RECLONVILLE,
village situé près de la Verdurette et de la route de Lunéville,
à 11 kilom. au S. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 20 au S.
E. de Lunéville, chef-lieu de l'arr:, et à 50 au S. E. de Nancy.
Popul.: 219 ind., 20 élect. comm., 10 cons, munic., 43 feux et
39 habitations. Territ. : 295 hect. cad., dont 225 en terres
arab., 7 en prés, 4 en vignes très-médiocres, le reste en bois.
Mes. de Nancy ; les lettres viennent pat Blâmont.
Reclonville, appelé Reclonis-Villa, faisait partie de la terre
seigneuriale appelée Ban de la Rivière : il avait pour seigneur
particulier le comte d'Ogéviller (voyez ce nom). Il répondait au
bailliage de Lunéville, intendance, parlement et coutumes A la
province : le duc de Lorraine y exerçait aussi ses droits.
Reclonville fut érigé en cure, dans le doyenné de Salm, en 1737;
il avait pour annexe Buriville, et pour opérer cette érection M.
de Bégon fit un démembrement de la cure de Hablainville
Aujourd'hui ce village est annexé, pour le spirituel, à la
paroisse d'Ogéviller.
REILLON, très-petit village, situé près du
ruisseau de Leintrey et près d'une vaste forêt, à 9 kil. à l'O.
de Blâmont, chef-lieu du canton, à 23 de Lunéville, chef-lieu de
l'arr., et à 53 au S. E. de Nancy. Pop. : 207 ind., 20 élect.
corn., 10 cons. mun., 43 feux et 3 6habitations. Terr. : 439
hect. cad., dont 300 en terres lab. et 95 en prés. Mes. de Nancy
; les lettres viennent par Blâmont.
Les monuments du pays se taisent sur l'origine de Reillon : ce
village apparaît seulement dans le dernier siècle sur les cartes
de Lorraine ; mais il est plus ancien. Après avoir appartenu au
domaine des sires de Blâmont, il fut réuni à la Lorraine et
compris dans le bailliage de Blâmont, généralité et parlement le
Nancy, avec les coutumes de l'évêché. Sous le rapport spirituel,
c'est aujourd'hui l'annexe de la paroisse de Blémerey, dans le
ressort de Blâmont.
REMONCOURT, village peu considérable,
situé près d'une forêt et non loin de l'étang de Lagarde, à 12
kil. au N. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 25 au N. E., de
Lunéville, chef-lieu de l'arrond., et à 55 à l'E. de Nancy.
Popul. : 209 ind., 20 élect. comm., 10 cons. mun., 1 élect. pour
la députation, 43 feux et 31 habitations. Terr. : 666 hect. cad.,
dont 244 en forêts, 286 en terr. labour, et 70 en prés. Mes. de
Vic ; les lettres viennent par Blâmont.
On voit, près de ce village, une ferme assez importante nommée
Belcourt (voyez ce nom) : ce lieu fut érigé en fief en 1730.
sous le titre de Belcourt; il s'appelait avant les Rappes. Il y
a également, à côté de Remoncourt, une autre cense appelée
Fricourt. C'était autrefois un prieuré sous la dépendance de
l'abbaye de Senones; on y avait joint une chapelle sous le nom
de Notre-Dame-de-Bon-Succès : elle est encore fréquentée
aujourd'hui. Le prieur avait le titre de curé de Remoncourt;
mais en 1668, le cardinal de Vendôme, légat du pape, désunit la
vicairie amovible de Remoncourt et le prieuré, en déclarant
Remoncourt vicairie perpétuelle. Le village et le prieuré
remontent à la plus haute antiquité; il en est parlé dans une
bulle d'Innocent III, en 1152 : les bâtiments du prieuré servent
à l'exploitation d'une ferme.
Remoncourt faisait partie de la châtellenie de Lagarde, domaine
des évêques de Metz; il devint terre de Lorraine, en passant aux
sires de Blâmont, dont les ducs de Lorraine furent héritiers
dans le 16eme siècle. Il était compris dans le bailliage de
Blâmont, généralité et parlement de Nancy, avec les usages du
Blâmontois.
Aujourd'hui, sous le rapport spirituel, Remoncourt, malgré son
antiquité, est annexé à la paroisse de Xousse, dans le ressort
de Blamont: le baron de Laugier était seigneur des Rappes ou
Belcourt.
