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Documents sur Blâmont (54) et le Blâmontois

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1810 - Passage de Marie-Louise à Blâmont (2)

Voici une seconde relation (voir 1810 - Passage de Marie-Louise à Blâmont) du passage de Marie Louise d'Autriche en mars 1810 en vue de son mariage avec Napoléon.


Le pays lorrain - 1910

[...] Entre Sarrebourg et Blâmont, le cortège passa à Héming et Saint-Georges et sur le chemin rencontra les habitants d'Imling, Barchin, Xouaxange, Hesse, Herzing, Landange, Guédrange, Lorquin, Ibigny, Hattigny, Foulcrey, Frémonville, etc... qui s'y étaient rassemblés.
Blâmont se targuait d'être la première ville de Lorraine où entrerait la descendante des ducs. Jusqu'ici elle n'avait traversé que des localités évêchoises ou des villes cédées, en 1661, à Louis XIV pour l'établissement de la route de France. Aussi, les Blâmontois avaient tenu à bien faire les choses. Dès la veille, le canon et les cloches avaient annoncé l'heureux évènement. Le matin, à 8 heures, les gardes nationaux réunis à ceux de Badonviller prirent les armes. Rangés en bataille sur la place, vis-à-vis de l'hôtel de ville, l'adjoint Chaton les pérora en leur montrant combien grand était l'honneur que l'impératrice allait faire à la cité.
Les rues étaient soigneusement sablées. De chaque côté se dressaient des sapins entremêlés de guirlande «  ce qui flattait assez le coup d'oeil ». A l'entrée de la ville, d'autres sapins, réunis par des guirlandes de verdure semées de fleurs artificielles de toutes les couleurs, formaient porte. Sur la place de l'hôtel de ville, le goût et le zèle des jeunes filles avaient élevé un majestueux arc de triomphe : «  hommage de la ville de Blâmont à l'épouse chérie du grand Napoléon », ainsi qu'en témoignait une inscription. Il était terminé au faite par un médaillon où s'entrelaçaient les chiffres des époux en roses artificielles blanches et rouges, surmontant une couronne impériale en lauriers parsemée de fleurs. Au milieu de l'arc et de chaque côté, sortant des touffes de verdure, trois jets d'eau lançaient à vingt mètres de haut les pures eaux des montagnes vosgiennes qui retombaient en cascades perlées dans des bassins couverts de mousse et de branches de sapins. Plus de 10.000 personnes se pressaient dans les rues étroites de la petite ville, que dominaient les ruines encore imposantes de son château féodal. Sur la place où l'on avait établi le relais s'étaient placés 25 maires et adjoints, venus des villages voisins, des conseillers municipaux, le juge de paix qui, pour la circonstance, avait composé une pièce de vers ingénue et plate, le clergé, les fonctionnaires de Badonviller, Réchicourt et Cirey et Châtillon en costume. Au son du canon et des cloches, des jeunes filles en blanc «  coiffées, en cheveux » et ceinturées de vert, présentèrent à la hâte des gerbes de fleurs et des couronnes, pendant que sur une jonchée de fleurs on changeait les huit chevaux de la berline impériale.
La municipalité de Blâmont jugea que c'était là une fête trop rapidement écoulée. Aussi elle fit aussitôt organiser un bal qu'ouvrirent le maire et les autorités et auquel participa toute la foule, rassemblée dans la citée. A sept heures du soir, celle-ci, précédée d'une nombreuse musique, parcourant les rues au cri de «  vive Marie-Louise ! vive la Lorraine ! » en un cortège que dirigeaient les autorités et que les gardes nationaux encadraient. Des secours furent distribués aux pauvres et tard dans la nuit l'allégresse générale se manifesta.
Sur la route de Lunéville, Marie-Louise et sa suite furent saluées avec un enthousiasme dont elle commençait à se fatiguer. C'est sans doute avec lassitude qu'elle entendit les cantiques qu'on chantait sur son passage et les acclamations ordinaires.
A une lieue de Lunéville, à Croismare, elle trouva la garde d'honneur lunévilloise, 150 carabiniers, les gendarmes, et 250 chasseurs à cheval du 20e régiment. Les gardes d'honneur, par permission de Sa Majesté, entourèrent sa berline à la porte de laquelle se tint leur commandant, l'ancien émigré Saucerotte qui jadis avait servi sous Brunswick avec le grade de major.
Il était sept heures et la nuit était complète lorsque l'on parvint au premier arc de triomphe, qui marquait l'entrée de la ville. [...]
 

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