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Note
sur Charles Bentz (1857-1923)
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Jean-Marie Charles Bentz naît à Blâmont le 9 mars 1857 (fils de Jean-Pierre Bentz, qui avait épousé à Héming le 22 juillet 1856 Marie Anne Nicole Hortense
Tonnaire).
Depuis 1896, Conseiller municipal de Blâmont, puis Conseiller Général de Meurthe-et-Moselle depuis juillet
1898, président de la Commission départementale depuis 1910, et délégué cantonal depuis
1899, il s' occupe pendant 10 ans du dossier de la ligne de chemin de Fer de Lunéville à Blâmont et
Badonviller, qu'il
inaugure le 13 août 1911, avec la présence de Jean Augagneur, ministre des Travaux Publics, et
Albert Lebrun, alors ministre des colonies.
Pour ces 16 années de services civils, il est nommé Chevalier de la Légion
d'Honneur par décret du 26 janvier 1912, année où il est
élu maire de Blâmont.
Charles Bentz doit cependant quitter Blâmont en 1914.
Le Temps du 19 décembre 1915 publie dans le « RAPPORT présenté à M. le président du conseil par là commission instituée en vue de constater les actes commis par l'ennemi en violation du droit des gens. » les
évènements suivants :
« [...] La ville de Blamont, arrondissement de Lunéville, est depuis de longs mois sous la domination ennemie. Nous ignorons ce qui s'y est passé postérieurement au 15 août 1914; mais sur les événements qui ont marqué le début de l'occupation dans cet important chef-lieu de canton, nous avons pu recueillir des renseignements auxquels la personnalité de leurs auteurs donne une autorité particulière. Ils émanent, en effet, de M. Bentz, maire, conseiller général, [...] Les Allemands sont venus en patrouille à Blamont dès le début de la guerre et y sont arrivés en force vers le 8 août. [...] Le 13, vers huit ou neuf heures du soir, un détachement de douze hommes vint chercher M. Bentz à son domicile et l'emmena, menottes aux mains. En arrivant près de la
place Carnot, devant la maison de la dame Brèce, les soldats lui montrèrent une ouverture de grenier, de laquelle, assuraient- ils, on avait tiré sur eux; puis on le conduisit sur la place de
l'Hôtel-de- Ville, où il trouva le sieur Foëll, cafetier, placé contre un mur, devant un peloton d'exécution
Le commandant de place, pour prolonger l'angoisse du condamné à mort, fit aux troupes une allocution qui dura dix minutes ou un quart d'heure, pendant que des. soldats brutalisaient le maire, lui crachant au visage et le frappant à coups de pied et à coups de poing. Enfin le cafetier fut exécuté. M. Bentz, quand il l'eut vu tomber, pensa que son tour était venu de mourir; mais le commandant le fit emmener à la mairie en lui disant: « Vous allez monter à votre. cabinet et vous y rédigerez une proclamation informant la population que si le moindre incident se produit vous serez fusillé avec un certain nombre d'habitants et la ville sera mise à feu et à sang. »
Le 15 août, après avoir été arrêté plusieurs fois encore et avoir eu continuellement deux sentinelles auprès de lui, le maire de Blamont est parvenu à gagner Nancy; c'est là que nous l'avons entendu, le 22 septembre dernier. »
Après le départ de M. Bentz, le curé de la Paroisse assure la fonction de Maire, jusqu'à la nomination de Constant Hertz le 19 août 1914.
Charles Bentz décède à Blâmont le 24 septembre 1923, et
repose dans le cimetière communal.
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