Marie Paul Obellianne (dont le nom est très
souvent mal orthographié), est né le 24 janvier 1883 à Magny (*).
Docteur en Médecine reçu le 21 décembre 1907, il exerce à
Blâmont dès 1908
A la déclaration de guerre, il est nommé médecin aide major de
1re classe au 20ème Bataillon de Chasseurs à Pied, et est tué à
l'ennemi le 14 septembre 1914 à Suippes-Souain (51)
(*) A l'époque en Alsace-Lorraine,
allemande, la commune de Magny, près de Metz, fusionnera avec
Metz le 4 décembre 1961
Rapports et délibérations - Conseil général du Département de la
Meurthe et Moselle ASSISTANCE MÉDICALE GRATUITE PUBLIQUE ET VACCINE
RAPPORT DU DIRECTEUR DU SERVICE
Monsieur le Préfet,
J'ai l'honneur de soumettre à votre bienveillante approbation
mon
rapport sur l'exercice 1914.
I - ACTES ADMINISTRATIFS
La mort a frappé trois de nos médecins : M. le Dr Obellianne,
titulaire, depuis le 1er janvier 1908, de la 1re circonscription
de Blâmont, est mort, le 22 août 1914, glorieusement tué à
l'ennemi, en portant secours aux blessés du 20e bataillon de
chasseurs à pied, auquel il était attaché en qualité
d'aide-major de réserve. M. Obellianne était un de nos médecins
les plus distingués, ancien interne des hôpitaux de notre
Faculté.
[...]
Journal de
Marche et Opération du 20ème Bataillon de Chasseurs à Pied
Composition
[...]
Obélianne, médecin aide-major de 1re classe
[...]
14 septembre 1914
A 6 heures, le Chef de Bataillon reçoit l'ordre du Commandant de
la Brigade de porter son bataillon en avant du groupe des 17e et
21e Bataillon de Chasseurs à Pied. Cet ordre ne peut être
exécuté. A 13 heures, le Bataillon reçoit l'ordre de soutenir un
groupe d'artillerie et de surveiller le ravin partant de la
route Suippes-Somme-Py. Les 5e, 6e et 1re compagnies se
déploient en tirailleurs sous un feu violent d'artillerie ;
elles se cramponnent aux crêtes et y restent toute la journée et
toute la nuit. Dans cette journée le bataillon perd son
Aide-Major, le docteur Obélianne.
Discours du 24
juin 1922
Discours du Docteur Ganzinotty
Président de l'Association des Internes et anciens Internes de
Strasbourg et de Nancy
24 Juin 1922
Discours suivi par celui du médecin inspecteur Georges,
directeur du Service de Santé du 20e corps d'armée, ancien
interne des hôpitaux de Nancy
"Lorsque, le 2 août 1914, la France adressa son appel à tous ses
enfants, notre salle de garde se vida, et plus de cent vingt de
nos camarades, internes en exercice et anciens internes, firent
leurs adieux à leurs familles et quittèrent hâtivement leurs
foyers.
Six d'entre eux sont morts au champ d'honneur ou ont succombé à
des maladies issues de la guerre.
[...]
Le bas-relief de Jules Carl offre à nos regards une image
symbolique, le Souvenir, sous les traits d'une jeune femme, au
visage plein de noblesse et d'une grande douceur ; elle regarde
avec émotion, mais aussi avec une certaine fierté, les noms de
ceux qui ont été frappés en pleine jeunesse ou dans la vigueur
de leur âge mûr, et qui sont morts d'une mort glorieuse pour la
Patrie.
Ainsi exprime-t-elle nos propres sentiments de sympathie et de
douloureux regrets pour nos camarades disparus, et cette fierté
que nous avons de nous dire que nos morts, par leur héroïsme et
leur sacrifice, ont jeté un éclat incomparable sur le corps de
l'Internat de Nancy.
Nous sommes réunis devant ce monument, que je remets entre les
mains de la Commission des hospices, pour célébrer la jeunesse
laborieuse de ces chers morts, leur vie pleine de dévouement et
toute d'honneur, leur élan le jour où la Patrie fut déclarée en
danger, leur courage et leur belle humeur au milieu des combats,
leur bonté pour le soldat, leur action réconfortante sur les
combattants dans les moments de détresse ou dans les heures qui
précédaient une attaque, leur insouciance du danger lors de la
recherche des blessés dans les endroits les plus exposés au tir
de l'ennemi, leur indéracinable confiance dans la victoire de
nos armes, le mépris de la mort qui les guettait, soit quand ils
accompagnaient les vagues d'assaut, soit quand ils
accomplissaient simplement leur devoir de médecins sur le champ
de bataille ou au chevet des malades.
Et j'ai la douloureuse mission de convier à cette fête du
souvenir ceux qui ne sont plus, comme s'ils pouvaient, soulevant
la pierre de leurs glorieuses sépultures, paraître devant nous,
et je leur dis : Honneur à vous, vaillants, qui avez donné votre
sang pour la Patrie !
[...]
Vous, Paul Obellianne, interne de la promotion de 1906,
aide-major de 1ère classe au 20ème bataillon de chasseurs à
pied, vous avez passé de votre cher Blâmont, où, médecin
praticien distingué, vous aviez conquis le coeur de tous vos
malades, à ce champ de bataille de Suippes, où une balle aveugle
et stupide vous ferma les yeux au moment où vous donniez vos
soins à un chasseur blessé, le 14 septembre 1914.
Cette première douleur, que vous avez causée à votre pauvre
mère, fut la première station du pénible calvaire qu'elle eut à
gravir pendant cette horrible guerre qui lui a tué ses trois
fils.
[...]
NDLR :
-
René Marie Obellianne, né le 8 septembre 1881 à Magny, sergent
au 226ème régiment d'infanterie, tué à l'ennemi à Courbesseaux
(54) le 25 août 1914.
-
Marie Henri Obellianne, né le 26 septembre 1886 à Magny,
Lieutenant observateur à l'escadrille MF 45, tué à l'ennemi le 8
mai 1916 dans un accident d'avion en service commandé à Saint
Clément (54)
Discours du Dr. Georges
Médecin inspecteur de l'armée
Directeur du service de santé du 20ème corps d'armée
Le président de notre Association vient de retracer la
biographie générale de nos camarades, morts pour la France, au
cours du long drame dont nous venons d'être tous, plus ou moins,
les acteurs et les témoins.
Il m'a réservé le soin de vous dire spécialement les vertus
militaires de nos chers disparus.
Dans cette pieuse tâche, l'éloquence est fâche ; elle jaillit,
stimulante, empoignante, non certes des phrases que je pourrais
assembler, mais des faits enregistrés par les citations
décernées à nos morts.
Ecoutez plutôt !
[...]
2) Paul OBELLIANNE, interne des hôpitaux de la promotion de 190,
médecin aide-major de 1ère classe de réserve au 20ème bataillon
de chasseurs à pied.
Tué le 14 septembre 1914, au combat de Suippes.
CITATION
N'a cessé, depuis le début de la campagne, de soigner les
blessés avec autant de dévouement que de courage. A été tué le
14 septembre, alors qu'il prodiguait des soins à un chasseur
grièvement blessé.
Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.
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