Nous profitons de cette notice pour rectifier quelques
assertions sur Avricourt. Il y a, dans ce village, 8 électeurs
pour la députation. Avricourt faisait partie du comté de
Réchicourt : une portion de son territoire et quelques
habitations étaient enclavées dans l'ancien Blâmontois : ce
dernier pays étant échu par héritage aux ducs de Lorraine,
Avricourt se trouva partagé en une double juridiction : celle de
Vic, pour la partie évêchoise, et celle de Blâmont pour les
domaines de Lorraine. Dans la notice d'Avricourt (voyez ce nom)
il faut supprimer la fastidieuse redondance des comme, qui ont
été multipliés par inadvertance. M. Lafrogne n'a point le titre
de baron, qui a été accolé par erreur à son nom, qui est
d'ailleurs éminemment distingué.
La ferme de Belcourt contient une vaste maison d'exploitation,
une habitation de jardinier, de garde et de berger; un moulin;
environ 2 hectares de jardins et vergers; 300 jours de terres,
prés, etc.
REPAIX, petit village situé au revers d'un
coteau élevé, à 4 kil. au N. de Blâmont, chef-lieu du canton, à
33 à l'E. de Lunéville, chef-lieu de l'arr., et à 63 au N. E. de
Nancy. Pop. : 207 ind., 20 élect. comm., 10 cons. munic., 41
feux et 32 habitations. Territ. : 480 hect. cad., dont 382 en
terr. lab., 50 en prés et 21 en bois. Mes. de Nancy; les lettres
viennent par Blâmont.
Le village de Repaix, appelé autrefois Repas, ou Repax, a eu son
origine dans les dernières années du moyen âge : cependant les
cartes du pays n'en font aucune mention avant le 18e siècle. Il
était compris dans l'ancien Blâmontois et faisait partie du
domaine des sires de Blâmont : il fut cédé à la Lorraine et
enclavé dans la généralité de Nancy, parlement de cette ville,
bailliage de Blâmont, avec les coutumes locales. Le territoire
qui l'avoisine est fertile; ses habitants sont généralement
aisés, et sa position présente un aspect fort agréable aux
voyageurs qui traversent la route de Blâmont à Sarrebourg. Sous
le rapport spirituel, ce village a subi des vicissitudes qu'il
ne méritait point, car il se distingue par les plus louables
sacrifices pour jouir de tous les secours de la religion. Annexé
à la paroisse de Gogney. il fut ensuite rattaché à Autrepierre
et à Blâmont : réuni de nouveau à Autrepierre, à Foulcray, puis
à Blâmont, il fut en dernier lieu confié aux soins des
directeurs du collège de cette ville. On voit à Repaix une belle
maison de maître avec de vastes dépendances : M. le général
baron Müller y avait fixé sa résidence, qu'il a ensuite établie
à Paris.
SAINTE-AGATHE, ancien hameau,
aujourd'hui maison de ferme considérable, sur le ban
d"Ancerviller, à 2 kil. au sud.
Ce lieu appartenait autrefois au territoire de Neuviller, ban le
Moine; il y avait une chapelle aujourd'hui détruite : les
monuments qui nous restent semblent démontrer que l'existence de
Ste.-Agathe remonte à une époque reculée, mais qu'on ne peut
préciser d'une manière certaine : les topographies du dernier
siècle désignent cette localité sous le nom de hameau :
Ste.-Agathe est maintenant rattachée à Ancerviller et nous
profitons de cette circonstance pour expliquer la dernière
partite de la notice que nous avons donnée sur ce village. On a
cru trouver une contradiction dans notre appréciation du livre
de MM. Gérard et Gomien, ou du moins une pensée rétrograde dont
la tendance n'aurait rien de louable. Voici le sens de nos
paroles : il y a long-temps qu'on se plaint des abrégés
classiques de littérature ; or, le traité auquel nous avons fait
allusion nous parait offrir la réunion complète et précieuse des
meilleures leçons de composition et de style : c'est une
compilation extraite du Répertoire, de Littérature et qui
contient d'irréprochables doctrines; sous ce rapport, nous
devions donc accorder un souvenir aux professeurs estimables qui
en ont gratifié leurs élèves, mais quelques citations proposées
pour exemples nous ont paru trop favorables au romantisme; elles
peuvent égarer de jeunes imaginations dont le goût n'est point
mûri par l'étude, et par conséquent nous avons dû observer que
certaines applications des principes manquaient de justesse. Il
est à regretter également que ce volume ne dise rien de
l'Histoire de la Littérature en général, et surtout de la
Littérature Française ; ce tableau historique des siècles
littéraires et des écrivains de tous les pays, n'est point connu
dans l'enseignement. Nous bornons, à ces mots, un jugement et un
commentaire que nous ne donnons point pour infaillibles.
