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Germain Bonneval (1738-1815), député
 
Parmi les 361 Conventionnels qui votèrent la mort du roi Louis XIV sans condition le 18 janvier 1793, il faut citer Germain Bonneval, présenté souvent comme cultivateur à Ogéviller, en réalité marchand huilier


Mémoires de la Société d'archéologie lorraine
1911

Les députés du département de la Meurthe sous la Révolution
Christian Pfister

BONNEVAL (Germain). - Il vint au monde à Jevelize ou Juvelize, dont le nom a été converti par les Allemands, depuis l'annexion, en Geistkirch. Juvelize faisait partie sous la Révolution du canton de Marsal, aujourd'hui du canton de Vic. Bonneval est né, d'après le registre de baptême de la paroisse, le 28 janvier 1738. Son père, qui portait le même prénom, était un personnage notable de la localité dont il fut échevin et maire. Il se maria deux fois, d'abord à Élisabeth Helluy qui lui donna huit enfants (l'aîné est notre député), puis à Catherine Chenet, dont il eut encore cinq enfants. L'un, Etienne, fut vicaire à Juvelize, puis curé à Blanche-Église ; une fille devint religieuse à Marsal, Bonneval père était marchand huilier et mourut le 16 mars 1782. Quant au fils, il se maria à Madeleine Thiéry et vint s'installer à Ogéviller, village qui, en 1790, devint chef-lieu d'un canton du district de Blâmont. Il y exerça la même industrie que son père, et dans sa maison, l'une des plus belles du village, on a vu pendant longtemps un matériel pour une huilerie. C'est donc à tort qu'on lui accole en général la qualité de cultivateur. Il semble avoir été considéré dans le village, à cause de son «  bien », et il devint «  maire de la seigneurie » qui appartenait pour lors, avec Ceintrey, Voinémont et Pulligny, au prince de Salm-Salm. Le 3 juin 1781, il perdit sa femme, âgée de 44 ans (1), et ne tarda pas à se remarier à Marie-Anne-Ursule Magnier. L'assemblée du bailliage de Lunéville (2) l'envoya, le 27 mars 1789, avec Blampain, avocat à Rambervillers, Charles Regneault, avocat, Brunel, ancien notaire, demeurant à Magnières, à l'assemblée de réduction de Nancy, qui devait choisir les députés du tiers aux états généraux. Le 6 juin 1790, il fut élu membre de l'administration départementale par 361 voix sur 465 votants, pour y représenter le district de Blâmont. Le 3 septembre 1791, il fut choisi comme huitième député de la Meurthe à la Législative. Il eut de la peine à être élu; successivement il avait échoué pour le sixième et septième poste contre Crousse et Cunin ; il ne fut élu au huitième qu'au troisième tour de scrutin, par 220 voix sur 379 votants contre Lachasse : c'était la lutte du district de Blâmont contre celui de Vézelise. Il ne prit jamais la parole à l'Assemblée législative ; néanmoins il fut réélu cinquième député de la Meurthe à la Convention, au troisième tour de scrutin par 415 voix contre 185 données à Charles Regnault, ex-constituant et président du tribunal de Blâmont. Il devait représenter parmi les députés du département l'élément rural. Il fut l'un des trois régicides de la députation de la Meurthe, Il vota oui pour la culpabilité, non sur la ratification de la peine par le peuple, et lorsqu'on vota pour la peine, il dit simplement, à l'appel nominal du 16 janvier 1793: «  Je vote pour la mort ». Bonneval n'était pas orateur. Il repoussa aussi le sursis à l'exécution du châtiment. Bonneval rentra ensuite dans l'ombre; il ne fit partie d'aucun comité et ne fut jamais envoyé par la Convention en mission. En fructidor an III, il déclara qu'il avait 58 ans, qu'il était marié, père de deux enfants (3). Il ne réussit point à être élu au Corps législatif. L'assemblée électorale de la Meurthe de l'an IV le repoussa, et il ne fut pas davantage choisi par les conventionnels réélus, pour compléter la liste des deux tiers. Il rentra dans la vie privée et se retira à Ogéviller. Sous l'Empire, il fut nommé maire de cette commune et il garda ces fonctions sous la première Restauration et au début des Cent-Jours. Sa signature disparait des registres de l'état civil après le 26 mai 1815. Il était alors très âgé et ne tarda pas à mourir à Ogéviller, le 20 novembre 1815, dans sa 78e année, Sur son acte de décès, il porte le titre d' «  ancien maire ». Il était veuf en secondes noces de Marie-Anne Magnier. Comme témoin, signa son petit-fils, Ambroise-Hippolyte Jeanpierre, âgé de 26 ans, cultivateur à Blanche-Église. On a conservé à Ogéviller le souvenir du régicide Bonneval, et on raconte encore sur lui quelques terrifiantes légendes.

[MCHEL, o. C., p. 53 (erreurs de date) ; abbé CHATTON, cure de Sornéville, Notes manuscrites d'après l'état civil de Juvelize et d'Ogéviller; BAUMONT, Histoire de Lunéville, pp. 248-249; Les assemblées électorales dans le département de la Meurthe ; Jules GUIFFREY, Les Conventionnels, p. 146; Henry POULET, dans le Pays lorrain; 1911, p. 295, n. 1]
 

(1) De ce mariage était. née une fille, Marie-Madeleine, qui épousa, le 31 juillet 1786, à Ogéviller, Nicolas Jeanpierre, fils de Nicolas-Louis Jeanpierre, laboureur à Vic, et de demoiselle Catherine Thomas, de Blanche-Église. La bénédiction nuptiale fut donnée par Étienne Bonneval, curé de Blanche-Église, Le ménage Jeanpierre s'établit à Ogéviller, où il géra l'huilerie.
(2) Ogéviller, qui sera plus tard rattaché au district de Blâmont, dépendait, avant 1790, du bailliage de Lunévillle.
(3) Nous ignorons ce qu'est devenu le second enfant.

 

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