Victor Cloud a réalisé plusieurs esquisses du château sous angles divers, en les accompagnant de différentes informations

Ruines du vieux château avec la tranchée du chemin de fer - Vue prise de la ferme des Pâtis (Vigne du Grand-Jardin - Chemin de fer d'Avricourt à Cirey)
Le vieux château - 1877

Le dessin ci-dessus, réalisé depuis le tracé de la voie ferrée, derrière le lotissement actuel du Nid, est du plus haut intérêt ; il montre en effet, de droite à gauche : les vestiges du donjon marqués par une importante brèche, la tour dite d'escalier, en arrière plan la tour du belvédère, et la tour dite crénelée, alors surmontée de sa toiture en poivrière,. Et enfin, à l'extrême gauche, la première tour de l'enceinte urbaine. La fidélité du dessin permet d'apporter deux éléments majeurs à l'historiographie du château :

• 1°. On peut confirmer que la couverture de la tour n'a pas été aménagée après la transformation de celle-ci en réservoir à l'époque des De Turckheim ; dès 1877, le toit en poivrière existait tel qu'il est également représenté sur les sépias des années 1820 de la Bibliothèque Municipale de Nancy, ainsi que sur les gravures des XVIe et XVIIe siècles. La toiture disparue lors des bombardements de novembre 1944 était donc bien celle d'origine. 

• 2°. On ne retrouve nulle part les fenêtres gothiques jumelles présentes aujourd'hui sur la terrasse dite de la chapelle.
  Le dessin de Victor Cloud permet donc de conclure que ces fenêtres ont été apportées a posteriori, lors de la transformation du château en ruine romantique après 1877. La tradition qui attribue cet aménagement au baron de Turckheim n'est cependant pas confirmée puisque ces fenêtres existaient, et étaient couvertes de lierre, dès la première guerre mondiale, alors que le site appartenait au chocolatier suisse Burrus
  (cartes datant de la première guerre mondiale

  à droite :

  à gauche :

  ) et rien ne permet de déterminer si ces fenêtres proviennent effectivement de Haute-Seille. Mais on sait désormais, grâce à Cloud, que ces fenêtres ont été posées entre 1877 et 1914.

Ruines du vieux château de Blâmont - Vue prise du cimetière des juifs - 4 janvier 1877 (Gendarmerie - Collège - Ecole communale)

On reconnaît bien sur cette vue l'actuelle école maternelle, qui servait alors de collège communal. A l'emplacement de l'école primaire actuelle, édifiée en 1972, on retrouve

la chapelle du collège,	et la gendarmerie
au milieu :	à gauche : :

Ruines du château de Blâmont - Vue prise de derrière de Chollot-Lahalles, en face du cimetière des juifs - 4 janvier 1877
Le vieux château - Vue prise de la gare - 11 février 1877
Ruines du château de Blâmont - Vue prise de la gare - 11 février 1877

Ces autres vues présentent l'aspect que donnait le château depuis la gare. Cloud n'a pas représenté de lierre, et l'aspect des bâtiments est proche de celui connu actuellement. La tourelle des terrasses, dite "des cuisines", est exagérément disproportionnée puisque Cloud la traite comme une tour à part entière. Il ne relève cependant pas la présence des archères et canonnières de la dite terrasse.

(A suivre...)