SAINT-MARTIN, village situé sur la
rive droite de la Vezouze, au revers d'un coteau, à 8 kil. au
S.O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 22 à l'E. de Lunéville,
chef-lieu de l'arrond., et à 52 au S. E. de Nancy. Pop.: 340
indiv., 34 élect. comm., 10 cons. mun., 63 feux et 52
habitations. Terril. : 487 hect. cadast. et imposables, dont 272
en labours, 98 en prés, 33 en bois et 10 en vignes, dont les
produits exquis et délicats sont très-recherchés aujourd'hui.
Mes. de Nancy; les lettres viennent par Blâmont.
Il y a un moulin, sur le ban de St.-Martin, et une chapelle
dédiée à la Ste.-Vierge, dans un site fort agréable, à l'ombre
d'une forêt et sur une éminence où l'oeil plonge au loin, sur un
paysage enchanteur. On ne connaît pas l'époque où ce village a
commencé, mais il est certain que son origine est reculée, comme
on le voit par l'église qui est bâtie dans un style gothique
très-ancien. Il est probable que c'était un domaine des sires de
Blâmont, qui passa ensuite aux ducs de Lorraine. St.-Martin
faisait partie de bailliage de Blâmont, généralité et parlement
de Nancy, avec les coutumes de la province. La paroisse était du
diocèse de Metz; mais aujourd'hui c'est une succursale qui a
Chazelle pour annexe. Ce dernier village est nouvellement
construit, dans un pays fertile, mois un peu désert. Son
territoire est fort étendu, et il formait une dépendance du
marquisat de Grandseille.
VAUCOURT, village situé près du Sanon et
de l'immense forêt de Parroy; à 16 kil. au s. de Blâmont,
chef-lieu du canton, à 22 au M. E. de Lunéville, chef-lieu de
l'arr., et à 52 à l'E. de Nancy. Pop. : 381 ind., 38 élect. comm.,
10 cons. mun., 93 feux et 58 habitations. Territ. : 629 hect.,
dont 342 en labours, 107 en prés et 55 en bois : il y a 52 hect.
non impos. Mes. de Vic ; les lettres viennent par Blâmont.
Le village de Vaucourt faisait autrefois partie du domaine
temporel des évêques de Metz : il était compris dans le
bailliage de Vic, généralité et parlement de Metz, avec les
coutumes de l'évêché. On ignore à quelle époque il a commencé,
mais il parait assez ancien. On l'avait autrefois rattaché à la
châtellenie de Lagarde, ainsi que le prieuré et le village de
Xures. La paroisse de Vaucourt était aussi réunie au diocèse de
Metz; aujourd'hui, c'est une succursale récemment érigée, dans
le ressort de Blâmont.
VEHO, village situé au revers d'un petit
coteau, près d'un faible ruisseau à 11 kil. à l'O. de Blâmont,
chef-lieu du canton, à 21 à l'E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond.,
et à 51 au S. E. de Nancy. Pop. : 356 ind., 35 élect. comm., 10
cons. munic., 81 feux et 52 habitations. Terr. : 773 hect., dont
603 en labours, 158 en prés et 4 en vignes assez médiocres : il
y a 25 hect. non imposab. Mes. de Nancy ; les lettres viennent
par Blâmont.
