le mène à la caserne des gendarmes. Là, on le fouille, on vide
ses poches et sa bourse, on visite son havresac, on le
déshabille, on cherche sur son corps des traces de ferremens;
enfin on vérifie ses papiers. Tout cela ne prouve rien, dit le
brigadier, vous aurez sans doute assassiné Pierron pour avoir
ses papiers. Qu'on le f... dedans! Ce qui fut dit fut fait.
Arrive un habitant du village de Noël, avec lequel on le
confronte, et qui, comme de raison, ne le reconnaît pas. Pierron
veut parler. Le brigadier lui répond : Vous vous expliquerez à
Naney, où je vais vous eonduire. En effet, on lui passe une
chaîne au bras et on l’emmène entre deux gendarmes, conduit par
l’un d'eux en laisse par une pluie et une neige affreuses. Le
brigadier lui fait observer qu’il doit s’estimer heureux d’être
bon marcheur, sans quoi il eût attaché la chaîne à la queue de
son cheval, ne se souciant pas d'aller au pas par ce temps
abominable.
C’est ainsi que la moitié du chemin s’est faite quand une
voilure, venant d’Epinal. a enfin atteint le convoi, M. Pierron.
qui ne pouvait plus suivre, a demandé d'y monter à ses frais, et
est ainsi arrivé à Nancy, sur la place du Marche; de cette place
il a été conduit, toujours enchainé, un jour de marché, dans le
cabinet du procureur de la République. Là, il a suffi à ce
magistrat de voir le procès-verbal d’arrestation et les pièces
dont M. Pierron était porteur, pour juger qui il avait devant
lui, et, sans autre preuve d’identité, il a renvoyé les
gendarmes et a donné la liberté au prisonnier.
Noël, le vrai Noël, est un forçat évadé condamné à perpétuité
pour empoisonnement. On rapporte que dernièrement il a pu, et
plusieurs fois, passer la journée sur la Moselle, avec le
pécheur de Velle, à la porte du brigadier si zélé de Flavigny.
CHANAL. (Impartial de la Meurthe.)
Dernièrement, une jeune fille
a été prise à la douane d'Emberménil et condamnée à 10,000
francs d'amende et trois jours de prison pour avoir introduit en
France des bijoux qui avaient donné lieu au remboursement des
droits. On a découvert que cette fraude était faite pour le
compte d'un bijoutier de Paris, le sieur Choisel, qui
s'abouchait avec un chef de tram.
Le tribunal de Lunéville, malgré une transaction intervenue avec
l'administration centrale des douanes au prix de plus de 25,000
francs et malgré la défense de Me Trolley, du barreau de Paris,
a condamné M. Choisel à dix jours de prison et l'a déclaré
solidaire pour le payement de l'amende de 10,000 fr. Le chef de
train, père de la délinquante, a été déclaré également
solidaire, et a, de plus, perdu sa place dans la Compagnie des
chemins de fer de l'Est.
Un crime horrible a été
commis à Herbeviller (Meurthe-et-Moselle). Le nommé Charles Ade,
âgé
de vingt-cinq ans, originaire d'Alsace-Lorraine, domestique chez
M. Lemoine, a étranglé, à l'aide d'un
mouchoir, une pauvre veuve de quatre-vingts ans nommée Masson.
On ignore le mobile du crime. L'assassin a été arrêté.
Cour d’Appel
Nous croyons savoir que M. Lièvre, ancien officier de cavalerie,
et, en 1894, percepteur à Mont-de-Marsan, condamné par le
Tribunal de cette ville à une année d’emprisonnement et 50 fr.
d’amende pour abus de confiance, fait appel de ce jugement. Il
comparaîtra donc prochainement devant la Cour de Pau.
En Janvier 1894, M. Lièvre ayant besoin de 1.500 fr. demanda à
M. Dupouy, maire de Geloux, de lui endosser un billet qu’il
escompta à la Société Générale.
Pour obtenir cette marque de confiance, il lui présenta de
nombreuses pièces, lettres dont quelques-unes écrites en
allemand : pièces, lettres qui faisaient supposer qu’il
possédait en Alsace des domaines ayant une grande valeur. Il lui
exhiba aussi une lettre avec en-tête du ministère de
l’Agriculture, dans laquelle un haut fonctionnaire de
l’administration des forêts, l’engageait à intenter certains
procès, dont l’issue ne pouvait qu’être favorable pour lui.
Enfin, il lui fit admirer un salon qui renfermait des meubles de
valeur et des objets d’art. Or, les biens en Alsace n’existaient
pas et le salon était la propriété de sa soeur.
