Les dessins de rues de Blâmont et de divers bâtiments périphériques (fermes, forge), réalisés par Victor Cloud de 1875 à 1877, sont suffisamment précis pour nous apporter de nombreuses informations :
La Gare - 24 avril 1877
|
|
La gare, alors toute neuve, se reconnaît aisément : elle est telle qu'on pouvait la voir sur de nombreuses cartes postales d'époque
:
Des petits détails, tels que la cloche, ou encore l'aménagement des entrepôts actuellement transformés en maison funéraire, permettent de compléter ce que nous savons déjà de cette zone.
Vue prise de l'ancienne route de Repaix
(Gare - Jardin & café Dollé - Nouveau château - Brasserie
Gogelin)
|
|
Blâmont - 4 août 1875
(Gare - Café Dollé - Vieux château - Goeury - Nouveau château - Brasserie
Gogelin) |
|
Ces deux vues de Cloud sont particulièrement intéressantes pour connaître l'histoire de ce quartier très important puisqu'il s'agit de l'entrée de ville principale de Blâmont aujourd'hui. Elles reprennent sensiblement le point de vue du photographe qui a réalisé cette carte postale un demi siècle plus tard :
Sur les
dessins de Cloud, l'actuel tracé de la nationale,
qui permet de rejoindre Strasbourg sans passer par
l'ancien itinéraire de la rue de la gare
(ancienne Route Napoléon) existe déjà. Les
maisons de la rue de la gare sont déjà
construites, et leur état est approximativement
celui que l'on connaît aujourd'hui. De gauche
à droite, donnant sur la rue de la gare, on reconnaît
: la gare, le café Dollé (nommé plus tard café
de la gare, aux proportions exagérément grossies
par Cloud ; avec sa véranda, |
visible
sur cette carte, |
|
remplacée
ultérieurement par l'actuel appentis en briques
rouges), |
|
puis une
série de maisons qui n'ont pas changé, |
|
la dernière se terminant en pointe à l'intersection de la nationale et de la rue de la gare. A droite de cette intersection, en revanche, le secteur de l'hospice a été affecté par de nombreux changements ; on retrouve toutefois, en contrebas, la brasserie Gogelin, devenue propriété de Baumgarten quelques dizaines d'années plus tard :
(Baumgarten avait-il cédé ses premières installations de la rue de Voise aux établissements Saint-Hubert ? ou avait-il développé ses activités de chaque coté de la rue de Voise ? Une enquête approfondie serait à mener pour éclaircir la question de ces deux sites distincts).
Le « palais des ducs » se présente quant à lui dans l'aspect qu'il garda jusqu'en
1912,
avant les transformations
de M. Burrus, qui rehaussa les tours (invisibles sur la représentation de Cloud) pour les doter de toitures à poivrière, et remplaça le toit à la mansarde que Cloud a pu voir par une haute toiture d'ardoises en pavillon
La vocation industrielle de la zone ne semble pas alors très marquée ; on ne voit pas encore la chocolaterie Burrus (actuellement Point Vert,
construite en 1913 et incendié en 1914)
ni les maisons construites pour des ouvriers et récemment démolies le long de la nationale. En revanche, on trouve, en bas et à gauche, des jardins, des escaliers et un surprenant stand de tir.
(A suivre...)
Rédaction : Cédric Andriot |
|