Ce village a une origine fort ancienne, comme le prouve son
église dont l'architecture annonce les idées et lu style du
moyen-âge. Il faisait partie du domaine temporel des évêques de
Metz, et il était comprisdans le bailliage de Vic, généralité
et parlement de Metz, avec les coutumes évêchoises. La paroisse
dépendait de l'archidiaconé de Marsal, archiprêtré de la même
ville, diocèse de Metz. Il n'y avait encore, dans le dernier
siècle, qn'un vicaire-résident à Vého. C'est dans ce petit
village que naquit, en 1750, le fameux Grégoire, si connu dans
nos annales révolutionnaires. De républicain sévère, il devint
comte et sénateur; de simple curé de campagne, évoque
constitutionnel de Blois, et il voulut en porter le titre
jusqu'au dernier soupir. Sa conduite privée fut toujours
exemplaire; ses discours à la tribune l'ont classé parmi les
orateurs; sa vaste érudition le met au nombre des hommes les
plus savants, et ses nombreux ouvrages lui ont valu quelque
gloire; mais son obstination dans l'erreur, en matière de foi et
de discipline religieuse, couvrira toujours sa mémoire d'un
triste nuage : ses votes, comme législateur, lui ont été aussi
reprochés avec justice. Il avait laissé, dans son testament, des
dispositions très-avantageuses à Vého, sa patrie, et à
Emberménil, son ancienne paroisse; mais elles n'ont pas été
réalisées, parce que l'abbé Grégoire exigeait la reconnaissance
expresse de son titre d'évêque de Blois. Vého est une succursale
dans le ressort de Blâmont.
VERDENAL, village situé entre deux
coteaux, sur un ruisseau appelé le Danube : à 3 kil. au S. O. de
Blâmont, chef-lieu du canton, à 28 à l'E. de Lunéville,
chef-lieu de l'air., et à 58 au S. E. de Nancy. Pop.: 376 indiv.,
37 élect. comm., 10 cons. mun., 74 feux et 67 habitations : il y
a 2 élect. pour la députation. Terril. : 654 hect., dont 368 en
labours, 108 en forêts, 46 en prés, et 16 hect. non impos. Mes.
de Nancy; les lettres viennent par Blâmont.
Les chroniques Lorraines se taisent sur l'origine, de Verdenal;
on sait seulement qu'il appartenait au domaine temporel des
évêques de Metz : le marquisat de Grandseille ayant été érigé en
1723, on réunit te village à cette terre seigneuriale, bailliage
de Blâmont, généralité et parlement de Nancy, avec les coutumes
de Lorraine. La paroisse resta annexée au diocèse de Metz,
archidiaconé de Marsal, et archiprètré de la même ville:
l'église a été rebâtie en 1832 : la plupart des habitations du
village paraissent aussi nouvellement construites et présentent
un air d'aisance. Verdenal forme une succursale comprise dans la
circonscription cantonale de Blâmont.
On voit, sur son territoire, le château de Grand-seille,
chef-lieu d'un marquisat : c'est encore une terre considérable
(voyez ce nom) : la tuilerie et le four à chaux en dépendent.
XOUSSE, village situé dans un vallon, près
de l'ancien étang de Lagarde ; à 15 kil, au S, O. de Blâmont,
chef-lieu du canton, à 22 au N. E. de Lunéville, chef-lieu de
l'arr., et à 52 à l'E. de Nancy. Pop. : 427 ind., 43 élect. comm.,
10 cons. munic, 1 élect. au collège politique, 87 feux et 52
habitations. Terr. ; 613 hect., dont 370 en lab., 72 en prés, 46
en bois, 4 en vignes, dont les produits sont assez estimés; et
13 hect. non imp. Mes. de Nancy ; les lettres viennent par
Blâmont.
Ce village, nommé vulgairement Chousse, remonte à une époque
assez reculée, mais on ne saurait préciser d'une manière exacte
la date de son origine. Il obéissait a deux juridictions
différentes : une section de Xousse était française, appartenait
en domaine temporel des évêques de Metz, qui l'avaient unie à la
châtellenie de Lagarde, bailliage de Vic, généralité et
parlement de Metz, avec les coutumes dites de l'évêché. L'autre
partie, restée terre de Lorraine, était une seigneurie des
anciens sires de Blâmont : elle répondait ou bailliage de cette
ville, généralité et parlement de Nancy, et ou y suivait les
coutumes de. Lorraine. Cette double suzeraineté, infligée aux
habitants d'une même localité, donnait lieu à une foule d'abus
au civil comme ou religieux. Xousse présente un aspect agréable;
il renferme plusieurs genres d'industrie qui lui impriment un
ton d'aisance et d'activité. La paroisse était comprise dans le
diocèse de Metz, archidiaconé et archiprêtré de Marsal.
Aujourd'hui, c'est une succursale qui a pour annexe Remoncourt.
Un des ecclésiastiques les plus distingués du diocèse de Nancy,
M. Dieulin, vicaire-général, est né à Xousse.
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