C’est grâce à la confiance qu’il inspira que M. Dupouy donna sa
signature jusqu’à concurrence de 5.000 fr. Les billets ne furent
pas payés à l’échéance par Lièvre et ce fut l’endosseur qui dut
les retirer. Un brave charbonnier de Bordeaux avait été
précédemment dépouillé par les mêmes procédés de ses économies,
s’élevant à 4.000 fr.
Comme devant le Tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan, c’est
Me Hublard, député de Seine-et-Oise qui, devant la Cour d’Appel
de Pau, présentera la défense de M. Lièvre.
COUR D’APPEL
Audience du samedi 7 mars 7896
PRÉSIDENCE DE M. DISPAN DE FLORAN
Trois affaires sont inscrites au rôle.
[...] Le sieur Lièvre, Gustave, 61 ans, sans profession, né à
Blamont, demeurant actuellement à Paris, ayant demeuré à
Mont-de-Marsan, en qualité de percepteur, fait appel d’un
jugement rendu par le tribunal de cette ville, le 28 novembre
1895, qui l’a condamné à 1 an de prison et 50 fr. d’amende, pour
escroqueries et tentatives d’escroqueries.
Me Hubbard, député de Seine-et-Oise, est assis au banc de la
défense.
Le prononcé de l’arrêt est remis à quinzaine.
COUR D’APPEL
Audience du samedi 21 mars 1896
PRÉSIDENCE DE M. DISPAN DE FLORAN
Une affaire est inscrite au rôle.
Nos lecteurs se rappellent l'affaire Lièvre, l’ancien percepteur
de Mont-de-Marsan, qui avait été condamné par le Tribunal de
cette ville à 1 an de prison.
La Cour réforme le dit jugement en ce qui touche les motifs de
la prévention, et condamne Lièvre, reconnu coupable sur tous les
autres chefs, à six mois de prison.
Manœuvre de garnison à
Lunéville. - Une manœuvre de garnison des plus instructives
vient d’être faite, à Lunéville, sous la direction de M. le
général de Benoist, commandant la 2e division de cavalerie. Le
15 février, dans la soirée, le peloton cycliste, la brigade de
dragons, trois compagnies du 2e chasseurs à pied, et une
batterie d’artillerie, représentant l’ennemi, s’étaient portés,
pour y cantonner, entre Blamont et Domèvre-sur-Vezouze. Vers
minuit, à l’annonce supposée de l’arrivée de cette force,
l’alerte fut donnée au restant de la garnison de Lunéville,
comprenant la brigade de cuirassiers, trois compagnies du 2e
chasseurs et une batterie d’artillerie. L’action commença de
très bonne heure, dans la matinée du 16, et se déroula d'abord
entre Gerbéviller et Blamont ; puis, comme le thème prévoyait la
prise de Lunéville par les troupes assaillantes, celles-ci,
progressivement, gagnèrent du terrain jusque dans la ville même,
où la manœuvre prit fin, vers cinq heures du soir, par un combat
de rues. Les troupes regagnèrent leurs quartiers après avoir
donné la preuve, une fois de plus, de toute l’endurance dont
elles sont capables.
Enseignement primaire
[...] Mlle Pierron, institutrice à Frémonville, est nommée
institutrice adjointe à Saint-Clément.
Mlle Dufour, institutrice suppléante, est déléguée dans les
fonctions d'institutrice adjointe à l'école communale
facultative de Frémonville.
Hommage patriotique
38 soldats ayant été inhumés sur le territoire de Domèvre, près
de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), dans les années 1813-1814, le
Souvenir Français a fait ériger à leur mémoire un monument qui
sera inauguré et béni par M. le curé de Domèvre dimanche
prochain.
Les noms de 16 seulement de ces braves ont pu être recueillis
sur les registres de l'état-civil.
THE TOREADOR.
GREAT RAID AT BLAMONT.
LONDON. February 18.
The "Daily Chronicle's'' correspondent at French Headquarters
says: - Some soldiers believe that the enemy will make a
dramatic but limited coup on the French front instead of an
offensive on a grand scale. The sector mentioned by them offers
difficulties of attack because it is commanded by a crescent of
hills on the Rheims Plateau and Moronvillers.
The French, desiring information regarding the German fortress
at Blâmont, in Lorraine, poured five thousand shells into the
enemy's lines within fifteen minutes, and an officer led a raid,
pointing the direction with his cane. The raiders destroyed
trenches and captured and stunned the occupants, and obtained
valuable information. A corporal returned carrying n German
machine-gun, and singing "The Toreador" song at the top of his
voice.
Aviation
Le raid Paris-Constantinople interrompu - Le capitaine Lafon.
qui était parti hier matin de l'aérodrome du Bourget pour tenter
le raid Paris-Constantinople, a du renoncera son projet.
Tout permettait d'espérer la réussite de cette courageuse
entreprise, mais une panne banale de circulation d'eau
contraignit l'aviateur à atterrir aux environs de Lunéville, à
Gondrexon.
Cet incident est d'autant plus fâcheux que l'appareil, en se
posant sur un terrain peu propice, a été endommagé.
En écoutant M. le curé
Le village d'Ancervillers (Meurthe-et-Moselle) avait été
totalement détruit par les allemands.
Las d'attendre les subsides du gouvernement, les habitants, sous
la vigoureuse Impulsion du curé du pays l'abbé Firl [sic], se
sont constitués en coopérative de reconstruction.
Par leurs seuls travaux, dans une mutuelle assistance, ils ont
entièrement relevé leurs maisons et leurs granges. Il y en a 552
actuellement.
« Vous voyez qu'on fait bien des choses
« En écoulant M. le Curé » dit une vieille chanson paysanne.
DEPLACEMENTS MINISTERIELS
M. REIBEL EN MEURTHE-ET-MOSELLE
M. Charles Reibel, ministre, des régions libérées, s'est rendu
aujourd'hui dans le département
de Meurthe-et-Moselle.
Au cours de son voyage, le ministre s'est arrêté à Badonvillers,
NeuviIlers et Cirey où il a inauguré le monument aux morts de
cette commune, à Domèvre et à Herbevillers.
M. Reibel en
Meurthe-et-Moselle
M. Reibel est arrivé dans la soirée à Nancy régions libérées a
passé la journée d'aujourd'hui en Meurthe-et-Moselle. M. Reibel
s'est arrêté notamment à Badonviller, à Neuvillers, à Domèvre, à
Herbinviller et à Cirey, où il a inauguré le monument aux morts.
M. Reibel est arrivé dans ;la soirée à Nancy nuit a été l'hôte
de son oncle, M. Henry Mengin. maire de la ville, auquel. il a
exprimé ses félicitations a l'occasion de son prochain jubilé,
car les avocats du barreau nancéen fêteront, le 14 novembre, le
cinquantième anniversaire de son inscription au barreau, dont il
a été longtemps le bâtonnier.
Vet Prizes Hoover's Letter
Above Medal for Heroism
COLUMBUS, Ohio (AP) - Curtis E. Harrison prizes a letter more
than his Distinguished Service medal.
The medal was recently awarded him by congress for heroism in
saving his mules and horses under fire in France, but the letter
was written by the President. He wrote:
"My dear Mr. Harrison:
"I have noted with satisfaction the recognition of your heroism
during the world war in standing by your mules and horses
entrusted to your care, and protecting them at the expense of
wounds and grave personal danger to yourself.
"Unselfish service in helping a stricken comrade on the
battlefield is a soldierly quality that always inspires
admiration.
"But your heroic action in risking your life to care for these
dumb animals carries an added touch of unselfishness and
devotion to duty, justifying a peculiar gratification among
those who hold in high esteem the best traditions of the
military service.
"Yours faithfully,
"Herbert Hoover."
Harrison's exploit took place at the town of Migneville, France,
on June 18, 1918.
The enemy threw 600 gas shells into the town, and Corporal
Harrison, at the first alarm, succeeded in adjusting the gas
masks on the horses and mules. Later, when shrapnel and high
explosives were thrown over, penetrating the barn where the
animals were billeted, Harrison entered the place alone to care
for them. He was twice wounded by shrapnel.
Blâmont-la-Morte semble se
réveiller par tout un système de canalisations souterraines pour
le tout-à-l'égout. La petite ville des Sires d'autrefois est
entièrement bouleversée par ces affouillements.
Le commissaire général aux
questions juives,
Vu l'article 1er de la loi du 22 juillet 1941, relative aux
entreprises, biens et valeurs appartenant aux Juifs,
Arrête:
Article unique. - Les immeubles suivants, appartenant en tout ou
en partie ou dirigés en tout ou en partie par des Juifs, sont
pourvus des administrateurs provisoires ci-dessous:
[...] M. Lacroze, à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) pour:
[...] Immeuble sis à Emberménil, Xousse, Leintrey, Laneuveville-au-Bois
(Meurthe-et-Moselle), appartenant à Job (Paul) et tous autres
copropriétaires juifs (pour prendre effet à la date du 16
décembre 1941);
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